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Pascal Praud et ses invités débattent des grands thèmes de l'actualité dans #HDPros

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00:00:00Bonjour à tous et bienvenue sur Europe 1, ce matin jusqu'à 9h30 et sur CNU jusqu'à 10h30 pour l'heure des pros.
00:00:07Il s'appelait Asdin Edna, son nom ne vous dit rien sans doute, et sa mort ne fera pas la une des journaux.
00:00:14Il était une figure du chantier de Notre-Dame, il était échafaudeur, il avait 64 ans.
00:00:21Il disait à ses collègues qu'il prendrait sa retraite une fois la cathédrale de Notre-Dame reconstruite.
00:00:27Il était présent, depuis 5 ans, chaque jour, sur ce chantier de telle sorte que chacun le connaissait.
00:00:34J'ai lu ce matin la page que lui consacre le journal Le Parisien.
00:00:38Il avait commencé à travailler à 14 ans et devait prendre sa retraite en janvier prochain.
00:00:43Il est mort, hélas. Il est mort non pas à Notre-Dame, mais terrassé, chez lui, dans la nuit de vendredi à samedi, par un accident de santé.
00:00:53Il a rejoint Jean-Louis Georgelin, disparu en août 2023, le général nommé par Emmanuel Macron, qui avait supervisé la reconstruction de Notre-Dame.
00:01:02Asdin Edna raconte une histoire française avec un père tirailleur, engagé au sein de la 2e DB, lors de la seconde guerre mondiale.
00:01:12Rachida Dati a salué sa mémoire sur X.
00:01:16Aujourd'hui, tous ceux qui œuvrent au renouveau de Notre-Dame lui rendront un hommage, en fin d'après-midi.
00:01:22Asdin Edna était père de deux enfants, grand-père de deux petites filles.
00:01:27Il sera inhumé jeudi, au Maroc, près de Casablanca, là où il est né.
00:01:33Puissent-ils reposer en paix ?
00:01:36Il est 9h01, Chana Lusso.
00:01:47Bonjour Pascal, bonjour à tous.
00:01:51Un mineur français d'origine tchétchène mis en examen est placé en détention provisoire pour un projet d'attentat terroriste en France.
00:01:59Cet adolescent de 16 ans a été interpellé en périphérie du Mans, selon une information du Figaro.
00:02:04Il aurait effectué des recherches sur différents lieux, considérés par les enquêteurs comme des cibles potentielles, dont une synagogue.
00:02:12La FNSEA appelle à une mobilisation nationale à partir de lundi prochain.
00:02:17Le président du premier syndicat agricole l'a annoncé il y a quelques minutes.
00:02:21Il dénonce un projet d'accord de libre-échange avec les pays du Mercosur, qui serait inéquitable et injuste pour les agriculteurs français.
00:02:29Arnaud Rousseau précise que les autoroutes ne seront pas visées.
00:02:32Et puis Elon Musk va devenir ministre dans le gouvernement de Donald Trump.
00:02:37Le prochain président des Etats-Unis l'a annoncé cette nuit.
00:02:40Le grand patron de Tesla et de SpaceX, entre autres, sera chargé de l'efficacité gouvernementale.
00:02:45On en parlait maintenant, elle s'est confirmée.
00:02:48Elon Musk, je le rappelle, était l'un des très grands soutiens de Donald Trump.
00:02:51Il a investi plus de 100 millions de dollars dans la campagne de son candidat.
00:02:55Voilà pour l'essentiel de l'information. C'est à vous, Pascal.
00:02:58Merci, Chana Lousteau. On est avec Sarah Salman, on est avec Eric Nelot, on est avec Georges Fenech, on est avec Gauthier Lebret.
00:03:04Vous étiez au lancement du livre de Jordan Bardella et vous me direz comment s'est passée la soirée, bien évidemment.
00:03:11Mais toute l'actualité, tous nos regards sont tournés ce matin vers Vincent Herouette.
00:03:16Est-ce que vous connaissez, Madame, Messieurs, parce qu'on parle d'Elon Musk.
00:03:20Est-ce que vous connaissez Pete Exet ? Je ne sais pas si je le dis bien.
00:03:24Pete Exet qui faisait sur Fox News Friday Night Live with Pete Exet.
00:03:33Et cet homme, c'est sans doute la nomination la plus stupéfiante.
00:03:37C'est l'homme qu'il a choisi, c'est un animateur de Fox News, qu'il a choisi pour prendre la tête du Pentagone.
00:03:43Monsieur Vincent Herouette. Donc demain, peut-être, vous-même, journaliste, vous pourriez vous retrouver.
00:03:50En plus, non, même pas, parce que cet homme, vous voyez, Pete Exet.
00:03:56Là, sur Fox News, j'ai la bande annonce de ses émissions Friday Night Live with Pete Exet.
00:04:08C'est-à-dire, je n'ai pas l'équivalent en France, mais vous êtes évidemment journaliste.
00:04:13Là, on est sur un animateur qui va diriger le Pentagone.
00:04:16Il a eu l'expérience militaire avant.
00:04:18Oui, il était soldat avant.
00:04:23Il était major, même. C'est entendu.
00:04:25Et c'est parce qu'il était major qu'il est devenu de la T.
00:04:27Plus Elon Musk. Et ça, ça me passionnait de vous entendre là-dessus.
00:04:31La curiosité, c'est de passer, effectivement, de l'armée au plateau de Fox News et non pas de repasser au plateau de Fox News.
00:04:38Vous connaissez beaucoup d'anciens des forces spéciales, qu'ils soient animateurs ou journalistes, en France ?
00:04:44Pas énormément. Jacques Chancel, il y a vraiment très peu.
00:04:49Non, les nominations de Donald Trump sont à la hauteur de l'attente qu'il a suscité.
00:04:54C'est-à-dire qu'ils sont à la fois stupéfiants, à commencer par la nomination effective d'Elon Musk à la tête de Dove.
00:05:03Dove, c'est le même nom que sa crypto-monnaie.
00:05:07Ce n'est pas une administration. C'est une équipe pour dégraisser le mammouth.
00:05:14Le bison, disons. Pour rester plus américain, dégraisser le bison.
00:05:20Oui, dégraisser le bison. Vous êtes en forme, ce matin.
00:05:23Ça n'a pas duré.
00:05:25Avec Musk, ça va être... Il a pondu cette nuit, juste avant de se coucher.
00:05:30Il a écrit que ce n'est pas une menace pour la démocratie, c'est une menace pour la bureaucratie.
00:05:36Et il promet de faire 2 000 milliards de dollars d'économies sur le budget fédéral.
00:05:44Mais tout le monde rêve de ça en France.
00:05:462 000 milliards de dollars.
00:05:48Les chiffres, c'est possible.
00:05:50C'est des milliards d'ingénieux.
00:05:51Ce que je veux vous dire, c'est que tout le monde en France rêve de ça.
00:05:56Tout le monde sait. Par exemple, on a parlé de l'éducation nationale.
00:05:59L'éducation nationale, le problème, ce n'est pas les profs.
00:06:02Il y en a suffisamment de profs et parfois pas assez.
00:06:05Le problème, c'est la bureaucratie dans l'éducation nationale.
00:06:08Et puis, à l'hôpital, on le dit sans arrêt, il y a je crois 40% des gens de la PHP qui n'ont pas vu un malade de leur vie.
00:06:17Et vous n'avez que 60% de gens qui sont des soignants.
00:06:20Et la France, elle croule de ça.
00:06:22Donc, quand vous avez quelqu'un qui arrive et qui dit on va virer la démocratie, la bureaucratie, on va virer la bureaucratie.
00:06:30On se dit, c'est pas mal.
00:06:34Et les conflits d'intérêts, ça ne vous dérange pas ?
00:06:37Les conflits d'intérêts, ça ne vous dérange pas.
00:06:40Qu'est-ce que vous appelez les conflits d'intérêts ?
00:06:42Il est attributaire des grands marchés publics avec SpaceX, avec Tesla.
00:06:48Mais Georges, je connais, je vous écoute depuis, avec vous, on ne fait rien.
00:06:52Et je vous rassure.
00:06:54Mais si, parce qu'on ne fait jamais rien.
00:06:56J'ai voulu dire qu'il y a un vrai sujet.
00:06:58Oui, il y a toujours des vrais sujets.
00:07:00Avec vous, il y a toujours des vrais sujets.
00:07:02Le règlement des Etats-Unis.
00:07:04Comment est-ce que vous faites pour restructurer les agences fédérales ?
00:07:07Si vous gardez, et a priori le fait qu'il ne soit pas ministre mais qu'il soit à la tête d'une agence indépendante,
00:07:12d'une administration indépendante,
00:07:14comment est-ce que vous faites pour effectivement garder la tutelle sur vos affaires qui sont considérables ?
00:07:19C'est un homme qui pèse, je ne sais pas combien, 150, 300 milliards, les chiffres diffèrent.
00:07:23Le dollar, c'est l'homme le plus riche au monde, après un Français bien connu.
00:07:26Bernard Arnault.
00:07:29Vous imaginez Bernard Arnault en train de restructurer l'économie française en gardant la tête de la flèche ?
00:07:33Ce serait pas mal, peut-être.
00:07:35Là, c'est la question.
00:07:37Tant qu'il n'est pas bien en tête, s'attaquer aux agences fédérales, comme l'agence sur l'environnement.
00:07:46Le problème, c'est que depuis l'élection de Trump, on est coincé entre deux extrêmes.
00:07:51Il y a soit le camp de la bien-pensance qui nous explique, j'ai lu un article hilarant dans Libé,
00:07:56qui nous explique que Trump n'a pas gagné si nettement.
00:07:58Alors heureusement, parce que s'il avait gagné nettement, je ne sais pas ce qu'aurait été le score.
00:08:01Et de l'autre, on a la Trumpolatrie qui dit que tout est bien.
00:08:04Je regrette.
00:08:05Elon Musk, il y a un conflit d'intérêt.
00:08:07Gauthier, viens nous parler.
00:08:08C'est impossible.
00:08:09On ne dit pas que tout est bien, on dit qu'on cherche une efficacité.
00:08:12Tout ce que fait Trump n'est pas à saluer sous prétexte que Kamala Harris n'est pas votre genre de beauté, ni le mien.
00:08:18Mais là, ce n'est pas de droite ou de gauche.
00:08:20Ce n'est pas possible.
00:08:22La question, c'est de ne pas faire un procès d'intention.
00:08:25Ce n'est pas un procès d'intention, ce sont les faits.
00:08:27Il est en conflit d'intérêt.
00:08:29On va voir.
00:08:30Il va être à la tête d'un département de l'efficacité gouvernementale.
00:08:35Tout le monde a bien compris qu'il ne devient pas ministre pour ne pas lâcher totalement la maîtrise de ses boîtes.
00:08:43Donc il ne va pas être un employé fédéral, si vous voulez.
00:08:45Il va rester le patron de Tesla, de SpaceX.
00:08:49Il est juge des partis, ça ne va pas.
00:08:50Donc il n'est pas ministre.
00:08:51Donc il n'est pas ministre.
00:08:53Mais il promet, il jure de faire 2000 milliards.
00:08:57On va voir le sujet.
00:08:59Mais c'est impossible.
00:09:00Mais en même temps, c'est un génie.
00:09:01Il ne vous a pas échappé.
00:09:02Ce n'est pas le défilé des démagogues qui, depuis 40 ans, vous promettent qu'effectivement, ils vont s'attaquer à la bureaucratie française.
00:09:11C'est quelqu'un qui, visiblement, réussit ce qu'il tente.
00:09:15Eh oui.
00:09:16Et ça, c'est pas mal.
00:09:18Eric Nolot.
00:09:19C'est un génie dans ce qu'il a fait.
00:09:22Et il s'engage en politique, en sachant qu'il ne sera jamais président.
00:09:25Il ne sera jamais candidat à la présidence.
00:09:27Il ne peut pas être l'héritier du programme.
00:09:28Il n'est pas né aux États-Unis.
00:09:29Je voudrais qu'on voit un sujet.
00:09:30Mais convenez que là aussi, Elon Musk, on peut saluer un parcours tout à fait exceptionnel.
00:09:37Ça n'empêche pas de penser.
00:09:39Mais j'entends bien.
00:09:40De saluer et penser en même temps.
00:09:41Mais j'entends bien.
00:09:42Mais ce qui m'intéresse, vous, vous êtes…
00:09:45L'intendance suivra, comme disait Napoléon.
00:09:48Vous, vous êtes là, toujours le nez dans le gazon.
00:09:51Nous, on est dans les cimes.
00:09:53Je vois quelqu'un qui veut réformer l'administration.
00:09:56Et c'est ça qui m'intéresse.
00:09:57Et vous, vous êtes là.
00:09:58Ah oui, mais c'est un vrai sujet.
00:10:00Bon ben, vos vrais sujets, vos vrais sujets, c'est vos querelles picrocolines.
00:10:04En revanche…
00:10:05Non, mais j'ai compris que c'est vous qui décidiez qu'il était un vrai sujet.
00:10:08Le vrai sujet, c'est la bureaucratie.
00:10:10Simplement, je connais qu'il y a un vice de procédure que l'État ne peut pas juger.
00:10:16Oui, j'ai compris.
00:10:17Mais on ne va pas passer l'heure là-dessus.
00:10:18Alors, ce qui m'intéresse…
00:10:19Quel est le contre-pouvoir aux États-Unis ?
00:10:21C'est quand même une démocratie avec des contre-pouvoirs.
00:10:24On va faire exactement ce qu'il veut, mais il va s'attaquer à la bureaucratie légendaire
00:10:28des administrations fédérales, des farentes.
00:10:31Il a donné un bon exemple.
00:10:32Et pourquoi ne pas confier à quelqu'un d'autre qu'il n'est pas ?
00:10:34Parce qu'il est meilleur, en fait.
00:10:36Parce qu'il est meilleur.
00:10:39Est-ce que ça, c'est quelque chose qui peut entrer dans votre cerveau ?
00:10:42Il est meilleur que les autres.
00:10:43À l'heure du bilan, ça pourra dans mon cerveau faire beaucoup de choses.
00:10:46Et il a prouvé qu'il pouvait être meilleur sur certaines choses.
00:10:50C'est ça qui m'intéresse.
00:10:52Il reste un peu sur ce point.
00:10:53Alors, en revanche, le cas que vous dites, bien sûr, il faudra effectivement voir.
00:10:56Il n'y a pas de conflit d'intérêt.
00:10:57Mais il est meilleur parce qu'il a montré son efficacité.
00:11:01Je voulais qu'on voie le sujet de Kylian Salé.
00:11:04Kylian Salé, vous me regardez curieusement, Gauthier Leray.
00:11:08Je sais qu'hier soir, vous étiez à une soirée où on a beaucoup parlé de ces news.
00:11:12Non, on a beaucoup parlé de vous.
00:11:15Ce n'était pas tant ces news, c'était surtout vous.
