Christophe Béchu : "Le Premier ministre devra sans doute être issu des Républicains"

  • il y a 3 mois
Avec Christophe Béchu, Ministre de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires et Secrétaire général d'Horizons

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##L_INVITE_POLITIQUE-2024-07-10##

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Transcription
00:00Soudradio, l'invité politique, Jean-Jacques Bourdin.
00:07Il est 8h34, bonjour à toutes et à tous, merci d'être avec nous sur l'antenne de Soudradio.
00:11Vous voulez savoir, alors parlons vrai avec Christophe Béchu, encore ministre de la transition écologique
00:18et secrétaire général d'Horizon, le parti d'Edouard Philippe.
00:22Christophe Béchu, bonjour.
00:24Bonjour Jean-Jacques Bourdin.
00:25Vous êtes toujours ministre, jusqu'à quand ?
00:27Ce n'est pas à moi qu'il faut poser la question, mais au président de la République.
00:30Au président de la République, qui s'envole pour Washington, sommet de l'OTAN, il a raison de partir.
00:37Vous savez, qu'on soit dans une situation politique particulièrement compliquée, c'est un fait.
00:42Mais pendant ce temps-là, à l'échelle de la planète, il y a des endroits où il y a des bombes qui explosent,
00:46où il y a des gens qui se battent pour leur liberté, et on ne peut pas tout suspendre.
00:50Et des enfants qui meurent par exemple.
00:51On est bien d'accord, et donc on ne peut pas tout suspendre.
00:53Et donc ce déplacement, il est nécessaire, il était prévu, il est normal qu'il ait lieu.
00:58Le président de la République attend avant de nommer un premier ministre.
01:04Il attend. Il attend par exemple que les groupes soient constitués à l'Assemblée Nationale, c'est cela ?
01:11Est-ce que nous aurons un premier ministre avant le 18 juillet, date de l'élection de la présidente ou du président de l'Assemblée Nationale,
01:20et date de l'ouverture de la session parlementaire ?
01:24Il attend parce qu'on est dans une situation qui est totalement inédite.
01:27Déjà, il y a deux ans, on n'avait pas réussi à obtenir une majorité absolue.
01:32Nous n'avions qu'entre 240 et 250 sièges.
01:36Là, vous avez des gens qui sont à 100 sièges de la majorité absolue,
01:43et qui vous disent, on a gagné, alors qu'ils n'ont que 30% des députés.
01:48Si on est sérieux de minute, déjà qu'à 240, on voyait à quel point les choses n'étaient pas stables,
01:53on voit bien qu'à 180, il n'y a pas de marge de manœuvre pour gouverner de manière stable.
01:58Et donc, il est normal que dans le temps dans lequel nous sommes,
02:01on regarde s'il n'y a pas moyen d'aller construire un gouvernement plus stable pour le pays,
02:06parce que le sujet, ce n'est pas la répartition des postes,
02:08c'est comment on prend des décisions au quotidien pour les Français,
02:11dans un contexte où il y a des difficultés de pouvoir d'achat,
02:14il y a une inquiétude sur la sécurité, il y a des attentes sur l'immigration.
02:17Ça a été exprimé de manière claire. Il y a ras-le-bol par rapport aux impôts.
02:20Sur tous ces sujets, on ne peut pas juste rester comme deux ronds de flanc à regarder la situation.
02:24Il faut évidemment prendre des décisions.
02:26Est-ce que le Président de la République nommera un Premier ministre avant le 18 juillet ?
02:31Je ne sais pas répondre à cette question.
02:33Vous ne savez pas répondre. On peut ouvrir la session parlementaire sans gouvernement.
02:39Ce que je veux dire, c'est qu'il est souhaitable que nous ayons un gouvernement le plus vite possible,
02:43pour deux raisons. La première, c'est que je vais vous dire...
02:46Vous souhaitez, dans tous les cas, qu'on ait un gouvernement avant le 18 juillet.
02:49Mais bien entendu, je le souhaite. Parce que ne pas avoir de gouvernement, c'est ne pas pouvoir prendre de décision.
