• il y a 10 mois
Avec David Belliard, Maire adjoint de Paris écologiste chargé de la transformation de l’espace public et des mobilités

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##L_INVITE_POLITIQUE-2024-01-05##

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Transcription
00:00 Le Grand Matin Sud Radio, 7h10, Benjamin Gleize, Laurence Perrault.
00:05 - Sud Radio, il est 8h35, à partir de 9h, tout à l'heure, vous prenez la parole, la parole aux auditeurs 0826 300 300.
00:12 Mais d'abord, mon invité politique tout de suite, c'est David Béliard, maire adjoint écologiste de Paris,
00:17 chargé de la transformation de l'espace public et des mobilités. Bonjour.
00:21 - Bonjour.
00:21 - Et merci d'être avec nous ce matin sur Sud Radio.
00:23 Deux inondations records, coup sur coup, dans le Pas-de-Calais en moins de deux mois.
00:27 Christophe Béchut était sur place hier pour le ministre de la Transition écologique,
00:31 déclarer des zones inhabitables face aux crues. Le sujet n'est pas tabou. Vous partagez son avis ?
00:37 - D'abord, c'est incroyable que ça arrive si tard, ce genre de déclaration.
00:41 D'abord, peut-être quand même avoir un mot pour toutes celles et ceux qui aujourd'hui sont victimes de ces crues.
00:47 Alors, deux fois, en plus on sait, avec les dérèglements climatiques, ces épisodes qui sont une alternance
00:54 d'épisodes forts en termes de sécheresse et aujourd'hui en termes de crues, vont s'accentuer et vont encore de nouveau arriver.
01:02 On a un sujet qui est un sujet aujourd'hui de modèle. Ces crues, elles ne viennent pas de nulle part.
01:07 Elles viennent d'une accélération des dérèglements climatiques et surtout d'une très grande artificialisation des terres.
01:13 Donc oui, bien sûr, aujourd'hui c'est absolument absurde de voir que, par exemple, 27% des Françaises et des Français
01:19 habitent en zone inondable, que du coup on a accordé ces habitations-là et que dans le même temps, on continue à artificialiser les terres.
01:28 Et donc on est sur un sujet qui est un sujet évidemment éminemment politique.
01:32 - Politique, parce que des questions importantes se posent, notamment est-ce qu'il faut aller jusqu'à déplacer des habitations
01:38 qui sont aujourd'hui en zone inondable ? Elles sont nombreuses.
01:41 - Aujourd'hui, tout est sur la table. Vous voyez bien qu'on a quand même un vrai problème d'aménagement du territoire
01:48 et puis d'une certaine manière, moi, quand j'entends certains responsables de droite, Xavier Bertrand, Laurent Wauquiez par exemple,
01:56 qui nous dit, qui nous explique qu'il ne va pas appliquer la loi sur le zéro artificialisation.
02:00 Quand j'entends des responsables de droite en Ile-de-France, Valérie Pécresse, qui nous explique qu'il faut artificialiser Gonesse,
02:07 ces terres agricoles qui sont dans le nord de l'Ile-de-France, on marche sur la tête. Tout ça est absurde.
02:12 Il faut bien faire le lien entre ces décisions-là, qui sont des décisions d'artificialisation et d'organisation de l'espace,
02:19 qui sont des décisions finalement qui visent à préserver un modèle qui est un modèle productiviste,
02:24 qui est un modèle qui détruit la nature, avec les inondations dont sont aujourd'hui victimes les habitants et les habitantes du nord de la France.
02:31 - Donc ça veut dire qu'on est encore loin d'une prise de conscience de la part des politiques à ce sujet ?
02:34 - On est évidemment extrêmement loin et moi, je salue qu'il y ait un premier pas avec le ministre de l'Écologie,
02:42 qui enfin semble découvrir le problème, mais il faut aller évidemment beaucoup plus loin.
02:46 C'est toute la question agricole qu'il nous faut aujourd'hui revoir.
