Les informés de franceinfo du vendredi 01 novembre 2024
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00:0920h, 21h, France Info, les informés, Victor Mathey.
00:14Bonsoir à tous et bienvenue dans les informés sur France Info, à la radio et à la télé, Canal 27, de la TNT, une ville au coeur de l'actualité française, Poitiers, théâtre de violence sur fond de trafic de drogue.
00:27La nuit dernière, 5 blessés dont l'un se trouve entre la vie et la mort. Quelle solution sécuritaire à court mais aussi à long terme.
00:34Le chiffre du jour, au moins 205 morts désormais, bilan toujours provisoire après les inondations dans la région de Valence en Espagne.
00:41Cette semaine, il y a beaucoup de questions encore sur la prévention, le système d'alerte à la population. Les autorités auraient-elles pu, auraient-elles dû faire mieux ?
00:50Et puis, J-4 avant la présidentielle américaine, Kamala Harris et Donald Trump ne se quittent plus, dont les sondages, mais aussi sur le terrain des placements pour les deux candidats ce soir dans l'état du vice-consigne.
01:02Elles sont trois, nos informés ce soir. Bonsoir Aurore Malval, rédactrice en chef du site de Marianne, à vos côtés Véronique Reyssoult, présidente de Backbone Consulting, maîtresse de conférences en communication de crise à Sciences Po, Paris, et Patricia Allémonière.
01:18Bonsoir Patricia, grand reporter spécialiste des questions internationales.
01:22Premier thème donc de ces informés, les violences sur fond de trafic de drogue, avec ces affrontements hier soir à Poitiers et cette nuit, cinq blessés, dont un adolescent qui se trouve toujours entre la vie et la mort.
01:35Écoutez les précisions du procureur de la République de Poitiers, Cyril Lacombe, cet après-midi. Il s'est exprimé.
01:42« Les premiers éléments de l'enquête laissent suggérer que le tireur se serait livré à la vente de produits stupéfiants sur le secteur des couronneries dans les jours précédents.
01:51Une perquisition réalisée ce jour à 6 heures dans une habitation sur la commune de Poitiers a permis de découvrir 7 munitions de calibre 22 long-rif, ainsi que des éléments partiels d'une arme démontée, crosse et mécanisme. »
02:08Le procureur de la République à Poitiers. Dans un premier temps, Bruno Retailleau avait parlé de centaines de jeunes impliqués, 400 à 600, chiffre corrigé depuis par la police et les élus,
02:18qui évoquent des dizaines de personnes concernées. Le ministre de l'Intérieur, quoi qu'il en soit, qui estime que l'on est désormais un point de bascule face au trafic de drogue.
02:27« Aujourd'hui, les narcotrafiquants sont partout. En milieu urbain, mais aussi, on vient de le voir, en milieu rural. Ils n'ont plus de limites. Et on est à un point de bascule. Vraiment.
02:41Vraiment, je vous le dis avec toutes les informations qui me parviennent quotidiennement. Ce point de bascule, il nous impose des choix.
02:49Soit il y a une mobilisation générale pour ce grand combat qui prendra des années. Et on le gagnera. On le gagnera. Soit il y a la mexicanisation du pays. »
03:02Bruno Retailleau, depuis Rennes, où un enfant de 5 ans a été blessé d'une balle dans la tête la semaine dernière, vous partagez cette analyse du premier flic de France,
03:12comme on l'appelle le ministre de l'Intérieur. Nous sommes face à un point de bascule face aux narcotrafiquants.
03:17Oui, il y a un point de bascule. Sur le point de bascule, ça fait un certain temps que j'entends les ministres de l'Intérieur nous alerter sur la prolifération des drogues en France.
03:28Je me souviens très bien d'un article d'une dizaine d'années sur l'augmentation dramatique de la cocaïne au port du Havre, avec des dockers retrouvés morts sur le bord de la route.
03:40Donc l'histoire est ancienne, en quelque sorte. — Là, c'était sur la consommation. Désormais, on est sur le trafic, avec des jeunes, de plus en plus jeunes, etc.
03:47— Non, non, non. Au Havre, c'était l'arrivée dans les conteneurs de drogues venues d'Amérique du Sud. Donc c'était déjà ça. Non, ce qui est plus intéressant à noter, en tout cas, c'est qu'il parle de mexicanisation, exactement.
04:01— Parallèle entre la France et le Mexique. — Voilà. Alors ça vient du fait qu'il y a effectivement des membres de la police judiciaire mexicaine qui ont rencontré des sénateurs quand ils ont fait leur étude globale
04:12et qui ont alerté les Français en leur disant « Attention, il y a des signaux en France qui nous rappellent ce que nous étions il y a quelques dizaines d'années ».
04:21Mais enfin on n'en est pas du tout là pour l'instant. Mais... — Oui, c'est ce que disent beaucoup de spécialistes. « Attention au Mexique, la violence, voilà, c'est un degré autre ».
04:28— Voilà. Alors la violence n'a rien à voir. Mais en revanche, ce qu'il y a à voir, c'est la corruption intérieure à nos institutions et à nos services, puisqu'il y a eu des policiers arrêtés,
04:39il y a eu des procès en cours. Donc il y a bien en Europe, et en particulier en Belgique et en Hollande, un vrai entrisme des cartels à l'intérieur des institutions des États.
04:50— Aurore Malval, sur le parallèle entre le Mexique et la France, c'est peut-être une cartélisation, ce qu'utilisent certains spécialistes aussi du domaine.
04:56— Tout à fait. Et en fait, certains pointent justement la responsabilité de la crise du Covid là-dedans, parce qu'en fait, elle a désorganisé, déstructuré le trafic.
05:06Elle l'a fait aussi exploser. Enfin depuis, en fait, la crise du Covid, notamment le trafic de cocaïne dans plein de métropoles. En France, c'est pas seulement qu'à Paris.
05:15Et notamment avec, on va dire, des plus petits réseaux qu'avant, des réseaux qui se sont scindés parce que c'était devenu si facile, notamment grâce aux applications de messagerie instantanée.
05:26On le voit de plus en plus, des reportages sur ce trafic, cette tuberisation, en fait, du marché de la drogue, et donc des livraisons à domicile, etc.
05:35Et on voit là que c'est devenu du coup beaucoup plus facile. Le crime organisé est descendu un petit peu. Et donc ça crée aussi cette surabondance, finalement, de trafiquants
05:46qui en viennent aussi à, je dirais, des pratiques beaucoup plus violentes les uns vers les autres qu'autrefois, où on tirait par exemple dans les jambes, où on menaçait.
05:54Aujourd'hui, on le voit. C'était le cas à Rennes, mais c'est aussi le cas ailleurs. C'est pas un tir dans les jambes. C'est une balle dans la tête. C'est des gens qui meurent.
06:04Donc en fait, ce trafic-là, en s'étendant et en se cartélisant justement avec beaucoup plus d'acteurs, des acteurs aussi de plus en plus jeunes, on en a beaucoup parlé
06:12par rapport à Marseille, mais ça ne touche pas que Marseille.
06:16– Avec un jeune de 14 ans qui avait tiré. – Exactement, c'est-à-dire que ceux qui sont visés aussi sont de plus en plus jeunes. Les tireurs sont de plus en plus jeunes.
06:22Parfois, les tireurs sont aussi ceux qui, le lendemain, seront visés. Donc voilà, toute cette évolution, je pense, peut effectivement avoir conduit à parler,
06:30sans qu'on en soit bien sûr au point de l'Amérique du Sud, mais avec cette violence omniprésente et dans le trafic.
06:37– Les ironies créent les soultes. Aurore Malval parlait d'uberisation. C'est ça qu'on constate aussi. Ce sont des réseaux difficiles à appréhender parce qu'ils sont multiples.
06:46C'est pas une maille ou une mafia qui régnerait sur toute la France. Ça se passe vraiment par localité, par petite ville.
06:52– En tout cas, les revendeurs et l'accès à la drogue est extrêmement simplifié. Aurore parlait d'uberisation.
06:59C'est qu'en fait, vous avez par exemple sur Snapchat, c'est extrêmement simple. Vous avez même le numéro de téléphone.
07:04Vous avez des promotions. On vient vous livrer chez vous. C'est devenu un produit presque courant. Vous avez des petites annonces simples.
07:12Donc on voit bien que le sujet, il est la distribution elle-même. Et puis ça donne l'impression que c'est pas si grave que ça. Et surtout…
07:21– Parce qu'il y a le côté léger des réseaux sociaux. – Voilà, c'est sur les réseaux. Quand vous avez des promotions pour 2 barrettes achetées,
07:27on vous offre je ne sais pas quoi. On vient vous livrer chez vous. Ça donne l'impression que ça n'est pas si dangereux que ça,
07:32que ça n'est pas si grave que ça. Et puis avant, vous aviez un sujet dans les grandes villes pour s'approvisionner.
07:38C'était dans les grandes villes. Aujourd'hui, c'est partout dans les villes de taille moyenne.
