• il y a 5 mois
Michel Onfray passe en revue l’actualité de la semaine dans #FaceAMichelOnfray. Présenté par Laurence Ferrari.

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00:00 Et bonjour à tous et bonjour à toutes, bienvenue dans Face à Michel, on ferait pour une heure d'échange avec vous Michel bonjour, ravi de vous retrouver.
00:06 Vous allez bien, vous êtes en forme ?
00:08 Alors une heure en votre compagnie sur CNews et sur Europe 1. Au sommaire on va parler des commémorations du 80e anniversaire du débarquement en Normandie
00:16 sur fond de tension maximum avec la Russie. L'escalade se poursuit avec
00:20 Vladimir Poutine après l'annonce par Emmanuel Macron et Joe Biden d'une éventuelle utilisation
00:25 d'armes occidentales pour frapper les bases militaires russes.
00:29 Jusqu'où ? Est-ce que cela peut nous mener ? On écoutera aussi bien sûr le général le 6 juin 44
00:35 annoncer le débarquement des alliés en Normandie. Est-ce que l'Europe qui est née des décombres de cette guerre
00:40 dévastatrice est menacée ? Là aussi on entendra votre avis. Les élections européennes Michel c'est dans une semaine, vous le savez, je n'ai toujours pas décidé
00:48 à aller voter. Malheureusement c'est un duel farouche en France entre le Rassemblement National
00:52 largement en tête des intentions de vote et Emmanuel Macron qui propose même un débat à Marine Le Pen sur le thème de l'Europe
01:00 Que recouvre pour vous cette stratégie du camp présidentiel et qui porte la voix du souverainisme
01:04 aujourd'hui dans cette élection ? On évoquera aussi la décision du Conseil constitutionnel d'accorder l'aide
01:10 juridictionnelle à tous les migrants même les clandestins qui sont présents illégalement sur le sol français
01:16 le débat évidemment sur le texte de la loi sur la fin de vie qui se poursuit à l'Assemblée Nationale
01:20 avec de nombreuses divisions
01:23 sur les critères requis pour avoir accès à cette aide à mourir. Luc Ferry a apporté un certain nombre d'arguments et j'aimerais entendre les vôtres
01:31 en contre. Enfin Pierre Palmade qui sera jugé non pas pour homicide involontaire mais pour blessure involontaire après le terrible accident de la route
01:39 qu'il a provoqué il y a un an alors qu'il était sous l'emprise de stupéfiants. Pourquoi est-ce que vous jugez comme moi d'ailleurs que c'est un
01:45 signal absolument désastreux pour ceux qui se battent
01:49 pour lutter contre l'insécurité routière. Le sommaire vous va ? C'est parti avec Michel Onfray. Alors sommes-nous au bord de la troisième guerre mondiale
01:56 Michel alors que les commémorations du 6 juin vont démarrer la semaine prochaine
02:01 le temps monte avec la Russie. Le président Poutine n'est pas invité d'ailleurs il n'y aura pas de délégation russe non plus c'est important de le
02:08 préciser. Le président Macron était en Allemagne cette semaine. Il a affirmé on doit permettre aux ukrainiens de neutraliser les sites militaires
02:16 d'où sont tirés les missiles, les sites militaires depuis lesquels l'Ukraine est agressée. Qu'est ce que ça signifie pour vous selon très concrètement ?
02:24 Que Emmanuel Macron a choisi le camp de la guerre franchement de la guerre et de l'escalade dans la guerre
02:30 il aurait pu choisir le camp de la paix c'est à dire de la négociation
02:33 il y a des possibilités d'imaginer une issue en se disant c'est un peu catastrophique pour tout le monde
02:38 ce qui se passe sur le terrain beaucoup de morts beaucoup de civils évidemment sont toujours les civils qui font les
02:42 frais des guerres des militaires et il y a un moment donné où on doit pouvoir dire et si nous envisagions une solution politique
02:47 diplomatique etc je sais bien qu'Emmanuel Macron n'aime pas les diplomates
02:50 les diplomates sont des gens plus intelligents que lui qui pourraient lui faire de l'ombre donc il détruit la diplomatie française en disant on n'en a
02:56 plus besoin
02:56 jadis on pouvait même nommer des copains
02:58 comme diplomates en disant ça suffira bien
03:01 il y a un moment donné où évidemment quand on a détruit la diplomatie française quand ce qu'il en reste
03:05 est considéré quasiment comme nul et devenu on dit c'est moi qui règle le problème je suis le chef c'est moi
03:10 ce qui est la réalité
03:12 non c'est pas ça non ça c'est le pire de la cinquième
03:15 c'est à dire des présidents de la république qui n'ont pas compris qu'ils étaient
03:17 mandatés par le peuple et qu'ils étaient ce que le peuple voulait d'eux
03:20 ils ne sont pas là pour se servir du peuple ce que fait Macron mais pour servir le peuple donc c'est pas je suis élu
03:26 maintenant je suis un président de la république
03:27 monarque un peu comme Louis XIV et pas comme Louis XVI un peu comme Louis XIV je fais ce que je veux quand je veux comme
03:32 je veux je suis le roi soleil donc j'ai décidé des guerres mais il y a un parlement
03:36 on peut demander au parlement normalement la décision des guerres et là d'un seul coup poutine dit attention ça ça va être un casus belli
03:42 au sens étymologique un cas de guerre et
03:44 Macron dit mais moi j'envoie des mecs entre guillemets c'est à dire des soldats c'est à dire la troupe
03:49 maximale c'est à dire les légionnaires
03:52 oui c'est une citation mais quand on est chef de la...
03:54 Le propos tenu un soir
03:56 Ben oui mais il est président de la république
03:58 Pas de propos officiels ce que vous voulez dire
04:00 Non non mais ça n'existe pas l'officiel et l'officieux chez un président de la république c'est pas vrai
04:03 du genre j'ai bu une bière j'étais en Afrique j'avais un peu bu j'ai dit des choses excusez moi mais ça c'est rohof non
04:08 un président de la république même quand il rêve il rêve en président de la république et il devrait faire attention
04:12 donc on n'envoie pas des mecs éventuellement on envoie la légion c'est à dire l'honneur de l'armée française et
04:17 et ça veut dire qu'on aura des on aurait des soldats français sur le terrain puis après
04:22 poutine a dit bon si vous ne touchez pas au territoire
04:26 Russe il y aura aucun problème lui dit ah mais attendez ça vient de là bas là bas c'est la Russie on va tirer c'est quand
04:32 même un peu normal Joe Biden dit la même chose il autorise qu'on tire des missiles
04:36 occidentaux sur des bases russes militaires
04:38 sidérant qu'un chef de l'état américain donne des autorisations à un chef d'état ukrainien la chose est clairement dite
04:44 allô Vladimir
04:46 j'ai un truc à te dire ou
04:48 Volodymyr je suis autre chose à dire t'as le droit t'as pas le droit je te donne l'autorisation je te donne pas l'autorisation
04:53 mais qui est
04:54 ce président de la république des états unis qui dit un pays théoriquement souverain peut pas mieux faire la démonstration
04:58 que l'ukraine n'est pas souveraine et qu'elle obéit aux états unis les états unis donne la feuille de route et dit la
05:03 vassalisation complètement c'est la vassalisation on va parler tout à l'heure du 6 juin c'était déjà ça
05:08 c'est l'option des américains c'est à dire ils ne connaissent que des amis ou des ennemis et les amis les amis ne sont jamais que
05:14 des gens qui sont soumis
05:14 et là on donne un coup de fil à Zelensky on lui dit bon tu peux faire ça si tu veux il est où le
05:19 peuple ukrainien elle est où la décision souveraine elle est où la démocratie et là d'un seul coup je pense qu'ils sont d'accord pour comprendre
05:24 utiliser les missiles contre les russes
05:27 les ukrainiens
05:29 non Zelensky c'est pas les ukrainiens
05:31 un chef de l'état c'est pas forcément le peuple entier
05:33 moi je crois en la démocratie
05:35 je crois au référendum je crois en consultations
05:37 c'est pour ça que vous dites la 5ème république
05:39 non la 5ème république c'est quand on perd une élection on s'en va
05:41 théoriquement
05:43 quand on perd par exemple les législatives
05:45 éventuellement on démissionne
05:47 on change le premier ministre
05:49 qu'est ce qui va se passer avec les prochaines élections
05:51 on aura sûrement pas
05:53 une démission on aura sûrement pas le départ d'un chef de l'état
05:55 si vous voulez pas de moi je reste
05:57 et là c'est Biden qui a donné un coup de fil en disant tu peux tu peux pas
05:59 donc là tout est fait pour que la guerre ait lieu
06:01 Marine Le Pen dit à peu près la même chose que vous
06:03 Michel pardon
06:05 elle dit que Emmanuel Macron
06:07 entre de plein pied dans la guerre en Russie
06:09 avec cette décision d'utiliser
06:11 d'autoriser l'utilisation des missiles
06:13 oui elle a pas tort mais Mélenchon dit la même chose
06:15 si je crois bien c'est à dire les gens qui sont
06:17 un peu souverainistes et qui n'ont pas totalement
06:19 envie de vendre la France
06:21 à l'Europe Maastrichtienne qui elle même
06:23 est une courroie de transmission des Etats-Unis
06:25 ce sont des gens qui peuvent dire effectivement
06:27 on peut décider nous de notre position
06:29 qui n'est pas forcément celle de Biden
06:31 Biden il donne des coups de fil à Macron pour lui dire tu peux tu peux pas
06:33 t'as le droit t'as pas le droit
06:35 et à un moment donné on se dit mais la souveraineté nationale
06:37 elle est où ? Normalement c'est le peuple français
06:39 ou alors on dit c'est fini ça
06:41 le peuple on en veut plus la souveraineté nationale
06:43 on en veut plus le parlement
06:45 on va le louer pour faire des chambres de
06:47 de qui l'on voudra on fait la même chose avec le Sénat
06:49 ça sert plus à rien et puis on va demander
06:51 au conseil constitutionnel au conseil d'Etat
06:53 on va demander à la commission européenne
06:55 de ceci ou de cela de décider on n'a plus besoin de peuple
06:57 le peuple occupez-vous des jeux olympiques
06:59 occupez-vous des matchs de foot
07:01 occupez-vous du tour de France
07:03 occupez-vous de la flamme qui traverse la France
07:05 et puis allez-y du pain et des jeux
07:07 laissez-nous travailler sérieusement
07:09 A propos de ces commémorations du débarquement
07:11 Vladimir Poutine n'est pas invité
07:13 il n'y aura pas non plus de délégation russe
07:15 qui était dans un premier temps envisagé
07:17 on rappelle évidemment que le tribut
07:19 qu'a payé l'URSS pour cette guerre
07:21 se monte à peu près à 27 millions de morts
07:23 la guerre en Ukraine
07:25 rend impossible la venue
07:27 sur le sol français de Vladimir Poutine
07:29 vous en convenez Michel Onfray ?