02:50 C'est la question encore une fois de la renaturation. Vous parliez de déplacer les gens, moi je ne sais pas s'il faut déplacer les gens,
02:56 mais en tout cas, il faut renaturer des zones qui sont aujourd'hui artificialisées.
03:01 C'est vrai dans le nord de la France, mais c'est vrai dans tout, surtout le territoire national.
03:06 Ça veut dire quoi ? Ça veut dire qu'il faut faire des choix qui disent qu'un certain nombre de territoires
03:12 ne peuvent pas être ni artificialisés, ni rendus productifs d'une certaine manière,
03:17 pour les laisser à la nature, remettre par exemple des haies anticrus.
03:21 Aujourd'hui, on a effacé complètement ces haies, on les a toutes enlevées,
03:26 or on sait que ça permet d'éviter d'avoir des effets qui sont particulièrement néfastes et dévastateurs pour les populations.
03:35 Bref, on voit bien que c'est un changement de modèle, c'est aussi un changement de paradigme, de vision qu'il nous faut avoir.
03:40 Et c'est là évidemment que sont des choix aussi, des choix politiques, d'organisation.
03:44 On voit bien que la droite qui aujourd'hui s'apitoie sur le sort de ces personnes, dans le même temps...
03:50 C'est hypocrite !
03:51 Oui, bien sûr, tout ça est un jeu de dupe. On ne peut pas d'un côté dire "on va continuer à artificialiser,
03:57 on va arrêter avec le zéro artificialisation avec Wauquiez, ou artificialiser Gonesse ou d'autres territoires",
04:05 et dans le même temps s'apitoyer sur le sort de celles et ceux qui aujourd'hui pâtissent de ces choix politiques.
04:12 Autre sujet, David Béliard, ce sont les Jeux Olympiques de Paris, est-ce que la capitale sera prête pour les accueillir dans un peu moins de 7 mois ?
04:19 Ça dépend ce que vous appelez prête.
04:20 Ça dépend ce que vous appelez prête. Si c'est pour, par exemple, sur la question des mobilités, qui est ma responsabilité directe dans cet exécutif,
04:28 dans l'exécutif parisien, qu'on puisse acheminer les 15 millions de touristes sur les sites olympiques,
04:36 ça je ne doute pas qu'on va pouvoir y arriver. D'ailleurs on va y arriver avec des prix qui vont être exorbitants pour les gens.
04:42 70 euros la semaine, 4 euros le ticket, bien sûr.
04:48 Alors on nous dit que ce sont les touristes internationaux, bien sûr, c'est très choquant,
04:52 alors qu'on nous avait fait la promesse de Jeux Olympiques qui étaient 100% transports publics.
04:56 Donc vous voyez bien qu'aujourd'hui, évidemment, on a un problème d'accessibilité de ces mêmes transports.
05:02 Donc l'accessibilité aux sites olympiques, oui bien sûr, pour les touristes, ça va je pense fonctionner.
05:08 Par contre l'interrogation se pose sur les quotidiens, pour celles et ceux qui vivent, travaillent en Ile-de-France,
05:14 et qui vont devoir prendre les métros, qui vont devoir prendre les bus, alors c'est déjà la galère.
05:17 - Vous avez vu, le gouvernement voulait faire télétravailler davantage, ou qu'ils partent de Paris.
05:23 - Oui mais moi je ne me satisfais pas de solutions qui visent soit à refaire une forme de confinement olympique,
05:28 soit à dire "partez, fuyez le territoire dans lequel vous habitez".
05:33 Non, moi mon travail aujourd'hui, et ce sur quoi je suis engagé, c'est de permettre aux gens de continuer à vivre et à travailler.
05:41 À prendre par exemple le bus, c'est pour ça que je demande à Ile-de-France Mobilité de nous dire quel va être le nouveau plan de circulation des bus pendant les Jeux Olympiques,
05:49 puisque tout ça va être parfaitement impacté par les zones de sécurité, et donc ça va dégrader les bus.
