Tous les jours de la semaine, invités et chroniqueurs sont autour du micro de Pierre de Vilno pour débattre des actualités du jour. Ce soir, il est largement question de l'élection présidentielle aux États-Unis, qui s'annoncent très serrée entre Donald Trump et Kamala Harris.
Retrouvez "Les débats d'Europe 1 Soir" sur : http://www.europe1.fr/emissions/l-invite-actu
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00:00Parlons des Etats-Unis où effectivement le scrutin n'a jamais été aussi serré.
00:08Plus de 82 millions d'Américains avaient déjà voté par correspondance avant que
00:13les bureaux de vote ouvraient à la mi-journée heure française bien sûr.
00:17Il y a ces swing states, les états leviers, pivots, appelez ça comme vous voulez, où
00:24les scores sont tellement serrés qu'on se demande qui va pouvoir le remporter, être
00:29le 47e président des Etats-Unis d'Amérique entre Kamala Harris, actuelle vice-présidente
00:35démocrate, et Donald Trump qui revient 4 ans plus tard, candidat des Républicains.
00:39Je salue Gérard Carreyrou, cher Gérard, bonsoir, c'est un honneur de vous avoir,
00:47grande voix d'Europe, spécialiste des Etats-Unis, bonsoir à Pierre Hourcade, avocat international
00:52au barreau de Paris, de New York et de Californie, et bonsoir à Gilles-William Goldnadel qui
00:58nous accompagne également, Gérard Carreyrou, là comme ça un peu à chaud, on est à quelques
01:05heures, on ne va peut-être pas avoir d'ailleurs, comme on a l'habitude d'avoir vers 4h, 5h,
01:116h du matin, le résultat cette fois-ci ?
01:13On n'aura sûrement pas le résultat, on aura peut-être une tendance, puisqu'on aura je
01:19crois vers minuit ou peut-être 1h, peut-être 2h du matin, on aura déjà quelques états,
01:26on aura peut-être la Caroline du Nord, ça donnera une indication intéressante, et
01:30puis on aura peut-être un deuxième, c'est-à-dire qu'à partir, vous me direz, ce n'est pas
01:34parce que tel état passera d'un côté...
01:3551 états au total, c'est ça ?
01:37Oui, mais pour répondre à votre question, je n'en sais pas plus que vous, mais je pense
01:43que faute du résultat, je crois effectivement qu'on n'aura pas le résultat demain matin,
01:48alors que la plupart des... moi j'en ai vécu un paquet d'élections américaines depuis
01:5240 ans ou 50 ans, et en général on avait le résultat à peu près à 5-6h du matin,
01:59donc là je pense qu'on ne l'aura pas, mais on aura sans doute une tendance quand même.
02:03Pierre Ourcade ?
02:04Moi je crois qu'il est possible qu'on l'ait, notamment si Donald Trump emporte... bon on
02:12sait très bien qu'il y a 43 états qui comptent pas, il y a ces 7 états pivots, s'il emporte
02:20un certain nombre, il est possible qu'il gagne dans la nuit, et après il y aura des contestations.
02:25Après il y aura des contestations, et vous avez entendu ce qu'a dit Donald Trump, et
02:28d'ailleurs on va l'écouter, Donald Trump qui s'est exprimé, il était avec son épouse
02:32Melania au bureau de vote de Palm Beach il y a à peu près une heure.
02:36Je suis vraiment confiant, et il semblerait que les républicains se déplacent massivement
02:42pour voter.
02:43Si cette élection est juste et que je perds, il n'y a pas de problème, je m'inclinerai.
02:48Quant à mes partisans, je n'ai pas besoin de leur dire d'être non-violents, ils ne
02:51sont pas violents.
02:52Oui, je m'inclinerai si le résultat est juste, oui la justice, oui la justice.
03:00Est-ce qu'il y a une justice pour Donald Trump ? C'est ça la grande question.
03:03Bien sûr, d'abord, Donald Trump a été président pendant 4 ans, en retraite de fascisme, ça
03:09c'est le point Godwin, Hitler, etc., il a été président pendant 4 ans, il a un excellent
03:14bilan.