02:53Et même si facialement il y a un gouvernement, on est dans une situation aujourd'hui d'attente,
02:59dans un contexte où il faut être clair.
03:01Je suis très choqué par le spectacle qui a été donné dimanche soir de gens
03:06à leur revendiquer la victoire sur des plateaux de télé,
03:08alors qu'on a appelé les Français à faire barrage au Rassemblement national.
03:12Et qu'ensuite, il y a des gens qui ont utilisé les résultats du barrage pour dire qu'on a été plébiscité.
03:15Mais personne n'a gagné dimanche !
03:17Oui, personne n'a gagné, mais nous avons perdu.
03:20C'est exactement, Jean-Jacques Bourdin, ce que je veux vous dire.
03:22Et donc, dans ce contexte, quand on est dans un contexte où la gauche a gagné 30 sièges,
03:26ne l'oublions pas, l'ERN est celui qui a le plus progressé en voix et en sièges.
03:30Plus 50 ! Et nous, on a perdu 80 sièges.
03:34Rester, entre guillemets, aux affaires dans un contexte où les électeurs ont sanctionné
03:39le gouvernement et la ligne sortante, par définition, ça n'est pas démocratiquement souhaitable.
03:44Mais qui est le responsable de cette défaite, Christophe Béchut ?
03:47Les Français.
03:48Soyons clairs.
03:49Mais soyons très clairs.
03:51La défaite, elle a une responsabilité forcément collective.
03:55Emmanuel Macron ?
03:56Le Président a pris la décision de dissoudre.
03:58Il est responsable de la défaite ?
04:00Vous ne me ferez pas dire ça, Jean-Jacques Bourdin.
04:02Oui, mais vous le pensez peut-être.
04:03Non ?
04:04Ce que je pense, franchement, par rapport au passé, a moins d'importance que le sujet qui est devant nous.
04:08Oui, d'accord, enfin.
04:09Et donc, je vais vous répondre là-dessus.
04:11Oui.
04:12Moi, mon inquiétude, c'est un Parlement divisé en trois blocs et des gens qui revendiquent la victoire
04:20alors qu'ils proposent quelque chose qui va à l'encontre de ce que la majorité de ce pays a exprimé dans les urnes.
04:26Le pays n'a jamais été autant à droite.
04:28Il a exprimé un désir de davantage de sécurité, de moins d'immigration, de moins d'impôts.
04:34Et vous avez une coalition sous la houlette de M. Mélenchon, sous la houlette de la France Insoumise,
04:38qui nous dit que la solution pour le pays, c'est plus d'impôts, c'est moins de sécurité, c'est plus d'immigration.
04:43Mais Christophe Béchut, vous non plus, vous ne pouvez pas revendiquer la constitution d'un gouvernement.
04:48Vous avez perdu.
04:49Mais je ne la revendique pas.
04:50Bon.
04:51Soyez très clair, je ne la revendique pas.
04:54Je dis aujourd'hui que, de la même manière que nous avons répété qu'il ne fallait pas que le RN arrive aux responsabilités,
05:02nous ne pouvons pas nous résoudre à laisser la France Insoumise arriver aux responsabilités.
05:07Le nouveau Front Populaire met en garde le Président de la République contre le maintien prolongé de Gabriel Attal à Matignon.
05:15Si Emmanuel Macron le fait, ce serait un coup de force démocratique auquel nous nous opposerions de toutes nos forces.
05:23J'ai même vu Adrien Quatennens appeler la gauche, toute la gauche, tout le peuple de gauche à marcher vers Matignon.
05:31Vous avez vu cela ?
05:32C'est quoi ? C'est une forme de, je ne sais pas, de putsch démocratique, non, qui n'a rien de démocratique, mais c'est quoi ?
05:39Les mots ont un sens.
05:40Le mot démocratie en a un.
05:42Si on est attaché à la démocratie, la démocratie c'est on gagne quand on fait plus de 50% des sièges.
