Philippe de Villiers passe en revue l'actualité de la semaine dans #FaceAPhilippedeVilliers. Présenté par Eliot Deval
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00:00Quasiment 19h sur CNews, merci d'être avec nous pour face à Philippe Devilliers, cher Philippe, bonsoir.
00:06Bonsoir Eliott, bonsoir Geoffroy.
00:08Geoffroy Lejeune est avec nous comme chaque vendredi soir.
00:11L'actualité est très lourde ce vendredi, mais on va commencer quand même avec une nouvelle, une bonne nouvelle pour vous.
00:19Félicitations puisque depuis la sortie de votre ouvrage le 25 octobre dernier, Mémoricide, votre livre est numéro 1 des ventes.
00:27C'est-à-dire que sur la semaine du 21 au 27 octobre, en 48 heures, vous avez réussi à vous hisser à la première place du classement en essais et docs.
00:39Philippe Devilliers, donc félicitations.
00:42Attends mais il faut remercier les Français, les lecteurs et les futurs lecteurs qui cherchent à répondre à deux questions.
00:50La première c'est pourquoi ça va si mal ? Pourquoi on est sur le point de disparaître ?
00:56Et la deuxième question c'est comment faire pour ne pas disparaître ?
01:01Et c'est la partie sur la mémoire salvatrice de mon livre que je crois la plus importante, la plus novatrice.
01:08Et on y reviendra dans cette émission Philippe Devilliers.
01:11Une actualité s'impose à nous aujourd'hui, c'est la guerre contre la drogue en France.
01:16Philippe Devilliers, règlement de compte dramatique à Poitiers.
01:19Un lourd bilan, au moins cinq blessés dont des adolescents.
01:23Un adolescent est d'ailleurs entre la vie et la mort.
01:26Et des coups de feu entre bandes rivales.
01:28Et puis à Rennes où la drogue a gangréné la ville.
01:31Je vous propose non pas d'écouter des responsables politiques qu'on a pu entendre toutes ces dernières années,
01:37mais d'écouter le témoignage de Françaises.
01:40Et c'est très rare quand les personnes qui subissent le trafic de drogue parlent à visage découvert.
01:49Écoutons ça.
02:11Ils fument du hashish, ils ont même des applications qui leur disent sur Rennes où sont les points de vente.
02:23Et les petits dealers ou les points de vente en fin de compte c'est que des pions.
02:27Après il faut aller voir plus haut, il faut vraiment attaquer le réseau à sa source.
02:32Vous dire ça là maintenant, en réel, on n'est pas à l'abri d'avoir des représailles.
02:38Parce que le fait de faire ça là, on ne sait pas qui c'est qui est dans un coin qui peut nous faire des représailles
02:44parce qu'on a trop parlé, parce qu'on a dit non, il faut que ça s'arrête.
02:50Philippe, que vous inspirent les témoignages que vous venez d'entendre ?
02:52Et quelle analyse faites-vous de cette situation dramatique ?
02:55Ce qui s'est passé à Poitiers et à Rennes semble indiquer plusieurs changements, en franchit plusieurs crans.
03:13Le premier changement auquel je suis sensible en tant qu'homme de l'Ouest, comme le ministre de l'Intérieur,
03:22c'est que c'était impensable pour nous dans l'Ouest.
03:28Donc c'est un changement de territoire.
03:31Poitiers, la douceur Poitvines, la douceur Angevines.
03:39Quand j'étais petit on allait à Rennes voir le stade Rennais avec mon père en partant à Saint-Malo.
03:47Quand on allait à Nantes au stade Malakoff et à Marseille-Sopin, il n'y avait aucun problème.
03:53On fermait même pas la voiture à clé.
03:56Et donc en fait, qu'est-ce que ça veut dire ?
03:58Ça veut dire que la tâche s'étend, la tâche de sang.
04:06Et les hordes se déplacent.
04:10Mais j'ai tendance à penser qu'elles ne se déplacent même plus.
04:13C'est que maintenant c'est comme les centres Leclerc.
04:16Pardon pour la comparaison, pour Michel-Édouard Leclerc,
04:19mais ce que je veux dire par là c'est que vous avez des centres Leclerc partout
04:22et que vous avez aujourd'hui des centres de Dillers partout.
04:29Deuxième changement, le changement d'échelle.
04:35On a parlé, on a bien entendu, 600 malfrats à Poitiers.
04:42600.
04:44Les uns contre les autres.
04:45Donc on a l'impression de revivre la bataille de Vouillé en 507 avec Clovis contre Alaric.
04:53Là on est dans la guerre.
04:55En tout cas dans la guérilla.
04:58C'est plus des petites bandes, même à Marseille.
05:01Maintenant on se dit oui mais c'est Marseille, oui mais c'est Grenoble.
05:04Maintenant c'est l'Ouest et en plus des bandes 300 contre 300.
05:12Et enfin, changement de sémantique.
05:18C'est ça qui me frappe le plus.
05:20C'est-à-dire qu'on a un ministre de l'Intérieur qui parle comme Sarko.
05:26On va passer au Karcher.
05:28Il utilise deux mots qui dans la bouche d'un ministre sont nouveaux.
05:33Puisait sans doute dans le rapport du Sénat qui était remarquable sur la drogue,
05:38dont on avait parlé ici.
05:41Et puisait aussi dans la sémantique des juges de Marseille
05:47qui disait on est peut-être en train de perdre la guerre.
05:50Il utilise deux mots, mexicanisation.
05:53Mexicanisation, vous savez ce que ça veut dire ?
05:55Ça veut dire que l'État lui-même est infiltré.
05:58C'est ça la mexicanisation.
06:00Donc qu'est-ce qu'on va découvrir dans les années qui viennent,
06:02dans les mois qui viennent, dans les semaines qui viennent ?
06:05Ça fait peur.
06:07Et ensuite Narko racaille, il y va.
06:10Il dit les choses.
06:13Alors maintenant que faire ?
06:16Il y a, je voudrais, comment dirais-je, une pédagogie simpliste
06:25pour que tout le monde comprenne.
06:28D'abord il faudrait arrêter la marchandise.
06:31Ça s'appelle le tarissement de la marchandise.
06:34Tous les policiers le savent.
06:37Et arrêter la marchandise quand vous avez des pays qui ont légalisé
06:42le cannabis récréatif qu'ont l'Allemagne,
06:45ou qui ont légalisé la drogue comme les Pays-Bas,
06:48et que vous n'avez plus de frontières,
06:50et que vous avez la cocaïne qui arrive de Boligie ou du Maroc,
06:57à Rotterdam et à Anvers,
07:02il faut rétablir les frontières.
07:04Donc sortir de Schengen.
07:06Qui le fera, qui le dira ?
07:08Même le ministre de l'Intérieur pourtant il ose là.
07:10Mais là-dessus, là on est sur l'Arche d'Alliance.
07:14C'est sacro-saint.
07:16Donc si on veut résoudre les problèmes de la drogue en France,
07:19il faut le tarissement.
07:21Et donc le tarissement passe par la frontière.
07:23Je l'ai dit, je le répète.
07:25Qui osera ?
07:27Est-ce qu'il y a un homme politique en France aujourd'hui
07:29qui est capable de dire, il faut sortir de Schengen ?
07:33Parce que tant qu'on sera dans Schengen,
07:34un pays, comme disait Régis Debré,
07:36un pays qui n'a plus de compteur et qui n'a plus de contour,
07:40il va finir par mourir.
