Pascal Praud et ses invités débattent des grands thèmes de l'actualité dans #HDPros
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00:00:00Bonjour à tous et bienvenue ce matin sur Europe 1, l'heure des pros jusqu'à 9h30 et sur CNews jusqu'à 10h30.
00:00:08Au-delà du jugement qui frappe aujourd'hui Pierre Palmade, deux ans de prison ferme, peine minimum,
00:00:14eu égard au drame provoqué, Pierre Palmade risquait jusqu'à 14 années de prison ferme.
00:00:18Au-delà de cette condamnation, c'est la décision de prononcer l'exécution provisoire qui retient ce matin l'attention.
00:00:26Ce jugement intervient quelques jours après les réquisitions du parquet dans le procès de Marine Le Pen
00:00:31qui ont aussi réclamé l'exécution provisoire.
00:00:35Hier soir, l'avocat Gilles-William Golnadel disait sur ce plateau qu'en plus de 40 ans de barreau,
00:00:41il n'avait jamais entendu un tribunal demander l'exécution provisoire en première instance.
00:00:47Interjeter l'appel jusqu'à présent remettait les compteurs à zéro.
00:00:52Cela me semblait effectivement la règle.
00:00:54Si vous demandez l'exécution provisoire d'un jugement qui est susceptible d'appel,
00:01:00vous condamnez de fait l'individu avant même qu'un deuxième jugement intervienne.
00:01:06Le 22 octobre, le tribunal correctionnel de Paris a condamné Nicolas Bedos à un an de prison pour agression sexuelle.
00:01:13Nicolas Bedos a fait appel, mais le tribunal a ordonné qu'il porte un bracelet électronique.
00:01:19S'il est relaxé en deuxième instance, il aura subi un préjudice.
00:01:24Je pense aussi que l'exécution provisoire influencera les magistrats en cours d'appel.
00:01:29La justice, déjà peu encline à se déjuger, hésitera d'autant plus que le prévenu aura effectué sa peine.
00:01:38Il y a quelque chose qui me choque avec cette exécution provisoire.
00:01:41J'y vois une altération des droits de la défense.
00:01:44La possibilité d'appel est au cœur de notre justice.
00:01:48Et en même temps que je parle, je regarde notre ami Philippe Bilger qui est effondré de ce que je dis.
00:01:55J'observe aussi que cette exécution provisoire, qui je le rappelle n'a jamais existé depuis 40 ans paraît-il, est apparue.
00:02:04C'est ce que disait Maître Goldandel.
00:02:06J'observe aussi que cette exécution provisoire est apparue dans des procès médiatiques.
00:02:12Ses remarques dépassent évidemment le Cap Almat qui, répétons-le, reçoit une condamnation qui me paraît le minimum.
00:02:16Il m'étonnerait d'ailleurs qu'il fasse appel tant le jugement du tribunal de Melun peut apparaître relativement clément.
00:02:23Il est 9h02. Merci Philippe Bilger.
00:02:25Vous êtes là comme contradicteurs et c'est pour ça qu'on vous aime.
00:02:29Chana Lousteau, c'est à vous, 9h02, Les Infos.
00:02:42Bonjour Pascal, bonjour à tous.
00:02:44Un Français sur dix ne sort pas seul de chez lui à cause de l'insécurité.
00:02:49C'est le triste constat de la dernière enquête du ministère de l'Intérieur.
00:02:53Bruno Retailleau était l'invité de Sonia Mabrouk sur CNews et Europe 1 ce matin.
00:02:57Pour rétablir l'ordre, il a demandé un plan d'action au préfet pour le 15 janvier prochain et dans son viseur les délinquants multirécidivistes.
00:03:04Écoutez.
00:03:06Ce qu'on appelle les multirécidivistes, les multiréitérants.
00:03:09Entre 5 et 10 % sont à l'origine cause à peu près au moins 50 % des actes de délinquance.
00:03:14Donc moi, ce que je veux, c'est que ces gens-là, on les appréhende, on les mette à l'ombre.
00:03:19Ensuite, il faut que la justice fasse son travail parce qu'une fois qu'on a une baisse de 50 % des actes de délinquance, on respire un peu plus.
00:03:28Vous l'avez dit, Pascal, Pierre Palma dira en prison.
00:03:30Il sera prochainement convoqué par le procureur de Bordeaux pour connaître l'établissement pénitentiaire où il sera incarcéré.
00:03:37L'humoriste est condamné à 5 ans d'emprisonnement dont 2 fermes après l'accident de la route qu'il a lui-même provoqué sous l'emprise de stupéfiants.