00:11:17C'était une réunion d'aigle, alors.
00:11:19Je voudrais qu'on voie le sujet de Kylian.
00:11:21On est à huit jours pile de la victoire de Trump.
00:11:25Les premières décisions sont tombées.
00:11:27J'ai une question à vous poser également sur Israël.
00:11:32Presque ministre de Donald Trump, l'entrepreneur de 53 ans a été nommé au nouveau ministère de l'efficacité gouvernementale.
00:11:39La mission du patron de SpaceX ou encore Tesla sera de réaliser des coupes drastiques dans le budget fédéral.
00:11:45Elon Musk, l'homme le plus riche du monde, a investi plus de 100 millions de dollars dans la campagne de Donald Trump.
00:11:50Il partagera le ministère avec l'homme d'affaires républicain Vivek Ramaswamy.
00:11:55Donald Trump a salué dans un communiqué deux esprits brillants et patriotes.
00:12:00Le républicain de 78 ans a nommé Pete Exet comme prochain ministre de la Défense.
00:12:06À 44 ans, ce dernier est aujourd'hui présentateur sur la chaîne de télévision Fox News.
00:12:11Auparavant, il a été major de l'armée américaine, déployé en Irak ou en Afghanistan.
00:12:16Si le Sénat confirme sa nomination, Pete Exet sera la tête de l'armée la plus puissante du monde.
00:12:22Autre ancien militaire présent dans le gouvernement Trump, Mike Wells, 50 ans.
00:12:27Il a été nommé au poste clé de conseil de la Sécurité nationale de la Maison-Blanche.
00:12:31Dans un communiqué, Donald Trump le qualifie d'expert des menaces que représentent la Chine, la Russie, l'Iran et le terrorisme mondial.
00:12:39Mike Wells travaillera en étroite collaboration avec Marco Rubio, le futur secrétaire d'État.
00:12:45Tous deux façonneront la politique étrangère des États-Unis.
00:12:48Pour rappel, durant son mandat, Donald Trump a promis de mettre fin aux guerres en Ukraine et au Proche-Orient.
00:12:55Et puis on peut voir le résultat final et de la victoire écrasante, nette en tout cas de Donald Trump.
00:13:04312 grands électeurs, 226, les 7 swing stats sont passés, les 7 ont été remportés par Trump.
00:13:14Et exactement, donc c'est une victoire qu'évidemment la majeure partie de la classe médiatique française avait bien vu.
00:13:23Il semblerait que le vote des Français n'est pas pesé très dur.
00:13:26Bien évidemment.
00:13:28Vous vouliez dire quelque chose sur une des décisions que prendrait ce nouveau ministre de la Défense ?
00:13:32Oui, alors le ministre de la Défense s'était rappelé ce matin par notre correspondante Elisabeth Guedel.
00:13:36Donc on l'a dit, il a été sur Fox News, il a eu le temps de s'exprimer durant de longues heures sur l'antenne de Fox News.
00:13:41Il est pour sortir les femmes du front, il n'est pas pour envoyer les femmes soldates au front.
00:13:46Qu'en pense Sarah Salman par exemple ?
00:13:48Evidemment, ça fait polémique parce que les femmes sont aussi en première ligne.
00:13:51Qu'en pensez-vous ?
00:13:52Je trouve que c'est discriminant, il y a des femmes qui sont tout aussi qualifiées que des hommes.
00:13:55Pour être au front, vous prenez, alors je ne sais pas si le parallèle est bien choisi, vous prenez l'armée de Tsar, vous avez des hommes et des femmes.
00:14:00Donc je ne vois pas au nom de quoi on opérait une discrimination.
00:14:03Soit on met des critères physiques à l'entrée, soit on n'en met pas.
00:14:06Mais là, ça me paraît...
00:14:08Alors il y a plein de manières de la naiser, on peut aussi considérer que c'est une protection.
00:14:12Je considère qu'il y a des femmes qui sont tout aussi compétentes sur ce sujet.
00:14:16Je vous ai évidemment raison, de toute façon il y a des femmes qui sont aussi compétentes.
00:14:19Voir meilleure parfois.
00:14:21Mais dire qu'il n'y a que le critère physique, peut-être que dans certains cas c'est vrai.
00:14:26Mais là de les éliminer complètement, il ne faut pas exagérer.
00:14:29Moi j'analyse ça comme une sorte de protection d'une société qui...
00:14:34Je ne suis pas sûr que tu aies l'intention derrière.
00:14:36Je ne pense pas que lui c'est la protection.
00:14:38Elles sont trop fragiles pour faire ça.
00:14:40Ah non, moi je ne crois pas.
00:14:41Ah non, c'est interprété comme...
00:14:42Je ne crois pas les amis, je crois que tout le monde sait qu'une femme est aussi capable qu'un homme.
00:14:46Non, ça veut dire qu'elles sont trop fragiles pour faire ce poste.
00:14:49C'est comme ça que c'est perçu.
00:14:50D'avoir été mariée pour le savoir, qu'une femme est capable de faire la guerre.
00:14:53La légende... Non mais l'histoire est remplie de femmes.
00:14:56La question, on a des femmes dans les sous-marins.
00:14:59Ce qui était absolument inenvisageable jadis.
00:15:01Cela dit, porter un barda de 40 kilos sur le dos c'est une chose, ça demande des capacités physiques.
00:15:06Et ensuite il y a une curiosité, c'est qu'on s'est rendu compte que dans les troupes d'assaut par exemple,
00:15:10il y avait une forme d'instinct protecteur qui pouvait jouer.
00:15:14Et qui fait que dans un commando, un homme qui est flanqué d'une femme va avoir tendance quand même...
00:15:21C'est irrépressible.
00:15:23Moi je ne connais pas grand-chose, mais je sais que c'est ce qu'ont relevé un certain nombre d'études faites par les écoles militaires.
00:15:31Sur le fait qu'elles posaient quand même un petit problème.
00:15:34Mais est-ce que c'est une raison pour les évincer complètement ?
00:15:37Pardon ?
00:15:38Est-ce une raison suffisante pour les évincer complètement ?
00:15:40Non, mais le fait de mettre peut-être des femmes dans des unités combattantes en première ligne,
00:15:46répond là en revanche à quelque chose qui est peut-être un peu idéologique,
00:15:52qui est une volonté de démonstration.
00:15:54L'efficacité sur le terrain...
00:15:55C'est aux femmes d'en décider elles-mêmes.
00:15:56C'est ça ce qui exprime.
00:15:59Autre question.
00:16:01Le président Trump n'a pas souhaité recevoir les familles des victimes, des otages qui sont détenus dans les tunnels de Gaza.
00:16:16Il n'a pas souhaité recevoir les familles.
00:16:19Comment vous interprétez cette décision ?
00:16:23Je ne sais pas qui sont les familles.
00:16:25Je ne sais pas le pourquoi du comment ou si elles étaient américaines aux Etats-Unis.
00:16:29Je ne sais pas.
00:16:30L'interprétation que j'ai pu faire, c'est que lui souhaitait sans doute que cette guerre continue
00:16:36et que forcément les familles, si elles viennent, on les comprend,
00:16:40elles ont envie que cette guerre s'arrête.
00:16:42C'est évidemment le dilemme de l'état-major israélien.
00:16:46Tout le monde a compris depuis un an que les Israéliens avaient changé en quelque sorte
00:16:53profondément de doctrine dans le sens où l'otage n'est plus la priorité de toutes les priorités.
00:16:59Ce n'est pas vrai.
00:17:00Vous allez en Israël, la priorité c'est les otages.
00:17:02Vous demandez à n'importe quel Israélien, moi je suis allée en Israël,
00:17:04il y a les photos des otages partout et elles ne sont pas arrachées.
00:17:06La priorité, vous demandez à n'importe qui, je suis désolée, c'est la libération des otages.
00:17:11Que ce soit Benjamin Netanyahou qui le dit, que ce soit les Israéliens,
00:17:14que ce soit les Français de confession juive ici.
00:17:17La journée c'est la priorité.
00:17:19Voilà ce qu'on pouvait dire en tout cas sur les Etats-Unis.
00:17:22Dans les faits, ce n'est pas la priorité, pardonnez-moi.
00:17:24Il reste un peu plus de 90 otages toujours aux mains du Hamas un an après,
00:17:29dont une cinquantaine au moins est morte.
00:17:32Je vous dis, c'est votre interprétation de la politique de Benjamin Netanyahou.
00:17:36Vous demandez aux Israéliens, c'est leur priorité.
00:17:39Je vous parle de la priorité stratégique dans la réalité du terrain.
00:17:46Qu'est-ce qui se passe ? Il y a la volonté d'écraser le Hamas.
00:17:49Il y a la volonté en parallèle de libérer les otages, c'est-à-dire le contraire.
00:17:52L'un ne va pas sans l'autre.
00:17:53On a changé d'époque, ça ne vous a pas échappé ?
00:17:56Ça ne m'a pas échappé, je vous en remercie.
00:17:58Mais je vous dis que la priorité, c'est la libération des otages.
00:18:00On n'est pas d'accord là-dessus.
00:18:02J'ai souvent l'impression que vous n'êtes pas d'accord avec grand monde.
00:18:05Avec Jean, je suis d'accord.
00:18:07Non, avec Darcelle, on n'est pas d'accord.
00:18:10Faites attention parce que ça m'arrive aussi.
00:18:15J'étais d'accord avec vous en début d'émission et j'étais bien la seule.
00:18:18En début d'émission.
00:18:19Pour Elon Musk.
00:18:20Pour Elon Musk, oui.
00:18:22Ça rejoint ce que vient de dire Pascal.
00:18:24Seule contre le reste du monde.
00:18:27Bon, Céline Dion.
00:18:30C'est une vidéo dans laquelle on voit la chanteuse rencontrer des difficultés sur son téléphone.
00:18:35Est-ce que vous savez ce que c'est que Siri ?
00:18:37Oui, c'est sûr.
00:18:38Oui, mais tout le monde ne sait pas ce qu'est Siri.
00:18:40C'est pour dicter.
00:18:41C'est quoi Siri ?
00:18:42C'est pour dicter dans le iPhone.
00:18:43On met le téléphone comme ça et on dit « Dis-moi Siri » et on parle.
00:18:46« Dis-moi Siri, est-ce que je suis la plus belle dans le miroir ? »
00:18:49Ça, c'est ChapGBT plutôt.
00:18:51Mais alors comment on fait ? Moi, je ne sais pas comment on fait Siri.
00:18:53Pour activer Siri.
00:18:54Moi, je ne m'en sers jamais.
00:18:55Vous ne vous en serrez jamais ?
00:18:56Oui.
00:18:57Mais alors, ça sert à quoi vous dites ?
00:18:58C'est pour parler au téléphone.
00:19:00Par exemple, vous dites…
00:19:01C'est un moteur de recherche.
00:19:02C'est un moteur de recherche.
00:19:03Vous pouvez dire « Dis-moi Siri, appelle… »
00:19:04« Dis-moi Siri, appelle… »
00:19:05Quel temps ?
00:19:06Appelez Georges Fenech.
00:19:08Je vais le faire parce qu'on va voir la vidéo de Céline Dion.
00:19:11Mais on va faire un test en direct.
00:19:13Pourquoi pas ?
00:19:14C'est sur quoi ? C'est sur réglage ?
00:19:16Non, non.
00:19:17Vous parlez à votre téléphone.
00:19:18« Dis Siri » et après…
00:19:19Là, je parle comme ça ?
00:19:20Voilà.
00:19:21« Appelle Georges Fenech. »
00:19:22« Dis-moi Siri, appelle Georges Fenech. »
00:19:23Ça n'a pas la peine de gueuler.
00:19:24Mais là, il se passe bien.
00:19:25Mais là, vous faites ça comme on dirait qu'on est au Théâtre Édouard VII.
00:19:30« Dis Siri, appelle Pascal Praud. »
00:19:32J'en l'ai rencoché un peu.
00:19:34Ça ne marche pas du tout.
00:19:35Je regrette, je ne peux appeler qu'une personne à la fois.
00:19:37Je n'ai pas demandé deux personnes, parce qu'il y en a trop.
00:19:39Alors, je sais, ils sont deux.
00:19:43On est plusieurs.
00:19:45Je voulais qu'on voit cette vidéo de Céline Dion.
00:19:49Parce que la superstar canadienne a publié sur les réseaux une vidéo
00:19:53dans laquelle elle demande à Siri de diffuser l'hymne à l'amour.
00:19:55Il lui a fallu répéter trois fois pour que l'assistant vocal exécute sa requête.
00:19:59C'est un peu comme nous ce matin.
00:20:00La troisième fois avec l'accent français sera la bonne.
00:20:01Regardez cette séquence.
00:20:06« Hey Siri, joue l'hymne à l'amour de Céline Dion. »
00:20:11« Je ne peux pas trouver cette chanson de Céline Dion, mais ici c'est « Mon cœur va continuer. » »
00:20:16Non, bonjour ? Non, non, non.
00:20:18« Hey Siri, peux-tu jouer l'hymne à l'amour de Céline Dion, s'il te plaît ? »
00:20:24« Je ne peux pas trouver cette chanson de Céline Dion, mais ici c'est « Mon cœur va continuer. » »
00:20:29« Pfff, ahaha, ça ne m'intéresse pas. »
00:20:32« Peut-être que je devrais parler vraiment en français de la Parisienne. »
00:20:37« Hey Siri, joue l'hymne à l'amour de Céline Dion. »
00:20:52« Ahaha, ça a marché ! »
00:20:59Mais ce qui m'étonne, c'est que là, on n'a pas besoin d'activer quelque chose.
00:21:05On parle directement.
00:21:06« Dis Siri, appelle Pascal Praud. »
00:21:08Oui, mais là, par exemple, ça ne marche pas, manifestement.
00:21:11Là, si je dis, on ne va pas passer deux heures là-dessus, mais si je dis,
00:21:16« Bonjour Siri, dis Siri, est-ce qu'on peut jouer l'hymne à l'amour de Céline Dion ? »
00:21:24« Dis Siri, appelle Pascal Praud. »
00:21:27Oui, mais ça ne marche pas. Il vaut mieux l'hymne à l'amour.
00:21:29« J'ai appelé Pascal Praud. »
00:21:30« Pascal, ça a marché. »
00:21:31« Ça a marché. »
00:21:34Ah oui, Sarah !
00:21:35« Vous voyez ? »
00:21:36Allô ? Sarah ?
00:21:37« C'est Sarah Salman. »
00:21:38Oui, Sarah, comment ?
00:21:39Qu'est-ce que vous faites ?
00:21:40« On va vous laisser. »
00:21:41Vous êtes où ?
00:21:42« Alors écoutez, je suis en plateau et vous ? »
00:21:43Ça va bien ?
00:21:44« Pascal, deux choses. »
00:21:45Oui.
