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Christine Kelly et ses chroniqueurs débattent de l'actualité dans #Facealinfo

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00:0019h, c'est l'heure. Ravie de vous retrouver ce soir avant d'attaquer avec nos mousquetaires la Minute Info. Simon Guylain, bonsoir Simon.
00:10Bonsoir Christian et bonsoir à tous chers téléspectateurs. Le suspect du meurtre de Philippine sera extradé vers la France ce mercredi.
00:17C'est ce qu'a annoncé cet après-midi son avocate. Ce Marocain de 22 ans avait finalement accepté son extradition de la Suisse vers la France la semaine dernière.
00:24Le corps de Philippine avait été retrouvé enterré dans le bois de Boulogne. C'était le 21 septembre.
00:29Après la région de Valence, c'est au tour de Barcelone d'être confronté à des pluies torrentielles. L'agglomération barcelonaise a été placée en alerte rouge.
00:36Pendant ce temps, les recherches se poursuivent à Valence pour tenter de retrouver d'éventuels survivants. Le dernier bilan fait état d'au moins 217 morts.
00:43Enfin, on connaît le lauréat du Prix Goncourt 2024. Le plus prestigieux préditéraire français a été décerné à l'auteur franco-algérien Kamel Daoud pour son roman Ouri.
00:53Merci mon cher Simon et Osomer ce soir. Alors que les yeux se tournent vers les Etats-Unis, nous tournerons nous le regard sur la France ce soir.
01:04Après un week-end sanglant dans notre pays, cette France que l'on ne veut pas voir, cette France qui se dégrade à vue d'oeil de semaine en semaine.
01:11Si l'assassin de Thomas Acrépole n'a jamais été trouvé, cette fois c'est Nicolas, qui était membre du même club de rugby que Thomas, la victime du massacre d'Acrépole qui a été tué.
01:22En quoi est-ce le destin d'une partie de la jeunesse française de mourir ainsi ? L'édito de Mathieu Bocoté.
01:30Cette France que l'on ne veut pas voir, cette France qui se dégrade à vue d'oeil, cette France où les féministes ne défendent pas les femmes, ne défendent pas ces nombreuses victimes de viols, de harcèlement, de rues, d'assassinats mais soutiennent les femmes en Iran.
01:43Tel que cette jeune iranienne qui a osé affronter les lois de son pays pour être libre en France, ne doit-on pas également défendre nos libertés ? L'analyse de Gabriel Cluzel.
01:56Cette France que l'on ne veut pas voir, cette France qui se dégrade à vue d'oeil. Certains alertent et crient à la vigilance.
02:02Kamel Daoud prie Goncourt aujourd'hui pour son livre Oury sur la guerre civile en Algérie entre 92 et 2002 qui avait fait environ 150 000 morts.
02:12Le journaliste et écrivain français et algérien avait déclaré « En France aussi, vous réagissez parfois avec les mêmes faiblesses que nous ».
02:21Les algériens à cette époque, incompréhension entre les familles politiques, je pense que vous êtes en train de partager une partie de nos faiblesses, de nos myopies.
02:29Quand le Goncourt nous rappelle nos devoirs, le Goncourt une leçon pour la France, le regard de Marc Menand.
02:36Oui, nous allons nous intéresser à cette France que l'on ne veut pas voir, cette France qui se dégrade à vue d'oeil, cette attaque à la hache dans le RER aujourd'hui.
02:46A Osward Laferrière dans le 77, que dire ? A Dijon, cette mère de famille qui lance un appel à témoins après le tabassage de son fils, que dire ?
02:55A Cahors, ces échauffourés, des hommes encagoulés avec couteau et batte qui attaquent le commissariat et la gare et l'hôpital, que dire ?
03:04A Castres, ce jeune poignardé, je cite, à 20 contre 1, au motif qu'il voulait, je cite, égorger un français, que dire ?
03:12A quoi bon en parler ? Où est l'état ? Il est tellement plus simple de se taire sur ces faits de société.
03:19Le décryptage de Charlotte d'Ornelas.
03:21Cette France que l'on ne veut pas voir, cette France qui se dégrade à vue d'oeil, qu'attend-on réellement du procès dans l'assassinat de Samuel Paty aujourd'hui ?
03:30S'agit-il d'un procès complet ? Car ne faudrait-il pas faire le procès des promoteurs de l'idéologie islamiste en France,
03:37sans qui la France ne serait pas une nation endeuillée à répétition ?
03:41N'y a-t-il pas une lâcheté d'atmosphère qu'il faut aussi dénoncer lorsqu'on revient sur ces événements ?
03:47L'édito de Mathieu Bocoté.
03:50Une heure avec nos mousquetaires en forme ce soir, c'est parti.
03:54Générique
04:06Ravie de vous retrouver ce soir.
04:09Votre grand-mère va bien ?
04:11J'étais pas là parce que c'était les cent ans de ma mamie, vous m'excusez, mercredi et jeudi.
04:16Je vais vous montrer une petite photo d'elle de dos parce qu'elle regarde tous les soirs.
04:20Je suis très très contente en tout cas d'avoir été, d'avoir la voir en Guadeloupe.
04:26Elle est née en 1924 et regarde chaque soir face à l'info.
04:30Elle lit son lunette, elle débat avec tous, même ceux qui ne sont pas d'accord avec elle.
04:35J'avais dit de montrer une photo mais peut-être qu'elle viendra d'ici la fin de l'émission.
04:39Dites-moi pour savoir si je continue ou pas les chéris.
04:42En régie, ma France.
04:45Bon, personne ne me parle.
04:48Alors, je vais vous la montrer.
04:50Elle vient par bateau.
04:51Comment ? Non mais je vais vous la montrer, je vais vous la montrer.
04:55Il n'y a pas le feu, on est déjà en tard.
04:58On a commencé quelques minutes en retard.
05:00Alors voilà, je lui ai demandé de faire un petit zoom.
05:02Voilà, ça c'est ma petite mamie.
05:04Je l'embrasserai fort et elle m'a dit de faire un gros bisou à chacun des mousquetaires
05:09avec une petite prime pour Marc Menon, je ne sais pas pourquoi.
05:12Parce que je l'ai connu dans la cour de récréation.
05:19Félicitations à vous, les mousquetaires, pour les audiences de CNews, de Face à l'Info.
05:25CNews, première chaîne info en octobre et Face à l'Info, plus 7% en octobre 2024 par rapport à octobre 2023.
05:33Merci encore à tous.
05:35Ce soir, on va s'intéresser à cette France qui se meurt à petit feu.
05:39Ça serait facile, Mathieu Beaucoupté, de ne parler que de ce qui se passe à l'étranger.
05:43Mais on va s'arrêter ce soir.
05:44Demain, on parlera certainement des États-Unis, parce qu'il y a beaucoup à dire.
05:47Mais c'est avec un sujet difficile et qui semblera peut-être banal que nous commençons cette semaine
05:52et que nous commençons cette émission.
05:54Nous allons parler de Nicolas.
05:56Nicolas, qui était membre du même club que Thomas, la victime du massacre de Kripol il y a un an.
06:02Car Nicolas était membre de la même équipe de rugby.
06:05Il est mort, lui aussi, en faisant la file devant une boîte de nuit.
06:10Mathieu Beaucoupté, est-ce que c'est le destin d'une partie de notre jeunesse française que de mourir ainsi?
06:17Le destin, j'espère que ce n'est pas le cas.
06:20Le mauvais sort et la réalité, assurément pour un temps.
06:23C'est-à-dire, il faut simplement se rappeler, il faut se poser cette question et utiliser les bons mots.
06:28Fait divers, fait divers, fait divers.
06:30Ces termes, on l'a compris, on en a souvent parlé, servent à neutraliser la réalité.
06:33Ce dont on a parlé, c'est du massacre d'une jeunesse.
06:36Du massacre d'une jeunesse et des massacres à répétition.
06:39Il faut utiliser ce terme et si on se l'interdit par pudeur ou par peur que ça passe pour une provocation,
06:45c'est qu'on s'interdit de nommer la réalité qui nous frappe.
06:49Point de repère, il y a un an, vous avez raison de le mentionner, Kripol avec Thomas.
06:55C'était il y a un an et c'est assez fascinant.
06:57On a eu l'impression qu'il y avait un choc à ce moment-là.
07:00Il y a comme une espèce de prise de conscience au moment de Kripol.
07:04On s'en souvient, il était dans une fête de village, une bande de racailles arrive,
07:09qui veulent planter du blanc, ne l'oublions jamais.
07:11Les autorités ont décidé que ce n'était pas important, mais je considère que les autorités se trompent sur ça.
07:15Ils voulaient planter du blanc et Thomas est mort d'un crime relevant à bien des égards du racisme anti-blanc.
07:21On se souvient surtout que le véritable scandale pour les médias à ce moment,
07:25ce n'est pas la mort de Thomas, mais ce que les médias appellent la récupération.
07:30Autrement dit, lorsqu'on a mentionné le racisme anti-blanc, lorsqu'on a mentionné le fait qu'il s'agissait d'un razia,
07:35lorsqu'il s'agissait d'un raid, quand on a parlé de ça, on disait que c'est l'extrême droite qui récupère tout comme d'habitude.
07:42C'est l'extrême droite, c'est le vrai scandale est là.
07:44Et quand il y a eu un défilé, rappelez-vous, de militants identitaires à Romans-sur-Isère
07:48pour protester contre le sort de Thomas, on a dit que c'était une ratonnade.
07:52Là, le scandale était là. Donc, la mort de Thomas était finalement relativisée
07:57parce que le vrai scandale, c'était de s'indigner de la mort de Thomas.
08:01Et l'assassin court toujours.
08:03Oui, et plus encore, Boulevard Voltaire nous en parlait il y a quelques jours, c'était assez intéressant.
08:07L'assassin court toujours, mais sont déjà passés devant les tribunaux.
