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Avec Guillaume Kasbarian, ministre de la Fonction publique, de la Simplification et de la Transformation de l’action publique

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##L_INVITE_POLITIQUE-2024-10-31##

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Transcription
00:00— SUDRADIO, l'invité politique Jean-Jacques Bourdin.
00:07— 8h36, et nous recevons Guillaume Casbarian, ministre de la fonction publique, de la simplification et de la transformation de l'action publique.
00:16C'est riche, tout cela. Guillaume Casbarian, bonjour. — Bonjour.
00:20— Est-ce que vous allez recevoir les syndicats de la fonction publique ? — Tout à fait. Je souhaite les recevoir.
00:25Je les avais déjà reçus quand j'ai pris mes fonctions. C'était la première chose que j'avais faite quand j'étais arrivé dans ce beau ministère.
00:31Et ils m'ont écrit, bien sûr, cette semaine. Et je les recevrai jeudi 7 novembre à 14h30 au ministère pour évoquer l'agenda social
00:41que je leur ai proposé et avancer sur des sujets de concertation, sur les conditions de travail des fonctionnaires,
00:47sur l'attractivité des métiers, sur beaucoup de sujets que nous avons pour améliorer le quotidien des fonctionnaires dans notre pays.
00:53— Alors nous allons entrer dans le détail. D'abord, commençons avec votre plan absentéisme. Je rappelle que vous voulez lutter contre
01:02l'absentéisme dans la fonction publique. Vous rappelez quelques chiffres en disant que le nombre de jours d'absence est passé
01:07de 43 millions à 77 millions. Mais je vous pose une question corollaire. En disant combien de fonctionnaires en plus ?
01:18— Alors on a une augmentation. Ça dépend des endroits. Parce que vous avez 3 fonctions publiques. Vous avez la territoriale, l'hospitalière, l'État.
01:25Il y a un récent rapport de la Cour des comptes qui parle de l'augmentation depuis 10 ans de 100 000 fonctionnaires dans la territoriale.
01:31Donc on a une augmentation de la masse de fonctionnaires. On est à 5,7 millions d'agents aujourd'hui dans notre pays.
01:38Mais moi, le sujet, c'est pas... Aujourd'hui, je suis pas là pour parler de réduction de la masse de fonctionnaires ou pour parler
01:43des effectifs des fonctionnaires. Moi, le sujet sur l'absentéisme, c'est de constater factuellement, comme vous l'avez dit,
01:48qu'il y a une augmentation significative de l'absentéisme. 77 millions de jours d'absence dans l'année. Ça correspond à peu près
01:55à 300 000, 350 000 postes équivalents en plein. Et il se trouve qu'il y a un décrochage public-privé. C'est-à-dire qu'aujourd'hui,
02:01si on regarde par agent le nombre de jours d'absence dans l'année, on est à 14,5 pour les fonctionnaires et on est à 11,5, 11,6 dans le privé.
02:10— 17 dans la territoriale. — Alors qu'il y a quelques années, il y avait une égalité entre privé et public. C'est-à-dire qu'ils étaient
02:17à peu près à 8,3 tous les deux. Et donc ça a divergé avec le temps. — Mais alors pourquoi cet absentéisme ? Alors pourquoi cet absentéisme
02:22dans le public ? — Alors vous avez plein de facteurs qui peuvent jouer sur l'absentéisme. Il y a bien sûr les conditions de travail.
02:28Il peut y avoir des métiers qui sont plus exposés que d'autres. Il peut y avoir parfois des agressions qui touchent les agents.
02:34Il peut y avoir plein de sujets qui motivent et qui, en tout cas, expliquent l'absentéisme. Et puis il y a aussi probablement
02:40une différence de règles entre le privé et le public. Et ça fait partie du paquet de solutions que je propose,
02:48aligner ou rapprocher les systèmes sur les jours de carence et sur le taux de prise en charge entre le public et le privé.
02:54— Voilà. Vous pensez que c'est la solution pour faire baisser l'absentéisme ? — Moi, ce que je dis, c'est que c'est un plan global.
