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Regardez L'invité de RTL Matin Week-end avec Stéphane Carpentier du 02 novembre 2024.

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Transcription
00:00Il est 8h48, c'est l'actualité ce matin, un adolescent de 15 ans toujours entre la
00:08vie et la mort, au total 5 mineurs blessés dans cette Rix à Poitiers sur fond de trafic
00:12de drogue.
00:13Bonjour Pierre-Emmanuel Décor.
00:14Oui, bonjour à tous.
00:17Vous êtes secrétaire départementale adjoint du syndicat Unité à Poitiers, vous êtes
00:22un acteur de terrain, vous faites partie de la brigade de lutte contre les stupéfiants.
00:25Ce matin, le tireur est toujours en fuite, la traque se poursuit, comment opérez-vous ?
00:30Aujourd'hui, nos collègues d'Écosse, la division de la criminalité organisée et
00:38spécialisée de la Vienne sont en charge du dossier et ils vont mener à bien cette
00:44mission forcément puisque c'est une brigade qui est très spécialisée dans ces choses-là
00:51et ils vont déterminer les rôles de chacun, je pense, assez rapidement.
00:56La Rix, elle s'est déroulée jeudi soir, soirée d'Halloween, qui est toujours une
01:01soirée sensible, est-ce qu'il y avait assez d'effectifs de police mobilisés ?
01:06Les effectifs, c'est un vaste sujet dans la police nationale puisqu'on est un petit
01:14peu au ras des pâquerettes dans la police aujourd'hui, on n'a pas assez de monde
01:19sur le terrain, malgré tout, c'est des soirées qui sont encadrées, qui sont prévues.
01:23Est-ce qu'il y a forcément un lien entre la soirée d'Halloween et cette Rix ? Aujourd'hui,
01:30l'enquête le déterminera, on ne sait pas, maintenant, c'est sûr, il est certain
01:34qu'en fait, dans la police, il nous faut des renforts, ça, on le martèle, notre syndicat,
01:39notre organisation syndicale le martèle depuis des années, on est en manque de renforts,
01:44les missions indues, on est moins présents sur le terrain.
01:47On va venir à la question des moyens, rassurez-vous, mais justement, le procureur l'a dit hier,
01:52le lien entre la Rix et le trafic de drogue n'est pas encore clairement établi, est-ce
01:58que vous nous confirmez cela ce matin ? Aujourd'hui, l'enquête le dira encore une
02:04fois, aujourd'hui, on sait qu'on est sur un quartier prioritaire où le trafic de stupéfiants
02:12sévit depuis des années, maintenant, est-ce que cette Rix est sur du fond de trafic de
02:19stupéfiants ? L'enquête nous le dira encore une fois, maintenant, aujourd'hui, ce qu'on
02:24sait, c'est qu'on a des mineurs qui sont là, qui ne sont pas forcément liés à un
02:29trafic de stupéfiants, mais c'est dans un quartier prioritaire, donc forcément, l'opinion
02:36publique, c'est sous fond de trafic de stupéfiants.
02:39Je vous pose la question parce que Bruno Rossaillot n'a pas eu de mots assez forts, hier, je
02:44cite le ministre de l'Intérieur, les narco-racailles n'ont plus de limites, la France est à un
02:49point de bascule, le choix entre la mobilisation générale ou la mexicanisation du pays, est-ce
02:55que vous partagez ce constat, vous, l'acteur de terrain ?
02:58Alors, mexicanisation, je pense que le terme est un petit peu fort, mais on constate clairement
03:06que depuis des années, la montée en puissance de la violence, et les villes moyennes, comme
03:10Poitiers, malheureusement, ne sont pas épargnées.
03:12On peut prendre comme exemple, chez nous, un homicide sur un autre quartier voisin,
03:17où la victime a tout simplement été exécutée d'une balle dans la tête, ou encore des
03:22postes de police incendiés, dont celui qui est tout juste à côté de la scène de Jeu
03:30d'Histoire.