00:21:46« Est-ce que vous cherchez à avoir le rôle principal dans un remake d'Hibernatus ? »
00:21:50« Parce que vous êtes extrêmement convaincant. »
00:21:51Oui.
00:21:52« Deuxièmement... »
00:21:53Il est toujours vivant, Bernard Halan.
00:21:54« Très bien. »
00:21:55Il est sur scène, Bernard Halan.
00:21:57« Deuxièmement, vous nous aviez dit que votre sommaire allait nous surprendre. »
00:22:01« Oui, je suis surpris. »
00:22:03« Il est passé quand même d'Elon Musk à Céline Dion et son téléphone portable. »
00:22:06Mais parce que, chers amis, c'est une émission d'accueil du matin
00:22:10où on voit toutes les actualités qui nous ont intéressés
00:22:13et dont on va parler parfois dans la journée.
00:22:15Effectivement, ce n'est pas le Collège de France,
00:22:19cher Éric Nolot, notre rendez-vous du matin.
00:22:22Ce n'est pas le Collège de France.
00:22:25Ce n'est pas le Collège de France.
00:22:27« C'est magnifique. »
00:22:28« Vous l'avez vu par Pascal Praud. »
00:22:29On est modeste.
00:22:31« C'est blanc. »
00:22:32On est modeste.
00:22:34« C'est Céline Dion ou le Collège de France. »
00:22:36On est modeste.
00:22:37Il y a une forme d'humilité.
00:22:38Ce que nous faisons, c'est voilà.
00:22:39« C'est l'aigle ou le moineau. »
00:22:41« Enfin bon, toute la vie est comme ça. »
00:22:42« Non mais c'est magnifique. »
00:22:43« Moi, j'adorerais vivre dans votre tête. »
00:22:45« La vie serait tellement simple. »
00:22:47« Je me lève le matin. »
00:22:48« Je me lève. »
00:22:50« Le noir, le blanc. »
00:22:51« Mais c'est magnifique. »
00:22:52« Vous savez bien que ce n'est pas vrai. »
00:22:55« C'est vrai. »
00:22:56« Vous savez bien que ce n'est pas vrai. »
00:22:58« Ça m'empêche pas de le dire quand même. »
00:22:59« Alors, monsieur Thomas Hill, c'est le blanc et le noir. »
00:23:03« Et aujourd'hui, c'est A. »
00:23:05« Mais vous savez, Siri ? »
00:23:07« Dis Siri, joue l'hymne à l'amour. »
00:23:11« Eh oui, ça marche pas. »
00:23:13« Ah ! »
00:23:14« Ça marche. »
00:23:15« C'est truqué avec la régie d'Europe 1. »
00:23:17« C'est la régie d'Europe 1. »
00:23:18« C'est la régie d'Europe 1. »
00:23:19« Non, arrêtez. »
00:23:21« Non, non, là franchement. »
00:23:23« C'est lamentable ce que vous avez fait. »
00:23:26« C'est lamentable. »
00:23:27« Franchement. »
00:23:28« C'était très fort cette séquence, Pascal Praud. »
00:23:30« Vous vous moquez aussi. »
00:23:33« Vous êtes avec Eric Nolo. »
00:23:34« Franchement. »
00:23:37« Bienvenue, petit moineau. »
00:23:38« Bienvenue. »
00:23:39« C'était magnifique. »
00:23:40« Bon, merci. »
00:23:41« A tout à l'heure, Pascal. »
00:23:42« Merci, cher Thomas Hill. »
00:23:43« On va marquer une pause. »
00:23:45« France-Israël, on va en parler. »
00:23:47« C'est de risque zéro. »
00:23:48« Il n'existe pas, dit M. Retailleau. »
00:23:50« On parlera évidemment de l'antisémitisme. »
00:23:52« Bien sûr. »
00:23:53« On pourra parler des retraités. »
00:23:54« Je ne sais pas si vous avez tout compris. »
00:23:56« Des retraités. »
00:23:57« Et puis, alors, tout à l'heure. »
00:23:58« Ça, vraiment, on va se faire plaisir. »
00:23:59« Parce qu'on recevra Claude Lelouch. »
00:24:02« Le cinéma, c'est mieux que la vie. »
00:24:03« Claude Lelouch. »
00:24:04« Qui est quand même un génie. »
00:24:06« Voilà. C'est un génie. »
00:24:08« Et qui sort son nouveau film ce matin. »
00:24:10« Finalement. »
00:24:13« On le reçoit régulièrement, bien sûr. »
00:24:15« Mais quel bonheur. »
00:24:16« Magnifique. »
00:24:17« Quel bonheur d'avoir fait les films qu'il a fait. »
00:24:20« Les comédiens qu'il a fait jouer. »
00:24:22« Les instants de comédie. »
00:24:23« De Dany Gerrardot jusqu'à Cadmérade. »
00:24:25« Ça va être formidable. »
00:24:26« À tout de suite. »
00:24:30« Un peu d'intelligence une fois chaque mois. »
00:24:32« Ce n'est pas trop de demander pour notre émission. »
00:24:35« Richard Millet vient nous voir. »
00:24:37« Merci. »
00:24:38« Merci beaucoup. »
00:24:40« Nous admirons beaucoup Richard. »
00:24:42« Un peu d'auteur de vue. »
00:24:44« J'aime bien Richard Millet. »
00:24:46« Il vient une fois par mois pour éditorialiser. »
00:24:48« Et nous donner un regard que les autres n'ont pas. »
00:24:50« Bonjour M. Millet. »
00:24:51« Bonjour M. Proulx. »
00:24:52« Ça me fait plaisir que vous soyez là. »
00:24:53« Sommeil à la midi. »
00:24:54« Nous rappelle les titres. »
00:24:59« Bonjour Pascal. Bonjour à tous. »
00:25:01« Un homme soupçonné d'avoir tué un SDF à Lyon lundi. »
00:25:04« En le frappant avec un parpaing. »
00:25:05« Et d'avoir mené d'autres attaques. »
00:25:07« A été interpellé dans un train au niveau de Toulon. »
00:25:10« Interpellation qui a été le fruit d'une collaboration entre les forces de l'ordre française et celle de Rotterdam. »
00:25:15« Rotterdam, où un sans-abri a été violemment agressé dans la nuit du 4 au 5 novembre. »
00:25:21« Un événement exceptionnel. »
00:25:22« Dispositif exceptionnel. »
00:25:24« Des policiers seront positionnés à l'intérieur du stade pour le match France-Israël demain soir à Saint-Denis. »
00:25:29« Un match à très haut risque qu'on cède Laurent Nunez. »
00:25:32« Mais pas de menace exceptionnelle. »
00:25:33« Tant perd le préfet de police de Paris. »
00:25:36« Et puis le futur traité du Mercosur ravive la colère paysanne. »
00:25:40« Le président de la FNSE, Arnaud Rousseau, lance un appel à une mobilisation nationale des agriculteurs. »
00:25:45« À partir de lundi pour, je cite, attirer l'attention des pouvoirs publics et demander du soutien. »
00:25:52Merci Somaya.
00:25:53Alors je salue un de nos amis que vous connaissez peut-être qui s'appelle Geoffroy Garetier
00:25:56qui intervient régulièrement sur Canal+.
00:25:58Et il s'est passé quelque chose d'assez extraordinaire puisqu'il était chez lui en train de nous regarder.
00:26:01Et puis vous, vous avez dit à l'antenne...
00:26:03« Dis Siri, appelle Pascal Praud. »
00:26:05Donc il était avec son portable.
00:26:07Il nous écoutait.
00:26:09Et il a entendu la voix de Gauthier Lebrecht.
00:26:11Et cette fois ça fonctionne du premier coup.
00:26:13Bien sûr. Je suis en train de voir que vous m'appelez.
00:26:15Et le portable de Geoffroy Garetier s'est mis en marche pour m'appeler.
00:26:19Oui. Non.
00:26:20Mais je suis sûr puisqu'il vient de me le dire pendant la mi-temps.
00:26:23C'est-à-dire que si vous dites par exemple tout fort à des gens qui ont Siri branché
00:26:29et qui sont en train de nous écouter, appellent je-ne-sais-qui et qu'ils ont ce nom dans le répertoire...
00:26:36Je pourrais dire Emmanuel Macron pour que ça soit drôle.
00:26:38Oui. Je vous ai écouté.
00:26:40Non mais c'est quand même extraordinaire.
00:26:42M. Millet, ça doit vous faire...
00:26:44Ce monde-là, il vous effraie.
00:26:46Pas du tout.
00:26:47Ça m'amuse beaucoup.
00:26:48Oui. C'est bien ce que je dis.
00:26:50Le mot Siri, le nom Siri...
00:26:52Faut faire attention.
00:26:53Dis Chéri si tu...
00:26:55Vous voyez ce que je veux dire ?
00:26:56Ça sonne un peu comme Chéri.
00:26:58Non, non. C'est fascinant.
00:27:00L'intelligence artificielle sonne la fin de bien des choses.
00:27:03Moi, ça me fascine, ça.
00:27:04Et par exemple, Georges Fenech, à l'instant, pendant la mi-temps, nous disait...
00:27:08Alors montrez votre montre.
00:27:09Vous avez une montre connectée.
00:27:10Oui, oui.
00:27:11Alors elle a changé votre vie.
00:27:12Par exemple, elle vous dit lève-toi et marche.
00:27:13Et vous obéissez.
00:27:14Oui.
00:27:15De temps en temps, comme le Seigneur.
00:27:16Non mais c'est vrai.
00:27:17Quand vous êtes resté trop longtemps.
00:27:19Quand vous êtes engoncé dans vos fauteuils à regarder CNews, par exemple.
00:27:25Elle me dit lève-toi, va marcher une minute.
00:27:27Et vous obéissez ?
00:27:28Et j'obéis.
00:27:29Elle dit lève-toi, feignasse.
00:27:30Ou elle dit lève-toi, police.
00:27:32Et après, elle me félicite.
00:27:34Très bien, vous avez rempli vos t-shirts.
00:27:36Vous pouvez vous rasseoir une heure.
00:27:38Elle félicite vraiment ?
00:27:40Elle me félicite.
00:27:41Par écrit ?
00:27:42Oui, merci.
00:27:43Avec une voix ou par écrit, c'est vrai ?
00:27:45Non, non, par écrit.
00:27:46Elle est sincère.
00:27:47Ah, c'est pas une voix.
00:27:48Non, non, par écrit.
00:27:49Vous, vous êtes loin de tout ça, Richard Millet.
00:27:52Pour l'instant, oui.
00:27:54En tout cas, vous êtes avec nous ce matin.
00:27:56On pourrait éditorialiser ces dernières semaines.
00:27:58Et notamment, je voulais savoir ce que vous pensiez de l'élection de Trump.
00:28:01Mais France-Israël d'abord.
00:28:02Et M. Nunez a pris la parole ce matin.
00:28:04C'est un match à haut risque.
00:28:05Vous aurez le président de la République.
00:28:07Vous aurez Nicolas Sarkozy.
00:28:08Comme Nicolas Sarkozy a dit qu'il y allait du coup François Hollande 48 heures plus tard.
00:28:12Il a dit j'y vais aussi.
00:28:14Et vous aurez également le Premier ministre.
00:28:16Que dites-vous ?
00:28:17C'est exactement ça sur François Hollande.
00:28:19Je rappelle qu'il s'était fait huer au dîner du CRIF.
00:28:22En rassemblement du CRIF pour les otages et les victimes.
00:28:24Il y avait Nicolas Sarkozy qui s'était fait applaudir deux secondes plus tôt.
00:28:27D'ailleurs, il y avait une image qui ne manquait pas de s'éloigner.
00:28:29Nicolas Sarkozy regardait François Hollande se faire huer.
00:28:32Parce qu'évidemment, il a accepté l'alliance avec le Nouveau Front Populaire et avec la France Insoumise.
00:28:36Il n'était pas là non plus aux commémorations du 11 novembre.
00:28:38Non, il avait piscine ce jour-là.
00:28:40Il ne vient pas toujours.
00:28:42Là, au début, il avait déjà un autre engagement.
00:28:44Jeudi, sur le match France-Israël.
00:28:46Et visiblement, il a su se libérer.
00:28:48Puisque la polémique commençait à enfler sur son absence.
00:28:50Oui, mais vous pouvez lui rappeler qu'il était en juin dernier avec ceux qui, précisément, bien sûr,
00:28:56qui sont à l'origine de...
00:29:00Pardon, mais je ne vois pas de communiqué de François Hollande pour dénoncer les outrances de Haïti.
00:29:04Non, bien sûr, il n'y en a pas.
00:29:06Et faire un communiqué. Je déplore complètement ce qui se passe.
00:29:09Je ne vois pas ce que fait François Hollande.
00:29:10Mais ça, c'est trop simple.
00:29:11Tous ceux qui déplorent aujourd'hui alors qu'ils se sont alliés et qu'ils ont déploré juste avant l'alliance
00:29:15et qu'ils déplorent juste après, ça suffit ça aussi parce que c'est de l'hypocrisie totale.
00:29:20Ils ne sont pas crédibles pour déplorer. Ils se sont alliés avec eux.
00:29:23Laurent Nunes, ce matin, sur Radio Luxembourg. Écoutons-le.
00:29:28Ce que je peux vous dire, c'est qu'exceptionnellement, ça n'est pas l'usage habituellement.
00:29:32Nous aurons des policiers qui seront pré-positionnés à l'intérieur du stade,
00:29:36prêts à intervenir à tout incident.
00:29:39Des policiers, donc, en tenue.
00:29:41Et puis le RAID est toujours présent au Stade de France.
00:29:44Ça, c'est une règle. C'est la force spécialisée d'intervention qui est mobilisée
00:29:47pour intervenir en cas d'attaque terroriste.
00:29:49Et ils seront évidemment bien présents.
00:29:50La seule réponse que moi, je peux faire comme préfet de police, c'est de rappeler que nous sommes un grand pays.
00:29:54Nous savons organiser des grands événements. Nous l'avons démontré pendant les Jeux Olympiques.
00:29:58Et voilà, donc on n'a pas à trembler à l'idée d'organiser ce match France-Israël.
00:30:04Les forces de sécurité intérieure, sous mon autorité et sous celle du ministre de l'Intérieur, répondront évidemment présents.
00:30:09Et on rappelle la position de Mathilde Panot. C'est-à-dire, c'est ça la schizophrénie de François Hollande.
00:30:15Il est allié avec le nouveau Front populaire, dans lequel il y a la France insoumise,
00:30:21qui réclame l'annulation de France-Israël. Et lui, il va.
00:30:25Mais ça ne le gêne pas du tout.
00:30:26Ça ne le gêne absolument pas.
00:30:27Ça ne le gêne absolument pas.
00:30:28Écoutez Mme Panot.
00:30:31Nous demandons à ce que le match qui a lieu jeudi entre la France et Israël soit annulé.
