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Tous les jours de la semaine, invités et chroniqueurs sont autour du micro de Pierre de Vilno pour débattre des actualités du jour. Ce soir, retour sur l'allocution du président français.
Retrouvez "Les débats d'Europe 1 Soir" sur : http://www.europe1.fr/emissions/l-invite-actu

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Transcription
00:00Heureux Pinsoir.
00:0119h21, Pierre de Villeneuve.
00:0320h32, 10 minutes un petit peu plus d'allocution présidentielle
00:08où le chef de l'État, Emmanuel Macron, en effet, se disculpe de la dissolution.
00:13Il dit que c'est une dissolution pas comprise, il en prend sa responsabilité.
00:16Il dit qu'il ne veut, en revanche, que pour la censure,
00:20il ne veut pas assumer que c'est l'irresponsabilité des autres
00:24et notamment du rassemblement national qui s'est lié, dit-il, avec LFI
00:32pour faire s'opposer au projet de loi de financement de la Sécurité sociale.
00:38On écoute.
00:39Il a été censuré, ce qui est inédit depuis 60 ans,
00:42parce que l'extrême droite et l'extrême gauche se sont unis
00:47dans un front anti-républicain
00:49et parce que des forces qui, hier encore, gouvernaient la France
00:52ont choisi de les aider.
00:54Bonsoir, Thomas Ménager.
00:56Bonsoir, merci de votre invitation.
00:58Merci à vous d'être là en direct sur Europe 1,
01:00député du Loiret, porte-parole du Rassemblement national.
01:02Comment est-ce que vous prenez cette attaque du président Macron à votre encontre ?
01:10Celui qui est responsable de la situation dans laquelle nous nous trouvons aujourd'hui,
01:14responsable du désordre sécuritaire, du désordre en matière d'immigration
01:18et du désordre économique, c'est bien lui et les différents gouvernements
01:21qu'il a nommés et qui ont appliqué aussi durant les premières années
01:25sa politique et aussi Michel Barnier,
01:27qui a fait le choix de ne pas être en rupture avec Emmanuel Macron,
01:31qui a toujours eu un lien direct avec Emmanuel Macron,
01:34ça a été dit et confirmé.
01:36Et donc aujourd'hui, Emmanuel Macron a été égal à lui-même ce soir
01:40dans l'autocongrat d'utilisation permanente
01:42et dans l'insulte aussi des 11 millions de Français qui nous ont fait confiance
01:45et qui aujourd'hui nous remercient d'avoir censuré
01:47un des pires budgets de la Ve République qui leur aurait fait beaucoup de mal.
01:50Vous êtes sûr de ce que vous dites ou est-ce que vous entendez quand même
01:54Emmanuel Macron dire qu'aujourd'hui il faut faire nation
01:57et qu'il faut oublier ces étiquettes politiques ?
02:00Nous, c'est ce que nous avons fait, nous avons fait cela avec Michel Barnier,
02:03nous avons voulu des compromis,
02:06nous avons extrait seulement 10% des mesures de notre contre-budget
02:10qui n'étaient pas en plus des mesures historiques du Rassemblement National
02:12parce que nous avons aussi pris acte de la composition de l'Assemblée Nationale,
02:17mais il a nommé un gouvernement qui lui a fait le choix
02:21de ne pas entendre que le premier groupe politique de l'Assemblée Nationale
02:25doit être entendu dans ses revendications
02:28et donc aujourd'hui c'est lui aussi qui doit assumer ses responsabilités
02:31et on aurait attendu ce soir qu'il aussi annonce un nouveau Premier Ministre
02:36et ne fasse pas perdre de temps supplémentaire à la France.
02:39Oui, de Ragnel.
02:40Est-ce que vous réclamez toujours des élections présidentielles anticipées
02:44ou le départ d'Emmanuel Macron ?
02:46Non, on n'a jamais réclamé ni l'un ni l'autre.