08:11Ceux qui se sont indignés sur les réseaux sociaux, en Twitter, Facebook et ainsi de suite,
08:14qui ont fait des tweets, des messages pour dire leur colère devant ce massacre,
08:20eh bien, on les a poursuivis pour propos à sous-entendus racistes.
08:24Donc, sachez que l'État est là non pas pour punir ceux qui tuent,
08:28mais punir ceux qui s'indignent de la mise à mort. Gardons ça à l'esprit.
08:32Alors, ce week-end, c'est au tour de Nicolas.
08:34Nicolas, qui était membre du même club de rugby que Thomas, vous l'avez dit,
08:38et c'est ce qui donne le sentiment d'un massacre à répétition.
08:41Fête d'Halloween, il est 2h30 du matin, devant une discothèque, devant une boîte.
08:47Et là, qu'est-ce qui se passe? Il fait la file, il respecte les règles.
08:50C'est un peu à l'ancienne. C'est une ancienne France, on pourrait dire,
08:53qui respecte les règles et qui fait la file.
08:55Quelqu'un se présente, agresse avec un cagoulet, il faut le dire,
08:59déposé en moto, tire sur le premier gardien,
09:04il ensuite arrive et ce qu'on en comprend, c'est une forme de tir aléatoire.
09:08Il tire au hasard, on n'en saura davantage, les motifs restent à expliquer,
09:12mais pour ce qu'on en comprend pour l'instant,
09:14c'est un tir aléatoire sur la file et Nicolas s'effondre,
09:19une balle dans la tête, il est mort.
09:22C'est un deuxième mort de cette équipe et c'est à ce moment-là
09:25qu'il y a une charge symbolique immense dans cet événement.
09:28Nul besoin de dire la panique immense dans la boîte de nuit
09:31et plus encore la peur des parents.
09:33Tous les parents qui se disent, est-ce que c'est le mien?
09:35Est-ce que c'est le mien qui vient d'y passer?
09:37Est-ce que le mien vient de recevoir une balle dans la tête?
09:39Est-ce que le mien vient de se faire trucider?
09:42Et ça c'est une crainte que de plus en plus de parents ont en ce pays.
09:46Moi ce qui me frappe, si je peux me permettre, c'est en l'espace d'un an,
09:49et je vais même me permettre de faire un rappel biographique un peu étrange,
09:52en l'espace d'un an, la normalisation de la violence.
09:55On s'est habitué, on croyait qu'on ne s'habituerait pas,
09:57mais on s'est habitué encore une fois.
09:59On croit toujours qu'on ne s'habituera pas, mais on s'habitue toujours finalement.
10:02Moi je me rappelle, je viens en France sur une base très régulière depuis 2014,
10:06un peu avant, en 2021 je m'installe,
10:09et j'ai l'impression que s'il y a une forme d'inflation de la violence,
10:12mon sentiment de violence, mon sentiment d'insécurité,
10:15si ce n'est que sentiment, a enflé véritablement.
10:18Pourquoi? Parce qu'on voit cette violence se banaliser un point tel
10:23qu'on a même renoncé à espérer que l'État nous protège.
10:26On se dit chacun, on va faire ce qu'on peut pour éviter de se faire massacrer,
10:30pour éviter que nos enfants se fassent massacrer,
10:32mais on ne croit plus à la capacité de l'État de reprendre en main la situation.
10:37Charlotte reviendra dans un instant sur les violences à répétition du week-end ces derniers jours.
10:43De mon côté, je me permets de rappeler une chose,
10:45c'est que tout ça doit être pensé, encore une fois, sociologiquement et politiquement.
10:49Si on ne le fait pas, on se contente de faire une forme de commentaire des horreurs.
10:54Penser sociologiquement, ça veut dire quelles sont les conditions de possibilités
10:58qui ont fait en sorte que cette violence soit la norme aujourd'hui.
11:01Et penser ça politiquement, ça veut dire qu'est-ce qui a fait en sorte
11:05que l'État s'est à ce point effondré qu'aujourd'hui des zones se dégagent,
11:09où un chaos s'installe et ce chaos annonce un nouvel ordre,
11:13qui est un ordre barbare, véritablement, où chacun devra raser les murs.
11:17Et j'ajoute une chose, prenons la peine d'utiliser les bons termes,
11:20nous ne sommes pas devant la violence des jeunes.
11:22J'ai entendu ça ce week-end sur des chaînes qui prétendent ne pas faire d'opinion.
11:25Ou ce serait, non, non, c'est la violence des jeunes.
11:28Non, non, non, c'est la violence des racailles qui souvent viennent des banlieues.
11:34Ayons quand même le souci de le dire, c'est la violence du trafic de drogue qui n'est pas sans lien.
11:38Ça ne veut pas dire qu'on accuse tout le monde, évidemment,
11:40mais ça veut dire qu'on n'aurait même pas le culot de faire un amalgame en disant tous les jeunes.
11:44Ce n'est pas tous les jeunes qui commettent la violence, la plupart la subissent.
11:48Vous parliez, Mathieu Bocoté, des conditions de possibilité de cette violence.
11:53Ne parlons-nous pas tout simplement de la guerre de la drogue à ce niveau-là ?
11:58Oui, alors je vous avais tout à fait raison de mettre l'accent sur la guerre de la drogue
12:02parce que c'est le fait massif qui bouleverse tout.
12:06Qu'est-ce que c'est la guerre de la drogue ?
12:08C'est que d'un côté on a des petits narco-états, des narco-sociétés,
12:12des forces qui se constituent et qui sont des forces militarisées,
12:16des forces armées, des forces qui se battent entre elles pour occuper le territoire.
12:21Mais je le redis, pour que deux forces se battent pour occuper un territoire,
12:24comme on l'a vu, je crois, était Sapoitier et on l'a vu dans d'autres villes,
12:28qu'est-ce qu'on voit ? C'est qu'il faut que la France ait disparu de ce territoire
12:31pour que deux groupes se battent pour savoir qui en sera maître.
12:34Donc ils peuvent s'opposer entre narco-états 1, contre narco-états 2,
12:37contre narco-états 3, mais tous ensemble se liguent contre la France,
12:41contre l'État, contre la souveraineté, contre les forces de l'ordre.
12:45Ensuite, on doit se poser une question, ce ne sera pas le cœur de mon propos,
12:48mais il faut se la poser, l'envers évidemment de tout ça,
12:51c'est la présence de plus en plus grande de la drogue dans la société.
12:54Je veux dire, pour qu'il y ait un marché, mais parce qu'il y a des consommateurs.
12:57Et moi, je ne serai pas sur le mode de faire la morale à chacun,
13:00mais ce que je veux dire, c'est qu'il y a un malaise immense dans une société
13:03qui ne parvient désormais à traverser l'existence que soit sous l'effet de la drogue,
13:08soit sous l'effet des différentes pilules disponibles,
13:11soit cette espèce de divertissement entretenu chimiquement
13:14qui, dans les faits, fabrique une population de zombies.
13:17Cette consommation de drogue, oui, elle a le rôle des narco-états,
13:20des narco-trafiquants, du narco-trafic, il faut en parler,
13:23ne jamais cesser d'en parler. Mais il faut se demander, de l'autre côté,
13:26ce qui s'est effondré dans nos sociétés pour qu'on ait besoin
13:29à tout moment de tout cela pour être capable de traverser l'existence.
13:33Ensuite, si on veut parler de violence, on ne parle pas que de la guerre de la drogue.
13:38On parle aussi, j'y reviens, et ça c'était Crépole 1, Crépole Thomas,
13:42c'est la délinquance conquérante de plus en plus agressive.
13:46Une délinquance conquérante, une délinquance qui occupe le territoire,
13:50une délinquance qui veut soumettre, une délinquance qui veut dominer.
13:55Et si on n'est pas capable de comprendre, sur le spectre de la violence,
13:59la chaîne des violences, comme on dirait à gauche, à travers tout ça,
14:03les Français ne subissent pas seulement une autorité qui leur taperait dessus,
14:06ils subissent plusieurs formes d'agression contre lesquelles ils se demandent,
14:10pouvons-nous nous défendre, serons-nous défendus?
14:13On a vu, par exemple, c'était encore une fois à Poitiers,
14:16les CRS sont intervenus. Mais est-ce qu'on comprend qu'aujourd'hui,
14:19on est obligé de faire une intervention quasi-militaire
14:22pour reprendre le territoire perdu?
14:25Dans le pays, les services policiers ordinaires ne suffisent plus.
14:28Ils ne suffisent plus. Il faut réoccuper le territoire.
14:31Ce n'est pas pour rien que tant de gens se disent, est-ce qu'on doit faire intervenir l'armée?
14:34Est-ce que c'est la prochaine étape, l'armée?
14:36Personne n'a envie de voir l'armée partout dans les rues.
14:39Qui a envie de vivre dans un pays militarisé?
14:41Mais que cette question revienne de manière obsédante
14:44et l'autre non d'un désespoir confessé.
14:47Formule de Bruno Retailleau, mexicanisation, je pense qu'elle n'est pas fausse.
14:51Hélas, en voie de mexicanisation serait plus exact.
14:54Mais qu'est-ce que ça veut dire?
14:56Que finalement, l'État, dans ce grand jeu, n'est plus qu'un gang parmi d'autres.
15:00Le gang légitime, mais il est traité comme un gang parmi d'autres.
15:03En plus, le gang des faibles.
15:05Parce que les gangs du narcotrafic n'hésitent pas à tirer,
15:08n'hésitent pas à tuer, à tirer pour tuer.
15:10Alors que l'État a comme principal souci de ne pas commettre d'impair.
15:14Puis une dernière réflexion dans ce segment.
15:16J'en ai déjà parlé ici, mais je me permets de le redire une fois.
15:19Il faut reprendre la réflexion, très années 1990, sur les enfants soldats.
15:24Les enfants soldats, on croyait que c'était pour des pays africains en guerre civile.
15:29Mais ce qu'on constate aujourd'hui, c'est que les pouvoirs de la drogue en France
15:33utilisent des enfants soldats.