00:03:44Une peine assortie d'une obligation de soins et de travailler et d'une annulation du permis de conduire.
00:03:50Et puis, la SNCF propose une augmentation de 2,2 % des salaires en moyenne l'année prochaine.
00:03:56C'est plus que l'inflation prévue à 1,5 %.
00:03:59La prime de travail des cheminots va également être valorisée à 15 euros par mois.
00:04:04Malgré cela, la grève d'aujourd'hui est maintenue.
00:04:06Une grève d'échauffement, nous dit-on, avant le mouvement illimité du 11 décembre prochain.
00:04:11Voilà pour l'essentiel de l'information.
00:04:13C'est à vous, Pascal.
00:04:14Merci, Chana Lusso.
00:04:15Je salue Sabrina Medjaber, qui est avec nous.
00:04:18Gérard Carreiro, que vous connaissez.
00:04:19Philippe Bilger, déjà présenté.
00:04:22Thomas Bonnet, Florian Bachelier, ex-député de Rennes.
00:04:25Et je suis votre compte Twitter.
00:04:27Et à chaque fois, j'ai l'impression que Rennes est à feu et à sang.
00:04:30Je ne sais pas si c'est une réalité, mais quand vous tweetez, c'est pour souligner un problème d'insécurité à Rennes.
00:04:34Manifestement, cette ville est en difficulté.
00:04:36Elle ressemble affreusement à Nantes, oui.
00:04:38Effectivement.
00:04:39Et Julien Dray, qui est là avec nous pour un livre « Qui est Mélenchon ? ».
00:04:43On en parlera tout à l'heure.
00:04:44Je trouve que c'est un des livres les plus passionnants que j'ai lus depuis la rentrée.
00:04:47J'ai adoré lire ça.
00:04:48Ça, c'est bien, parce que comme ça, vous justifiez que je me sois levé de bonne heure pour venir vous voir.
00:04:52De bonheur.
00:04:54Écoutez, il est 9h05.
00:04:55Bon, ça va, quoi.
00:04:57Mais vous êtes déconnecté.
00:04:58La France qui se travaille.
00:04:59La France qui se lève tôt.
00:05:00J'ai un certain âge qui fait que maintenant, j'ai le droit de profiter un peu de ne pas me lever aux horreurs.
00:05:04À quelle heure vous vous levez d'habitude ?
00:05:05Non, je me couche, ça.
00:05:06Ah oui.
00:05:07Longtemps, je me suis couché de bonne heure.
00:05:08Qui est Mélenchon ?
00:05:09Julien Dray.
00:05:10Qui est Mélenchon ?
00:05:11Bon, on va parler, évidemment, de Bruno Retailleau.
00:05:14On parlera de cette exécution provisoire juste deux secondes.
00:05:16On en reparlera tout à l'heure.
00:05:17Mais vous n'êtes pas d'accord avec ce que je vous dis ?
00:05:20C'est-à-dire que si on fait exécution provisoire, l'appel ne sert plus à rien, Philippe Bilger.
00:05:24Oui, je comprends qu'elle puisse choquer.
00:05:26J'ai entendu...
00:05:27Je ne parle pas du cas Palmad.
00:05:28Non, non.
00:05:30Au-delà même, elle m'a énormément choqué pour Marine Le Pen.
00:05:35Je comprends qu'elle puisse choquer dans la mesure où, évidemment, on a l'impression
00:05:43qu'elle considère que la cause est entendue.
00:05:46Nicolas Bedos, c'est un excellent exemple.
00:05:48Alors, il faut accepter l'idée que peut-être l'exécution provisoire, d'une certaine manière,
00:05:55est ordonnée lorsqu'on a l'intuition que l'appel ne changera rien.
00:06:00C'est mon...
00:06:01Mais je ne demande pas au magistrat d'avoir des intuitions, pardonnez-moi.
00:06:05C'est mon point de vue.
00:06:06Il est évident que pour Marine Le Pen, il est peu probable que l'appel change quoi que ce soit
00:06:13en ce qui concerne les infractions.
00:06:15Et pour Pierre Palmad, c'est évident aussi.
00:06:19Écoutez, d'abord, ce que vous dites n'est pas forcément juge.
00:06:21Je vous ai souvent dit que c'est piloufage.
00:06:22J'ai cité Georges Tron, qui une fois est au premier instance.
00:06:25Mais je vous l'ai dit dix fois.