02:59Il n'y a pas que ça. C'est deux mesures fortes de responsabilisation. — Alors je rappelle que vous passez à 3 jours de carence.
03:05On a bien d'accord. — C'est la première proposition. La deuxième, elle est de passer de 100% de prise en charge à partir de la carence
03:11à 90% de prise en charge. Et l'un dans l'autre, cela permet un rapprochement des règles public-privé. Après, il y a d'autres éléments
03:18dans mon plan que j'ai annoncés. Le premier, qui est l'amélioration des conditions de travail. Vous avez par exemple des mairies
03:23qui ont mis en place des nouveaux postes de travail, qui ont travaillé sur l'ergonomie des postes, qui ont parfois acheté des exosquelettes
03:31pour des tâches physiques de certains de leurs agents. Tout ça permet d'améliorer les conditions et limiter un certain nombre d'accidents
03:36et d'absences. Puis vous avez aussi la bureaucratie qui, aujourd'hui, mine beaucoup de fonctionnaires et qui fait que quand on s'engage
03:43pour être gendarme, pour être dans l'administration, pour être fonctionnaire, c'est pas forcément pour faire de la paperasse
03:48toute la journée. Et donc, il y a un sujet de débureaucratisation pour les agents publics qui, parfois, souffrent de certaines tâches au travail.
03:56Et puis, à la question des agressions, je veux améliorer la protection. — Ça fait longtemps que je fais du journalisme.
03:59Ça fait longtemps que j'entends les ministres successifs me parler de débureaucratisation, de simplification. On ne la voit jamais venir.
04:08— C'est un travail au long cours. C'est un peu scisif, M. Fordin. C'est-à-dire que c'est un travail permanent. Après, sur la simplification,
04:15nous avons un beau projet de loi qui a été adopté au Sénat, qui va permettre de faire beaucoup de choses, supprimer des comités
04:20téodules, simplifier plein de choses. Et donc ça sera l'occasion, dans quelques semaines à l'Assemblée nationale, d'aller le plus loin possible
04:27sur la débureaucratisation. — Alors je vais y revenir, sur la suppression de comités, d'organismes publics. Enfin bon.
04:36Dans le privé, maintien du salaire, souvent, lorsqu'il y a jour de carence, parce qu'il y a des accords de branches,
04:44parce que, d'accord, dans les entreprises... — Ça dépend énormément. D'ailleurs, ça permet de parler d'une fake news que j'ai beaucoup entendue
04:49ces derniers jours, qui est celui... Le mythe que 75% des salariés du privé auraient une carence qui est prise à 100% en charge.
04:56Libé, d'ailleurs, a fait un fact-checking sur le sujet et a bien démontré lui-même qu'il y avait en réalité beaucoup beaucoup de disparités,
05:03qu'on était plus de proche des 38%, et que ça dépend de votre convention collective. — C'est vrai.
05:07— Et au sein de votre convention collective, ça dépend de votre ancienneté, souvent, dans l'entreprise. Ça dépend du nombre d'absences
05:13que vous avez dans l'année. Mais c'est pas open bar, excusez-moi. C'est-à-dire que vous avez pas une prise en charge à 100% des 3 jours de carence
05:18pour tous les salariés du privé. C'est totalement faux. Et donc en réalité, il y a énormément de spécificités. Les salariés de la boulangerie,
05:24de la coiffure, des services à la personne n'ont pas ce type de protection-là. Donc arrêtons de faire croire qu'on aurait un monde merveilleux
05:31dans le privé où tout est pris en charge, il n'y a pas de carence, et on prend en charge alors que c'est pas de carence.
05:35— Oui, parce que dans le public aussi, il y a des assurances parfois qui permettent de prendre en charge les jours de carence.
05:39— Vous avez ces sujets-là. Puis vous avez aussi dans le public... En tout cas, ce que l'on veut faire, c'est améliorer la protection sociale complémentaire,
05:45qui est un beau chantier qui avait été lancé à l'époque par Amélie de Montchalin et qui avait été poursuivi par Stanislas Guérini.