07:41Et deuxièmement,
07:46il faut aller chercher les armes.
07:49Donc il faut des perquisitions.
07:52Donc il faut des moyens qu'on n'a pas.
07:54Ce qui est très frappant, c'est que les policiers,
07:57quand ils s'expriment sur ces news, qu'est-ce qu'ils disent ?
07:59Ils disent, on ne joue plus dans la même catégorie.
08:02Nous on est en Ligue 2, ils sont en Ligue 1.
08:05C'est-à-dire en d'autres termes,
08:06le rapport de force est déséquilibré.
08:10Ils ont des armes qu'on n'a pas.
08:12Ils ont des moyens qu'on n'a pas.
08:13Et en plus de nous, on est corsetés par le droit, par l'Europe.
08:17Il y a un policier qui disait tout à l'heure,
08:19nous on n'a plus le droit de faire des gardes à vue à la vidéo.
08:23On est obligés de mettre des gens
08:24qui ne seront pas dans la rue pour protéger la population.
08:28Donc la seule solution, il y a un arsenal.
08:31Il parlait d'arsenal, le ministre de l'Intérieur.
08:32Il y a un arsenal qui est dans la Constitution.
08:35Il y a l'état de siège et l'état d'urgence.
08:37On a fait l'état d'urgence sanitaire.
08:40On pourrait faire un état d'urgence sécuritaire.
08:43Qu'est-ce que ça permettrait l'état d'urgence ?
08:45Comme je me souviens en 2005 avec Villepin, etc.
08:50L'état d'urgence, ça permettrait les perquisitions.
08:52Ça permettrait de donner aux policiers, voire à l'armée,
08:57les moyens nécessaires pour rééquilibrer le rapport de force.
09:02Et ce que je dis là, retenez-le,
09:04vous verrez que dans quelques mois,
09:06il n'y aura pas d'autre solution.
09:08– Vous souhaitez également, Philippe Devilliers,
09:11parler et revenir très précisément sur un autre sujet,
09:15revenir 70 ans en arrière.
09:18Le 1er novembre 1954 commença la guerre d'Algérie
09:22qui allait opposer l'armée française au Front de Libération Nationale.
09:26Avant de vous donner la parole, je voudrais qu'on écoute une archive
09:29fruit d'un reportage au 20h de France 2.
09:32On est en 2004, ce 50 ans après la Toussaint-Rouge.
09:39– Heures troublées en Algérie
09:42où en plusieurs endroits du territoire,
09:44une série d'attentats ont été commis dans la nuit
09:46qui précéda la Toussaint.
09:48– Des dépôts de carburant, des postes de gendarmerie attaqués,
09:50au total plus de 30 attentats frappent l'Algérie
09:53en ce 1er novembre 1954.
09:55C'est la Toussaint-Rouge.
09:57Bilan, 7 morts et une première victime civile,
09:59un instituteur de 24 ans.
10:01À l'époque, on ne parle pas encore de guerre mais d'événements.
10:05Pour le ministre de l'Intérieur, François Mitterrand,
10:07dépêché sur place, il s'agit de punir les hors-la-loi.
10:11– Nous éviterons tout ce qui pourrait apparaître
10:14comme une sorte d'état de guerre, nous ne voulons pas.
10:17Mais nous châtirons d'une manière implacable.
10:21– Aucune mention n'est faite à l'heure du FLN
10:24qui vient pourtant de signer là son acte fondateur.
10:27– Geoffroy Lejeune.
10:29– Philippe, est-ce que vous pouvez nous raconter s'il vous plaît
10:31ce que les historiens ont appelé la Toussaint-Rouge ?
10:35– Je ne peux pas vous raconter la Toussaint-Rouge
10:38parce que je ne suis pas historien,
10:40mais je peux vous raconter un fait historique qui m'a frappé,
10:44moi j'avais 6 ans,
10:46mais ça s'est passé, les répercussions tout près de chez moi.
10:50Alors la Toussaint-Rouge, vous savez que c'est une fête nationale,
10:54aujourd'hui en Algérie.
10:59Et c'est une fête nationale parce que le 1er novembre 1954,
11:07c'est le début de la rébellion,
11:15de la rébellion algérienne contre la France,
11:23contre la métropole à l'époque,
11:25et c'est la naissance du Front de Libération Nationale,
11:30le fameux FLN.
11:38Alors on a le ministre de l'Intérieur, on vient de le voir,
11:40qui dit, en tapant du poing sur le lutrin,
11:45l'Algérie c'est la France,
11:48et la France ne reconnaîtra jamais aucune autre autorité que la sienne.
11:58Et toute la France applaudit et se dit, on a un ministre de l'Intérieur,
12:03enfin, qui dit les choses.
12:05Et on a un président du conseil qui en rajoute,
12:09et qui dit, jamais on ne pourra transiger sur ce qui contribue
12:14à la paix de la nation,
12:17et aussi à l'unité et à l'intégrité de la République.
12:24On connaît la suite, la trahison,
12:28l'abandon des pieds noirs, des archers,
12:33des pieds noirs, des harkis, par la classe politique française,
12:38et qui a laissé salir l'armée,
12:42qui avait gagné la bataille d'Alger.
12:44Mais ce que je veux vous raconter là,
12:47c'est ce qu'on vient de voir, parce que ça m'a rappelé un souvenir.
12:52Tout près de chez moi, à Limoges,
12:57il y a une foule considérable,
13:00qui se masque, qui se presse devant l'église,
13:04où on enterre un jeune instituteur de 22 ans,
13:08qui s'appelle Guy Monroe.
13:11Guy Monroe, il était allé en Algérie,
13:14et il se trouvait pris dans le guet-apens de la Toussaint-Rouge.
13:19Il a été tué par balle.
13:23Et si je veux vous parler de Guy Monroe,
13:26ce n'est pas tant pour la coïncidence chronologique,
13:32la Toussaint, la Toussaint-Rouge,
13:35que pour la portée symbolique.
13:37Et cette portée symbolique, elle m'a été expliquée
13:40par mon ami Boélem Sansal,
13:45le grand écrivain francophone algérien,
13:51et qui m'a dit ceci.
13:52Après le meurtre de Samuel Paty,
13:59et avant celui de Dominique Bernard,
14:02écoutez bien, il m'a dit,
14:04le 1er novembre 1954, c'est un jour historique.
14:12Pourquoi ?
14:14Parce qu'à partir de cet instant, la brèche est ouverte.
14:17C'est la mort d'un instituteur,
14:21c'est le début du meurtre des instituteurs,
14:25il y en aura d'autres après.
14:28C'est la peur qui s'installe, ajoute-t-il,
14:32suivez mon regard.
14:35Et c'est chacun qui prend, je cite Boélem Sansal,
14:39la poudre d'escampette.
14:41Or, qu'est-ce qu'on a vu en France ?
14:45Qu'est-ce qu'on voit aujourd'hui ?
14:48On voit qu'à la suite des deux assassinats,
14:54de deux professeurs, la peur s'installe.
14:58On a des profs qui ont peur,
15:02qui arrivent en classe avec la peur au ventre,
15:05parce qu'ils entendent en eux le petit murmure,
15:08on va te faire une Samuel Paty,
15:10et donc ils pratiquent la dimitude d'eux-mêmes,
15:13c'est-à-dire l'autocensure,
15:15et donc on a un enseignement tronqué,
15:19un enseignement qui est un demi-enseignement,
15:22un enseignement qui est censuré,
15:24un enseignement halal,
15:27et qui ne fait plus sa part,
15:31la part belle à la France,
15:33à son histoire et à son légendaire.
