Céline Géraud, accompagnée de la rédaction d’Europe 1, propose chaque midi un point complet sur l’actualité suivi de débats entre invités et auditeurs.
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00:0013h-14h, Europe 1-13h. 13h34 sur Europe 1, Europe 1-13h. La suite, vous écoutez Céline Giraud et avec vous aujourd'hui Céline vous êtes avec Sébastien Ligné,
00:09chef du service politique de Valeurs Actuelles et le chroniqueur politique Jean-Claude Lassier.
00:14Et Jordan Bardella, le président du Rassemblement National et Eurodéputé, était l'invité de Pascal Praud ce matin sur CNews à l'occasion de la parution de son livre
00:24« Ce que je cherche » aux éditions Fayard. Et il a parlé notamment d'Éric Zemmour et de sa campagne législative.
00:30Éric Zemmour a échoué parce que Éric Zemmour n'était pas la bonne personne pour rassembler les droites. Et d'ailleurs, je vais vous dire, je pense qu'il s'est enfermé dans l'union des droites.
00:40Je pense que quand on veut être à la tête du pays, il faut parler au-delà. Et je pense que l'union des droites, ça c'est les circonstances qui le déterminent.
00:49Certains disent aussi le nom Le Pen. Le nom Le Pen, il interdit l'Élysée. Ils ne disent pas la même chose que Bardella.
00:55Le nom Le Pen, il a fait 42% à la présidentielle. Le nom Zemmour, il a fait 7%.
00:58Voilà. Sébastien Lignier, une réaction. Éric Zemmour ?
01:01Ce n'est pas étonnant. Dans son livre, Jordan Bardella réserve des pages et des paragraphes assez durs sur Éric Zemmour.
01:07Il juge assez durement sa transition de journaliste à homme politique. Il le trouve excessif. Il le trouve outrancier.
01:14Et d'une manière générale, on parlait de Donald Trump tout à l'heure, Jordan Bardella est totalement opposé à la petite musique qui court un petit peu.
01:21On pourrait transposer la situation politique américaine en France, et c'est ce qu'Éric Zemmour essaie d'imposer sur le débat public depuis quelques jours.
01:28La victoire de Trump prouve que la dédiabolisation de Marine Le Pen est une erreur.
01:33Et il est possible de gagner une élection présidentielle en étant finalement le diable pour une partie des médias.
01:38Là où je ne suis pas vraiment d'accord avec Éric Zemmour, et je rejoins Jordan Bardella, c'est que ça me paraît impensable comme transposition.
01:45C'est deux sociétés dramatiquement opposées.
01:49C'est deux systèmes électoraux évidemment différents.
01:52Mais surtout, est-ce que vous imaginez vraiment un Trump français ?
01:55Avec toutes ses outrances, etc.
01:56Je rappellerai simplement qu'en 2017, on a éliminé un candidat, éliminé de manière politique et médiatique,
02:02un candidat qui s'appelle François Fillon, pour une histoire de trois costumes et de pseudo-emploi fictif.
02:06On l'a éliminé de la campagne.
02:08Vous pensez réellement qu'un Donald Trump demain, avec des outrances, avec des propos déplacés,
02:14avec des accusations parfois graves de chantage, quasiment de renversement de pouvoir en place,
02:22vous pensez réellement qu'un Donald Trump français fonctionnerait ?
02:24Moi je pense qu'il ne serait même pas autorisé à participer à une élection présidentielle.
02:27Je suis complètement d'accord avec ça.
02:30Je pense que ce n'est pas un hasard s'il n'y a pas de Trump français.
02:34Pour autant, avec Zemmour, je suis un peu moins sévère que ne l'a été, si j'ai bien compris.
02:38Je ne l'ai pas écouté ce matin, Yohann, parce que le camarade Bardella, parce que j'ai autre chose à faire de privé.
02:45Et je m'en excuse.
02:47Vous avez un mot d'excuse, ne vous inquiétez pas, vous avez une session de rattrapage.
02:50Je suis moins sévère que lui sur Zemmour, qui a apporté beaucoup au débat français,
02:55même si l'homme Zemmour a fait quelques bêtises qui lui ont interdit le chemin.
