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00:00 (Générique)
00:05 20h21, France Info, Les Informés, Bérangère Monte.
00:10 Bonsoir à tous, Marine Le Pen et le Rassemblement National
00:13 peuvent-ils perdre la prochaine présidentielle ?
00:16 Question que pose Arnaud Benedetti,
00:19 rédacteur en chef de la revue Politique et Parlementaire
00:22 qui est autour de la table des Informés ce soir
00:23 et qui publie aux portes du pouvoir RN
00:26 l'inéluctable victoire chez Michel Laffont
00:28 alors que vous le savez, le RN caracole aussi
00:32 dans les sondages à six semaines des Européennes.
00:35 Raphaël Glucksmann, lui, sera dans un instant à la tribune
00:38 à Strasbourg pour son grand discours sur l'Europe,
00:41 24h avant celui d'Emmanuel Macron à la Sorbonne.
00:44 Quelle différence il y a entre l'Europe de place publique
00:47 et celle de renaissance ?
00:48 Et puis un grand ouf de soulagement pour l'Ukraine,
00:51 Joe Biden a signé cet après-midi le chèque de 61 milliards de dollars
00:56 voté par le Congrès américain.
00:58 Ce matériel militaire attendu à Kiev dans les toutes prochaines heures,
01:02 peut-il changer la donne ?
01:04 On se pose toutes ces questions avec nos Informés
01:06 qui sont ce soir François Reynard,
01:07 chroniqueur au Nouvelle Obs et auteur de la grande histoire de la Russie
01:11 aux éditions Flammarion,
01:12 Patrice Moyon, éditorialiste à Ouest France
01:16 et Cécilia Guébison, journaliste et vice-présidente
01:18 et directrice éditoriale du groupe de médias ETX.
01:22 Magellan, bonsoir et bienvenue à tous.
01:26 RN, l'inéluctable victoire, disons-le tout de suite Arnaud Benedetti,
01:31 le titre de votre livre affiche le point d'interrogation.
01:33 Il vaut mieux le préciser.
01:34 Mais dès l'introduction, j'ai remarqué moi que ce point d'interrogation sautait.
01:40 En clair, vous dites si la présidentielle avait lieu en 2024,
01:43 la victoire de Marine Le Pen relèverait non pas de l'hypothèse
01:45 ou de la probabilité, mais de la certitude.
01:47 Qu'est-ce qui vous rend si sûr ?
01:49 Si vous voulez, aujourd'hui, la seule force politique,
01:52 le seul courant politique réellement dynamique,
01:54 c'est le Rassemblement national.
01:56 Les sondages le disent, mais pas seulement les sondages.
01:59 Quand on regarde l'histoire électorale de ces 20 dernières années,
02:02 ce qui est frappant, quand on fait la comparaison
02:04 tout simplement entre 2002 et 2022,
02:06 c'est-à-dire l'élection où Jean-Marie Le Pen
02:09 atteint le second tour de l'élection présidentielle
02:12 et l'élection de 2022 où Marine Le Pen se qualifie
02:15 pour la deuxième fois au second tour,
02:17 on voit qu'il y a une progression, bien évidemment,
02:19 dans le cœur historique sociologique du Front national
02:22 devenu Rassemblement national,
02:23 c'est-à-dire les classes populaires.
02:25 Le Rassemblement national, c'est bien connu aujourd'hui,
02:28 est le premier parti ouvrier de France,
02:29 mais il y a une forte progression aussi dans les classes moyennes,
02:32 et notamment dans une catégorie des classes moyennes
02:34 qui constitue le cœur des classes moyennes,
02:36 ce qu'on appelle dans les CSP les professions intermédiaires.
02:39 Prenez un chiffre, en 2002,
02:41 le Rassemblement national, Jean-Marie Le Pen,
02:43 obtenait à peu près 12% dans cette catégorie socioprofessionnelle.
02:47 Sa fille, au second tour de l'élection présidentielle de 2022,
02:50 fait presque 50% dans cette catégorie socioprofessionnelle.
02:55 Donc il y a un renforcement, si vous voulez, très net,
02:57 déjà dans le socle sociologique.
02:58 Ensuite, il y a une dynamique territoriale.
03:01 Ce que l'on constate, c'est que le vote du Rassemblement national
03:04 progresse partout, territorialement,
03:06 et on l'a vu lors des dernières élections législatives
03:09 où ils ont pu envoyer près de 90 députés à l'Assemblée nationale,
03:14 et ce point est très important,
03:15 je pense que c'est un élément historique très important
03:17 dans notre vie politique,
03:18 c'est-à-dire le fait qu'il y ait un groupe Rassemblement national
03:21 qui rentre à l'Assemblée nationale,
03:23 qui se structure et qui participe à la banalisation
03:25 du Rassemblement national, voire à la parlementarisation.
03:27 - Sans mal avoir besoin d'une part de professionnel.
03:32 - Sans proportionnel, avec un mode de scrutin
03:34 dont on disait qu'il était couperé jusqu'à présent
03:37 pour le Front national et le Rassemblement national.
03:39 Et il y a un troisième point, si vous voulez,
03:40 c'est la dynamique, j'allais dire, dans l'électorat.
03:43 Quand on fait la comparaison entre l'électorat du Bloc central,
03:46 c'est-à-dire l'électorat, pour aller très vite,
03:48 l'électorat d'Emmanuel Macron.
03:49 C'est un électorat qui, générationnellement,
03:52 est un électorat plutôt de seniors.
03:54 Et la réalité, c'est que ce qui est très frappant
03:57 dans toutes les études qui ont pu être menées sur,
03:59 j'allais dire, le décryptage du vote du Rassemblement national,
04:02 ce qui est très frappant, c'est que l'électorat jeune
04:05 et l'électorat actif, c'est-à-dire l'électorat d'avenir,
04:07 en l'occurrence, est aujourd'hui, pour une grande partie,
04:11 acquis au vote Rassemblement national.
04:13 Donc ces données, j'allais dire sociologiques,
04:17 ces données générationnelles aujourd'hui,
04:20 elles sont objectives et elles montrent qu'en effet,
04:23 du côté du Rassemblement national, la dynamique est forte.
04:26 Et puis un dernier point, c'est la question de la diabolisation
04:30 et de la dédiabolisation.
04:31 Ce qui est frappant, c'est que quand on fait, par exemple,
04:33 des études sur des cohortes générationnelles,
04:35 on prend des gens qui avaient 20, 25 ans en 2002
04:41 et des gens qui ont aujourd'hui 20 ans de plus en 2022.
04:46 Et on voit que le vote pour le Front national en 2002,
04:50 dans cette catégorie de population,
04:52 les 20, 24 ans, était à peu près de 15%.
04:54 Il a considérablement augmenté 20 ans plus tard,
04:58 puisque les gens qui ne votaient qu'à 15%
05:01 dans cette catégorie générationnelle,
05:03 votent quasiment à 40% pour Marine Le Pen.
05:05 Et alors, il y a un point très important,
05:07 c'est qu'en plus, l'électorat rentrant,
05:09 les nouveaux entrants qui votent, sont des électeurs qui,
05:13 si vous voulez, n'ont pas été socialisés fortement
05:17 dans la diabolisation du Rassemblement national
05:19 et du Front national.
05:20 C'est-à-dire que, si vous voulez,
05:21 le phénomène de diabolisation se dissipe aussi
05:26 avec ces nouveaux entrants électoraux,
05:28 ces nouveaux électeurs.
05:30 Donc ces données, en effet, aujourd'hui,
05:32 à l'heure où l'on parle, évidemment,
05:33 ça peut changer d'ici là,
05:34 parce qu'il y a des tas de paramètres
05:35 que j'évoque dans l'ouvrage,
05:36 qui montrent qu'il y a bien évidemment
05:38 des incertitudes qui restent fortes.
05:40 Mais aujourd'hui, manifestement,
05:41 le rapport de force est du côté du Rassemblement national.
05:43 - Une des questions qui se posent,
05:45 c'est évidemment la différence entre 2022 et 2027.
05:49 Pourquoi ce qui bloquait ?
05:51 Parce que, mine de rien,
05:52 dans une présidentielle, au moment de franchir le pas,
05:55 certains lui prédisaient déjà pas loin d'une victoire en 2022.
05:58 Or, ça n'a pas été le cas.
06:00 On parle toujours de ce plafond de verre.
06:02 Je ne sais pas s'il faut complètement oublier cette expression,
06:04 si elle est à bannir.
06:05 Mais ce qui pouvait bloquer dans une présidentielle,
06:10 est-ce que pour vous, ça a complètement disparu ?
06:12 - Il y a deux éléments importants.
06:14 Le premier élément, c'est, qu'on le veuille ou non,
06:17 l'usure des partis de gouvernement.
06:18 L'usure des partis de gouvernement,
06:20 auxquels finalement, dont participe aussi le macronisme,
06:25 d'une certaine manière,
06:26 Emmanuel Macron et le parti présidentiel.
06:28 Ça, c'est un point important.
06:30 Et le deuxième élément, qui me semble en effet capital,
06:32 j'en ai déjà parlé, c'est,
06:34 il y a un événement quand même,
06:35 qui est un événement majeur en termes de rupture politique en 2022,
06:39 c'est qu'il y a l'entrée massive d'un groupe
06:42 du Rassemblement National à l'Assemblée Nationale.
06:44 Et la parlementarisation, qu'on le veuille ou non,
06:46 a travaillé à une forme de socialisation républicaine
06:50 du Rassemblement National.
06:51 Donc ça facilite inévitablement sa tâche.
06:53 Et puis, dernier point, c'est qu'il y a eu une évolution,
06:57 alors artificielle ou pas, ça c'est un autre débat,
07:01 de la sémantique, mais aussi du logiciel politique
07:04 du Rassemblement National.