15:35Ils les droguent eux-mêmes, ils les rendent dépendants,
15:38ils les misent sur une hyper-violence, ils cultivent chez eux une sauvagerie conquérante.
15:42Pour contourner le droit. Pour contourner le droit aussi.
15:45Donc il existe en France aujourd'hui un phénomène d'enfants soldats.
15:49Ce n'est plus une exclusivité africaine, c'est une réalité française.
15:52Peut-être devons-nous le garder à l'esprit.
15:54Et regardons Mathieu Bocoté l'énergie qu'on met pour qu'on ne puisse plus parler de ces sujets.
15:59Il y a tellement d'autres sujets d'actualité.
16:01Par exemple, lorsqu'on pleure la jeunesse française,
16:04tout de suite on est stigmatisé d'extrême droite.
16:07C'est ce que semblent nous dire ceux qui préfèrent qu'on ne parle pas justement de ces sujets.
16:11Mais n'en parlons pas parce que ça donnerait mauvaise réputation à la diversité.
16:14C'est quand même le récit fondamentalement.
16:16C'est exceptionnel.
16:18Vous avez raison de dire l'énergie mobilisée pour faire taire, pour censurer,
16:24pour s'assurer que cette réalité, celle de la diversité malheureuse,
16:28celle de l'éclatement du pays, ne soit pas mentionnée.
16:30Ce week-end de novembre, une manifestation était organisée à Paris.
16:34Une manifestation organisée par les gardiens de la mémoire française.
16:38Ça c'est le nom de l'association.
16:39On comprend que c'est la mouvance identitaire
16:41qui veut organiser une manifestation pour commémorer les victimes de cette délinquance conquérante.
16:48On peut dire pour que les noms des victimes ne soient pas oubliés.
16:51C'est ça le souci, que les noms ne soient pas oubliés.
16:54On voit ici la fille.
16:55Voilà, pour parler des martyrs de l'immigration, c'est leur formule.
16:57Peut-être est-elle inadéquate, mais cela dit, gardons-la à l'esprit.
17:01La manifestation a d'abord été interdite par la préfecture,
17:04sous prétexte circulaire d'Armalin si je ne me trompe pas,
17:07en disant qu'il y a différentes raisons.
17:09Il y aurait une inquiétude.
17:10Quels propos seront tenus?
17:11Ça pourrait être inquiétant.
17:12Et les arguments donnés, c'est rapporté par l'avocat de ce groupe au tribunal.
17:16La préfecture a dit « Désolé, il y a trop de manifestations à couvrir ce week-end.
17:21On ne peut pas assurer la sécurité de la vôtre. »
17:23Les arguments sont plutôt amusants.
17:25Manifestations de Vietnamiens, d'Iraniens, de Pakistanais, d'écolos,
17:28des animalistes du Cameroun, du Mali, des LGBT, chinoises, différents trucs.
17:34Ce que demande l'avocat de ce groupe,
17:36les manifestations pour les Français qui pleurent les Français,
17:38elles sont permises en France ou elles sont de trop?
17:40Est-ce que les Français sont encore une fois de trop chez eux?
17:42Deux slogans dans cette manifestation.
17:45« Déninquants en prison, clandestins dans l'avion. »
17:48Apparemment, on va nous dire que c'est des propos scandaleux.
17:50Un site internet très connu, serfia.fr, dit « Ce sont des néonazis. »
17:57Qu'est-ce qu'il y a de néonazi dans « Déninquants en prison, clandestins dans l'avion ? »
18:01Qu'est-ce qu'il y a de néonazi là-dedans, ça m'intrigue.
18:03C'est une accusation grossière.
18:05En néonazi, d'ailleurs, vous avez peut-être vu la vidéo
18:07qui a circulé beaucoup sur les réseaux sociaux ce week-end,
18:09avec deux personnes qui traitent deux jeunes,
18:11qui insultent les manifestants en disant « Raciste, raciste, raciste. »
18:15Alors, il y avait des cagoulés dans la manifestation.
18:17C'est condamnable, si je peux me permettre ça.
18:19Ne jamais se cagouler dans une manifestation,
18:21surtout si vous voulez avoir l'air de gens civilisés.
18:23Je ne dis pas qu'il n'y a pas des éléments troubles dans de telles manifestations.
18:26Mais fondamentalement, une manifestation pour condamner les violences
18:29subies par la jeunesse française, par les racailles agressives,
18:34par la délinquance violente et conquérante,
18:36tout cela, on cherche à le présenter comme l'expression mauvaise
18:40d'un sentiment raciste et xénophobe,
18:42comme s'il y avait un effondrement du système immunitaire mental,
18:45comme on aurait dit autrefois.
18:48Merci beaucoup, Mathieu, pour ce regard.
18:52À la fois, comme vous dites, sociologie et politique,
18:56sur ces faits que certains veulent appeler faits divers.
19:00Il y a toujours un député qui est en...
19:02C'est exactement ça.
19:04C'est quand même extraordinaire.
19:05Andy Kerbra, député de la République française,
19:08pris en flagrant délit d'achat de drogue d'un mineur.
19:11Personne n'a appelé à sa démission.
19:13Personne n'a appelé à sa démission.
19:14Lui, il n'a pas cette dignité.
19:16Il continue d'être payé, mais comme il est malade,
19:18il ne peut plus venir à l'Assemblée.
19:20Depuis samedi, les images d'une étudiante iranienne,
19:25Rouh Darahi, en sous-vêtements, devant son université de Téhéran,
19:30a fait le tour des médias du monde entier.
19:33Vous l'avez certainement vu, cette image.
19:35La ministre des Gardiens de la Révolution Islamique
19:37a pris à partie la jeune femme au prétexte d'un voile mal ajusté
19:42et lui a violemment déchiré ses vêtements.
19:45Celle-ci, en guise de protestation,
19:48a décidé alors de s'en dépouiller complètement
19:52et de se mettre quasiment nue.
19:54Sur les images, elle fait quelques pas,
19:56elle s'assied comme indifférente aux formes noires,
20:01contrastes saisissants qui la croisent.
20:03Vous l'avez vu sur l'image,
20:04on voit plusieurs formes habillées en noir par rapport à elle.
20:08La suite, racontée par les témoins, est prévisible.
20:11Elle est arrêtée.
20:13Elle est frappée.
20:14Elle tombe lourdement sur la tête.
20:16Elle saigne abondamment avant d'être embarquée.
20:19Gabrielle Cluzel, les réactions de nos féministes en France
20:23sont étonnantes.
20:25Oui, osons un jeu de mots un peu cynique.
20:29Si elle attendait le soutien, un vrai soutien,
20:33de la part des féministes françaises autoproclamées,
20:36elle peut aller se rhabiller du côté de nos tartues féministes françaises.
20:41C'est toujours pareil.
20:42Elles soutiennent la femme comme ses femmes aussi,
20:46en particulier comme la corde soutient le pendu
20:50et surtout avec un objectif, noyer le poisson.
20:53On peut citer tout d'abord Caroline de Haas.
20:56Caroline de Haas a mis beaucoup de temps à réagir
20:58et elle a fini par le faire en début d'après-midi.
21:00Elle a relayé une manifestation à l'initiative d'associations d'extrême-gauche.
21:05C'est une manifestation en soutien aux Iraniennes,
21:10assez surréaliste.
21:12Vous savez ce que c'est l'appel ?
21:14C'est un appel contre la tyrannie religieuse
21:18et l'extrême-droite.
21:21Que vient faire l'extrême-droite là-dedans ?
21:23Je vous le demande.
21:25On voit bien, quoi qu'il arrive, c'est toujours la faute de l'extrême-droite.
21:28Elle est retombée sur ses pieds.
21:29Quant à Sandrine Rousseau,
21:31elle s'est fendue d'un poste sur X,
21:33mais c'est pire que rien
21:35parce qu'elle ne salue pas le courage de l'Iranienne.
21:38En fait, elle l'insulte.
21:40Je ne sais pas si vous avez notre corps
21:42et tout ce que l'on met ou pas pour le vêtir.
21:44Ou pas pour le vêtir nous appartient.
21:46Force aux Iraniennes, aux Afghanes,
21:48à toutes celles qui subissent l'oppression.
21:50Vous voyez, tout tient dans le « ou pas ».
21:53Le diable se cache dans les détails.
21:55Dans un grand fourre-tout relativiste,
21:58elle compare celles qui se battent contre le voile là-bas
22:02à celles qui se battent pour le voile ici.
22:06En creux, elle prétend qu'elles ont le même courage,
22:09qu'elles subissent les mêmes persécutions.
22:12Et elle renvoie dos à dos leurs bourreaux aussi.
22:14C'est-à-dire que les proviseurs de lycées français
22:18et les ayatollahs, même combat,
22:20il fallait quand même oser.
22:22Et c'est évidemment profondément insultant
22:26pour ces jeunes Iraniennes.
22:28Alors c'est vrai qu'on dirait qu'il y a un concours lépine
22:30des comparaisons spécieuses et loufoques
22:34au Nouveau Front Populaire.
22:36Loufoque si ce n'était pas aussi tragique.
22:38Alors je ne sais pas si vous vous souvenez,
22:40mais Raphaël Arnault, c'est le plus récent,
22:42le voile islamique a du rouge à lèvres.
22:44Aurélien Tassé a un serre-tête.
22:47Éric Coquerel, je ne parle que du Nouveau Front Populaire,
22:49parce qu'il y en a d'autres,
22:51mais Éric Coquerel au voile de mariée catholique.
22:55Vous voyez, moi ce serait intéressant
22:56de demander à cette jeune fille
22:57ce qu'elle pense de toutes ces métaphores poétiques.
22:59Puis comme il y a d'autres députés,
23:00on va aller plus loin bientôt.
23:02Les Barési, les Escarpins, le Chanel n°5,
23:05les boucles d'oreilles, que sais-je encore.
23:07Donc c'est assez dramatique.