05:46Et je vais vous dire un truc, s'il y a bien des gens qui ne sont pas qualifiés pour donner des conseils sur le plan de la démocratie, ce sont les Insoumis.
05:53Quand Madame Pannot explique qu'il y a un déni démocratique, moi ça me fait penser à un vegan qui donnerait des conseils dans une boucherie.
05:58C'est à peu près le même niveau de crédibilité.
06:00De quoi on discute ? D'un parti politique dans lequel toutes les décisions passent par un seul homme.
06:05Jean-Luc Mélenchon, il purge des gens chez lui.
06:08Le mouvement est gazeux.
06:10Monsieur Bompard a une légitimité qui s'appuie sur trois adhérents.
06:13Et ces gens-là nous disent ce que nous devrions penser, ce que nous devrions faire et comment s'exprime la démocratie.
06:18Mais ce serait Olivier... D'après les dernières informations, ce serait Olivier Faure.
06:22Le sujet n'est pas...
06:23Le candidat présenté par le NFP.
06:25Le sujet ce n'est pas qui est dans la vitrine, c'est quelle est la ligne.
06:28Vous censureriez un gouvernement avec DLFI à l'intérieur de ce gouvernement ?
06:35J'ai du respect pour M. Faure, j'en ai pour Mme Tondelier, j'en ai pour des quantités de responsables politiques.
06:40Mais je ne peux pas imaginer que nous laissions un parti extrémiste comme la France Insoumise,
06:46qui fait de la haine des policiers son fonds de commerce,
06:49qui a soufflé sur les braises de l'antisémitisme depuis le 7 octobre,
06:52qui propose un programme économique totalement délirant devant lequel le reste de la gauche a capitulé.
06:58Je ne peux pas imaginer qu'on ne construise pas une alternative.
07:01Et donc je salue les déclarations de Xavier Bertrand ou d'Olivier Marlex,
07:05disant hier, nous pourrions faire une coalition ensemble si le président de la République se tournait davantage vers la droite.
07:14Parce qu'il y a la proposition, au moins le NFP a le mérite d'être clair.
07:18Ils sont en train de travailler à la constitution d'un gouvernement avec un premier ministre.
07:24Je pense que vendredi nous aurons de nouvelles informations, d'après ce qu'on dit.
07:28Mais vous, vous en êtes où ? Parce que ça paraît compliqué votre affaire.
07:33Vous avez, vous avez, si j'ai bien compris, Renaissance est en train de se disloquer, on est bien d'accord ?
07:40Je vous laisse finir votre analyse.
07:42Non, non, non, mais est-ce que Renaissance est en train de se disloquer ?
07:45Écoutez, moi je ne suis pas Renaissance.
07:48Je suis Horizon.
07:50Je n'ai pas participé aux réunions internes de groupe.
07:53Bon, ensemble, ensemble, c'est du passé.
07:57C'est un mot qui a vécu.
08:00Ce qui unit la majorité, je vais vous dire.
08:02Malgré, évidemment, la tempête que nous traversons,
08:06malgré le ressentiment de beaucoup de députés contre la décision de la dissolution.
08:10Mais, franchement, il y a moins...
08:14Oui, mais même foudrage.
08:15Qu'est-ce qu'on fait ? Il s'en fout de rage contre Emmanuel Macron.
08:17Jean-Jacques Bourdin, il y a tellement moins d'écart
08:20entre l'aile gauche de la Macronie et l'aile droite de Horizon
08:25qu'entre Philippe Poutou et François Hollande.
08:27Donc si on est sérieux deux minutes, je vais vous dire,
08:29ce qui nous réunit est infiniment plus fort que ce qui nous sépare.
08:33Bien, mais il n'empêche que chacun est en train de reprendre son indépendance.
08:39Il suffit d'écouter Edouard Philippe,
08:41le patron d'Horizon, franchement.
08:43Christophe Béchut.
08:45D'abord, un, il en veut beaucoup Emmanuel Macron.
08:47Ça, c'est la première chose.
08:48Deux, il propose quoi maintenant ?
08:50Une alliance ?