02:48Nous avons toujours indiqué au Président de la République
02:51qu'il avait trois possibilités qui sont offertes par la Constitution de la Vème République,
02:56le remaniement, donc là un nouveau Premier Ministre,
02:58d'une dissolution dès le mois de juin, que là nous appelons de nos voeux
03:02parce qu'aujourd'hui cette élection a été volée,
03:05volée aux 11 millions d'électeurs du Rassemblement National
03:07parce que nous aurions dû avoir une majorité
03:08et lui-même l'a avoué dans son intervention, dans son allocution
03:12en disant qu'il y a eu des désistements des Républicains
03:14pour la gauche, de la gauche, de LFI, pour les Républicains et les Macronistes
03:18et qu'ils se sont entraînés à garder leur poste.
03:20Et puis, sa propre démission s'il y avait un blocage tel qu'il n'y avait aucune option...
03:24Ah, oui, il y a quand même ça.
03:27Et les deux premiers ont été les échecs, visiblement, Jules Therese.
03:30Oui, mais après ça, je veux dire, nous on n'a pas appelé, il est légitime, il a été élu,
03:34on n'appelle pas à sa démission ni à sa destitution, nous avons toujours été clairs.
03:38Oui, en fait, Thomas Ménager, c'est le fameux « je dis ça, je dis rien ».
03:42C'est le fameux « je dis ça, je dis rien », mais en même temps, il pourrait aussi...
03:44Non, je rappelle ce qu'il y a dans la Constitution et ce n'est pas pareil de rappeler ce qu'il est possible de faire.
03:50Aujourd'hui, ce que nous, on attend et nous, ce que nous demandons et nous affirmons,
03:54c'est un nouveau Premier ministre avec un gouvernement qui entend nos électeurs,
03:57c'est tout ce que nous demandons aujourd'hui.
03:58Comment est-ce que vous allez vous comporter avec ce Premier ministre qui va arriver,
04:03sachant qu'on a un cap à 30 mois jusqu'à 2027, où il faut tout rebâtir à entendre le chef de l'État ?
04:10En cohérence avec le comportement que nous avons eu avec Michel Barnier,
04:14c'est-à-dire être loyal, être transparent.
04:18Nous l'avons averti que nous ne pourrions accepter un budget
04:22qui allait augmenter de manière encore plus importante les impôts.
04:25Et même Emmanuel Macron a dit « on ne pourra pas régler les problèmes du pays en augmentant les impôts ».
04:28Il a dit à nouveau « sous-surveillant ».
04:30Oui, à nouveau un Premier ministre sous-surveillant.
04:33Mais on est le premier groupe de l'Assemblée nationale aujourd'hui,
04:37le premier groupe d'opposition, mais a fortiori le premier groupe,
04:39donc bien entendu, tout Premier ministre et tout gouvernement
04:42est sous surveillance démocratique du Rassemblement national,
04:46sous surveillance démocratique de toute l'Assemblée, mais en particulier du premier groupe.
04:49Olivier Dertigold.
04:49Monsieur le député, vous appelez à une co-construction du prochain budget.
04:54Est-ce que vous laissez les mêmes lignes rouges ?
04:57Faut-il donc simplement rajouter l'indexation des retraites pour que l'affaire passe au moins sur le PLFSS ?
05:04Bien entendu, s'il n'y a pas d'autres artifices pour après détourner le pouvoir d'achat
05:11et aller sur d'autres taxation, d'autres hausses et d'autres mesures
05:16qui iraient à l'encontre de la justice sociale et fiscale.
05:19Mais si le budget en l'état ne bougeait pas sur la question de la sécurité sociale,
05:24sur la question du PLFSS, bien entendu, il suffit pour le nouveau Premier ministre
05:27de retirer cette dernière ligne rouge que nous avions mise sur la table avec Michel Barnier,
05:33mais qui était une ligne rouge qu'il ne fallait absolument pas franchir,
05:36qui allait appauvrir nos retraités.