23:10Et vous savez que Sandrine Rousseau
23:12n'en est pas à son coup d'essai,
23:14puisqu'elle avait dit elle-même
23:15que c'était un embellissement.
23:17Ça pouvait être un embellissement, le voile islamique.
23:19Et du reste, elle avait été sifflée
23:21à une manifestation au soutien aux Iraniens.
23:23C'était en 2022.
23:24Et cela avait marqué évidemment beaucoup de monde.
23:29Je me demande si cette jeune fille, un jour,
23:32devait avoir l'asile politique en France,
23:35ce qu'elle penserait en découvrant
23:37que des députés de la République française
23:40se battent pour ce voile islamique
23:42qui ont manqué la tuer.
23:49On m'incorpose et on continue dans un instant.
23:51Et accrochez-vous, puisqu'avec Charlotte,
23:54on a décidé aujourd'hui de ne pas laisser passer
23:57ce qu'on veut taire aujourd'hui,
23:59la violence du week-end.
24:00A tout de suite.
24:01Retour sur le plateau de Face à l'Info.
24:06Beaucoup de sujets ce soir.
24:08On parle de ce qui s'est passé en Iran.
24:11Faut-il y voir, chez Gabriel Cluzel,
24:13un souhait, comme pour la Palestine,
24:16de ne pas heurter l'électorat du NFP
24:19lorsqu'on veut passer ceci dans certaines informations ?
24:22Oui, vous avez raison.
24:24Mais pas seulement.
24:25Il y a une espèce d'atavisme idéologique,
24:27un fils d'hérédité spirituelle
24:30ou intellectuelle,
24:31qu'il faut remonter pour comprendre.
24:33Il faut se souvenir que de Jean-Paul Sartre
24:36à Michel Foucault,
24:37en passant par Simone de Beauvoir,
24:39et c'est ça qui est intéressant,
24:40il y a eu une grande complaisance
24:42pour l'Ayatollah Khomeini
24:44et même une passion de la part de Michel Foucault.
24:47Il l'appelait le saint homme.
24:48Il faut quand même se souvenir de ça.
24:50Simone de Beauvoir a été un peu calmée
24:52parce qu'en 1979,
24:53elle a voulu aller avec une délégation de femmes
24:55rencontrer l'Ayatollah Khomeini
24:58en français.
24:59Oui, oui.
25:00On va parler français.
25:01L'Ayatollah Khomeini en Iran.
25:04On lui a expliqué à la petite dame
25:06qu'il fallait qu'elle se voile.
25:08Ça l'a un petit peu refroidie,
25:09mais ça ne les a pas toutes refroidies
25:11parce que vous voyez par exemple
25:12Christine Delphi,
25:13je ne sais pas si vous connaissez
25:14cette féministe patentée,
25:16qui a créé le Mouvement de Libération de la Femme,
25:20le MLF,
25:21qui a créé aussi en 1977
25:23une revue qui s'appelle
25:24« Questions féminines »
25:25avec Simone de Beauvoir.
25:26C'est vraiment une des figures féministes en France.
25:29Eh bien, elle défend bec et ongle
25:32le voile islamique.
25:33C'est quand même curieux
25:34de voir ces femmes qui ont brûlé le soutien-gorge.
25:36Le hijab, non, ce n'est pas possible.
25:38C'est inifugé, c'est incombustible,
25:40ça ne marche pas.
25:41Donc, c'est assez incroyable.
25:44Pour elle, la laïcité est utilisée
25:47comme un argument contre les musulmans.
25:51Voyez, interdire le voile à l'école, au lycée,
25:54c'est islamophobe.
25:55J'ai regardé cet après-midi, pour vous,
25:57un entretien qu'elle avait donné,
25:59une conférence qu'elle avait donnée en 2016.
26:01Elle expliquait même que c'était interdiction
26:03du voile dans les lycées.
26:04En fait, c'était une façon pour la France
26:06qui n'avait pas participé à la guerre en Irak
26:08avec les autres Occidentaux
26:10de faire un petit geste.
26:11C'est son mot, voyez.
26:12Donc, interdire le voile au lycée,
26:14c'est participer à la guerre en Irak.
26:16C'est quasiment bombarder.
26:18Vous voyez, jusqu'où on va.
26:20Et pour elle, c'est exactement la même ligne
26:22que Sandrine Rousseau.
26:23C'est-à-dire qu'on défend à la fois
26:25de le porter ici
26:27et de ne pas le porter là-bas.
26:29Cette espèce de relativisme absolu
26:31permet de cacher
26:33toutes les incohérences.
26:35Mais toutes sont sur ce fil.
26:37Marine Tendelier, elle dit, par exemple,
26:39sur ce même sujet hier,
26:40elle poste sur X,
26:42« Femme vit liberté.
26:44À aucun moment, il n'est question
26:46d'islam, d'Iran, d'ayatollah. »
26:48Donc, c'est vraiment la rhétorique
26:50qu'elles ont adoptée.
26:51Et c'est complètement spécieux.
26:52Ce n'est pas parce que les femmes
26:54veulent quelque chose quelque part
26:56que c'est souhaitable.
26:58Tirons le fil de cette logique.
27:00En France, il y a des femmes
27:02qui aiment la polygamie et qui la souhaitent.
27:04Et pourtant, faut-il
27:06la légaliser et la permettre ?
27:08Donc, évidemment, non.
27:10Donc, faire mine de ne pas voir
27:12ce que représente ce voile islamique,
27:14de ne pas voir que c'est un emblème, un étendard,
27:16et que les frères musulmans l'utilisent
27:18comme autant de balises
27:20des territoires qu'ils ont conquis,
27:22c'est évidemment être des idiots utiles.
27:24Alors, est-ce à dire, Gabrielle Cluzel,
27:26que la gauche d'aujourd'hui,
27:28comme pour les rangs d'hier, ne veut pas voir
27:30monter le danger islamiste ?
27:32Rien n'a donc changé ?
27:34Alors, ils ne veulent pas le voir
27:36ou peut-être même
27:38le voient-ils et le souhaitent-ils
27:40d'une certaine façon.
27:42Parce qu'il n'y a pas eu seulement des idiots utiles en Iran.
27:44Il y a eu des penseurs qui ont été actifs.
27:46Vous savez, je me dis parfois que les intellectuels de gauche,
27:48non seulement ils devraient soutenir
27:50cette jeune fille, mais ils devraient lui demander
27:52pardon, parce que qui a fomenté
27:54cette révolution islamique ?
27:56On dit souvent que les fameuses
27:58French Theory ont conquis
28:00les Etats-Unis, mais elles se sont
28:02étendues dans d'autres pays,
28:04et notamment en Iran.
28:06Il faut se rendre compte que
28:08ils ont contribué
28:10à promouvoir la Yatola Khomeini.
28:12Pour eux, ça s'inscrivait dans
28:14les combats tiers-mondistes,
28:16anti-impérialistes,
28:18anti-colonialistes, contre
28:20ces dictateurs qui étaient
28:22appuyés par l'Occident.
28:24Même si les Iraniens sont perses,
28:26on peut quand même utiliser ce mot
28:28arabe qui est
28:30tafarnouj. Vous savez ce que ça veut dire ?
28:32C'est le mot qu'on utilise pour qualifier
28:34ceux qui veulent imiter l'Occident.
28:36Le chat d'Iran,
28:38il était tafarnouj.
28:40Moderniser l'Iran,
28:42c'était tafarnouj. Et ça, c'est absolument
28:44pas permis.
28:46On peut citer
28:48notamment l'exemple de Michel Foucault.
28:50Lui, il avait carrément une fascination
28:52pour la révolution.
28:54Et il voyait dans l'islam, il a écrit un livre
28:56qui s'appelle Une Proudrière appelée Islam,
28:58une force incroyable
29:00qui allait s'étendre
29:02à tous les pays environnants
29:04l'Iran. Il était d'une certaine façon
29:06prophétique. On oublie tous ceux
29:08qui ont alerté. On en parlera d'ailleurs
29:10avec vous, avec Hamel Daoud.
29:12Exactement. Et il dit
29:14que de l'islam, ce n'est pas seulement une religion,
29:16mais un mode de vie, une appartenance, une histoire
29:18et une civilisation qui risque
29:20de constituer une gigantesque poudrière
29:22à l'échelle de centaines de millions
29:24d'hommes. Donc ça, c'était Michel Foucault
29:26dans les années 70
29:28dans un livre appelé
29:30Une Poudrière appelée Islam.
29:32Et il faut se souvenir que
29:34tous ces intellectuels allaient faire
29:36leur petite génuflexion à Neuf-le-Château,
29:38là où Giscard avait
29:40permis au chat d'Iran,
29:42au chat d'Iran, non, à Lachan, le chat d'Iran,
29:44avait permis à Khomeini de s'installer.
29:46Lui, il voyait dans un
29:48combat, c'était la guerre froide,
29:50contre l'URSS, il voyait une opportunité
29:52économique et puis il se laissait
29:54influencer par tous ces
29:56intellectuels. Et donc, là, il était
29:58à Khomeini. C'est là qu'il a fomenté sa révolution.
30:00Il était sous son pommier. Il recevait
30:02les uns les autres. C'est absolument
30:04incroyable. Et surtout, ce qui est à noter
30:06aussi, c'est qu'il y a un lien avec la
30:08guerre d'Algérie. Il y a un militant iranien
30:10en séjour à Paris qui s'appelle Ali Chariati
30:12qui a découvert Franz Fanon.
30:14Vous savez, vous vous souvenez,
30:16celui dont Sartre a fait la préface
30:18pour ce fameux livre. Et il s'est mis à
30:20dévorer toute la littérature révolutionnaire
30:22liée au FLN. Il l'a
30:24traduite en perse. Et ça y est,
30:26la machine était lancée. Donc, vous voyez un peu
30:28l'influence de la
30:30France, de la guerre d'Algérie,
30:32dans ce qui s'est passé en Iran.