07:41– Ce que disait sur France Info tout à l'heure la maire de Poitiers. Elle disait que si ça touche désormais une ville comme Poitiers,
07:45c'est vraiment que le phénomène est national. – C'est ça. Et d'ailleurs, quand je regardais, pour les trois quarts des Français qui ne vivent pas à Poitiers,
07:53et qui regardaient en se disant que ce qui est incroyable, c'est que c'est une petite ville, une ville en plus à l'image d'une ville plutôt paisible,
08:00où il n'y a pas d'histoire particulière. Donc ça veut bien dire que c'est désormais partout. Et effectivement, c'est partout.
08:07C'est assez accessible. Et après, il y a la réalité des trafics qui vont autour et de la violence qui va autour.
08:14– Et c'est surtout la progression des drogues dures comme la cocaïne et des drogues de synthèse qui est remarquable.
08:20Parce que franchement, le shit et tout ça, ça dure depuis 20 ans. Il ne faut pas non plus mettre d'un seul coup l'accent là-dessus.
08:28On voit que la consommation de cocaïne a été multipliée par deux quand même depuis 2016. Et qu'un adulte sur 10 a testé et a fait une fois dans sa vie
08:39l'usage de la cocaïne, ça, c'était pas imaginable en 2010. Donc c'est surtout cette progression de toutes les drogues de synthèse
08:47et qui ne sont pas fabriquées dans nos arrières-cuisines, contrairement à ce que certains croient.
08:51Elles nous arrivent par un vrai trafic, par Amsterdam, par des ports. Maintenant, les trafiquants, comme les ports d'Amsterdam et d'Edimbourg
08:58sont contrôlés, eh bien ils inventent un trafic via l'Afrique avec des petits bateaux qui arrivent au sud de la Méditerranée.
09:05C'est-à-dire qu'il faut arrêter de penser que les trafiquants, ils ont leur schéma, comme vous dites, ils sont multiples et ils s'adaptent à toutes nos mesures.
09:12C'est donc en ce sens que Retailleau en quelque sorte a raison, c'est-à-dire qu'il faut quelque chose de massif.
09:17Mais qu'est-ce qui rend massif en période de réduction budgétaire ?
09:20— On va en reparler. Je voulais vous interroger aussi sur un terme. Vous citiez Bruno Retailleau, le ministre de l'Intérieur.
09:24Il a utilisé le terme de narco-racaille. C'est pour marquer les esprits. C'est Sarkozy. — C'est Sarkozy.
09:30— On va, je veux dire... — Il s'en vient des racailles du Karcher. Il va s'inscrire dans...
09:34— Ce qui est intéressant, c'est que la racaille, ce n'est pas le terroriste qui se forme à l'étranger, qui est parti des banlieues
09:43et qui est parti en Afghanistan ou en Syrie pour se former. La racaille, c'est quelqu'un qui est à côté de chez vous.
09:48Donc c'est immédiatement visible par... Et puis c'est celui qui touche la petite dame qui est intervenue, la dame qui est intervenue
09:57et qui l'a haranguée en quelque sorte sur la dangerosité des quartiers. C'est pas le méchant qui vient d'ailleurs. C'est vraiment
10:05celui qui est à côté et qui vous empêche de dormir, parce qu'ils n'arrêtent pas d'hurler toute la nuit en disant à la police...
10:11— C'est ça. Romain Leval s'est utilisé vraiment à dessein, ce terme, par Bruno Retailleau.
10:14— Oui. Alors c'est vrai qu'on assiste aujourd'hui... Et on aime bien... Il y a les narcomicides. On s'est mis à parler
10:20justement des narcomicides pour parler à Marseille des morts, justement, de ce trafic de drogue. Et effectivement,
10:25je suis assez d'accord avec votre analyse. Utiliser ce terme rapproche tout d'un coup la question du trafic. C'est plus quelque chose
10:33de vague, de lointain, du crime organisé avec des gens... — Qu'on entend comme ça dans les médias. C'est chez soi.
10:38— Mais c'est en bas de chez soi, effectivement. Alors c'est aussi dit... Bruno Retailleau fait en cela – vous l'avez rappelé –
10:44du Sarkozy, parce que c'est aussi quelque chose... En rapprochant, je dirais, le terme et du coup la personne visée, ça permet aussi de dire
10:53qu'on va avoir une prise là-dessus et on va pas rester impuissants, parce que c'est aussi une opération de communication. On sait que c'est
11:00beaucoup plus facile – et d'ailleurs, on l'a vu avec les opérations Placenet, celle de Gérald Darmanin, ces opérations qui visaient à se
11:07débarrasser, à faire Placenet du trafic de drogue à un moment donné, à un instant donné. On sait très bien la difficulté pour que ça reste
11:13longtemps. Donc effectivement, on peut faire Placenet à un moment. Le problème – et ça, à Marseille, les juges, les policiers le disent
11:20depuis longtemps – ils ont peur que ce soit presque trop tard, qu'en fait, le point de non-retour ait aussi de non-droit, c'est-à-dire que l'État
11:28ne commande plus, n'est plus respecté dans ces endroits-là, qu'il a déjà été passé. – Véronique Ressol.
11:35– Il y avait quelque chose d'intéressant dans les éléments de langage. C'est que quand on regardait ce qui était pris, effectivement, Marco Racaille,
11:43ça fonctionne. Mais surtout, c'était, dans les commentaires, une dissociation par rapport au discours de M. Darmanin, parce que la notion...
11:51– Ancien ministre de l'Intérieur. – Ancien ministre de l'Intérieur qui, effectivement, avait fait ces opérations Placenet. Je voyais dans les commentaires,
11:57les gens disaient « En fait, il annonce que ça va être long. Il annonce que ça va être compliqué, mais qu'il va s'y atteler, que c'est quelque chose de... »
12:04– Ce qui correspond aussi à la philosophie annoncée par Michel Barnier à son arrivée à Matignon, en disant « Je vais pas faire de miracle. Ça va prendre du temps.
12:11Mais voilà, les choses se feront si vous vous laissez... » – « Mais je vous écoute. Je suis pas venue pour faire de la communication, mais pour vous écouter. »
12:16Enfin bon, après... Mais ça fonctionnait plutôt bien dans l'opinion, avec un parallèle qui a été fait sur l'ensemble des moyens qui ont été mis contre le terrorisme.
12:26Et donc les gens se sont dit « Dans le fond, c'est aussi grave. C'est pris ainsi. Donc c'est un style et des mots qui prennent plutôt dans l'opinion. »
12:33– Et on parlera de la question des moyens pour faire face à ces narcotrafics dans un instant. Le temps de dérouler Le Fil Info, 20h15. Marine Clete.
12:41– Les annonces de Bruno Retailleau ce soir pour lutter contre le narcotrafic, responsabiliser les consommateurs, agir contre la corruption dans les administrations
12:52et puis mobiliser des unités de CRS spécialisées. Le ministre de l'Intérieur en envoie à Rennes où il était aujourd'hui, mais aussi à Poitiers où des échanges de tirs
13:01et une rixe entre jeunes de 15 et 16 ans ont fait un blessé grave hier soir. La mère de Santiago, le nouveau-né enlevé dans une maternité de Seine-Saint-Denis
13:09il y a une semaine et demie, devrait être remise la semaine prochaine à la France, annonce du tribunal d'Amsterdam. Avec le père, le couple avait été arrêté
13:18aux Pays-Bas après quatre jours de fuite. En Espagne, le bilan provisoire fait désormais état de 205 morts trois jours après les pluies diluviennes
13:26qui ont ravagé le sud-est du pays. De très nombreuses personnes sont toujours portées disparues ce soir. La ministre de la Défense a annoncé l'arrivée de 500 militaires supplémentaires
13:36pour poursuivre les recherches. Et puis le Master 1000 de Paris-Bercy avec un dernier tennisman français en lice, Hugo Ambert. Il affronte ce soir l'Australien Jordan Thompson
13:46en quart de finale. Nous sommes dans le deuxième set. Le Français a remporté le premier.
13:57Les informés, Victor Mathey.
14:00Et nous allons justement faire un petit détour par le tennis et Paris-Bercy, Fabrice Amgraal. Tout fonctionne pour l'instant pour Hugo Ambert ?
14:07Tout fonctionne, même très bien pour Hugo Ambert. Dans ce quart de finale débuté il y a 53 minutes en effet, Hugo Ambert, le numéro 1 français, 18e mondial, a remporté le premier set
14:16très facilement en 29 minutes sur le score de 6 jeux à 2. C'est un petit peu plus serré. Dans le deuxième set, c'est normal puisque Thompson, l'Australien Jordan Thompson
14:25a élevé un petit peu son niveau de jeu. Il a tellement été dominé, cela dit, dans la première manche. 3 jeux à 2 en faveur d'Hugo Ambert. Aucun des deux joueurs n'a perdu sa mise en jeu.