03:32Mais quand le ministre emploie donc ce terme de mexicanisation, qu'est-ce qu'il cherche
03:37concrètement ?
03:40Ce qu'il cherche concrètement, il faudrait lui poser la question en direct, mais je pense
03:46qu'il veut surtout une prise de conscience, je pense, et pour montrer aussi que la montée
03:54en puissance de la violence, clairement, c'est des choses qu'on constate au jour le jour,
04:00de semaine en semaine.
04:01Et vous le constatez à Poitiers, qui est donc une ville plutôt réputée calme, mais
04:05on a aussi des exemples de villes moyennes, comme Nîmes, Avignon, Cavaillan, Valence,
04:11vraiment, selon vous, plus aucune ville n'est épargnée, vous le constatez vraiment sur
04:16le terrain ?
04:17Oui, c'est sûr, vous en avez la preuve aujourd'hui.
04:20Poitiers, c'est une ville calme, c'est une ville étudiante, c'est une ville où il
04:24fait bon vivre, et on constate ces faits-là, malheureusement.
04:28Pierre-Emmanuel, d'accord, je voulais qu'on aborde la question des armes aussi, quelles
04:31sont les armes qui circulent à Poitiers ? Est-ce que ce sont des Kalachnikovs, des armes
04:35de guerre, ou est-ce que ce sont des armes de chasse, ou des pistolets, des armes d'un
04:42moindre calibre ?
04:43Alors, aujourd'hui, on est en nette progression aussi sur la circulation des armes, maintenant,
04:52on saisit très très peu de Kalachnikovs, voire pas du tout, aujourd'hui, c'est des
04:57armes de petit ou moyen calibre, des armes de chasse, effectivement, on en saisit surtout
05:07lors d'affaires de stupéfiants, dans un premier temps, ces individus-là, ils ont ces armes
05:13pour intimider, pour se protéger des concurrents éventuels, mais on s'aperçoit maintenant
05:17qu'ils arrivent à l'utilisation de celles-ci, pour régler des différends, ou autres.
05:23Vous l'avez évoqué, la question des moyens, est-ce que vous avez assez de moyens pour
05:29lutter contre ces trafics, contre ces dealers qui sont de plus en plus armés ?
05:33Non, c'est évident que non, nous, chez Unité, notre organisation syndicale, on a de cesse
05:43de demander, de marteler des renforts, on sait que notre directeur interdépartemental,
05:49il fait, il relaie cette demande, malheureusement, aujourd'hui, il faut constater qu'on est
05:57sous-dimensionné.
05:58Concrètement, ça veut dire, par exemple, qu'il y a combien de patrouilles qui peuvent
06:03être sur le terrain, déployées à Poitiers ? Combien d'hommes ?
06:07En fait, tout dépend de toutes les tâches indues qui sont multiples, maintenant.
06:15On a, comment vous dire, des obligations, maintenant, de garde physique, des gardes
06:25à vue, on a des gardes hôpitaux, donc c'est autant de fonctionnaires qui sont à faire
06:31des tâches indues qui ne sont pas sur le terrain, et aujourd'hui, le terrain est déserté.
06:36Le terrain est déserté, alors vous dire le nombre de patrouilles exactes par jour,
06:40ça peut être 3, ça peut être 4, ça peut être une seule, sur une agglomération comme Poitiers.
06:45Non, mais on comprend bien, le terrain est déserté, vous nous l'avez dit sur RTL,
06:48merci beaucoup Pierre-Emmanuel Décan, je rappelle que vous êtes secrétaire départementale
06:52adjoint du syndicat Unité à Poitiers, syndicat de police, merci d'être venu témoigner
06:57dans RTL, matin, week-end, Larix de Poitiers, les suites de l'enquête, comment se réveillent
07:01ce matin le quartier des couronneries, comment vont les blessés, qui sont-ils, RTL a pu
07:06joindre l'entraîneur de foot de deux des jeunes blessés, vous allez les entendre dans
07:11le journal de 9h, il est 8h55.

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