30:34Alors, vous me dites, finalement, rien n'a changé.
30:36Est-ce que rien n'a changé ?
30:38Si, un détail, mais un détail
30:40qui pèse très lourd, c'est qu'aujourd'hui,
30:42les gens
30:44de la France insoumise, par exemple,
30:46toute l'extrême-gauche est dans le même
30:48état d'esprit, est fascinée par les révolutions
30:50et par
30:52cette lutte
30:54tiers-mondiste. Sauf qu'aujourd'hui,
30:56ça se passe sur notre sol
30:58et plus seulement en Iran,
31:00en Palestine
31:02ou en Algérie.
31:04C'est très intéressant ce que vous dites,
31:06parce que Kamel Daroud,
31:08et on va en parler avec vous, Marc,
31:10qui a reçu le prix Goncourt aujourd'hui
31:12pour son livre « Ouri »
31:14sur la décennie de la guerre civile
31:16en Algérie de 92 à
31:182002 environ, et environ
31:20150 000 morts, lui aussi,
31:22il a alerté, il est journaliste
31:24au point, il est écrivain,
31:26et en prend une de ses phrases. En France,
31:28aussi, vous réagissez parfois
31:30avec les mêmes faiblesses que nous.
31:32Il n'y a rien à cette époque.
31:34Incompréhension entre familles politiques, trois points de suspension.
31:36Je pense que vous êtes en train de partager
31:38une partie de nos faiblesses, de nos
31:40myopies. Est-ce que,
31:42en quoi, le prix Goncourt
31:44est-il aujourd'hui
31:46une leçon pour la France ?
31:48C'est une leçon de littérature, déjà.
31:50On est dans le couronnement,
31:52il est bon de le dire, parce qu'on a
31:54tendance à être
31:56déçu lorsqu'on lit les Goncourt,
31:58il y en a un sur dix qui véritablement
32:00vous emporte, et il appartient à cette catégorie.
32:02Et là, il y a un enseignement
32:04en dehors de ce style,
32:06d'une grande densité, il y a
32:08une sorte de volupté
32:10à être emportée par les mots, par les situations
32:12qui sont souvent bouleversantes.
32:14L'héroïne est une des victimes
32:16de cette guerre. Je n'en dirai pas plus,
32:18mais ce qui est intéressant,
32:20c'est ce qu'a dit
32:22Kamel Daoud
32:24au moment où il
32:26est en larmes après avoir reçu
32:28le prix. La première chose,
32:30il affirme, il dit,
32:32il ne faut pas grand-chose pour écrire un livre.
32:34Il faut une chaise,
32:36une table,
32:38un pays. Et moi, mon
32:40pays, c'est la France.
32:42La France, c'est le
32:44pays des écrivains. La France,
32:46c'est encore le pays
32:48où on peut s'exprimer.
32:50Et tout son livre,
32:52qui nous met face à
32:54l'épouvante, face à l'horreur,
32:56face à la montée de ce que vient
32:58de décliner Gabriel,
33:00à savoir
33:02cette sorte d'utopie révolutionnaire
33:04où on verrait une analogie
33:06avec notre propre révolution,
33:08ça n'a rien à voir. C'est une révolution
33:10culturelle. C'est ce pays
33:12qui a été détruit
33:14littéralement et qui a
33:16payé ô combien
33:18par le sang 150 000 morts.
33:20Alors, il fait une ode à la France.
33:22Mais également,
33:24il nous instruit sur ce qui s'est
33:26passé. Il y a des pages bouleversantes,
33:28comme à un moment donné, son héroïne
33:30qui offre à la femme
33:32d'un imam la libération.
33:34Elle lui retire le voile.
33:36Elle la maquille. Enfin,
33:38les cheveux qui virevoltent. Enfin,
33:40les cheveux qui sont en liberté.
33:42La femme se regarde.
33:44Elle se découvre.
33:46Ça, c'était la page 100.
33:48Et
33:50il conclut cette page en disant
33:52l'héroïne,
33:54peut-être que ce jour-là,
33:56ce n'est pas la liberté
33:58que je lui ai offerte,
34:00mais c'était un avenir
34:02de désastre. Elle est peut-être
34:04maintenant répudiée. Elle est peut-être
34:06maintenant morte à cause
34:08de ce que je lui ai offert.
34:10Et alors, il a des mots très, très, très forts
34:12quand il nous parle. Et c'est là où il y a
34:14tout un enseignement dans ce livre.
34:16La France qui protège
34:18les écrivains. Et si
34:20on reprenait les citations
34:22que vous avez tout à l'heure
34:24formulées de lui, où il nous dit
34:26faites attention, vous êtes sur
34:28la terre glissante et
34:30vous allez tomber dans les mêmes pièges.
34:32Et là, quand il parle de l'islam,
34:34il dit quelles lettres
34:36que l'islamiste
34:38déteste le plus. Là, en l'occurrence,
34:40quand on parle d'islamiste, je dirais
34:42c'est un tout musulman
34:44rigoriste, donc quelqu'un qui veut
34:46simplement l'application d'une loi
34:48stricte. Arrêtons de
34:50finasser sur les mots. Donc, quelles lettres
34:52que l'islamiste
34:54déteste le plus.
34:56C'est la femme, dans
34:58son corps, dans son être,
35:00dans sa voix, dans
35:02sa sensualité. C'est ce que l'on a
35:04vu. Et quand on entend
35:06ces femmes qui prétendent
35:08défendre leur
35:10liberté en disant vive le voile,
35:12mais c'est quand même monstrueux, allons plus
35:14loin. Ne tapez pas trop sur la table.
35:16Ça fait mal aux oreilles d'été.
35:18Je suis tellement d'accord avec vous.
35:20Il crie pour défendre la femme
35:22tout le temps, en permanence.
35:24C'est quand même fou. Et au nom de la liberté.
35:26Au nom de la liberté.
35:28C'est insensé.
35:30L'islami...
35:32L'islam, il s'agit,
35:34dit-il, d'une illusion
35:36intellectuelle
35:38occidentale
35:40qui consiste à accorder
35:42des nationalités différentes
35:44à l'islamisme.
35:46C'est d'une clarté.
35:48Et il dit,
35:50aujourd'hui, mon livre, ce livre
35:52formidable, il est interdit.
35:54Il ne peut même pas être traduit
35:56en arabe.
35:58Ce livre,
36:00Gallimard, n'a pas pu
36:02se présenter. Il y a un grand salon
36:04international à Alger. Ils n'ont
36:06pas eu le droit de s'y rendre parce que
36:08ils avaient la sortie
36:10de ce livre de Kamel Daud,
36:12où il ne fait que raconter
36:14l'épouvante. Eh bien,
36:16non, là-bas, c'est interdit.
36:18Alors, que dit-il ?
36:20Il dit,
36:22par ailleurs,
36:24dans les écoles,
36:26dans les
36:28cours de récréation,
36:30on fabrique les futurs islamistes.
36:32Au berceau,
36:34par les contes,
36:36pour les enfants,
36:38par toutes ces petites choses où
36:40on les met dans une situation
36:42d'avilissement et en
36:44situation de soumission
36:46à leur religion sans
36:48avoir l'éclairage
36:50du libre-arbitre. Que dit-il
36:52encore ? Eh bien, la réponse à tout ça,
36:54c'est quoi ? C'est l'art.
36:56La réponse à tout cela, c'est quoi ?
36:58Les livres. Les livres en
37:00liberté telles qu'ils existent encore
37:02en France. Quoique, on commence
37:04aujourd'hui, et c'est là où il faut
37:06revenir à ce qu'il
37:08formulait et que vous avez repris tout à l'heure,
37:10à savoir cette longue glissade.
37:12Aujourd'hui, dans les maisons d'édition,
37:14vous avez des relecteurs pour voir
37:16si ça ne dérange pas,
37:18si éventuellement,
37:20là, il n'y a pas une personne
37:22qui serait offusquée, froissée
37:24parce qu'elle est d'une minorité,
37:26parce que sa conviction religieuse
37:28serait écornée.
37:30Eh bien, là, on demande à l'auteur,
37:32et si celui-ci est assez lâche,
37:34on lui demande
37:36de revisiter sa phrase.
37:38C'est un peu ce qui se produit dans
37:40les écoles. Alors,
37:42il faut garder, lire ce
37:44livre, et il n'est pas le seul
37:46écrivain algérien à revendiquer
37:48comme ça. Il y a
37:50Yasmina Khadra, et puis
37:52n'oublions pas aussi un petit mot
37:54de M. Macron,
37:56vendredi. Qu'a dit M. Macron ?
37:58Il a regretté l'assassinat
38:00d'un des leaders
38:02du Front de Libération,
38:04l'arbitre Ben M. Hidi,
38:06en
38:081957. C'était
38:10l'un des dirigeants
38:12qui lancèrent le coup d'envoi
38:14de la guerre de l'Algérie, le 1er
38:16novembre 1954.
38:18Qu'est-ce qu'il s'est passé ?
38:20Un des dirigeants du FLN.
38:22Qu'est-ce qu'il s'est passé le 1er novembre
38:241954 ? Il y avait un coup
38:26dans un quart, un instituteur,
38:28Guy
38:30Monnereau, qui venait
38:32avec les illusions
38:34laïques, en espérant pouvoir
38:36offrir à des enfants du Bled,
38:38qui étaient loin des livres, leur offrir
38:40le plaisir de la culture,
38:42et il a été assassiné.
38:44On l'a fait descendre du quart.
38:46Il a été assassiné
38:48par ces gens-là, mais c'est
38:50l'assassinat du leader
38:52qu'on regrette, et non pas l'assassinat
38:54de Guy Monnereau.
38:56Merci beaucoup pour
38:58cette ode, pour ce
39:00cadre de Kamel Daroud, et son regard
39:02qu'il porte aujourd'hui. C'est intéressant, parce que maintenant
39:04qu'on tape son nom, on va mettre tout de suite
39:06« de service », c'est-à-dire que
39:08il est français, il est algérien, il aime la
39:10France, ça y est, tout de suite, il est de service.