14:33Thompson actuellement en service pour venir à 3 jeux partout. Mais un premier set très largement dominé par Hugo Ambert. L'Australien a été complètement pris de vitesse par l'agressivité
14:43et la puissance du Français qui vise une première demi-finale dans un tournoi Master 1000.
14:52Merci beaucoup Fabrice Abgral en direct de ce Master 1000 de Paris. Merci, on viendra vous voir tout à l'heure pour prendre des nouvelles du français.
14:59Reprenons notre débat sur le trafic de drogue après ces violences. Hier soir, la nuit dernière à Poitiers, 5 jeunes blessés dont un toujours entre la vie et la mort.
15:10Il y a deux semaines, interrogés par les sénateurs lors des questions au gouvernement, Bruno Retailleau avait estimé qu'il fallait désormais les mêmes outils législatifs
15:18contre le narcotrafic que ceux qui existent contre le terrorisme. Ce vendredi sur France Info, le député de la Vienne, Sacha Houli, a redit la nécessité, selon lui, de créer un parquet spécialisé.
15:28En fait, aujourd'hui, vous avez ce qu'on appelle des GIRS, des juridictions interrégionales spécialisées, dont l'activité n'est pas toujours coordonnée et dont les moyens manquent.
15:35D'ailleurs, c'est pour ça qu'on avait recruté des magistrats supplémentaires. Le parquet sur la criminalité organisée, il permettrait, comme cela existe en matière antiterroriste
15:43ou en matière financière, de coordonner toute l'activité des juridictions et de leur garantir des moyens suffisants. Et pour cela, il faut que les budgets de la police comme de la justice,
15:50qui, pour les deux, sont en baisse, plus encore pour celui de la justice, ne soient pas finalement coupés comme le gouvernement le prévoit aujourd'hui.
15:59– Voilà, travail sur le long terme, Patricia Alemonior. Une bonne idée de créer un parquet spécialisé selon vous ?
16:04– Je crois que toujours, rajouter des structures ou structures qui peuvent exister n'est pas forcément une idée formidable.
16:12Ce qui est important, en revanche, c'est le doter des moyens et c'est la coordination. Ça, c'est beaucoup plus intéressant. Faire que tout le monde…
16:18– Ça peut passer par ce parquet, justement. – Voilà, ça peut passer par ce parquet ou par, déjà, la structure qui existe au sein du parquet de Paris.
16:24Mais de faire travailler les finances, le ministère de l'Emploi, qui s'occupe de la Sécurité sociale, enfin tous les différents ministères autour de cette question
16:34pour débusquer, en fait, ce qu'ils appellent les cibles privilégiées, c'est-à-dire les têtes de pont, puisqu'on en a bien débusqué au Qatar,
16:41on en a dû faire 3-4 arrestations, dont un certain Gros Bonnet, mais enfin, on est très loin…
16:45– Oui, parce que les commanditaires sont souvent soit à l'étranger, parfois en prison. On l'a vu récemment avec Marseille.
16:50– D'ailleurs, on avait vu effectivement en prison celui qui avait commandité de sa prison un jeune tueur venu, je crois, de Paris, d'éliminer un de ses concurrents.
16:58Non, mais souvent, les Gros Bonnets sont à l'étranger. Ils sont en particulier dans les pays du Golfe où ils peuvent s'établir en toute quiétude
17:05et sans être tassés, c'est sur tout ça qu'ils les intéressent. Donc, ce parquet-là pourrait permettre… enfin, gonfler ce parquet-là
17:13et faire cette coordination pourrait permettre effectivement à nos policiers de faire des enquêtes qui sont sur le plus long terme
17:19et plus approfondies. – Oui, parce qu'il y a la question du long terme, du court terme aussi, 80 policiers supplémentaires,
17:24des compagnies de CRS en Malval qui sont envoyées ce soir à Poitiers. C'est ça, il faut à la fois faire face à l'urgence immédiate,
17:31la situation sur place et réfléchir à l'après avec des juridictions. – Évidemment, un ministre de l'Intérieur ne peut pas dire, entre guillemets,
17:38« je vous ai compris » et ne pas envoyer… alors, c'est la CRS 82 qui se déplace comme ça, généralement, pour sécuriser après qu'il y ait eu ce genre de fait.
17:47Ça a été le cas à Rennes, c'est le cas ici. Ça ne suffit pas, c'est quelque chose qui se fait déjà. En revanche, effectivement, les effectifs,
17:54les renforts de police, je pense que, pour avoir lu beaucoup, justement, de commentaires aussi, d'ailleurs, de policiers, de gendarmes,
18:02et même de magistrats, ces effectifs manquent. Mais ça va au-delà même de la question de mettre des effectifs, c'est aussi des services spécialisés
18:11qui doivent pouvoir recruter, qui doivent pouvoir être attirants. Quand on voit aujourd'hui qu'il y a, par exemple, des offres d'emploi
18:16pour des services très spécialisés qui étaient autrefois remplis d'enquêteurs chevronnés et qu'on a aujourd'hui des offres de poste sur LinkedIn,
18:23ça peut quand même un petit peu interroger sur l'attractivité aussi de la police, sur l'attractivité pour ces métiers d'enquêteurs qui, aujourd'hui,
18:31non seulement ont été saignés, mais en plus, certains services ont été fusionnés. Les missions ne sont plus peut-être aussi attractives, la paye aussi.
18:40Donc, en fait, c'est toute une chaîne. Et c'est vrai que, par rapport à la question de la centralisation des moyens, c'est aussi très important, je crois,
18:47avoir entendu Bruno Retailleau dire qu'il voulait frapper ces trafiquants au portefeuille. Sauf que des réquisitions, justement, pour le système bancaire,
18:55c'est pareil, ça doit se centraliser, il doit y avoir des moyens, des enquêteurs qui sont derrière. Enfin, ça nécessite énormément d'argent.
19:02Je ne suis pas sûre que le ministre, là, ne fasse pas des promesses qu'il ne pourra pas tenir.
19:06– Qu'est-ce qu'on en dit, Véronique Ressoult, sur les moyens, sur les réseaux sociaux ?
19:09– Je vous disais tout à l'heure qu'effectivement, le parallèle avec les actions sur le terrorisme, en se disant, voilà, ça sera efficace,
19:16mais évidemment, il y a le sujet des moyens. S'il faut faire des efforts, il considère que ça fait partie des efforts à faire, avec la santé,
19:24c'est les deux sujets sur lesquels il leur semble qu'il est important de ne pas baisser. Mais c'est plus un sujet défectif sur lequel ils reviennent constamment.
19:35Et l'impression que, même si on augmentait le nombre de policiers, ça ne donnerait pas toujours des résultats.
19:40Donc la question que l'on peut souvent voir, surtout sur les forums où il y a des jeunes, c'est un sujet de réorganisation et de se poser la question de l'accessibilité
19:51et de, voilà, aller à l'international et aller taper les gros bonnets, sans doute efficace, mais là, au quotidien, les gens voient un problème en bas de leur immeuble.
20:01Et en bas de leur immeuble, il faut quelqu'un qui les accompagne et qui les protège. Donc c'est un sujet défectif à chaque fois.
20:08— Avec, je le disais, des renforts policiers ce soir dans la ville de Poitiers et le quartier concerné. Partons à présent pour l'Espagne, où le bilan continue de grimper
20:15après les inondations. Cette semaine, dans la région de Valence, les autorités parlent désormais d'au moins 205 morts. Bilan toujours provisoire. Bonsoir, Willy Moreau.
20:25— Bonsoir. — Envoyé spécial de France Info, la situation ce soir où vous vous trouvez à Manasana. C'est près de Valence, la solidarité, l'entraide qui s'organise
20:34malgré l'absence d'aide des autorités. — Oui. Manasana, c'est une ville où il y a au moins 17 morts, une ville meurtrie difficile à atteindre. En temps normal, il faut une vingtaine
20:46de minutes pour s'y rendre depuis Valence. Mais l'autoroute est extrêmement embouteillée. Des policiers bloquent des sorties, tiennent des barrages, forcent les automobilistes
20:56à laisser une voie centrale libre pour les secours, notamment. Bref, il nous a fallu plus de 2 heures à jongler entre les carcasses de voitures pour atteindre cette petite ville
21:05où le sol est entièrement recouvert de boue, une épaisse couche de boue que des agriculteurs des environs tentent en vain de retirer avec des tracteurs. Un habitant qu'on a croisé
21:15au milieu du centre-ville dévasté tente de nettoyer un bout de trottoir avec un tuyau d'arrosage. Son logement à l'étage est préservé, mais la voiture neuve de sa femme
21:24a été emportée par la coulée de temps. C'est pire qu'un champ de bataille. Il n'y a aucune boutique ouverte. Tu ne peux rien acheter. Tu ne peux pas acheter de pain ni d'aliments.
21:34Lui et les autres habitants dénoncent l'absence d'aide officielle. Pas de militaire, pas de secouriste, pas de pompier. L'eau manque, la nourriture manque et la colère grandit.