07:31 Alors Vladimir Poutine
07:33 probablement, je ne suis pas chef d'Etat, je ne sais pas comment les choses
07:35 pourraient être possibles, quels sont les
07:37 les contacts, quel type de soviétiques
07:39 on pourrait inviter, je dis bien des soviétiques
07:41 des gens qui éventuellement auraient pu connaître des choses
07:43 qui pourraient représenter
07:45 quel type de russe aussi, et à un moment donné
07:47 on commence à dire "ah bah non on invite pas machin bidule
07:49 un tel ou je ne sais quoi, parce qu'il n'est pas gentil
07:51 il y a plein de gens qu'on n'invitera plus
07:53 donc à un moment donné... - Parce qu'il a envahi un pays souverain
07:55 - Oui d'accord, non mais on est d'accord
07:57 mais je veux dire, les Etats-Unis ont beaucoup
07:59 envahi des pays souverains pendant des années
08:01 et on les accueillait avec des tapis rouges en France
08:03 donc ça ne gênait pas trop, quand l'impérialisme
08:05 américain fonctionnait en Amérique du Sud
08:07 quand il fonctionnait en Afrique, on recevait quand même
08:09 avec des tapis rouges, les honneurs, les chefs d'Etat
08:11 américains, donc à un moment donné
08:13 on a le sens de l'histoire, mais vraiment la grande histoire
08:15 et on sait dire merci
08:17 en disant "mais cette guerre n'aurait jamais été gagnée
08:19 si autant de soviétiques
08:21 n'étaient pas morts" je peux suspecter d'être
08:23 stalinien, je n'ai jamais été dans ma vie
08:25 - Ni trotskiste
08:27 - Ni maoïste, ni marxiste
08:29 mais de gauche, et il y a un moment donné
08:31 où on se dit "mais quand
08:33 Staline comprend qu'il s'est fait avoir avec l'opération Barbarossa
08:35 c'est-à-dire que pendant deux ans il collabora avec Hitler
08:37 puis après Hitler dit "bah moi j'ai fait mon affaire
08:39 et puis maintenant je vous attaque"
08:41 à ce moment-là ils deviennent résistants les soviétiques
08:43 fort bien, et le général de Gaulle se tourne vers eux
08:45 il n'a jamais donné de leçon de morale
08:47 en disant "ben très bien maintenant venez les russes
08:49 n'usez pas les soviétiques" lui il pensait
08:51 que les soviétiques c'était un régime et que le régime
08:53 disparaîtrait mais que la Russie elle ne disparaîtrait pas
08:55 est-ce qu'on ne pourrait pas avoir un chef d'Etat
08:57 intelligent qui nous ferait un propos, qui nous expliquerait
08:59 qu'il y a plusieurs Poutines
09:01 comme jadis la question s'est posée pour Pétain
09:03 c'est quoi le Pétain ? Vainqueur de Verde, c'est l'homme de la collaboration
09:05 donc l'histoire
09:07 c'est pas tout bien ou tout mauvais, il y a un moment donné
09:09 où Emmanuel Macron recevait Poutine
09:11 à Breganson dans sa piscine
09:13 ou au bord de sa piscine, on dira
09:15 il y a un moment donné où on doit réfléchir
09:17 - La présidence officielle des chefs de l'Etat - Oui mais je pense qu'il y a un moment donné
09:19 où le chef de l'Etat doit, avec ses ambassadeurs
09:21 avec des conseillers
09:23 savoir comment la Russie
09:25 doit être présente, la Russie c'est pas Poutine
09:27 donc il faut chercher qui, comment, de quelle manière
09:29 un ambassadeur
09:31 un ancien ambassadeur, je ne sais pas s'il y a des gens qui sont
09:33 vu l'époque
09:35 42, 43, la fin de Stalingrad, je ne sais pas quel âge
09:37 ont les soldats les plus jeunes de Stalingrad
09:39 qui auraient échappé à Stalingrad
09:41 mais on peut imaginer que quelques
09:43 survivants de Stalingrad, il faudrait faire le compte
09:45 43, à quel âge ils auraient s'ils avaient 16 ans à l'époque
09:47 peut-être meilleure en calcul mentale que moi
09:49 - Pas vraiment - Mais peut-être avoir ce genre de
09:51 d'invitation symbolique en disant
09:53 s'il reste des jeunes garçons
09:55 qui aujourd'hui sont des vieux messieurs presque
09:57 centenaires, invitons-les, eux ceux-là
09:59 et puis mettons-leur un tapis rouge en disant
10:01 et ça se négocie après avec les chancelleries, les ambassades
10:03 enfin c'est ça le métier de chef d'état
10:05 c'est pas juste de faire le matamor
10:07 - Sur les cérémonies du débarquement, alors elles se dérouleront bien sûr
10:09 sur les plages normandes que vous connaissez bien
10:11 de Utah et Omaha Beach
10:13 où ont débarqué non seulement les Américains
10:15 mais aussi les Britanniques et les Canadiens
10:17 - Les Polonais - Et les Polonais
10:19 absolument. On va écouter un extrait du discours
10:21 français du général de Gaulle
10:23 lors de l'annonce du débarquement
10:25 c'était diffusé l'après-midi du 6 juin
10:27 44 sur la BBC dans l'émission
10:29 Ici la France de Radio Londres, écoutez
10:31 La bataille suprême est engagée
10:33 Après tant de combats, de fureurs, de douleurs
10:35 voici venu le choc décisif
10:37 le choc tant espéré
10:39 bien entendu
10:41 c'est la bataille de France
10:43 et c'est la bataille de la France
10:45 la France submergée depuis 4 ans
10:47 mais non point réduite
10:49 ni vaincue
10:51 ni vaincue
10:53 ni vaincue
10:55 ni vaincue
10:57 ni vaincue
10:59 ni vaincue
11:01 la France est debout
11:03 pour y prendre part
11:05 pour les fils de France
11:07 où qu'ils soient
11:09 quel qu'ils soient
11:11 le devoir simple et sacré
11:13 est de combattre
11:15 par tous les moyens dont ils disposent
11:17 - Voilà on est
11:19 face à Michel Onfray sur CNews et sur Europe
11:21 Michel on vient donc
11:23 d'écouter le général de Gaulle
11:25 "La France est debout"
11:27 c'était-il ce fameux 6 juin 1944
11:29 c'était pas vrai, elle était pas debout
11:31 mais il fallait le dire, il fallait le faire croire
11:33 - Alors il y a une France
11:35 debout, il y a une France couchée, il y a une France
11:37 assise, il y a des collabos
11:39 communistes de 1939 à 1941
11:41 le temps du pacte germain de la Soviétie, puis après en 1942
11:43 ils deviennent résistants, formidable, il y a cette
11:45 résistance là aussi, elle est tardive
11:47 mais enfin elle existe quand même, donc c'est divers
11:49 et multiples et le général de Gaulle il sait qu'il va
11:51 falloir relever la France, donc on ne peut pas
11:53 commencer à chercher des poudres dans la tête de tout le monde
11:55 en disant "vous, vous avez été vichystes, vous maréchalistes
11:57 vous collaborationnistes, vous vous avez été communistes
11:59 mais communistes vous avez collaboré 2 ans mais après
12:01 vous avez été résistants 2 ans" - Et ça il le sait déjà depuis Londres
12:03 il l'a déjà théorisé évidemment - Bien sûr, il le sait, vous pensez bien
12:05 c'était son métier de théoriser tout ça
12:07 et donc lui il écrit pour l'histoire
12:09 il se dit "il va falloir gouverner"
12:11 et quand il gouverne à la
12:13 libération, il prend tout le monde
12:15 sauf les collaborationnistes parce qu'il se dit
12:17 "ceux-là non" mais il prend tellement
12:19 tout le monde qu'il prend Thorez et qu'il prend aussi Mitterrand
12:21 c'est dire, donc les fameux vichystos
12:23 résistants depuis. Donc il dit "il va falloir
12:25 gouverner la France avec
12:27 toute la France maintenant puisqu'on en a besoin"
12:29 donc oui il y a un récit historique mais
12:31 le général de Gaulle n'est pas du genre à parler pour le journal
12:33 de 20 heures, il parle pour l'histoire, il parle
12:35 pour l'éternité. Quand il écrit ce discours
12:37 là il parle pour l'histoire de France
12:39 ça y est c'est parti pour 100 ans. Alors il n'a pas
12:41 tort, il y a le commando Kieffer, le symbolique
12:43 c'est pas rien, le symbolique c'est
12:45 un commando avec des français qui eux
12:47 sont en train de débarquer eux aussi
12:49 je pense même que les
12:51 américains ont dû lui laisser
12:53 l'honneur de voir
12:55 un soldat français du commando Kieffer
12:57 poser pour le premier les pieds sur le
12:59 territoire normand, sur le territoire de la France libérée
13:01 la symbolique c'est quelque chose d'extrêmement
13:03 important, c'est pas un truc de communiquant la symbolique
13:05 c'est juste de dire "la France c'était moi