03:15Le 6 janvier, il y a eu une émeute, mais il a appelé à l'apaisement, on ne peut pas
03:20le lui reprocher.
03:21Et pour cette élection, je pense que ce qui peut faire basculer la balance de son côté,
03:28c'est le vote des hommes noirs, selon les derniers sondages, ils seraient plus pro-Trump
03:39qu'avant, et également les latinos.
03:41Des minorités d'une manière générale.
03:44Pour ces raisons, moi je n'exclus pas, comme les Américains l'appellent, un sweep, c'est-à-dire
03:52qu'il emporte 3 ou 4 états d'ici 2h du matin, mais on ne sait pas.
03:583 ou 4 états, encore une fois, sur 50, donc ça a l'air réellement...
04:02Pierre et Gérard, carrément.
04:03Il y a un paquet de grands états qui sont figés, si j'ose dire.
04:08L'état de Californie restera démocrate et perdument, même si il est démocrate,
04:14il ne gouverne d'une drôle de façon, je pense, comme on a détruit la ville de San-Francisco.
04:18Mais ils resteront de toute façon...
04:21De même, New York, je pense, sauf, alors là, une bombe nucléaire...
04:25Il pourrait y en porter, c'est une grosse surprise.
04:27Il peut y en avoir, mais enfin, quand même, ce n'est pas le plus probable.
04:29Non.
04:30Mais effectivement...
04:31Et à l'inverse, d'autres, peut-être ?
04:32Oui, mais ce qui va se jouer, si, maître, vous avez peut-être raison, si la tendance
04:38est assez nette.
04:39Si on voit, effectivement, sur les 7 swing states, états basculants, qui peuvent bouger
04:46d'une élection à l'autre, si sur ces 7, il y en a 4 ou 5 qui sont résolument, par
04:54les résultats donnés à Trump, à ce moment-là, on pourra dire qu'il est quand même très
04:59bien parti pour gagner.
05:00Oui, alors, il y a la Pennsylvanie, la Géorgie, la Caroline du Nord, le Michigan, l'Arizona,
05:07le Wisconsin et le Nevada.
05:09Ils font 103, vous savez, il faut 270 grands électeurs pour être élu, et les 7 swing
05:17states, additionnées, leur représentation, ça fait 103.
05:21C'est donc une part, alors, à la fois importante, même déterminante, mais ce n'est pas suffisant
05:27pour faire le Président.
05:28Alors, on va faire de la politique fiction, comme vous le savez, sur CNN.
05:31Moi, je regarde CNN.
05:32Attention, on n'est pas sur CNN.
05:33Mais je regarde aussi Fox News, heureusement qu'il y a Fox News, d'ailleurs.
05:36Et CNews, on va faire un peu de fiction.
05:39Alors, admettons qu'il emporte la Pensylvanie, ça, c'est vraiment l'état difficile.
05:4519 grands électeurs.
05:46Voilà.
05:47Admettons qu'il emporte la Floride.
05:48Bon.
05:49La Floride, oui, il n'y a pas de doute.
05:52Après, il y a les états des Grands Lacs, donc le Mississippi, Michigan, il y a le Nevada,
05:58qui est aussi un peu divisé.
06:00Un peu, beaucoup, 48-49.
06:04La démographie évolue au fil des années aux États-Unis.
06:10En effet, ce sont ces états-là qui vont faire la différence.
06:15Alors, New York, ce serait une grosse surprise, parce qu'évidemment, New York...
06:18Mais il a quand même fait campagne à New York.
06:20J'aimerais quand même entendre Gilles William, qui a l'impression qu'il est à un match de
06:25tennis, là, entre Carré et Lembrillon.
06:27J'étais très intéressé.
06:29Les Rolex Paris Masters, c'est fini.
06:31Il faut qu'ils vont profiler.
06:32C'est Zverev qui a gagné.
06:33J'étais très intéressé par ce que j'entendais.