15:35En d'autres termes,
15:37si vous passez le néologisme,
15:39la Toussaint Rouge,
15:41nous sommes peut-être, nous,
15:43en train de la vivre à notre manière,
15:45au ralenti,
15:47mais la Toussaint Rouge,
15:49qu'est-ce qu'elle prépare,
15:51le djihad civilisationnel ?
15:53On va parler, Philippe Devilliers,
15:55dans un instant, de la visite d'État
15:57d'Emmanuel Macron au Maroc,
15:59l'occasion avant cela,
16:01de revenir sur un passage de votre livre,
16:03Mémoricide, où vous évoquez le Maroc,
16:05où vous parlez de vos relations
16:07et de vos échanges avec le roi Hassan II,
16:09monarque, je le rappelle,
16:11de 1961 à 1999,
16:13monarque que vous avez bien connu.
16:15Est-ce que vous pouvez nous raconter
16:17ces échanges avec Hassan II ?
16:21Alors, en fait,
16:23quand j'étais président
16:25du conseil général de la Vendée,
16:27nous avions décidé,
16:29avec Dominique Souchet,
16:31l'ambassadeur Dominique Souchet,
16:33garçon extrêmement brillant,
16:35de mener des coopérations
16:36avec un certain nombre de pays.
16:40Et le pays que nous avions choisi
16:42en premier, c'était le Maroc.
16:45Et les ministres du Maroc,
16:47qui étaient venus chez nous,
16:49nous avaient dit,
16:51on a besoin de quelque chose
16:53dont vous avez l'expertise.
16:55C'est tous les métiers de l'eau
16:57et de l'environnement.
16:59Et donc, je suis allé là-bas
17:01pour poser la première pierre
17:03d'un institut des métiers de l'eau,
17:04pour former des techniciens
17:06de la gestion de l'eau.
17:09Et tout à coup,
17:12Alexandre de Marranches,
17:15grand patron de spionnage français,
17:18un homme extraordinaire,
17:20m'appelle et me dit,
17:22vous êtes reçu par le roi dans deux heures.
17:25Il fallait un costume sombre, etc.
17:27Je n'avais pas de costume sombre,
17:29donc il m'a passé un de ses costumes
17:31et il mesurait deux mètres.
17:32Donc j'arrivais avec un truc.
17:34On aurait dû...
17:36Yacine...
17:38Belatar.
17:40Il y avait des baskets également.
17:44Et là, en fait,
17:46on est resté très longtemps
17:48et là, on a scellé
17:50une relation d'amitié.
17:52Alors d'abord, un homme,
17:54j'ai rarement vu quelqu'un
17:56parler français aussi châtié,
17:58aussi fleuri,
18:00aussi nuancé.
18:02Et on a
18:04balayé plein de sujets.
18:06J'en citerai trois, simplement.
18:08Le premier, c'est...
18:10Le premier sujet qui m'a surpris,
18:12il me dit, pourquoi vous n'aimez pas Lyautey ?
18:14Je dis, mais attendez, moi j'aime Lyautey.
18:16Non, mais je sais vous,
18:18mais les élites françaises n'aiment pas Lyautey.
18:20Je dis, sans doute à cause du colonialisme.
18:22Il dit, ah non, ne prononcez pas ce mot-là.
18:24Lyautey, ce n'est pas le colonialisme.
18:26Lyautey, c'est la colonisation.
18:28C'est très différent.
18:30Lyautey est un colonisateur
18:32mais amoureux du colonisé.
18:34Nous, les Marocains, on aime Lyautey.
18:36Et d'ailleurs, moi, je vais vous dire,
18:39je le considérais comme un vieil oncle.
18:42J'ai dansé sur ses genoux à Toray,
18:44en Lorraine, chez lui.
18:46Et je me souviens très bien,
18:48quand il est mort, mon père en larmes,
18:50qui m'a pris dans ses bras,
18:52qui m'a dit, le maréchal est mort.
18:55Là, il y avait un moment d'émotion extraordinaire
18:57parce que moi, fils de soldat,
18:59pour moi, Lyautey, c'est
19:01le grand soldat.
19:04Et puis, il m'a dit, mais ce n'est pas pour ça
19:06que je voulais vous voir.
19:08Je voulais vous voir.
19:10Merci pour ce que vous faites sur l'eau,
19:13mais il y a plus important,
19:15il y a le traité de Maastricht.
19:17On est en pleine campagne,
19:19vous êtes en pleine campagne,
19:21avec Philippe Séguin et Charles Pascov.
19:23Vous savez que je suis votre campagne.
19:25On était en juin 1992,
19:27et le référendum, c'était le 25 septembre.
19:29Et il me dit,
19:32ce traité est une erreur majeure
19:36parce qu'il va déclasser la France
19:39et il va perdre l'Europe.
19:41Pourquoi ? Parce que,
19:43c'est lui qui parle,
19:45le centre de gravité de l'Europe
19:47va se déplacer vers l'islam
19:49des terres sans soleil,
19:51c'est-à-dire l'Allemagne,
19:53vers le monde anglo-saxon
19:55et finalement vers l'Amérique, ajoute-t-il.
19:58Or, cette dérive nordique
20:00de la France
20:02va l'éloigner de son histoire originelle
20:05et de sa parenté affective.
20:09Quel dommage !
20:11Quel dommage !
20:13Il s'arrête.
20:15Je dis, pourquoi quel dommage ?
20:17Il dit, parce que je rêvais
20:20d'une marée nostrum,
20:24la Méditerranée,
20:26qui fut une zone d'équilibre,
20:32une sorte de lac de Tiberiade
20:34autour duquel
20:36les fils d'Abraham
20:39eussent trouvé
20:41des points d'harmonie
20:44et en même temps prévenus
20:46les grandes transhumances
20:48de la détresse et de l'envie.
20:52Et puis le troisième sujet,
20:53en partant,
20:55il me dit,
20:57vos hommes politiques sont fous.
20:59Il dit, pourquoi vous dites ça ?
21:02Parce que
21:05cette histoire d'intégration,
21:07on n'en veut pas.
21:11Quand bien même il le voudrait,
21:13les Marocains musulmans
21:17ne le pourraient pas.
21:20Et là, en me raccompagnant,
21:21il me dit,
21:24ne cherchez pas à nous imposer
21:27de dissoudre notre identité
21:29comme vous avez
21:31entrepris de dissoudre la vôtre.
21:35Philippe de Villiers, on est en 1992.
21:37Oui.
21:39Et bien un an plus tard,
21:41il est interviewé par Anne Sinclair
21:43et écoutez ce qu'il disait.
21:46Je n'appellerais même pas cela l'intégration.
21:49Je n'aimerais pas du tout
21:51qu'il y ait une tentative
21:53car ils ne seront jamais intégrés.
21:55Vous croyez qu'eux ne le veulent pas
21:57ou que c'est les Français qui le refusent ?
22:00L'exprimeront-ils ?
22:02Qu'ils ne le pourront pas ?
22:04C'est possible entre européens.
22:06La trame est la même.
22:08Les mouvements européens dans l'histoire
22:10ont été Est-Ouest
22:12et les mouvements humains,
22:14la religion,
22:16tout un tas de choses.
22:18Mais là, c'est un autre continent
22:19et vous n'en avez que faire.
22:21Ce sera de mauvais Français.
22:23Ce seront de mauvais Français.
22:25Vous nous découragez de chercher à intégrer.