07:05 Le Rassemblement National abandonne,
07:07 le Quantillier Front National d'ailleurs,
07:09 la sortie de l'euro dès 2017,
07:12 dès la fin 2017,
07:13 ils iront avec la ligne qui était la ligne Philippot.
07:15 Et on l'a vu évoluer, y compris même sur l'Ukraine,
07:18 récemment, où on a un Rassemblement National
07:20 qui essaye en tout cas de rentrer toujours un peu plus
07:23 dans les codes de ce que l'on peut appeler
07:25 une forme de politiquement correcte,
07:27 et qui facilite indéniablement aujourd'hui
07:29 la rupture du commandant sanitaire
07:31 qui empêchait son accès au pouvoir jusqu'à maintenant.
07:33 Avec le risque même de paraître changer d'avis,
07:36 et de donner l'image d'un parti plein de dissensions,
07:40 on va en parler, et les autres informés,
07:42 évidemment, je ne vous oublie pas.
07:44 20h10, d'abord le Fil Info, Stéphane Milam.
07:46 C'est une information France Info et Le Monde,
07:50 ce sont 2 millions de bouteilles de Perrier au moins,
07:53 qui ont été détruites à la suite d'une contamination bactérienne.
07:57 Cette filiale de Nestlé prend la mesure par précaution,
08:00 le préfet Dugard a mis en demeure Perrier
08:02 de suspendre sans délai l'exploitation
08:04 d'un de ses captages d'eau à Vergès,
08:06 c'est près de Nîmes.
08:07 Un jeune de 16 ans interpellé en Haute-Savoie,
08:09 soupçonné d'avoir préparé une action terroriste suicidaire
08:13 pour les Jeux Olympiques, quartier de la Défense.
08:15 Selon le parquet national antiterroriste,
08:17 il avait annoncé sur les réseaux sociaux
08:19 son intention de fabriquer une ceinture explosive,
08:22 et il voulait mourir en martyr.
08:24 En Espagne, Pedro Sánchez réfléchit à une éventuelle démission,
08:28 il suspend déjà toute activité publique.
08:31 Le Premier ministre espagnol apparaît fragilisé,
08:33 après l'ouverture d'une enquête pour corruption
08:36 et trafic d'influence qui vise son épouse.
08:38 Et puis, nos enfants ne sont pas des cobayes
08:42 pour les réseaux sociaux, réaction du commissaire européen
08:45 Thierry Breton.
08:45 TikTok Lite prend les devants et suspend ses récompenses
08:49 avant toute sanction de Bruxelles.
08:51 L'application chinoise est accusée de susciter l'addiction
08:54 devant les écrans en échange de ses cadeaux.
09:00 20h21, France Info, les informés, Bérangère Bonte.
09:05 On parle du Rassemblement National en haut des sondages
09:10 avec François Reynard, chroniqueur au Nouvelle-Aube,
09:12 Patrice Moyon, éditorialiste à Ouest-France,
09:14 Cécilia Gabizon, directrice éditoriale de ETX Magellan,
09:19 et Arnaud Benedetti, auteur de ce livre
09:22 "Aux portes du pouvoir, Rennes, l'inéluctable victoire".
09:25 On parlait de dissension, et pour vous faire réagir,
09:27 je voudrais qu'on écoute brièvement Marine Le Pen
09:30 il y a deux ans, Marine Jean-Dane Barnet,
09:32 là aujourd'hui, au sujet de l'OTAN.
09:34 La France peut être utile au règlement
09:37 des grands désordres du monde,
09:38 si et seulement si elle est indépendante.
09:42 C'est là un paradoxe que comprennent mal les mondialistes,
09:45 mais que nous autres nationaux,
09:46 nous savons être une vérité éternelle.
09:48 C'est l'une des raisons qui me feront quitter
09:51 le commandement intégré de l'OTAN.
09:52 Si la guerre est toujours en cours, non.
09:54 On ne change pas...
09:55 C'est plus au programme.
09:56 Non, mais le programme que nous avons toujours défendu,
10:01 qui consiste à dire,
10:02 la France doit quitter le commandement intégré de l'OTAN,
10:04 vous avez fait réintégrer le président Sarkozy.
10:06 Ne tenez pas compte de la guerre.
10:09 Or, aujourd'hui, il y a une guerre.
10:10 Moi, je pense qu'on ne change pas les traités
10:12 en période de guerre.
10:14 - Voilà, François Reynard, ce n'est pas le seul exemple,
10:16 mais pour faire suite à ce qu'on disait avant,
10:18 s'en est un à tout ?
10:19 - Eh bien, tout à fait,
10:20 et je voulais rebondir sur d'autres exemples,
10:21 puisque là, j'entends que M. Benedict
10:24 travaille en politologue,
10:26 mais moi, je vais essayer de raisonner en citoyen, en démocrate,
10:28 et un citoyen démocrate,
10:29 il s'intéresse d'abord aux élections qui viennent,
10:30 avant de penser à celles qui vont lui après,
10:32 donc les élections européennes,
10:33 et ces élections européennes,
10:34 qui contrairement à ce que pensent la majorité des gens,
10:36 sont très importantes,
10:37 puisque le RN, d'ailleurs, il a porté cette idée-là,
10:41 en mettant la faute à l'Europe,
10:42 c'est toujours la faute à l'Europe,
10:42 quoi qu'il se passe en France.
10:44 Eh bien, donc, ça veut dire que l'élection européenne est importante.
10:46 Et là, sur cette question-là,
10:47 comme vous le faisiez remarquer sur la question de l'OTAN,
10:49 le RN, il a changé tout le temps, en tout.
10:52 Ils étaient contre, effectivement, l'euro,
10:54 c'était sur l'euro, il faut quand même se souvenir
10:56 de ce qu'il disait Marine Le Pen avant 2017,
10:58 c'était la matrice de tous les maux,
11:02 la France allait devenir libre en revenant au franc, etc.
11:05 Et elle a rendu compte que la majorité des Français
11:07 qui avaient une intelligence économique
11:09 ont compris que ce serait une catastrophe,
11:10 parce qu'ils perdraient toutes leurs économies
11:12 si on venait au franc.
11:13 Donc, le RN est sans cesse sur des choses à revenir,
11:16 donc il n'y a aucune cohérence politique.
11:19 La retraite à 60 ans, c'est un autre exemple,
11:21 mais qui n'est pas dans l'Europe.
11:22 Mais sur la question européenne, là, aujourd'hui,
11:25 ils ont une thématique qui est l'écologie punitive.
11:27 C'est ce qu'ils répètent tout le temps,
11:28 ils essaient de mettre ça dans le débat.
11:30 C'est-à-dire les méchants géologiques veulent vous punir,
11:32 mais il y a deux ans, ils étaient contre
11:34 tous les produits phytosanitaires, le glyphosate, etc.
11:36 Ils étaient pour l'interdiction de tout ça.
11:38 Et maintenant, comme ils ont viré côté FNSEA,
11:40 ils sont pour, enfin, où est la cohérence de ce parti ?
11:42 Donc, voilà, Français réfléchissez,
11:44 est-ce que vous voulez donner les clés de la France
11:47 à un parti qui est capable de dire une chose et son contraire
11:49 à six mois d'intervalle ?
11:51 - C'est assez étonnant qu'effectivement,
11:53 dans d'autres partis, probablement que ça leur porte très préjudice,
11:55 c'est pas le cas ici.
11:56 - Non, mais c'est vrai que pour prolonger le paradoxe,
11:59 c'est qu'ils sont extrêmement populaires,
12:01 alors que c'est le parti le plus critique,
12:03 pour les élections européennes,
12:04 alors que c'est le parti le plus critique,
12:05 le plus changeant, le plus indéchiffrable sur l'Europe.
12:08 Donc, tu peux te dire, finalement, les gens, aujourd'hui,
12:11 portent Bardella haut dans les sondages
12:14 et ça parle pas d'Europe.
12:15 Mais néanmoins, c'est sur l'élection européenne.
12:17 - Ça dit quoi ? Ça dit le récepticisme de...
12:20 - Non, je pense que c'est...
12:21 - ... d'une part importante...
12:22 - Ça dit la désagrégation, la désagrégation...
12:24 - ... des Français.
12:25 - C'est toujours, finalement, la désagrégation des partis traditionnels,
12:27 de la social-démocratie, de gauche, de droite, la désagrégation.
12:31 Et en fait, parce que là, si on regarde le bloc de gauche
12:33 aux élections européennes, il est tout petit, petit, petit.
12:35 Et donc, ça dit la désagrégation.
12:37 Les jeunes se sont tournés vers les partis, quelque part,
12:39 extrême-gauche ou extrême-droite, Rassemblement National.
12:43 Donc en fait, ils ont réussi à capter un public
12:46 qui n'était pas content de l'existant.
12:49 Et sur l'Europe, qui est pourtant un enjeu effectivement majeur,
12:51 et je rejoins François-Renard d'insulte,
12:53 un enjeu majeur pour nos vies, en fait, on est prêts,
12:56 un certain nombre de Français sont prêts à confier les clés,
12:59 et c'est important, parce que ça fonctionne par bloc, l'Europe.
13:02 Donc les blocs sont importants.
13:03 Aujourd'hui, au Parlement européen, ça reste finalement
13:06 une division assez classique.
13:07 Des partis de droite et des partis de gauche socialistes,
13:10 on dirait social-démocrate, après le parti Renew,
13:12 et ensuite les partis populistes, dont fait partie le FN.
13:17 Donc c'est important, les grands équilibres au Parlement européen.
13:19 - Absolument.
13:20 - Donc en fait, là, on est en train de jouer pour finalement
13:22 des décisions qui vont influencer grandement nos vies,
13:25 avec un candidat qui a la proposition la moins lisible sur l'Europe.