00:06:27Et puis Bernard Tapie, vous m'avez répondu, vous ne pouvez pas contester les faits.
00:06:31Bernard Tapie, pareil, il a quitté en première instance, condamné en deuxième.
00:06:35Et bien c'est piloufage.
00:06:37Je suis désolé de vous le dire.
00:06:39L'intelligence, Pascale Proulx, elle est capable d'aller vers l'ombre et vers la lumière.
00:06:45Mais c'est le même dossier pour Tapie ou Georges Tron.
00:06:47C'est le même dossier ou pas ?
00:06:49Est-ce que c'est le même dossier ?
00:06:50Bien sûr, mais en réalité...
00:06:52Donc c'est des magistrats qui apportent un regard différent sur deux dossiers qui sont les mêmes.
00:06:56Mais c'est tout à fait normal.
00:06:57C'est normal ?
00:06:58L'habitement ou la condamnation...
00:07:00Allez dire ça à Georges Tron.
00:07:02Mais je suis prêt à le lui dire sans problème, s'il était là.
00:07:06Si vous me permettez, j'ai entendu quelque chose qui, en tant qu'ex-parlementaire, me choque.
00:07:12L'intuition qu'en appelle les choses se passeront de la même manière qu'en première instance ?
00:07:18C'est quoi l'intuition ?
00:07:20Un procès, c'est des intuitions.
00:07:22Non, ce n'est pas des intuitions.
00:07:24Je réponds aux éditos sans nuance, en l'occurrence de Pascal Praud.
00:07:30J'habite une office en nuance, mais là, j'ai trouvé plutôt nuancé.
00:07:33Exactement.
00:07:34Alors là, dire qu'il n'y a pas de nuance dans ce que je viens de dire...
00:07:37Ce n'est pas parce qu'il a dit du bien de mon livre qu'il dit ça.
00:07:40Absolument.
00:07:41J'ai l'impression qu'il y a une relation de combats à effaire.
00:07:45D'abord, je suis désolé de vous dire, mais c'était très nuancé ce que j'ai dit.
00:07:48Pardonnez-moi.
00:07:49Rien, si vous le pensez.
00:07:50Oui, parfois je peux jouer à ne pas avoir de nuance.
00:07:54C'est vrai que vous avez critiqué avec modération l'exécution provisoire.
00:07:58Mais lorsque je voulais dire que l'intuition, ce n'est pas qu'en appelle,
00:08:03on va mettre en œuvre des impressions, je veux dire par là que l'exécution provisoire,
00:08:11lorsque les infractions sont constituées, n'est pas un scandale.
00:08:17Bruno Retailleau.
00:08:18Et on a le droit.
00:08:19Florian Bachelier qui est avocat.
00:08:21C'est juste le trouble que peut apporter le nuancé éditorial de Pascal ce matin.
00:08:27C'était juste se dire qu'il y a des critères pour qu'un magistrat décide d'opérer une exécution provisoire ou pas.
00:08:33Ce n'est pas un bout de sanction complémentaire.
00:08:37Naturellement, il faut l'interpréter de façon très restrictive.
00:08:40C'est pour éviter notamment que des faits délicieux ou criminels soient commis à nouveau.
00:08:45Et dans les cas que donnait Pascal, c'est vrai qu'on n'imagine peu ce sujet-là.
00:08:50Mais on commente un dossier aussi.
00:08:52On en parlera tout à l'heure de l'affaire Palma de toute façon avec Célia Barod
00:08:57qui était hier soir au tribunal de Melun.
00:08:59Simplement, Bruno Retailleau.
00:09:01Parce qu'effectivement, Bruno Retailleau marque en ce moment l'opinion française
00:09:06par une sincérité, une authenticité, une détermination.
00:09:10Et puis quelque chose qui est parfois impalpable, qui est un supplément d'âme.
00:09:14Une sorte de souffle quand il dit que la politique est mystique.
00:09:19Quand il fait appel à l'émotion, aussi au sentiment.
00:09:22Et c'est pour ça qu'il est très entendu, très écouté aujourd'hui dans l'opinion.
00:09:27Alors, il est intervenu ce matin avec Sonia Mabrouk.
00:09:30Et je vous propose de l'écouter d'abord sur la possibilité de censure
00:09:33et les conséquences de cette censure et notamment une crise financière.
00:09:37Écoutons le ministre de l'Intérieur.
00:09:39Comme le ministre de l'Économie, ce matin dans le Parisien Antoine Armand,
00:09:43vous dites au Premier ministre, attention, attention à l'impôt de trop.