22:27Je vous décourage en ce qui concerne les miens,
22:29d'abord les Marocains,
22:31d'essayer des détournements de nationalité
22:33car ils ne seront jamais 100% Français.
22:35Je peux vous l'assurer.
22:38On aurait pu imaginer
22:40que le discours du roi Hassan II
22:42ne soit pas le même en coulisses
22:44que devant les caméras.
22:46Je retrouve,
22:47tel que je l'ai entendu,
22:49et ça me fait penser.
22:51Vous savez,
22:53le livre de Sonia Mabrouk
22:55sur la décroisade.
22:58Et qu'elle n'est pas la surprise
23:00des Européens, des Français
23:02qui arrivent
23:04dans les pays du Maghreb
23:06et qui là,
23:08qui trouvent des chefs d'État,
23:10qui trouvent des hommes politiques,
23:12qui trouvent des interlocuteurs
23:14qui leur disent
23:15parce que
23:17le principe de l'assimilation
23:19il n'existe plus chez vous,
23:21mais il existe chez nous.
23:23En d'autres termes,
23:25un pays qui ne cherche plus
23:27à assimiler,
23:29assimiler ça veut dire
23:31faire de l'autre un autre soi.
23:33Un pays qui ne cherche plus
23:35à assimiler,
23:37c'est ce qu'a voulu dire
23:39le roi Hassan II.
23:41Il est condamné à sortir de l'histoire.
23:43On va revenir justement
23:45sur ce qui s'est passé.
23:47On a encore tous les trois
23:49énormément de choses à se dire.
23:51A tout de suite.
23:55Philippe Devilliers,
23:57Geoffroy Lejeune,
23:59parlons de cette visite
24:01d'État d'Emmanuel Macron au Maroc,
24:03la première depuis 6 ans.
24:053 jours durant pour renouer
24:07un lien avec le Maroc
24:09qui s'était distendu
24:11et au fil des années
24:13sous la présidence
24:15d'Emmanuel Macron,
24:17renvoie-t-il selon vous
24:19un signe positif ?
24:23Dans l'immédiat,
24:25on peut dire oui
24:27parce qu'on a reconnu
24:29enfin le Sahara occidental.
24:31Mais quand on a
24:33un peu d'expérience
24:36et de mauvais esprit,
24:39c'est-à-dire qu'on voit
24:43derrière le salon
24:45de la diplomatie
24:47ce qui se cache derrière les fauteuils.
24:50Je dirais qu'en fait
24:52c'est une embardée heureuse
24:54mais c'est une embardée
24:56dont Emmanuel Macron a le secret.
24:58En effet,
25:00pendant
25:027 ans,
25:04il a fait le bourgeois de Calais
25:06devant le président
25:08de l'Algérie.
25:10On a tout accordé,
25:12on a tout accepté,
25:14on s'est humilié,
25:16on a expliqué que la colonisation
25:18était un crime contre l'humanité,
25:20on a déposé des gerbes de fleurs
25:22devant le mémorial des martyrs algériens,
25:24le 17 octobre 61,
25:26on avait eu tort,
25:28on avait tout le temps tort,
25:30on a fait le rapport Stora,
25:32la rente mémorielle, etc.
25:34On a donné tort à la France,
25:36aux Pieds-Noirs, aux Harkis,
25:38l'armée française.
25:40Et puis finalement,
25:41on donne de l'argent,
25:43des millions à l'Algérie
25:45et c'est rien passé,
25:47non seulement ça,
25:49mais le président de l'Algérie
25:51a décommandé à trois reprises
25:53son voyage en France.
25:55Et donc,
25:57c'est la diplomatie de l'humeur,
25:59comme disait Talleyrand.
26:01La diplomatie de l'humeur,
26:03Talleyrand disait,
26:05c'est très mauvais la diplomatie de l'humeur.
26:07La vraie diplomatie,
26:09c'est intérêt contre intérêt,
26:11c'est vous, mon interlocuteur,
26:13autre chose.
26:15Et donc là,
26:17en plein mois de juillet,
26:19le 30 juillet dernier,
26:21il y a quelqu'un qui a raconté ça
26:23très bien sur Europe 1,
26:25c'est Vincent Hervouet,
26:27avec son brio habituel.
26:29En fait, le 30 juillet dernier,
26:31il envoie une lettre au roi du Maroc
26:33et il dit,
26:35je reconnais le Sahara occidental.
26:37Et le roi du Maroc dit,
26:39bon, allez,
26:41est-ce que, par exemple,
26:43sur le plan de la drogue,
26:45puisqu'il y a beaucoup de problèmes de drogue
26:47qui viennent du Maroc,
26:49est-ce que sur le plan de l'immigration,
26:51est-ce qu'il y a une contrepartie ?
26:53Je ne le sais pas,
26:55je ne la vois pas.
26:57Et s'il n'y a pas de contrepartie,
26:59ça s'appelle une diplomatie du coup de menton,
27:01une diplomatie du coup de sang,
27:03une diplomatie du coup de tête.
27:05Dans ce déplacement,
27:07la présence d'un homme a fait polémique,
27:09Philippe de Villiers,
27:11pour menace de mort.
27:13Il est aussi, lui,
27:15reproché une certaine proximité
27:17avec le CCIF,
27:19proximité qui n'est plus à démontrer.
27:21Et sa présence dans la délégation française
27:23a heurté beaucoup de Français
27:25ainsi que de Franco-Marocains.
27:27Emmanuel Macron, lui,
27:29a considéré cette affaire anecdotique.
27:31Écoutez le chef de l'État.
27:33Je ne ferai aucune remarque
27:35sur des choses qui n'ont aucun intérêt
27:37et qui sont très anecdotiques
27:39quand on regarde.
27:41Je ne m'intéresse pas aux anecdotes.
27:43Geoffroy Lejeune.
27:45Alors Philippe,
27:47est-ce que c'est anecdotique
27:49comme dit le Président
27:51ou est-ce qu'au contraire
27:53c'est très symbolique ?
27:55Oui, c'est très symbolique.
27:57Pourquoi ?
27:59Parce que selon les règles
28:01les plus anciennes de la diplomatie,
28:03la délégation,
28:05dans sa composition même,
28:07est un signe qu'on envoie au monde entier.
28:09Et un signe qu'on envoie aux Français
28:11c'est ça.
28:13La présence représentative
28:15dans la représentation de la France,
28:17dans la délégation de la France
28:19de Yassine Ben Attar,
28:21elle a un sens.
28:23Ça veut dire qu'en fait
28:25on dit au Maroc et on dit aux Français
28:27voilà la nouvelle France communautarisée.
28:29Voilà.
28:31C'est un bout de la France.
28:33C'est un bout représentatif.
28:35Parce qu'une délégation,
28:37c'est une miniature.
28:39Et donc l'avion est une miniature
28:41donc on a envoyé dans la miniature
28:43Monsieur Ben Attar.
28:45Deuxièmement,
28:47vous venez de le rappeler,
28:49c'est un repris de justice.
28:51Donc dans l'avion,
28:53aux côtés du ministre de la Justice
28:55il y avait un repris de justice.
28:57C'est peut-être pas très indiqué.
28:59Un repris de justice,
29:01on le met de côté
29:03mais on ne le met pas au premier plan.
29:05En plus c'est un faux comique
29:07et un vrai militant
29:09donc proche
29:11des crypto-islamistes.
29:16Et puis enfin,
29:18il y a une chose qui n'a pas été notée
29:20et pas assez notée,
29:22c'est l'uniforme décolonial.