05:50Et bien évidemment, nous sommes tout à fait disposés à améliorer la protection sociale complémentaire des agents publics.
05:56Et ça fait partie des chantiers que nous aurons dans le dialogue social avec les organisations syndicales.
06:00— Vous allez déposer un amendement pour traduire tout cela devant les parlementaires, qui sera repris, j'imagine, dans le texte final budgétaire
06:08transmis au Sénat ? — Il sera proposé à l'Assemblée nationale dans le cadre du PLF, du projet de loi de finances.
06:12— Voilà. — Il sera ensuite proposé... Et je ne sais pas quelle sera la décision des députés, mais le texte ira au Sénat.
06:17Il se trouve qu'au Sénat, chaque année, les sénateurs ont l'habitude de mettre ces 3 jours de carence et que l'année dernière,
06:22dans leur version sénatoriale du budget, ils avaient déjà intégré ces 3 jours de carence. Donc j'imagine que cette année, ils auront le même vote,
06:29puisque le Sénat n'a pas changé de disposition depuis l'année dernière. Et je pense qu'à la fin des fins, on aura un vote parlementaire sur ce sujet.
06:36J'ai quelques questions à vous poser. — On a un vote parlementaire, mais on aura aussi un sentiment populaire. J'ai lu avec attention
06:42un sondage ilhab hier qui montrait que 67% des Français étaient favorables à l'alignement du jour de carence et 60% étaient favorables
06:51à une baisse de la prise en charge à 90% en cas d'arrêt. Et donc je pense que c'est une mesure qui est attendue par beaucoup de Français
06:57pour mettre de l'équilibre dans le système. — Et Guillaume Kasparian, vous voulez aligner au maximum les règles du privé et du public.
07:03— Bon, pour le calcul des retraites, ce n'est pas le cas. On le sait. Est-ce qu'il faut faire... Est-ce qu'il faut avancer dans cette direction-là ?
07:10— C'est pas le chantier du moment sur lequel je suis. — Non, non, mais d'accord. Mais est-ce que...
07:13— M. Bourdin, je veux pas ouvrir la totalité des chantiers à l'instant T. — Non, non. Il ne s'agit pas d'ouvrir.
07:16— J'ouvre déjà des chantiers avec courage, avec responsabilité, avec vérité, parce qu'on a un problème sur l'absentéisme.
07:23Je veux pas ouvrir la totalité des chantiers à l'instant T. — Bon, alors ouvrons d'autres chantiers, parce que vous les avez ouverts.
07:27Du moins, votre prédécesseur les a ouverts. La rémunération au mérite, par exemple, dans la fonction publique.
07:33— C'est un beau sujet qui, d'ailleurs, est... — Le chantier est ouvert, là. — Le chantier est ouvert. Ça fait partie des objets de discussion
07:39et de concertation avec les syndicats. Mon prédécesseur avait lancé effectivement un travail sur le sujet.
07:43Je suis agréable à ce qu'on puisse le poursuivre. — Vous allez le poursuivre. Et l'amplifier.
07:47— Voilà. Reste à savoir est-ce qu'on l'amplifie par voie législative ou est-ce que nous avons des lois qui permettent déjà
07:53en fait de faire des choses par voie réglementaire. — Une nouvelle loi sur le sujet ?
07:56— Forcément. En fait, la question est à poser. S'il y a des choses à modifier dans la loi pour aller plus loin, on en rediscutera.
08:02Mais en tout cas sur le principe de se dire qu'il y a une part de rémunération qui prend en compte le mérite, l'effort,
08:09y compris collectif, dans un service, le fait d'atteindre des objectifs et de les rémunérer en tant que tels à la fin de l'année.
08:15Ce sont des principes qui me semblent tout à fait sains dans un fonctionnement normal et que beaucoup de personnes connaissent
08:22aujourd'hui dans notre pays. Ça marche plutôt bien. Ça permet de valoriser ceux qui se donnent au maximum, ceux qui atteignent
08:28des objectifs, ceux qui s'embarquent dans une histoire collective dans un service, quel qu'il soit, et permettre à la fin des fins
08:35de mieux valoriser le travail. Donc moi, j'y suis bien évidemment favorable. Mais je veux en discuter avec les syndicats.