00:30:37Évidemment, puisque ça a beaucoup agité l'actualité, nous déplorons toutes les violences physiques qui sont faites.
00:30:44Et je le redis, nous condamnons toutes violences physiques.
00:30:47Mais nous déplorons aussi une lecture partiale politique et médiatique qui a été faite de la situation à Amsterdam,
00:30:55en omettant complètement les violences racistes qui ont été commises par les supporters du Maccabit à la vive,
00:31:01notamment par l'agression d'un chauffeur de taxi, plus par diverses provocations qui ont été faites.
00:31:07Et nous redisons qu'il est important, puisqu'évidemment, il y aurait un trouble très fort,
00:31:13que ce soit par l'organisation et la tenue du gala, mais aussi par le match France-Israël,
00:31:18que ces événements ne puissent se tenir.
00:31:22Éric Nolot.
00:31:23Non, mais c'est désespérant, scandaleux.
00:31:25Nous condamnons toute violence physique.
00:31:27Mais de qui contre qui ?
00:31:28Qui a été lynché ?
00:31:30Qui étaient les lyncheurs ?
00:31:31Il faut quand même...
00:31:32Voilà.
00:31:33Combien de temps ça va continuer ?
00:31:34En effet, juste avant, on a quand même mis le doigt sur le point principal.
00:31:37Moi, je n'attends rien de la France insoumise.
00:31:39Mais j'attends quelque chose de la zone grise, de François Hollande et d'autres,
00:31:42qui doivent se désolidariser de ce genre de discours, de ce genre de comportement.
00:31:47En effet, tous les intellectuels devraient prendre la parole publiquement pour dire,
00:31:51pas en notre nom, il y a quelque chose qui ne va pas.
00:31:54C'est pas toujours ce phénix.
00:31:56Non, je dis que c'est trop tard.
00:31:57Le simple fait qu'il se soit allié avec Alephi, c'est trop tard.
00:32:00Il n'y a plus d'excuses.
00:32:02Il y a un reniement aussi de ce qu'il a été pendant sa présidence.
00:32:05C'est pas le seul.
00:32:07Il a été un chef de guerre contre le djihadisme.
00:32:11Là, c'est une espèce de reniement que je trouve vraiment consternant.
00:32:16Et concernant le gala qu'il doit se tenir aujourd'hui, la justice a tranché.
00:32:19Le tribunal administratif a dit que oui, le gala pouvait se tenir
00:32:22et a donné raison au préfet de police de Paris.
00:32:24Le président Diallo, président de la Fédération française de football, a pris la parole.
00:32:29Il y a aussi plein de politiques au match.
00:32:31Sans doute beaucoup plus qu'il n'y en a d'habitude.
00:32:33De ce point de vue-là, l'équipe de France est aussi attractive, dit-il.
00:32:37Bien sûr, Philippe Diallo.
00:32:41La ligne de la Fédération est d'essayer d'extraire le sport de la politique.
00:32:44Les valeurs du football sont de réunir le plus grand nombre,
00:32:46quelle que soit la nationalité, la confession et les croyances.
00:32:49Il a raison, Philippe Diallo.
00:32:51Il y a 211 pays affiliés à la FIFA.
00:32:54Pour pouvoir jouer tous ensemble, il faut que le temps du match,
00:32:57la seule différence entre les équipes, soit la couleur de leur maillot.
00:33:00Voici effectivement des paroles qui sont sages.
00:33:04Richard Millet, l'actualité.
00:33:06J'aime lire quand vous venez.
00:33:08Je pioche au hasard.
00:33:10Vous êtes une des personnes qui fait le plus rire.
00:33:12Peut-être est-ce personnel ?
00:33:14Le journal me fait rire.
00:33:17Souvent, j'ai remarqué que je suis sensible à cet humour.
00:33:2162 ans, il pleut, mal au ventre, au dos.
00:33:24Travaille à la quatrième version d'Israël depuis Beaufort.
00:33:26Mon père m'appelle à l'occasion de mon anniversaire.
00:33:28Il vient de lire le discours musical d'Arne Noncourt que je lui avais offert.
00:33:32Je bois un verre ou deux de Glenn Leavitt à ma propre santé.
00:33:36Je ne sais même pas.
00:33:40Je trouve que c'est drôle.
00:33:42Mais ça vous fait rire, vous aussi.
00:33:44C'est bien.
00:33:46La revue littéraire est une machine de guerre.
00:33:48Nous n'avons pas à nous soucier de la presse littéraire,
00:33:50notamment du monde des livres que personne ne lit.
00:33:52Léo, c'est Léo Cher ?
00:33:54Je le cite à chaque fois.
00:33:56Le journal 2011-2019, c'est le tome 5.
00:33:58Votre avis nous intéresse.
00:34:00Trump.
00:34:02Sur quoi ?
00:34:04Sur Trump.
00:34:06Votre édito.
00:34:08Mon édito, mais j'aurais dû le préparer.
00:34:10Je vais devoir l'improviser.
00:34:12Je me disais que l'élection de Trump,
00:34:14qui fait hurler beaucoup de gens,
00:34:16est intéressante par le fait suivant,
00:34:18en tout cas pour nous Français.
00:34:20C'est que d'un côté, on dénonce un peu partout
00:34:22ce qu'on appelle des autocraties
00:34:24qui se mettent en place
00:34:26et dont Trump serait un parangon.
00:34:28Et de l'autre côté, en France,
00:34:30notamment en Europe, mais en France,
00:34:32on voit un effritement
00:34:34de la nation.
00:34:36Vous avez la France qui recule un peu partout.
00:34:38Je ne parle même pas de sa politique étrangère,
00:34:40il n'y en a plus,
00:34:42mais en elle-même, si vous voulez.
00:34:44Nouvelle-Calédonie, Corse,
00:34:46bientôt les Bretons.
00:34:48La langue elle-même, si vous voulez,
00:34:50la mobilité à grande vitesse.
00:34:52Ce qui se passe à Amsterdam
00:34:54se passe quotidiennement dans les banlieues.
00:34:56Je ne sais pas,
00:34:58ça me fascine,
00:35:00plus l'autocratie monte,
00:35:02plus la démocratie
00:35:04à l'heure actuelle se défend.
00:35:06Ça, ça me fascine.
00:35:08Je regardais aussi en vous attendant,
00:35:10sans le son,
00:35:12parce que je n'entends pas très bien dehors,
00:35:14le corps de Trump,
00:35:16de Musk
00:35:18ou de ses ministres à venir.
00:35:20Je me disais, c'est des corps extrêmement puissants.
00:35:22Je m'explique.
00:35:24Par rapport au corps chétif
00:35:26ou rondouillard, par exemple,
00:35:28de M. Hollande ou d'Emmanuel Macron,
00:35:30vous avez des corps
00:35:32dans la puissance,
00:35:34peut-être un peu vulgaire,
00:35:36mais en tout cas manifeste.
00:35:38Musk me fascine, non pas pour ce qu'il pense,
00:35:40mais peut-être pour ce qu'il a fait
00:35:42et ce qu'il est capable de faire.
00:35:44Il y a une espèce d'énergie extraordinaire
00:35:46dans ces gens-là que nous n'avons plus en France
00:35:48ni en Europe, me semble-t-il.
00:35:50Et là, ça me fait dire qu'on est foutus.
00:35:52Ça, je le savais depuis longtemps.
00:35:54C'est ce que je dis chaque semaine.
00:35:56Juste une précision.
00:35:58Quand vous décrivez les deux mouvements
00:36:00de la démocratie et de l'autocratie,
00:36:02si on suit votre raisonnement jusqu'au bout,
00:36:04l'un est indexé sur l'autre.
00:36:06Il y a une réaction autocratique
00:36:08parce qu'une partie de la population
00:36:10a le sentiment d'un délitement,
00:36:12d'un affaissement.
00:36:14Et par exemple,
00:36:16puisque je parlais de corps,
00:36:18si vous regardez par exemple
00:36:20la tête de ce chef d'État voyou,
00:36:22l'Azerbaïdjan,
00:36:24il a une tête de serial killer
00:36:26dans un film allemand.
00:36:28Il ressemble à un des gendarmes
00:36:30à Saint-Tropez.
00:36:32C'est gentil.
00:36:34Non, il ressemble à...
00:36:36Bon, la brûle et le trouillant.
00:36:38Est-ce que les corps
00:36:40veulent dire quelque chose ?
00:36:42Assez choquant
00:36:44que vous parliez du petit corps rond
00:36:46du président de la République
00:36:48alors qu'il passe des heures
00:36:50dans le sous-sol de l'Elysée à boxer
00:36:52et à essayer de se muscler.
00:36:54C'est assez choquant ce que vous venez de dire.
00:36:56Il passe pas des heures.
00:36:58On avait oublié...
00:37:00On avait oublié qu'il y avait eu
00:37:02un président qui s'appelait Hollande.
00:37:04On l'avait complètement oublié.
00:37:06Macron l'avait effacé.
00:37:08Il revient comme député,
00:37:10ce qui est déjà déshonorant, je trouve.
00:37:12Il devrait rester où il est.
00:37:14Il a été président.
00:37:16Ne me dites pas qu'il n'est pas rondouillard.
00:37:18C'est une analyse
00:37:20qui peut surprendre.
00:37:22Les corps parlent beaucoup.
00:37:24J'ai lu récemment un texte
00:37:26de Julia Kristeva.
00:37:28Julia Kristeva qui était la femme
00:37:30de Philippe Solaire.
00:37:32La femme peut-être d'ailleurs.
00:37:34Elle dit,
00:37:36un des premiers textes de ce recueil,
00:37:38quand je suis arrivé en France,
00:37:40j'avais déjà une idée du corps français.
00:37:42Philippe Solaire se l'a incarné.
00:37:44Je vois très bien ce qu'elle veut dire par là.
00:37:46C'est une image du corps,
00:37:48une espèce d'élégance et d'intellectualité
00:37:50qui aujourd'hui, par exemple,
00:37:52n'existe plus beaucoup.
00:37:54Les corps parlent.
00:37:56C'est ça qui me fascine.
00:37:58Les corps parlent pour aller au bout
00:38:00de la discussion en politique.
00:38:02Vous feriez la même analyse
00:38:04dans le théâtre français,
00:38:06dans le cinéma français.
00:38:08Les corps ne parlent plus.
00:38:10Quand ils parlent, on ne les entend pas très bien.
00:38:12Il y a une façon de parler,
00:38:14d'articuler ou de ne pas articuler
00:38:16chez les acteurs contemporains, récents,
00:38:18surtout les jeunes.
00:38:20Je suis obligé de mettre les sous-titres.
00:38:22Peut-être parce que vous entendez moins bien.
00:38:24Je souris parce que j'entends souvent
00:38:26des gens dire comme vous.
00:38:28On ne comprend rien de ce qu'ils disent.
00:38:30Comme s'il y avait une technique
00:38:32qui était moins précise.
00:38:34On pourra en parler tout à l'heure avec Claude Lelouch.
00:38:36Il sera là.
00:38:38On parle des acteurs.
00:38:40L'autre sujet qui m'intéressait,
00:38:42c'était le concours.
00:38:44Vous avez été souvent présent dans le concours.
00:38:46Parfois, même, on vous a attribué
00:38:48d'avoir écrit
00:38:50le film
00:38:52Les Bienveillants.
00:38:54C'était de Jonathan Little.
00:38:56On a dit que c'est vous
00:38:58qui l'aviez écrit, réécrit, édité.
00:39:00C'est une légende.
00:39:02J'aime bien, entre temps,
00:39:04citer deux ou trois petites
00:39:06phrases de ce journal que je trouve drôle.
00:39:08Ce soir de l'hiver 2012.
00:39:10Un samedi, il neigeait.
00:39:12J'allais dîner chez O.
00:39:14Tout s'est joué. En quelques instants.
00:39:16Avec K, J et O.
00:39:18Impossible trio.
00:39:20Avec Émilie en base discrète, mais continue.
00:39:22J'ai opté pour J.
00:39:24Provisoirement. Ce qui était une erreur.
00:39:26Je me sentais. Mais il neigeait.
00:39:28L'angoisse me taraudait.
00:39:30Le vent soufflait. La tête me tournait un peu.
00:39:32J'avais une extrême envie de boire.
00:39:34J'ai choisi la facilité.
00:39:36Si j'avais pu boire à temps, peut-être
00:39:38en utile était autrement.
00:39:40La vie se joue.
00:39:42La vie se joue.
00:39:44Je trouve ça drôle.
00:39:46Je ne sais pas si les gens
00:39:48ça les fait rire comme moi.
00:39:50Il n'y a pas de surplomb.
00:39:52C'est au niveau de l'instant.
00:39:54Qu'est-ce qui se joue dans l'instant entre
00:39:56le fait de boire, une décision intellectuelle.
00:39:58Ces pauvres gens que vous rencontrez.
00:40:00C'est horrible.
00:40:02Vous êtes toujours en train de penser autre chose
00:40:04que ce que vous faites.
00:40:06J'ai choisi la facilité.
00:40:08En permanence, vous regardez.
00:40:10Il n'y a plus d'authenticité,
00:40:12de sincérité, de spontanéité.
00:40:14Il n'y a que ça d'ailleurs.
00:40:16On me l'a reproché.
00:40:18On me le reproche encore.
00:40:20C'est un journal.
00:40:22C'est normal. C'est dans l'instant.
00:40:24Parfois, je m'arrête dans la rue.
00:40:26Le Goncourt, vous en avez pensé quoi ?
00:40:28Camel Daoud.
00:40:30Ceux qui nous écoutent,
00:40:32c'est souvent le premier cadeau
00:40:34de Noël.
00:40:36Quand on ne sait pas quoi faire,
00:40:38on achète le Goncourt et on le donne
00:40:40à tante Yvonne ou à oncle Marcel.
00:40:42J'aime beaucoup les éditoriaux
00:40:44et les articles de Camel Daoud
00:40:46dans Le Point par exemple.
00:40:48Je trouve que c'est très mesuré et bien écrit.
00:40:50Je n'ai pas lu le Goncourt.
00:40:52Je me méfie a priori du Goncourt.
00:40:54Mais je pense que,
00:40:56comme le disait Eric Nolot tout à l'heure,
00:40:58à ma partie,
00:41:00je pense que c'est un acte courageux.
00:41:02En effet, parce que vous avez vu
00:41:04les réactions que ça a déclenchées
00:41:06en Algérie,
00:41:08qui est un pays totalitaire.
00:41:10C'est intéressant par là-même.
00:41:12Je pense que la littérature,
00:41:14lorsque l'auteur est menacé
00:41:16ou en tout cas est passé sous silence
00:41:18dans son propre pays,
00:41:20a quelque chose à dire.
00:41:22Pour ça, c'est très bien.
00:41:24– Merci évidemment
00:41:26toujours d'être avec nous régulièrement.
00:41:28Je sais que vous êtes
00:41:30le seul plateau de télévision
00:41:32sur lequel vous êtes invité.