05:55 - Vous avez une responsabilité sur les bus avec les voies cyclables notamment, et c'est de plus en plus difficile pour ces bus de circuler.
06:00 - D'ailleurs je vais vous dire, d'abord les voies cyclables, puisque ça fait partie des propositions de mobilité pendant les Jeux, elles seront prêtes.
06:08 Ça, ça relève directement de ma responsabilité et de notre responsabilité, elles sont prêtes.
06:12 Et puis ensuite on a des sujets de bus, moi je ne le nie pas, d'ailleurs c'est la raison pour laquelle nous allons et nous sommes en train de travailler à une sorte de convention
06:19 avec la RATP pour permettre effectivement que nos travaux, que les travaux d'aménagement de l'espace public,
06:25 impactent le moins possible les bus, et même au contraire, qu'on améliore la circulation des bus.
06:30 Moi je vous parle de la question des Jeux Olympiques, c'est la question du quotidien.
06:34 Tout le monde regarde les touristes, personne ne regarde celles et ceux qui aujourd'hui, franciliennes et franciliens,
06:40 vont continuer à travailler et à vivre dans cette région pendant les Jeux Olympiques.
06:44 Et puis, permettez-moi quand même un petit mot.
06:46 On nous a prévus, on nous a prédits, ou en tout cas on nous a promis plutôt, des Jeux Olympiques parfaitement écologistes.
06:53 - C'est ça pas le cas ?
06:55 - Dans le même temps on continue à dire qu'il faut accueillir 15 millions de touristes, et en particulier des touristes internationaux,
07:00 pour faire venir tout ce monde en avion. Franchement c'était là l'occasion, presque magnifique occasion,
07:08 de limiter le nombre de touristes internationaux, et donc de dire que finalement,
07:13 ces Jeux Olympiques auraient pu être parfaitement dédiés uniquement aux personnes françaises et européennes.
07:20 C'est une fête internationale. C'est vous qui dites ça ?
07:24 - Bah je vous pose la question, vous n'êtes pas d'accord ?
07:27 - Les Jeux Olympiques c'est ce qu'on en fait. On ne peut pas à la fois dire "tout va bien se passer,
07:32 on va pouvoir accueillir 15 millions de personnes et on voit bien les effets dévastateurs,
07:36 ou les effets en tout cas très compliqués qu'il y a sur le quotidien des gens,
07:40 on voit la montée des prix, on voit notamment par exemple le prix des hôtels,
07:46 on voit le nettoyage social qui est en train de se passer un dans la capitale,
07:49 on est en train de virer, excusez-moi l'expression, les SDF, les pauvres, les étudiants,
07:54 à qui on dit "vous allez lâcher votre appartement pour 100 euros pendant la période des Jeux pour qu'on puisse accueillir des touristes".
08:01 - C'est à qui on propose de faire de la sécurité privée, en tout cas de rejoindre les effectifs de sécurité privée aussi.
08:06 - C'est ça le modèle qu'on veut. C'est ça les Jeux Olympiques, sans parler du sponsoring international.
08:12 Franchement, en fait les Jeux, c'est ce qu'on en fait, c'est toujours la même chose.
08:15 - Après les transports, j'ai envie de dire pour les parisiens, les franciliens, c'est une galère, c'est un enfer tous les jours, au quotidien.
08:18 - Oui mais c'est peut-être pas la peine d'en rajouter.
08:20 C'est un peu comme Maxwell qualité filtre, deux cuillères et puis ça suffit.
08:24 Franchement, à un moment donné, on va pas rajouter du bordel au bordel.
08:30 Moi, mon sujet, c'est de faire bien fonctionner, en tout cas c'est de participer à bien faire fonctionner les transports.
08:35 Je n'en ai pas les responsabilités. Aujourd'hui, la responsabilité des transports, c'est Valérie Pécresse, c'est la région.
08:41 - Donc c'est sa faute.
08:42 - Nous y participons, nous y participons. Vous savez, moi je ne fais pas partie des gens qui distribuent des bons et des mauvais points.