08:41— Vous allez en discuter avec les syndicats ? — Bien sûr. Ça fait partie... La rémunération du mairie fait partie des éléments
08:48que j'ai proposés à l'agenda social aux syndicats, bien évidemment. — Est-ce que vous allez discuter avec les syndicats du licenciement
08:54des fonctionnaires pour insuffisance ? — Alors c'est également un sujet qui avait été ouvert par mon prédécesseur Stanislas Guérini.
09:00Là encore, des dispositions existent déjà dans la loi pour permettre de licencier en cas d'insuffisance de faute grave.
09:06Reste à voir dans la concertation s'il y a des besoins supplémentaires pour aller plus loin. Je ne suis pas fermé à ce qu'on aille plus loin.
09:14Et ça fait partie des chantiers, là encore, que je souhaite concerter dans le dialogue de façon le plus apaisée possible
09:20avec les organisations syndicales. — Est-ce que vous allez jeudi prochain parler des suppressions des catégories ?
09:25Parce que c'était ici même que votre prédécesseur avait annoncé ce chantier, l'ouverture de ce chantier-là.
09:32— Tous les chantiers qui avaient été ouverts par mon prédécesseur sur la réforme de la fonction publique, y compris celui que vous venez de citer,
09:39font partie des discussions que je mets à l'ordre du jour de l'agenda social. — Donc vous allez discuter...
09:43— Je n'exclus aujourd'hui... Toutes les options sont sur la table. Je n'exclus rien sur le sujet. Et vous comprendrez bien que je ne fais pas
09:52d'annonce aujourd'hui, parce que j'ai bien besoin de concerter. Sinon, ça sert à rien qu'on se voie. Donc je vais voir les syndicats à nouveau.
09:58Je vais en discuter avec eux sur l'ensemble des chantiers. Et nous déciderons ensuite des bonnes décisions à faire sur les différents chantiers,
10:06parce qu'il y a plusieurs chantiers sur la réforme de la fonction publique. — Alors un autre chantier dont je vais vous parler, c'est la rémunération
10:12dans la fonction publique. Mais auparavant, je voudrais juste faire une petite parenthèse. Des chiffres sont tombés.
10:18Fonction publique hospitalière, c'est votre domaine aussi. C'est le ministre de la Santé. Mais c'est aussi votre domaine.
10:23À l'hôpital, fermeture des lits. Les fermetures de lits se poursuivent. 4 900 lits fermés en 2023. Moi, une chose qui m'intéresse,
10:31c'est que tous les médecins que je rencontre, que j'invite me disent qu'à l'hôpital, il y a beaucoup trop d'administratifs,
10:37beaucoup plus d'administratifs que de soignants. Ce qui est dommage, d'ailleurs. Alors faut-il fixer par la loi un nombre minimal
10:47de soignants à l'hôpital ? — Moi, je pense en tout cas... Vous avez raison de dire qu'il y a beaucoup de tâches administratives.
10:52J'étais il y a quelques jours à l'hôpital du Mans. Et on a discuté notamment avec des secrétaires administratives à l'hôpital,
10:58qui nous montraient qu'elles avaient dans la journée énormément de tâches administratives, y compris parce que les systèmes d'information
11:03étaient mal fichus, que les agendas n'étaient pas connectés et qu'elles devaient faire ensuite des tâches répétitives parce qu'il y avait
11:09un problème de système d'information. Ça représentait 50% de tâches en plus qu'elles pouvaient avoir à faire. Et donc je suis convaincu
11:16qu'il y a des marges de progrès dans tous les services à travers notamment de nouveaux outils informatiques, à travers
11:21l'intelligence artificielle, à travers de nouvelles conditions de travail pour diminuer la part de tâches administratives
11:27qui pèsent sur tout le monde à l'hôpital. — Mais est-ce qu'il faut fixer par la loi un nombre minimal de soignants dans chaque hôpital ?