05:37Et bien entendu, sur la question du PLFSS, le nouveau gouvernement ne serait pas censuré.
05:42Nous en avons pris l'engagement avec Michel Barnier et cela ne changera pas avec un nouveau gouvernement.
05:46Merci Thomas Ménager d'avoir réagi sur Europe 1 en direct.
05:4920h38, on est toujours avec Catherine et Olivier Dertigold, Jules Torres, Louis de Ragnel
05:55pour commenter cette allocution de 10 minutes d'Emmanuel Macron.
06:01On a remarqué quand même qu'il a joué sur l'émotion à un moment donné.
06:05Alors il y a eu le passage sur la cathédrale, l'impossible, nous l'avons fait.
06:09On a eu les tambours, posés sans qu'il n'y ait plus en effet.
06:13Mais écoutez, l'émotion était dans ce studio.
06:16Mais juste avant, il a joué sur l'émotion avec Noël.
06:20Les responsabilités des parlementaires qui ont censuré le gouvernement,
06:24juste avant les fêtes de Noël.
06:26Catherine Ness, ça c'est aussi ce qu'on appelle communément du narratif.
06:30De la part de quelqu'un qui a 10 sous avant les Jeux Olympiques.
06:32Oui, mais c'est vrai qu'à la fin de l'année, c'est un moment pour tous les Français qui ont envie de lâcher prise
06:40et de se retrouver en famille éventuellement, en étant un peu relax.
06:48Et là, il y a une angoisse dans le pays.
06:52La consommation est assez à taux en ce moment, ce qui fait un peu peur à tous les commerçants.
07:00Je pense que la dissolution n'a pas arrangé les choses.
07:05C'est vrai, mais je crois que les choses allaient déjà mal depuis la dissolution non comprise.
07:10L'incertitude était déjà là, mais va s'accentuer, disait le patron des systèmes,
07:15Dominique Schellcher aujourd'hui.
07:16Pardon, Louis Dregnel.
07:17Ensuite, il ne faut pas oublier quand même, parce que là, ça donne l'impression que le budget qui était présenté était absolument formidable.
07:22C'était un budget qui était absolument catastrophique et qui n'avait aucune couleur politique.
07:27Ce n'était pas vraiment un budget de gauche, ce n'était pas vraiment un budget de droite.
07:30La droite a fusillé pendant trois semaines.
07:32C'était un dromadaire.
07:33Vous savez ce que c'est qu'un dromadaire ?
07:35C'est Churchill qui disait ça.
07:36Qu'est-ce qu'un dromadaire ?
07:37Un cheval dessiné par une commission.
07:38C'était un dromadaire, ce budget.
07:43Et par ailleurs, par rapport à la temporalité...
07:45Mais il avait eu très peu de temps, quand même.
07:47Bien sûr, il avait eu très peu de temps, Michel Barnier.
07:50Tout ça, il a hérité d'un brouillon et c'était difficile de rendre un chef-d'oeuvre à partir d'un brouillon.
07:57Et par rapport à la temporalité, parce qu'on voit que le chef de l'État s'indigne du fait qu'avant Noël,
08:02il y ait cette motion de censure.
08:03Dans ce cas-là, il faut décaler le PLFSS après Noël.
08:06Il n'y a jamais de bon moment.
08:08La motion de censure, c'est une arme démocratique qui est à la disposition des parlementaires
08:14s'ils décident de faire tomber le gouvernement.
08:16Comme le 49-3.
08:17Comme le 49-3 est une arme pour protéger le gouvernement jusqu'à ce qu'il soit censuré.
08:21Donc je trouve que par rapport à ça, ce n'est pas tout à fait juste
08:25quand Emmanuel Macron attaque le Rassemblement National.
08:27Écoutez, sans surprise, vous allez dire ce que vient de déclarer sur TF1 Jean-Luc Mélenchon.