00:09:47Bien sûr.
00:09:49C'est quand même une pression sur le Premier ministre.
00:09:52Ce n'est pas une pression.
00:09:54En 15 jours, il a dû faire un des budgets les plus exigeants qu'on ait jamais fait
00:09:58sous la Ve République. Jamais.
00:10:00Si il ne passe pas à crise financière, hier, le ministre des Affaires étrangères
00:10:06a affirmé sur ce plateau que si Marine Le Pen votait la motion de censure,
00:10:10ce serait la chienlit.
00:10:12Ce n'est pas déjà le cas.
00:10:13C'est la crise politique, mais c'est immédiatement la bascule dans une crise financière.
00:10:18C'est vous le chaos, monsieur le ministre de l'Intérieur ?
00:10:20Ce n'est pas ça du tout.
00:10:21Mais ce que je peux dire, et je l'affirme à ce micro,
00:10:24c'est que demain, si le gouvernement tombait sur le budget,
00:10:28il y aurait immédiatement une crise financière.
00:10:30Crise financière et crise de régime ?
00:10:32Crise financière et crise politique.
00:10:34Mais vous savez que la dissolution…
00:10:36De régime ou politique ?
00:10:37De régime et politique. Pourquoi ?
00:10:39Parce que la dissolution, on ne peut en faire une nouvelle que dans un an.
00:10:44Enfin, qu'à l'été prochain, avec des élections au mois de septembre.
00:10:47Ça sert à quoi de faire tomber un gouvernement sur un budget ?
00:10:51Ça sert précisément à mettre le chaos financier.
00:10:54A bon entendeur Marine Le Pen.
00:10:55C'est-à-dire, Marine Le Pen, si elle appuie sur le bouton, elle met le chaos.
00:10:58C'est elle qui serait comptable de la situation financière.
00:11:01Moi, je respecte chacun sa propre politique.
00:11:04Mais faire tomber le gouvernement, très bien.
00:11:07Pour mettre un Premier ministre de gauche ?
00:11:10Pour mettre à ma place Mme Pannot comme ministre de l'Intérieur ?
00:11:16C'est ce que veut le Rassemblement national ?
00:11:21Il pourrait tomber, ce ministre, ce gouvernement, entre le 20 et le 24 décembre.
00:11:27Entre le 15 et le 21 décembre.
00:11:28Voilà. Pourquoi ?
00:11:29On va arriver au moment du budget.
00:11:31Alors, il n'y aura pas de vote.
00:11:33Ce sera 49-3 par le Premier ministre.
00:11:35À ce moment-là, une motion de censure va être déposée par la gauche.
00:11:38Peut-être aussi par le Rassemblement national.
00:11:39Il peut y avoir deux motions de censure ?
00:11:41Il peut y avoir plusieurs motions de censure.
00:11:42La question, c'est de savoir s'ils vont unir leur voix.
00:11:44À votre avis ?
00:11:45Tout dépend de Marine Le Pen.
00:11:47Est-ce que Marine Le Pen veut appuyer sur le bouton rouge ?
00:11:49Il y a un argument, quand même, qu'il faut entendre.
00:11:51C'est les électeurs du Rassemblement national.
00:11:53Aujourd'hui, ils ne trouvent plus leur compte dans la situation actuelle.
00:11:55Si crise financière, c'est eux qui sont percutés en premier ?
00:11:58C'est l'argument de l'autre côté, du côté du gouvernement, qui est aussi entendable.
00:12:02Le fait d'avoir en solution de repli Mme Pannot à l'intérieur, ça fait mouche.
00:12:06En revanche, mettez-vous une seconde à la place d'un électeur du Rassemblement national.
00:12:09Vous avez un parti qui tente de s'accommoder avec le système depuis plusieurs mois,
00:12:13avec la stratégie dite de la cravate.
00:12:15Qu'est-ce qu'ils ont eu en échange ? Quasiment rien.
00:12:17Si ce n'est un fonds républicain contre eux,
00:12:19le fait de n'avoir aucun poste clé à l'Assemblée nationale
00:12:21et rien de leur proposition retenu dans le budget.
00:12:24Ça commence à faire beaucoup.
00:12:26Jérôme Arcade ?
00:12:27Puisque c'était ce matin le moment des intuitions,
00:12:30j'ai entendu l'intuition de mon voisin et ami Philippe Bilger.
00:12:35Moi, j'ai une intuition politique qui concerne effectivement à la fois Marine Le Pen,
00:12:41l'exécution provisoire.