00:41:34Vous allez rester bien sûr avec nous.
00:41:36– C'est quand même Richard Millet
00:41:38un des plus grands écrivains contemporains.
00:41:40Je me réjouis que ce soit
00:41:42ce plateau qui soit le seul à l'accueillir.
00:41:44Enfin, que nous soyons le seul à l'accueillir
00:41:46est absolument consternant.
00:41:48C'est injustifiable en réalité.
00:41:50C'est une situation d'exclusion sociale
00:41:52qui est, si c'était le cas
00:41:54d'un écrivain médiocre,
00:41:56on s'en consolerait, mais c'est un des plus grands écrivains contemporains.
00:41:58– Et les maisons d'édition ?
00:42:00– Bien sûr.
00:42:02– On peut rappeler,
00:42:04c'est parce que vous aviez écrit
00:42:06un livre sur Andréa Breivnik,
00:42:08j'espère que je le dis bien,
00:42:10dont le titre avait été provocateur,
00:42:12parce qu'il y a de la provocation
00:42:14chez vous,
00:42:16et cette provocation allait au service
00:42:18de la science, me semble-t-il,
00:42:20et que si on prend le second degré pour du premier degré,
00:42:22on est tous fichus,
00:42:24et que vous aviez subi une campagne
00:42:26de Annie Ernaux,
00:42:28qui est d'autant plus étonnante
00:42:30qu'elle-même est une écrivain
00:42:32et devrait pouvoir
00:42:34accepter une parole différente,
00:42:36et puis c'est le monde
00:42:38des intellectuels.
00:42:40– Mais j'ajoute juste une chose,
00:42:42parce que le deux poids deux mesures
00:42:44ajoutent à notre indignation.
00:42:46L'éloge public écrit des frères Kouachi,
00:42:48les massacreurs de Charlie,
00:42:50ça n'a pas empêché, très peu de temps après,
00:42:52d'intégrer le jury Goncourt,
00:42:54elle a été jurée Goncourt.
00:42:56– Oui, mais là ce n'était même pas l'éloge que vous aviez fait.
00:42:58– Non, justement, là il y avait un éloge
00:43:00chez Virginie Despentes.
00:43:02– J'avais fait un anti-éloge.
00:43:04– Voilà, bien sûr, c'est comme la phrase que vous aviez dit ici
00:43:06une fois, qui a été mal interprétée en septembre,
00:43:08où vous disiez l'exact contraire de ce qu'on vous faisait dire,
00:43:10c'est toujours la même chose.
00:43:12Bon, avant la pause, un mot sur la soirée d'hier,
00:43:14monsieur Gauthier Le Bret,
00:43:16parce qu'on dit tout aux téléspectateurs,
00:43:18on a eu une émission hier avec Jordan Bardella,
00:43:20que moi j'ai trouvée intéressante,
00:43:22je me suis fait le reproche,
00:43:24moi-même, d'avoir été trop long
00:43:26sur la première partie
00:43:28où on parlait d'une émission de télévision
00:43:30et puis ça aurait dû s'enchaîner
00:43:32peut-être plus rapidement,
00:43:34mais évidemment on interroge
00:43:36Jordan Bardella comme un autre homme politique,
00:43:38c'est bien normal,
00:43:40et puis il a été,
00:43:42dans ses réponses, il a plutôt été
00:43:44convaincant hier, dans ses réponses.
00:43:46Simplement, je sais qu'il
00:43:48n'est pas forcément content
00:43:50de cette interview.
00:43:52Hier soir vous étiez au lancement du livre,
00:43:54donc on peut le dire, tout ça n'est pas très grave.
00:43:56Hier soir j'étais au lancement du livre,
00:43:58comme toute la presse qui était là,
00:44:00nombreuse. Donc sur l'interview d'hier,
00:44:02en fait il y a maintenant,
00:44:04avec l'élection de Trump,
00:44:06le débat
00:44:08des diabolisations, méthodes qui fonctionnent
00:44:10ou qui ne fonctionnent pas est relancé,
00:44:12puisque la première question, en gros, c'est
00:44:14vous voulez faire plaisir au système,
00:44:16et pour faire plaisir au système.
00:44:18Et l'analyse de Jordan Bardella et de Marine Le Pen,
00:44:20qui me semble-t-il est la bonne,
00:44:22c'est de dire que
00:44:24l'Amérique n'est pas la France,
00:44:26Trump peut être élu
00:44:28aux Etats-Unis, ne l'aurait jamais
00:44:30été en France, et tous les sondages
00:44:32vont dans ce sens, et
00:44:34Trump, c'est Jean-Marie Le Pen,
00:44:36donc ça marche aux Etats-Unis, ça ne marche pas en France,
00:44:38parce que RN, avant des diabolisations,
00:44:40époque FN, époque Jean-Marie Le Pen,
00:44:42et face à cela,
00:44:44ça a des répercussions en France, puisque
00:44:46Éric Zemmour pense que Marine Le Pen a la mauvaise
00:44:48stratégie, et qu'il ne faut pas se dédiaboliser,
00:44:50et qu'il faut rentrer
00:44:52dans le mur du système.
00:44:54Après il y a des résultats électoraux,
00:44:56on voit bien qu'il a été en tête aux européennes,
00:44:58on voit bien qu'il a été en tête au premier tour des élections législatives,
00:45:00et on voit bien qu'il a été au second tour
00:45:02des élections présidentielles.
00:45:04En tout cas, ce qui est certain, c'est que
00:45:06nous, on n'est attaché de presse de personne,
00:45:08ni de Jordan Bardella, ni de Sarah Knafaut,
00:45:10ni d'Éric Zemmour, etc.
00:45:12Éric Zemmour, il m'avait fait plein de reproches,
00:45:14une fois lorsqu'il était ministre du plateau.
00:45:16Justement, quand
00:45:18Jordan Bardella, hier,
00:45:20vous souteniez Éric Zemmour,
00:45:22franchement, les attaques
00:45:24les plus rudes, ce sont
00:45:26souvent les attaques du clan
00:45:28d'Éric Zemmour, quand on reçoit Éric Zemmour,
00:45:30ou quand on reçoit Sarah Knafaut.
00:45:32C'est très curieux,
00:45:34parce que ce sont des professionnels, quand même,
00:45:36de la communication, et ils savent parfaitement
00:45:38qu'être agressé sur un plateau de télévision,
00:45:40ça vous rend extrêmement sympathique
00:45:42à ceux qui regardent l'écran.
00:45:44Non, vous ne l'avez pas agressé.
00:45:46Le fait d'avoir un peu de répondants
00:45:48et un peu d'exigence
00:45:50de la part de l'intervieweur est plutôt
00:45:52un bon point pour l'interviewer,
00:45:54parce que, quand vous agressez vos chroniqueurs,
00:45:56vos chroniqueurs deviennent
00:45:58très sympathiques.
00:46:00C'est autre que ça.
00:46:02D'abord, c'est vous qui faites l'émission,
00:46:04c'est vous qui êtes responsable de l'audience,
00:46:06c'est votre intelligence,
00:46:08c'est votre intelligence.
00:46:10Mais pas du tout, je ne suis qu'un
00:46:12passeur de plats.
00:46:14C'est vous qui êtes un tout.
00:46:16Mais si, je pense vraiment ça.
00:46:18Vous avez raté une carrière de comédien.
00:46:20Pas du tout, je ne suis pas du tout comédien.
00:46:22On n'est pas comédien, nous. On peut être cabot,
00:46:24parfois, je vous le dis souvent,
00:46:26mais on n'est pas comédien, c'est autre chose.
00:46:28Franchement, j'aime beaucoup les comédiens,
00:46:30mais c'est bien qu'on n'est pas comédien.
00:46:32En tout cas, moi. Je vais vous laisser.
00:46:34A priori, vous vouliez venir
00:46:36jusqu'à 10h ?
00:46:38Je tiens à dire aux téléspectateurs que vous me chassez
00:46:40l'antenne.
00:46:42Vous, vous êtes comédien,
00:46:44vous pourriez...
00:46:46Je le prends mal et je le prends tranquillement.
00:46:48Merci. Et Claude Lelouch,
00:46:50va être là.
00:46:52C'est dommage.
00:46:54Claude Lelouch, un génie.
00:46:56Un génie est avec nous.
00:46:58A tout de suite.
00:47:10Claude Lelouch
00:47:12est avec nous.
00:47:14C'est un bonheur, vraiment,
00:47:16que vous soyez là. Avec cette musique
00:47:18qu'on cite parfois, la musique d'un homme
00:47:20et une femme,
00:47:22mais celle-là, je la trouve absolument
00:47:24formidable.
00:47:26Vous avez l'air d'un enfant francicelais.
00:47:28Oui, francicelais.
00:47:30Il me manque beaucoup.
00:47:32Aujourd'hui, c'est une journée particulière.
00:47:34D'abord, c'est le 13 novembre.
00:47:36Vous devez être un peu tendu,
00:47:38forcément, parce que
00:47:40c'est la sortie
00:47:42d'un film, Finalement.
00:47:44Très joli titre.
00:47:46Finalement, oui. A l'âge que j'ai,
00:47:48je suis en train de faire
00:47:50des choses pour la dernière fois.
00:47:52Vous voyez ce que je veux dire ?
00:47:54On passe sa vie à faire des choses pour la première fois,
00:47:56mais c'est vrai qu'à un moment donné, on fait aussi
00:47:58des choses pour la dernière fois.
00:48:00Maintenant, à chaque fois que je vais faire un film,
00:48:02celui-là,
00:48:04je vais l'appeler Finalement, parce que c'est peut-être
00:48:06le dernier, mais comme j'ai envie d'en faire un autre,
00:48:08ça s'appellera Finalement, ça finira jamais.
00:48:10C'est ça, parce que j'ai eu Didier
00:48:12Barbelivien ces dernières heures
00:48:14au téléphone, qui m'a dit que
00:48:16vous êtes déjà, ça c'est le 51ème
00:48:18film, et vous êtes déjà
00:48:20dans le 52ème
00:48:22film. Somaïa Labidi
00:48:24nous rappelle les titres, et on parle évidemment
00:48:26à la fois de votre carrière,
00:48:28est-ce qu'on peut parler de votre carrière ?
00:48:30Tout le monde la connaît, votre carrière.
00:48:32Tout le monde connaît les films, bien sûr,
00:48:34mais on parlera de l'actualité également,
00:48:36et puis de ce nouveau film. Somaïa, c'est à vous.
00:48:41Un adolescent français d'origine tchétchène
00:48:43né en 2008 a été mis en examen
00:48:45et placé en détention provisoire
00:48:47la semaine dernière pour un projet d'attentat
00:48:49terroriste sur le territoire.
00:48:51Une information judiciaire a été
00:48:53ouverte. Dix jours
00:48:55après la mort d'un jeune de 19 ans sur un
00:48:57point d'île près du CHU de Ponchayou,
00:48:59nouvelle agression mortelle au couteau
00:49:01hier midi à Rennes. Un homme de 49
00:49:03ans a été poignardé dans le dos.
00:49:05La victime est décédée peu de temps après l'arrivée
00:49:07des secours. Le principal suspect, lui,
00:49:09est toujours en fuite.
00:49:11Et puis, pas de répit pour les
00:49:13Espagnols. Alors que le pays pleure
00:49:15ses 223 morts depuis 10h ce matin,
00:49:17une nouvelle alerte rouge a été déclenchée
00:49:19en Andalousie, en Catalogne.
00:49:21Nouvelle alerte qui fait d'ores et déjà
00:49:23craindre le pire aux autorités.
00:49:25Merci beaucoup Somaya.
00:49:27C'est vrai que ceux qui aiment vos films
00:49:29savent reconnaître
00:49:31d'un film à l'autre un style,
00:49:33des comédiens et puis aussi
00:49:35des prises de parole. Souvent c'est vous qui parlez.
00:49:37Et Pierre Vernier
00:49:39l'autre jour est mort. Et quand Pierre Vernier
00:49:41est mort, qui était un comédien merveilleux,
00:49:43j'ai pensé immédiatement
00:49:45à l'omélie qu'il fait
00:49:47dans l'étinéraire.
00:49:49Et j'ai vraiment l'impression que c'est vous qui parlez
00:49:51quand il cite Belmondo et qu'il dit
00:49:53quand il était avec la famille,
00:49:55il me disait qu'il croyait à la famille.
00:49:57Quand il était avec ses amis, il me disait
00:49:59qu'il croyait... Ce côté
00:50:01multiple que vous pouvez avoir.
00:50:03Personnalité éclatée, d'aller partout
00:50:05et d'aimer tout. J'ai vraiment l'impression
00:50:07que c'est vous. Oui, vous savez, moi
00:50:09je suis une concierge.
00:50:11Tout m'intéresse. Tout.
00:50:13Tout, tout, tout. Et j'aime tout.
00:50:15J'aime tout parce que
00:50:17la vie est un jeu extraordinaire.
00:50:19Extraordinaire, c'est... On n'a pas
00:50:21inventé un jeu aussi
00:50:23merveilleux, aussi diabolique. Le seul emmerdement
00:50:25de ce jeu, c'est les tricheurs.
00:50:27Voilà. Il faut repérer les tricheurs
00:50:29parce que c'est eux qui sont à l'origine de tout.
00:50:31Voilà. Et en plus, les tricheurs
00:50:33sont les plus sympas.
00:50:35C'est eux qui ont le plus...
00:50:37Enfin, les femmes adorent
00:50:39les tricheurs, les voyous, c'est bien connu.
00:50:41Tout le monde... C'est pour ça que j'ai
00:50:43mis autant de tricheurs dans mes films.
00:50:45Parce qu'on s'ennuie pas avec eux.
00:50:47Et comme on s'ennuie pas avec eux, évidemment,
00:50:49ils nous amènent à la faute très vite.
00:50:51Donc ça permet de faire
00:50:53des histoires incroyables, comme
00:50:55L'Aventure, c'est l'Aventure, ou La Bonne Année,
00:50:57ou le film que je viens de faire. Donc si vous voulez,
00:50:59il y a dans ce jeu
00:51:01extraordinaire qui mélange le poker,
00:51:03les échecs et le Monopoly,
00:51:05c'est le jeu de la vie.
00:51:07Et donc, ce jeu me fascine,
00:51:09me passionne. J'ai passé
00:51:11ma vie, si vous voulez, à filmer des hommes
00:51:13et des femmes qui me semblaient un peu
00:51:15moins dégueulasses que les autres.
00:51:17Des hommes et des femmes que j'avais envie
00:51:19d'avoir pour amis, et puis des femmes que j'avais
00:51:21envie de prendre dans mes bras.
00:51:23Quand vous parlez des femmes, justement, l'autre jour,
00:51:25vous disiez, ça m'a surpris,
00:51:27vous avez dit, oui, on peut changer de femme quand on trouve mieux.