08:48 Nous avons une part de responsabilité bien sûr, parce que nous finançons d'abord une partie de ces transports en commun
08:54 et parce que nous faisons un certain nombre de propositions. Mais je n'en ai pas et nous n'en avons pas la responsabilité directe.
09:00 Ce qui m'importe, moi, c'est que les métros fonctionnent mieux et aujourd'hui ça ne fonctionne pas assez,
09:06 que les bus fonctionnent mieux, aujourd'hui c'est vrai, nous avons encore des problèmes avec les bus.
09:11 Bref, il faut recruter des chauffeurs, bref, il faut investir dans nos transports publics et il faut arrêter d'augmenter le pass Navigo
09:19 pour permettre une accessibilité, disons la plus large possible, de nos transports en commun,
09:24 parce que nous en avons un besoin impérieux, notamment sur la question climatique, mais aussi pour améliorer le quotidien des gens.
09:30 - Le 4 février, la mairie de Paris organisera une votation pour proposer une taxe au stationnement concernant les SUV.
09:37 Ça ne concernera pas les résidents parisiens, est-ce que ce n'est pas une mesure qui va encore retomber d'abord sur les non-parisiens,
09:45 sur ceux qui habitent en région parisienne, et puis au-delà de ça, les SUV, ce sont les familles qui sont les premières concernées ?
09:50 - Oui, ce sont les constructeurs qui sont les premiers concernés. 47% des ventes de voitures ont concerné les SUV.
09:56 Je vais revenir, je vais répondre à votre question, mais simplement quand même pour vous dire,
10:00 aujourd'hui on a quand même un problème, on marche sur la tête. On parlait des inondations, tout est lié, vous savez.
10:04 On parlait des inondations, les inondations c'est lié à un modèle, un modèle de développement.
10:10 Les SUV c'est la même chose, c'est qu'en fait aujourd'hui, la moitié, quasiment la moitié, une voiture sur deux, qui se vend est un SUV.
10:17 Or on sait que les SUV sont responsables d'émissions de CO2 majeures.
10:23 Si on faisait d'un pays l'ensemble des SUV sur la Terre, ça serait le 6ème pays le plus émetteur de CO2 au monde.
10:31 Donc vous voyez bien qu'on a vraiment un problème entre le fait de vendre ces voitures qui sont des voitures trop lourdes,
10:37 qui sont des voitures trop polluantes et qui sont des voitures trop chères,
10:41 alors que nous avons besoin de plus de sobriété, que nous avons besoin de véhicules qui sont des véhicules plus légers,
10:46 qui sont des véhicules moins polluants et qui surtout sont des véhicules moins chers.
10:51 C'est justement ce que je suis en train de vous dire, c'est qu'aujourd'hui, qui est piégé ? Qui piège qui ?
10:55 Ce sont les constructeurs qui piègent les familles, parce qu'en effet, sur certains segments d'automobiles,
11:01 vous n'avez quasiment plus le choix que de faire des SUV.
11:05 Qu'est-ce que nous disons avec notre votation ? Nous disons, en tout cas nous portons,
11:09 c'est la première fois que ce débat va être mis de cette manière dans l'espace public, en tout cas dans le débat public,
11:15 c'est qu'on se demande si oui ou non il faut continuer avec les SUV.
11:18 Si oui ou non, il faut continuer avec ces grosses voitures dont on sait qu'elles ont des impacts extrêmement négatifs
11:24 et néfastes. - Donc il faut faire une sorte d'électrochoc au niveau des constructeurs ?
11:27 - Oui, c'est aussi pour répondre à des enjeux et à des sujets qui sont des sujets importants pour une ville comme Paris.
11:34 L'occupation de l'espace, on a besoin de récupérer cet espace. La sécurité, l'SUV, c'est plus dangereux,
11:39 et notamment pour les piétons. On a besoin d'avoir une ville qui est plus libérée de la voiture,
11:45 et lorsqu'on préserve les automobiles parce qu'on en a besoin pour les professionnels ou pour les personnes en situation de handicap,
11:51 eh bien oui, nous souhaitons avoir des voitures qui sont des voitures plus légères.