00:12:43Je pense qu'il y a un lien entre les deux choses.
00:12:46Je pense que tous les arguments politiques allaient, depuis quelques semaines,
00:12:52dans le sens de le Front national n'a pas intérêt,
00:12:56le Front national a au contraire intérêt à durer, etc.
00:13:00Tout ça, à mon avis, est remis en question par la décision,
00:13:05les réquisitions, il ne s'agit pas encore d'une décision,
00:13:09les réquisitions sur l'affaire des assistants parlementaires.
00:13:12Je pense que Marine Le Pen, quand elle dit effectivement
00:13:15« c'est la peine de mort pour moi »,
00:13:17je pense qu'à un moment donné, cette femme,
00:13:20cette leader politique qui est Marine Le Pen,
00:13:23a pensé que si on voulait sa peau à ce point,
00:13:26il n'y avait plus rien à ménager
00:13:29et qu'à partir de là, l'arme fatale de la censure était utilisable.
00:13:34Un mot justement sur ces réquisitions qui m'intéressent dans le fonctionnement
00:13:38et vous allez me dire vraiment comment ça se passe.
00:13:40Réquisition, c'est le parquet.
00:13:42Le parquet, c'est entre guillemets l'exécutif.
00:13:45Est-ce que le procureur, la veille des réquisitions,
00:13:50sur un sujet aussi important que Marine Le Pen,
00:13:53est-ce qu'il remonte au procureur général,
00:13:55qui lui-même remonte au ministre de la Justice,
00:13:57ou est-ce qu'il lui-même remonte au président de la République ?
00:13:59En clair, est-ce que les réquisitions du parquet sont connues la veille,
00:14:04selon vous, du président de la République
00:14:06ou du ministre du Garde des Sceaux ?
00:14:08Peut-être pas du président de la République,
00:14:10peut-être pas du Garde des Sceaux,
00:14:12si j'en réfère à mon expérience,
00:14:14dans les quelques affaires médiatiques que j'ai eues,
00:14:17j'ai tout refusé de donner la nature de mes réquisitions
00:14:21pour une raison très simple,
00:14:23c'est que je ne les connaissais qu'à l'issue des débats.
00:14:26Ça n'a aucun sens de les donner avant.
00:14:29Je n'exclus pas, je n'exclus pas,
00:14:32que dans le statut hiérarchique,
00:14:36les deux procureurs aient dit
00:14:39voilà ce que j'ai l'intention de requérir.
00:14:41Et ça n'est pas scandaleux dans notre système.
00:14:44Et je ne le dis pas, ça ?
00:14:46Je ne l'aurais pas supporté,
00:14:48parce que je suis un caractériel.
00:14:50Vous êtes un caractériel ?
00:14:53Mais disons, j'ai du mal à supporter les dépendances,
00:14:57que ce soit sur les plateaux ou ailleurs.
00:14:59Mais oui, parce que paraît-il,
00:15:00quand vous rencontrez des gens à l'extérieur,
00:15:02vous dites « Pascal ne me laisse pas parler ».
00:15:04Ah non, je ne dis plus un mot,
00:15:06je sais que c'est terrible.
00:15:08Il ne faut surtout pas critiquer Pascal Praud.
00:15:11Oh, ça c'est pas vrai !
00:15:13Et il m'arrive à l'extérieur,
00:15:15même de vous défendre, avec sincérité.
00:15:17Je vous jure, un jour,
00:15:18on va faire une émission spéciale uniquement avec vous.
00:15:20Ce serait bien, mais je rêverais de ça.
00:15:22Ce serait la meilleure.
00:15:24Un dialogue à deux, c'est génial.
00:15:26On va écouter dans une seconde Bruno Retailleau
00:15:29sur ses ambitions présidentielles.
00:15:30Moi, j'ai lu votre bouquin.
00:15:31Qui est Mélenchon ?
00:15:32Et, question simple,
00:15:33deuxième tour de la présidentielle,
00:15:35adieu de plaisir.
00:15:36Jean-Luc Mélenchon contre Bruno Retailleau.
00:15:38On va écouter.
00:15:39Vous vous abstenez, vous votez Mélenchon ?
00:15:41Non, je vais encore réfléchir.
00:15:43C'est assez simple.
00:15:45Il n'y a pas besoin de réfléchir longtemps.
00:15:47Non, parce que déjà vous pensez
00:15:48que M. Retailleau sera candidat ?