00:51:29Mais c'est quoi de trouver
00:51:31mieux qu'une femme qu'on aime, si on aime sa femme ?
00:51:33Ça m'a surpris.
00:51:35Quand je dis qu'on est fidèle
00:51:37tant qu'on n'a pas trouvé mieux, c'est parce que c'est vrai,
00:51:39c'est pas pour une voiture, une femme, un frigo, n'importe quoi.
00:51:41Ah oui, mais attendez, un frigo ?
00:51:43Oh là là !
00:51:45Mais non, mais ça nous tire vers le haut.
00:51:47Ça nous oblige
00:51:49à être de mieux en mieux.
00:51:51Ça nous oblige à s'améliorer.
00:51:53On peut aimer une femme toute sa vie,
00:51:55si on bat tous les jours des records,
00:51:57si on les pate de tous les jours, qu'est-ce que c'est que l'amour ?
00:51:59On passe par l'admiration.
00:52:01Moi, aujourd'hui, je suis avec Valérie Perrin,
00:52:03je suis plein d'admiration pour cette femme,
00:52:05et cette admiration, c'est de l'amour.
00:52:07C'est de l'admiration.
00:52:09On aime les choses qu'on admire.
00:52:11Donc, ça nous tire vers le haut.
00:52:13Et c'est très très important.
00:52:15Un couple, c'est pas
00:52:17une assurance-vie.
00:52:19Il faut mériter tous les jours l'autre.
00:52:21Est-ce que c'est vrai pour le cinéma ?
00:52:23Est-ce que vous avez l'impression d'aller toujours plus haut ?
00:52:25Est-ce que vous êtes plus fier de vos derniers films
00:52:27que des premiers ? Vous avez l'impression de progresser ?
00:52:29Oui.
00:52:31J'ai fait 51 films. 51 fois, je suis retourné à l'école.
00:52:33On n'en finit pas d'apprendre.
00:52:35On n'en finit pas d'apprendre.
00:52:37Et c'est ça qui est merveilleux. C'est ça qui est fantastique.
00:52:39Moi, j'ai passé ma vie
00:52:41à aller à l'école, et puis
00:52:43j'ai plus appris de mes échecs
00:52:45que de mes succès.
00:52:47Un échec, c'est comme si on redoublait une classe.
00:52:49Voilà. Un succès, on peut pas l'expliquer.
00:52:51On peut pas l'expliquer. Un succès, c'est un miracle.
00:52:53Les miracles, on peut pas les expliquer.
00:52:55Mais les échecs, oui.
00:52:57Et les échecs, il faut les prendre à son compte.
00:52:59S'il vous plaît, des coupables, vous faites des progrès.
00:53:01Si vous vous dites, c'est pas de ma faute,
00:53:03je progressais pas.
00:53:05Et donc j'ai fonctionné comme ça toute ma vie.
00:53:07Et c'est ma curiosité
00:53:09qui fait que je m'intéresse à tout.
00:53:11Mais vraiment à tout. Tout m'intéresse.
00:53:13Mais quand, par exemple, dans la relation amoureuse,
00:53:15pour justifier
00:53:17parfois une infidélité, vous dites
00:53:19je suis un reporter de la vie
00:53:21et je suis allé voir ailleurs
00:53:23pour voir ce qu'il se passe, je m'assure que
00:53:25dans une discussion conjugale le soir,
00:53:27dire à sa femme, chérie, je suis un reporter
00:53:29de la vie, je t'ai trompé,
00:53:31mais je t'adore, mais je voulais voir ailleurs,
00:53:33c'est pas facile.
00:53:35Mais vous savez,
00:53:37les femmes mariées devraient remercier
00:53:39les maîtresses.
00:53:41Parce qu'il y a des retours impressionnants.
00:53:43Je veux dire que très souvent, quand on va ailleurs,
00:53:45on est content de rentrer à la maison.
00:53:47C'est la France de l'âge.
00:53:49Là on va avoir des problèmes.
00:53:51Là on va avoir de grands problèmes.
00:53:53Chère Claude, là je vous assure,
00:53:55en régie,
00:53:57souvent je dis que les fractures sont générationnelles.
00:53:59J'ai dans l'oreillette une jeune femme.
00:54:01Déjà la comparaison
00:54:03entre les femmes et les frigos,
00:54:05j'ai eu le droit à une première remarque.
00:54:07La deuxième,
00:54:09elle a très bien compris.
00:54:11Mais non, vous n'avez pas très bien compris.
00:54:13Sarah Salmane.
00:54:15On est constamment dans l'amélioration du monde.
00:54:17Ce monde dans lequel on vit, on n'en finit pas de l'améliorer.
00:54:19Et moi je m'en aperçois.
00:54:21Aujourd'hui on a un monde extraordinaire.
00:54:23On a tous les outils aujourd'hui pour fabriquer
00:54:25un monde nouveau ou précipiter à la fin du monde.
00:54:27Jamais on n'a été dans une époque aussi importante,
00:54:29aussi charnière, aussi folle.
00:54:31Mais c'est vrai que
00:54:33la beauté a
00:54:35des vertus absolument incroyables.
00:54:37Et c'est vrai qu'on ne peut pas s'empêcher,
00:54:39nos yeux ne peuvent pas
00:54:41s'empêcher de se promener, de se balader
00:54:43et de voir des choses.
00:54:45Et donc il faut vivre avec tout ça.
00:54:47Tant que c'est les yeux.
00:54:49Évidemment, tant que c'est les yeux.
00:54:51Moi j'avais cru
00:54:53comprendre que l'infidélité, finalement,
00:54:55c'était une manière d'explorer et que c'était
00:54:57presque bien.
00:54:59Quand on rentre dans l'infidélité,
00:55:01c'est parce qu'à un moment donné
00:55:03on a un coup de cœur, c'est parce qu'à un moment donné
00:55:05on a des doutes, c'est parce qu'à un moment donné
00:55:07on n'est plus sûr de soi. Vous voyez ce que je veux dire ?
00:55:09Oui, c'est qu'on n'aime plus sa femme.
00:55:11Pas forcément.
00:55:13Vous-même, quand vous aviez
00:55:1540 ans,
00:55:17que vous étiez au sommet
00:55:19de votre art,
00:55:21mais aussi de votre vie,
00:55:23forcément il y a plus de tentations.
00:55:25C'est vrai aussi pour tous ces acteurs que vous avez rencontrés.
00:55:27Il peut que ce soit
00:55:29homme ou femme, d'ailleurs, la tentation
00:55:31parce que tout le monde vous regarde,
00:55:33elle peut faire que
00:55:35de temps en temps, l'infidélité
00:55:37peut exister.
00:55:39Vous aimez votre femme ou votre mari, vous ne trompez pas ?
00:55:41Non, mais je vous le dis
00:55:43franchement.
00:55:45Tous les chemins mènent à l'amour.
00:55:47Tous les chemins mènent à l'amour.
00:55:49Et voilà, et donc toutes les secondes
00:55:51qu'on ne consacre pas à l'amour sont des secondes
00:55:53perdues en tous les cas. Moi, c'est le message que
00:55:55j'ai essayé de transmettre.
00:55:57Mais un homme, ça s'empêche, comme dit souvent Camus.
00:55:59La discussion était quand même curieuse
00:56:01parce que quand Claude Lelouch dit
00:56:03parfois on a
00:56:05des expériences extra-conjugales,
00:56:07on est content de revenir avec sa femme.
00:56:09Moi, j'entends ça comme une expérience.
00:56:11Je n'ai pas de jugement moral à porter.
00:56:13C'est quelqu'un qui me fait part d'une expérience.
00:56:15Et on lui oppose un principe moral
00:56:17en disant non, ce que vous dites est impossible.
00:56:19Je constate que dans certains cas, c'est possible.
00:56:21Moi, je ne porte pas de jugement moral.
00:56:23J'écoute un homme qui relate une expérience.
00:56:25J'écoute l'expérience qui est manifestement positive.
00:56:27Mais pour madame qui écoute ce retour d'expérience,
00:56:29si elle l'apprend, je ne suis pas sûre
00:56:31qu'elle apprécie beaucoup.
00:56:33Peut-être qu'elle a envie aussi de faire une expérience.
00:56:35Mais bien sûr.
00:56:37Mais bien sûr.
00:56:39La liberté, elle est dans tous les sens.
00:56:41Moi, j'ai l'impression que dans votre vie sentimentale,
00:56:43puisque vous avez beaucoup parlé de votre vie sentimentale,
00:56:45j'ai l'impression qu'il n'y a pas eu de retour.
00:56:47J'ai l'impression qu'une fois que l'amour a passé,
00:56:49il n'y a pas de retour.
00:56:51J'ai le sentiment.
00:56:53Est-ce que je me trompe ou pas ?
00:56:55Non, mais écoutez,
00:56:57on ne peut pas expliquer l'amour.
00:56:59Parce que si on pouvait l'expliquer l'amour,
00:57:01d'abord, on pourrait le faire durer beaucoup plus longtemps.
00:57:03Aujourd'hui, le grand problème de l'amour,
00:57:05c'est qu'il est limité dans le temps.
00:57:07Et il y a plusieurs façons d'aimer.
00:57:09La plus belle de toutes, c'est l'admiration.
00:57:11Je veux dire qu'aujourd'hui,
00:57:13je suis marié avec Valérie Perrin.
00:57:15C'est parce qu'elle fait son travail
00:57:17qu'à chaque fois que je la crois, je la vois,
00:57:19j'ai envie de la sublimer,
00:57:21de l'encenser, de la protéger.
00:57:23Vous diriez que vous aimez aujourd'hui
00:57:25Valérie Perrin,
00:57:27comme vous aimiez
00:57:29toutes les autres femmes
00:57:31qui ont traversé votre vie.
00:57:33Non, chaque femme m'a fait grandir.
00:57:35Je leur dois tout.
00:57:37J'ai toujours dit que les femmes étaient des hommes réussis.
00:57:39Je l'ai toujours dit. Je le répéterai toujours.
00:57:41Je crois au recyclage des vies.
00:57:43Je crois d'abord
00:57:45qu'on a des vies d'hommes.
00:57:47On est des enfants.
00:57:49C'est pour ça qu'on nous pardonne beaucoup de choses.
00:57:51Parce qu'on va dans tous les sens.
00:57:53Ensuite, on a des vies homosexuelles.
00:57:55J'en suis intimement convaincu.
00:57:57Ensuite, on a des vies de femmes.
00:57:59Elles sont toutes plus vieilles que moi.
00:58:01Toutes les femmes que j'ai eues,
00:58:03même celles qui étaient plus jeunes,
00:58:05elles ont plus d'expérience que moi.
00:58:07Elles sont plus raisonnables que moi.
00:58:09Elles vont beaucoup plus loin.
00:58:11Autour de moi, j'ai plus de femmes
00:58:13qui travaillent avec moi que d'hommes.
00:58:15J'ai plus confiance dans leur travail.
00:58:17Donc, si vous voulez,
00:58:19elles m'ont fait grandir. De ma mère à Valérie Perrin,
00:58:21elles m'ont fait grandir.
00:58:23Et tous les films que j'ai faits, je les ai dédiés aux femmes.
00:58:25Et qu'est-ce que vous appelez
00:58:27les vies homosexuelles ?
00:58:29Je les aime de plus en plus.
00:58:31C'est la vie entre copains ?
00:58:33Les vies homosexuelles
00:58:35des hommes,
00:58:37c'est au sens sexuel
00:58:39ou au sens la vie entre copains ?
00:58:41Non, non, c'est un moment charnière.
00:58:43C'est une bascule entre
00:58:45l'adolescence et puis
00:58:47d'un seul coup, la maturité.
00:58:49Je veux dire que nous, les hommes, on est des enfants.
00:58:51On est des enfants.
00:58:53Et c'est pour ça qu'on nous aime
00:58:55avec tous nos défauts.
00:58:57On est moins fiables que les femmes.
00:58:59Je procède que par observation.
00:59:01Mes films sont le résultat de mes observations.
00:59:03Je vous dis, je ne suis rien d'autre
00:59:05qu'un reporter.
00:59:07On a des photos.
00:59:09On a des photos à vous proposer.
00:59:11D'abord, je montre
00:59:13ce livre qui est formidable.
00:59:15Le cinéma, c'est mieux que la vie.
00:59:17Et là, on voit
00:59:19ce qui est formidable lorsqu'on voit
00:59:21toutes ces photos, c'est évidemment
00:59:23les acteurs que vous avez fait tourner.
00:59:25C'est Jérémy Irons que je viens de reconnaître.
00:59:27Là, c'est Belmondo. Parmi les films
00:59:29qui resteront de vous,
00:59:31itinéraires d'un enfant gâté,
00:59:33avec Richard Anconina,
00:59:35avec évidemment
00:59:37Anouké Méjean-Louis Trintignant.
00:59:39Ça, ça doit être sur
00:59:41une femme de 20 ans déjà.
00:59:43Mais on peut revenir sur Belmondo
00:59:45et Anconina parce que
00:59:47vous avez cette chance d'avoir
00:59:49d'abord des films cultes
00:59:51et puis parfois des scènes cultes.
00:59:53Des scènes que tout le monde a vues, revues
00:59:55et que chacun peut voir.
00:59:57Et la scène où Belmondo lui dit
00:59:59« Toi, tu as souvent l'air étonné. »
01:00:01Ça, c'est un miracle.
01:00:03Je ne sais pas si elle était écrite avant.
01:00:05Je ne sais pas si vous l'aviez pensé avant.
01:00:07Quel miracle !
01:00:09Non, ça fait partie de ces observations.
01:00:11Je me souviens quand j'ai écrit
01:00:13cette scène des bonjours et de l'étonnement.
01:00:15Elle n'était pas dans le scénario.
01:00:17Elle n'était pas prévue dans le film.
01:00:19Un matin, j'allais sur le tournage
01:00:21et à la radio, j'ai entendu un mec qui disait
01:00:23« C'est très important de savoir dire bonjour. »
01:00:25Et je me suis dit que ça peut faire
01:00:27une scène extraordinaire. Et c'est vrai
01:00:29que c'est important de dire bonjour.
01:00:31Si vous dites bonjour avec un joli sourire,
01:00:33c'est le plus beau des passeports.
01:00:35Moi, j'ai vu très souvent les mecs
01:00:37à la douane.
01:00:39Si vous savez dire bonjour au douanier
01:00:41et si vous avez un joli sourire, ils se foutent
01:00:43de votre passeport. Vous voyez ce que je veux dire ?
01:00:45Le plus beau des passeports, c'est
01:00:47la façon de dire bonjour et de sourire
01:00:49à ceux qui rient, qui rigolent,
01:00:51les faux-culs, les machins.
01:00:53Non, ça, ça ne passe pas. Mais un vrai sourire.
01:00:55Vous savez, la vérité, elle est dans les yeux.
01:00:57On peut tout dire avec les paroles.
01:00:59Les comédiens trichent.