21:44J'ai une anecdote à vous partager. C'est qu'hier, un membre de la guardia civile basée à Valence s'est dit « Non, viens à Madrid ». Lui a répondu « Mais pourquoi j'irais à Madrid ? C'est ici qu'on a besoin de moi ».
21:56Il a dû poser des jours de son propre chef pour venir aider les gens du coin. C'est surréaliste.
22:02Ici à Masanasa, dans tous les témoignages qu'on a recueillis, il y a vraiment ce sentiment qui revient sans cesse d'être complètement oublié.
22:09Il y a une mauvaise gestion entre Valence et l'Espagne, explique par exemple ce jeune homme. L'Espagne ne commande pas et Valence ne décide pas. Cela résume très bien l'état d'esprit des habitants.
22:21Une dame semble émue de voir notre équipe, de voir des journalistes s'intéresser à sa commune. Heureusement, dit-elle, l'entraide existe. Des habitants viennent de partout, y compris de Valence, comme le raconte ce jeune bénévole.
22:33« Il y a des personnes qui ont marché pendant 2-3 heures spécialement pour aider. Et ça, ce sont des choses qui me touchent ».
22:39Et sur la route d'ailleurs, c'était impressionnant. Nous avons vu des centaines et des centaines de personnes marcher sur un pont entre Valence et la périphérie touchée, des personnes avec des pelles, des râteaux.
22:50Mais l'urgence n'est pas matérielle, souffle une habitante encore choquée. Des voisins sont toujours portés disparus, des garages inondés n'ont pas été sondés.
22:59Elles nous mettent en garde. Faites attention où vous marchez, il pourrait y avoir des corps.
23:03– Willie Moreau, merci beaucoup. Envoyé spécial de France Info tout près de Valence avec Benjamin Troncin à vos côtés pour les moyens techniques, témoignages édifiants.
23:13Patricia Elémonir qui raconte bien la situation et l'absence d'aide des autorités, des habitants qui aujourd'hui se sentent totalement esselés. On a du mal à y croire.
23:21– Oui, alors sur cette absence d'aide ou ce retard de l'aide et puis les erreurs peut-être de prévision, enfin pas de prévision mais d'alerte en tout cas,
23:30il va y avoir une enquête et tout ça finira en justice ou sera réglé etc. Ça tient aussi à la coordination entre…
23:38C'est l'Espagne qui est un peu comme une fédération, enfin c'est pas le bon mot mais…
23:42– Il y a l'enquête mais ce dont ont besoin les habitants c'est d'aide.
23:45– Ah ben c'est d'aide mais pour l'instant l'aide elle n'arrive pas mais elle va se mettre en place de toute façon.
23:50Alors là effectivement ça c'est dramatique pour eux mais au-delà de tout ça, moi ce qui m'étonne c'est que chaque fois qu'on a une catastrophe, souvenez-vous…
23:57…
24:06En Belgique il y a eu 230 morts je crois, si mes souvenirs sont exacts.
24:09On a eu les Etats-Unis avec l'ouragan, alors chaque fois effectivement les images sont spectaculaires,
24:13les gens sont hyper malheureux donc on se sent proche d'eux, on s'émeut, on s'émeut et puis après on oublie.
24:19Et après on retourne à notre business.
24:21Et ça je trouve ça absolument incroyable parce que ça fait quand même des années maintenant qu'on commence à avoir de plus en plus…
24:27– Quand vous dites on c'est qui ?
24:28– Nous d'abord et les gouvernants, on voit très bien aujourd'hui par exemple dans le budget,
24:34on diminue le fonds vert, on parle qu'il faut arrêter l'artifice idéologique…
24:38– Le fonds vert destiné aux collectivités locales qui devrait justement mettre en place…
24:41– En plus d'un milliard de dotations.
24:42– Mettre en place ces structures pour éviter les inondations,
24:45enfin on voit que les efforts budgétaires qu'on nous demande vont à l'encontre de tout ça,
24:51et donc on replie, on oublie, on passe à la prochaine catastrophe,
24:54à la limite qui sera peut-être une guerre ou un problème de manifestation dans les rues de Paris ou je ne sais pas quoi.
25:01– C'est votre sentiment aussi, Roran Malval, que finalement les catastrophes se répètent
25:05et que finalement rien ne change derrière ?
25:06– Dotée d'amnésie.
25:07– Alors dans une certaine mesure oui, effectivement on peut voir
25:11qu'en tout cas on ne change pas fondamentalement de paradigme,
25:14après il ne faut pas oublier non plus qu'une catastrophe comme ça,
25:17pour avoir un bilan aussi terrible, c'est aussi lié à la conjonction de plusieurs facteurs,
25:21et je voulais revenir justement sur la question de l'articulation,
25:24pourquoi cette aide ne vient pas, pourquoi l'alerte a été donnée trop tard,
25:28c'est aussi une illustration d'une difficulté qui est à la fois structurelle
25:32à gérer l'administration espagnole et à la question politique,
25:37parce qu'en fait c'est un affrontement aussi entre le gouvernement de Valence,
25:42qui est conservateur de droite, qui affronte à la fois sur une question intellectuelle et climatique,
25:50le gouvernement de Pedro Sanchez qui est socialiste,
25:52et en fait c'est le cas pour l'alerte,
25:55c'est-à-dire que ouvertement le gouverneur de la province de Valence disait
25:59« à 18h tout ira bien, les prévisions qui nous sont envoyées par Madrid sont fausses,
26:04l'épisode va baisser en intensité », ce qui ne s'est pas révélé.
26:08Il y a eu des alertes météo tout de même le matin, après ce sont les alertes des autorités qui sont arrivées trop tard.
26:12Et en fait lui à 13h avait publié un message qu'il a effacé par la suite en disant « ça va aller mieux »,
26:16or ce n'étaient pas les prévisions qui étaient envoyées par Madrid,
26:19et là en fait ce qui se passe aujourd'hui aussi par rapport à ce cafouillage de l'aide,
26:22et c'est ce qui a été dit dans votre reportage aussi,
26:26en fait le gouvernement de Madrid ne peut pas officiellement intervenir
26:30s'il n'est pas sollicité par la province de Valence,
26:32et la province de Valence ne veut pas le solliciter,
26:35n'a accepté qu'une aide à minima avec quelques militaires,
26:38mais effectivement on pense que Madrid va prendre cette initiative,
26:43mais c'est aussi l'illustration d'un combat politique qui semble absolument délirant,
26:48parce qu'est-ce qu'on imagine qu'on puisse comme ça se priver d'une aide vitale pour les gens
26:52pour un conflit politique, une question idéologique finalement d'orientation,
26:56mais qui va je dirais du début à la fin de la crise.
26:59Et on va poursuivre la discussion dans un instant,
27:02la seconde partie des informés après l'info puisqu'il est 20h30.
27:05Générique
27:1120h30 sur France Info, Sophie Hachen.
27:13Depuis Irène, Bruno Retailleau promet des réponses pour lutter contre le trafic de drogue,
27:18le ministre de l'Intérieur appelle à la mobilisation générale
27:20contre le narco-banditisme ou bien ce sera, je cite, la mexicanisation du pays.
27:25Et Bruno Retailleau évoque une toile de la corruption qui s'étend dans diverses administrations.
27:31En Espagne, le bilan des terribles inondations dépasse les 200 morts
27:34et il est toujours très provisoire puisqu'il reste des dizaines de personnes disparues
27:38après les pluies diluviennes qui ont frappé le pays mardi soir,
27:41la région de Valence principalement dans le sud-est, les recherches se poursuivent.
27:46Aux Etats-Unis, c'est la toute dernière ligne droite avant l'élection présidentielle mardi prochain
27:49et les deux adversaires multiplient les meetings et les interventions dans les swing states,
27:54les fameux états-clés qui peuvent faire basculer le scrutin.
27:57Kamala Harris est attendue à Milwaukee dans le Wisconsin
27:59où elle recevra le soutien sur scène de l'arapeuse Cardi B
28:02après ceux de Beyoncé, Jennifer Lopez, Bruce Springsteen ou encore le basketteur LeBron James.
28:08Donald Trump lui a rendez-vous à Détroit dans le Michigan
28:10pour tenter de convaincre une population arabe et musulmane habituée à voter démocrate.
28:15Et à quelques jours de cette présidentielle, les Etats-Unis annoncent aujourd'hui
28:18une nouvelle aide militaire à l'Ukraine d'un montant de 425 millions de dollars.
28:23Elle comprend des systèmes de défense antiaérienne, des munitions pour l'artillerie et des véhicules blindés.
28:28Ce soir, une nouvelle frappe russe sur un commissariat a tué au moins un policier
28:32et fait une trentaine de blessés à Kharkiv, près de la frontière avec la Russie.
28:37France Info, 20h, 21h, France Info, les informés, Victor Matel.
28:45Nos informés dans le studio de France Info,
28:47Aurore Malval, rédactrice en chef du site de Marianne Hebdomader,
28:51Véronique Reyssoul, présidente de Backbone Consulting,
28:54maîtresse de conférences en communication de crise à Sciences Po Paris
28:57et Patricia Alémonir, grande reportère spécialiste des questions internationales.