03:00Et quand il dit qu'il s'est enfermé dans l'union des droites.
03:02Oui, je pense qu'il a raison, parce que l'union des droites, si vous voulez,
03:06quand vous êtes républicain et que vous pesez combien ? 2, 3, 4% ?
03:12En fonction de l'élection que vous choisissez, vous ne vous mariez pas avec un rassemblement national
03:18qui fait 20, 21, 22, 23, 24, voire davantage au deuxième tour.
03:21Donc il faut faire attention.
03:23Néanmoins, quelque part, il y a un fond de pensée,
03:28qu'à un moment ou un autre, Sarkozy nous a montré l'exemple il y a quelques années.
03:33Transition toute trouvée avec Sarkozy !
03:35Il a également commenté, Jordan Bardella, ce matin, le mandat de Nicolas Sarkozy,
03:39qui selon lui, n'a pas appliqué son programme sur la sécurité.
03:43Je pense que l'écueil du sarkozisme, c'est d'avoir, au pouvoir, fait l'inverse
03:48de ce qu'il avait promis pendant la campagne.
03:50Je le dis dans le bouquin d'ailleurs, je reprends une phrase de Thierry Mariani,
03:53qui dit en fait, on avait vendu le Karcher et on a eu Kouchner.
03:56Et je pense que l'ouverture à gauche a été une très grave erreur
03:59pour le mandat de Nicolas Sarkozy, parce que quand on est élu sur des sujets
04:05qui sont majoritaires dans l'opinion, aujourd'hui c'est comme ça,
04:08ces idées sont forcément minoritaires sur les plateaux de télé.
04:10Et donc il faut accepter de dire, les idées que je défends sur la sécurité,
04:15sur l'identité, sur l'autorité, sur la défense du mérite,
04:17seront forcément minoritaires dans l'univers médiatique que je vais fréquenter.
04:21Et donc il faut accepter d'en jouer.
04:23C'est comme ça, il faut l'assumer.
04:25– Vous êtes d'accord Jean-Claude Assier ?
04:27– On peut faire beaucoup de reproches à Sarkozy,
04:30qui effectivement avait le matériel en voix et en soutien de l'opinion
04:36pour faire sans doute mieux qu'il n'a fait.
04:39Écoutez, oublions-le, il l'est aujourd'hui, je l'ai écouté notamment,
04:43enfin je l'ai entendu il y a quelques jours,
04:47lorsqu'il était dans le Midi à Monte Carlo, je ne sais pas où,
04:50où il tenait un discours qui m'a bien plu sur l'appel au travail,
04:53ça me parait une évidence, et bien d'autres choses,
04:56qu'il n'a peut-être pas faites.
04:58– Non mais quand il dit on voulait le Karcher, on a eu Kouchner.
05:01– Oui bon, c'est génial.
05:03Notre camarade Bardella parle bien à la télé.
05:07Je voudrais maintenant être convaincu qu'il pense aussi juste.
05:11Pour le moment il est couvert et il a le soutien,
05:14et c'est grâce à elle qu'il est là où il est, de Marine Le Pen.
05:19Tant qu'elle sera là, il ne risque rien.
05:22Si d'aventure, Marine Le Pen devait avoir un accident juridique,
05:26dans quelques semaines nous aurons le résultat du procès
05:29qui l'oppose actuellement à la justice française, nous verrons.
05:32Honnêtement, à 29 ans, il a le temps Bardella.
05:36Vous pensez sérieusement qu'il peut être élu à la prochaine présidentielle ?
05:40Je ne le crois pas une seconde.
05:42– Pour l'instant il ne se place pas dans cette posture.
05:44– Mais il a bien raison, il a tout le temps,
05:46je ne sais pas trop ce qu'il pense d'abord,
05:49je ne sais pas s'il y a tout dans le bouquin.
05:51– C'est trop tôt, on en fait trop sur lui ?
05:53– Oui, sans aucun doute, mais sans aucun doute.
05:57– Encore une fois, qu'est-ce que ça veut dire on en fait trop ?