13:07 donc la France n'est pas vaincue, j'arrive
13:09 et puis la France a sauvé son honneur"
13:11 tout ça se jouait et signifiait
13:13 quelque chose à l'époque et puis après c'est l'heure où
13:15 tout le monde est content et on va se dire on va pas commencer
13:17 à chercher un certain
13:19 nombre de coups dans la tête des gens même s'il y aura des femmes
13:21 tendues, même s'il y aura des FTP
13:23 qui déviolent
13:25 Louis Guillaume a écrit un très beau livre qui s'appelait "Ok Joe"
13:27 qui racontait comment effectivement un certain nombre de soldats
13:29 américains noirs, ce qui a permis beaucoup le racisme
13:31 aussi à l'époque
13:33 effectivement des viols
13:35 qui ont d'ailleurs été sévèrement réprimés
13:37 par l'armée américaine, on tourne bien sur ce terrain là
13:39 mais les Etats-Unis ils venaient là non pas parce qu'ils
13:41 aimaient la liberté, ça c'est la mythologie
13:43 ils aimaient tellement la liberté, ils sont arrivés
13:45 - Ils venaient pourquoi ? - Parce que l'Allemagne
13:47 avait déclaré la guerre fin 1941
13:49 il y a eu pire à la rebours et à un moment donné les américains
13:51 se disent "Hitler il a des avions
13:53 à réaction, il est en train de travailler un programme atomique"
13:55 je le rappelle, je le rappelle d'ailleurs
13:57 que Wernher von Braun qui travaillait au fusée
13:59 V2, travaillait sur ce projet
14:01 qu'après la guerre il est allé aux Etats-Unis
14:03 ce qui a permis aux américains de mettre le pied sur la lune
14:05 puisqu'il a travaillé au programme Apollo
14:07 donc il faut quand même savoir un peu comment les choses se sont passées
14:09 les américains se sont dit "on va pas faire une guerre sur le
14:11 territoire américain, si Hitler a les moyens
14:13 d'avoir des bombes atomiques, des avions
14:15 à réaction, il les avait
14:17 il pouvait pas faire porter les bombes
14:19 par les avions à réaction, enfin peu importe" mais ils se disent
14:21 "il vaut mieux faire le combat, non pas sur notre terrain et on va le faire
14:23 en France" et puis après il y avait l'hypothèse
14:25 du Berchtesgaden, c'est-à-dire
14:27 le Nidègue de Hitler, ou Berlin
14:29 et puis après l'autre hypothèse qui était Moscou
14:31 c'est-à-dire qu'on envahit absolument la France
14:33 l'Europe et la France aussi
14:35 il y avait un programme qu'on appelait l'AMGOT
14:37 c'était un programme d'administration militaire
14:39 des territoires occupés, c'est un
14:41 acronyme mais "occupé" est le mot que les
14:43 américains utilisent, l'opération s'appelle
14:45 "overlord", ça veut dire "vassalisation"
14:47 on peut pas mieux dire qu'on arrive pour vassaliser
14:49 les français, il y avait donc une monnaie qui était
14:51 prévue, il y avait des préfets qui étaient prévus
14:53 de Gaulle il dit "mais non j'ai les miens" eux ils avaient prévus
14:55 des préfets pétinistes en disant "au moins les pétinistes
14:57 on les recycle puisqu'ils sont pas anticommunistes
14:59 et qu'on aura besoin d'eux pour aller jusqu'à
15:01 Moscou" donc je dirais c'est toute cette histoire
15:03 de France qui a été détruite par la
15:05 mythologie américaine, je songe au jour le plus long
15:07 qui est un film de mythologie
15:09 qui nous présente, c'est beaucoup ça maintenant
15:11 parce que le cinéma fait la loi dans l'histoire aujourd'hui
15:13 - Il fait l'histoire, il fait l'histoire
15:15 - Il fait l'histoire, voilà - Il fait réécrire l'histoire
15:17 - C'est pour ça que quand Philippe Devilliers fait un très beau film sur la révolution française
15:19 enfin une vérité historique qui est respectée
15:21 plutôt que cette espèce de mythologie
15:23 du gentil Robespierre et du gentil
15:25 Bdanton, et là d'un seul coup on lui dit
15:27 "les Etats-Unis c'est quoi ? C'est John Wayne
15:29 avec, on en a parlé déjà, John Wayne
15:31 la cigarette, la Jeep et puis
15:33 Bourville qui représente la France, on disait "la France c'est ça quoi ?"
15:35 Et puis le film se termine avec un casque américain
15:37 l'étoile américaine retournée sur les
15:39 sièges du débarquement disant "nous avons libéré"
15:41 et mon père qui a connu cette époque-là
15:43 me disait "mais il y avait des gamins polonais à 13 ans
15:45 qui grimpaient et qui attaquaient la Hitlerjongen
15:47 à Chambois juste à côté de chez moi là
15:49 à la baïonnette et après ils terminaient avec des
15:51 bouteilles de bière qui s'égorgeaient mutuellement
15:53 donc il y a eu des combats terribles
15:55 dans la poche qu'on appelle de "Falaise Chambois"
15:57 qui s'est terminée là dans mon village natal
15:59 et il y a un moment donné où il faut commencer à faire de l'histoire
16:01 il y a par exemple à ma falaise
16:03 un musée des victimes civiles, 20 000 morts
16:05 parmi les victimes civiles par exemple
16:07 c'est aussi ça, et l'idée qu'on puisse
16:09 aujourd'hui commémorer en oubliant les soviétiques
16:11 il faut trouver quelque chose, il faudrait trouver
16:13 quelque chose, parce qu'il y a quand même un moment donné
16:15 où le général de Gaulle lui avait toujours estimé
16:17 qu'il n'y avait aucune occasion de célébrer le 6 juin
16:19 donc il n'y a aucune célébration du 6 juin
16:21 avec le général de Gaulle, en revanche
16:23 comme par hasard, c'est François Mitterrand
16:25 qui a trouvé que c'était formidable, c'est-à-dire
16:27 merci aux américains, parce qu'il savait très bien
16:29 que ça déplaisait aux gaullistes. - On y reviendra
16:31 de toute façon la semaine prochaine, je vous signale d'ailleurs
16:33 ce numéro hors série de Paris Match
16:35 formidable, avec toutes
16:37 les photos jamais vues en couleur
16:39 le débarquement de nos archives inédites
16:41 je vais vous en faire cadeau Michel, parce que évidemment
16:43 il y a plein de photos de Normandie. Un petit mot
16:45 avant de passer à l'actualité des élections
16:47 européennes, sur Geneviève de Galard
16:49 je voulais lui rendre un hommage
16:51 cette extraordinaire femme
16:53 qui était infirmière en Indochine
16:55 on va peut-être voir la couverture que Paris Match
16:57 lui avait dédiée à l'époque
16:59 et je le dis pour nos auditeurs parce que
17:01 elle est en combinaison vert
17:03 parachutiste, elle était surnommée
17:05 l'ange de Dien Bien Phu
17:07 parce qu'elle a été parachutée à Dien Bien Phu
17:09 le 7 mai 1954
17:11 cet endroit où
17:13 3400 soldats français ont été massacrés
17:15 par le vietmine communiste
17:17 la France accueille l'héroïne de
17:19 Dien Bien Phu, titrée Paris Match
17:21 et cette photo a fait le tour
17:23 du monde, voilà c'est toujours important de
17:25 célébrer aussi les héroïnes de l'histoire
17:27 - Vous avez totalement raison, il y a Elizabeth de Miribel
17:29 aussi, qui est une femme dans le même tabac
17:31 des vraies femmes qu'on adore, moi j'adore
17:33 ce genre de femmes, engagées dans l'histoire
17:35 n'ayant peur de rien, les égales
17:37 des hommes, vraiment, sans que
17:39 Simone de Beauvoir ait eu le temps d'écrire
17:41 le deuxième sexe, mais Elizabeth de Miribel
17:43 qui a dactylographié l'appel du 18 juin
17:45 qui était d'ailleurs dans la poche de Falaise
17:47 et qui a retrouvé, je ne sais plus
17:49 peut-être, je ne veux pas donner le nom du militaire
17:51 peut-être me tromperais-je, mais il lui avait dit
17:53 rendez-vous en Normandie, elle est arrivée
17:55 en Jeep et l'a retrouvée à Lenson
17:57 des femmes formidables, fantastiques
17:59 - Hommage aux femmes, comme toujours. Les européennes, allez
18:01 on est carrément à une semaine du vote, Michel
18:03 qui va se dérouler dans les 27 pays de l'Union
18:05 on a le dernier sondage d'intention de vote
18:07 avec toujours un rassemblement national
18:09 extrêmement haut, une liste
18:11 renaissance en difficulté
18:13 et une poussée des partis
18:15 populistes qui se fait sentir
18:17 dans toute l'Europe. Est-ce que
18:19 la recomposition est à l'oeuvre
18:21 selon vous dans cette élection ?