13:31 Donc c'est vraiment paradoxal, et en fait, c'est un peu ce que disait
13:35 Arnaud Menetti, c'est qu'en fait, aujourd'hui, il a capté,
13:39 on l'assiste, il a capté en fait une part de besoin,
13:45 envie de renouveau, quel que soit ce qui est dit en fait.
13:48 Il y a une forme de sociologie, le RN, le RN n'est pas le FN,
13:53 n'est plus le FN, il y a une sociologie qui s'est quelque part
13:57 embourgeoisée aussi, rajeunie.
13:59 On parlait même des seniors, les seniors qui pendant très longtemps
14:02 ont été très hostiles au FN.
14:05 Aujourd'hui, on voit que ce plafond en fait, qui résistait quelque part,
14:10 est en train de s'effriter, et il y a, si j'en crois les derniers sondages,
14:14 26% de plus de 65 ans qui voteraient pour le RN.
14:18 Donc en fait, il y a quelque part un vote de, on pourrait dire encore,
14:23 de demande d'une forme de nouveauté.
14:25 - Alors, avant d'aller regarder comment ça se passe justement
14:27 au Parlement européen, Patrice Moillon, sur ce premier constat,
14:31 et sur ce paradoxe, quoi.
14:33 - D'abord, je pense qu'il faut resituer le vote ou la percée
14:36 du RN dans le mal-être qui traverse toutes les sociétés démocratiques
14:40 des pays développés, et la demande et la crise identitaire aussi
14:45 d'un certain nombre de pays, sinon on n'aurait pas cette percée
14:48 dans beaucoup de pays européens.
14:51 Une partie aussi des classes ouvrières et classes moyennes
14:55 qui se sentent oubliées, déclassées.
14:57 Donc il y a cette peur, et puis effectivement,
14:59 comme le disait Arnaud Benedetti tout à l'heure,
15:03 le fait que la diabolisation aujourd'hui ne fonctionne plus.
15:08 Donc les gens sont prêts, comme même l'image d'Emmanuel Macron,
15:11 celle de 2017, où il apparaissait un peu comme novateur,
15:15 a été brouillée. Les gens se disent "pourquoi pas essayer
15:18 le Rassemblement national".
15:20 - Mais je poursuis sur l'idée de "novateur", parce que je pense
15:22 qu'il y a une forme d'attrait pour quelque chose de "pas essayé encore"
15:25 ou "pas complètement essayé encore", alors qu'effectivement,
15:28 c'est une vision qui n'est pas...
15:31 C'est une forme de repli identitaire, en tout cas,
15:34 parce que les thèmes, finalement, même si on les entend
15:36 de manière indistincte, c'est quand même des thèmes d'identité.
15:40 Mais d'une identité. Et pour moi, une identité,
15:43 c'est une identité politique, c'est une identité vers l'avant.
15:47 Ce sont des valeurs et des projets.
15:49 Une identité, ce n'est pas statique, elle ne se trouve pas derrière nous.
15:52 Ce n'est pas ce qu'on a été, une identité.
15:54 Ce qu'on a été, ça nous construit.
15:56 La France, c'est un projet de citoyenneté.
15:59 L'Europe aussi, c'est une identité construite, politique.
16:02 Et là, on nous propose quelque part et on sent qu'il y a un attrait
16:05 pour une identité nostalgique de ce qu'on a été.
16:09 Quelque chose d'un peu rassurant.
16:11 - François Reynard, juste avant le final.
16:12 - Je voulais juste dire, sur les incohérences aussi,
16:14 il y a un exemple qui est très patent, qui est M. Bardella, par exemple.
16:18 Il attaque toujours les normes européennes.
16:20 Et tous les Français qui nous écoutent, ils voient l'Europe,
16:23 c'est que des normes, on doit faire la taille des bananes, etc.
16:25 - Ce n'est d'ailleurs pas les seuls au Rassemblement national.
16:28 - Voilà, on attaque les normes.
16:30 Et par ailleurs, il dit, et c'est scandaleux parce que nos marchands français,
16:34 nos commerçants français, nos producteurs ne peuvent pas vendre tous leurs biens
16:37 parce qu'il y a des pays qui font du protectionnisme déguisé.
16:39 Pourquoi il y a des normes en Europe ?
16:41 Personne ne se pose jamais cette question-là.
16:42 Pourquoi l'Europe fait des normes ?
16:43 Elle fait des normes pour que la concurrence soit non faussée.
16:45 Elle fait des normes pour qu'une banane ou pour qu'un pot de yaourt
16:49 ce soit le même pour un Danois et un Espagnol, etc.
16:52 Et donc, dire dans la même phrase, je suis contre les normes
16:56 et je suis pour que la concurrence soit normale, c'est totalement contradictoire.
17:00 - Mais voyez ce que vous dites là, François, c'est sans doute aussi l'échec des autres partis,
17:05 des partis pro-européens qui ne parviennent pas à faire entendre ça.
17:09 - On est bien d'accord. Il y a un problème de pédagogie sur l'Europe depuis le départ de l'Europe
17:13 qui est que quand il y a un ministre qui va à Bruxelles et qu'il y a quelque chose
17:16 qui ramène, qui est dans l'intérêt des Français, il dit, regardez, grâce à moi, on a gagné ça,
17:20 et quand il y a quelque chose qui est dans l'intérêt des Allemands et des Espagnols,
17:22 il dit, on a perdu. Non, mais ce n'est pas vrai.
17:24 L'Europe, on est un club, on est tous ensemble, on doit avoir un intérêt collectif européen.
17:29 - On va regarder dans un instant comment ça se passe au Parlement européen,
17:32 justement avec un rassemblement national qui est un parti isolé,
17:35 et on va essayer de comprendre pourquoi. D'abord, le Fil info, puisqu'il est 20h20.
17:38 Stéphane Milhomme.
17:40 - Les États-Unis ont envoyé à l'Ukraine des missiles longs que portait une annonce
17:43 ce soir du département d'État, quelques heures après la signature et la promesse
17:47 de Joe Biden de faire vite. Le chef de la Maison-Blanche a promulgué la loi d'aide
17:51 à l'Ukraine votée par le Congrès. Le Sénat, une enveloppe de 61 milliards de dollars
17:56 après des mois de tergiversation. Le coup est dur à encaisser.
18:00 Témoignage sur France Info d'un délégué CGT de Casino.
18:03 Le distributeur français, qui a changé de main le mois dernier,
18:06 prévoit maintenant de réduire ses effectifs de 1 300 à 3 200 postes.
18:10 Première présentation aujourd'hui. Le détail des mesures d'accompagnement sera connu début mai.
18:16 François et Pénélope Fillon s'interrogent pour saisir la Cour européenne des droits de l'homme.
18:22 Leur avocat le déclare sur France Info. La Cour de cassation confirme les trois condamnations
18:27 dans l'affaire du Pénélope Gates. Mais un nouveau procès doit avoir lieu pour réexaminer
18:31 cette fois les peines prononcées ainsi que certains dommages et intérêts.
18:35 Pour être champion de France dès ce soir, le PSG se mesure depuis une heure à Lorient.
18:40 Le score est déjà de 2 à 0. C'est la seconde mi-temps.
18:43 Les footballeurs parisiens doivent aussi attendre le résultat de Monaco-Lille et après 21h.
18:48 En compagnie ce soir de Patrice Moyon de Ouest France, François Reinhardt de Novalops,
19:02 Cécilia Gbison de TX Magellan et Arnaud Benedetti de la rue politique et parlementaire,
19:09 auteurs des "Aux portes du pouvoir", "RN", "L'inéluctable", "Victoire".
19:13 Alors au Parlement européen, il a beaucoup été souligné que Jordan Bardella avait écrit
19:19 très peu d'amendements, avait une présence peut-être pas exceptionnelle.
19:24 Ce qui est intéressant de comprendre, c'est pourquoi. Ils n'ont aucun poste clé.
19:29 Ils ont 18 eurodéputés, ils n'ont pas de poste clé, ils n'ont pas de vice-présidence
19:32 du Parlement lui-même, ni de présidence de commission.
19:35 On ne les voit pas beaucoup, c'est ce que nous dit Angélique Boin, qui est la correspondante
19:40 de Radio France à Bruxelles et qui avait fait cette longue enquête que vous pouvez retrouver
19:45 d'ailleurs sur internet. Et il y a une des raisons d'ailleurs, enfin la première raison sans doute,
19:51 c'est le cordon sanitaire mis en place par les partis traditionnels.
19:54 On va écouter Sandro Gosi, c'est un eurodéputé franco-italien qui siège avec le groupe Rignouf.
19:58 Quand on pense comme l'RN que l'état de droite ne soit pas une question vitale pour l'Union européenne,
20:04 quand on a des accords sur la liberté fondamentale, il n'y a pas la base pour faire un travail commun au Parlement.
20:09 Donc le cordon sanitaire existe et doit continuer à exister.
20:13 Alors il y a ce cordon sanitaire, mais il y a aussi une volonté assumée côté RN pour ne pas collaborer,
20:17 comme l'explique l'eurodéputé Rassemblement national, cette fois Gilles Le Breton.
20:22 Parce qu'on estime que l'Union européenne n'a pas assimilé dans certains domaines,
20:26 du coup on ne participe pas au compromis. Alors on est présent, on proteste,
20:32 mais au moment où s'opère le travail technique, on n'y participe pas puisqu'on est contre radicalement.
20:38 Alors ce cordon sanitaire ici en France, c'est quelque chose qui est méconnu et qu'on a du mal à comprendre sans doute,
20:47 parce que ça n'existe pas. Il y a eu des régions co-présidées ou co-gérées par le RN.
20:54 Il n'y a pas eu vraiment de régions co-gérées, me semble-t-il, de mémoire par le RN.
21:01 Il y a eu ce problème où une partie de la droite, de présidents de droite,
21:07 avait accepté les voix du RN. Il y avait peut-être eu en effet la région à l'époque Languedoc-Roussillon
21:12 où il y avait un accord de gouvernance.