29:01Nous évoquions avant l'info le bilan en Espagne qui ne cesse de grimper,
29:06205 morts au moins après les inondations de cette semaine dans la région de Valence
29:10et les systèmes d'alerte ou de prévention qui avaient dysfonctionné.
29:15Véronique Reyssoul, qu'est-ce que l'on en dit sur les réseaux sociaux ?
29:19Alors déjà, on en dit beaucoup parce qu'il y a à peu près 8 millions de messages sur le sujet.
29:2560% en combien de temps ?
29:27Juste depuis les événements où on a commencé, donc la soirée où les inondations ont débuté,
29:35donc c'est assez colossal, 60% des messages bien sûr sont en Espagne,
29:38mais le reste du monde est aussi concerné.
29:41Quand on regardait les séquences des messages, c'est assez logique,
29:44mais on a eu beaucoup de sidérations avec énormément de partages de vidéos,
29:50des images de ce qui était en train de se passer qui était absolument hallucinant.
29:53Donc vraiment la sidération, après il y a eu beaucoup d'émotions bien sûr.
29:57Énormément, énormément de solidarité parce que le défaut d'accompagnement par des autorités
30:03est pallié par les Espagnols qui s'organisent sur les réseaux,
30:09viennent sur place, posent des jours de congés,
30:12il y a des gens qui hébergent d'autres personnes,
30:14il y a des gens qui apportent des secours, qui viennent aider à déblayer.
30:17Donc on a un mouvement incroyable.
30:20Il y a d'ailleurs beaucoup d'images de rues où il y a des centaines et des centaines de bénévoles
30:25qui viennent aider et qui viennent accompagner les uns et les autres.
30:29Et puis après, il y a la colère qui monte.
30:30Alors dans la colère, il y a évidemment ce qu'Aurore Malval rappelait,
30:35cette espèce de moment quand même très étrange
30:37où la politique empêche tout d'un coup les secours d'être efficaces.
30:41Vous avez aussi évidemment une colère contre le système qui n'a pas fonctionné.
30:46Et à cette colère s'ajoutent des magnifiques fake news qui circulent de plus en plus.
30:50Alors ça va des faux numéros alternatifs...
30:53Et qui sont obligés de démentir les unes après les autres les autorités locales.
30:57Ils sont obligés parce qu'on annonce que c'est un barrage qui a cédé.
31:00Donc ils sont obligés de les déjouer.
31:04Je vais interrompre Véronique Ressoult parce qu'on va repartir très rapidement au tennis du côté de Paris.
31:08Merci Hugo Imbert, Fabrice Abgral qui obtient deux balles de match, deux balles de demi-finale.
31:12Deux balles de demi-finale.
31:13Je m'excuse de venir perturber l'émission.
31:17Mais alors là, vraiment, Hugo Imbert est capable donc de se qualifier
31:21pour les demi-finales du Masters 1000 de Paris-Bercy.
31:23Ce qui n'est plus arrivé à un Français depuis Julien Beneteau en 2017.
31:27Attention Hugo Imbert, la cam' malheureusement il gâche sa première balle de match.
31:30Allez, il en a une deuxième et après je vous rends l'antenne.
31:33Ça va se passer maintenant, c'est sûr Fabrice, on vous laisse dérouler.
31:36Face à Jordan Thompson, l'Australien classé 28ème joueur mondial.
31:41Hugo Imbert a remporté le premier set sur le score de 6 jeux à 2.
31:44Il mène 5 jeux à 4, c'est Jordan Thompson au service.
31:4730-40, donc une nouvelle balle de match pour Hugo Imbert.
31:51Hugo Imbert qui disputerait alors sa première demi-finale dans un tournoi Masters 1000.
31:55Vous le savez, c'est les tournois les plus importants derrière les tournois du grand schéma.
31:59Et là, il a gâché la deuxième, je vous rends l'antenne.
32:01Bon Fabrice, on vous retrouvera dans un instant s'il y a une nouvelle balle de match.
32:04Vous nous prévenez.
32:05Bien évidemment, Hugo Imbert et Véronique Reyssoul qui suivent à la fois ce match.
32:10Bien évidemment, et la situation dramatique que l'on évoquait en Espagne avec ces inondations.
32:16Je vous propose d'écouter le journaliste spécialiste des questions environnementales, Frédéric Noré,
32:21qui intervient notamment dans Marianne.
32:23Il nous parle des cellules orageuses qui sont très difficiles à suivre.
32:28C'est ce qu'il nous explique.
32:30Ce genre d'événement est en grande partie imprévisible et le sera encore plus
32:34parce que le climat devient de plus en plus imprévisible.
32:37Une cellule orageuse est tellement petite qu'elle passe dans l'émail du filet des logiciels utilisés par MétéoFonds.
32:44Donc, elle est très difficile à prévoir.
32:46Tout ce que l'on sait, tout ce que l'on peut prévoir, c'est la probabilité de survenue d'un tel événement.
32:51Mais savoir quand et où exactement, c'est strictement impossible.
32:55Et en fait, c'est la grande peur liée au changement climatique,
32:57c'est cette imprévisibilité liée à un climat qui est de plus en plus chaotique.
33:02Et donc, on a la trouille.
33:04Et on a la trouille d'être confronté à nouveau au premier tueur de l'histoire,
33:07qui n'est pas les incendies, qui n'est pas les guerres, qui n'est pas la peste, qui est l'eau.
33:10Qu'elle manque ou qu'elle déborde, l'eau a toujours tué.
33:12On a prétendu s'en être garanti par du génie civil.
33:16Eh bien, ça ne marche pas.
33:16On est confronté à une trouille, l'imprévisibilité qui, dans notre société d'ingénieurs, était censée ne plus exister.
33:24– La trouille de l'eau, pour reprendre les termes de Frédéric Denray, Patricia Lémonière.
33:28– Oui, on a bien vu, on a eu des tas de villes en France et en Europe
33:32où on a enterré pratiquement les fleuves, on a voulu les domestiquer.
33:36Ils faisaient des gentils méandres.
33:37Qu'est-ce que ça permet ?
33:39Ça permet de ralentir le début.
33:41Le début, on les a fait aller tout droit, on les a enfermés en sous-sol, en quelque sorte.
33:45On a mis du béton dessus et tout ça vole en éclats,
33:48parce qu'on est quand même rentré dans une phase de changement climatique.
33:53Et ça, il faut l'admettre, même si on l'évoquait hors antenne,
34:00les climato-sceptiques, effectivement, eux, disent
34:03« Mais non, ça a toujours existé, il n'y a rien de nouveau, il y a déjà eu des inondations, etc. »
34:08Et malgré tout, il va bien falloir qu'on se mette à cette tâche,
34:11et c'est une tâche, là aussi, de longue haleine,
34:14parce qu'on n'a pas d'argent en ce moment, mais il faut bien faire des prévisions.
34:18Et comme le Premier ministre l'avait dit,
34:19augmentation, on travaille maintenant sur 4 degrés,
34:21et ça sera peut-être plus de 4 degrés pour la France.
34:23– Avec une nouvelle étude, d'ailleurs, qui confirme aujourd'hui ces inondations,
34:27elles ont été aggravées par le réchauffement climatique.
34:29C'est cette étude qui avait déjà été dit dès les premières heures mardi,
34:35dérèglement climatique, plus urbanisation.
34:37Or, Malval, c'est un peu, finalement, le cocktail détonnant
34:40qui explique aussi l'intensité, le nombre de victimes.
34:42– Absolument, en fait, et ça a été très justement dit,
34:45c'est-à-dire qu'aujourd'hui, il y a deux défis principaux,
34:49c'est déjà la lutte contre le dérèglement climatique,
34:54la lutte contre l'aggravation de ce dérèglement climatique,
34:58et aussi la réadaptation, en fait, de nos environnements
35:02qui ont été, dans certains endroits, trop urbanisés,
35:04l'artificialisation des sols, effectivement.
35:06– Valence étant un exemple typique.
35:08– Voilà, tout à fait, qui ressemble d'ailleurs à notre sud de la France,
35:11quand on voit des cartes qui montrent tout le littoral méditerranéen,
35:16entre même, chérie, les années 60 et aujourd'hui,
35:19il y a une urbanisation galopante.
35:22Et c'est vrai que l'impuissance, en tout cas, parfois,
35:25ou ce que vous disiez tout à l'heure, ce sentiment de « on n'a pas fait assez »,
35:30c'est aussi parce que parfois on entend « mais c'est normal,
35:32la nature reprend ses droits »,
35:33finalement, il y aurait une sorte de fatalité
35:35à ce que, effectivement, l'eau submerge tout et emporte tout
35:38ce que l'homme aurait, entre guillemets, « mal construit, mal fait ».