18:23 Et puis qui porte la voix réellement du souverainisme
18:25 selon vous ?
18:27 - Les recompositions, de toute façon, les tenants
18:29 de l'Europe que j'appelle mastricienne n'en veulent pas
18:31 c'est-à-dire que quand les Français
18:33 votent contre, ça a été le cas je crois aux dernières européennes
18:35 Macron avait dit "il ne faut surtout pas
18:37 que ces gens-là gagnent, si ils gagnaient ce serait une catastrophe"
18:39 ils ont gagné et on a entendu
18:41 Macron dire "ils ont gagné de si peu que ça s'appelle
18:43 une victoire" - Et là il dit "attention
18:45 un vent mauvais souffle en Europe,
18:47 réveillons-nous" - Le vent mauvais c'est
18:49 ces gens-là qui estiment qu'on peut faire l'économie
18:51 du peuple, qu'on peut envoyer des gens
18:53 comme moi dans l'abstention. Il y a plein de gens
18:55 qui disent "mais ça sert à rien"
18:57 "il faut faire ton devoir de citoyen"
18:59 - Je vous le redis, il faut faire votre travail de citoyen
19:01 - Oui, j'ai entendu votre présentation
19:03 mais quand on vous dit de toute façon
19:05 que votre vote soit blanc, nul
19:07 ou majoritaire
19:09 il ira à la poubelle, si la majorité ne va pas
19:11 dans le bon sens. Rappelez-vous 2005
19:13 2005 les gens disent "vous nous demandez, on vous donne notre avis"
19:15 2008 on dit "votre avis, on le met à la poubelle"
19:17 donc là c'est très exactement la même chose
19:19 c'est-à-dire que le lendemain des élections, il va se passer quoi ?
19:21 il va se passer "on continue comme avant
19:23 et puis on en remet une couche"
19:25 de toute façon il n'y a plus les élections, on va être tranquille pendant un certain nombre d'années
19:27 et puis on fait avancer le rouleau compresseur
19:29 on en remet une couche
19:31 j'entends qu'on pourrait demander
19:33 Emmanuel Macron pourrait demander en cas de victoire du
19:35 Rassemblement National que Gérard Larcher soit Premier ministre
19:37 - Oh la grande révolution !
19:39 - Ce sont des rumeurs, rien de confiant
19:41 - Je veux dire que ce soit Gérard Larcher ou quelqu'un d'autre
19:43 on parle du retour de François Baroin
19:45 ou de quelques autres, mais je me dis
19:47 les gens disent "non, ce sont de ces gens-là qu'on ne veut plus
19:49 cette Europe que vous avez fabriquée depuis 30 ans
19:51 on n'en veut plus
19:53 l'idée que vous alliez chercher des gens qui ont déjà baigné
19:55 dans cette eau sale
19:57 on n'en veut pas, trouve autre chose
19:59 - D'où le vote pour le Rassemblement National
20:01 en tout cas les intentions de vote pour le Rassemblement National
20:03 - Oui bien sûr
20:05 mais en même temps le Rassemblement National
20:07 on a vu avec tous les débats, notamment quelques-uns qui se sont fait chez vous
20:09 - Un jeudi soir
20:11 - Oui
20:13 et on s'aperçoit
20:15 que c'est très fluctuant
20:17 Jordan Bardelin
20:19 il y a eu des choses de dites, le contraire, encore autre chose
20:21 etc. et puis moi je pars du principe que
20:23 là c'est le Titanic
20:25 et on nous dit "il faut prendre un billet pour monter sur le Titanic"
20:27 permettez que je dise "j'ai envie de rester
20:29 sur le quai, à boire un coup avec les copains"
20:31 plutôt que de prendre un billet en disant "ah vous allez prendre un café, c'est une deuxième classe"
20:33 - Ca me rend sang
20:35 - Les copains, oui
20:37 - Quand Emmanuel Macron, Michel Onfray, dit
20:39 "je veux débattre face à Marine Le Pen, organisons un débat"
20:41 et que Marine Le Pen lui dit
20:43 "si vous ne mettez pas la dissolution ou votre démission dans la balance
20:45 je ne veux pas débattre"
20:47 qu'est-ce que ça veut dire en termes de stratégie encore une fois ?
20:49 - Écoutez, chez les grecs, il y avait
20:51 des gens qu'on appelait des sophistes
20:53 et qui se faisaient payer cher pour tenir
20:55 les discours qu'on voulait. C'était
20:57 "abracadabra, j'arrive, je vais parler
20:59 et vous allez voir, quand j'aurai parlé
21:01 vous allez être subjugués" et cette espèce de narcissisme
21:03 chez lui, il est toujours sur une scène de théâtre
21:05 - En même temps il se met en danger quand il propose ce débat
21:07 - En danger ? Non, on a vu avec le débat
21:09 Jordan Bardelin, Gabriel Attal
21:11 que quand on a les mains
21:13 dans le cambouis et qu'on a le moteur
21:15 tous les jours, on est plus doué que l'autre
21:17 Attal a été meilleur, il a été meilleur
21:19 que Bardelin, ça paraît normal. Lui c'est pareil
21:21 il a une bonne mémoire, il est
21:23 malin, c'est un joueur de pipo
21:25 un charmeur de serpent et là il connait
21:27 bien les dossiers. Marine Le Pen ne connait pas très bien
21:29 les dossiers. Elle ne les a pas travaillés et puis quand elle les a travaillés
21:31 elle les a mal travaillés et puis elle n'a pas la mémoire qu'il faudrait
21:33 elle n'a pas l'efficacité rhétorique et sophistique
21:35 les sophistes se faisaient payer très très cher
21:37 rockstar à l'époque du 6ème siècle
21:39 avant Jésus-Christ. Après c'était juste
21:41 la forme. Après on dit ce qu'on veut
21:43 on va défendre le blanc, on va défendre le noir, on va défendre le grand
21:45 on va défendre le petit, etc. Et là c'est pareil
21:47 j'arrive, nouvelle calodgie, j'arrive, prenez un avion
21:49 je vais parler. Les paysans, j'arrive
21:51 les gilets jaunes, j'arrive, je fais un tour de France
21:53 on va faire les états généraux, etc. La même chose
21:55 je vais la chercher sur le terrain du débat
21:57 allons-y. - Mais quand elle dit "il faut opposer la dissolution
21:59 et la démission sur la table" évidemment qu'elle ne le fera pas
22:01 - Bien sûr, mais évidemment qu'elle a raison
22:03 - Rien ne l'est oblige - Si, l'esprit
22:05 de la 5ème république
22:07 et l'esprit de la 5ème république, tout le monde s'en moque
22:09 y compris les néogaullistes ou les prétends dugaullistes
22:11 qui sont les fausses croyeurs du gaullisme
22:13 j'entends qu'on dit du bien aujourd'hui de Georges Pompidou
22:15 ça va bien, on ne va pas
22:17 salir la mémoire d'un homme au moment d'une commémoration
22:19 mais il y a quand même un moment donné où
22:21 les gens qui détruisent le général de Gaulle
22:23 sont des gens dont on ne connaît pas vraiment trop le nom
22:25 à l'époque, c'était des
22:27 Minus Abin, ce qui s'appelle
22:29 Jacques Chirac - Les Minus Abin, je me souviens
22:31 - Qui s'appelle Édouard Balladur
22:33 qui s'appelle Giscard d'Estaing
22:35 qui s'appelle Chirac, ce sont tous ces gens là
22:37 et donc Pompidou, ce sont tous ces gens là
22:39 qui ont détruit le général de Gaulle au moment du référendum
22:41 de 68-69
22:43 donc il faut arrêter
22:45 tous ces prétendus gaullistes, tous ces néogaullistes
22:47 ils se servent du général de Gaulle
22:49 mais ils ne le servent pas, le général de Gaulle a dit
22:51 on perd les élections, on s'en va
22:53 donc ça paraît normal, on remet en cause
22:55 sa légitimité, quand on n'a pas gagné
22:57 l'Assemblée Nationale et qu'on a une espèce
22:59 d'Assemblée Nationale qui ne ressemble à rien, ce qui permet d'ailleurs
23:01 à la France Insoumise de faire
23:03 ce qu'elle y fait, et à un moment donné
23:05 on refait une majorité ou on s'en va, soit
23:07 - Bon, allez, petite pause Michel Onfray dans
23:09 cette émission sur CNews et sur Europe 1
23:11 on parlera ensuite de Pierre Palmad
23:13 l'affaire Pierre Palmad et la loi sur la fin de vie
23:15 A tout de suite !