21:15 Quand ça s'est présenté en tout cas.
21:17 Oui mais alors si vous voulez, je pense qu'il y a un autre élément qui est quand même, à mon avis, un élément capital.
21:21 Sur le Parlement européen, ce qu'il faut noter quand même dans l'histoire électorale du RN et du RN,
21:26 c'est que les élections européennes ont toujours été des élections plutôt favorables au RN.
21:30 Je rappelle que la première percée historique du RN, c'est 1984,
21:35 où le RN de Jean-Marie Le Pen tutoie les 10%,
21:40 ce qui constitue déjà un choc politique très important dans la vie politique française.
21:45 Mais après, je pense que si vous voulez, il y a un autre sujet qui est à mon avis essentiel
21:49 pour comprendre cette percée du RN, c'est le rapport à la confiance et à la défiance.
21:56 Il y a un politiste qui s'appelle Luc Rouband qui explique très bien ce qui est devenu aujourd'hui
22:00 la matrice essentielle de la relation des Français aux institutions.
22:04 Et j'allais dire à l'avenir même, c'est la défiance.
22:07 C'est la défiance.
22:08 Fondamentalement, aujourd'hui, vous avez une grande majorité des Français qui considèrent,
22:12 lorsqu'on leur pose la question, est-ce que vos enfants auront une vie meilleure que vous ?
22:17 Ils ne répondent plus positivement à cette question.
22:20 Ça veut dire que finalement, l'instrument qui est l'instrument de promotion sociale,
22:24 de mobilité sociale que constituait la République ne fonctionne plus.
22:28 Donc cette défiance, elle explique aussi fortement la croissance et la poussée du RN
22:34 et même du Front National dans les années 80 et 90.
22:37 Et quant à la question du cordon sanitaire au Parlement européen, certes,
22:41 mais si vous voulez, le problème c'est que ça n'a pas d'impact sur l'électorat.
22:45 C'est-à-dire qu'en fait, globalement, on le voit bien, l'élection européenne, on peut le regretter,
22:50 mais il faut le constater, elle ne se noue jamais autour d'enjeux européens.
22:55 Et ce sont toujours des enjeux qui sont des enjeux que je qualifierais de domestiques ou nationaux
23:00 qui vont orienter le vote des électeurs.
23:03 Et le risque, très souvent, c'est de voir un vote qui va tout simplement exprimer une sanction
23:07 pour le pouvoir en place.
23:08 C'est ce qui, aujourd'hui, en effet, menace Emmanuel Macron,
23:11 mais ce qui a déjà menacé d'autres pouvoirs par le passé.
23:15 – Je rebrisse ce que disait mon voisin sur le sentiment de déclassement,
23:18 le sentiment que ça ne va plus mal, etc.
23:20 Il y a une vérité, c'est que la plupart des Français se rendent compte
23:22 qu'ils sont dans un pays qui est moins puissant qu'il n'était.
23:25 Ça, c'est une évidence historique.
23:26 La France, c'était en 1914, il y avait 5 ou 6 puissances
23:30 qui gouvernaient le monde entier avec les empires coloniaux.
23:32 Évidemment, on n'est plus là du tout.
23:34 Eh bien, la plupart des gens pensent cette espèce de chimère absurde
23:38 qui est "moi, je vais me remettre au centre de la table et je vais dire
23:41 avec moi, la France va redevenir la France"
23:43 et ils pensent que ça va devenir une grande puissance.
23:45 Mais en 1914, les Chinois, il n'y avait pas un milliard de Chinois,
23:47 il n'y avait pas un milliard d'Indiens, etc.
23:49 Donc je pense que, paradoxalement, ce sentiment,
23:51 l'idée que la France est plus petite qu'elle n'était jadis,
23:54 ça doit nous pousser dans le fait de bâtir une Europe plus forte
23:57 parce que c'est comme ça qu'on peut se protéger dans le monde d'aujourd'hui.
24:00 – Si je peux me permettre, il y a une petite contradiction de mon point de vue
24:03 entre, quand on dit "les jeunes électeurs", on le disait tout à l'heure,
24:07 "les jeunes électeurs n'ont pas tout l'historique, donc la diabolisation,
24:09 tout ça, ça ne leur parle pas", puis tout d'un coup là, vous nous dites
24:12 "mais non, mais en fait, ils ont le souvenir de cette grande France".
24:14 – Parce que c'est ce que leur vend de manière chimérique
24:16 le Renseignement national, Eric Zemmour qui vend ça,
24:19 qui vend "avec moi, si vous voulez, comme effectivement les gens
24:22 ont le sentiment que demain ce sera plus mal qu'aujourd'hui,
24:25 ce sera pire qu'aujourd'hui, rendez-moi la France de mon enfance
24:27 ou celle fantasmée de l'enfance de mes parents".
24:29 Mais ça, ça n'existe pas dans l'histoire.
24:31 – Alors il y a cet aspect qui joue en effet, c'est-à-dire la nostalgie
24:35 d'une France grande puissance qui est devenue une puissance moyenne
24:39 d'ailleurs depuis les années Giscard, Giscard disait que la France
24:41 était une puissance moyenne à l'époque.
24:43 Mais je pense que ce n'est pas ça qui est la motivation principale
24:46 aujourd'hui du vote, quand les gens ont une vision
24:49 plutôt pessimiste de l'avenir, c'est de leur situation sociale
24:52 dont ils parlent, de leur situation personnelle,
24:55 de la situation de leurs enfants, c'est donc en effet le sentiment
24:59 d'une forme de déclassement, voire de dépossession,
25:02 qui aujourd'hui va vraisemblablement motiver leur vote
25:05 et qui fait qu'une grande partie vote aujourd'hui pour le Rassemblement National.
25:09 – Cécile Agamizian, oui ?
25:11 – Oui, c'est vrai que toujours sur le vote Front National,
25:14 là on voyait par exemple que les vieux immigrés, on va dire ça comme ça,
25:18 un certain nombre en fait annoncent qu'ils voteront aussi Front National
25:21 parce qu'ils étaient très préoccupés par des questions de sécurité.
25:24 Ce que je veux dire c'est que par plein de chemins,
25:26 je ne généralise pas du tout le vote des…
25:28 mais par plein de chemins qui ont un rapport avec son histoire personnelle,
25:33 des peurs, peur du déclassement, peur aux réalités du déclassement,
25:37 sentiment d'être méprisé par les élites, mais font partie maintenant des élites.
25:42 Il y avait une étude qui était super intéressante qui montrait
25:45 qu'en fait ce sentiment arrive déjà avec l'école.
25:47 En fait à l'école, le conseil de classe etc. où on parle de tes enfants,
25:50 la façon dont on traite l'orientation, l'espèce de non-compréhension
25:52 de comment les enfants sont orientés, les gens font un peu l'expérience,
25:55 en tout cas le vivent aujourd'hui, comme une expérience de mépris
25:58 et on écarte du chemin de la réussite au profit de certains qui sont l'élite
26:03 et qui poursuivent ce truc-là.
26:04 Et là en fait le Front National, il joue toujours dans sa cour d'outsider
26:07 puisqu'il ne fait pas partie de cette élite-là, même s'ils sont bourgeoises,
26:12 et donc il est quelque part en perception, en tout cas on peut l'imaginer,
26:15 plus proche de la façon dont certaines personnes se vivent
26:19 dans ce déclassement, ce sentiment de ne pas être considéré,
26:23 et des craintes pour l'avenir, des craintes de sécurité.
26:25 Donc il y a un mélange de crainte réelle, de crainte sur son destin personnel,
26:28 de ressenti, mais par contre ce qui est intéressant,
26:32 c'est que ça ne se place pas sur un programme,
26:34 ça se place sur un petit sentiment de proximité plutôt,
26:39 avec des gens qui pourraient mieux comprendre les gens qui se sentent déclassés,
26:43 et non pas sur le programme que propose le Rassemblement National.
26:47 Oui, et puis je pense qu'il y a eu l'abandon aussi des classes populaires par la gauche,
26:54 je pense que le succès du Rassemblement National,
26:57 il s'explique aussi par l'abandon des questions sociales,
27:00 notamment par le Parti Socialiste à un moment.
27:02 Et qu'on ne retrouve pas d'ailleurs pour l'instant dans les intentions de vote
27:06 de Raphaël Glucksmann, qui lui aussi va chercher sans doute beaucoup de déçus,
27:10 mais pas forcément dans les classes populaires.
27:12 Allez, on va refermer ce dossier Rassemblement National,
27:15 on va passer dans un instant d'un autre candidat,
27:18 d'une autre tête de liste qui est Raphaël Glucksmann,
27:20 qui s'exprime dans quelques instants à Strasbourg,
27:24 et qui va parler d'Europe.
27:25 D'abord le Point sur l'Info, puisqu'il est 20h30.
27:28 Et bonsoir Louise Buyns.
27:35 Bonsoir Bérangère, bonsoir à tous.
27:37 Des traces fécales et de germes sont à l'origine de la contamination de l'eau
27:42 dans l'un des puits de Nestlé situé dans le Gard,
27:44 c'est une information de France Info et du journal Le Monde.
27:47 Au moins 2 millions de bouteilles de Perrier ont été détruites.
27:51 Plus tôt aujourd'hui, l'entreprise a annoncé qu'elle suspendait sa production
27:55 via le puits en question et qu'elle détruisait par précaution plusieurs lots de bouteilles.
28:00 Le coup prêt est tombé pour Duralex, la verrerie française emblématique,
28:04 notamment dans les cantines scolaires, est placée en redressement judiciaire.
28:07 Ses 230 salariés attendent une nouvelle audience prévue le 5 juin.
28:11 D'ici là, la justice espère trouver un potentiel repreneur.
28:15 TikTok a cédé à la pression des Européens.