06:36Moi, ce que je sais, c'est que je ne sais rien, que je crois que personne ne sait quoi
06:41que ce soit.
06:42Ce sont des élections les plus extravagantes qu'il m'ait...
06:46Pourquoi extravagantes ?
06:47Parce que l'Amérique est devenue folle, elle est polarisée.
06:53Je pense que c'est le wokeisme et le racialisme qui ont rendu folle, non seulement l'Amérique,
07:01mais les Américains eux-mêmes.
07:03L'extravagance de Trump vient également de cette polarisation.
07:09Est-ce qu'elle est contre-productive, vous diriez ?
07:11Alors, écoutez, d'abord, si vous voulez, je constate simplement que quand on voit déjà
07:16ce divorce, si j'ose dire, entre le vote des femmes et le vote des hommes, on voit bien
07:23la normalité que le wokeisme, le genreisme, le dégenreisme a emporté, je veux dire, très
07:31sincèrement.
07:32Donc, je ne sais pas, personne ne peut savoir réellement ce que ça va donner à l'arrivée
07:41et même comment les choses vont se passer, mais je vous avoue que j'aurais aimé, ce
07:46que je ne comprends pas, par exemple, je ne sais pas si nos deux experts peuvent me donner
07:50l'explication.
07:51Pas tout de suite, mais après la pause, qu'est-ce que vous ne comprenez pas, Maître ?
07:53C'est que la manière dont Trump, qui n'a personne à sa droite, a été extravagant,
08:02alors que même s'il avait eu un langage un tout petit peu plus modéré, je pense
08:08qu'il n'aurait perdu personne à droite.
08:10Il y a quelque chose dans son comportement que je trouve quand même erratique, même
08:16si je vous le dis franchement, l'antitrumpisme primaire des journalistes et des artistes
08:24me donne une sacrée envie de les voir perdre.
08:27Tout ça, on va en parler juste après le journal permanent 19h26.
08:30On se retrouve dans un instant avec Gérard Cahiers-Rouge, Gilles-William Goldnadel et
08:33Pierre Hourcate pour parler de ces élections américaines qui ont né au tout début de
08:39cette nuit qui commence à tout de suite.
08:41Europe 1 soir, 19h21, Pierre De Villeneuve.
08:44Avant de redonner la parole à Gérard Cahiers-Rouge, Pierre Hourcate et Gilles-William Goldnadel,
08:49un petit détour par la Floride où nous attend l'une des envoyées spéciales d'Europe 1
08:55aux Etats-Unis, Caroline Baudry.
08:57Caroline, alors évidemment c'est un match très serré entre Harris et Trump, mais alors
09:05du point de vue de la Floride, c'est intéressant parce qu'on a vraiment l'impression que la
09:09Floride est totalement acquise à Donald Trump et vous nous dites que c'est pas forcément
09:13sûr.
09:14Alors la Floride, en réalité si elle est acquise à Donald Trump depuis 2016 exactement.
09:20Elle est passée dans le giron républicain notamment à cause du vote des personnes les
09:24plus âgées puisqu'il y a énormément de retraités qui viennent dans cet état qu'on
09:28appelle l'état du soleil et qui votent massivement pour les républicains.
09:32Or, à l'échelle du pays, l'élection s'annonce très serrée dans les états clés bien sûr.
09:37Donc soit les sondages qui donnent les candidats à égalité se trompent, ce qui est possible,
09:41et le nom du vainqueur pourrait être dévoilé dans la nuit, soit ils visent plutôt juste
09:45et il faudrait plusieurs jours pour connaître le nom du prochain président.
09:49Les raisons sont les suivantes.
09:50Pierre, d'abord il y a plusieurs fuseaux horaires aux Etats-Unis, donc la fermeture des bureaux
09:53de vote dans l'Ouest se fera plusieurs heures.
09:56Après ceux de l'Est, il faudra les attendre et les états clés ont des règles électorales
10:00différentes.
10:01On vote davantage par courrier dans l'Arizona plutôt de façon anticipée en Géorgie.