23:17 On se retrouve pour la seconde partie de Face à Michel Onfray
23:19 toujours sur CNews et sur Europe 1
23:21 Michel, vous avez voulu évoquer cette affaire
23:23 Pierre Palmad, puisque le tribunal correctionnel
23:25 a décidé cette semaine
23:27 qu'il serait renvoyé en procès
23:29 non pas pour homicide involontaire
23:31 mais pour blessure involontaire
23:33 on se rappelle qu'il a provoqué un très grave
23:35 accident il y a plus d'un an
23:37 faisant plusieurs blessés, dont une femme
23:39 enceinte qui avait perdu son nouveau-né
23:41 enfin son bébé, son fœtus
23:43 in utero. Écoutez, Pierre Lagache
23:45 vice-président de la Ligue contre les violences routières
23:47 il dit pourquoi les victimes sont
23:49 très heurtées par cette décision de la justice
23:51 écoutez... Dans un cas
23:53 tel que celui-là, on est
23:55 bien évidemment dans des
23:57 circonstances assez extrêmes en termes de
23:59 déviance sur le comportement sur la route
24:01 et nous appelons bien évidemment
24:03 les magistrats
24:05 à faire preuve de la plus grande
24:07 sévérité. C'est
24:09 important parce que
24:11 ça donne finalement
24:13 la mesure de ce que recouvre
24:15 l'accident grave de la route
24:17 et le drame humain qu'il porte
24:19 en lui. On ne peut pas continuer
24:21 à banaliser par
24:23 des décisions de justice
24:25 qui ne sont pas comprises par les
24:27 victimes l'accident grave de la route.
24:29 Voilà pour ces propos
24:31 les accidents de la route, malheureusement c'est un fléau
24:33 qui touche toutes les familles, chacun d'entre nous
24:35 là toute la question était de savoir si
24:37 le fœtus que portait cette jeune femme
24:39 avait une existence juridique ou pas. La réponse c'est non
24:41 la jurisprudence c'est non, il n'y a pas d'existence juridique
24:43 donc il n'y a pas de domicile involontaire
24:45 il y a seulement des blessures involontaires. Pourquoi ça envoie un mauvais
24:47 signal pour vous ?
24:49 Ça envoie le même signal depuis un certain temps
24:51 enfin il y a déjà 10, il y a quand même eu
24:53 un projet de loi d'interruption
24:55 médicale de grossesse et pas d'interruption
24:57 volontaire de grossesse, entendons-nous bien je défends l'IVG
24:59 mais je ne défends pas
25:01 l'interruption médicale de grossesse sauf dans des cas
25:03 particuliers, enfants malformés,
25:05 problèmes de physiologie
25:07 ou d'anatomie évidemment très clair
25:09 des enfants qui sont sans cerveau ou ce genre de choses
25:11 mais il y a un moment donné
25:13 où on a parlé de raisons médico-
25:15 sociales, psychosociales pardon
25:17 c'est quoi les raisons psychosociales ?
25:19 C'est-à-dire cette idée qu'on n'a plus envie de cet
25:21 enfant, que c'est un projet, un enfant c'est un projet
25:23 c'est pas un être de chair et d'os
25:25 et donc il y a un moment donné où là on se dit c'est un projet aussi
25:27 et ça n'a pas d'authenticité
25:29 d'ailleurs ça peut s'acheter, ça peut se vendre
25:31 on peut louer des utérus, on peut
25:33 etc. C'est la même logique. - Même là ?
25:35 - C'est surtout là, il faut absolument faire
25:37 avancer cette idée que c'est un amas
25:39 de cellules et qu'un amas de cellules
25:41 c'est pas un être et que l'être c'est quoi ?
25:43 C'est quand ? C'est quand ça a cessé d'être un projet
25:45 en plus de ça. Donc c'est assez sidérant
25:47 vous avez par exemple le philosophe Peter Singer
25:49 qui nous fait savoir qu'un enfant malformé
25:51 à sa naissance, une fois né, on peut s'en débarrasser franchement
25:53 donc vous vous dites
25:55 c'est ça la philosophie utilitariste
25:57 c'est monstrueux, c'est le même qui défend
25:59 la zoophilie, c'est le même qui défend ce genre de...
26:01 - Donc c'est un cas extrême ?
26:03 - Non c'est pas un cas extrême, je vous assure, ce sont les prochains combats
26:05 vous avez
26:07 par exemple, on va pas forcément
26:09 rentrer dans le détail, mais regardez
26:11 la sollicitude que Émeric Caron
26:13 a pour les moustiques femelles et le peu de sollicitude
26:15 qu'il peut avoir pour d'autres humains
26:17 - Il en a parlé, oui. - Oui mais à un moment donné
26:19 il a fait un tweet récemment pour expliquer que les gens
26:21 qui ne sont pas allés voir son film
26:23 qui n'étaient pas sensibles à ça, étaient des sous-hommes
26:25 et à un moment donné
26:27 qu'est-ce que ça veut dire de pouvoir
26:29 aujourd'hui parler d'hommes, de sous-hommes
26:31 ou d'imaginer que des animaux sont supérieurs
26:33 à des humains et des humains inférieurs à des animaux
26:35 cette espèce de nihilisme qui est problématique
26:37 et cette façon de dire "cet enfant qui a mort
26:39 n'était pas un enfant, donc ce sont des blessures
26:41 c'est pas un homicide"
26:43 je pense que ça va toujours évidemment dans le même sens
26:45 de la banalisation de l'être humain
26:47 - On parle de la vie, on parle de la mort
26:49 il y a un projet de loi sur la fin de vie qui est actuellement
26:51 étudié à l'Assemblée Nationale, Michel Onfray
26:53 il sera voté dans le courant du mois de juin
26:55 un texte qui a été largement
26:57 modifié par les députés de la commission spéciale
26:59 il y avait notamment un critère
27:01 de pronostic vital engagé à court
27:03 au moyen terme, qui a été
27:05 en place et qui a été remplacé par une notion
27:07 d'affection en phase avancée ou terminale
27:09 ça fait tiquer un certain nombre de députés
27:11 parce qu'évidemment ce n'est pas du tout la même chose
27:13 ça inclut du coup énormément
27:15 ça ouvre le champ
27:17 de ceux qui pourraient avoir recours à cette aide
27:19 à mourir. Olivier Falorni
27:21 qui était notre invité cette semaine, le rapporteur
27:23 modem de ce texte, dit qu'il va falloir
27:25 "repréciser ce critère clé"
27:27 est-ce que là on n'est pas en train
27:29 de franchir les lignes rouges, Michel Onfray
27:31 je sais que vous êtes un partisan de l'euthanasie
27:33 vous n'avez pas peur du mot
27:35 mais est-ce que là on n'est pas en train de dire
27:37 "telle malade, telle personne
27:39 pourra avoir accès à cette euthanasie
27:41 s'il rentre dans les critères"
27:43 moi je trouve terrible
27:45 qu'aujourd'hui les débats à l'Assemblée nationale
27:47 soient des occasions de politique politicienne
27:49 on n'a pas le sens de l'intérêt général
27:51 et du bien public et on se dit
27:53 on va permettre par exemple
27:55 d'ajouter un amendement et si cet amendement
27:57 permet par exemple de poursuivre
27:59 des médecins qui seraient opposés à l'euthanasie
28:01 je suis pour l'euthanasie, je comprends qu'un médecin
28:03 puisse être opposé. Ils le sont
28:05 farouchement, c'est contraire au serment d'Hippocrate
28:07 le serment d'Hippocrate c'est "je ne nuirai pas à la vie de..."