39:12Il aime la langue.
39:14Je vous propose de relire ça aussi
39:16pendant que nous sommes dans les livres. C'est le livre que nous
39:18avons écrit avec Marc Menand, qui sort aujourd'hui
39:20en poche. C'est juste pour entrer dans
39:22votre poche. Un petit mot, peut-être, Marc Menand ?
39:24C'est le plaisir, la connivence,
39:26la nôtre, et puis celle
39:28avec ceux que nous mettons en exergue.
39:30Victor Hugo, Jean de La Fontaine,
39:32Bonaparte, Beethoven,
39:34etc. Et on a
39:36cherché les éléments coustillants
39:38qui nous permettent de les découvrir
39:40et de nous ancrer dans leur vie.
39:42Merci encore à Serge Neidjar
39:44qui nous a permis de faire cette émission sur l'histoire de la France
39:46pendant plusieurs années.
39:48Merci infiniment. Charlotte Dornelas,
39:50avant, Charlotte,
39:52je vais juste montrer la photo de ma mamie,
39:54finalement.
39:56Mamie, si tu nous suis toujours, joyeux anniversaire
39:58pour tes 100 ans. Marc Menand,
40:00elle adore Marc Menand, elle adore
40:02Mathieu Bocoté, Charlotte et Gabriel
40:04aussi, mais elle a commencé par Marc Menand.
40:06L'école, je vous ai dit,
40:08le souvenir d'école.
40:10En plus, elle a toutes ses neurones,
40:12une tête bien faite,
40:14vraiment, respect. Il y a encore
40:16des gens bien sur terre.
40:18Charlotte Dornelas, maintenant on va parler
40:20de choses
40:22profondes. Et on a
40:24décidé de s'arrêter sur ce sujet-là.
40:26On aurait pu ne pas en parler,
40:28mais lorsqu'on voit ce qui s'est passé ce week-end,
40:30on a envie de s'y arrêter.
40:32Ce week-end, je le disais en titre, a été sanglant
40:34en France. Nous ne comptons
40:36même plus les histoires
40:38d'affrontements dans lesquels les jeunes
40:40sont impliqués. Nous ne savons
40:42même plus comment les aborder.
40:44Alors Charlotte, déjà une première question,
40:46est-ce que c'est même utile d'en parler ?
40:48Il est vrai qu'on ne sait plus trop quoi
40:50en dire, parce que là, ce qui s'est
40:52passé ce week-end, c'est qu'il y a eu un déplacement
40:54de Bruno Retailleau à Rennes,
40:56en l'occurrence, où il a beaucoup parlé du
40:58trafic de drogue, où il a parlé des conséquences
41:00sécuritaires de ce trafic
41:02de drogue, que l'on constate de plus en
41:04plus, et il a utilisé des mots qu'on n'avait
41:06pas l'habitude d'entendre dans la bouche
41:08d'un ministre en exercice. Et partant
41:10de là, nous avons eu une attention
41:12un peu, comment dire, particulière
41:14pour les phénomènes de violence
41:16qui se sont produits dans le week-end.
41:18Simplement, quand vous regardez les chiffres,
41:20ça arrive toute l'année, c'était pas ce week-end
41:22particulièrement, et on va y revenir.
41:24Mais simplement, d'abord,
41:26avant de parler du trafic
41:28de stupéfiants en particulier,
41:30il y a en effet quelques événements qui sont
41:32passés en trois jours.
41:34Ça a commencé le 28 octobre,
41:36ce dont on a entendu parler, souvenez-vous de
41:38Bruno Retailleau en arrivant au ministère de l'Intérieur,
41:40qui avait expliqué que la presse ne relevait
41:42qu'une infime partie de ce qui lui revenait
41:44à lui, non pas parce que
41:46nous les cachons, mais simplement parce que
41:48devant l'ampleur des violences qui sont
41:50commises, on n'est même pas au courant, et parfois
41:52ça se retrouve dans la presse locale
41:54et même pas systématiquement.
41:56C'est vous dire que c'est une petite partie de ce qui
41:58arrive réellement. Le 28 octobre
42:00à Cahors, là, on a une
42:02série de rixes, c'est le
42:04terme qui est employé, qui éclatent
42:06dans la nuit, trois adolescents de 17 ans
42:08sont blessés, dont un grièvement.
42:10On a deux jumeaux algériens
42:12de 18 ans qui sont interpellés,
42:14qui sont jugés immédiatement, ils l'ont été
42:16dans la foulée, ils ont eu une peine
42:18de prison et une interdiction
42:20du territoire français, et
42:22dans la même soirée, et c'est peut-être le plus
42:24inquiétant, on va dire, dans cette affaire,
42:26si ça ne suffisait pas, dans la soirée
42:28vous avez une vingtaine d'individus cagoulés
42:30qui se sont présentés au commissariat
42:32avec des couteaux et des battes de baseball,
42:34la police a été, donc,
42:36alors que les deux étaient interpellés
42:38et en garde à vue dans le commissariat,
42:40la police a fait usage de gaz lacrymogène
42:42pour les disperser, ils se sont retrouvés
42:44à la gare avec le même accoutrement et les mêmes
42:46armes à la main, puis à l'hôpital
42:48où ils ont été également
42:50dispersés, donc il y a non seulement
42:52l'ERICS de la nuit et ensuite la représaille
42:54pour venir chercher les copains
42:56qui sont en garde à vue.
42:581er novembre à Castres,
43:00cette fois-ci, un jeune, victime
43:02d'une agression au couteau en sortie de boîte
43:04de nuit, alors l'enquête a été ouverte
43:06et le parquet précise, je cite,
43:08pour déterminer les circonstances exactes
43:10de cette attaque, fermez les guillemets,
43:12on a d'un côté la mère de ce jeune homme
43:14qui évoque une attaque à 20 contre 1,
43:16vous l'avez expliqué tout à l'heure,
43:18et elle dit qu'ils étaient venus pour égorger
43:20un français, je cite, la maman de ce jeune
43:22garçon et la procureure,
43:24et là c'est la presse locale qui cite, la procureure
43:26indique d'emblée qu'il ne s'agit pas
43:28d'un acte raciste. Alors moi je pose simplement
43:30la question, je n'ai pas les éléments, je n'étais pas sur place,
43:32il n'y a pas de vidéo, je ne sais pas ce qu'il en est,
43:34je n'ai pas le dossier entre les mains, j'aimerais
43:36savoir comment, dans un même mouvement, vous pouvez
43:38expliquer que ça n'est pas un acte raciste
43:40et qu'une enquête est ouverte pour déterminer
43:42les circonstances exactes de l'attaque,
43:44je trouve ça étonnant, donc si on pouvait avoir
43:46plus de réponses, ce serait
43:48intéressant. Le 2 novembre,
43:50à Poitiers,
43:52vous avez alors là un gamin de 15 ans
43:54qui meurt, blessé par balle comme 4
43:56autres qui eux sont blessés lors d'une
43:58fusillade, on en a entendu parler,
44:00le parquet a précisé que le tireur se serait
44:02livré à la vente de stupes dans les jours
44:04qui précédaient dans le quartier,
44:06on apprend qu'il était également sous contrôle
44:08judiciaire, dans un dossier de détention
44:10d'armes qui est instruit à Marseille,
44:12là ça se passe à Poitiers, on parle
44:14régulièrement ici des jeunes qui se baladent
44:16ici et là parce que les trafiquants les baladent
44:18selon l'usage
44:20qu'ils veulent en faire, et bien
44:22voilà, nous avons un exemple, la mère de la victime
44:24elle parle d'une victime collatérale,
44:26elle dit que son fils n'avait rien à voir là-dedans
44:28et que quand vous êtes dans ces quartiers-là, à partir du
44:30moment où vous êtes pris dans une fusillade,
44:32vous êtes présumé coupable,
44:34là encore une fois, je ne trancherai pas, je n'en sais rien,
44:36l'enquête le fera pour nous.
44:38Le 2 novembre à Marseille, encore une fois,
44:40alors là Marseille, ça passe complètement sous les radars,
44:42maintenant ça ressort même plus.
44:442 novembre à Marseille, un jeune de 19 ans
44:46grièvement blessé par arme blanche dans un parking,
44:48la raison est encore inconnue,
44:50il est retrouvé ensanglanté dans le parking
44:52par les forces de l'ordre.
44:54Le 2 novembre à Courbevoie,
44:56Nouvelle-Rix, nous dit-on, 7 jeunes s'affrontent,
44:58un gamin de 15 ans est poignardé,
45:00pourquoi Nouvelle-Rix ? Parce que ces
45:02dernières semaines, plusieurs bagarres,
45:04à la sortie des établissements scolaires,
45:06ont eu lieu à Clamart, à Malakoff et à Vendre,
45:08entre bandes rivales qui s'attendent
45:10à la sortie des cours,
45:12et le 30 octobre, c'est il n'y a pas très longtemps,
45:14il y avait déjà un gamin de 14 ans
45:16qui avait été pris à partie et blessé au couteau,
45:18et à la police qui est venue le voir à l'hôpital,
45:20il a raconté qu'on lui avait simplement
45:22demandé d'où il venait, et quand il a répondu
45:24porte d'anière, les coups
45:26sont tombés, donc là c'est le phénomène
45:28d'affrontement, vous savez, entre bandes qui défendent
45:30des territoires, on l'avait vu assez régulièrement
45:32sur la dalle de Beaugrenelle,
45:34notamment, dans la nuit du 2
45:36au 3 novembre, à Dijon
45:38cette fois-ci, une mère lance
45:40un appel, alors là c'est sur les réseaux sociaux,
45:42son fils a été agressé,
45:44dit-elle, et laissé pour mort sur le parking
45:46d'une boîte de nuit, elle met une photo en effet
45:48de son fils au visage extrêmement
45:50tuméfié, et alors ce qui a retenu mon attention
45:52c'est que dans son témoignage,
45:54dans son appel à témoins, parce qu'elle demande
45:56des témoins, elle cite
45:58un groupe de 4 à 6 personnes de type maghrébin,
46:00environ 1m80, survêtement
46:02de couleur foncée, et dans la presse locale
46:04l'appel à témoins a été relayé, donc il a été
46:06pris au sérieux, moi je ne sais pas si c'est
46:08vrai, si la police va s'en saisir, si le parquet,
46:10j'imagine qu'une enquête est ouverte, mais la presse
46:12localement a décidé de relayer cet appel
46:14et ça devient un groupe de personnes
46:16avec un survêtement de couleur foncée
46:18soit vous relayez l'appel
46:20et vous le prenez donc au sérieux
46:22et vous ne faites pas le tri dans cet appel-là,
46:24soit vous ne le prenez pas au sérieux parce que vous avez eu
46:26le parquet ou la police qui vous dit
46:28que le témoignage n'est pas
46:30à prendre en compte, mais entre les deux, il faut choisir
46:32et donc ne pas trier les informations
46:34une fois qu'on a décidé de les relayer, me semble-t-il.