01:01:01Sauf que les comédiens trichent.
01:01:03Attendez, ce sont des comédiens quand même.
01:01:05Parce que dans leur vie privée, ils ne sont pas...
01:01:07Moi, je me donne beaucoup de mal pour ne pas qu'ils trichent.
01:01:09Les comédiens, parfois,
01:01:11j'ai envie de dire, il faudrait les laisser à l'écran
01:01:13et peut-être pas les voir dans la vraie vie.
01:01:15Parce qu'ils sont comme nous tous. Parfois,
01:01:17ils ne sont pas forcément formidables.
01:01:19Mais cette vérité-là,
01:01:21elle passe dans vos films, à vous.
01:01:23Est-ce qu'elle est aussi dans la leur ?
01:01:25Tout simplement parce que je ne leur laisse pas
01:01:27jouer. Quand Anouk Kemé
01:01:29descend du train à la fin d'un Noël,
01:01:31elle ne sait pas que Jean-Louis Trintignant va l'attendre.
01:01:33Quand Annie Girardot
01:01:35attend Belmondo
01:01:37pour savoir s'il va descendre de l'avion ou pas,
01:01:39elle ne sait pas. Donc, je joue.
01:01:41Quand je tourne un film,
01:01:43il y a énormément de choses que je cache
01:01:45à mes comédiens. Et ils découvrent
01:01:47les événements pendant le tournage.
01:01:49Parce que les personnes qui reçoivent
01:01:51les événements sont plus importantes que ceux qui les donnent.
01:01:53Alors, comme je suis
01:01:55parfois nostalgique,
01:01:57je vais me faire le porte-parole de ce que j'entends
01:01:59souvent, Claude Lelouch.
01:02:01Et tout à l'heure, Richard Millet, que vous connaissez
01:02:03peut-être d'ailleurs, qui est
01:02:05sur ce plateau, parlait des comédiens d'aujourd'hui.
01:02:07Et c'est vrai
01:02:09que beaucoup de gens me disent
01:02:11Lino Ventura, Belmondo,
01:02:13Delon, etc. On peut en citer
01:02:15Annie Girardot.
01:02:17Pierre Vernier,
01:02:19Françoise Fabian, avaient une épaisseur.
01:02:21Était-ce leur formation
01:02:23par le théâtre ?
01:02:25Était-ce autre chose qu'on ne retrouve
01:02:27pas forcément dans la jeune
01:02:29génération d'aujourd'hui ? Il y a pourtant
01:02:31sûrement des comédiens formidables. Et il y en a.
01:02:33Bien évidemment, il y en a.
01:02:35Majimel, Lindon,
01:02:37que vous avez fait tourner, on peut en citer
01:02:39beaucoup. Mais globalement,
01:02:41ils ont le sentiment que ces
01:02:43comédiens-là avaient une épaisseur.
01:02:45J'emploie le mot épaisseur, je ne sais pas si c'est le bon...
01:02:47Ventura symbolise ça,
01:02:49bien sûr. Quel est votre avis ?
01:02:51La nouvelle génération est très forte.
01:02:53Elle est très forte parce qu'elle s'est nourrie
01:02:55justement de tous ces
01:02:57acteurs qui ont
01:02:59appris le métier.
01:03:01Vous savez,
01:03:03les nouvelles vagues, elles arrivent en permanence.
01:03:05On ne peut pas dire que
01:03:07Belmondo, il me manque.
01:03:09Ventura, il me manque.
01:03:11Enfin, je veux dire, si je vous dis
01:03:13Jean-Louis Trintignant, je ne m'en suis pas remis.
01:03:15Vous voyez ce que je veux dire ? Mais là,
01:03:17je viens de tourner avec Cadmérade
01:03:19et il a réussi à m'épater.
01:03:21Il a réussi à m'épater,
01:03:23il a réussi encore à me faire rêver.
01:03:25Voilà, donc si vous voulez, non, non,
01:03:27il y a plein de comédiens merveilleux,
01:03:29il y a plein de nouveaux metteurs en scène merveilleux, non, non.
01:03:31Et le cinéma
01:03:33est un art de nouvelles technologies.
01:03:35On n'en finit pas d'inventer les
01:03:37mille... Aujourd'hui, il y a 8 milliards de gens sur la
01:03:39Terre qui filment. Nous sommes tous
01:03:41des cinéastes. Oui, mais alors ça, je ne sais pas...
01:03:43Non, oui, ben non, justement.
01:03:45Ben non, moi je ne suis pas d'accord avec vous.
01:03:47Ben oui, moi je ne suis pas d'accord avec vous.
01:03:49Parce que justement, il y a trop d'images.
01:03:51On est saturé d'images.
01:03:53Et parfois, on voudrait en enlever
01:03:55pour être un peu vierge,
01:03:57justement, lorsqu'on veut avoir un film.
01:03:59C'est pour ça que les stars d'aujourd'hui résistent moins au temps
01:04:01qui passe. Parce que
01:04:03trop de cadeaux tuent le cadeau. Vous voyez ce que je veux dire ?
01:04:05On n'a jamais vu autant de choses. Moi, quand j'ai grandi,
01:04:07il y avait une chaîne de télévision.
01:04:09Alors justement, quand vous avez grandi,
01:04:11et ça c'est intéressant,
01:04:13la Shoah est très présente
01:04:15dans vos films. Très présente.
01:04:17Et tous ceux qui connaissent tous vos films,
01:04:19évidemment,
01:04:21je pense,
01:04:23les uns et les autres, qu'il y a un film absolument bouleversant,
01:04:25formidable.
01:04:27Et vous êtes nés dans un monde,
01:04:29je crois que c'est Elsa Silberstein qui disait ça l'autre jour,
01:04:31qui dit ce qui est important chez Claude,
01:04:33c'est de savoir qu'il est né avant-guerre.
01:04:35Et c'est vrai que la fracture, les enfants
01:04:37qui ont connu la guerre ne sont pas les mêmes.
01:04:39Vous avez grandi dans cette atmosphère.
01:04:41Et vous arrivez à la fin de votre vie.
01:04:43Et
01:04:45vous retrouvez une période qui n'a pas existé
01:04:47ou n'a plus existé depuis 1945,
01:04:49l'antisémitisme.
01:04:51Présent.
01:04:53Qui inquiète évidemment les juifs qui disent,
01:04:55les français juifs qui disent, je vais peut-être partir en Israël.
01:04:57Et on retrouve quelque chose,
01:04:59ce qui s'est passé à Amsterdam
01:05:01jeudi dernier, où un pogrom,
01:05:03pour la première fois,
01:05:05dans l'Europe, la chasse aux juifs.
01:05:07Et je citais un ami qui me disait,
01:05:09la chasse est ouverte, Pascal.
01:05:11Quel est votre regard,
01:05:13vous qui êtes un éternel optimiste ?
01:05:15Ma mère était catholique.
01:05:17Elle s'est convertie au judaïsme
01:05:19par amour pour mon père et pour que je sois juif.
01:05:21Voilà. Donc si vous voulez,
01:05:23même après cette conversion,
01:05:25j'ai continué à aller à l'église
01:05:27avec ma mère et à la synagogue avec mon père.
01:05:29Bon. Pour moi,
01:05:31toutes les religions racontent le même scénario.
01:05:33C'est la mise en scène qui change.
01:05:35Voilà.
01:05:37Et donc si vous voulez,
01:05:39j'ai grandi
01:05:41dans la tolérance totale.
01:05:43J'ai beaucoup de respect pour
01:05:45toutes les religions, quelles qu'elles soient.
01:05:47Parce que c'est quand même le dernier recours
01:05:49pour les gens très malheureux.
01:05:51C'est dans les églises, dans les mosquées
01:05:53qu'on voit les gens les plus malheureux
01:05:55qui, à un moment donné,
01:05:57parlent avec le divin, puisque plus personne
01:05:59ne veut leur parler. Donc il faut avoir
01:06:01énormément de respect. Et moi, je suis pour
01:06:03une zone de tolérance infinie.
01:06:05L'antisémitisme, j'ai grandi avec.
01:06:07Moi, ma mère me cachait
01:06:09dans les salles de cinéma pour échapper à la gestapo.
01:06:11On était recherchés par la gestapo.
01:06:13Donc si vous voulez, l'antisémitisme,
01:06:15ça fait partie
01:06:17de l'histoire
01:06:19des juifs. Et c'est
01:06:21aussi ce qui leur donne une force extraordinaire
01:06:23parce qu'ils ont toujours besoin de convaincre
01:06:25du contraire. Donc,
01:06:27encore une fois, comme je vous le disais
01:06:29tout à l'heure, à chaque fois que j'ai connu un échec,
01:06:31c'est là que j'ai fait des progrès.
01:06:33Le peuple juif,
01:06:35compte tenu des contraintes auxquelles
01:06:37il est confronté en permanence,
01:06:39est obligé en permanence
01:06:41de faire des efforts,
01:06:43de battre des records. Il est obligé
01:06:45de se manifester de mille et une façons.
01:06:47C'est à la fois touchant,
01:06:49bouleversant, et
01:06:51voilà. Et donc, on ne changera pas ça.
01:06:53On ne changera pas ça. Moi, je me rappelle
01:06:55quand j'étais gosse,
01:06:57les copains à l'école me disaient
01:06:59moi j'aime pas, mais toi je t'aime bien.
01:07:01Il y avait toujours un juif qu'on aimait
01:07:03un peu plus que les autres. Voilà.
01:07:05Donc, si vous voulez,
01:07:07rien ne va changer.
01:07:09Il n'y a pas plus d'antisémitisme aujourd'hui qu'avant,
01:07:11c'est pareil.
01:07:13Aujourd'hui, il y a plus de médias
01:07:15qui en parlent. C'est surtout ça.
01:07:17Voilà. Les chiffres sont là.
01:07:19– Votre réponse me surprend.
01:07:21– Comment ? – Votre réponse me surprend.
01:07:23– Mais non, mais écoutez, cet antisémitisme,
01:07:25il faut faire avec. Il vit avec.
01:07:27– Ou alors il était latin, mais il n'existait pas de...
01:07:29– Non, mais il joue par pointe.
01:07:33Moi, j'ai 87 ans.
01:07:35Je l'ai vécu toute ma vie.
01:07:37Toute ma vie.
01:07:39Et ça m'a donné des forces.
01:07:41Ça m'a donné des forces.
01:07:43Avec mes potes, avec les gens.
01:07:45Je ne sais pas. Ce sont des forces
01:07:47qui sont tout à fait irrationnelles.
01:07:49Qui fait qu'à un moment donné, on a envie de convaincre.
01:07:51Moi, derrière un film qui ne marche pas,
01:07:53j'ai envie de faire tous mes grands succès.
01:07:55Je les ai fait derrière des échecs.
01:07:57– C'est une contrainte permanente.
01:07:59– Sur le 7 octobre, vous écrivez
01:08:01« Je crois au pardon ». Je l'ai d'ailleurs exprimé publiquement
01:08:03à la suite des événements du 7 octobre 2023
01:08:05en Israël et à Gaza.
01:08:07Ce que j'ai dit a immédiatement entraîné une polémique.
01:08:09Certains l'analysant comme de la faiblesse.
01:08:11Mais pour moi, l'art du pardon
01:08:13est l'échelle supérieure de l'intelligence.
01:08:15Le pardon à toutes les vertus.
01:08:17Alors que la violence ne génère que de la violence.
01:08:19À mon seul niveau, à chaque fois que j'ai eu
01:08:21le courage de plaider coupable,
01:08:23après avoir commis une erreur et de demander pardon,
01:08:25les choses se sont arrangées.
01:08:27Je ne connais pas de meilleur boum.
01:08:29Mais sauf que le Hamas, il ne va pas demander pardon
01:08:31à Israël.
01:08:33– Ecoutez, la vengeance poureuil,
01:08:35je ne sais plus qui a dit, ça nous rend aveugles.
01:08:37Vous voyez ce que je veux dire.
01:08:39À un moment donné, il faut stopper.
01:08:41Je crois au pardon.
01:08:43– D'ailleurs, vous étiez intervenu auprès de Belmondo.
01:08:45– Oui. – Vous étiez fâché
01:08:47avec ce que je ne savais pas, avec Charles Gérard.
01:08:49– Oui. – Je ne sais pas pourquoi
01:08:51ils étaient fâchés depuis 5 ans.
01:08:53Ils étaient fâchés, puis j'ai dit à Jean-Paul,
01:08:55écoute, et puis il a appelé, il a dit,
01:08:57écoute, on oublie tout, et en deux secondes,
01:08:59ils sont devenus les meilleurs copains du monde.
01:09:01Donc encore une fois…
01:09:03– Vous êtes fâché, vous, avec certaines personnes
01:09:05du métier ou avec certains comédiens ?
01:09:07– Non, non, non.
01:09:09Il y a des gens que je vois un peu plus que d'autres,
01:09:11c'est tout, mais non, je ne suis pas fâché.
01:09:13Puis j'ai une faculté.
01:09:15Je sais demander pardon.
01:09:17Je sais demander pardon
01:09:19à chaque fois que j'ai le sentiment
01:09:21d'avoir été trop loin,
01:09:23d'avoir commis des erreurs.
01:09:25Je sais demander pardon et ça arrange
01:09:27pas mal de choses.
01:09:29– Vous parliez de l'antisémitisme quand vous étiez jeune.
01:09:31La scène, lorsque
01:09:33le petit garçon, on lui demande
01:09:35de se déshabiller dans l'église,
01:09:37c'est la mère de Jacques Villeret,
01:09:39dans les uns et les autres,
01:09:41qui joue une professeure
01:09:43et puis vous avez ce soldat allemand
01:09:45qui passe une scène formidable.
01:09:47– C'est dans les uns et les autres.
01:09:49– Vous avez la maîtresse qui dit
01:09:51tu vois, on a bien fait de te le faire apprendre,
01:09:53notre père, ce policier.
01:09:55Cet allemand vient vérifier
01:09:57s'il y a des enfants juifs dans la classe.
01:09:59Il leur fait baisser leurs pantalons
01:10:01pour des raisons que vous imaginez.
01:10:03C'est une scène que vous avez vécue ?
01:10:05– C'est une scène que j'ai vécue en 1943.
01:10:07J'étais à Saint-Jouard,
01:10:09dans une école, on se cachait
01:10:11du côté de Saint-Jouard,
01:10:13dans un petit village et puis à un moment donné
01:10:15on a appris qu'il y avait un enfant juif
01:10:17et donc l'officier allemand
01:10:19et 2-3 allemands sont arrivés,
01:10:21sont entrés dans l'école
01:10:23et ont demandé à tous les petits garçons
01:10:25de baisser leurs pantalons.