29:24C'est-à-dire le jogging
29:26et les baskets
29:28parce que pour les décoloniaux
29:30la cravate est un signe
29:32de masculinité toxique.
29:34Il était obligé de mettre une cravate
29:36pour le dîner mais sa tenue
29:38décoloniale.
29:40Alors en fait
29:44Emmanuel Macron
29:47envoie
29:49un signal
29:50hautement symbolique
29:53parce que
29:54on se souvient
29:56pour ceux qui ont un peu de mémoire
29:58de deux moments où est intervenu
30:00Yassine Benatar.
30:01Le premier c'était le 22 mai
30:032018
30:04avec
30:06Monsieur Borloo
30:08et
30:09échange de rapports
30:12Borloo rend son rapport
30:14au Président de la République
30:15sur les banlieues.
30:16Et le Président lui dit
30:17que deux Blancs
30:18que deux mâles Blancs
30:20échangent des rapports
30:22entre eux
30:23alors qu'ils ne vivent pas
30:24dans les quartiers
30:26ça ne marche plus comme ça.
30:28C'est-à-dire que ça veut dire
30:29qu'on n'est plus chez nous.
30:30C'est-à-dire que deux Blancs
30:31ne peuvent pas parler des quartiers
30:32deux Blancs français
30:33ne peuvent pas parler des quartiers
30:35parce qu'on n'a pas
30:36l'aptitude
30:37pour parler des quartiers.
30:39Incroyable !
30:40Et le deuxième moment
30:41c'est le 10 novembre 2023
30:43quand il va voir
30:44les conseillers mémoires
30:45de l'Elysée
30:47et les conseillers mémoricides
30:49et il leur dit
30:51voilà il ne faut pas aller
30:52à la manif
30:53parce qu'il faut préserver
30:54l'unité
30:56du pays tout entier.
30:57Alors moi je vais vous dire
30:58vous connaissez la phrase
31:00on va faire une devinette
31:02avec les téléspectateurs
31:03en même temps
31:04qui a dit
31:05dis-moi
31:06qui est ton conseiller
31:07ton mémorialiste
31:09et je te dirai
31:10quel prince tu es.
31:12Saint-Ignac.
31:13Oui.
31:14Gagné.
31:16Et donc en fait
31:18si on revient
31:19un tout petit peu en arrière
31:20et qu'on fait la comparaison
31:21entre Macron
31:22et ses prédécesseurs
31:23Clovis a eu
31:25comme mémorialiste
31:26Grégoire de Tour
31:28quand même
31:32Saint-Louis a eu
31:33Joinville
31:36pas mal
31:39alors plus près de nous
31:41Louis XIV a eu
31:42Saint-Simon
31:46Napoléon
31:47a eu Lascaz
31:52et enfin
31:54De Gaulle a eu Malraux
31:56et bien
31:58l'histoire retiendra que
31:59Emmanuel Macron a choisi
32:00comme mémorialiste
32:01ou comme conseiller
32:03un comique
32:04Yacine Bellatar
32:07Ainsi va le cours de la vie
32:08dans notre pays décadent.
32:11Je vous ai un peu surpris
32:12en découvrant la devinette
32:13aussi rapidement.
32:18Je savais que vous aviez
32:19l'esprit rapide
32:22et je ne savais pas
32:23qu'il était à ce point éclectique.
32:27Philippe de Villiers
32:28dans son dindeziscours
32:30au Parlement européen
32:31et on reste sur cette
32:32visite d'Etat
32:33Emmanuel Macron
32:34a évoqué de manière
32:35très positive
32:36une période de l'histoire
32:38la période Al-Andalus
32:40période de 711 à 792
32:43durant laquelle
32:44la péninsule ibérique
32:46était sous domination
32:47musulmane.
32:48Je vous propose d'écouter
32:49Emmanuel Macron
32:51c'est une séquence
32:53qui n'a été absolument pas
32:54commentée par
32:56les chaînes d'information
32:57par exemple.
32:59Les années d'Al-Andalus
33:00ont fait de l'Espagne
33:01et du sud de la France
33:02un terreau d'échanges
33:03avec votre culture.
33:05La Giralda de Séville
33:06les Éliches bleues
33:07et les Patios ouvragés
33:08du sud en restent toujours
33:09le son de témoignages
33:10architecturals
33:12mais parce que nos poètes
33:13même l'ont placé
33:15au cœur de nos imaginaires.
33:18Geoffroy Legend.
33:19Alors vous connaissez bien
33:20Tolède
33:21vous connaissez bien
33:22la Castille
33:23vous avez même fait
33:24un puits du fou là-bas
33:25et cette phrase
33:26vous a fait sursauter
33:27pourquoi ?
33:28Notre imaginaire
33:30c'est extraordinaire.
33:33Alors d'abord
33:34je vous félicite
33:35parce que c'est vous
33:36qui avez levé le lièvre.
33:38Oui
33:39vous êtes le premier
33:40à l'avoir fait.
33:42Et tous les ministres
33:43après on dit
33:44quel beau discours
33:45le Président de la République
33:46etc.
33:47Alors pourquoi
33:48ça m'a fait sursauter ?
33:50Parce que
33:52Al-Andalus
33:55c'est impensif
33:57c'est impensif
34:00c'est un mythe
34:02c'est le mythe
34:04de l'Espagne
34:05des trois cultures
34:06qui aurait vécu
34:08dans l'harmonie
34:09en bonne intelligence
34:12pendant toute la période
34:13de l'occupation
34:14musulmane.
34:17Ce mythe
34:18il porte un nom
34:19la convivencia
34:21c'est-à-dire la convivence
34:23le vivre ensemble en fait.
34:26Et
34:28ce mythe
34:30il vise
34:32à imposer une vision irénique
34:34de la colonisation
34:36musulmane de l'Espagne
34:39par les populations
34:40arabo-berbères.
34:43En réalité
34:46moi qui connais bien l'Espagne
34:47qui connais bien la Castille
34:48qui connais très bien Tolède
34:50je peux vous raconter des choses.
34:53Alors d'abord
34:54il y a eu une conquête
34:57en 711
34:59du dénommé Tariq
35:00il est arrivé sur l'otage
35:02il a pris la muraille de Tolède
35:03il s'est installé à Tolède
35:05et après les troupes ont remonté
35:08jusqu'à Poitiers
35:09732
35:10Charles Martel
35:12s'il n'y avait pas eu Charles Martel
35:13on serait aujourd'hui musulmans.
35:16Ça échappe à l'entendement
35:17du président de la République.
35:20Et à partir de là
35:21a commencé la Reconquista
35:241085
35:26Alphonse
35:27le roi d'Espagne
35:28Alphonse VI
35:30libère Tolède
35:32puis
35:331212
35:34le grand-père de Saint-Louis
35:37Alphonse VIII
35:39gagne la bataille
35:40la fameuse bataille de Las Navas
35:41de Tolosa
35:42quand vous allez en Espagne
35:43la bataille de Las Navas
35:44tout le monde connaît.
35:47Et puis il y a
35:48évidemment la bataille de Grenade
35:49en 1492.
35:51Donc pendant 7 siècles
35:52l'Espagne est occupée
35:54et la conquête
35:55c'est une conquête féroce
35:56violente
35:57sanglante
36:02avec des périodes de calme
36:03parfois mais
36:05la ligne est sanglante.
36:09Et pendant cette occupation
36:10qu'est-ce qui se passe ?