28:09 oui mais vous savez il y a plein de choses
28:11 que la médecine fait aujourd'hui et ne faisait pas
28:13 à l'époque d'Hippocrate. Aujourd'hui on estime que
28:15 par exemple le changer de sexe
28:17 par exemple c'est pas soigner
28:19 ou alors c'est une maladie. Si c'est une maladie il faut le dire
28:21 et si vous dites que c'est une maladie à ce moment là
28:23 vous allez au tribunal. Donc il y a juste un moment donné où
28:25 il faut repenser la médecine et il y a un moment donné
28:27 se dire un texte qui a 25 siècles
28:29 est-ce qu'on pourrait pas peut-être un peu le revoir
28:31 à l'époque d'Hippocrate
28:33 on est malade on meurt, les maladies durent peu de temps
28:35 on soigne assez peu, il y a évidemment
28:37 pas d'antibiotiques, il y a évidemment très peu de chirurgie
28:39 donc il y a un moment donné cette espèce de texte
28:41 qu'on brandit en permanence
28:43 moi je veux bien mais il y a un tas de choses qu'on fait
28:45 par exemple l'avortement on pourrait très bien dire que c'est pas un soin
28:47 c'est pourtant fait à l'hôpital, c'est pourtant
28:49 remboursé par la sécurité sociale. Donc arrêtons
28:51 de nous accrocher à ça en disant
28:53 les serments d'Hippocrate. Il y a un moment donné où peut-être
28:55 ça devient un peu facile mais le serment d'Hippocrite
28:57 on se cache derrière ça, on dit mais Hippocrate ne le permettait pas
28:59 moi je ne regarde pas Galien
29:01 ou Hippocrate ou les médecins de l'antiquité grecque
29:03 quand j'ai envie de me soigner par exemple
29:05 donc il y a un moment donné où il faudrait repenser ça
29:07 un peu de courage politique, qu'on arrête
29:09 la soupe politicienne, là où on dit
29:11 il faut absolument qu'on mette
29:13 éventuellement qu'on laisse son nom, il y a une soupe narcissique
29:15 qui consiste à dire un amendement qui porterait mon nom
29:17 mais il y a juste un moment donné où il faut reprendre
29:19 le débat, d'abord il n'y a pas de débat
29:21 je constate que Houellebecq qui se défend sur ce sujet là
29:23 fait un entretien dans
29:25 le journal du dimanche, la une, quatre pages avec des gens
29:27 qui pensent comme lui, un rabbin et puis un curé
29:29 il fait la même chose avec un prétendu incorrect
29:31 journal qui est fait la même chose avec
29:33 encore une fois un rabbin, encore une fois un curé, encore une fois
29:35 Michel Houellebecq, on débat ensemble, ils sont tous
29:37 contre, et à un moment donné on se dit mais il n'y aurait pas
29:39 un débat possible avec des gens qui justement
29:41 n'insulteraient personne et arrêteraient
29:43 de dire, vous le savez, moi j'ai aidé ma compagne
29:45 à mourir, mais je ne veux pas utiliser
29:47 cet argument, je veux
29:49 qu'on ait des vrais arguments, qu'on puisse vraiment dire
29:51 laissons de côté les affaires personnelles
29:53 parce qu'on voit bien que certains disent "ah mais il y a mon frère qui se sient"
29:55 et puis les gens amènent des...
29:57 - Pour que ce soit une loi universelle vous avez raison - Il faut que ce soit universel
29:59 il faut que ce soit débattu et il faut qu'on distingue
30:01 bien quelqu'un qui dispose de sa conscience, de son
30:03 intelligence et qui veut mourir, quelqu'un qui
30:05 souffre de maladies psychiques et qui veut mourir
30:07 ça existe, on dit assez peu mais nombre de gens
30:09 qui sont des rescapés
30:11 des attentats se suicident, ça se dit
30:13 assez peu, qu'est-ce qui se passe dans la tête de quelqu'un
30:15 qui a échappé à la mort et qui s'en va vers la mort
30:17 et tout ça, et qu'à un moment donné le débat
30:19 enfin le sujet mérite mieux
30:21 que ça, que de la politique
30:23 prolificienne, que de faire des avancées
30:25 partisanes et il y a des vraies questions à poser
30:27 sur la vie, ce qu'est la vie, la fin de vie, le consentement
30:29 le suicide, le suicide assisté
30:31 mourir en sachant qu'on va mourir
30:33 mourir en ne sachant pas qu'on va mourir
30:35 qui détient le droit d'aider celui qui va mourir
30:37 avec les familles composées, décomposées, recomposées
30:39 les enfants qui veulent hériter
30:41 ceux qui ne veulent pas hériter et qui aiment vraiment
30:43 etc. On mérite un
30:45 vrai débat et pas ce genre de... - Un vrai débat de fond
30:47 je voudrais juste vous citer un médecin
30:49 qui s'appelle le docteur Alexis Burneau qui est spécialisé
30:51 dans les soins palliatifs, il dit "ce qui nous bouleverse
30:53 nous soignant dans ce qui se profile c'est le
30:55 faire mourir par défaut d'accès aux soins
30:57 de qualité. Il y a des endroits en France où il n'y a pas
30:59 suffisamment d'accès à l'offre de soins
31:01 palliatifs". C'est pas ça le coeur du sujet ?
31:03 - Le coeur du sujet c'est qu'on
31:05 sorte du manichéisme, genre
31:07 droite-gauche, bien-mal etc. - Là c'est un médecin
31:09 - Moi je veux les deux moi, je suis un partisan
31:11 de la thanasie et je veux qu'on développe... - Non, non, on ne perd pas l'autre
31:13 - Non, voilà, je veux qu'il y ait
31:15 les deux et qu'on ne joue pas l'un contre l'autre. Un temps
31:17 j'ai pensé le contraire, notamment
31:19 en disant qu'il y avait
31:21 des consentances sur les soins palliatifs
31:23 quand ils sont parfois récupérés par des gens qui sont
31:25 sur les bords de tombes et qui veulent absolument faire
31:27 du militantisme chrétien, en disant
31:29 "réconciliez-vous Dieu, le pardon, le péché"
31:31 etc. Je ne souhaite pas ce genre
31:33 de choses, je suis un laïc sur ce sujet. Et je pense
31:35 simplement qu'on doit pouvoir avoir le choix.
31:37 Le droit d'avorter n'est pas un devoir
31:39 d'avorter. Quelqu'un qui est
31:41 contre l'avortement n'avorte pas, puis voilà, c'est réglé.
31:43 Et bien là quelqu'un qui est contre l'euthanasie
31:45 ne demande pas l'euthanasie, et puis il demande
31:47 des soins palliatifs. Et puis le droit que
31:49 Baudelaire a appelé le droit à la contradiction,
31:51 c'est-à-dire la possibilité de dire "j'ai pensé, mais je ne pense plus".
31:53 "En bonne santé", j'étais pour l'euthanasie,
31:55 là je ne suis plus en bonne santé, je ne pense pas
31:57 pareillement. Là je vais bientôt mourir, je ne pense plus ça.
31:59 Et je veux qu'on m'aide. Oui, mais je ne
32:01 veux pas que des gens pérantoires nous disent "les gens
32:03 ne veulent la mort que parce qu'on ne leur a pas proposé
32:05 des bonnes solutions pour finir leur vie".
32:07 C'est faux, on ne peut pas théoriser en disant "c'est toujours
32:09 comme ça", et il y a des
32:11 enfants par exemple qui veulent se suicider
32:13 parce qu'effectivement on ne les aide
32:15 pas assez, ce n'est pas du tout la même chose que quelqu'un
32:17 ne les aide pas assez à vivre et à construire leur identité,
32:19 éventuellement même on ne les aide à ne pas la construire.
32:21 Et puis à l'autre bout, des gens qui disent "non,
32:23 donnez-moi une pilule que j'utiliserai ou non".
32:25 Vous pouvez donner une pilule à quelqu'un
32:27 en disant "elle est mortelle", et puis elle est dans votre
32:29 table de nuit, et puis vous voulez ou vous ne voulez pas, vous ne prenez pas,
32:31 c'est vous qui décidez. C'est quand même pas
32:33 le bout du monde que de permettre ce genre de choses. Oui, mais
32:35 le non-dit, c'est quand même que les dieux,
32:37 les trois dieux du monothéisme interdisent ce genre de choses.
32:39 Alors, Luc Ferré, que vous connaissez bien, a fait une trémule
32:41 dans le Figaro en disant "Euthanasie, une avancée
32:43 en forme de recul". Il dit qu'il y a deux philosophies
32:45 du sens de la vie qui
32:47 s'affrontent dans cette idée-là,
32:49 avec d'un côté
32:51 l'utilitarisme qui domine le monde
32:53 anglo-saxon, et puis l'héritage chrétien
32:55 sécularisé qui dit que
32:57 la vie est sacrée, ce qui lui donne du sens
32:59 et de la valeur, dit-il, ce n'est pas un
33:01 calcul porté par une vision matérialiste
33:03 de l'être humain, mais la quantité d'amour
33:05 et de lien aux autres qu'on y trouve.
33:07 Qu'est-ce que vous lui répondez à Luc Ferré ?
33:09 Il fait une bonne copie de Bach, mais qui manque
33:11 la troisième partie. C'est-à-dire ?
33:13 L'euthanasie
33:15 chez les utilitaristes qui sont des méchants,
33:17 et puis l'euthanasie
33:19 chez les canciens qui sont des gentils, etc.
33:21 Mais il y a aussi les Romains, et on n'est
33:23 pas tenu d'être un utilitariste en disant
33:25 d'abord, les utilitaristes ne pensent pas tous
33:27 comme Luc Ferré dit qu'ils pensent, c'est plus compliqué
33:29 que ça, cette façon de penser
33:31 à la place des utilitaristes, de Bentham, de Stuart Mill,
33:33 qui sont des gens qui pensaient
33:35 non pas en termes de bien et de mal, mais en termes de bon et de mauvais
33:37 en fonction d'une fin qu'on se proposait.
33:39 Oui, le christianisme est contre,
33:41 ça c'est clair sur cette deuxième partie, mais sur une troisième
33:43 partie qui n'existe pas, il y a aussi les Romains
33:45 avant le christianisme,
33:47 qui ne sont pas dans une logique de la culpabilité,
33:49 de la faute, d'un Dieu transcendant ou ce genre
33:51 de choses, et les Romains disent des choses très simples,
33:53 notamment les stoïciens, ils disent "mais si la pièce
33:55 est enfumée, tu en sors".
33:57 Eh bien, il dit "si ta vie est enfumée comme une pièce peut l'être,
33:59 tu en sors de ta vie, le suicide est simple".