35:42Alors, ça c'est vrai, ça reprend pas…
35:44– Alors là aussi, avec l'autre difficulté,
35:46que le phénomène a été très soudain,
35:47c'est-à-dire que les habitants qui voyaient un grand ciel bleu,
35:50finalement, quelques heures avant,
35:52et quand ils voient une alerte en disant « planquez-vous,
35:54finalement, ça va tomber », on a du mal à y croire.
35:56– C'est le propre des événements, de ces événements méditerranéens
35:59et du changement climatique qui les multiplient.
36:02On sait quand ça commence, on ne sait souvent pas quand ça finit,
36:05et on n'en connaît pas l'intensité, ni même les endroits
36:08où ils vont être les plus violents.
36:09Et du coup, face à ça, effectivement, il faut adapter les villes,
36:11il faut les réadapter, c'est-à-dire des zones inondables
36:15qui ont été construites, il faut construire plus haut,
36:18il faut modifier tout ça, il faut affronter ce problème.
36:20On aurait pensé en France qu'après la catastrophe de la faute sur mer,
36:23je vous rappelle, il y a eu ce tsunami où des gens ont perdu la vie
36:27parce que leur maison était construite dans des zones de submersion marine,
36:30on aurait pensé qu'on aurait pu changer ces choses-là.
36:34– Adapter les communes, adapter aussi nos comportements, Véronique Reysseult.
36:38– Alors ce qui est intéressant, c'est que les climatosceptiques…
36:39– Une étude de la Croix-Rouge aujourd'hui,
36:41qui rappelle notre impréparation, finalement, face à ces événements.
36:44– Et on voit bien, on disait que les climatosceptiques
36:47reprennent un peu de force ces derniers temps.
36:51Le seul sujet sur lequel les Français comprennent vraiment
36:54et ne remettent pas en cause les problématiques climatiques,
36:57c'est justement l'eau, parce que l'été, quand il fait chaud,
36:59quand il y a des incendies, ils peuvent imaginer souvent,
37:02on entend, ce n'est pas forcément le climat,
37:04ça peut être des incendies criminels.
37:07Là, on voit bien que l'eau, c'est un sujet qui est tellement visible
37:13qu'on ne peut pas le nier.
37:14Et après, on a un sujet d'étude qui montre qu'on est impréparés,
37:18mais les gens sont prêts à faire des efforts pour l'eau,
37:20sont prêts à même investir, sont même prêts à payer des impôts
37:25pour faire bouger la ville, à condition qu'on soit certains.
37:28Et c'est souvent ça, et c'est toujours le problème.
37:30Et ce n'est pas forcément une question individuelle,
37:31c'est un accompagnement dans cette préparation.
37:33C'est un accompagnement, et surtout, le sujet, c'est qu'ils ne savent plus
37:36à quel sein se vouer, en ce sens qu'il y a plein de versions
37:41qui sont données, en disant qu'il faut mettre les maisons
37:44de telle façon, ou il faut investir de telle façon.
37:46Et comme il y a énormément de théories qui circulent,
37:49en fait, la réalité, c'est que les gens sont sensibilisés,
37:52mais ne savent pas exactement...
37:54Pas construire dans le lit d'une rivière, par exemple,
37:56ça semble assez logique, et c'est vrai que dans des endroits,
37:58encore une fois, où la pression foncière est très forte,
38:01eh bien, on voit qu'il y a quand même encore des terrains
38:04qui étaient non constructibles, où il y a des dérogations,
38:06donc on voit que ces problèmes persistent quand même encore.
38:09Patricia, vous voulez mener un dernier mot sur le sujet ?
38:10Oui, rapidement, je crois aussi qu'il y a une responsabilité
38:12quand même de nos hommes politiques à nous préparer à tout ça.
38:16Pour l'instant, l'écologie est perçue par la population comme punitive,
38:19ce qui fait que beaucoup de gens se détournent de ces problématiques
38:22parce qu'elle est perçue comme effectivement punitive,
38:25mais si tous les hommes politiques prenaient en charge cette réalité
38:29et expliquaient aux Français ce qui va se passer d'une façon plus apaisée
38:32et plus normale, en quelque sorte, eh bien, je pense que les gens...
38:35De quelle façon, par exemple ?
38:36Tout simplement, en leur exposant purement les faits,
38:39en leur disant, ben voilà, il ne faut pas construire ici,
38:42mais on a bien compris qu'effectivement, il faut des habitations,
38:45en quelque sorte, mais on peut faire peut-être des immeubles en hauteur,
38:47enfin, il y a des solutions.
38:49On peut encore changer le cours des choses ?
38:50Mais bien sûr qu'on peut changer le cours des choses,
38:52il ne faut jamais dire qu'on ne puisse pas le changer.
38:53On doit aller jamais trop tard ?
38:55Voilà, la fameuse phrase, il n'est jamais trop tard.
38:57Allez, dernier sujet ce soir dans Les Informés,
38:59en rappelant ce bilan, toujours de 205 morts,
39:01bilan provisoire en Espagne après ces inondations.
39:04Il reste 86 heures, 4 jours désormais,
39:07avant la présidentielle américaine,
39:10peut-être la plus indécise de toute l'histoire,
39:11Kamala Harris et Donald Trump,
39:13toujours au coude-à-coude dans les sondages et sur le terrain.
39:16La démocrate, la candidate démocrate et le républicain
39:19qui sont tous les deux ce soir à Milwaukee, dans le Wisconsin,
39:23l'un des sept états clés dans lesquels va se jouer l'élection,
39:26le Wisconsin marqué par de nombreux ruraux blancs,
39:28un électorat qui penche historiquement pour les démocrates.
39:31Patricia Alémoniar, mais attention, Donald Trump,
39:33il faut le rappeler, l'avait emporté en 2016.
39:36Oui, parce que justement, cette population blanche,
39:40j'ai envie de dire classe moyenne un peu,
39:42qui bascule hors de la classe moyenne en quelque sorte,
39:47eh bien, c'est tout le public sur lequel cherche à capitaliser Donald Trump.
39:53En se disant, moi, je vous ai compris, j'ai compris votre problématique.
39:56Les démocrates n'ont jamais perçu ce que vous voulez,
40:00donc votez pour moi.
40:01Et par rapport à cette population qui est moins éduquée,
40:07moins nantie dans la vie,
40:09eh bien, il leur parle comme des mots qu'ils comprennent.
40:14Et en fait, on assiste effectivement à une érosion des démocrates
40:19dans cette catégorie de la population.
40:20Mais il n'y a pas que là.
40:22Les hommes dans les catégories latino et noires aussi,
40:26eh bien, Donald Trump qui s'affirme comme un mâle viril,
40:30un mâle alpha pour certains.
40:32Il y en a beaucoup parlé de peut-être l'élection la plus genrée de l'histoire,
40:35les hommes votent Donald Trump, les femmes votent Kamala Harris.
40:38Voilà, l'élection la plus genrée.
40:39Souvenez-vous quand ce catcheur est apparu sur une des scènes,
40:44j'ai envie de dire la scène, je parle de scène en particulier,
40:46qui est apparue dans un ring, dans toute sa puissance,
40:49en se disant, votez pour moi.
40:51On a l'impression qu'il y a beaucoup de testostérone dans tout ça.
40:53Et donc, il parle à une population de jeunes hommes
40:57qui, ma foi, avec le wokisme, ont été un peu perdus.
41:00Et pour revenir à Milwaukee, dans le Wisconsin,
41:03c'est un symbole aussi.
41:05C'est Donald Trump qui, finalement, revient dans l'enceinte de la Convention républicaine.
41:09On s'en souvient, au mois de juillet, il avait été accueilli en héros,
41:13un pansement recouvrant son oreille,
41:15blessé deux jours seulement après avoir échappé à un attentat.
41:18Oui, tout à fait.
41:19Alors, c'est vrai que Donald Trump joue là, encore une fois, sur les symboles.
41:23En fait, la campagne de Donald Trump est quasiment une succession de symboles.
41:26C'est-à-dire que Donald Trump veut, à chaque fois, des images.
41:29Il se met en scène, perpétuellement, dans différentes postures,
41:33espérant parler, en fait, à chaque fois.
41:35C'est lui qui mène, d'ailleurs, cette guerre de communication
41:37qu'Amala Harris, derrière, est obligée de suivre, de répondre.
41:39Tout à fait.
41:40Et en fait, Donald Trump, il fait ça aussi, je pense,
41:43parce qu'avant, on avait l'habitude de dire cette phrase
41:46qui était devenue un peu un lieu commun de deux Amériques irréconciliables.
41:49Aujourd'hui, ce n'est pas deux Amériques, c'est une multitude d'Amériques,
41:52une multitude de communautés, justement, qui, chacune, va chercher son intérêt.
41:56C'est presque un pays un peu tribalisé, où chaque communauté,
41:59finalement, est susceptible de basculer.
42:01Alors, sauf ce qu'on a dit sur le gender gap,
42:03qui est effectivement le vrai clivage homme-femme.
42:06Mais sinon, tout le monde peut être un peu susceptible
42:09de basculer d'un côté ou de l'autre.