08:51Vous proposez une alliance avec les LR.
08:53On est bien d'accord ?
08:54Tout à fait.
08:55Mais ça représente quoi ?
08:56Ça représente 220 députés ? 230 députés ?
08:59Vous gouvernez comment avec 230 députés ?
09:03Le meilleur scénario, c'est quoi ?
09:05Oui, c'est quoi ? Parce que les Français veulent savoir.
09:07C'est une coalition qui va des républicains aux sociodémocrates.
09:10Et c'est le seul moyen numérique d'atteindre les 290 sièges
09:13C'est qui les sociodémocrates ?
09:14Sans RN et sans LFI.
09:16Les écologistes ? Les socialistes ?
09:18Exactement.
09:19Donc ça, ça permet d'avoir les 290 sièges
09:22si vous allez globalement des républicains aux socialistes.
09:25Les sociodémocrates aux républicains.
09:27Attendez, ça c'est la meilleure solution.
09:29On ne peut pas dire que, sur les plateaux de télévision depuis dimanche,
09:33beaucoup de gens aient plébiscité ce qui semble être le meilleur moyen
09:37d'atteindre cette majorité absolue.
09:39Donc, les socialistes qui disent, jamais sans LFI.
09:41Ça me consterne.
09:43Laissons de côté LFI.
09:46Mais je le constate à la minute où on se parle.
09:49La nouveauté d'hier, c'est d'avoir des responsables des républicains,
09:54pas n'importe qui.
09:55Olivier Marleix qui est le président sortant du groupe
09:57qui n'est pas connu pour sa tendresse envers le président de la République.
10:01Xavier Bertrand qui n'a pas non plus ménagé par le passé
10:04et qui disent tous les deux, pour faire barrage à l'extrême gauche,
10:08le moment est venu de faire une coalition.
10:10Moi, j'appelle à ce qu'on saisisse cette main.
10:12J'appelle à ce qu'on travaille de manière effective
10:15à construire cette coalition entre une majorité sortante
10:18et la droite, et de manière très claire.
10:21En mettant tout sur la table.
10:23Et en particulier, le fait que, dans l'expression des Français,
10:27il y a une forme de désir de cohabitation.
10:29Il y a une forme de désir qui est du changement.
10:31Et donc, il faut également être capable de les prendre au mot
10:34et de tout mettre sur la table.
10:36J'ai engagé, avec la gauche, Christophe Béchut.
10:39Franchement...
10:40J'espère qu'à tous les niveaux, on est en train d'essayer de regarder
10:43comment le rendre possible.
10:44Et le rendre possible, ça veut dire poser clairement sur la table
10:47le fait que le Premier ministre n'a sans doute pas vocation
10:50à être issu du bloc central pour tenir compte de l'expression des Français.
10:54Alors, le Premier ministre devrait être issu de quel bloc ?
10:59Je considère qu'il faut clairement mettre sur la table
11:02la possibilité pour travailler avec les Républicains,
11:05de leur confier la responsabilité de Matignon.
11:08Si vous voulez faire une coalition et quelque chose de nouveau...
11:10Vous êtes prêt à confier Matignon à un Premier ministre républicain ?
11:12Je ne vais pas le faire.
11:14Jean-Jacques Bourdin.
11:15Je ne vais pas m'élever au-dessus de ma condition.
11:17Moi, à titre personnel, j'exprime un souhait,
11:22j'exprime une conviction.
11:25Nous devons proposer une alternative au pays,
11:29au Nouveau Front Populaire.
11:31J'exprime un chemin.
11:34Je ne vois pas comment,
11:36pour fabriquer une coalition,
11:38le préalable pourrait être d'expliquer
11:40qu'on ne va rien changer à la manière dont on fait,
11:42qu'on va conserver le pouvoir,
11:43alors même que nous sommes le bloc qui a perdu le plus de députés.
11:47Et j'exprime un désir,
11:49c'est que ces discussions soient les plus rapides,
11:52les plus larges,
11:53les plus opérationnelles possibles.