46:36Ce matin, enfin, à
46:38Osoir-la-Ferrière, c'est bien parce que
46:40on découvre des endroits, c'est la
46:42visite de la France désormais
46:44un peu plus
46:46inconnue, on va dire.
46:48Oui, ce n'est plus que Marseille.
46:50Voilà, exactement, ce n'est plus Marseille, Grenoble
46:52et la région parisienne, vous avez Osoir-la-Ferrière,
46:544 personnes blessées, dont 2 grièvements
46:56à coup de hache, cette fois-ci, dans une gare,
46:58une bagarre impliquant plusieurs personnes,
47:00nous dit-on, raisons également encore
47:02inconnues. Alors, la liste n'est pas exhaustive,
47:04je vais m'arrêter là, je pense que ça suffit pour
47:06comprendre ce qui nous arrive.
47:08En parler, pour répondre complètement à votre question,
47:10c'est d'abord, un, éviter la banalisation
47:12de cette...
47:14notre banalisation par le fait de dire
47:16on ne sait plus quoi dire, donc en fait on ne va plus en parler,
47:18et bien si, voilà ce qui se passe.
47:20Et par ailleurs, il y a aussi une volonté d'en parler
47:22tous ensemble parce que ça évite un séquençage.
47:24Quand je vous dis à chaque fois
47:26les raisons sont inconnues, évidemment que les raisons,
47:28je ne vais pas commenter là des affaires dont moi
47:30je n'ai pas le détail, quand les enquêtes sont
47:32encore en cours, je ne vais certainement pas les clore à la place
47:34de ceux qui ont tous les éléments.
47:36Simplement, le fait de dire les raisons sont encore
47:38inconnues, ça ne permet pas d'appréhender
47:40la violence générale
47:42qui se déploie
47:44ici et là, un peu partout en France,
47:46et par ailleurs, le fait de le séquencer en disant
47:48dans telle affaire, on ne sait pas trop ici,
47:50dans telle autre, pas non plus,
47:52ça permet aussi de ne parler que
47:54de faits divers, on en a souvent parlé ici,
47:56et non pas de comprendre que l'exercice
47:58de cette violence telle qu'elle se
48:00déploie dans différentes villes
48:02et désormais villages de France
48:04est un même fait de société,
48:06un basculement
48:08de la société par rapport à la violence.
48:10Je pense que c'est pour ça que c'est important
48:12d'en parler et de regrouper
48:14parfois ces phénomènes
48:16de violence pure.
48:18Alors, que représentent ces violences ?
48:20Comment les comprendre ?
48:22Est-ce que c'est possible de les décrypter ?
48:24De les relier ?
48:26Alors, ça nécessite forcément beaucoup de prudence
48:28et là, je me détache moi-même
48:30des exemples
48:32de ce qui s'est passé ce week-end-là
48:34et que je ne vais pas lier à la force
48:36de ma lecture à moi
48:38parce qu'il y a des éléments de fait qui nous manquent.
48:40Mais oui, il y a des grandes tendances
48:42qui s'observent et quand on a affaire
48:44à ce genre de violence, si on accepte
48:46d'écouter les professionnels,
48:48on va dire en l'occurrence
48:50les policiers et les gendarmes, si on accepte
48:52de voir ce qu'il se passe dans les tribunaux,
48:54si l'on accepte de voir les profils
48:56qui se répètent à la fois dans les tribunaux,
48:58à la fois du côté des agresseurs mais également
49:00du côté des victimes, si l'on accepte
49:02de voir qu'il y a des lieux dans lesquels ça se répète,
49:04que des armes se répètent également,
49:06alors oui, on arrive à voir
49:08de grandes tendances qui sont
49:10plutôt inquiétantes. On a souvent parlé ici
49:12de l'implication de mineurs
49:14et de mineurs de plus en plus jeunes
49:16qui sont capables de plus en plus jeunes
49:18de plus en plus de violence, parce que c'est
49:20inversement proportionnel, plus vous allez
49:22dans la jeunesse, plus les moyens
49:24d'exercice de la violence
49:26sont parfois vraiment hallucinants
49:28et vous avez aussi
49:30de plus en plus de jeunes où
49:32vous apprenez que les parents sont eux-mêmes
49:34délinquants et qu'il y a une transmission
49:36de cette délinquance. Je vous prends l'exemple
49:38à Rennes de ce petit garçon de 5 ans
49:40qui a pris une balle dans la tête. La balle, nous dit-on,
49:42était destinée à son père qui était
49:44lui-même, a priori, impliqué
49:46dans un affrontement
49:48la veille et on avait vu, on en avait parlé
49:50à Marseille, ce gamin de 14 ans qui avait tué un chauffeur
49:52de VTC. Nous avions appris à ce moment-là
49:54que ses deux parents étaient en prison depuis l'âge
49:56de ses 9 ans. Vous comprenez que c'est des
49:58gamins qui évoluent dans un
50:00univers de violence et de rapport
50:02à la violence. Là, encore une fois, au lieu de se dire
50:04peut-être que la justice et les mesures éducatives
50:06sont trop dures, il faut voir de quoi
50:08il faut les extraire et donc que la butée
50:10doit être un peu ferme, si l'on veut
50:12en premier lieu les sauver
50:14eux de la violence à laquelle ils s'adonnent.
50:16Le premier gros mouvement, c'est
50:18le phénomène de bandes, je vous le disais.
50:20Le phénomène de bandes, c'est
50:22à la fois des rixes entre bandes
50:24de tel ou tel quartier, c'est les affrontements
50:26territoriaux. On l'a vu
50:28du 1er janvier au 30 septembre
50:302023, Beauvau a recensé
50:32301 faits en lien avec des
50:34bandes. Donc là, c'est la préfecture de police
50:36de Paris seulement qui recense ça.
50:38Dans l'ensemble de l'agglomération
50:40parisienne, 301 faits, juste pour information
50:42c'est quasiment un par jour.
50:44C'est pas ce week-end on a eu un problème, on sait pas ce qui s'est passé
50:46c'est quasiment un par jour.
50:48Selon Beauvau toujours, 74
50:50bandes sont surveillées en France
50:52donc identifiées comme telles et
50:54surveillées, 46 rien qu'à Paris et en
50:56Île-de-France. On a dans ces
50:58phénomènes une augmentation de l'usage d'armes.
51:00La moitié de ces affrontements
51:02se font avec des armes.
51:04C'est quand même énorme, me semble-t-il.
51:06On a une augmentation du nombre de blessés
51:08253 l'année dernière,
51:104 morts, c'est des bandes qui sont jeunes
51:12c'est des collégiens et des lycéens
51:14qui s'attendent à la sortie des établissements
51:16les uns des autres. Vous avez une cellule
51:18bande au sein de la police
51:20qui a été mise en place, donc bien que c'est pas une vue
51:22de l'esprit sur le plateau de Face à l'Info
51:24et la police, bien souvent,
51:26est considérée quand elle intervient
51:28comme une bande de plus. Et là,
51:30pour essayer de le comprendre, on a certains
51:32anciens caïds qui donnent des témoignages régulièrement
51:34et qui pour expliquer ce phénomène
51:36de bande nous disent que c'est simple
51:38on n'est pas du pays d'où viennent nos parents
51:40on ne se sent pas non plus de la France
51:42alors on est d'ici, on est du territoire
51:44et on le défend envers et contre tout. Mais là-dedans
51:46il y a une information, c'est que ce sont effectivement
51:48des gamins à la fois déracinés
51:50et non encore enracinés.
51:52Donc là, si on continue à expliquer du matin
51:54au soir que de toute façon la France est absolument
51:56pas aimable par toutes les pages de son histoire
51:58Marc vient d'évoquer la chose
52:00et que par ailleurs, on n'accepte pas
52:02de voir que le déracinement
52:04est une violence
52:06et que donc il faut une attention particulière
52:08et pour une attention particulière, il ne faut pas accueillir
52:10trop de gens pour permettre
52:12cette attention
52:14et bien on n'y comprend rien. Le deuxième gros
52:16mouvement, ce sont les affrontements
52:18inter-ethniques. Là, on entend
52:20souvent des policiers qui nous en parlent.
52:22Evidemment, c'est impossible de quantifier le phénomène
52:24puisque par définition, les statistiques
52:26ethniques ne sont pas autorisées
52:28mais on avait vu à Dijon
52:30à Dijon, les statistiques ethniques
52:32ne sont pas autorisées mais on nous avait dit
52:34c'est les Maghrébins contre les Tchétchènes.
