À Amsterdam, dans la nuit du 7 au 8 novembre dernier, un match de foot opposait le club israélien Maccabi-Tel Aviv au club néerlandais Ajax d’Amsterdam.
Retrouvez "En toute subjectivité" sur https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/dominique-reynie-en-toute-subjectivite
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00:00Il est 7h21, en toute subjectivité, Dominique Reynier, vous revenez sur ce qui s'est passé
00:10à Amsterdam jeudi dernier.
00:12En effet à Amsterdam, Nicolas, dans la nuit du 7 au 8 novembre dernier, un match de foot
00:17opposait le club israélien Maccabi Tel Aviv au club néerlandais Ajax d'Amsterdam.
00:21Avant le début du match, insultes et provocations ont fusé de part et d'autre, comme trop
00:27souvent.
00:28Dans l'heure qui a suivi la fin de la rencontre, tout a basculé dans une véritable chasse
00:32à l'homme.
00:33Des groupes en furie ont poursuivi, encerclés et tabassés des supporters du club israélien,
00:38mais aussi des passants.
00:39Au moins une personne a été jetée dans les eaux d'un canal.
00:42Les poursuivants se sont acharnés sur ceux qui ne parvenaient pas à fuir.
00:45On entend les agresseurs exiger des passeports.
00:48Ils sont à la recherche d'Israéliens, leur ordonnant de clamer la liberté pour la
00:52Palestine, sous peine de les frapper.
00:55D'autres, pour se sauver, ont crié « je ne suis pas juif ». On sait cela car la plupart
01:01de ces scènes ont été filmées et diffusées par les agresseurs eux-mêmes.
01:04Nous sommes à peine plus d'un an après l'attentat du 7 octobre.
01:07Les Européens ne peuvent que reconnaître les prémices d'un pogrom dans cette sinistre
01:12nuit d'Amsterdam, dans ce pays qui a vu les trois quarts de sa population juive anéantie
01:17dans le génocide nazi.
01:18Le lendemain du match, le roi Wilhelm Alexander a déclaré « nous avons manqué à notre
01:24devoir » pendant la Shoah et jeudi soir.
01:26Et quelles ont été, Dominique, les réactions en France ?
01:29La plupart des responsables politiques et le président de la République en premier
01:33lieu ont dit leur écoeurement et condamné ces actes.
01:36Mais il y a au moins une exception.
01:38Marie Messmer, députée de la France Insoumise, a publié un message sur X le 8 novembre donnant
01:44sa version du drame.
01:45Je la cite « ces gens-là n'ont pas été lynchés parce qu'ils étaient juifs, mais
01:50bien parce qu'ils étaient racistes et qu'ils soutenaient un génocide ».
01:53Ainsi, par une formule stigmatisante « ces gens-là », la députée a pointé du doigt
01:59les juifs.
02:00Elle admet qu'il s'agit d'un lynchage et elle justifie ce lynchage en lui trouvant
02:04une raison.
02:05Elle prétend que les personnes agressées sont racistes et qu'elles soutiennent un
02:09génocide parce qu'elles sont juives.
02:11Bien qu'étant venues assister à un match de foot, ces personnes sont donc tenues pour
02:16solidaires et responsables de la politique menée par un Etat uniquement en raison de
02:21leur religion ou de leur nationalité.
02:24Il est difficile de ne pas voir dans ses propos une expression parfaite de l'antisémitisme.
02:29C'était l'antisémitisme de Maurice Barès quand il écrivait, le 6 janvier 1895, le
02:35lendemain de la dégradation du capitaine Dreyfus par les autorités militaires, je
02:39le cite « que Dreyfus est capable de trahir, je le conclue de sa race ».
02:43Mais aujourd'hui, ces mots viennent d'une députée de la France Insoumise, ce parti
02:48qui prétend débarrer la route à l'extrême droite et aux héritiers de Maurice Barès.