10:05En Pennsylvanie, par exemple, le dépouillement de ce vote anticipé démarre très tard par
10:10exemple.
10:11Chacun a ses règles pour dépouiller et plus le résultat est serré, plus il faut attendre
10:15la fin des dépouillements dans les états clés pour dégager une tendance, d'autant
10:19plus que la pression est énorme cette année pour ne surtout pas se tromper dans les premières
10:24déclarations.
10:25Et cela c'est sans compter les possibles demandes de recomptage d'un camp ou d'un
10:29autre, ni les recours juridiques, puisqu'il faut savoir que l'offensive du camp républicain
10:33a déjà démarré dans les tribunaux.
10:35Plus de 200 recours pour faire invalider les règles électorales ont été déposés.
10:41Alors ces recours ont peu de chances d'aboutir, mais cela ralentit bien sûr la machine puisqu'ils
10:46doivent tous être examinés.
10:48Comment est-ce que la presse présente cette élection ? Est-ce que c'est, j'allais
10:51dire, unanime, homogène, ou est-ce qu'il y a un peu d'écume autour de la présentation,
11:05peut-être du comportement, je reprends le mot de Gilles-William Goldnadel, erratique.
11:10Comment est-ce que la presse présente cette élection ? Encore une fois, très serrée.
11:14La presse est plutôt unanime sur le caractère très serré de l'élection, des résultats
11:21et je pense, comme je le disais à l'instant, c'est qu'il y a aussi cette crainte de donner
11:26des résultats trop tôt, comme ça avait été le cas en 2020.
11:30Et donc cette année, ce sont notamment les grandes chaînes de télévision américaines
11:33qui sont chargées de donner les résultats avant même que les résultats officiels,
11:38finalement, soient donnés.
11:39Et donc c'est une soirée qui s'annonce électrique dans les rédactions, puisqu'on veut prendre
11:44absolument aucun risque.
11:46C'est aussi pour cette raison que la presse est unanime sur l'incertitude du scrutin.
11:52Soyons prudents de notre côté également, chère Caroline.
11:55Merci beaucoup en vous suivant, bien sûr, tout au long de la soirée et de cette nuit
11:59américaine sur Europe 1.
12:02Alors, il y avait une question de Gilles-William Goldnadel à Gérard Carreyrou juste avant
12:07la pause sur le comportement de Donald Trump.
12:09Et puis j'ai retenu aussi le fait qu'il n'y a personne à la droite de Trump, Gérard Carreyrou.
12:15En tout cas, il y a deux choses que je voudrais dire à Gilles-William.
12:21Au fond, Gilles-William raisonne avec un prisme français.
12:26Il dit, au fond, Trump n'ayant pas d'adversaire à sa droite aurait dû un peu arrondir son
12:34personnage et arrondir ses déclarations.
12:37Puisque en général, on durcit quand on a des adversaires et on dit, je fais de la surenchère.
12:42Mais quand on n'a pas d'adversaire à sa droite, on n'a pas d'adversaire.
12:44Mais ça, c'est donc la question pourquoi ? Moi, je réponds à ça, je l'ai vu démarrer
12:50en politique véritablement parce que j'ai suivi en 2014-15 les primaires.
12:56Il est entré en politique à ce moment-là.
12:58Jusque-là, c'était le milliardaire, il a été un moment plutôt pro-démocrate, etc.
13:04Il était bien avec tout le monde, il donnait de l'argent à tous les partis politiques.
13:07Mais en 2014, il a décidé d'entrer en politique.
13:10Et à partir de là, il y avait dans ce schéma de 2014, il y avait 22 candidats à la candidature
13:16démocrate.
13:17Il a fait le véritable jeu de massacre parce que vous savez, quand c'est comme ça en Amérique,
13:21il y avait des réunions, il y avait 22 types derrière des pubs, à chaque réunion, il
13:26en a tapé un, puis un deuxième, puis un troisième, il les a tous tués et il est
13:30sorti vainqueur.
13:31Et il s'est rendu compte que plus il attaquait des adversaires potentiels, plus il avait
13:37du monde à ses meetings.