00:15:49Non, mais on va l'entendre là,
00:15:50parce qu'il est aujourd'hui…
00:15:52Pascal, vous êtes un homme expérimenté.
00:15:54Mais qui incarne la droite aujourd'hui ?
00:15:55Vous savez comme moi que les ministres de l'Intérieur,
00:15:57les premiers mois, ils promettent
00:15:59monts et merveilles et ils sont formidables.
00:16:01Oui, enfin…
00:16:02Ils ont tous pris modèle.
00:16:03Vous savez quel est leur modèle ?
00:16:04Nicolas Sarkozy.
00:16:05Nicolas Sarkozy.
00:16:06Le premier.
00:16:07Le premier, exactement.
00:16:08Répondez à ma question.
00:16:09Je vais répondre.
00:16:10Je gagne un peu de temps.
00:16:11Attends, je réfléchis.
00:16:12Ça va vite chez vous généralement.
00:16:14Non, non, non.
00:16:15Je serais bien ennuyé.
00:16:18Je serais bien ennuyé.
00:16:20Quand je vous lis,
00:16:22ce que je trouve extraordinaire,
00:16:23c'est que quand je vous lis,
00:16:24je ne vois pas où vous seriez ennuyé en fait.
00:16:26Avec le réquisitoire que vous dressez contre Mélenchon.
00:16:30Si vous m'aviez dit,
00:16:31je vais être honnête avec vous,
00:16:32si vous m'aviez dit Marine Le Pen-Jean-Luc Mélenchon,
00:16:36ma réponse aurait été plus rapide.
00:16:38Pierre Retailleau contre M. Mélenchon,
00:16:40au regard de ce qui est en train de se passer aujourd'hui,
00:16:42du positionnement politique que prend
00:16:46Mélenchon et la France insoumise.
00:16:47C'est pour ça que je vous dis…
00:16:49Mais Mélenchon-Le Pen, vous faites quoi ?
00:16:51Mélenchon-Pen, j'avais dit au mois d'avril
00:16:54que je votais pour Mélenchon.
00:16:57Maintenant, j'ai beaucoup d'amis à moi
00:16:59qui au départ me disaient non.
00:17:01Et j'entends même des gens maintenant me dire
00:17:03s'il faut, on votera Le Pen pour faire barrage à Mélenchon.
00:17:06Bon, on n'en est pas là bien sûr.
00:17:08Mais en revanche, on peut écouter Bruno Retailleau.
00:17:10Et je parlais tout à l'heure
00:17:11quand il fait appel à autre chose finalement
00:17:14qu'un programme.
00:17:15Quand il dit l'engagement politique,
00:17:18c'est pour moi une mystique.
00:17:20Il y a quelque chose, ou un idéal.
00:17:22D'ailleurs, c'est intéressant d'entendre ça
00:17:24puisqu'on a souvent des…
00:17:26On a le sentiment parfois d'avoir des hommes politiques
00:17:28qui sont là par cynisme ou par opportunisme.
00:17:30Écoutez Bruno Retailleau.
00:17:32Moi, ma force, c'est ma liberté.
00:17:34Moi, je ne suis pas dévoré
00:17:37par le virus de la présidentielle.
00:17:39Je ne suis pas dans le coup d'après.
00:17:41Ce qui me donne une forme de force et de liberté.
00:17:44Une anomalie alors dans la place politique ?
00:17:46Peut-être, mais en tout cas,
00:17:48je suis là pour accomplir une mission.
00:17:51Pour moi, la politique, c'est un idéal.
00:17:53Voilà, c'est un idéal.
00:17:54Cet idéal, je m'y consacre.
00:17:56Et je veux montrer, et je le montrerai,
00:17:57si j'ai du temps, je le montrerai,
00:17:59que la politique, elle peut faire quelque chose.
00:18:02J'ai deux observateurs sur le plateau de la politique,
00:18:05deux observateurs très différents
00:18:06et qui connaissent toutes les présidentielles
00:18:08depuis bien longtemps.
00:18:09Marc Averrou et M. Drey,
00:18:11quel est son potentiel aujourd'hui, selon vous ?
00:18:14Il monte en tout cas, il y a une chose certaine,
00:18:16c'est qu'il monte de jour en jour.
00:18:18C'est-à-dire qu'au fond,
00:18:20si le gouvernement devait être renversé
00:18:22dans les délais qu'on vient de mentionner,
00:18:25il ne resterait qu'une chose
00:18:27de ces quelques semaines de gouvernement Barnier,
00:18:29qu'un homme, ça serait lui,
00:18:32ça serait Retailleau, à mon avis.