11:54 - L'idée du périphérique à 50 km/h, ça y est, c'est enterré ?
11:58 - C'est une proposition de... alors non ! Non, c'est pas du tout enterré, au contraire, on est à fait...
12:03 - L'État et le gouvernement ont dit que c'est clairement non, quoi.
12:05 - Oui, alors l'État et le gouvernement, encore une fois, c'est l'hypocrisie à tous les étages.
12:10 Ils nous expliquent qu'ils sont favorables à la voie, parce que nous souhaitons créer une voie de covoiturage
12:18 et dédiée au transport en commun sur le périphérique, ils y sont favorables, ça fait partie du dossier des Jeux Olympiques,
12:26 et puis dans le même temps, alors que nous savons que pour créer cette voie, il faut faire la limitation de la vitesse maximale à 50 km/h sur le périphérique,
12:33 ils nous expliquent qu'ils ne sont pas d'accord. Vous savez, c'est toujours la même chose, il y a beaucoup de mots et il y a peu d'actes.
12:39 Moi, je suis plutôt du côté des gens qui agissent.
12:42 Nous avons annoncé que nous souhaitons limiter la vitesse maximale sur le périphérique. Pourquoi ?
12:48 Parce que c'est moins de bruit pour les 550 000 personnes qui habitent à proximité du périphérique.
12:54 C'est l'équivalent d'une ville de Lyon. C'est l'équivalent de la ville de Lyon.
12:57 C'est-à-dire que vous avez 550 000 personnes, jamais invitées sur les plateaux, jamais invitées dans les débats,
13:03 pourquoi ? Parce que ce sont les plus pauvres et les plus modestes, donc ça n'intéresse personne,
13:07 mais qui vivent à proximité d'une autoroute, c'est-à-dire qu'en bas de chez vous, vous avez une autoroute.
13:11 Donc le bruit, c'est infernal, ça rend fou. Et ça rend fou concrètement, c'est-à-dire que ce sont des études médicales et scientifiques
13:18 qui expliquent que ça rend littéralement fou. Ces gens respirent une pollution qui est intenable.
13:26 Bref, limiter la vitesse maximale, transformer le périphérique, c'est d'abord améliorer la vie de ces 550 000 personnes.
13:35 Vous parliez de pollution, l'interdiction des critères 3 à Paris, qui a été repoussée à deux reprises.
13:39 On parle maintenant de fin 2024, début 2025. Ça va vraiment arriver ou pas ?
13:44 En tout cas, moi, je pense qu'il faut que nous allions vers des véhicules qui sont des véhicules moins polluants.
13:50 Et notamment dans les villes, vous savez, c'est toujours la même chose. Encore une fois, la question de la pollution de l'air, c'est invisible.
13:55 Personne ne le voit. Et pourtant, ce sont des milliers de morts. Et ce sont des milliers de morts parmi nos concitoyens et concitoyennes
14:00 qui sont les plus modestes et les plus pauvres. C'est encore ceux qu'on n'entend jamais. Donc oui, il faut y aller.
14:06 Maintenant, si vous me posez la question de savoir s'il faut revoir le système des zones à faible émission,
14:11 par exemple la question de la critérisation. Qui a le droit à certains critères ?
14:16 Oui, bien sûr, mais nous le disons depuis, et je le dis depuis déjà plusieurs années.
14:20 C'est pas normal que quelqu'un qui a une Clio, une petite Clio un peu ancienne, et qu'il utilise une à deux fois dans l'année pour venir, par exemple, à Paris,
14:29 on lui dise "il faut que tu changes de voiture" et que dans le même temps, un SUV, qui est un SUV hybride, Porsche par exemple,
14:37 qui vaut plusieurs dizaines de milliers d'euros, puisse disposer d'un critère 1 ou critère 0 et n'ait pas de difficulté pour rouler à Paris.
14:45 On voit bien qu'il y a deux poids, deux mesures là-dedans. Donc en effet, il faut revoir la question de la critérisation.