28:18 TikTok Lite qui promet des récompenses quand on passe du temps à regarder des vidéos
28:23 suspend cette fonctionnalité au sein de l'Union Européenne
28:26 qui accuse la plateforme de susciter l'addiction.
28:29 Le Hezbollah n'a pas encore réagi ce soir,
28:31 mais l'armée israélienne annonce mener une action offensive dans le sud du Liban.
28:36 Elle assure avoir visé 40 cibles du mouvement islamiste libanais.
28:41 En parallèle, le gouvernement israélien dit avancer dans les préparatifs de son opération militaire
28:46 prévue sur Rafah, dans le sud de la bande de Gaza,
28:50 là où 1,5 million de civils sont réfugiés.
28:53 Les Ukrainiens poussent un ouf de soulagement.
28:56 Le président américain Joe Biden a signé le chèque de 61 milliards de dollars à destination de Kiev.
29:02 Les Etats-Unis ont déjà envoyé des missiles longue portée pour aider l'armée ukrainienne à freiner l'avancée russe.
29:08 En compagnie ce soir d'Arnaud Benedetti, rédacteur en chef de la revue politique et parlementaire,
29:21 Patrice Moyon est là, éditorialiste à Ouest France,
29:24 Cécilia Gabizon, directrice éditoriale de l'agence de médias ETX Magellan,
29:29 et François Reinhardt, chroniqueur au Nouvelle Obs.
29:31 Alors Raphaël Glucksmann, ça a pris un peu de retard pour tout vous dire,
29:35 ce meeting à Strasbourg de la liste PS Place Publique pour parler d'Europe.
29:40 L'idée c'était de présenter, et cessa de présenter sa vision pour l'Union Européenne.
29:45 On nous dit plan Europe 2030, trois axes, défense, écologie, solidarité.
29:50 Glucksmann qui a fait 6% en 2019 et qui est aujourd'hui crédité de 12 à 14%,
29:56 qui semble bénéficier du vote utile à gauche et de grignoter lui aussi des déçus, un peu partout,
30:06 côté Mélenchon et côté macroniste.
30:08 - Il faut regarder le social-démocrate qui est sur le plateau.
30:11 - Je l'avais identifié.
30:13 - Oui, tout à fait, bien sûr. En tout cas je trouve que, de mon point de vue social-démocrate,
30:18 Raphaël Glucksmann a l'avantage de porter haut le drapeau européen,
30:23 parce qu'il y a cette fierté-là. Il y a plein de gens qui ont l'Europe honteuse,
30:27 il n'y a aucune raison, moi je suis très fier qu'il y ait quelqu'un qui défende l'Europe, etc.
30:31 Mais alors on dira, Macron a fait ça aussi, c'est ce qui était la carte de la liste.
30:34 - Et il risque de faire la même chose demain.
30:36 - Et il fera la même chose demain, mais quand même, Glucksmann y ajoute deux choses,
30:40 qui est une dimension écologique, alors que Macron il l'a portée hier,
30:45 et puis il l'a abandonnée au fil des temps, et puis une dimension sociale,
30:48 c'est-à-dire qu'il est favorable, il est moins libéral que Macron,
30:51 il est favorable à un protectionnisme européen, Glucksmann,
30:54 il est favorable à des taxations des riches, etc., alors que Macron c'est les impôts, c'est mal.
30:58 Donc il y a quand même des différences à ce niveau-là.
31:00 - Ça c'est la particularité de Raphaël Glucksmann lui-même, est-ce qu'on est d'accord pour dire ça ?
31:04 Et ce n'est pas, ceux qui imaginent déjà une suite pour le Parti Socialiste,
31:08 notamment au niveau national, se trompent sans doute.
31:10 Il y a quelque chose de très propre au personnage à Raphaël Glucksmann, Arnaud Bénédict.
31:15 - Il y a une tectonique quand même qui est favorable, c'est-à-dire que vous l'avez très justement dit,
31:19 c'est qu'on voit qu'il y a une partie de ceux qui considèrent que la radicalisation,
31:24 notamment d'une partie de la gauche, aujourd'hui mène à une impasse,
31:28 et on peut considérer qu'il peut ramener dans le giron du Parti Socialiste
31:32 un certain nombre de déçus du Mélenchonisme et même de la NUPS,
31:36 et puis il y a ceux qui considèrent que, si vous voulez, la triangulation à droite d'Emmanuel Macron,
31:43 ceux qui ont voté notamment avec enthousiasme parfois en 2017 à gauche pour Emmanuel Macron,
31:48 ne se retrouvent plus dans cette offre politique.
31:50 Et donc là, il y a une fenêtre, en effet, j'allais dire de tir politique qui est favorable pour Glucksmann.
31:55 Après, la reconstruction de la gauche, c'est un autre sujet, ça sera certainement beaucoup plus compliqué.
32:01 Mais en tout cas, le pari que font en tout cas les responsables du Parti Socialiste,
32:06 c'est de se servir de cette élection européenne pour finalement reprendre le leadership aussi sur la gauche.
32:10 - Cécile Agamison, vous parliez de l'électorat populaire,
32:13 et les sondages là, dans le détail, montrent qu'ils ne sont pas du tout en train de reconquérir l'électorat populaire,
32:19 mais des cadres, professions intermédiaires...
32:22 - Oui, là, on sent en fait qu'il occupe un espace qui est un espace de la social-démocratie,
32:27 clairement anti-russe, anti-Poutine en tout cas, de la social-démocratie,
32:32 anti-Poutine très clair là-dessus, des positions très claires,
32:34 des pro-européennes, écologistes, et en fait c'est un espace qui existe au Parlement européen.
32:40 Donc lui, c'est le candidat qui quelque part se situe dans un espace européen qu'on connaît,
32:45 c'est les forces de gauche social-démocrate qui reprend.
32:49 Ce qui est intéressant là, chez Glucksmann, moi je ne crois pas qu'il récupère des déçus de la NUPS, je ne pense pas.
32:54 - Ah bah les chiffres le montrent, les électeurs de Mélenchon, oui.
32:58 - Ah d'accord.
32:59 - Les déçus de la Macronie et les déçus de la Mélenchonien.
33:02 - C'est le pari qui est fait en tout cas.
33:03 - D'accord, parce que ça me donne l'impression que Glucksmann c'est plutôt les anciens socialistes qui s'étaient,
33:08 alors peut-être qu'ils ont fait entre temps un petit tour, voilà.
33:10 - Exactement.
33:11 - Les anciens socialistes qui étaient peut-être partis chez Mélenchon et puis chez Macron,
33:15 sont en train de retrouver une forme de parti socialiste qui avait existé avant, à travers Glucksmann,
33:21 avec la particularité, et lui je pense que, on va voir comment ça marche maintenant,
33:26 et peut-être sur la durée, sur la question, vraiment, l'engagement européen, là sur l'Ukraine,
33:31 en l'occurrence l'engagement manifesté et sur la durée, et puis l'engagement sur l'écologie,
33:37 parce qu'il y avait un problème de crédibilité de nos leaders sur l'écologie.
33:40 Or, c'est un sujet central et c'est un sujet européen,
33:45 parce que la plupart des mesures qui organisent la transition environnementale sont européennes,
33:50 et ne peuvent être faites qu'à l'échelle du monde, et donc à l'échelle européenne.
33:54 Donc, il est, et là il a une légitimité que n'ont pas, dans les partis traditionnels,
33:59 les autres leaders sur l'écologie, en tout cas, ils commencent à avoir une certaine légitimité.
34:03 Donc, c'est intéressant de voir comment ça va.
34:05 C'est d'ailleurs un des trois accents qui sont annoncés pour le discours de ce soir.
34:08 Mais, est-ce que quelqu'un ici, je me tourne à vous Patrice Moyon, pour compléter le tour de table,
34:13 mais les autres aussi, quelle différence, fondamentalement, y a-t-il entre l'Europe de Glucksmann
34:17 et celle de Macron et donc de Valérie Ayé ?
34:20 Et je vous dis ça, moi j'ai posé la question tout à l'heure à Olivier Faure, patron du Parti Socialiste,
34:24 qui était l'invité de France Info à 18h20, qui a eu toutes les peines du monde, honnêtement, à répondre.
34:30 – Bah écoutez, ce qui est intéressant dans la confrontation, dans des programmes entre Raphaël Glucksmann
34:35 et par exemple ceux portés par Renaud, donc Emmanuel Macron,
34:40 c'est qu'il y a la possibilité de construire des compromis,
34:45 autour d'un certain nombre de questions, sur l'Ukraine,
34:48 même sur les questions d'environnement,
34:51 et puis après il y a des divergences, par exemple sur la fiscalité, sur les traités commerciaux,
34:57 mais pourquoi ? Parce que qu'est-ce qui se passe au sein du Parlement européen ?
35:00 Il y a en permanence la construction de compromis,
35:03 et quand on parlait tout à l'heure du Rassemblement National,
35:05 le Rassemblement National n'est pas du tout dans cette logique de construire des compromis.
35:09 – Il revendique même de ne pas le faire, c'est la culture politique française.
35:14 – Donc Raphaël Glucksmann, il crée une dynamique autour de son nom,
35:19 il va relancer la campagne des Européennes, je trouve ça très intéressant.
35:22 – François Reynard.
35:23 – Et puis l'autre chose qu'il faut voir, vous cherchez à avoir les oppositions avec la liste de Renaud…
35:27 – Je me mets à la place des gens qui nous écoutent, et qui se disent "tiens, pourquoi je veux être pour l'un ou l'autre ?"
35:31 – Non, je comprends très bien, mais on peut voir aussi de l'autre côté,
35:34 parce que Glucksmann parie sur le fait de recréer un clivage droite-gauche,
35:37 il essaie de repousser Renaud du côté de la droite,
35:39 en disant, alors là on peut se poser la question,
35:41 mais de l'autre côté, est-ce qu'il y a une alliance qui est possible ou pas ?