00:18:34Donc, je pense qu'il s'est imposé
00:18:37en très peu de temps.
00:18:39Donc, il y a un potentiel.
00:18:40Et M. le baron noir,
00:18:41qui connaît bien la politique française ?
00:18:43Je découvre.
00:18:44Je ne le connaissais pas, pour être honnête.
00:18:46Ce n'est pas ma génération,
00:18:47donc je vois qu'il a un certain talent.
00:18:50Mais vous savez, au ministère de l'Intérieur,
00:18:51il y a une réalité simple,
00:18:52c'est les faits, les chiffres.
00:18:54Donc, si dans les trois mois qui viennent,
00:18:56il n'y a pas de modification substantielle
00:18:59en termes de sécurité,
00:19:00il sera aussi éphémère qu'une étoile filante.
00:19:03Est-ce que vous me permettez
00:19:04deux remarques sur Bruno Retailleau ?
00:19:05Bien sûr, Thomas Bonnet.
00:19:06Ce qu'on peut noter quand même sur Bruno Retailleau,
00:19:07c'est sa constance d'abord.
00:19:08Il dit aujourd'hui ce qu'il disait il y a 20 ans.
00:19:10Et finalement, c'est assez rare
00:19:11dans le paysage politique actuel.
00:19:13Il n'avait pas forcément les comédies éthiques
00:19:15qu'il a aujourd'hui, je vous l'accorde.
00:19:16Mais en tout cas, on forçait de le constater.
00:19:18Et puis, l'autre chose,
00:19:19c'est que jamais un ministre de l'Intérieur
00:19:20n'a semblé autant en adéquation avec les Français.
00:19:22Bruno Retailleau, il parle au français.
00:19:24Ce matin, il ne parle pas à Sonia Mabrouk,
00:19:25il parle au français.
00:19:26Et je trouve que c'est là sa force,
00:19:27c'est d'être en adéquation
00:19:29avec une large majorité des Français
00:19:31sur un grand nombre de sujets
00:19:32en matière de sécurité notamment.
00:19:33– Mathieu, j'ai une remarque.
00:19:34Quelle est la différence avec Nicolas Sarkozy,
00:19:35ministre de l'Intérieur ?
00:19:36– Je pense que c'est l'autre exemple
00:19:37que l'on peut citer dans son registre.
00:19:39– Énorme.
00:19:40– C'est que Nicolas Sarkozy,
00:19:42même quand il réussissait son premier mandat à Beauvau,
00:19:46pensait à tout autre chose que l'intérieur.
00:19:50Et donc, il n'était pas dévoré par l'ambition,
00:19:55mais il n'était pas tout entier
00:19:57dans la tâche qui lui avait été confiée.
00:19:59– Philippe Bidjerre, Philippe Bidjerre.
00:20:01– Avec le temps que vous avez connu comme moi,
00:20:05vous pensez franchement que quand un homme politique vous dit
00:20:07je ne pense pas à la présidentielle, il n'y pense pas ?
00:20:09– Il arrive que ce soit vrai.
00:20:10– Philippe Bidjerre, Philippe Bidjerre,
00:20:12quand Nicolas Sarkozy a neui un matin,
00:20:15il entre dans une classe pour sortir des enfants,
00:20:19quand il y a eu une bombe,
00:20:20vous pensez qu'il pense à la présidentielle ?
00:20:22Arrêtez, arrêtez.
00:20:24– Pascal, le rapport, le rapport.
00:20:28– Vous pensez que ce matin-là, il pense à la présidentielle
00:20:30quand il va chercher des gosses ?
00:20:32– Si vous voulez me faire dire que Nicolas Sarkozy a du courage,
00:20:35a du talent, qu'il a fait une formidable campagne en 2007
00:20:40et qu'il a beaucoup déçu après, on est d'accord.
00:20:44Et que, évidemment, vous considérez que la justice est la vie
00:20:48sauf en ce qui le concerne, non.
00:20:50– Vous disiez simplement qu'il pensait à la présidentielle,
00:20:52c'était une manière de réduire son activité au ministère de l'Intérieur
00:20:56et j'ai pris un exemple très précis.
00:20:58– C'était une manière, j'espère élégante,
00:21:00de contredire Julien Dreyfus.
00:21:02– Non mais, on va mettre les points sur les îles,
00:21:04il n'y a pas de honte à penser à la présidentielle.
00:21:06– Non, non.