14:50 De la même manière, moi je suis à la fois favorable, par exemple, à un dispositif dit de "petit rouleur".
14:55 En gros, vous avez une voiture un peu ancienne, mais que vous utilisez de manière, disons, quelques fois dans l'année pour venir en ville,
15:02 et bien là, il n'y a pas de problème, parce que c'est pas ça le sujet.
15:06 Et dans le même temps, je suis favorable à ce qu'on soutienne de manière plus massive les personnes qui en ont véritablement besoin,
15:13 soit pour acheter des véhicules qui sont des véhicules plus propres, soit simplement pour leur permettre d'avoir un accès à des transports en commun,
15:19 qui sont des transports en commun, c'est la discussion que nous avons eue tout à l'heure, plus de qualité et surtout moins cher.
15:24 C'est la raison pour laquelle je ne suis pas d'accord et je suis opposé avec l'augmentation des tarifs, notamment du pass Navigo.
15:31 Un mot rapide sur l'hommage à Jacques Delors.
15:34 Aujourd'hui, le dirigeant nationaliste hongrois, Victor Orban, sera présent. Est-ce que ça vous choque ? Est-ce qu'il fallait l'inviter ?
15:41 Oui, ça me choque. Ça me choque qu'on déroule de manière systématique le tapis rouge à l'extrême droite, qu'elle soit d'ailleurs française ou européenne.
15:51 Oui, ça me choque qu'on invite des dirigeants qui vont manifestement, où toute leur action, tout leur discours, tout leur engagement va à l'encontre et à l'opposition de ce qu'a porté Jacques Delors.
16:02 Moi, j'aurais été, j'étais un peu trop jeune, mais j'aurais eu sans doute des désaccords avec le projet politique de l'homme.
16:10 Mais je lui reconnais et c'est une grande personnalité qui a porté l'idée très fort, l'idée de l'Europe.
16:17 Et l'Europe, c'est quoi ? L'Europe, c'est la paix. L'Europe, c'est l'union des peuples. L'Europe, c'est aussi des formes de sécurité aussi pour l'ensemble des populations.
16:27 Mais c'est aussi l'accueil. Et quand je vois aujourd'hui que ces valeurs, d'une certaine manière, sont reprises ou altérées par des dirigeants d'extrême droite ou populistes, oui, ça me pose...
16:40 Il n'avait pas sa place ici.
16:42 Non, il n'avait pas sa place, comme l'extrême droite n'a pas sa place dans ses hommages, parce que ça va vraiment à l'encontre de ce que portait Jacques Delors et surtout de l'idée de l'Europe qu'il nous a, je crois, en tout cas transmise.
16:55 Les rumeurs de remaniement. On évoque un changement possible de Premier ministre d'ici la fin du week-end. Ça vous paraît nécessaire, essentiel, ça ?
17:01 Ce qui me paraît nécessaire, c'est surtout un changement de ligne politique, de fond. On parlait des inondations tout à l'heure.
17:06 On parlait de la question du périphérique, c'est-à-dire de la politique en termes de mobilité. Est-ce qu'on doit continuer à faire des autoroutes ?
17:13 Est-ce qu'on doit continuer à faire une loi immigration ? Est-ce qu'on doit continuer à privilégier toujours des entreprises ou toujours les plus riches au détriment de celles et ceux qui, aujourd'hui, galèrent tous les jours pour finir les fins de mois ?
17:29 Vous savez, c'est ça, en fait, moi, qui m'importe. Que ça soit Elisabeth Borne ou Monsieur Machin ou Madame Machine, franchement, ça n'a pas d'importance.
17:38 La question, c'est le fond. La question, c'est la politique. La question, c'est les enjeux. Les enjeux climatiques. Les enjeux en termes de pouvoir de vivre, pouvoir d'achat.
17:45 Les enjeux en termes d'égalité. La loi immigration. Est-ce qu'on va continuer ou pas avec cette loi qui, manifestement, fracture, à juste titre d'ailleurs, le corps social ?