11:32— Moi, ce qui me paraît intéressant, je le redis, c'est diminuer... — Je vous dis ça parce qu'au Sénat, parce que des propositions de loi
11:37ont été déposées dans ce sens. — Mais moi, mon sujet, c'est pas d'opposer soignants et personnel administratif parce qu'on a besoin
11:44de secrétaires. — Mais c'est une bonne idée ou une mauvaise idée ? — Moi, la bonne idée que je défends, M. Bourdin, c'est de se dire que sur tous
11:50les postes, y compris sur le poste des infirmières et des médecins, qui parfois eux-mêmes ont des tâches administratives pour qualifier
11:56certains actes dans les systèmes d'information. Moi, mon sujet, c'est d'enlever des tâches administratives à tout le monde à l'hôpital,
12:03que ce soit des médecins, que ce soit des infirmiers, que ce soit des secrétaires, que ce soit des administratives. C'est de réduire leur fardeau
12:09très concrètement, service par service, pour qu'ils aient le plus de temps possible médical et qu'ils aient le moins de temps administratif possible.
12:16C'est un travail besogneux. Je comprends que c'est peut-être moins séduisant que de fixer arbitrairement des nombres, des chiffres.
12:23Mais ça me paraît essentiel, parce que quand vous discutez avec du personnel à l'hôpital, ils vous disent eux-mêmes qu'ils ont beaucoup de tâches dans leur journée,
12:30qui sont des tâches administratives et qui les empêchent d'avoir du temps médical. Et donc, pour moi, c'est ça, l'enjeu. C'est un travail, là aussi,
12:35décisif. Et ça me paraît beaucoup plus efficace si on veut gagner du temps médical et limiter le fardeau administratif à l'hôpital.
12:41— Est-ce que vous allez supprimer la prime de pouvoir d'achat des fonctionnaires ? — La suppression, en tout cas, de cette JIPA. J'imagine que vous faites référence
12:48à la JIPA. C'est une prime qui a été créée en 2008. Et à l'époque quand elle a été créée, elle ne concernait pas tous les fonctionnaires.
12:54Elle concerne ceux qui sont en fin de carrière, fin de grille, avec la moitié catégoria et seulement 10% catégorisé.
13:02Donc ça veut dire que c'est une prime qui a été construite à l'époque dans un effet de rattrapage de ceux qui n'avaient pas bénéficié forcément
13:08des autres mesures, qui concerne 200 000 à 300 000 fonctionnaires sur les 5,7 millions d'argent. Je trouve qu'elle est... En tout cas, elle se justifie
13:15beaucoup moins aujourd'hui de par sa construction. J'ai posé la suppression dans l'agenda social. Et je souhaite en discuter là encore avec les syndicats.
13:23Mais noir sur blanc, je pense que cette prime qui avait été inventée encore une fois en 2008 ne répond pas aux enjeux de pouvoir d'achat globaux
13:31de l'ensemble des fonctionnaires. Mon avis personnel, c'est je pense qu'il faut aller vers une suppression de la JIPA. Et je les mets à l'ordre du jour
13:38des discussions que nous avons avec les syndicats, bien sûr. — Est-ce qu'il y aura une revalorisation du point d'indice en 2025 ?
13:45— Alors mon prédécesseur a deux reprises a fait des revalorisations de point d'indice... — Plus 3,5 en 2022, plus 1,5 en 2023.
13:51— Voilà. Dans une ampleur qui est inédite depuis 37 ans. C'est d'ailleurs un argument de Stanislas Guérini de dire c'est la plus grosse revalorisation
13:57du point d'indice depuis 37 ans. Donc ces 2 dernières années ont fait l'objet d'une revalorisation significative. La question des revalorisations futures,
14:06elle dépendra de nos marges budgétaires. Est-ce qu'on est capable d'avoir un budget qui tient... — Les marges budgétaires...
14:11— Mais en tout cas, M. Bourdin, moi, je suis obligé d'être responsable et de dire la vérité aux Français. C'est-à-dire qu'à un moment...