05:59Il sort un livre où, mine de rien, il revient sur son parcours,
06:03on ne va pas spoiler le livre pour ceux qui voudraient l'acheter,
06:06mais il développe quand même par certains points
06:08une politique pragmatique sur la question économique
06:11qui diffère un peu de la vision traditionnelle du RN.
06:14C'est-à-dire qu'on lit parfois des passages...
06:16– Serait-il libéral ?
06:18– Je pense qu'il faut sortir de ces clivages gauche-droite,
06:21libéral-illibéral, politique socialisante contre politique de droite.
06:25Je pense qu'il essaie d'incarner en tout cas une politique pragmatique,
06:29c'est-à-dire que ce qu'on pensait il y a cinq ans
06:32avant la situation budgétaire ne peut pas forcément être impliqué aujourd'hui.
06:35Il développe surtout des passages très sarcosistes dans l'esprit,
06:38c'est pour ça que ça m'interroge un peu cette critique du sarcosisme.
06:41Déjà un, parce que le RN sait pertinemment
06:44qu'aujourd'hui il y a une partie importante de leur électorat
06:47qui sont des déçus du sarcosisme.
06:49Parce que Sarkozy en 2007 a été élu avec cette alliance
06:52entre une certaine bourgeoisie patriote et les classes populaires
06:55qu'il avait réussi à attraper.
06:57Donc le RN a un électorat au fond profondément sarcosiste,
07:00sarcosiste déçu mais sarcosiste quand même.
07:02Et on sent quand même qu'il développe un petit peu cette fibre,
07:05je dirais pas jusque dire libéral,
07:07parce qu'aujourd'hui libéral ça veut plus rien dire, c'est quoi un libéral ?
07:09– Entre eux ce qu'il veut dire c'est qu'il tiendra ses promesses.
07:12– Ça veut dire que les trois premières années
07:15de la politique de Macron étaient globalement au plan économique, libéral.
07:19Pour le reste on peut en parler jusqu'à demain.
07:21– Mais je ne dis pas que le programme de Jordan Bardala et de Marine Le Pen
07:23équivaut à celui de François Fillon en 2017, c'est pas ce que je dis.
07:26Mais quand on lit et quand on entend Marine Le Pen et Jordan Bardala
07:29sur les entreprises, sur la croissance, sur la liberté d'entreprendre,
07:33c'est quand même des mots, des thèmes qu'on n'entendait pas
07:36dans la bouche des responsables du RN il y a dix ans.
07:38– Sur la retraite non pas vraiment.
07:40– Excusez-moi mais sur la retraite,
07:42à moins que vous ayez compris la réforme différemment,
07:44il y a une autre question sur comment on comprend cette réforme.
07:47Mais aujourd'hui la réforme du RN,
07:49c'est pas la réforme de la retraite à 60 ans pour tout le monde.
07:53On a dépassé depuis longtemps cette question.
07:55Aujourd'hui de ce que l'on comprend c'est finalement,
07:59déjà on verra en fonction de la situation économique,
08:02si ce qu'on peut appliquer ou non.
08:04– On gagne du temps mais le phénomène de dédiabolisation
08:07va se heurter et se heurte déjà à la réalité
08:10d'une situation économique dans le pays
08:12qui est calamiteuse et catastrophique.
08:14J'attends de voir, un, si Marine Le Pen,
08:16deux, accessoirement, si le jeune Bardella
08:19est capable en effet de tenir un discours différent.
08:22Attention parce que tant que Marine Le Pen est dans la course,
08:24tout va bien pour Bardella.
08:26Si un accident de nature juridique devrait arriver,
08:31je ne sais plus ce qui se passera au cœur même
08:33et au sein même du RN.
08:35– À suivre 13h42, on reste ensemble évidemment
08:38avec Jean-Claude Dassier, avec Sébastien Ligné.
08:40Dans quelques instants, vous avez parlé des retraites.
08:42Tiens, on va parler de cette sortie, surprise,
08:44de Laurent Wauquiez qui annonce la revalorisation des retraites
08:47et ça sème le trouble au sein de la majorité, on en parle.
08:49– Et vous aussi, vous pouvez réagir au 01 80 20 39 21,
08:52c'est le numéro du standard de repas.