08:31Moi, j'ai entendu un bavardage creux et prétentieux.
08:35Faire des leçons, donner des leçons à tout le monde.
08:38Et en comptant sur le fait que les Français ne comprennent pas ce qui se passe.
08:42Monsieur Boulot, s'il y a eu censure, c'est parce qu'il y a eu 49-3.
08:47Le 49-3 a été déposé, c'est-à-dire la loi est considérée comme adoptée s'il n'y a pas de motion de censure.
08:54La seule manière que nous avons de nous opposer à une loi dans ces conditions, c'est la censure.
08:59Ça s'appelle la vie du Parlement, ça.
09:01Jules Torres.
09:02C'est vrai, c'est la vie du Parlement et je pense qu'on a tort des anathèmes.
09:05Des anathèmes qui sont ceux de Jean-Luc Mélenchon.
09:07Des anathèmes qui sont aussi ceux d'Emmanuel Macron quand il dénonce un front républicain des extrêmes.
09:11Je suis désolé.
09:12Ce budget, le Rassemblement National et la France Insoumise l'ont critiqué depuis le début.
09:16Patrick Martin, le président du MEDEF, nous a dit que c'était un budget qui était récessif.
09:21Patrick Martin, ce n'est pas un gauchiste, ce n'est pas un nationaliste,
09:24ce n'est pas quelqu'un qui est contre l'austérité budgétaire.
09:27Mais quand on a tout ce panel de personnalités,
09:30des gens de droite qui nous ont dit que c'est honteux qu'un Premier ministre
09:33issu de la droite augmente les impôts,
09:35je suis désolé.
09:36Comment on peut en vouloir à des oppositions de voter contre ce budget ?
09:39Et à partir du moment où il y a le déclenchement du 49-3,
09:42qui là aussi est garanti par notre Constitution,
09:45on ne peut pas en vouloir à des parlementaires qui ont été élus par le peuple
09:49de voter cette motion de censure qui elle aussi est garantie par la Constitution.
09:52En tout cas, cette intervention ne balaye pas le terrain
09:55politique à l'Assemblée pour le prochain Premier ministre.
09:58J'allais vous demander.
09:59Voilà un président qui n'aide pas vraiment dans un contexte
10:02de précarisation croissante du poste de Premier ministre
10:05depuis ce second mandat macronien.
10:08On voit bien qu'aujourd'hui, il ne lui arrange pas
10:11l'entrée en fonction.
10:13Parce que si vous tapez comme ça à bras raccourcis
10:16sur le rassemblement national alors qu'il faudrait un soutien de sans participation,
10:19le front républicain en prend aussi
10:22pour son compte.
10:25Le socle commun, on ne sait plus du tout ce soir
10:28s'il existe ou pas.
10:31Bref, le président participe ce soir
10:34à un paysage politique dévasté.
10:37Olivier Dardicolle a raison de souligner ça.
10:40Emmanuel Macron explique qu'il y aura un gouvernement de compromis,
10:43il a l'impression que tout est facile.
10:46Il dit que ce gouvernement devra partir du réel
10:49avec une petite référence un peu à droite.
10:52Nous avons encore 30 mois devant nous.
10:55Mais en fait, il ne lui donne
10:58aucune condition, aucune clé à ce Premier ministre
11:01pour bien réussir le mandat qui va lui être confié.
11:04C'est un champ de ruines.
11:07Et ça dégonfle complètement les hypothèses
11:10qu'ont eu aujourd'hui François Bayrou et M. Lecornu
11:13qui ont de la crédibilité
11:16chacun à un parcours.
11:19Pour François Bayrou, il y a eu un signal qui permet de savoir
11:22qu'il ne le sera sans doute pas, parce qu'il a déjeuné aujourd'hui.
11:2520h44, une pause,
11:28le rappel des titres et on revient dans un instant.

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