17:55 Sur la loi immigration, il y a un certain nombre de ministres qui ont mis dans la balance leur démission. Une partie de l'aile gauche, notamment Clément Borne, qui a finalement décidé de reprendre le boulot, entre guillemets, finalement, de se remettre au travail.
18:08 Vous le comprenez, ça, ou pas ?
18:09 Non, je ne le comprends pas parce que, vous savez, je pense que la politique, ce qui est important en politique, ou ce qui reste, c'est la question des valeurs.
18:16 À un moment donné, lorsqu'on s'engage dans l'action collective, quel que soit d'ailleurs le parti qui est le nôtre, on s'engage sur la base de valeurs.
18:25 Et lorsqu'on a des textes, puisque c'est ce qu'il a dit, lorsqu'on a des textes qui vont à l'encontre de ses propres valeurs et de ses propres convictions,
18:32 oui, j'ai la certitude, en tout cas, et la croyance que l'honneur de la politique, c'est d'aller jusqu'au bout de sa cohérence.
18:39 Et effectivement, si vraiment le texte ne lui convient pas, il aurait dû partir.
18:43 Et pour aller jusqu'au bout, en l'occurrence, pour une candidature potentielle, la mairie de Paris ne cache pas ses ambitions ?
18:50 Ça, ce n'est pas mon sujet. Vous savez, mon sujet aujourd'hui, on est en 2023, 24 maintenant, on est en 2024, les élections municipales c'est en 2026,
19:00 on a abordé les Jeux Olympiques, on a abordé les mobilités, les transports, la question sociale, c'est ça les sujets aujourd'hui qui sont sur la table.
19:07 On a des enjeux qui sont des enjeux énormes. Moi, vous savez, les ambitions de tel ou tel ministre, ça ne m'intéresse pas.
19:12 Ce qui m'intéresse, par contre, c'est ce qu'il va faire sur la question des transports.
19:16 C'est ce qu'il est même en train de faire. Est-ce qu'il va nous accompagner sur la transformation du périphérique ?
19:21 Est-ce qu'il va financer les transports en commun ? Parce que si aujourd'hui, nous avons une augmentation du pass Navigo depuis le 1er janvier,
19:27 c'est parce que l'État n'est pas au rendez-vous du financement. Bref, vous avez un certain nombre de sujets.
19:31 Encore une fois, ce qui m'intéresse, ce n'est pas sa petite histoire. Ce qui m'intéresse, c'est ce que nous faisons ensemble.
19:37 Encore deux sujets rapidement pour conclure. Les prochaines municipales, justement.
19:42 D'ici là, la majorité veut réformer le mode de scrutin qui est un peu complexe.
19:46 La majorité présidentielle, pas la majorité municipale. Ça ne vous a pas échappé.
19:49 Oui, vous avez raison de le préciser, effectivement, pour nos auditeurs.
19:52 Ça concerne Paris-Lyon-Marseille. Est-ce que ce serait plus juste, au final, d'avoir un scrutin plus direct ?
19:58 Comment c'est abordé ce sujet ? Tout le monde est d'accord avec plus de démocratie et plus de transparence.
20:02 Moi, le premier, évidemment. Mais, par contre, comment est abordé ce sujet, notamment par certains députés macronistes ?
20:07 C'est qu'ils sont obsédés, obsédés, par là où le maire de Paris, l'élection du maire ou de la maire de Paris.
20:15 Monsieur Fras, je dirais que ça ne veut pas dire grand-chose. Ce qui est important, c'est de remettre tout sur la table.
20:19 C'est quoi les compétences des arrondissements ?
20:21 C'est qu'ils ont un intérêt politique à le faire, oui.
20:22 Mais bien sûr, évidemment. Aujourd'hui, il y a une instrumentalisation très claire, une raison électoraliste à vouloir changer ce mode de scrutin.
20:28 Et surtout, dans la manière dont c'est fait. C'est-à-dire la manière dont ce débat est porté.