36:11À Tolède par exemple
36:12je peux vous parler de Tolède
36:15l'architecture
36:16elle est belle
36:17mais c'est l'architecture
36:18aux mots arabes
36:19c'est l'architecture imposée
36:20par les occupants.
36:24Il y a un véritable
36:25apartheid
36:26une discrimination.
36:27Les juifs
36:28et les chrétiens
36:29sont
36:31des dîmis
36:32ils ont un statut
36:33de demi-citoyens
36:34c'est-à-dire qu'ils peuvent
36:35ils ont interdiction
36:36de monter à cheval
36:37interdiction de porter
36:38des armes
36:39ils payent un impôt
36:40qui s'appelle le djizia
36:43et
36:44ils ne peuvent pas
36:45être fonctionnaires
36:46il y a des métiers
36:47qu'ils ne peuvent pas remplir
36:48et
36:49de temps en temps
36:50il y a la lapidation
36:51les pogroms
36:52pour les juifs
36:54la castration
36:55l'esclavage
36:58bon
36:59ça se passe
37:00mal
37:01et ça se passe tellement mal
37:02qu'Isabelle la catholique
37:03libère l'Espagne
37:04mais il faut
37:057 siècles
37:06et
37:07ça sera la même chose
37:08de l'autre côté
37:09du côté de l'Europe centrale
37:107 siècles aussi
37:11jusqu'au traité d'André-Linople
37:13depuis Van Zickert
37:14en d'autres termes
37:15quand
37:16le djihad s'installe
37:18et on ne peut pas
37:19leur en vouloir
37:20ce sont des conquérants
37:22c'est une religion
37:23de conquête
37:24ça dure 7 siècles
37:267 siècles
37:27d'occupation
37:28avice
37:29aux amateurs
37:32parlons
37:33j'ajoute quelque chose
37:34pardonnez-moi Philippe
37:38c'est qu'aujourd'hui
37:39il y a un groupe
37:40djihadiste
37:41qui s'appelle
37:42Al-Andalus
37:43et Daesh
37:44se réclame
37:45de Al-Andalus
37:46regardez
37:47les textes de propagande
37:48de Daesh
37:49le passé glorieux
37:50etc
37:52qu'est-ce qu'il a fait
37:53Emmanuel Macron là ?
37:54il a envoyé un signal
37:55aux banlieues françaises
37:56il a envoyé un signal
37:57à la France
37:58toute entière
37:59Al-Andalus
38:00c'était
38:01un terreau
38:02d'échange
38:03en d'autres termes
38:04la colonisation
38:08musulmane
38:09a été bénéfique
38:10donc il y a
38:11deux types de colonisation
38:12par Emmanuel Macron
38:13il y a la colonisation
38:14qui est maléfique
38:15c'est celle de la France
38:16au Maghreb
38:19un crime
38:20contre l'humanité
38:21mais par contre
38:22il y a une colonisation
38:23bénéfique
38:24il vient de dire
38:25c'est Al-Andalus
38:26c'est-à-dire
38:27quand c'est une colonisation
38:28musulmane
38:29suivez mon regard
38:30à ce moment-là
38:31c'est bénéfique
38:32donc
38:33c'est irresponsable
38:34c'est
38:35contraire
38:36historiquement
38:37à la réalité
38:38historique
38:39et c'est surtout
38:40extrêmement dangereux
38:41comme message
38:42parce que c'était
38:43un message
38:44de propagande
38:45de l'apologie
38:46de l'invasion
38:47musulmane
38:48Continuons de parler
38:49d'Emmanuel Macron
38:50un chiffre
38:51ce chiffre est vertigineux
38:52puisque la cote
38:53de confiance
38:54du président
38:55de la République
38:56est tombée
38:57à 17%
38:58selon le baromètre
38:59Vérian Epoca
39:00pour le Figaro magazine
39:01c'est du jamais vu
39:02sous l'ère
39:03Macron
39:04jusqu'où Emmanuel Macron
39:05va chuter
39:06dans les sondages
39:07Geoffroy Lejeune
39:08Et maintenant
39:09qu'on a contemplé
39:10cette chute libre
39:11comment voyez-vous
39:12son avenir
39:13à Emmanuel Macron ?
39:14Je pense
39:15qu'il y a
39:16deux reproches
39:17le premier
39:18est d'avoir abîmé
39:19les institutions
39:20avec une dissolution
39:21qui nous conduit
39:22à l'impasse
39:23on le verra
39:24tous les jours
39:25davantage
39:26c'est-à-dire
39:27le pays n'est plus
39:28gouvernable
39:29il n'est plus
39:30gouverné
39:31et d'avoir
39:32abîmé
39:33la France
39:34il a abîmé
39:35l'Europe
39:36il a abîmé
39:37l'Europe
39:38il a abîmé
39:39l'Europe
39:40il a abîmé
39:41l'Europe
39:42il a abîmé
39:43l'Europe
39:44il a abîmé
39:45l'Etat
39:46il a abîmé
39:47l'Etat
39:48l'Etat hagalien
39:49il a supprimé
39:50le corps préfectoral
39:51et le corps diplomatique
39:52c'est-à-dire les deux
39:53poutres maîtresses
39:54de la souveraineté interne
39:55et de la souveraineté externe
39:56ça ne dit rien
39:57aux citoyens français
39:59de base
40:00mais moi ça me parle
40:01quand il n'y a plus
40:02les poutres maîtresses
40:03les murs s'effondrent
40:04ensuite
40:05il a
40:06il a touché
40:07à la société
40:08il a touché
40:09il a trituré
40:10la société
40:11il a touché
40:12à la vie
40:13à la mort
40:14à la transmission
40:15à la filiation
40:16il est Faustien
40:17et Prométhéen
40:18c'est-à-dire
40:19il joue avec le feu
40:20comme Prométhée
40:22il joue avec la vie
40:23comme Faust
40:24c'est l'oubrisse
40:26j'écoute
40:27Dei
40:28Eritis
40:29vous serez comme des dieux
40:32c'est un joueur
40:35et puis enfin
40:37il a touché
40:38à la nation
40:39il a abîmé
40:40la nation
40:42avec ce fantasme
40:43de souveraineté européenne
40:46qui ne nous permet plus
40:48aujourd'hui
40:49de faire face
40:50à nos problèmes
40:51de sécurité
40:52et à nos problèmes
40:53budgétaires
40:54je pense que
40:57Emmanuel Macron
40:59ne finira pas son mandat
41:03et je pense que
41:04la chute probable
41:05et prochaine
41:07du gouvernement Barnier
41:09l'entraînera
41:13il n'y a plus de solution
41:18ce qu'on appelait
41:19chez les Romains
41:20l'odium plebis
41:24quand Néron souffre
41:25de l'odium plebis
41:27il n'y a plus de solution
41:29Parlons des élections américaines
41:30à présent
41:31Philippe Devilliers
41:32vous qui aimez
41:33le Tour de France
41:34Kamala Harris
41:35et Donald Trump
41:36viennent de passer
41:37la flamme rouge
41:39je le dis aux téléspectateurs
41:40la flamme rouge
41:41dans le Tour de France
41:43et plus on avance
41:45plus c'est violent
41:46je vous propose
41:47d'écouter
41:48cette semaine
41:49Joe Biden
41:50qui a
41:51insulté
41:52les sympathisants
41:53de Donald Trump
41:54en les qualifiant
41:55d'ordures
41:59L'autre jour
42:00un orateur
42:01lors d'un meeting
42:02de Donald Trump
42:03a qualifié Porto Rico
42:04d'île flottante
42:05remplie d'ordures
42:06Permettez-moi
42:07de vous dire une chose
42:08je connais
42:09les Portoriquains
42:10de chez moi
42:11ce sont des jambons
42:12décents
42:13et honorables
42:14les seules ordures
42:15que je vois circuler
42:16c'est les supporters de Trump
42:18sa diabolisation
42:19des latinos
42:20est inadmissible
42:21et anti-américaine
42:22c'est totalement
42:23contraire
42:24à tout ce que nous avons fait
42:25à tout ce que nous avons été
42:27Et en réponse
42:28au propos de Joe Biden
42:29Donald Trump
42:30qu'est-ce qu'il a fait
42:31Philippe Devilliers ?