13:38Moi, j'ai vu à ce moment-là, et j'en ai fait l'écho, j'ai été un des rares
13:41à en avoir fait l'écho ici, à Europe 1, à l'époque, parce qu'on voyait de
13:46plus en plus de trucks américains, vous savez, ces petits camions-là avec plateforme derrière,
13:52que tous les ruraux américains, tous les fermiers, tout le monde a, les pick-up trucks.
13:57Et à ses meetings, il y avait au début 5 000 pick-up, et puis après il y a eu 10 000,
14:0320 000, et il s'est aperçu que plus il montait en gamme dans la...
14:08Certains diront dans la vulgarité, d'autres diront dans l'excès, etc., mais peu importe,
14:12le résultat était là, il a gagné comme ça, il est devenu le phare, le drapeau des
14:18insatisfaits, des gens en colère, de cette classe moyenne qui se sent peu à peu exécutée
14:25dans la société américaine, comme d'ailleurs dans la société française, on a un phénomène
14:29à peu près équivalent, et du coup, et maintenant, il ne va pas changer son personnage...
14:33Il a recommencé avec le camion poubelle, avec le petit tour au McDonald's, parce que
14:40Harris avait dit qu'elle avait été étudiante, qu'elle avait eu un petit boulot...
14:44Pour en revenir à Donald Trump, bon, certes, il a tenu des propos misogynes, des propos
14:48machistes qui sont assez inacceptables...
14:50Non, ils ne sont pas assez inacceptables, ils sont inacceptables.
14:53Ils sont absolument inacceptables, il faut faire raison, non, non, non, ils sont inacceptables,
14:59mais Trump, c'est un animal politique, et paradoxalement, Trump, c'est un homme anti-système.
15:04C'est-à-dire que c'est un milliardaire, mais il n'a jamais été admis dans les cercles
15:09politiques, il a réussi à conquérir le parti républicain, et c'est...
15:15Mais parce qu'on ne le prenait pas au sérieux ?
15:17Alors, moi, je me souviens d'une émission sur CNN ou d'un clip vidéo où les gens rigolaient,
15:26les animateurs...
15:27C'était pour une sorte de vedette, quoi, il était un peu...
15:30Obama a dit...
15:31C'était un coureur, il passait sa vie en...
15:34J'imagine Trump président dans un spectacle comique, Tom Hanks a dit, Trump sera président
15:40le jour où les aires terrestres débarqueront sur la Terre.
15:43C'est un animal politique, paradoxalement, il était anti-système parce que, drain the
15:50swamp, comme dit, c'est-à-dire, drainer les marécages, il y a un deep state, un état
15:56profond à Washington DC, et il veut s'attaquer à ça.
16:01Alors aussi, on lui reproche d'avoir dit, bon, si je suis élu, je vais me débarrasser
16:06de tout un tas de gens.
16:07Et ça, c'est très anglo-saxon, ça s'appelle le spoil system, le système des dépouilles.
16:11Quand vous arrivez au pouvoir, aux États-Unis, notamment à la France, eh ben, vous fired,
16:16vous virez, vous dégagez les gens de l'administration précédente, et ça, c'est tout à fait légitime
16:22et normal.
16:23Et quant au 6 janvier, qu'on lui reproche tant, il y a eu une émeute, mais il avait
16:29appelé au calme, et les débordements ne sont faits, donc il y en a voulu beaucoup
16:33pour ça.
16:34Donc voilà.
16:35Après, est-ce que l'élection de 2020 a été truquée ou pas ? Difficile de le savoir.
16:41Moi, j'ai des petits doutes, mais je n'ai aucune preuve.
16:43Bon, en attendant, je posais la question tout à l'heure à Caroline Baudry, de savoir
16:48comment est-ce que la presse présentait les choses.
16:51Oui, elle présente le scrutin comme serré, mais comme ici, nous, j'imagine qu'il y
16:55a des éditos aussi, et j'imagine qu'il y a une façon, selon les différentes publications
17:01aux États-Unis, de présenter l'un ou l'autre des candidats.