14:17— Vous direz la vérité aux syndicats. Il n'y aura pas de revalorisation du point d'indice. — Ce que je dis, c'est qu'en tout cas, on peut travailler
14:25sur l'attractivité de certains métiers. On peut travailler sur la question des grilles. Il y a du travail sur la rémunération, parce que tout ne passe
14:31pas forcément que par le point d'indice. Mais ce que je rappelle simplement, c'est que mon prédécesseur a augmenté à 2 reprises le point d'indice
14:38ces 2 dernières années, que nous sommes dans une situation budgétaire très compliquée et que mon devoir, ma responsabilité de ministre,
14:44est de dire la vérité sur ces chiffres-là et partager cette contrainte avec tout le monde. Et donc si on a des marges de manœuvre sur certains métiers
14:51pour être un peu plus attractifs, on les prendra. Mais les hausses générales de point d'indice nécessitent des marges budgétaires
14:57qu'à ce stade, je n'ai pas. — Donc à ce stade, vous dîtes qu'il n'y aura pas de revalorisation du point d'indice.
15:03— Sur le point d'indice, je souhaite le mettre à l'ordre du jour avec les syndicats. On va en discuter avec eux, M. Bourdin.
15:07Je peux pas vous dévoiler des conclusions. — Mais aujourd'hui, vous n'allez pas dire au syndicat « J'ai les moyens d'augmenter le point d'indice ».
15:12— Ah mais ce qui est certain, c'est que si je disais... — « J'ai pas les moyens », c'est ce que vous allez lui dire, leur dire.
15:17— Mais parce que tout le monde voit les chiffres, M. Bourdin. On est à plus de 5% de déficit. — Donc il n'y aura pas de revalorisation. C'est clair.
15:22— Ce que je dis... Mais non, ce que j'essaierais quand même d'expliquer, M. Bourdin, c'est que tout ne passe pas que par la question du point d'indice.
15:28— Non mais ça, j'ai compris. — Et que tout à l'heure, quand vous m'avez parlé de rémunération-mérite, quand on a parlé tout à l'heure
15:32de revalorisation de certains métiers, quand on a parlé tout à l'heure... Puis il y a d'autres éléments de pouvoir d'achat dont on ne parle pas assez.
15:38Le logement fait partie. Moi, je souhaite qu'on puisse encourager l'investissement sur le logement social. Alors vous avez par exemple des hôpitaux,
15:45l'hôpital LAPHP à Paris, qui réservent des logements sociaux pour les agents de l'hôpital à Paris et qui aimeraient le faire plus.
15:53Le problème qu'on a, c'est que quand ils donnent un logement social à un infirmier par exemple ou à un agent de l'hôpital, si cet agent, ensuite,
15:59décide de partir ailleurs, il peut pas forcément récupérer cet appartement-là parce que le bail n'est pas lié au contrat de travail.
16:07Et donc, il y a des changements comme ça, vous voyez, qui permettraient d'encourager les acteurs à investir dans le logement social et dans le logement intermédiaire
16:13des agents, si tentés, qu'ils puissent avoir vraiment la maîtrise de ces logements et s'assurer que ça bénéficie bien aux agents de la fonction publique
16:20et que ça parte pas ailleurs. Et donc, moi, c'est ce que j'essaie d'améliorer. Pourquoi ? Parce que le logement, c'est 40% de la dépense contrainte.
16:25Et donc, ça veut dire que quand on parle de pouvoir d'achat des agents, si on parle pas de logement, on oublie 40% de l'histoire.
16:31Donc moi, mon enjeu, c'est d'améliorer le pouvoir d'achat et les conditions de travail des agents. Et encore une fois, tout ne passe pas que par le point d'indice.
16:37Et ces sujets-là, moi, je veux les mettre sur la table. — Qui veut le point d'indice ? Comme je suis têtu. Vraiment têtu. Vous savez, Guillaume Cachebriand...