35:44 S'il réussit un passage électoral et qu'il veut aller aux élections suivantes,
35:48 et bien là je pense qu'avec Mélenchon, il est clair qu'il y a un clivage qui est infranchissable
35:53 entre Glucksmann et Mélenchon, Mélenchon passe son temps à insulter Glucksmann,
35:56 tous les réseaux de LFI balancent des choses sur…
35:59 Vous savez, Glucksmann, il était le conseiller d'un président georgien,
36:02 qui s'appelle M. Saakashvili, qui aujourd'hui est mis en prison par un gouvernement prorusse en Georgie,
36:09 et Mélenchon dit que Glucksmann a servi un dictateur,
36:13 qu'un homme qui voulait que la France soit alliée avec Chavez
36:16 ose accuser les gens de servir des dictateurs,
36:18 qu'un homme qui défendait Poutine, c'est le cas de M. Mélenchon,
36:20 donc là c'est…
36:21 Vous voyez, le rafale Glucksmann lui-même, c'est loin, c'est tout ce qu'on veut,
36:28 mais on ne peut pas avoir dit du RN qu'il a changé,
36:30 et puis ne pas signer son message.
36:31 Non, non, mais ça, sauf que le rafale Glucksmann assume le fait d'avoir défendu M. Saakashvili,
36:35 qui était quelqu'un qui se battait contre les prorusses,
36:37 s'il est en prison aujourd'hui, c'est qu'il est en prison par les hommes de Poutine.
36:40 Et l'autre chose, c'est qu'à mon avis, à gauche,
36:44 il y a quelqu'un d'autre à qui on oppose souvent le rafale Glucksmann,
36:46 qui est François Ruffin,
36:48 et je pense que, parce qu'il y a le côté, l'homme de la Somme,
36:51 qui a les pieds dans la terre, qui comprend le peuple, etc.,
36:53 qui va au bistrot dans la Somme, et tout ça,
36:55 contre l'intello qui défend les Ouïghours, et tout ça,
36:58 moi je pense que les deux, ça, ce serait un ticket très intéressant.
37:01 Enfin, moi, vu de gauche, en tout cas pour moi,
37:03 une union de la gauche entre Ruffin et Glucksmann,
37:05 je pense qu'elle a un haut potentiel.
37:07 – Vous souvenez de cet échange épistolaire entre les deux, Ruffin lui avait dit "parlons-nous", etc.
37:11 – Ils devraient se parler.
37:13 – Est-ce qu'il y a eu une suite à ça, non ?
37:15 – Pas à ma connaissance, mais le vrai sujet pour Glucksmann,
37:18 et puis pour le Parti Socialiste, on l'a évoqué tout à l'heure,
37:20 vous l'avez dit très justement, c'est que la gauche ne peut pas gagner
37:23 si elle n'a pas les classes populaires.
37:24 C'est ce que disait d'ailleurs François Mitterrand,
37:26 et c'est comme ça qu'il gagne d'ailleurs en 81,
37:28 c'est que les électorats populaires votent majoritairement pour François Mitterrand.
37:32 – François Hollande ne les a pas forcément non plus.
37:34 – François Hollande ne les avait peut-être pas,
37:37 si vous voulez ça s'est encore étiolé depuis 2012,
37:40 c'est-à-dire que là elles sont véritablement parties,
37:42 elles ne se retrouvent plus à gauche,
37:44 et la gauche a toujours, c'est ce que rappelait encore une fois Mitterrand,
37:46 la gauche a toujours défendu les classes populaires,
37:48 il a toujours défendu les ouvriers, il a toujours défendu,
37:50 elle a toujours défendu les travailleurs.
37:52 Là manifestement, si vous voulez, Glucksmann s'adresse quand même à une sociologie,
37:56 oui, qui s'intéresse aux problèmes internationaux,
37:57 qui sont tout à fait importants, personne ne le nie,
37:59 mais qui ne sont pas forcément la préoccupation des gens
38:02 qui aujourd'hui pourraient voter pour la gauche,
38:05 mais qui ne se retrouvent pas forcément dans son discours.
38:07 – Surtout en fait, il est sur des sujets complexes,
38:11 et c'est normal parce que toute la situation est complexe,
38:15 qu'est-ce que je veux dire par là ?
38:16 Taxer les super-profits, ça on pourrait dire,
38:18 c'est un slogan assez simple à comprendre,
38:20 ça peut faire mouche chez un certain nombre de partisans de la gauche,
38:23 mais tout le reste du discours de Glucksmann, il est complexe,
38:27 il est sur l'écologie, il est sur quelque part la préférence nationale
38:31 en termes d'écologie, sur le fait de passer d'une politique de règles
38:36 à une politique d'incitation à acheter ou à transitionner européens,
38:40 c'est des sujets complexes, donc c'est super difficile,
38:43 c'est intéressant, mais c'est super difficile de rallier large
38:46 sur ces questions de comment est-ce qu'on va organiser au niveau européen,
38:49 parce que c'est là que ça se passe,
38:51 toutes les questions de transition environnementale.
38:54 Or, lui il essaye de faire la transition environnementale
38:57 avec la protection sociale, c'est la fameuse équation qu'on entend
39:00 et que la gauche cherche, et que même les écologistes cherchent,
39:03 qui est comment est-ce qu'on arrive à faire cette jonction.
39:05 En 15 secondes, est-ce qu'il va continuer à progresser ?
39:07 Est-ce que ce fameux match, si on peut dire, avec Valérie Ayé,
39:11 est-ce qu'il va passer devant ?
39:13 C'est la crainte en tout cas de la liste de la majorité,
39:15 c'est d'être tutoyé par la liste de Glucksmann, on verra bien,
39:19 il y a souvent des surprises, vous savez dans les élections européennes,
39:21 et la cristallisation parfois se fait au dernier moment.
39:24 Souvenez-vous, les écologistes en 2019 étaient donnés à 8,
39:27 et ils finissent je crois à 14 au soir du scrutin.
39:31 Allez, file info, Stéphane Milhomme, 20h40 ED, on parle de l'Ukraine après.
39:36 Les Etats-Unis ont envoyé à l'Ukraine des missiles longs portés ce mois-ci,
39:41 et avant même l'adoption d'une nouvelle aide à l'Ukraine.
39:44 Par le congrès américain, annoncé ce soir du département d'Etat,
39:48 quelques heures après la signature de Joe Biden,
39:51 il promulgue la loi votée par le congrès permettant de débloquer 61 milliards de dollars à destination de Kiev.
39:57 A Grande-Synthe, les obsèques de Philippe Koopman se sont déroulés cet après-midi,
40:01 une semaine après avoir été tabassé.
40:03 Un troisième mineur est mis en examen pour meurtre avec guet-apens.
40:07 Il avait été interpellé lundi après avoir été lui aussi agressé le week-end dernier.
40:12 C'est le cousin de l'un des deux autres suspects.
40:15 Plus de trois semaines après l'agression de Samara devant son collège à Montpellier,
40:19 deux autres mineurs sont mis en examen pour tentative de meurtre.
40:22 Cela porte à cinq le nombre de jeunes suspects poursuivis dans le dossier.
40:26 Selon France Bleu Héros, Samara sera entendue par un juge avant l'été.
40:29 En attendant, cette collégienne suit des cours par correspondance.
40:33 Et puis, Rafael Nadal pourra-t-il jouer fin mai à Roland-Garros ?
40:36 La star espagnole du tennis tente à 38 ans de revenir sur le devant de la scène,
40:41 mais il doit avancer à pas de loup.
40:43 Sans constat, je jouerai à Paris si je me sens suffisamment prêt.
40:47 Il joue déjà demain au Masters 1000 de Madrid.
40:50 Ce soir, c'est en grande conversation d'ailleurs François Reynard du Nouvelle-Hobbes,
41:03 Patrice Moyant de West France, Cécilia Gabizon de TX Magellan et Arnaud Benedetti de la Revue politique et parlementaire.
41:09 Un grand ouf de soulagement donc en Ukraine.
41:12 Joe Biden a formellement signé le chèque de 61 milliards de dollars cet après-midi pour l'Ukraine,
41:18 voté par le Congrès ce week-end.
41:21 Je m'assure que la livraison commence immédiatement.
41:26 Dans les prochaines heures, littéralement quelques heures,
41:29 nous allons commencer à envoyer à l'Ukraine des munitions de défense aérienne,
41:32 de l'artillerie, des systèmes de missiles et des véhicules blindés.
41:36 Vous savez, ce volet d'aide est littéralement un investissement,
41:41 non seulement dans la sécurité de l'Ukraine,
41:43 mais aussi dans la sécurité de l'Europe et dans notre propre sécurité.
41:47 Voilà, Joe Biden dit dans les prochaines heures,
41:50 on apprend que les États-Unis ont d'ores et déjà envoyé à l'Ukraine des missiles long porté.
41:54 C'était prêt, c'est ça, Patrice Moyant ?
42:00 Oui, ils attendaient tout simplement le feu vert.
42:05 Et cette aide, il faut la considérer comme vitale pour l'Ukraine aujourd'hui,
42:09 parce qu'aujourd'hui, on était à un point de rupture.
42:14 C'est vraiment le mot qu'il faut employer,
42:16 un risque de déferlement de la Russie sur l'Ukraine,
42:20 parce que les troupes ukrainiennes sont épuisées.
42:22 Il faut voir dans quelles conditions ils ont passé l'hiver.
42:24 Les soldats n'ont pas été relevés parfois sur le front.
42:27 Il n'y a pas assez de munitions.
42:29 Et les Russes poussent leur avantage.
42:32 Ils visent les infrastructures ukrainiennes.
42:35 Donc cette aide occidentale va permettre déjà à l'Ukraine de tenir,
42:40 avant même de pouvoir penser à une offensive ou une contre-offensive.