34:01 Si vous prenez Picquet, Marc Orrell,
34:03 par exemple, ou Sénèque, ce sont tous des gens qui
34:05 pensent simplement la question du suicide
34:07 et pas en termes... - Et qui dessinent de leur fin du vie.
34:09 - C'est ça, c'est-à-dire que l'alternative, c'est pas
34:11 Bentham ou Kant,
34:13 c'est-à-dire les utilitaristes ou les chrétiens,
34:15 mais c'est la possibilité de mourir
34:17 en Romain, c'est-à-dire de dire "je m'en pars
34:19 de ma vie jusqu'au bout, y compris pour en finir".
34:21 - Voilà, pour ce très bel réflexion,
34:23 on aura l'occasion d'y revenir au fil
34:25 de l'examen de ce texte par l'Assemblée nationale.
34:27 On est toujours en face à
34:29 Michel Onfray sur CNews et sur Europe 1.
34:31 Michel, on va parler de ces nombreuses manifestations
34:33 pro-palestiniennes qui se sont multipliées
34:35 cette semaine, avec un député de la
34:37 France Insoumise, Sébastien Delauhue, qui a brandi
34:39 le drapeau de la Palestine en pleine hémicycle.
34:41 Il a écopé de la sanction la plus
34:43 lourde, il y a eu des invectives, ensuite,
34:45 qui ont été échangées dans
34:47 l'enceinte de l'Assemblée nationale.
34:49 Il y a aussi ce tweet
34:51 d'Emerick Caron que vous avez évoqué au début de l'émission.
34:53 De manière évidente, Gaza a
34:55 montré que non, nous n'appartenons pas
34:57 à la même espèce humaine. Il y a eu
34:59 une antagonisation,
35:01 vraiment, de ce conflit. Michel Onfray,
35:03 jusqu'où est-ce que vous pensez que cette escalade
35:05 peut aller ?
35:07 - Alors ça, je crois que ça peut aller
35:09 jusqu'au sang. - Jusqu'au sang ?
35:11 - Oui, je pense. Il n'y a pas de solution.
35:13 On voit mal comment on pourrait
35:15 aujourd'hui dire que la solution consiste à...
35:17 Je ne suis pas bien sûr, d'ailleurs, que
35:19 la création d'un État palestinien suffirait.
35:21 D'abord, il faudrait que
35:23 l'État palestinien puisse reconnaître, non pas
35:25 l'antithessionniste, mais l'existence de l'État d'Israël.
35:27 Ensuite, il faudrait qu'il renonce au fait
35:29 qu'il faudrait détruire l'État d'Israël.
35:31 Ensuite, il faudrait qu'il accepte les règles
35:33 de la démocratie et de la cohabitation. Moi, je ne suis pas
35:35 pour les deux États. Je suis pour un État fédéral,
35:37 comme Camus le proposait, d'ailleurs, pour
35:39 les Français d'Algérie, pour les Kabiles,
35:41 au moment de la guerre d'Algérie. Donc, il y a quelque chose
35:43 à penser et à inventer.
35:45 Simplement, on n'en est pas là.
35:47 Donc, il y a une instrumentalisation
35:49 du conflit. On voit très bien que, d'ailleurs, c'est drôle,
35:51 je suis en train d'écrire un livre sur les racines
35:53 de l'islamo-gauchisme, Sartre, Beauvoir,
35:55 etc., enfin, Jean Genet,
35:57 des choses assez terribles, cette espèce de
35:59 nasification de l'ennemi. Tout le langage d'aujourd'hui,
36:01 il se retrouve dans le gauchisme culturel
36:03 de Sartre et de Beauvoir
36:05 et de Genet et de Jean-Luc Nancy
36:07 et de Lacou-Labarthe et de...
36:09 etc. On se dit, mais il y en a des intellectuels
36:11 qui ont justifié ce genre de choses.
36:13 C'est étonnant aussi de voir que les pays arabes
36:15 ne soutiennent pas plus que ça, la Palestine.
36:17 Et à un moment donné, on se dit, mais pourquoi est-ce que vous les acceptez
36:19 si peu, si mal, etc.
36:21 Vous prenez la Syrie, vous prenez le Liban, encore que le Liban
36:23 fasse sa part, mais vous prenez la Jordanie,
36:25 vous prenez l'Égypte, les pays frontaliers,
36:27 vous vous dites, mais il n'y a pas une solution à trouver
36:29 ou quelque chose qui supposerait que...
36:31 Donc c'est devenu une espèce de cheval de bataille.
36:33 Les palestiniens du quotidien,
36:35 je veux dire, les palestiniens de Gaza, les pauvres,
36:37 se trouvent pris entre deux feux,
36:39 entre même trois feux,
36:41 entre l'otage du Hamas, otage en même temps
36:43 de la politique de Netanyahou
36:45 qui fait des morts sans compter,
36:47 et puis d'une espèce d'opinion internationale.
36:49 Il y a un moment donné où, comme avec l'Ukraine,
36:51 je disais tout à l'heure, nous le disions tout à l'heure,
36:53 enfin je vous le disais, dis au moins qu'il fallait penser
36:55 en termes de paix pour l'Ukraine et qu'il faut en sortir
36:57 de ces guerres, il n'y a pas de guerre qui ne se soit jamais terminée.
36:59 C'est pareil pour Israël. C'est la même chose, il faut désormais penser
37:01 en termes de solutions. Je ne veux pas dire que ça viderait
37:03 les rues, mais quand on voit sur un
37:05 claquement de doigts, 3000 personnes
37:07 devant la porte de TF1 parce qu'il y a un entretien
37:09 avec Netanyahou, on se dit,
37:11 il y a quand même beaucoup de menaces.
37:13 Ça ressemble très étrangement, vous savez, à la loi
37:15 sur les suspects de septembre 1793
37:17 où on commençait à dire aux gens
37:19 "Vous n'êtes peut-être pas contre-révolutionnaires,
37:21 mais vous n'êtes pas assez zélés
37:23 dans votre façon de montrer votre
37:25 soutien à la révolution française."
37:27 Loi sur les suspects. Et là, il y a un moment donné
37:29 où on dit "Vous êtes footballeur,
37:31 vous êtes influenceur,
37:33 ouseuse, vous n'avez pas assez montré,
37:35 et donc vous êtes déjà suspect."
37:37 Et il se fait que quand le gouvernement révolutionnaire
37:39 prend la suite, cette loi sur les suspects,
37:41 elle permet des tribunaux
37:43 avec des individus qui, pour le coup, vous envoient les guillotines.
37:45 Je ne souhaiterais pas que nous en arrivions un jour
37:47 à une guillotine qui fait que les menaces
37:49 qui sont proférées dans les rues puissent
37:51 générer un sang qui coule.
37:53 Et puis, la menace aussi,
37:55 c'est l'extrême droite, la vraie,
37:57 et pas celle de Marine Le Pen, parce que
37:59 l'extrême droite, elle est violente, elle est antidémocratique,
38:01 elle refuse les élections,
38:03 d'ailleurs, ça ressemble à un portrait de
38:05 Mélenchon, beaucoup plus que d'un autre,
38:07 et elle nous dit qu'il faut résoudre les problèmes par la violence.
38:09 C'était le cas de Robatey,
38:11 c'était le cas de Derriola Rochelle, c'était le cas de Brasiliac,
38:13 qui a une espèce de culte de la violence
38:15 ou de fascination pour la violence. Mais une vraie extrême droite
38:17 qui tuerait des musulmans
38:19 parce qu'ils sont musulmans, ce qui ferait vraiment
38:21 la définition de l'extrême droite, ce serait terrible.
38:23 Que ferait la France ?
38:25 Quelle est la solution du chef de l'État ?
38:27 Qu'est-ce que le président de la République
38:29 a prévu dans le cas où, effectivement,
38:31 le sang coulerait ? On fait quoi ?
38:33 Des nounours ? Des bougies ?
38:35 Des poèmes ? Vous n'aurez pas ma haine ?
38:37 Et ce genre de choses. Donc il y a juste un moment donné où on se dit
38:39 qu'il ne faut pas laisser monter cette espèce de violence
38:41 parce que si on n'a pas les moyens
38:43 de la calmer ou de l'arrêter,
38:45 alors peut-être la création d'une solution pacifique,
38:47 moi c'est ce que je pense. Je pense que la France
38:49 s'honorerait à sortir du vieux schéma
38:51 jacobin en disant "les deux États, ça ne peut pas marcher".
38:53 En revanche, penser
38:55 en termes de fédéralisme pour voir qui peut quoi
38:57 et puis trouver un interlocuteur.
38:59 Il ne faut pas forcément que Mahmoud Abbas
39:01 soit un recours. Cet homme qui est un négationniste,
39:03 qui a fait sa thèse d'histoire à Moscou
39:05 et une thèse d'histoire négationniste
39:07 n'est pas crédible. En plus de ça,
39:09 il y a toute la mafia qui
39:11 consorte un peu et qu'on trouve
39:13 un palestinien emblématique qui soit
39:15 susceptible de penser en termes de paix
39:17 et pour son peuple et pas seulement pour
39:19 l'idéologie du Hamas, ce qui je le rappelle est une idéologie
39:21 théocratique et islamiste.