42:10Et donc, Donald Trump, il a besoin aussi, là,
42:12de viser peut-être quelque chose d'un peu plus traditionnel
42:15sur son socle électoral, de parler aux Républicains,
42:18de faire revivre ce symbole du survivant.
42:20Là, il n'est plus, par exemple, dans la provocation
42:23qu'il a faite encore hier, quand il était au volant de son camion.
42:26– On va en reparler. – Voilà, on va en reparler.
42:27Mais voilà, chaque image, finalement, est une image, un peu,
42:31pour s'adresser à une catégorie bien précise de l'électorat,
42:34en espérant l'emporter.
42:36– Allez, on va reparler de Donald Trump et de Kamala Harris
42:38dans un instant, 20h45.
42:40D'abord, l'essentiel, le fil info, avec vous, Marine Clete.
42:43Des renforts, ce soir, dans le quartier des Couronneries,
42:46à Poitiers, plus d'une centaine de policiers
42:48et deux unités de CRS spécialisées dans la lutte
42:51contre les violences urbaines.
42:52C'est dans ce quartier qu'une rixe a éclatée
42:54entre jeunes mineurs hier soir.
42:55Des tirs ont été échangés.
42:57Un jeune de 15 ans est toujours dans un état grave ce soir.
43:00Quatre autres ont été blessés.
43:02Emmanuel Macron reconnaît que l'arbitre Ben Midi
43:05a été assassiné, dit-il, par des militaires français.
43:08L'homme, dirigeant du Front de Libération Nationale,
43:10est surnommé le Jean Moulin algérien.
43:12Un geste mémoriel du président français,
43:1470 ans jour pour jour après l'induriction
43:17qui a ouvert la guerre d'Algérie.
43:19Les changements. En ce 1er novembre,
43:21le SMIC, d'abord, revalorisé de 2%.
43:23Ça correspond à l'inflation.
43:2428 euros net de plus par mois pour un 35h.
43:27Une hausse du salaire minimum avancée,
43:29puisqu'elle intervient normalement le 1er janvier.
43:32Et c'est aujourd'hui le début de la trêve hivernale,
43:34qui met sur pause les procédures d'expulsion.
43:37Et puis, dixième journée de Ligue 1 de football,
43:39Monaco est menée 1-0.
43:41En ce moment, à Angers.
43:43Et à 21h, Lille recevra Lyon.
43:45...
43:47France Info.
43:48...
43:5020h, 21h, les informés.
43:53Victor Matel.
43:55Dernière ligne droite pour la campagne présidentielle américaine.
43:59Vous le savez, ce sera mardi, le 5 novembre.
44:02Kamala Harris et Donald Trump, tous deux dans le Wisconsin.
44:05Ce soir, à Milwaukee, plus précisément.
44:08Vous l'évoquiez, Aurore Malval, c'est dans cet état.
44:11Hier, Donald Trump s'est affiché au volant d'un camion poubelle
44:14pour fustiger les propos du président Joe Biden,
44:16qui a qualifié les supporters trumpistes d'ordures
44:19avant de se reprendre.
44:20C'est un événement, ça, Véronique Ressoult,
44:22qui peut compter dans cette fin de campagne ?
44:24En fait, vous le savez, c'est serré.
44:27Et chacun essaie de trouver...
44:29Très, très serré.
44:30Parce que ce matin, je regardais les sondages,
44:32c'est 270 pour Kamala et 260...
44:35Les grands électeurs, on parle des grands électeurs.
44:37Il en faut 269 pour remporter.
44:39Donc, vous imaginez, ça se joue à deux voix pour le moment.
44:42Il en faut 270, pardon. 269, c'est l'égalité.
44:45Et donc, on essaye tous de trouver des signes.
44:48Il y a un signe qui est intéressant,
44:49c'est ce qu'on appelle la visibilité en ligne,
44:51c'est-à-dire, en gros, le volume des discussions.
44:53Pour vous donner une idée de...
44:55Quand on disait qui mène la danse,
44:57Kamala Harris, sur le dernier mois,
45:00elle a progressé de 16%, certes,
45:02mais elle a 86,2 millions de mentions.
45:05Trump, 22% de progression.
45:08Elle est à 174,8 millions de messages,
45:11donc plus du double.
45:13Et c'est toujours lui qui donne le tempo,
45:15c'est-à-dire qu'elle,
45:16quand on regarde ses courbes de visibilité,
45:18ses pics sont toujours liés à la réalité
45:20d'une réaction par rapport à ce que lui a fait.
45:22Et hier, encore, ça a sorti.
45:26Pour vous donner une idée,
45:27je crois que la vidéo qui avait retenu le moins de vues
45:30était à 61 millions de vues.
45:32On peut se dire, c'est pas forcément positif,
45:34c'est parce qu'il est ridicule et que...
45:37La réalité, c'est que lui-même a une théorie qui dit
45:40qu'on ne vote pas pour quelqu'un qu'on ne connaît pas.
45:42A l'inverse, on ne vote pas forcément
45:44pour quelqu'un qu'on connaît.
45:45Et c'est une réalité...
45:46Encore une fois, ça peut paraître ridicule,
45:48alors certainement à des Américains,
45:49peut-être ici en France,
45:51Patricia Allemonière,
45:52il y a beaucoup d'Américains
45:53qui aiment ce côté de mise en scène,
45:54cette auto-dérision.
45:55On l'a vu au McDonald's l'autre fois,
45:57dans un camion poubelle.
45:58Cette fois, ça plaît beaucoup à un certain électorat.
46:01Mais il faut dire que c'est un coup de génie.
46:03Enfin, le coup du camion poubelle,
46:05il fallait le trouver.
46:06Enfin, je veux dire,
46:07il n'y a que lui qui est capable de faire ça.
46:09Mais quand on reprend son ancien conseiller,
46:12qui était Steve Bannon,
46:13si je ne me trompe pas,
46:14qui vient de sortir de prison,
46:15qu'est-ce qu'il disait, lui ?
46:16Il faut les ensevelir
46:18sous des tas de choses, même,
46:19qui sont hors du rire.
46:20Il faut leur faire perdre la tête
46:22et ne montrer que toi.
46:24Et c'est comme ça que tu marches.
46:26Donc, on est complètement là-dedans.
46:28Chaque jour, encore quelque chose
46:30de plus extraordinaire,
46:31de plus extravagant.
46:32Qu'on n'y comprenne rien,
46:33ça n'a aucune importance.
46:34Le principal, c'est que l'on te voit.
46:36Et c'est donc pour toi.
46:37C'est pour ça que c'est un sujet de visibilité.
46:39Vous me permettez une parfaite transition, Patricia,
46:42en se permettant aussi de mal parler
46:44à son adversaire.
46:45C'est le cas depuis le début de la campagne,
46:47mais encore plus ces derniers jours.
46:49Les deux candidats qui passent leur temps
46:50à s'invectiver, voire à s'insulter à distance.
46:53Cela a encore été le cas hier.
46:55On écoute Donald Trump et Kamala Harris.
46:57Kamala Harris a un cuit très bas.
46:59Elle ne sait même pas qu'elle ment.
47:01Je vous le dis,
47:02ce n'est pas ce que vous voulez comme président.
47:04Cela n'a rien à voir avec moi.
47:06Ce n'est pas ce que vous voulez.
47:08Elle a un cuit très bas.
47:09Elle est bête comme une pierre.
47:11Et vous ne pouvez pas avoir ça.
47:13Ce n'est pas possible.
47:14Nous aimons trop notre pays.
47:15Vous ne pouvez pas avoir ça.
47:20Il s'agit d'une personne de plus en plus instable,
47:24obsédée par la vengeance,
47:27rongée par les rancunes,
47:30et en fait, dans le pouvoir sans lutte.
47:32C'est établi.
47:34Kamala Harris et avant elle, Donald Trump.
47:37Patricia Alemonier, de la même façon que l'on disait
47:39que Kamala Harris passait son temps
47:41finalement à réagir aux actions
47:44ou aux mots de Donald Trump.
47:46Elle est rentrée un peu dans cette même stratégie
47:48de l'invective, de l'insulte,
47:50dans cette fin de campagne ?
47:51Elle a quand même gardé certains de ses thèmes privilégiés
47:54qui étaient l'avortement, les femmes,
47:56l'économie avec, en disant
47:58je vais continuer à vous aider,
47:59vous la petite classe moyenne avec des prêts, etc.
48:01Mais elle a ajouté à ces thèmes-là
48:04effectivement un peu plus d'invective
48:06pour faire en sorte que cette élection
48:08un peu se transforme malgré tout
48:10en un référendum contre ou pour Trump.
48:13Et là, c'est pour ça qu'elle a modifié un peu sa stratégie
48:16en gardant quand même ces thèmes privilégiés.
48:19Donc elle est montée en tempo,
48:20mais ce n'est pas dans son tempérament.