17:04Je vous propose d'écouter quelques extraits dans la presse audiovisuelle française, en
17:10commençant par le journal de 20h de TF1, qui était la semaine dernière présenté
17:14par Audrey Crespo-Marat, qui donc officie en tant que joker, puisqu'on appelle ça
17:19comme ça, et dans un lancement.
17:22Qu'est-ce que c'est qu'un lancement ? C'est ce que moi, ici, dans cette émission, je
17:25lis pour retrouver un correspondant ou lancer un reportage sur place.
17:33Ce lancement, normalement, est une façon de présenter les choses, ce sont des faits,
17:38les uns après les autres, c'est aucunement un édito.
17:40Je vous propose d'écouter Audrey Crespo-Marat, il me semble que ce qu'elle dit est plutôt
17:47très éditorialisé, mais je vous laisse vous faire votre opinion.
17:50Kamala Harris deviendra-t-elle la première femme présidente américaine ? Donald Trump
17:56sera-t-il réélu en ayant fait de l'insulte son principal argument de campagne ?
18:00Harris, future première présidente femme, Donald Trump, insulte.
18:07Gilles-William Gollnadel, la parole est à la défense.
18:09Oui, je le défendrais d'autant plus volontiers qu'Audrey est une amie, mais je dois reconnaître
18:15que je l'ai connue dans une meilleure forme.
18:17Je n'ai pas d'explication à sa manière d'avoir présenté les choses, très sincèrement,
18:24parce qu'en principe c'est une journaliste plutôt neutre et objective.
18:27Je la croirais davantage, cette présentation-là est digne de France Inter, parce qu'à France
18:34Inter, c'est invraisemblable.
18:35J'ai France Info, vous voulez qu'on écoute France Info ? On écoute France Info.
18:39C'est un type qui se moque des gens, mais qui est très peureux.
18:42Il faut aussi penser que comme il fait le pitre, il est amusant.
18:45Quand on pense à Hitler, j'ai entendu des historiens expliquer qu'ils le trouvaient drôle.
18:51Toute personne censée craint l'élection de Donald Trump.
18:54Et sur France Inter ?
18:56Quand on lit Humberto Eco et sa définition du fascisme au milieu des années 90, on
19:01a quelques points communs.
19:03On a d'un côté une féministe progressiste humaniste pro-LGBT et de l'autre un misogyne
19:08conservateur raciste homophobe.
19:10Non mais ce qui est terrible, c'est non seulement la réduction à Hitler Room, mais l'unanimisme
19:17total.
19:18Je n'ai pas réussi, et Dieu sait si j'écoute dans le cadre de mon devoir de vigilance citoyen
19:24France Inter, je n'ai pas réussi à trouver quelqu'un sur un mois qui dise du bien ou
19:32pas de mal de Donald Trump.
19:35Et ça, franchement, c'est un côté complètement effrayant qui donne envie de leur donner tort.
19:41Le traitement depuis 2016 de la presse française à propos de Donald Trump est une véritable
19:49honte.
19:50On ne parle que de lui, on le traite de fasciste, jamais on ne lui reconnaît, alors que son
19:56bilan dans ses 4 ans de présidence est remarquable, et ça on ne le dit jamais, sauf ici et sur
20:02ces lieux.
20:03En tout cas au point de vue économique.
20:04Je suis d'accord avec vous Maître, ce n'est pas un fasciste, et je suis scandalisé.
20:08Moi j'ai été directeur de l'information TF1, puisque vous avez cité TF1, je n'aurais
20:15pas accepté, et ce n'est pas Poivre d'Arvore qui présentait le journal à l'époque qui
20:19aurait fait cette erreur, d'éditorialiser dans un titre, un titre surtout dans un journal
20:26de 20 heures à l'époque, et encore aujourd'hui des millions, des millions, le premier journal
20:31de France, on ne fait pas des titres comme ça, qui sont des titres de journal polémique,
20:39de la pire espèce si vous voulez.