52:36Moi, je veux bien mais ça veut dire qu'il y a donc deux groupes
52:38communautaires en l'occurrence
52:40de communautés en l'occurrence
52:42qui sont des communautés nationales étrangères
52:44qui s'affrontent donc ici. Calais connaît bien
52:46ce genre d'affrontement en raison de la présence
52:48de beaucoup de migrants. En août dernier, on a vu
52:50les images surréalistes à Paris
52:52et alors là, c'est un policier qui témoignait
52:54impliqué dans le dossier qui dit
52:56le point de départ, c'est un conflit entre des Afghans et des Maghrébins
52:58les premiers tiennent des points de vente de cigarettes
53:00dans le quartier, les deuxièmes voulaient
53:02leur part. Donc là, c'est un policier
53:04qui témoigne. Et il y en a un autre
53:06qui dit, c'est dans une enquête qui a été faite
53:08dans le JDD par William Aulignier
53:10il fait parler à un autre policier
53:12qui dit, on le voit de plus en plus
53:14et il explique, il dit, là où d'ordinaire
53:16ça se règle en haussant le ton, les modes de vie
53:18et l'absence de langue commune font que
53:20ça part immédiatement en violence avec
53:22armes. Donc là encore,
53:24c'est un phénomène qui existe et évidemment
53:26on trouve dans ces affrontements des
53:28importations de conflits communautaires
53:30étrangers, afghans et pakistanais
53:32kurdes et turcs, on l'avait vu
53:34aussi récemment, et là encore
53:36le policier explique, parfois des conflits du pays
53:38d'origine qu'on ne saisit pas toujours dans l'enquête
53:40qui est menée. Ensuite, on pourrait
53:42développer le phénomène de la violence
53:44faite aux femmes, notamment aussi par
53:46le biais de l'importation
53:48culturelle différente de la
53:50manière de concevoir la femme, Mathieu nous en a
53:52souvent parlé, il y a aussi l'importation culturelle
53:54de liens à l'honneur. Vous savez,
53:56Dupond-Moretti avait balayé l'histoire en disant
53:58je ne parle pas de crime d'honneur mais de crime
54:00d'horreur. Oui d'accord, évidemment on est tous d'accord
54:02c'est pas l'honneur qui est en jeu ici
54:04mais c'est simplement une manière de concevoir
54:06quand mon frère, on lui a mal
54:08parlé, je vais venir me battre, je reviens avec mes
54:10copains et je plante au couteau
54:12celui qui lui a mal parlé
54:14on tombe tous des nus mais c'est une manière de concevoir
54:16cette défense. Les jeunes filles,
54:18je ne vous en parle pas, on en avait déjà parlé
54:20et évidemment il y a la question des
54:22stupéfiants qu'a abordé
54:24Bruno Retailleau et là qui est un
54:26énorme dossier à part entière, je vous donne
54:28simplement un chiffre. En 2023
54:30418 homicides ou tentatives
54:32liées au trafic de stupéfiants
54:34soit une hausse de 38%.
54:36Je répète, 418 homicides
54:38ou tentatives d'homicide, c'est plus
54:40d'un par jour cette fois-ci. Au premier
54:42semestre 2024, il y en a déjà
54:44225
54:46de décomptés.
54:48Merci beaucoup Charlotte pour cette
54:50analyse détaillée
54:52Évidemment, on ne dit pas tout
54:54mais en tout cas on voulait absolument s'arrêter
54:56sur tout cela et s'arrêter aussi
54:58Mathieu Bocoté sur le
55:00procès de l'assassinat de Samuel Paty
55:02c'est aujourd'hui qu'a commencé
55:04le procès des complices de
55:06l'assassin. C'était évidemment un procès
55:08inattendu mais s'agit-il d'un procès
55:10complet ? C'est la question qu'on va se poser
55:12ce soir car il ne faudrait pas faire le procès des
55:14promoteurs de l'idéologie islamiste
55:16en France sans qui la France ne serait pas
55:18une nation endeuillée à répétition.
55:20Oui, en fait, la vertu
55:22de ce procès, parce qu'il était attendu
55:24depuis un bon moment, la vertu de ce
55:26procès, je crois, c'est de nous délivrer
55:28une fois pour toutes
55:30du moins je l'espère, de la
55:32théorie du loup solitaire
55:34qui nous est trop souvent présentée. Donc on
55:36nous dit, il y a des
55:38individus complètement désaxés
55:40qui soudainement entendent je ne sais quel
55:42appel et décident d'aller poignarder
55:44quelqu'un, arracher la tête d'un
55:46autre. On connaît ce discours
55:48et là, ce procès,
55:50évidemment, l'assassin, le terroriste
55:52a été tué au cours des
55:54événements. Mais, ce qu'on
55:56voit quand on s'intéresse à ce procès,
55:58c'est tout l'écosystème
56:00qui a poussé au crime.
56:02Tout un écosystème qui a poussé au crime
56:04et c'est assez fascinant de voir comment
56:06si nul ne dit là-dedans
56:08toi tu vas aller le descendre, toi tu
56:10vas lui arracher la tête, toi tu vas le décapiter,
56:12personne ne dit ça, mais chacun
56:14contribue à sa manière à
56:16rendre possible le geste
56:18final. Alors, 8
56:20complices, 7 hommes et 1 femme, 2
56:22qui sont des accusés
56:24pour complicité d'assassinat terroriste,
56:26crime passible
56:28à perpétuité, et 6 autres
56:30pour association de malfaiteurs terroristes
56:32et criminels, 30 ans encourus. Alors, ce qui est
56:34intéressant, c'est tout ce qu'on voit là-dedans.
56:36Premier élément, par exemple, ceux
56:38qui, à partir du témoignage mensonger de la
56:40jeune fille, ne l'oublions jamais, la volonté
56:42de créer un scandale,
56:44alors qu'on sait qu'elle ment.
56:46Et ceux qui font la vidéo, qui vont
56:48pousser au crime, savent qu'elle ment.
56:50La volonté de créer un scandale
56:52en présentant la France comme une nation
56:54qui persécute ses musulmans.
56:56Et, une fois que c'est lancé
56:58dans la médiasphère, sur les réseaux sociaux,
57:00ça se mondialise
57:02et la menace devient immédiate.
57:04On a des gens qui, lançant ce signal
57:06dans cette école,
57:08on est hostile envers l'islam, mais on sait
57:10lorsqu'on fait ça qu'il y aura une mondialisation
57:12de la réaction, qu'il y aura des menaces
57:14qui se multiplieront, mais on peut dire « Ah ben, c'est pas de ma faute.
57:16Ah ben, j'ai rien fait. Personnellement, j'ai rien fait.
57:18C'est pas moi directement. »
57:20Donc, la création du contexte qui pousse
57:22à l'assassinat. De même,
57:24ceux qui se rendent coupables directement, on va aller
57:26ensemble acheter un couteau, un couteau qui permet
57:28de décapiter quelqu'un.
57:30C'est quand même pas mal. C'est original, comme idée.
57:32Donc, on voit qu'ils sont nombreux.
57:34Et donc, la vertu du procès, c'est de
57:36nous dire « Regardez, regardez.
57:38Cessez de croire qu'il y a des individus.
57:40Je sais pas qu'il y en a pas. Mais l'islamisme
57:42est une entreprise. C'est la fameuse formule
57:44dite de le djihadisme d'atmosphère.
57:46L'islamisme d'atmosphère, ça s'est répandu.
57:48Ça s'est répandu véritablement.
57:50Et quand il y a des frappes comme celle-là,
57:52oui, il y a un homme qui tient le couteau,
57:54mais il y a tous ceux qui ont dit « Un jour, la France
57:56paiera et devra perdre la tête. »
57:58C'est ce qu'on pourrait appeler le principe de Radio
58:00Mille Collines. On connaît le conflit des années 90.
58:02Quand une radio
58:04dit sans cesse ou une télé ou
58:06un discours « Il faut en finir avec eux.
58:08Il faut en finir avec eux. » Quand une
58:10association décide de porter ce discours, on le voit.
58:12Samuel Paty en a payé le prix.
58:14Est-ce qu'il n'y a pas, Mathieu Bocotin,
58:16une lâcheté d'atmosphère qu'il faut aussi
58:18dénoncer lorsqu'on revient
58:20sur ces événements?
58:22Oui, je pense que c'est l'élément central.
58:24Voilà une société qui a laissé faire
58:26depuis si longtemps
58:28ceux qui voulaient en finir
58:30avec elle. Le principe de base,
58:32on pourrait dire, c'est un régime, au sens
58:34diversitaire en Occident, qui a fait de
58:36l'accentement à l'islamisation la marque
58:38de son ouverture à la tolérance.
58:40Plus on accepte de se faire islamiser,
58:42plus on est ouvert à la tolérance.
58:44À partir du moment où on est dans cette logique,
58:46je dirais qu'on est dans une espèce de théorie
58:48des dominos. La suite est inévitable.
58:50De la même manière, on l'a souvent dit,
58:52ici nous distinguons l'islam et l'islamisme,
58:54mais si vous acceptez d'arriver avec l'immigration
58:56massive, l'islam chez vous, l'islamisme
58:58va arriver aussi dans les bagages.
59:00Quand on a créé les conditions d'une
59:02islamisation du pays, ne soyons pas surpris
59:04mais l'islamisme agresse, frappe, tue.
59:06Les dernières réflexions sur ça,
59:08j'en entends plusieurs qui nous disent,
59:10c'est surtout la gauche républicaine,
59:12non, l'enjeu ce n'est pas l'immigration,
59:14l'enjeu c'est l'islamisme seulement.
59:16Il y a quand même des limites à la bêtise
59:18idéologique, pas toute la gauche républicaine,
59:20il y en a des intelligents. Mais plusieurs
59:22nous disent, faites venir massivement
59:24l'islam et l'islamisme qui l'accompagnent,
59:26mais ensuite on va tous les laïciser pour les
59:28transformer en parfaits petits républicains français.
59:30Ça ne va pas fonctionner comme ça pour Samuel Paty.
59:32Merci beaucoup
59:34pour votre regard mon cher Mathieu,
59:36Gabriel, Charlotte, Marc,
59:38excellente suite de Programme Pascal Pro,
59:40tout de suite pour l'heure des produits, à demain.

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