16:42— Mais moi aussi, M. Bourdin. — Vous le savez. Je suis très têtu. — Mais moi aussi. — Mais vous aussi. Mais c'est très bien.
16:48Est-ce que jeudi prochain, vous proposerez la revalorisation du point d'indice ? — Ah non, ce n'est pas ce que je proposerai.
16:57Ce n'est pas ce que je proposerai jeudi prochain. Je souhaite par contre discuter du pouvoir d'achat global. — Vous ne le proposerez pas.
17:02— Ça ne fait pas partie des sujets sur lesquels je vais pas arriver dans La Réunion en disant j'augmente l'année prochaine le point d'indice de 5 ans.
17:10Mais M. Bourdin, moi, je... M. Bourdin, M. Bourdin, moi, je vais vous dire, c'est toujours... — Mais j'aime bien, parce que vous êtes clair.
17:16Vous répondez clairement. Si j'ai pas une question directe... — M. Bourdin, j'essaye en tout cas d'être à la fois clair et encore une fois de dire la vérité.
17:21Moi, c'est sûr que c'est facile pour un ministre. — Vous n'avez pas moyen. La vérité, elle est là. — La vérité, c'est que le ministre n'est pas toujours là
17:27pour dire des choses qui font plaisir à tout le monde. Et je dis pas que la tâche est simple. Je dis pas que c'est simple, ma mission.
17:33Je dis pas que je peux contenter tout le monde. J'essaye d'être le plus responsable et d'être le plus réaliste par rapport à la situation
17:42dans laquelle on est et de partager avec vous, vos auditeurs et avec l'ensemble de ceux qui nous écoutent la situation dans laquelle on est.
17:48— C'est ma responsabilité. — Je comprends. Vous avez besoin d'argent. L'État n'a pas d'argent. On le sait. On va pas revenir là-dessus.
17:53Mais quelle est l'utilité du Haut commissariat au plan ? Là, je vous pose franchement la question, parce que... Mais non, mais franchement,
18:01vous dépensez de l'argent. L'État dépense de l'argent. Pourquoi faire ? — Je vais pas faire du name and shame sur un organisme en particulier.
18:08Mais par contre, ce que je veux vous dire sur cette question des comités et des organismes, deux choses.
18:13Un, je suis favorable à ce qu'on supprime et qu'on mutualise beaucoup de comités. Et le projet de loi simplification qui arrivera...
18:19— Agence de l'État 473. — Alors il y a deux choses. Il y a les agences et il y a les comités. Il y a des comités... Oui, mais vous avez plein de comités.
18:24— Pour les gens, c'est pareil. — Oui. C'est un petit peu différent. Mais j'entends. J'entends tout à fait, M. Bourdin.
18:29Ce que je dis juste, c'est que sur les comités, on a un projet de loi simplification qui va permettre d'en supprimer un paquet.
18:34— Combien ? — Je suis favorable à ce qu'on aille le plus loin possible sur la suppression et la mutualisation de comités.
18:41— Sur les agences, je vais vous donner un chiffre. Sur les agences, le Premier ministre a fixé un objectif qui est de réduire de 10%
18:47dans les 4 ans qui viennent les opérateurs et les agences dans notre pays. Et donc nous avons un objectif chiffré qui nous est fixé
18:55par le Premier ministre. On a d'ailleurs un séminaire gouvernemental qui arrive très bientôt dans quelques jours et qui sera l'occasion
19:00de partager avec l'ensemble de mes collègues dans tous les ministères cet enjeu de réduire de 10% les comités et les agences
19:07et les organisations dans notre pays à horizon 4 ans. Sur les comités... — Donnez-moi votre chiffre, là.
19:12— Attendez. Moi, la dernière fois que j'en ai supprimé, M. Bourdin, j'étais rapporteur d'un projet de loi qui en a supprimé 15.
19:16Et à chaque fois, je me battais pour en supprimer plus. Sauf que j'avais parfois de la résistance parlementaire sur le sujet,
19:22parce que derrière chaque comité, vous avez quelqu'un pour vous expliquer que c'est absolument essentiel à la marche du pays.