48:22Elle l'a modifié aussi en ne cherchant plus
48:25à séduire certains indécis,
48:27mais en essayant au contraire
48:28de convaincre sa base, les démocrates,
48:31qui disent vouloir voter pour elle
48:33en disant allez-y vraiment, votez vraiment pour moi.
48:35Moi je crois que les deux camps,
48:37l'Amérique est assez clivée.
48:39Il y a le camp pro-Trump
48:41et le camp quand même démocrate.
48:43Et les indécis, c'est rien,
48:44ce n'est même pas 4% aujourd'hui.
48:46Donc effectivement, chacun grappille,
48:48essaye de grappiller sur ses indécis.
48:50Qu'est-ce que cherche effectivement Kamala Harris ?
48:52C'est d'aller chercher effectivement
48:54les républicains blancs de la classe un peu supérieure
48:56qui pourraient être un peu déçus.
48:58Et qu'est-ce que fait Trump ?
48:59Il essaye d'aller chercher les arabos musulmans
49:02qui peuvent être choqués,
49:03ou les jeunes qui peuvent être choqués
49:04par le non-engagement de Kamala Harris
49:07sur la question proche orientale.
49:08Vous voyez, chacun cherche des...
49:09Mais ça va se jouer à quoi ?
49:10Vous savez que ça peut se jouer à une voix.
49:12Et pour, souvenez-vous, Gore,
49:14ça s'était joué à 500 et quelques voix en Floride.
49:17Rien du tout.
49:18Sachant qu'on rappelle qu'effectivement,
49:20ce n'est pas le vote populaire qui l'emporte,
49:22mais ce sont les fameux grands électeurs
49:24dans ces sept états-clés
49:26dont le vice-consigne ce soir.
49:27Où sont les deux candidats ?
49:29Malba, il y a un article dans votre hebdomadaire,
49:31Marianne, qui explique que les électeurs
49:33risquent surtout au final d'être frustrés,
49:35voire en colère, quel que soit le résultat.
49:36Pourquoi ?
49:37Oui, parce que justement,
49:38ils ne sont pas comme chacun vote,
49:41un petit peu en pensant se retrouver
49:43effectivement dans un candidat.
49:45Si par exemple, on parlait tout à l'heure
49:47de ce vote caché, peut-être,
49:48des femmes républicaines
49:50qui vont voter, sans le dire,
49:53pour Kamala Harris,
49:54elles sauront que Kamala Harris
49:56ne porte pas un projet
49:58qui s'apparente à la question des Républicains.
50:00Si vous faisiez référence justement,
50:03Patricia, aux électeurs arabo-musulmans
50:06qui sont déçus par une position,
50:09en tout cas, qu'ils ne considèrent pas
50:10assez pro-palestinienne de la part de Kamala Harris,
50:12eh bien, s'ils votent pour Donald Trump,
50:14il y a des chances pour que la position
50:16de Donald Trump sur le conflit,
50:17pareil, au Proche-Orient,
50:19ne soit pas celle qu'ils attendent.
50:21En fait, toutes ces fractures
50:24de la société américaine
50:25et la façon dont les deux y répondent,
50:27soit d'ailleurs...
50:28Chez Trump, j'allais dire,
50:30on sait un peu plus à quoi s'attendre.
50:31Chez Kamala Harris,
50:32il y a eu quand même un peu un attrape-tout,
50:34en tout cas, le parti démocrate
50:36est finalement si large
50:38entre son aile droite et son aile gauche
50:40aujourd'hui que c'est aussi très difficile
50:42de construire un programme autour de ça.
50:44Donc effectivement, la situation
50:46aux Etats-Unis et géopolitique mondiale
50:48risque fort de laisser
50:50beaucoup de monde déçu.
50:52– Patricia Lémonière, pour redire un mot
50:54de la façon dont Donald Trump est perçu
50:56aux Etats-Unis,
50:57il y a la caricature qu'on peut en faire en France
50:59ou la façon dont on le regarde,
51:01assez vulgaire ou parfois outrancier,
51:04eux regardent aussi le côté économique,
51:06ils pensent au chèque reçu pendant le Covid,
51:08notamment, ça a beaucoup compté ça.
51:10– Oui, alors, il y a deux façons,
51:12son électorat, il y a deux électorats de Trump.
51:14Il y a ceux qui voient en lui
51:16de Dieu pratiquement, un homme qui,
51:18ils disent, il fait toujours ce qu'il déclare.
51:22Alors donc, c'est le Messie en quelque sorte.
51:25Et puis, il y a un autre électorat,
51:27plus éduqué, plus riche j'ai envie de dire,
51:29qui lui est très intéressé
51:31par les mesures économiques,
51:33et en particulier d'Elon Musk,
51:35parce qu'effectivement, les impôts sur les entreprises
51:37par exemple, qui ont été remontés par Joe Biden…
51:39– Le milliardaire qui est l'un de ses plus fervents soutiens désormais.
51:41– Et bien les impôts pour les entreprises
51:43qui étaient remontés avec Joe Biden à 28%,
51:45je ne sais pas encore, et bien Trump a dit,
51:47moi je vais vous les mettre à 20%,
51:49et puis je vais mettre des droits de douane de partout.
51:51Donc, il y a toute une catégorie d'hommes d'affaires,
51:53et on le voit bien dans la Silicon Valley,
51:55et tous les gens de la tech, qui sont totalement favorables
51:57au retour de Trump et de Joss Bezos,
51:59par exemple pour ne c'était que lui,
52:01qui est le patron du Washington Post,
52:03grand journal américain, qui a bien évité
52:05de prendre parti en se disant…
52:07– Pour la première fois, le journal qui ne s'est pas prononcé
52:09pour l'ampleur de son candidat.
52:11– Pour la première fois, qui ne s'est pas prononcé
52:13en se disant, il a des chances d'être élu,
52:15et moi je dois compter avec mon business.
52:17Donc il a derrière lui quand même Wall Street,
52:19il a derrière lui les grands patrons de la tech,
52:21et il a derrière lui beaucoup de gens
52:23qui sur un plan économique sont intéressés par son profil.
52:25– Alors que Kamala Harris,
52:27elle a derrière elle énormément d'artistes,
52:29énormément de personnalités,
52:31Véronique Reyssoult,
52:33est-ce que cela compte ?
52:35On a vu Lebron James, le basketeur,
52:37par exemple, hier prendre position,
52:39appeler à voter pour elle.
52:41On l'entend beaucoup dire, mais finalement,
52:43tout ça ne compte pas, c'est un peu du folklore.
52:45– Jennifer Lopez aussi.
52:47Ça joue plutôt sur les jeunes,
52:49mais globalement, on a vu déjà Hillary Clinton
52:51avait eu le soutien de tous les artistes,
52:53ça n'avait pas forcément changé.
52:55Au début, ça a plutôt joué pour elle,
52:57et effectivement, sachant qu'elle n'était pas forcément
52:59si connue que ça, paradoxalement,
53:01ça a permis d'avoir
53:03un côté positif
53:05et d'être portée par la notoriété
53:07de ses soutiens.
53:09C'est plus ces soutiens-là
53:11qui peuvent totalement changer.
53:13Et pour vous répondre aussi
53:15sur la question que vous aviez
53:17sur ce que l'opinion…
53:19enfin voilà, est-ce que les gens vont être déçus ?
53:21On voit déjà, les uns et les autres
53:23sont en train de préparer la réalité
53:25de « ah oui, mais ça ne va pas, on a triché ».
53:27Mais des deux côtés, on voit que les militants
53:29sont en train de… – Du côté démocrate également,
53:31parce qu'on dit beaucoup pour Donald Trump.
53:33– Mais aussi du côté démocrate, on voit que d'abord,
53:35il y a une société qui est clivée,
53:37qui n'a jamais vu des polarisations.
53:39Ils ont tous peur et ils sont tous déjà
53:41en train de préparer la réalité de « attention,
53:43on est en train de tricher en face,
53:45chacun commençant à préparer
53:47quelques arguments ». Donc ça laisse
53:49apprésager que quel que soit celui
53:51qui va gagner, les discussions
53:53vont être compliquées.
53:55– J'ajouterais juste qu'il y a aussi
53:57une lassitude aux États-Unis
53:59par rapport à un désintérêt.
54:01C'est-à-dire que même le combat
54:03est paradoxalement très violent
54:05entre les deux, et en même temps,
54:07les deux figures n'emportent pas
54:09une adhésion totale dans leur camp.
54:11Donc c'est aussi des choix
54:13par défaut qui sont poussés
54:15à l'extrême et qui ne peuvent que laisser
54:17les gens déçus une fois que
54:19l'un ou l'autre aura été élu. – Aurore Malval,
54:21vous avez la parole, vous allez la garder
54:23pour nous dire ce qui est à la une de Marianne
54:25cette semaine, votre hebdomadaire.
54:27– Cette semaine, on va parler, on parle
54:29de la guerre, en tout cas, de ce livre
54:31« Les librairies », avec justement
54:33des questions de censure idéologiques
54:35un peu de chaque côté.