42:32On va découvrir
42:33la séquence
42:34du gilet jaune
42:35gilet orange pardonnez-moi
42:36sur les épaules
42:37il s'est mis en scène
42:38dans un camion poubelle
42:39ce mercredi
42:40dans l'état
42:41du vis-con-ci
42:42alors
42:44quel regard
42:45vous portez
42:46sur cette
42:47dernière ligne droite
42:48des élections
42:49américaines
42:50Philippe Devilliers ?
42:51La situation
42:52de l'Amérique
42:53elle est grave
42:54parce que
42:57nous sommes devant
42:58un clivage
43:00idéologique
43:01et sociologique
43:03l'un recouvrant
43:04l'autre
43:06Le clivage sociologique
43:07on le voit là
43:09vous avez
43:10on retrouve
43:11la phrase de Madame Clinton
43:12sur les
43:14les déplorables
43:16donc là
43:17il y a les déplorables
43:18les déchets
43:20il y a
43:21les déclassés
43:22l'Iron Belt
43:25tous ceux qui ont
43:26perdu leur emploi
43:27à cause de la globalisation
43:29tout le petit peuple
43:30américain
43:31qui n'en peut plus
43:33et puis
43:34de l'autre côté
43:35il y a
43:36les oligarchies
43:37des deux côtes
43:39il y a un très bon papier
43:40dans le JD News
43:41de Mathieu Bocoté
43:42remarquable
43:45et
43:46donc les oligarchies
43:47les minorités
43:48le wokisme
43:49etc
43:50et
43:51en fait le clivage
43:52idéologique
43:53c'est d'un côté
43:55les populistes
43:56nationalistes
43:57conservateurs
43:59et de l'autre côté
44:01les progressistes
44:03mondialistes
44:05et diversitaires
44:07voilà les deux Amériques
44:09est-ce qu'elles sont réconciliables
44:10je ne sais pas
44:12comment va se passer l'élection
44:13on ne peut pas le dire
44:17la presse a choisi
44:20la question qu'il faudrait se poser nous
44:21c'est
44:22qu'est-ce qui est le mieux
44:23pour la France
44:25je pense que pour la France
44:26le mieux
44:27c'est que l'OTAN
44:30soit renvoyée
44:31à ses chères études
44:34et que l'Europe
44:35soit enfin indépendante
44:36parce que dans une Europe indépendante
44:38la France pèsera
44:39de tout son poids
44:40parce que c'est la seule puissance nucléaire
44:43Philippe Devilliers
44:44mardi matin
44:45nous étions
44:46sur ce plateau
44:48c'était rare
44:49pour le souligner
44:50mais c'est
44:51pour la
44:52sortie de votre livre
44:53Mémoricide
44:54dans l'heure des pros
44:55mardi matin
44:57alors on a échangé
44:58pendant une trentaine de minutes
44:59mais il y a une question
45:00que j'ai oublié
45:01je n'ai pas eu le temps
45:02de vous poser du moins
45:03et c'est dans
45:04une séquence de votre livre
45:05parce que vous livrez
45:07et on vous découvre
45:08un peu plus
45:09dans Mémoricide
45:10et il y a une formule
45:11qui m'a surpris
45:12vous dites
45:13je suis un boomer
45:14un beurre
45:15un beaucain
45:16et je ne reconnais plus
45:17ma France
45:18alors la question c'est
45:19pourquoi vous ne reconnaissez
45:20plus votre France
45:22vous le boomer
45:23le beurre
45:24le beaucain
45:25d'abord je vais
45:26expliquer ce que
45:27j'ai voulu dire
45:28peut-être oui
45:29les trois B
45:33alors je suis un boomer
45:36c'est-à-dire que
45:39je suis un enfant
45:40des premiers néons
45:41clignotants
45:44que vous n'avez pas connus
45:46j'ai vécu mon enfance
45:47dans les prospérités
45:48des Trente Glorieuses
45:49j'ai été trans-historisé
45:52comme on disait à l'époque
45:53à l'âge de 15 ans
45:54c'est-à-dire que
45:55j'étais l'oreille collée
45:56au poste
45:58j'écoutais Jacques-Louis Zwick
45:59sur Europe 1
46:01qui parlait de Raymond Copa
46:02et j'ai écouté
46:03Félix Lévitan
46:05qui racontait
46:06comment Fausto Coppi
46:07s'était envolé
46:08dans l'Isoard
46:09comment Anctil
46:10avait eu sa défaillance
46:11dans le col d'Anvalera
46:12et comment
46:13à Superbagnères
46:14que le Tour de France
46:15va retrouver cette année
46:17l'aigle de Tolède
46:18s'est envolé
46:20et
46:21j'écoutais
46:22en faisant des petits travaux
46:23chez moi
46:24à la demande de ma maman
46:26j'écoutais Maurice Bureau
46:27tous les jours
46:28il y avait une émission
46:29extraordinaire le matin
46:30avec Anne Pérez
46:32et Anne Pérez
46:33elle lisait les réclames
46:36et
46:37d'une voix fluette
46:38et
46:39chantante
46:41et je me souviens
46:42d'une pub
46:44extraordinaire
46:46les femmes me pardonneront
46:47mais
46:48je ne sais pas
46:49si la marque existe encore
46:52écoutez-moi bien
46:55Anne Pérez
46:57être fraîche
46:58c'est facile
47:00le rester
47:01c'est printil
47:03extraordinaire
47:06et
47:07donc je suis un boomer
47:09mais je pensais que
47:11cette prospérité
47:12elle est durée
47:13malheureusement
47:14elle ne l'a pas durée
47:16après je suis
47:17un beurre
47:19un boomer
47:20et un beurre
47:21parce que
47:22en fait
47:24mon père était
47:25lorrain
47:26ma mère était catalane
47:27donc je suis vendéen
47:28par le droit du sol
47:29par le juste solide
47:31je suis le fruit
47:32d'une intégration
47:33réussie
47:35et
47:36mon père a épousé ma mère
47:37parce qu'il était
47:38militaire
47:39et qu'il a rejoint
47:40Delattre
47:41un jour chez lui en Vendée
47:42là où il a connu ma mère
47:43et ils se sont installés
47:44en Vendée
47:45pour que leurs enfants
47:46soient enracinés
47:47donc je suis un beurre
47:48et donc
47:49ça doit donner de l'espoir
47:50à ceux qui veulent s'assimiler
47:51moi j'étais
47:53un fils de lorrain
47:54de catalane
47:55assimilé
47:56et devenu un vrai vendéen
47:57je pense
47:59mais pas tout à fait quand même
48:00parce que
48:01je suis un boquin
48:02qui vit avec une cicatrice
48:04ouverte
48:07ma première langue a disparu
48:08ma première langue c'était
48:09le patois
48:10le patois c'était un art de dire
48:11un art de vivre
48:12un art de pleurer
48:13un art de se taire
48:14un art d'apprivoiser l'ultime
48:16et on m'a volé ma langue
48:17elle a disparu
48:18et donc je suis
48:19voilà
48:20et en fait
48:21ma France
48:23elle a
48:24elle a disparu
48:26parce qu'elle était fondée
48:27sur deux principes
48:29que je voyais pas à l'époque
48:30mais que je vois maintenant
48:31avec le recul
48:32le premier c'est
48:33le pouvoir
48:34qui s'est désincarné
48:35qui s'est dilué
48:36qui s'est éloigné
48:37vous voyez
48:38le pouvoir du maire est parti
48:39à la communauté de communes
48:40à un échelon
48:41bureaucratique
48:42et anonyme
48:43le pouvoir du département
48:44est parti à la région
48:46à un échelon
48:48labyrinthique
48:49et tout aussi bureaucratique
48:50puis le pouvoir de l'état
48:51est parti à Bruxelles
48:53si bien que
48:54le pouvoir est nulle part
48:55nulle part
48:56voilà
48:57et l'entraide
48:58l'entraide c'est
48:59en fait
49:00c'est au NOS
49:01autour de la table de batterie
49:02il y avait les cousins
49:03et le voisin
49:05le voisin était près du cousin
49:06le voisin était presque un cousin
49:07le voisin était un cousin
49:09pourquoi ?