11:55Sans faux semblants.
11:56Jean-Jacques Bourdin, deux choses.
11:59On n'est pas en train de discuter d'une alliance en vue de l'élection présidentielle
12:02et on n'est pas en train de construire un programme de gouvernement sur trois ans.
12:05On est en train de se demander comment, sur douze mois,
12:08on est capable, à partir d'une liste de priorités,
12:10de pouvoir répondre à la fois aux attentes exprimées par les Français
12:13lors des trois dimanches d'élection que nous venons de vivre
12:15et aux problèmes du monde et du pays dans le contexte dans lequel nous sommes.
12:18Alors, soyons clairs.
12:19Est-ce que les discussions étaient engagées avec LR
12:22et avec des sociodémocrates
12:25qui pourraient être, je ne sais pas, à l'entourage de Glucksmann ou autres ?
12:28Franchement, oui ou non ?
12:30Des discussions sont en cours.
12:32Des discussions sont en cours.
12:34À tous les niveaux, à toutes les échelles, au Parlement.
12:36Des discussions sont en cours
12:38avec un Premier ministre proposé au Président de la République
12:42qui serait issu des rangs LR.
12:44Ça, c'est la proposition faite hier par Xavier Bertrand et par Olivier Marlex
12:49et je le dis, c'est un fait politique nouveau
12:53à la fois par rapport à ces derniers jours et par rapport à ces dernières semaines
12:57et c'est un sujet sur lequel il faudrait...
12:58Ça, c'est de la responsabilité du Président de la République
13:01et de la capacité à construire une coalition.
13:06Si il y a un accord, vous allez proposer un nom ?
13:08Je souhaite qu'il y ait cet accord.
13:10La question du nom, elle doit aller avec la discussion de l'accord.
13:13Mais on ne peut pas discuter que du nom.
13:15Quelle est la plateforme ? Quel est le sujet sur lequel on met d'accord ?
13:18Quels en sont les contours ?
13:19Et comment on fait en sorte pour que cette coalition soit la plus stable ?
13:22Je vous confirme.
13:23Mais Xavier Bertrand, ça serait une possibilité ?
13:25C'est quelqu'un pour lequel j'ai beaucoup de respect.
13:27Bon, donc si j'ai bien compris, c'est le mieux placé.
13:30Mais attendez, encore une fois, ne me faites pas dire ce que je n'ai pas dit.
13:34Je vous ai dit un certain nombre de choses que je pense,
13:37mais vous ne me ferez pas dire ce que je n'ai pas dit.
13:39Bien, j'ai vu que le Premier Ministre, dans le sondage que nous sortons,
13:44IFOB Fiducial pour LCI, le Figaro et Cidro Radio,
13:47j'ai vu que le Premier Ministre préféré des Français était Gérald Darmanin.
13:50Vous l'oubliez ?
13:52Je n'ai pas vu ce sondage.
13:54Ah oui, mais moi je l'ai vu, je l'ai vu ce matin.
13:56J'ai cru comprendre que l'envie et l'ambition de Gérald Darmanin,
14:00après près de sept ans au gouvernement,
14:03était de pouvoir réintégrer, entre guillemets, la vie parlementaire.
14:08Il a beaucoup servi, et je n'ai aucun doute sur le fait
14:12qu'il sera une pièce maîtresse au Parlement,
14:14dans la période qui arrive, et où beaucoup de choses vont se passer
14:18compte tenu de la configuration politique dans laquelle nous sommes.
14:22Bien, encore deux, trois questions tout de même.
14:25Marine Le Pen et Edouard Philippe ont dîné, ensemble, en décembre.
14:29Edouard Philippe l'a reconnu.
14:32Ça vous choque ou pas ?
14:34Je ne sais pas si ça choque les Français.
14:36Pourquoi ce dîner ?
14:38Pourquoi accepter de dîner avec Marine Le Pen pour échanger ?
14:41Pourquoi ?
14:43Qui l'a proposé d'ailleurs ce dîner ?