20:40Mais pourquoi, la question que je me pose c'est, pourquoi la presse française, est-ce
20:45qu'elle se défoule ? Elle avait son défouloir qui était le FN, Jean-Marie Le Pen et puis
20:51maintenant un peu moins, mais Marine Le Pen, elle n'a plus personne maintenant pour trouver
20:57son défouloir.
20:58Et Trump est devenu le défouloir, il y a 13% de défouloir.
21:02On poursuit le débat juste après la pause, 19h44, vous êtes sur Europe 1.
21:12Toujours avec Pierre Ourka, Djar Khairou et Gilles-William Goldnadel, qui a levé le doigt
21:16pour parler.
21:17Oui, c'est pour répondre à la question sur l'attitude des journalistes.
21:22En réalité, l'idéologie est la plus forte que tout, et elle leur fait oublier leur
21:26devoir d'objectivité minimale, surtout sur des sujets aussi clivants que les rapports
21:33homme-femme, le racialisme, etc. qui enflamment les choses.
21:37A ce point-là, c'est que leur sens critique à l'égard de la candidate Harris est réduit
21:43à zéro.
21:44On est quand même dans une élection où quand on disait que le président Clinton
21:52était confus, on n'avait pas le droit de le dire.
21:54Jusqu'au moment où ça a apparu lors du débat que le type n'était pas capable d'aligner
21:59trois mots.
22:00Et tout ça a été ça, personne n'est capable de dire que la candidate Harris est quand
22:05même une piètre, comme elle a été une piètre vice-présidente, une très piètre
22:10candidate.
22:11Pour revenir à Kamala Harris, depuis 4 ans, non seulement elle a dissimulé le fait que
22:17Joe Biden était devenu sénile, mais elle a fait quoi depuis 4 ans ? Elle n'a rien
22:21fait.
22:22Alors oui, elle est venue à Paris une fois.
22:23Elle a été présidente pendant deux heures, je crois, pendant une opération de Biden.
22:26Voilà, une opération.
22:27Donc elle est venue à Paris une fois à l'Institut Pasteur, et d'ailleurs elle a pris un accent
22:30français ridicule.
22:31Mais en gros, elle veut se débarrasser, évidemment se détacher du bilan Biden, qui est très
22:36mauvais au niveau économique, au niveau de l'immigration.
22:38Mais elle n'a fait quoi ? Qu'est-ce qu'elle a fait ? Elle n'a absolument rien fait.
22:42Elle a été nominée tardivement, mais pas par un vote populaire, parce qu'elle était
22:50le vice-président.
22:51Au niveau des idées, tout ce qu'elle passe son temps à dire, je souhaite la prospérité,
22:56blablabla, il n'y a absolument aucun programme économique derrière.
22:59Alors que lui, Donald Trump, il faut bien se souvenir de la relation amour-haine entre
23:03les Etats-Unis et la France, peut-être parce que les Etats-Unis sont venus nous sauver
23:08deux fois.
23:09Et depuis, Reagan, Bush, les médias ont toujours dit que Reagan c'était un clown, un acteur,
23:14Carter c'était un vendeur de cacahuètes.
23:16Les Français ont cette relation amour-haine avec les Etats-Unis, alors que la culture
23:20américaine est prévalente en France, mais ils n'arrivent pas à l'admettre, parce que
23:24nous avons été une grande puissance, nous ne le sommes plus, et on réagit comme une
23:28ancienne grande puissance qui ne l'est plus, et on regarde l'Amérique avec admiration,
23:33et on les critique aussi, évidemment.
23:35Gérard Karré, quel est votre regard sur Kamala Harris ?
23:38Kamala Harris, pour revenir un tout petit peu sur son histoire personnelle, elle a été
23:43dans les primaires pour être candidate à la présidence.
23:47Elle a été dernière, il y en avait encore à ce moment-là une dizaine, elle a été
23:52la dernière.