19:26— Oui. Par exemple, l'Agence de financement des infrastructures de transport en France.
19:31— M. Bourdin, j'en ai fait la liste. J'en ai fait la liste. Mais il y en a des centaines et des centaines. Je pourrais tous vous les citer.
19:37C'est très important. Moi, je suis favorable à ce qu'on étudie leur utilité. Quand ça produit rien, quand ils se réunissent pas,
19:45quand ils font même parfois des freins à la décision publique et quand on se rend compte que d'autres comités, en fait,
19:50font la même chose, voire mieux, il faut pas se poser de questions. Il faut supprimer ou mutualiser.
19:55Moi, je vous ai donné un chiffre. Je vous ai donné 10% sur 4 ans sur les agences, M. Bourdin.
19:59— Mais sur les comités, on m'a dit que vous nous donneriez un chiffre. — Sur les comités, moi, j'aimerais qu'on ait plusieurs dizaines de suppressions dans les mois qui viennent.
20:04Voilà. Plusieurs dizaines de suppressions de comités dans les mois qui viennent. J'ai pas peur sur le sujet.
20:08Je serais pas celui qui freinerait la suppression de comités. Je serais celui qui encouragerait. Mais sur une base rationnelle,
20:13on supprime des comités parce que certains ne sont plus utiles, parce que d'autres organismes sont plus efficaces,
20:18parce qu'ils produisent plus de rapports et parce qu'on se rend compte que ça marche pas très bien. Donc quand ça marche pas,
20:24il faut pas se poser de questions. On supprime. Mais je vous dis, la résistance au changement, elle viendra pas de moi.
20:29Elle viendra de celles et ceux qui, parfois, y siègent ou celles et ceux qui, parfois, hésitent parce qu'ils ne veulent pas y aller franco.
20:35Mais ça sera un moment de vérité. On peut pas venir sur vos plateaux et dénoncer les comités et ensuite ne pas voter des suppressions de comités
20:41quand ça arrive. Moi, j'ai jamais freiné sur le sujet. Et je peux vous assurer que je vais accélérer dans la suppression.
20:45— J'ai compris. J'ai compris. Suppression d'un jour férié, vous êtes favorable ou pas ?
20:51— Les parlementaires sont en train de discuter de plein d'options pour encourager le travail, valoriser le travail et équilibrer les comptes,
20:57parce qu'on est dans une situation budgétaire très compliquée. Donc ça fait partie des débats parlementaires. C'est une idée qui a été...
21:01— Vous êtes favorable ou pas ? — Je laisse les parlementaires faire sur ce débat-là.
21:05— Bon, d'accord. Bon, alors autre question. Vous allez me dire si vous êtes favorable ou pas. C'est la suppression du SNU.
21:09— Non, je suis pas favorable à la suppression du SNU, parce que j'ai pu observer dans mon territoire... J'ai été député pendant 7 ans.
21:15— Eh oui, je sais. — Et moi, sur le territoire, j'ai pu voir des jeunes qui étaient ravis de ce passage dans le SNU,
21:21qui avaient un regard différent sur l'engagement, sur les forces de l'ordre, sur la gendarmerie, sur les militaires,
21:30sur les cérémonies patriotiques que nous pouvons avoir dans notre territoire. Et moi, j'ai vu beaucoup de jeunes qui ont trouvé un sens à l'engagement,
21:38qui ont peut-être changé de perspective sur beaucoup de choses. Et je trouve que l'initiative est intéressante.
21:43La mettre à la poubelle et considérer qu'on doit revenir en arrière dessus et l'arrêter, je pense à titre personnel.
21:49Voilà, que ce serait dommage, parce que nombre de députés ont pu voir sur le territoire des jeunes hyper engagés et hyper fiers
21:57d'avoir participé au SNU. — Merci beaucoup, Guillaume Casbarian, d'être venu... — Merci à vous, M. Bourdin.
22:01— ...voir ce matin sur l'antenne de Sud Radio. Allez. Benjamin Gleize sera avec vous après les infos de 9 heures.

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