14:45Moi ce qui m'intéresse, c'est de savoir qui a eu l'idée de ce dîner,
14:48parce que c'est le plus important finalement,
14:50ce n'est pas le fait de dîner, c'est le fait de proposer à l'autre.
14:54Il y a des questions auxquelles je ne peux pas répondre,
14:56parce que je n'ai pas les réponses.
14:58Si vous voulez savoir ce qu'ils ont mangé,
15:00qui l'a proposé, à quelle heure ça a commencé...
15:02Je veux savoir qui a proposé le dîner, c'est ce qui m'intéresse.
15:06Moi ce que je peux vous dire, c'est deux choses.
15:08D'une part, il n'est jamais inutile de savoir qui sont vos adversaires politiques.
15:13Et deux, est-ce que depuis ce fameux dîner dont on essaye de faire un scoop,
15:17il y a eu, de la part d'Edouard Philippe, la moindre évolution sur sa ligne,
15:21la moindre complaisance, la moindre compromission,
15:23il est un de ceux qui, aussi bien pendant les élections européennes
15:27que pendant ses élections législatives,
15:29a tapé avec le plus de force et le plus de constance
15:31contre la menace de voir arriver le Rassemblement National aux responsabilités.
15:35Donc c'est vraiment un scoop, entre guillemets,
15:39ou une info qui est de l'ordre du Pschitt le plus total.
15:42Bien. Christophe Béchut, la présidentielle de 2027 a commencé.
15:47C'est clair.
15:48Ah non, vous souriez, mais c'est vrai.
15:51Est-ce qu'aujourd'hui vous pensez qu'Edouard Philippe est le leader naturel
15:55de tout le bloc droite, républicaine, central,
16:00même si je commence à être un peu exaspéré,
16:02j'imagine que vous aussi quand on qualifie l'ORN de non-républicain.
16:06Non-républicain, l'ORN, ou républicain ?
16:08Pourquoi je souris ? Vous me posez trois questions en une.
16:12Non, mais moi, très vite, celle-là on l'évacue.
16:14Moi je commence par vous dire, ce qui me fait sourire avant toute chose,
16:17c'est que la présidentielle, elle commence dans l'esprit des hommes politiques
16:21au lendemain de la précédente élection présidentielle.
16:25En revanche, là où vous avez raison, c'est que la situation politique du pays,
16:30l'instabilité, que je redoute pour les décisions prises,
16:34la façon dont ça met en cause l'équilibre de nos institutions,
16:40elle fait que le débat présidentiel va s'accélérer et s'intensifier.
16:44C'est un fait. Et que ceux qui considèrent qu'il y a un chemin à proposer au pays,
16:48ont la responsabilité de se préparer, et c'est très exactement l'état d'esprit
16:52dans lequel Edouard Philippe...
16:54Est-ce qu'Edouard Philippe est le mieux placé ?
16:56Je considère qu'il a à la fois su démontrer qu'il avait la carure d'un homme d'État,
17:01et que pour les temps dans lesquels nous arrivons,
17:03avoir quelqu'un qui a du calme, du sang-froid, de l'expérience, une stature,
17:07ce sera sans doute encore plus nécessaire demain que ça ne l'était hier.
17:11Mieux que Gabriel Attal ?
17:13Gabriel Attal a exercé plus longtemps la responsabilité de Premier ministre,
17:17il a traversé des crises qui ont été plus compliquées.
17:20Gabriel Attal a, je pense, démontré en seulement six mois,
17:24et je dirais malheureusement en seulement six mois,
17:27à quel point son talent, son envie de faire bouger les lignes était réel,
17:33et je ne doute pas qu'il sera un acteur de premier plan,
17:35à la fois dans les prochains jours, dans les prochaines semaines et dans les prochains mois.
17:38Et cette campagne, elle lui a aussi permis d'étreiner des habits de chef de guerre,
17:43en allant sillonner le pays pour convaincre de la nécessité de ne pas céder aux sirènes des extrêmes.
17:50C'est un sujet sur lequel nous nous retrouverons de manière totale.