42:44 Et on va évidemment écouter le merci, qui en dit long,
42:48 forcément de Volodymyr Zelensky, le président ukrainien.
42:51 Aujourd'hui, nous avons reçu la décision que nous attendions,
42:54 le soutien américain pour lequel nous nous sommes tant battus.
42:57 Il s'agit d'un ensemble de mesures très importantes
42:59 qui seront ressenties par nos soldats sur la ligne de front,
43:02 ainsi que par nos villes et villages qui souffrent de la terreur russe.
43:05 C'est une solution qui permettra de sauver des vies.
43:07 - Alors, c'est une solution qui permettra de sauver des vies.
43:10 Une des questions aussi, c'est de savoir si ça n'arrive pas un peu tard.
43:13 Et si les six mois de doute, de tergiversation des Américains
43:16 n'auront pas laissé des traces.
43:18 - Oui, et je reviens là-dessus justement.
43:20 Les gens, quand on parlait de l'Europe il y a dix minutes,
43:23 quand les gens pensent au Parlement européen,
43:25 ils ont le sentiment d'un truc où ça marche jamais,
43:27 où c'est compliqué, où les gens s'engueulent, etc.
43:29 Regardez les États-Unis, regardez ce qui vient de se passer aux États-Unis.
43:32 Il y a quand même une petite poignée d'irréductibles trumpistes dingots
43:36 qui ont tout bloqué.
43:38 Et il a fallu que...
43:40 Parce que donc, il y a une des deux chambres,
43:42 la chambre des représentants, la chambre des députés,
43:44 où là, il y a le leader de la droite du Parti républicain
43:48 qui est lui-même plutôt trumpiste, mais de manière modérée,
43:51 qui essaye de faire passer ça.
43:53 Et il y avait une petite poignée, mais 10% de gens,
43:55 qui menaçaient de le faire sauter.
43:57 Et il a fallu une configuration extraordinaire,
44:00 qui est que Trump soit tellement mêlé dans ces procès de guerre lasse,
44:04 qu'ils disent "Allez-y, lâchez là-dessus".
44:07 Il y avait un côté comme ça.
44:09 Donc c'est pour dire que, encore une fois,
44:11 je fais le rapport avec l'Europe, on dit que l'Europe ça marche pas,
44:13 les États-Unis ça marche pas non plus.
44:14 Il n'y a pas beaucoup de pays qui marchent.
44:15 Mais heureusement, finalement, ils ont quand même cette immense puissance industrielle,
44:18 et qui fait que cette immense...
44:20 Donne un armement à l'Ukraine qui est nécessaire.
44:23 En face de l'Ukraine, là, Patrice Moyon parlait du déferlement russe,
44:26 il faut voir qui déferlerait.
44:28 La Russie, ils viennent de réouvrir, comme celui de Wagner,
44:31 il y a 200 000 prisonniers, des criminels de droit commun,
44:34 qui sont... On va chercher dans des prisons,
44:36 et on leur dit "Si vous vous battez trois mois en Ukraine,
44:38 ils n'ont rien à perdre les gars,
44:39 ils y vont avec des couteaux dans les dents,
44:42 et ils sont prêts à organiser le viol de l'Ukraine".
44:45 C'est épouvantable.
44:46 - Je reste juste un instant sur le vote américain,
44:48 parce que c'est intéressant de comprendre pourquoi ça a basculé comme ça.
44:52 Le patron conservateur de la Chambre des Représentants, Mike Johnson,
44:54 avance cette justification, il dit "Je préfère envoyer des munitions à l'Ukraine
44:58 qu'envoyer nos garçons se battre".
44:59 - Non mais ce qui est intéressant, c'est la position de Trump,
45:01 parce que ce qui est quand même assez frappant dans cette affaire,
45:03 c'est que Trump, aujourd'hui, donne le sentiment, finalement,
45:06 d'avoir donné quittus à ce vote.
45:08 Parce que, tout simplement, il se projette dans les résultats de l'élection,
45:12 enfin dans l'élection présidentielle, où il ne veut pas,
45:14 enfin, c'est ce qui est interprété en tout cas,
45:16 c'est qu'une rupture du front, je veux dire,
45:18 une rupture du front ukrainien et une déferlante russe en Ukraine,
45:22 risquerait quand même de créer un choc,
45:24 y compris dans l'opinion publique américaine.
45:26 Donc, il peut aussi considérer que, si vous voulez,
45:29 il ne faut pas qu'il porte la responsabilité, aussi,
45:32 par son opposition à l'aide à l'Ukraine,
45:35 de cette rupture de front, du fait du manque d'aide.
45:39 Donc, c'est aussi une hypothèse,
45:41 qu'il ne faut pas totalement exclure dans le calcul de Trump.
45:44 - Et puis c'est un programme.
45:45 - Il craint que ça lui soit reproché ?
45:46 - Il peut... - Puisqu'après tout, il a assumé cette position,
45:49 est-ce qu'il craint réellement ça ?
45:50 - Il craint réellement ça.
45:51 - Trump considère récemment qu'il a été battu,
45:53 surtout sur sa gestion du Covid.
45:55 Vous vous rappelez, vous, notamment,
45:57 parce qu'avant le Covid, il était donné gagnant face à Biden.
46:01 Et là, en l'occurrence, manifestement,
46:03 il doit considérer que la situation en Ukraine
46:05 peut aussi nuire, en effet, à un moment donné,
46:07 à sa potentielle victoire.
46:09 - Mais il y a aussi un contexte global
46:11 qui est un contexte de réarmement,
46:13 avec des risques de conflits très importants,
46:15 aussi, pour les Etats-Unis.
46:16 Dans cet enveloppe budgétaire,
46:17 il y a une partie qui concerne de la fabrication d'armement américain,
46:20 de la fabrication, 23 milliards de dollars, quand même.
46:23 Donc, une partie importante de fabrication,
46:25 et en fait, les forces de renseignement, etc.,
46:28 ont parlé avec les représentants du Congress
46:31 pour obtenir en disant,
46:32 "Mais là, il faut absolument qu'on se remette à produire,
46:35 parce que nous n'avons plus de stock,
46:37 à produire pour l'Ukraine et pour nous."
46:39 Et on voit que dans cette enveloppe
46:40 que vient de voter le Congrès,
46:42 il y a à la fois l'Ukraine,
46:43 mais il y a aussi Israël,
46:44 et il y a aussi Taïwan.
46:46 Pourquoi ? Parce que c'est quelque part des fronts d'une guerre
46:49 qui est un axe Russie, Iran, Chine,
46:53 qui est un axe, aujourd'hui, un axe ennemi pour les Etats-Unis.
46:57 Et donc, c'est des guerres défensives,
47:00 enfin, en tout cas, ils aident des pays à tenir,
47:03 devant ce qui est en face d'eux, un arc ennemi.
47:06 Donc, c'est aussi une stratégie globale, bien sûr.
47:08 Il y a l'Ukraine, et d'ailleurs, ils ont dit,
47:09 "Nous ferons un choix historique,
47:11 nous ferons un choix que l'histoire considérera comme juste."
47:13 Donc, bien sûr, ils veulent s'inscrire dans "On fait le bon choix",
47:16 mais c'est un choix aussi global de réarmement
47:20 face à un risque perçu de ce nouvel axe.
47:23 - Patrice Maillan, vous nous direz ce que vous pensez
47:25 de ce revirement américain, mais c'est d'abord le Fil-Info,
47:27 puisqu'il est 20h50. Stéphane Milhomme.
47:29 - Ce sont 2 millions de bouteilles de Perrier, au moins,
47:33 qui ont été détruites à la suite d'une contamination
47:36 par des matières fécales et des bactéries.
47:38 France Info et Le Monde vous le révèlent.
47:40 Cette filiale de Nestlé prend la mesure par précaution.
47:42 Le préfet du Gard met en demeure Perrier de suspendre sans délai
47:46 l'exploitation d'un de ses captages d'eau à Vergès.
47:49 Selon Perrier, les bouteilles déjà vendues
47:51 peuvent être bues et en toute sécurité.
47:53 Cette adolescente, de Haute-Savoie,
47:55 avait annoncé sur les réseaux sociaux
47:57 fabriquer une ceinture explosive et vouloir mourir en martyr.
48:00 Le jeune de 16 ans a été interpellé et soupçonné
48:02 d'avoir préparé une action terroriste suicidaire
48:04 pour les Jeux olympiques, quartier de la Défense, à Paris.
48:07 Les enquêteurs ont retrouvé chez lui des documents
48:10 dans lesquels il prête allégeance à Daech.
48:13 Le PSG en passe de remporter son match face à l'Orient.
48:16 Le score est de 3, la rencontre est bientôt terminée.
48:19 Mais pour être champion de France une 12e fois,
48:21 et dès ce soir, les Parisiens vont maintenant attendre
48:24 le résultat du match Monaco-Lille à partir de 21h.
48:27 Et puis un tableau longtemps disparu de Klint
48:29 a jugé 30 millions d'euros à Vienne.
48:31 C'est un record en Autriche.
48:33 Le portrait de Madame Lieser avait été peint en 1917.
48:37 Une œuvre restée cachée des années chez un propriétaire privé.
48:40 François Reynard Thella pour l'Obs, le Nouvel Obs,
48:51 Patrice Moyon pour Ouest France,
48:53 Cécilia Guébison pour ETJ, OTX,
48:55 dit décidément à Magellan,
48:57 et Arnaud Benedetti pour la Revue politique et parlementaire,
48:59 Francis Moyon, Patrice Moyon, waouh.
49:01 L'électorat Trump, ou en tout cas la bascule de la Chambre du Congrès,
49:09 vous l'attribuez quoi ?
49:11 Il y a deux choses peut-être qu'il faut prendre en considération.