23:53Alors vous me direz, pourquoi a-t-elle été choisie ? Elle a été choisie pour une seule
23:58raison, c'est qu'on reprochait à l'époque, je parle des progressistes comme on dit maintenant,
24:04c'est-à-dire les démocrates américains, reprochaient à Biden, Biden ayant été pendant
24:1050 ans au Sénat, d'avoir été un peu trop à droite lorsqu'il était parlementaire,
24:17et trop copain avec les démocrates du sud.
24:20Et il a été critiqué par des associations noires là-dessus.
24:25Et pour compenser, on a dit, au fond, c'était la seule noire, on va prendre Kamala Harris
24:32comme vice-présidente.
24:33Elle n'avait pas réussi à être nommée, mais du coup, elle a été nommée à la couleur
24:38de la peau.
24:40Et une femme en plus.
24:42Et franchement, c'est comme ça, vous savez en Amérique, ça se passe parfois souvent,
24:47on équilibre le ticket, comme on dit, on compense, on met un rural pour compenser.
24:51Et bien là, on a compris qu'on a compensé.
24:54Gérard Carleau, c'est qu'à part le fait qu'elle ait été dernière à cette primaire,
24:58et qu'elle soit, par sa constitution, une femme et issue d'une minorité, elle n'a
25:04rien fait d'autre.
25:05Il n'y a pas de fait d'armes de Kamala Harris.
25:07J'ai pourtant pris mes lunettes, mais je ne trouve pas grand-chose.
25:10Grosse erreur également de Kamala Harris, vous avez le gouverneur du Minnesota, Joe
25:18Shapiro, qui avait été pressenti pour être dans le ticket.
25:24Qui est, lui, de quelle obédience ? Il est républicain ou démocrate ?
25:28Il est démocrate, et qui est le gouverneur du Minnesota, c'est un état-clé.
25:36Et accessoirement, il est juif, et le vote juif compte aussi aux Etats-Unis avec tout
25:41ce qui se passe en Israël et à Gaza, et là aussi, il faut se souvenir que le beau
25:49fils de Trump est juif, et le vote new-yorkais juif traditionnel, lui aussi, évolue et va
26:01plus vers Donald Trump.
26:04Je suis à moitié d'accord, parce qu'en même temps, comme ils avaient peur de l'électorat
26:12arabe du Michigan, à tort ou à raison, on n'a pas pris M. Shapiro, et on a pris un
26:18autre vice-président, et ça, sur l'avortement, il faut dire les choses aux Français quand
26:24même.
26:25Moi, je suis un partisan de l'avortement, mais il faut savoir quand même qu'aux Etats-Unis,
26:30l'avortement, il est à la 23ème semaine, c'est pas comme ici, on est passé du 12
26:36à la 14ème semaine, et dans le Minnesota, du vice-président de Mme Harris, il est jusqu'au
26:43neuvième mois, on est dans un infanticide, voilà pourquoi aux Etats-Unis, c'est beaucoup
26:49plus clivant le problème de l'avortement qu'en France, personne ne le dit.
26:53Et on a dit que Donald Trump voulait interdire l'avortement, c'est la Cour suprême qui
26:58a dit, c'est aux Etats, et donc au peuple, c'est pas à nous, Cour suprême, de décider
27:04ces rôles.
27:05Vous savez ce que répondent les démocrates à ça ? Ils disent oui, mais c'est la Cour
27:10suprême, certes, mais la Cour suprême, elle a été défigurée par Trump, puisqu'il a
27:15nommé trois juges de droite, pour ne pas dire fascistes, puisqu'on traite comme ils
27:21disent, et c'est pour ça que la Cour suprême...
27:24On ne regarde pas ça sur le Conseil constitutionnel français pour savoir qui est à qui ?
27:27En aucun cas, Donald Trump n'est contre l'avortement, il veut simplement que chaque
27:33Etat, que ce soit le peuple qui décide, ce n'est pas la Cour suprême qui doit décider
27:37sur le nécisse sociétal.
27:39Merci les amis, merci Gilles William, merci Pierre Ourcade, qui revient d'ailleurs demain
27:43ici même dans cette émission, idem pour Gérard Carreau, qui demain matin à 8h10
27:48sera l'invité de Sonia Mabrouk pour la...