17:52Bien, LFI et les écologistes veulent priver l'ERN de tout poste à responsabilité à l'Assemblée Nationale.
18:00Est-ce que c'est démocratique ?
18:01Vous savez, dans l'espèce de confusion globale dans laquelle nous sommes,
18:05on vous explique quand on fait 30%. J'ai lu ça.
18:09Encore une fois, à un moment, ce double standard qui consiste à dire
18:15qu'il ne faut pas leur confier de responsabilité,
18:19alors qu'il est le parti qui a reçu le plus de voix de la part des électeurs,
18:23je ne suis pas certain que ça fasse baisser les scores du RN.
18:28Je me demande dans quelle mesure on n'augmente pas la frustration de millions de Français
18:33qui considèrent qu'on les méprise dans leurs choix.
18:36Je combats les idées du RN. Je combats la perspective qui puisse être en responsabilité
18:42parce que je ne crois pas à la façade ripollinée que nous avons vue à quel point le vernis a craqué.
18:46Pour autant, quand des gens sont élus députés de la Nation,
18:49il n'y a pas des députés au rabais et des députés qui le seraient moins.
18:53Il n'y a pas des députés qui comptent double et des députés qui valent 50%.
18:56Ça, ce n'est pas possible.
18:58C'est une remise en cause des principes fondamentaux sur lesquels notre République est bâtie.
19:03Et quand on fait, encore une fois, 32% des députés,
19:09qu'on a un groupe global hétéroclite, un cartel qui va d'un fiché S à un ancien président de la République
19:15qui ne gagne que 30 sièges, on fait à la fois preuve d'humilité dans les résultats,
19:20mais on en fait aussi dans les conséquences qu'on en tire.
19:23Je le dis encore une fois, et je vais le réexprimer pour que ce soit clair,
19:26en prenant toute ma part, je ne considère pas que la gauche ait gagné ces élections,
19:31je considère que la majorité les a perdues,
19:33je considère qu'on est dans une situation où les Français ont répondu à une demande de barrage
19:38et tirer la conclusion de ça, qu'il faudrait appliquer tout le programme,
19:42rien que le programme, que le programme du Nouveau Front Populaire,
19:45c'est une forme d'escroquerie démocratique.
19:47Pourquoi, vous, les responsables politiques, êtes-vous incapables, pour l'instant ?
19:52Pour l'instant, nous allons voir l'avenir, mais êtes-vous incapables de constituer en France
19:57des compromis, des majorités, de coalitions ? Pourquoi ?
20:01Pourquoi, alors que dans tous les pays d'Europe, ça existe ?
20:05Je vous confirme qu'il y a un fantastique décalage entre la pratique démocratique
20:12tout autour de chez nous et la manière dont on la vit.
20:16Je pense qu'à certains égards, le fait que l'élection présidentielle commande la vie politique
20:23fait que nous n'avons pas la tradition parlementaire qui existe dans les pays qui nous entourent
20:27et dans lesquels l'élection phare, ce sont les législatives, ce n'est pas l'élection présidentielle.
20:32Et on a tellement eu l'habitude d'avoir des majorités absolues
20:36qui sont la confirmation du président de la République
20:39que la question de la coalition ne s'est pas réellement posée.
20:43Là, ça fait deux fois consécutive, 2022, 2024, où les Français n'élisent pas une majorité absolue.
20:53Et où, après qu'on nous ait expliqué à quel point le scrutin proportionnel serait formidable,
20:58on s'aperçoit que si on a une assemblée sans majorité,
21:03qu'elle soit obtenue par un scrutin majoritaire ou proportionnel,
21:06et si on n'est pas capable de faire des coalitions,
21:10on va avoir un sacré problème.
21:12– Votre coalition, nous aurons l'épilogue de votre travail actuel, quand ?
21:22Avant le week-end ? Avant le début de la semaine prochaine ?
21:25– Encore une fois Jean-Jacques Bourdin,
21:28moi je ne sais pas répondre à la question de la modalité,
21:32tout simplement parce que je ne suis pas le négociateur,
21:35que je ne suis pas le président, que je ne suis pas…
21:37– Vous êtes secrétaire général d'Horizon, ne me dites pas que vous n'êtes pas au courant !