39:23 En tout cas, ce que l'on voit à l'œuvre en France, c'est l'instrumentalisation
39:25 par la France, Michel Onfray,
39:27 de ce conflit et puis
39:29 cette stratégie du chaos au fond,
39:31 en œuvre méthodiquement, Jean-Luc Mélenchon
39:33 depuis des années, on a retrouvé une archive, c'était en 2012,
39:35 où il dit exactement
39:37 ce qui est en train de se passer,
39:39 la stratégie qu'il a mise en place. Écoutez.
39:41 La conquête de l'hégémonie politique
39:43 a un préalable.
39:45 Il faut tout conflictualiser.
39:47 Tout conflictualiser.
39:49 Si vous laissez passer,
39:51 les choses passent avec
39:53 la grammaire et la syntaxe, le consentement
39:55 à l'ordre.
39:57 Tout doit être interpellé.
39:59 Tout doit être conflictualisé dans un premier temps.
40:01 C'est ça les leçons. Comment croyez-vous
40:03 qu'on transforme un peuple révolté en peuple
40:05 révolutionnaire ?
40:07 Comment sa conscience peut-elle s'éveiller ?
40:09 Par les discours, bien sûr,
40:11 mais par la pratique de la lutte.
40:13 Par l'observation consciente
40:15 des agressions
40:17 de l'adversaire. Voilà ce qui se passe.
40:19 Comme l'a dit Chavez,
40:21 reprenons une phrase de Trotski.
40:23 La révolution
40:25 avance sous le fouet de la contre-révolution.
40:27 Voilà quelqu'un qui nous dit
40:29 qu'il faut conflictualiser.
40:31 Ça c'est le premier temps. Il faut détruire, tout casser.
40:33 Et dans un deuxième temps,
40:35 il cite Trotski.
40:37 Et Chavez.
40:39 Grand penseur, évidemment, dont tout le monde connaît l'œuvre
40:41 complète et l'apport
40:43 qu'il donne à la pensée socialiste
40:45 planétaire.
40:47 Trotski revient
40:49 à ses amours de jeunesse. Pour avoir été mitterrandien,
40:51 etc. Ce trotskiste est resté trotskiste
40:53 avec cette idée qu'il faudrait une révolution
40:55 internationale ou internationaliste.
40:57 Je rappelle que Trotski... - Une autre révolution ?
40:59 - Oui, mais internationale. - Internationale, oui.
41:01 - Parce que c'est ce qui distingue Trotski de Lénine.
41:03 Il ne se distingue pas beaucoup, mais au moins
41:05 sur ce sujet. Lénine pensait qu'il fallait
41:07 une espèce de révolution nationale dans un seul pays
41:09 en attendant. Et puis Trotski, une révolution
41:11 internationale parce que ça ne rendrait pas possible
41:13 sinon la révolution nationale.
41:15 Je rappelle que Trotski, le héros de ce monsieur, est un venteur
41:17 de l'armée rouge. Je rappelle qu'en 1921,
41:19 quand les marins de Kronstadt disent "mais nous,
41:21 on a fait la révolution pour avoir les soviets".
41:23 Un conseil. Le conseil, c'est quoi ?
41:25 C'est la possibilité pour les gens, ce que je défends,
41:27 c'est l'autogestion. De dire "laissez les journalistes
41:29 décider pour les journalistes, les médecins
41:31 pour les médecins, les juristes pour les juristes
41:33 et puis ça s'appelle l'autogestion".
41:35 Et ils disent "mais on a voulu les soviets et on a eu le parti".
41:37 Et la bureaucratie, le parti,
41:39 l'armée rouge, et que fait Trotski ?
41:41 Il dit "butez-moi tous ces gens-là".
41:43 Il a fait des milliers de morts avec les marins
41:45 de Kronstadt qui se sont révoltés.
41:47 Il défend aujourd'hui Trotski.
41:49 Et il nous dit "voilà, dans un premier temps".
41:51 Moi j'ai entendu ça, "dans un premier temps".
41:53 Et je pense que dans un second temps, c'est
41:55 quand la rue sera à feu et à sang, on m'appellera moi
41:57 et j'arriverai comme Lénine
41:59 quand il était déguisé en femme. Je rappelle quand même
42:01 que la révolution russe, c'est ça, il s'est déguisé en femme
42:03 et puis il arrive, après que tout ce soit passé
42:05 et là c'est pas du tout... Eisenstein,
42:07 nous présente les films d'Eisenstein en disant "vous avez vu la révolution,
42:09 tout le monde l'a voulu". Petit coup d'état
42:11 militaire avec quelques-uns qui rentrent
42:13 dans les postes, dans les télécommunications,
42:15 etc. Écrivons l'histoire,
42:17 arrêtons la légende,
42:19 simplement il nous dit très précisément ce qu'il veut faire,
42:21 il dit "il faut du chaos", etc.
42:23 - Pour instaurer une 6ème république.
42:25 - Je ne crois pas qu'il soit au tribunal
42:27 pour désordre, pour incitation à la haine
42:29 raciale, pour incitation au chaos,
42:31 pour citation de gens
42:33 qui pourraient aujourd'hui être
42:35 poursuivis pour des crimes de guerre ou pour des crimes
42:37 contre l'humanité, Lénine, Trotsky,
42:39 etc. Et à un moment donné, on s'est dit
42:41 "en revanche, si jamais il y a un militant
42:43 du Front National qui a pu être allumé
42:45 quand il avait 15 ans, il y a une trentaine d'années,
42:47 alors là, gros plan en disant
42:49 "menace de l'extrême droite aujourd'hui en France", etc.
42:51 Tournez le regard par là pour ne pas voir
42:53 que pendant ce temps-là, ce monsieur nous prépare une révolution
42:55 qui ne se ferait pas sans le sang.
42:57 Je rappelle que quand il nous fait l'éloge
42:59 d'Edouard Glissant et de la créolisation, Glissant lui-même
43:01 nous dit que la créolisation, ça devrait pouvoir se faire
43:03 sans violence, mais que pour l'heure,
43:05 ça ne s'est jamais fait sans violence.
43:07 Donc la violence aujourd'hui, elle a une tête
43:09 chercheuse et un maître à penser.
43:11 - Et une dernière question que je voulais évoquer avec vous,
43:13 c'est cette décision du Conseil constitutionnel
43:15 cette semaine d'accorder l'aide juridictionnelle
43:19 qui permet de faire face aux frais de justice
43:21 pour les personnes les plus modestes dans notre pays français,
43:24 non seulement aux personnes étrangères en situation régulière,
43:27 mais surtout aux clandestins, c'est-à-dire aux personnes en situation irrégulière.
43:31 Ça provoque évidemment la stupeur et la colère des Français.
43:34 C'est une volonté de quoi, en fait, pour vous, qui est à l'œuvre ?
43:38 - Ecoutez, moi je pense que l'immigration massive
43:40 est un projet politique de l'Europe, contrairement à ce qu'elle dit.
43:43 Donc il s'agit effectivement d'en finir avec un peuple méprisable,
43:46 qui est le fameux peuple racinaire, comme dirait Mme Taubira
43:50 quand elle parle de la Guyane ou quand elle parle de la Nouvelle-Calédonie.
43:53 C'est-à-dire un peuple qui est là depuis un certain temps,
43:55 qui lui travaille, est calme, silencieux, tranquille.
43:57 Des femmes toutes seules qui ont des pensions alimentaires
43:59 qui ne sont pas versées et qui ne peuvent pas avoir droit
44:01 à l'aide juridictionnelle parce qu'elles gagnent 15 euros de plus
44:04 que le plafond ou la limite ou ce genre de choses.
44:07 Je pense que ça instaure une inégalité terrible en défaveur
44:10 des Français moyens, des Français de base,
44:12 des gens qui ont une carte d'identité, qui paient des impôts,
44:15 qui travaillent, qui ne se font pas remarquer,
44:17 qui ne volent pas dans les magasins parce qu'ils ont envie
44:19 d'une paire de Nike à 300 euros, etc.
44:22 Et cette inégalité qu'on est en train de construire,
44:24 sous prétexte d'égalité, je me dis mais comment est-elle possible ou pensable ?
44:28 C'est la même chose avec la CMU.
44:30 Vous vous dites mais il y a plein de gens qui n'ont pas les moyens
44:32 de s'acheter des prothèses dentaires, auditives ou oculaires,
44:35 des lunettes, qui n'ont pas les moyens,
44:36 ils ont une lunette de la sécu pas très jolie.
44:38 Et on dit ben non mais vous êtes pauvres, tant pis pour vous.
44:40 Alors que d'autres arrivent en disant mais moi non j'ai le droit,
44:42 j'ai une carte qui permet, etc.
44:44 Des gens qui ont du mal à payer le train et d'autres qui ont le train gratuit, etc.
44:47 On fabrique une société terriblement inégalitaire
44:49 au détriment des citoyens qui ont une carte d'identité
44:52 et en faveur des gens qui éventuellement ont des obligations
44:55 de quitter le territoire, c'est-à-dire sont dans l'illégalité.
44:58 Prime à l'illégalité de la part d'un État,
45:01 on n'a pas vu le signe de décadence plus fort.
45:03 - Merci beaucoup Michel Onfray, c'est passé très vite.
45:05 - Merci à vous.
45:06 - Merci à vous pour ce Face à Michel Onfray.
45:08 On se retrouve la semaine prochaine.