20:31 Moi, je suis pour avoir le débat. Et je le dis ici, à votre antenne.
20:34 Je suis pour l'ouverture d'une grande discussion sur l'organisation institutionnelle et les modes de scrutin.
20:40 Parce que je suis, effectivement, pour plus de démocratie et plus de transparence.
20:44 Mais ça veut dire quoi ? Ça veut dire qu'il faut revoir la question des compétences des arrondissements, du conseil de Paris, de la mairie de Paris, mais aussi de la métropole.
20:52 Personne n'en parle de la métropole du Grand Paris.
20:54 Pourtant, ce sont des compétences extrêmement importantes.
20:56 C'est une assemblée, j'en fais partie, qui est un peu, excusez-moi l'expression encore une fois, old school.
21:02 70% d'hommes, plutôt plus âgés que le reste de la population.
21:07 Bref, bien sûr qu'il y a un mode de scrutin, là aussi, qu'il faut revoir.
21:12 Donc, mettons tout sur la table, regardons ensemble quelles sont les meilleures démarches, les meilleures choses à faire pour rendre, effectivement, le scrutin, ou plutôt les scrutins, plus lisibles pour les gens, plus démocratiques et plus transparents.
21:26 Un mot très rapide, l'enceinte du PSG, le Parc des Princes, alors ce n'était pas à vendre.
21:30 Finalement, possible retour des discussions, c'est ce qu'affirme le premier adjoint à la mairie de Paris.
21:36 Est-ce que ça vous poserait un problème que la ville de Paris vende le Parc des Princes au Qatar ?
21:43 Oui, et je m'en suis déjà ouvert à plusieurs reprises.
21:49 Je ne souhaite pas et nous ne souhaitons pas la vente du Parc des Princes au Qatar ou de toute façon la vente du Parc des Princes.
21:57 Par contre, s'il y a des sujets...
21:59 Donc il y a un désaccord très clairement ici avec Anne Hidalgo ?
22:02 Je ne crois pas que le premier adjoint, et je ne crois pas qu'Emmanuel Grégoire ait annoncé la vente du Parc des Princes.
22:07 Ce qu'il a dit, c'est qu'il était d'accord, si j'ai bien tout compris, il était d'accord avec la reprise des discussions pour voir si on pouvait faire un certain nombre de travaux au Parc des Princes.
22:18 La question qui se pose, pour aller un petit peu plus loin, c'est qui va prendre en charge de ces travaux ?
22:22 C'est ça le sujet.
22:24 Moi, ce que je constate, c'est que quand je loue un appartement et que je dois refaire un peu de peinture ou que je dois un peu améliorer, c'est plutôt à ma charge.
22:31 Donc j'aurais plutôt envie de vous dire que s'il y a des choses à refaire au Parc des Princes, ça serait plutôt à la charge du PSG.
22:38 Parce que c'est ça la question, c'est qui paye quoi ?
22:40 Et qu'aujourd'hui, le PSG, dont l'actionnaire principal est le Qatar, fait suffisamment d'argent, ou en tout cas suffisamment de moyens, je le crois, pour investir dans ce parc mythique qui est le Parc des Princes.
22:52 Mais ça, ce sont les discussions qu'il faut aujourd'hui avoir.
22:55 En tout cas, moi, en tant qu'élu parisien, je m'opposerais à toute vente du Parc des Princes, que ce soit au Qatar ou à d'autres intérêts privés.
23:02 David Béliard, maire adjoint écologiste de Paris, chargé de la transformation de l'espace public et des mobilités.
23:07 Merci d'avoir été avec nous ce matin sur Cidradio et très bonne journée à vous.
23:10 Merci.
23:11 Merci à vous deux. La suite, évidemment, le retour de la météo, de l'info, et puis vous avez la parole au 0826 300 300.
23:18 Venez échanger, venez dire ce qui vous intéresse aujourd'hui, venez vous exprimer sur l'antenne de Cidradio, on vous attendait maintenant.
23:24 attendez maintenant !

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