21:42– Je crois m'être prêté avec beaucoup de transparence
21:45à répondre à toutes vos questions depuis que je suis arrivé sur votre plateau,
21:48sans aucune langue de bois, en vous disant les choses.
21:51Je prolonge, la politique, c'est une phrase du testament de Richelieu.
21:56Ce n'est pas l'art du possible, c'est de rendre possible ce qui est nécessaire.
21:59Ce qui est nécessaire aujourd'hui, c'est que ce pays soit gouverné,
22:02de la manière la plus stable possible.
22:04On ne peut croire que 180 députés, ça fait une majorité stable.
22:07Il faut une majorité la plus large possible, il faut une coalition,
22:12il faut une coalition qui, dans un monde idéal, va des socio-démocrates aux républicains,
22:16et qui si on ne peut pas la faire avec tout le monde, doit se faire avec les républicains,
22:19en mettant tout sur la table, y compris Matignon,
22:23et en faisant en sorte qu'effectivement, on mette les bouchées d'eau
22:26pour apporter des réponses aux Français, dans un contexte qui n'est pas n'importe quel contexte,
22:30on s'apprête à accueillir le monde dans le cadre des Jeux Olympiques,
22:33on est dans une situation où le retour de Trump, probable aux affaires à la fin de l'année,
22:38va conduire à une pression sur les Européens et sur leur cohésion,
22:43on est dans un contexte budgétaire où il ne vous a pas échappé,
22:46qu'on a à s'attaquer sérieusement aux problèmes du déficit,
22:50on a une question du pouvoir d'achat qui n'est pas derrière nous,
22:53on a une réforme pour faire en sorte que le chômage continue à baisser,
22:57qu'il faut qu'on poursuive, et on a surtout des défis sur le plan climatique
23:00qui, eux, n'attendent pas.
23:02Et je vous le dis aussi dans ce domaine,
23:04qu'une coalition qui se prétend soudée soit incapable d'avoir une expression claire sur le nucléaire,
23:11alors qu'on sait que ça fait partie des solutions pour le pays,
23:14qu'on soit dans des postures, mais qu'à aucun moment,
23:18y compris par ceux dont c'était censé être la responsabilité,
23:21ce sujet n'a été évoqué parce qu'ils ont préféré se concentrer sur l'abrogation des retraites,
23:25le désarmement de la police, ça ne me rassure pas sur ce que seraient les contours,
23:29y compris d'un point de vue écologique, d'une coalition qui serait dans l'idéologie et pas dans le pragmatisme.
23:34On a obtenu des résultats, on n'a pas tout bien fait,
23:37mais ce que je souhaite, c'est qu'on ait un gouvernement qui reste pragmatique sur ces sujets
23:41et qui ne bascule pas dans une forme d'idéologie.
23:43J'ai une dernière question, Christophe Béchut, à titre personnel, vous allez retourner à Angers ?
23:47Je vous le confirme, à titre personnel, mon souhait,
23:49dès que je serai déchargé de mes responsabilités gouvernementales,
23:54ce sera de retourner dans ma ville,
23:56de recommencer à m'occuper de cette ville et de me consacrer,
24:01avec d'autres, mais au sein d'Horizon, à l'écriture d'un projet présidentiel
24:06pour faire en sorte d'apaiser le pays.
24:09Merci Christophe Béchut d'être venu nous voir ce matin sur l'antenne de Sud Radio 0826-300-300.
24:15Évidemment vous réagissez à tout ce que vous venez d'entendre,
24:18comme d'habitude entre 9h et 10h,
24:20et puis nous recevons Frédéric Dhabi qui dirige l'IFOP,
24:24ainsi que le politologue Alain Gallien je crois,
24:28oui, Jean-Philippe Gallien, c'est cela.
24:32Bien, il est quelle heure ? 8h59, 9h, les infos à tout de suite.

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