01:10:27Évidemment, à un moment donné,
01:10:29il s'est aperçu que j'étais circoncis
01:10:31et la maîtresse a été géniale,
01:10:33elle m'a dit non, non, lui,
01:10:35c'est parce qu'il fait pipi de travers
01:10:37donc on a été obligés de l'opérer
01:10:39et après l'officier allemand a dit
01:10:41non, non, ça ne raconte pas
01:10:43et elle a dit mais vous savez,
01:10:45j'ai appris les prières catholiques,
01:10:47ma mère m'avait appris et je lui ai récité
01:10:49Notre Père qui es aux cieux, votre nom
01:10:51soit sanctifié, je la connais encore
01:10:53et c'est parce que j'ai récité cette prière catholique
01:10:55qu'on m'a laissé partir
01:10:57et qu'on a cru que j'avais effectivement
01:10:59un problème avec mon zizi.
01:11:01J'invite tout le monde à revoir les uns et les autres
01:11:03et notamment le ballet de George Donne
01:11:05à la fin, il y a Nicole Garcia,
01:11:07il y a Robert Hossein, le film est
01:11:09époustouflant mais ce que peu de gens ont dit
01:11:11c'est que lorsque Céline Dion
01:11:13a chanté sur la tour Eiffel
01:11:15en face du trocadéro
01:11:17en fait c'est la même scène finale
01:11:19que les uns et les autres où c'est Géraldine Chaplin
01:11:21qui chante
01:11:23et c'est George Donne qui danse
01:11:25c'est ça qui est très étonnant
01:11:27je ne sais pas s'ils ont eu cette idée
01:11:29en voyant
01:11:31ça fait partie des coïncidences, il est probable que peut-être
01:11:33elle leur a donné une idée
01:11:35pourquoi pas
01:11:37je ne vous demande pas le film que vous préférez dans votre filmographie
01:11:39parce que c'est une question
01:11:41c'est comme si vous me demandiez
01:11:43lequel de mes enfants je préfère
01:11:45ils m'ont donné, je dirais même que
01:11:47ceux qui n'ont pas marché
01:11:49ont peut-être fait de gros progrès
01:11:51ont fabriqué
01:11:53je crois
01:11:55que tout ce qui nous arrive c'est pour notre bien
01:11:57même si sur le moment ça fait très mal
01:11:59et surtout quand ça fait très très mal
01:12:01c'est un peu le sujet de Finalement
01:12:03Parlons de Finalement, vous avez raison
01:12:05on va voir peut-être une bande-annonce de Finalement
01:12:07avec Kadmeral, une nouvelle génération
01:12:09qui est plutôt un intellectuel
01:12:11disons-le
01:12:13chez Galibard, est-ce que le cinéma de Claude Lelouch
01:12:15vous l'appréciez
01:12:17vous l'aimez
01:12:19parce que les intellectuels ils en prennent pour leur grade
01:12:21il y a une scène
01:12:23historique là aussi, culte, dans La Bonne Année
01:12:25où vous avez
01:12:275 personnes qui sont en train de parler
01:12:29des films justement
01:12:31de Lelouch
01:12:33scène formidable d'ailleurs qu'on peut revoir
01:12:35aujourd'hui, c'est pas toujours sa tasse de thé
01:12:37les intellectuels ne l'ont pas épargné
01:12:39certes mais il a fait
01:12:41notamment un de ses premiers films
01:12:43qui est un film terrible
01:12:45sur ou plutôt contre la peine de mort
01:12:47dans lequel
01:12:49on voit Amidou
01:12:51c'est ça ? Amidou
01:12:53Claude Lelouch avait demandé
01:12:55que le véritable bourreau
01:12:57joue le rôle du bourreau de la guillotine
01:12:59et il avait voulu qu'on
01:13:01prête la vraie guillotine
01:13:03bon ça a été interdit et c'est une scène terrible
01:13:05parce qu'il avait demandé à Amidou
01:13:07ou il avait enfermé Amidou si je me souviens bien
01:13:09pendant 48 heures dans une chambre d'hôtel
01:13:11afin qu'il soit, Amidou est
01:13:13condamné à mort, afin qu'il soit
01:13:15disons le plus proche possible de l'état
01:13:17dans lequel il est condamné à mort
01:13:19et c'est un film qui m'a
01:13:21terriblement marqué et qui est complètement
01:13:23à l'écart de la réputation
01:13:25de ce que vous pouvez faire
01:13:27n'oubliez jamais ça, même chez les cinéastes
01:13:29dits populaires il y a toujours quelque chose de
01:13:31véritable, d'authentique
01:13:33et comment ?
01:13:35et c'est pour ça que le cinéma
01:13:37c'est comme le roman populaire d'ailleurs tout ce qui est populaire
01:13:39est intéressant quand ça
01:13:41touche le public, un chanteur bien
01:13:43évidemment, alors voyons un extrait de
01:13:45finalement parce que allez voir
01:13:47ce film qui est sorti
01:13:49qui sort ses prochaines minutes
01:13:51qui a dû déjà sortir je pense
01:13:53dans les Halles, il y a déjà une première
01:13:55comment dire, une première projection
01:13:57et puis la bande annonce ne montre
01:13:59rien mais justement je la trouve
01:14:01très réussie la bande annonce devant le
01:14:03Mont-Saint-Michel, voyez
01:14:21Et voilà, prochainement sur cet écran
01:14:23le nouveau film de Claude Delouche
01:14:25le 51ème, finalement
01:14:27oui, c'est le titre du film finalement
01:14:29c'est un beau titre, finalement
01:14:31alors comme il y a plein de surprises
01:14:33il y en a tellement des surprises dans le film qu'on a décidé de rien vous montrer
01:14:35enfin à part moi bien sûr
01:14:37mais bon je ne suis pas tout seul, évidemment
01:14:39Elsa Silberstein, François Fabian
01:14:41Barbara Pravi, Sandrine Bonner
01:14:43Michel Bougnard, François Gillard
01:14:45et je pourrais continuer comme ça jusqu'à
01:14:47et puis la musique
01:14:49Ibrahim Malouf, les paroles d'Idi Barbolivien
01:14:53je crois que j'ai tout dit
01:14:55il n'y a plus qu'à regarder
01:14:59d'un vieux
01:15:01piano
01:15:03tombé
01:15:05amoureux
01:15:09d'une trompette
01:15:15je ne suis pas un technicien
01:15:17de l'image mais à chaque fois que je vois
01:15:19un plan de vous, je sais qu'il est de vous
01:15:21je ne sais pas si c'est le format, je ne sais pas si c'est
01:15:23la manière de vous filmer, je ne sais pas si c'est
01:15:25le cadrage, etc. mais à chaque fois je dis
01:15:27je sais que
01:15:29comment ça se fait par exemple, pourquoi cette image
01:15:31on peut dire elle est loulouchienne
01:15:33parce que je suis un cinéaste amateur
01:15:35je fais du cinéma d'amateur
01:15:37je filme
01:15:39avec mon coeur
01:15:41les battements de mon coeur
01:15:43je pense qu'on a tous
01:15:45une part de rationnel et d'irrationnel
01:15:47et mes films
01:15:49mélangent le rationnel et l'irrationnel
01:15:51le rationnel nous dit qu'on est mortel
01:15:53il a le sens des affaires
01:15:55il nous permet de faire la fin du mois
01:15:57et
01:15:59il nous fait peur, il a peur de tout
01:16:01et puis on a une part d'irrationnel qui nous dit
01:16:03qu'on est là pour toujours, qui est notre inconscient
01:16:05et notre inconscient
01:16:07lui, il a tout son temps
01:16:09il nous dit des choses
01:16:11et c'est pour ça que vous filmez comme ça
01:16:13et donc c'est ce mélange de rationnel
01:16:15et d'irrationnel qui fait mon style
01:16:17il y a, j'ai
01:16:19j'ai pas peur du rationnel et j'ai pas peur
01:16:21de l'irrationnel, j'ai pas peur de parler de Dieu
01:16:23j'ai pas peur de parler de la fin du mois
01:16:25d'une échéance ou quoi que ce soit
01:16:27je veux dire, ce mélange de rationnel et d'irrationnel
01:16:29fait peut-être le cinéma
01:16:31vous en parlez d'ailleurs de Dieu
01:16:33je voulais juste qu'on voit également une bande annonce
01:16:35parce qu'elle est très bien faite
01:16:37du documentaire qui passe ce soir sur Canal+,
01:16:39de Claude Lelouch
01:16:41donc voyons quelques extraits
01:16:43de ce documentaire
01:16:45Musique
01:17:05Qu'est-ce que c'est qu'une vie réussie ?
01:17:07C'est une succession de bonnes sonnes
01:17:09Si vous mettez que des bonnes sonnes
01:17:11bout à bout, ça fait une grande histoire
01:17:13C'est quelqu'un qui a toujours mélangé la vie et le cinéma.
01:17:24C'est vraiment un enfant de la guerre, tu le sens.
01:17:27On ne peut pas avoir une vie normale, entre guillemets,
01:17:30quand on a vécu sa petite.
01:17:33Il a la grâce d'un enfant super doué à l'intérieur de son métier.
01:17:37C'est un aventurier.
01:17:38L'art de Claude Boullouche, c'est filmer les regards, les yeux, partout, dans chaque film.
01:17:50C'est un voleur, il vole, mais il le dit.
01:17:53Dans un quart d'heure, nous commençons à tourner, mais en fait, nous ne tournons pas.
01:17:57Boullouche, c'est un mec qui a suscité de la jalousie.
01:18:00Il y a eu une sorte de mépris, la critique aussi a été très dure.
01:18:05Les gens, ils se mettent à siffler.
01:18:09Je suis vraiment...
01:18:11Ma vie ressemble un peu à un film.
01:18:13Je ne me souviens que de la séquence.
01:18:21Le regard que vous avez lorsque vous voyez votre mère est un regard,
01:18:27je trouve extraordinaire, l'expression.
01:18:29Oui, vous savez, comme je vous le disais tout à l'heure,
01:18:32je dois beaucoup à toutes les femmes.
01:18:35Et ma mère a été la première d'entre elles, vous voyez ce que je veux dire.
01:18:39Donc, j'ai grandi avec elle.
01:18:41Vous savez, je filme tous les personnages de mes films,
01:18:47je les ai croisés dans la vie.
01:18:49Les dialogues de mes films, je les ai entendus.
01:18:53J'ai une certaine mémoire, comme ça, qui fait qu'à un moment donné,
01:18:56je regroupe autour d'un personnage l'histoire de trois ou quatre autres.
01:18:59Voilà, donc si vous voulez, mais j'ai le sentiment que tous mes films
01:19:04sont tirés d'histoires vraies, d'histoires plus ou moins vraies.
01:19:08Évidemment, alors j'aime pas trop mentir, mais j'adore exagérer.
01:19:13C'est cette exagération qu'on retrouve dans mes films.
01:19:18Vous avez un blouson de cuir.
01:19:19Oui, vous avez toujours un blouson de cuir.
01:19:21Toujours, oui, c'est une sorte de bouclier.
01:19:23Vous savez, j'ai commencé comme caméraman d'actualité.
01:19:26Il fallait avoir un blouson protecteur.
01:19:29Mais j'ai lu quelque part que vous avez toujours un blouson de cuir
01:19:32parce que vous dites que la guerre peut être déclarée d'un instant à l'autre.
01:19:37Non, je n'ai pas dit ça, non, j'ai dit que j'ai un petit sac avec moi
01:19:40dans lequel il y a tout ce qu'il faut pour faire le tour du monde.
01:19:42Encore, il faudrait partir tout de suite.
01:19:44Vous parliez de Dieu tout à l'heure, c'est bien une prière.
01:19:46Et je le répète, c'est dans ce livre
01:19:48Le cinéma, c'est mieux que la vie, Claude Lelouch, qui est vraiment une somme.
01:19:51Et alors ça, c'est un merveilleux cadeau de Noël.
01:19:53Je peux vous dire que si vous savez, voilà, vous pouvez.
01:19:57Là, vous allez faire du monde.
01:20:00Il y a une photo de Catherine Deneuve, d'ailleurs, qui est sublime dans un film.
01:20:04Il y a un ou deux, bien sûr.
01:20:05Et puis, si c'était à refaire, moi, que j'aime beaucoup,
01:20:08je trouve que c'est un film très, très réussi avec Catherine Deneuve,
01:20:11avec Bernard-Pierre Donadieu qui jouait dedans.
01:20:15Et puis, une des premières scènes de Jacques Villeret.
01:20:17Oui, devant un appartement absolument incroyable.
01:20:21Et je crois que quand vous l'avez fait tourner, vous avez dit, vous venez de voir
01:20:24après la première prise, Madame, Messieurs,
01:20:25vous avez vu la naissance d'un grand acteur, d'un immense acteur.
01:20:29Et à nous qu'aimer, et qu'à les cheveux courts, d'ailleurs, dans ce film-là.
01:20:32Alors, de Dieu, vous dites, c'est bien une prière qui m'a sauvé la vie,
01:20:35comme je l'ai déjà indiqué lorsque les Allemands sont entrés dans ma classe
01:20:37pour arrêter les enfants juifs.
01:20:38Ce jour-là, j'ai assisté en direct à un miracle.
01:20:41Or, s'il y a miracle, c'est qu'il y a quelque chose.
01:20:44Dans ma vie, j'ai connu beaucoup de miracles
01:20:45que je ne peux pas expliquer par autre chose que l'irrationnel.
01:20:48Pourquoi le miracle ? Un homme et une femme, par exemple.
01:20:51D'autres vont venir ensuite ponctuer mon existence.
01:20:54Et c'est pour cette raison que je suis devenu croyant.
01:20:56Je suis ingrat, aujourd'hui, de ne pas croire en Dieu.
01:20:59Claude Lelouch, je serais ingrat, pardonnez-moi,
01:21:02aujourd'hui, de ne pas croire en Dieu.
01:21:03Claude Lelouch n'aurait pas pu réussir sans son aide.
01:21:07Et évidemment, quand on voit ce monde, c'est la phrase de Woody Allen
01:21:11qu'on cite souvent, si Dieu existe,
01:21:14il faut qu'il ait une bonne excuse, Claude Lelouch.
01:21:17Oui, non, mais vous savez,
01:21:21je suis passé à travers les gouttes de la bêtise et des grands jeux.
01:21:25Je suis un enfant,
01:21:29quand on a connu la guerre, tout est doux après, tout est doux.
01:21:33Et on devient très positif.
01:21:36À force d'observer ce monde incroyable,
01:21:39je me suis aperçu quand même que le positif était plus fort que le négatif.
01:21:43Et le négatif est très fort.
01:21:46Par exemple, ici, c'est vrai que les mauvaises nouvelles,
01:21:49elles cartonnent, elles font plus d'audimat, elles intéressent plus les gens.
01:21:53Elles cartonnent, mais à l'arrivée, le oui est plus fort que le non.
01:21:56Et le positif l'emporte toujours.
01:21:57Je veux dire que le monde d'aujourd'hui qu'on a fabriqué,
01:22:00il s'est construit sur des...

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