49:10parce qu'il y avait une loi commune
49:11c'était l'entraide
49:12et quand
49:13un malheureux glissait au fossé
49:14la main qui venait
49:15vers lui
49:16c'était la main du voisin
49:17du parent
49:18etc
49:19c'était pas la sécurité sociale
49:20c'était pas l'administration
49:21et qu'est-ce qu'on a fait en fait là ?
49:22on a fait une société
49:23dans laquelle
49:24il y a un hybride
49:25le solidaire solitaire
49:26on a fait une société
49:27de solidaire solitaire
49:28c'est-à-dire qu'on a fait
49:29du social avec du mental
49:30c'est-à-dire qu'en fait
49:31la socialisation du risque
49:32a désocialisé
49:35et aujourd'hui
49:36nous sommes dans une société
49:37de la déliaison
49:39tout est délié
49:43le boomer
49:44le beurre
49:45le bouquin
49:46qui ne reconnaît plus sa France
49:47Philippe vous avez commencé
49:48cette émission
49:49par des heures sombres
49:50de notre histoire
49:51à savoir la Toussaint Rouge
49:52terminons par un message
49:53d'espérance
49:54en nous plongeant
49:55dans l'importance
49:56de la fête
49:57de la Toussaint
49:58ou la fête
49:59du silence éternel
50:01c'est à vous
50:04hier soir
50:05je pensais à vous
50:06à cette journée
50:07de la Toussaint
50:08puisque
50:09normalement
50:10on aurait dû s'arrêter
50:11pour la Toussaint
50:12mais on a
50:13on a voulu honorer
50:14nos amis
50:15les téléspectateurs
50:16toujours aussi nombreux
50:17et je relisais
50:19la lettre au général
50:20X
50:21de Saint-Xubery
50:22écrite
50:23un soir de Toussaint
50:25les mots sont forts
50:26écoutez
50:27je hais
50:28mon époque
50:29de toutes mes forces
50:32l'homme
50:33il meurt de soif
50:37il y a
50:38un seul problème
50:41un seul problème
50:42de par le monde
50:44rendre
50:45aux hommes
50:46leur signification
50:47spirituelle
50:49faire pleuvoir
50:50faire pleuvoir
50:51sur eux
50:52quelque chose
50:53qui ressemble
50:54à un chant grégorien
50:58comme c'est bien dit
51:01loin du monde
51:02immonde
51:03des citrouilles
51:04des sorcières
51:05et des bonbons
51:06acidulés
51:08d'Halloween
51:12on entre dans
51:13la Bastiale
51:15chant grégorien
51:17et les moines
51:18dans la pénombre
51:19qui rejoignent
51:20leur stalle
51:23parmi les cierges
51:24mourant
51:27le matin
51:28accompli
51:30du jour qui se lève
51:32à la nuit qui tombe
51:37c'est tout le parcours
51:38de la lumière
51:40que les moines
51:41accompagnent
51:44de jour en jour
51:47d'année en année
51:48de saison en saison
51:49avant d'être
51:50en sépulturé
51:52à même la terre
51:54tu es poussière
51:55tu retourneras
51:56à la poussière
51:58la Toussaint
51:59et leurs fêtes
52:01la solitude
52:02le silence
52:03leur destin
52:06leur choix
52:08l'ordinaire
52:09de ces hommes
52:10dépouillés
52:12les porte
52:13à une forme de charité
52:14nouvelle
52:15ils ont choisi
52:16de se retirer
52:17du monde
52:19pour le sauver
52:22pour psalmodier
52:23l'aube à venir
52:24et quand monte
52:25le chant grégorien
52:28sous le triforium
52:30c'est un gémissement
52:33primordial
52:34et doux
52:37le
52:41visiteur de la bassiale
52:43ralentit son pas
52:44et il écoute
52:45il s'abandonne
52:47il est soudain
52:49un petit enfant
52:50qui n'a plus peur
52:54il pousse
52:56il repousse
52:58les portes du mystère
52:59et derrière les portes
53:00du mystère
53:01il y a un jardin
53:03un jardin de tempérance
53:04qui est préparé
53:05cultivé par les moines
53:06de l'époque mérovingienne
53:08ce jardin
53:09c'est la France
53:11ils l'ont illuminée
53:12recouverte
53:14d'un tissu historier
53:17d'école
53:18de maladroits
53:20de maison Dieu
53:22ces hommes
53:25qui sont
53:26dépossédés
53:27d'eux-mêmes
53:28par l'appel
53:29qu'ils ont reçu
53:32dans leur cœur
53:34dans leur âme
53:36dans leur cœur
53:39ces hommes
53:40qui
53:41par le choix
53:42des vœux éternels
53:44qui fut le leur
53:46et qui ont
53:47tout perdu
53:48jusqu'à leur
53:49prénom de baptême
53:50pour sauver
53:51leur âme
53:53ces hommes
53:54en fait
53:55lorsqu'ils parlent
53:58ne font que chanter
54:00leur locution
54:01leur seule locution
54:03leur seule locution du jour
54:05c'est un hymne
54:08la fraternité
54:11monastique
54:14les porte
54:15à devenir des
54:17pèlerins
54:18sous serment
54:19éphémère
54:22la
54:23vie monastique
54:26est une
54:27conspiration de charité
54:29ils sont les derniers
54:30croisés de la foi jurée
54:31et je pense
54:32souvent
54:33je pense de plus en plus
54:34par les temps qui courent
54:35que les monastères
54:37quant montent
54:39la plainte ultime
54:41en cet instant
54:43les monastères
54:44sont sans doute
54:46sont probablement
54:47les derniers
54:48refuges
54:50du mystère français
54:53un grand merci
54:54Philippe Devilliers
54:55merci à vous
54:56Geoffroy Lejeune
54:57on se retrouve
54:58il y a quelques
54:59heures
55:00on se retrouve
55:01évidemment
55:02la semaine prochaine
55:03et dans un instant
55:04c'est l'heure
55:05des Pro 2
55:06à tout de suite