49:13 C'est un, le lobbying qui a été exercé ces dernières semaines
49:16 par toute la communauté d'origine ukrainienne
49:19 qui est très présente aux États-Unis.
49:21 Donc avec du lobbying exercé sur les sénateurs et les représentants.
49:25 Et qui a fini par payer.
49:27 Et il y a un autre élément,
49:29 c'est le poids de ce que Eisenhower appelait
49:31 le complexe militare ou industriel,
49:33 l'industrie de l'armement américaine.
49:35 Les Américains sont quand même les grands gagnants de cette guerre,
49:37 à la fois sur l'énergie et sur l'industrie de l'armement.
49:39 Donc ça aussi ça pèse,
49:41 pour des représentants ou des sénateurs américains.
49:43 Et quand on s'interrogerait sur l'électorat Trump,
49:45 ça pour le coup il sera sensible à ça François Reynard ?
49:47 Je ne suis pas sûr que, enfin la base Trumpiste,
49:49 ils ne sont pas sensibles à grand chose de rationnel.
49:51 Et lui, enfin je pense,
49:53 mais lui de son point de vue à lui,
49:55 en tout cas là il est très omnubilé.
49:57 Oui, mais il est très omnubilé par ses procès pour l'instant.
49:59 Et puis par ailleurs,
50:01 Trump c'est l'homme qui vit le monde en deal.
50:03 Il vit le monde comme un type qui vend des voitures.
50:05 Donc là peut-être que son rêve c'est que le front soit stabilisé,
50:07 qu'il arrive au pouvoir,
50:09 et dès qu'il sera au pouvoir,
50:11 il ira voir Poutine et il dit "moi je vais vous régler ça en 24h".
50:13 Mais c'est-à-dire qu'il va faire un cadeau à Poutine
50:15 en lui donnant un tiers de l'Ukraine
50:17 pour permettre à Poutine de se réarmer,
50:19 de préparer la guerre prochaine.
50:21 Et de la même manière,
50:23 là on parlait tout à l'heure de l'armement,
50:25 de l'aide à Israël,
50:27 là les Israéliens peuvent se faire du souci aussi
50:29 parce qu'il y en a beaucoup dans la droite israélienne
50:31 qui parient sur Trump en disant
50:33 "lui au moins il nous aime, lui il va nous soutenir".
50:35 Trump ne soutient personne,
50:37 Trump n'aime que lui-même,
50:39 il peut très bien arriver au pouvoir
50:41 et lâcher Israël le lendemain,
50:43 il faut avoir ça en tête.
50:45 Il y a quand même une part d'irrationnelle
50:47 chez cet homme-là qui est évidente.
50:49 De la même façon ce qu'il ferait vis-à-vis de l'Ukraine
50:51 en cas de Russie,
50:53 je pense encore une fois qu'il fera
50:55 ce qu'il appellera un "deal",
50:57 c'est-à-dire un accord dont il sera la dupe,
50:59 c'est-à-dire un accord qui favorisera Poutine.
51:01 Il fera le cadeau des deux tiers de l'Ukraine
51:03 à Poutine en disant "bah oui, ça c'est chez vous,
51:05 il n'y a pas de problème etc."
51:07 et il dira "je suis le peacemaker mondial,
51:09 l'homme qui a fait la paix"
51:11 et évidemment les Ukrainiens se sont fait avoir, je pense.
51:13 Il y a aussi un défi pour les Européens
51:15 parce qu'ils savent que de toute façon
51:19 demain ils vont devoir reconstruire
51:21 une véritable industrie de la défense.
51:23 Ils ne peuvent plus prendre le risque
51:25 de se retrouver désarçonnés
51:27 par un choix à un moment ou un autre
51:29 fait par les Américains.
51:31 Et maintenant que les Américains y sont finalement allés,
51:33 ils ne peuvent plus faire marche arrière.
51:35 Mais il faut peut-être pour les Européens
51:37 profiter du temps qui est offert
51:39 pour anticiper et construire
51:41 notamment une industrie européenne de la défense.
51:45 Patrice Moyon, vous qui y êtes allé
51:47 plusieurs fois en Ukraine depuis le début de cette guerre,
51:49 quand je disais "ouf de soulagement",
51:51 j'imagine que vous allez valider cette hypothèse du "ouf",
51:59 mais est-ce que réellement c'est quelque chose
52:01 qui peut sauver l'Ukraine ?
52:03 Je pense que ça peut permettre à l'Ukraine
52:05 de tenir parce que là,
52:07 je parlais tout à l'heure du risque de basculement,
52:09 il était bien là, ça va permettre à l'Ukraine
52:11 de souffler parce qu'il faut voir que
52:13 les Russes, notamment actuellement,
52:15 vissent de toutes les infrastructures énergétiques.
52:17 La situation dans certaines villes est devenue extrêmement difficile.
52:19 Je pense à Kharkiv, je pense à Odessa.
52:21 Donc l'Ukraine n'est pas sauvée,
52:25 mais l'Ukraine peut respirer.
52:27 61 milliards, l'enveloppe qui a été votée,
52:31 ça permet de tenir combien de temps ?
52:33 A ça, je ne peux pas vous répondre.
52:35 En tout cas, il y a des armements plus lourds
52:38 qui permettent, grosso modo, des canons
52:40 qui permettent de taper derrière les lignes russes.
52:43 Ça modifie.
52:45 Parce que là, il faut voir quelque chose,
52:47 c'est que du côté russe, il n'y a aucune économie en homme.
52:49 Ils s'en foutent. Il y a des centaines de milliers de morts.
52:51 Ils envoient... Il y a une espèce de folie sacrificielle
52:54 qui n'y a pas du côté ukrainien,
52:56 qui est un pays plus démocratique, où on a un peu plus le respect
52:58 des vies humaines. Là, il n'y en a pas de l'autre côté.
53:00 Donc c'est ça qui est très compliqué.
53:02 C'est pour ça qu'il faut absolument les aider.
53:04 Les Russes ont une grande habitude
53:06 et une grande tradition des guerres longues.
53:08 C'est ce qui fait leur force en général.
53:10 Et des guerres longues avec un coût humain illimité.
53:13 Ils s'en foutent.
53:15 - Mais on voit que dans le paquet,
53:17 les millions qui ont été votés pour l'Ukraine
53:19 par le Congrès, il y a aussi une partie...
53:21 - On va dire milliard même.
53:23 - Il y a une partie renseignement, très importante,
53:25 en montant.
53:27 Et en fait, là, aujourd'hui, tout le renseignement
53:29 est dominé par les Américains. Et c'est essentiel dans cette guerre.
53:31 Parce que c'est un Ukrainien pour dix soldats russes.
53:33 Donc le rapport de nombre...
53:35 C'est une guerre aussi technologique.
53:37 Il y a des munitions, mais c'est une guerre technologique.
53:39 C'est une guerre du renseignement.
53:41 Et il y a plusieurs volets pour que les Ukrainiens puissent tenir.
53:43 Et le premier, c'est évidemment pour épargner des vies.
53:45 Parce que les Ukrainiens ont déjà payé un très lourd tribut.
53:49 Et aujourd'hui, ils ont vraiment une question dans cette guerre
53:51 de pouvoir continuer à tenir en épargnant les hommes.
53:55 - Il y en a un dont on n'a pas parlé.
53:57 C'est Joe Biden.
53:59 C'est quand même une sacrée victoire
54:01 et qui s'ajoute à un bilan qui est quand même assez impressionnant.
54:03 Je ne sais pas ce que vous en pensez.
54:05 - Oui, en tout cas,
54:07 c'est sûr qu'on a tous en tête le face-à-face.
54:09 Il est vite vu pour les gens qui sont d'une nature démocratique.
54:13 Ils ont choisi Biden contre Trump.
54:15 Et effectivement, c'est quelqu'un qui...
54:17 C'est étonnant parce que même dans l'image,
54:19 c'est quelqu'un qui donne l'apparence de la fragilité du vieillard.
54:21 Et en fait, il y a quelque chose d'une solidité et d'une ténacité.
54:25 Il faut quand même avoir les nerfs pour tenir tout ça.
54:27 Et cette ténacité, ça fait des semaines qu'il essaie,
54:31 qu'il espère que tout ça doit se passer,
54:33 de faire passer ce paquet là au Congrès.
54:37 Tout ça doit se passer par des transactions parlementaires,
54:39 qui doivent être des réunions qui n'en finissent plus, etc.
54:41 Bon voilà, il tient le coup quand même.
54:43 - Le Nouvel Obs fait sa une cette semaine sur ?
54:45 - Alors un autre Américain mais Français qui est Omar Sy.
54:49 Il vit aux Etats-Unis.
54:51 Il y a un livre d'une journaliste du Nouvel Obs qui s'appelle Elsa Vigoureux
54:55 qui l'a rencontré, qui fait un livre dans lequel il se livre.
54:59 Donc si vous voulez tout savoir sur Omar Sy, vous pouvez acheter le Nouvel Obs.
55:01 - A la lune du Nouvel Obs cette semaine.
55:03 Patrice Moyon, Ouest France.
55:05 - On peut ouvrir des mines pour être capable d'assumer la transition énergétique et climatique.
55:11 - On est quoi ? Sur le charbon ?
55:13 - Les mines de lithium par exemple.
55:15 - UTX Magellan nous propose ?
55:17 - Dans un autre registre, le podcast "Une biographie inédite sur Céline Dion"
55:23 où on va apprendre plein de choses.
55:25 - Et je rappelle le titre de votre livre.
55:27 - Arnaud Benedetti, "Aux portes du pouvoir",
55:29 "R.N. l'inéluctable victoire", c'est aux éditions Michel Lafon.
55:33 Merci à tous les informés.
55:35 Demain à 9h, les informés du matin avec Salia Braklia et Renaud Delis.
55:39 Et nous on sera là dès 20h. Bonne soirée.
55:41 (Générique)