00:21:07– Ce n'est pas de honte pour un homme politique
00:21:08– J'expliquais un peu la différence.
00:21:09– Qui aime la politique, puisque c'est ce qu'il dit,
00:21:11de penser à la présidentielle.
00:21:13La seule question c'est, est-ce qu'en pensant à la présidentielle,
00:21:15vous ne faites rien avant parce que vous êtes totalement paralysé,
00:21:18ou si c'est l'inverse, vous dites, je vais faire mes preuves
00:21:21et parce que je vais faire mes preuves, peut-être que j'aurai…
00:21:24– Pierre Palmade, on parle de Pierre Palmade,
00:21:26même sur la sécurité évidemment, qui est un sujet extrêmement important,
00:21:30et on le voit bien, par exemple, Florian Bachelier est à Rennes,
00:21:34la police municipale n'est pas armée à Rennes,
00:21:36et ça vous renvoie aux années du PS Julien Dreyfus.
00:21:39Hier, j'entendais cette interview absolument incroyable,
00:21:41Laurent Tapie, interrogé, fils de Bernard Tapie,
00:21:45disait dans le débat, Bernard Tapie, Jean-Marie Le Pen,
00:21:49c'est mon père qui avait tort.
00:21:51Sur la forme, Bernard Tapie a gagné, mais c'est Jean-Marie Le Pen
00:21:55qui avait raison, d'une certaine manière, sur les arguments.
00:21:59Et ça pose effectivement, parce que vous étiez au cœur de ça,
00:22:03vous n'avez pas vu ce qui s'est passé.
00:22:05– Oui. – Comment ça, j'ai pas vu ?
00:22:07– Touche pas à mon pote… – J'ai de la chance, il y a le gong alors.
00:22:10– Non mais, comment dire, touche pas à mon pote,
00:22:13et on a tous, j'ai envie de dire tous, porté ce badge-là,
00:22:17mais on n'a pas vu les conséquences de la non-assimilation
00:22:22et de la non-intégration qu'on était en train de produire.
00:22:25– On va faire une spéciale un jour sur le bilan de SOS Racisme,
00:22:28parce que vous réécrivez l'histoire, les uns et les autres,
00:22:31SOS Racisme, il n'a jamais gouverné le pays, désolé.
00:22:34– Il a influencé fortement.
00:22:35– Il a influencé pour permettre la victoire de François Mitterrand en 88.
00:22:38– Pas que ça. – J'assume, mais après,
00:22:40si vous croyez que le bilan du deuxième septennat de François Mitterrand est bon,
00:22:44notamment par rapport à tout ce qui était le combat de SOS Racisme, vous dites non.
00:22:47– Oui, M. Julien…
00:22:48– C'est-à-dire que la ghettoïsation, c'est tant que…
00:22:51– Ah oui, le quai ?
00:22:52– Pardonnez-moi, c'est dommage parce que c'est passionnant ce que nous disons.
00:22:56Le Carillon, Thomas Hill, Thomas ?
00:22:59– Oui, je reprends la main, Pascal.
00:23:01– Oui, service minimum parce que ce que nous disons est passionnant.
00:23:04Europe 1 jusqu'à 11h, à tout à l'heure.
00:23:05Sabrina, c'est à vous.
00:23:06– Non, mais l'idéologie de SOS Racisme a confiné aussi
00:23:09une partie des enfants issus de l'immigration dans le victimisme
00:23:12et à force, malheureusement, d'avoir exalté le droit à la différence.
00:23:16On a oublié le droit à la ressemblance
00:23:18et si aujourd'hui notre corps social est émietté en petites identités éparses,
00:23:22c'est entre autres parce que SOS Racisme, et je ne dis pas qu'il n'y a qu'SOS Racisme,
00:23:26mais l'idéologie du droit à la différence a confiné aujourd'hui dans le droit au séparatisme.
00:23:31C'est ça le problème.
00:23:32– Vous êtes jeune donc vous avez le droit de dire ça, mais ce n'était pas vrai.
00:23:35C'était l'inverse SOS Racisme.
00:23:37– Non, mais l'objectif, Julien…
00:23:38– Si vous permettez, c'était l'inverse.
00:23:41– Quand j'ai créé SOS Racisme, je le crée contre le droit à la différence.
00:23:46Je le crée contre ce qui commence déjà à naître
00:23:49au travers de ce que l'on appelait par exemple les jeunes arabes de Lyon.
00:23:52Je le crée parce que justement je crois que la question la plus importante
00:23:55c'est le droit à la ressemblance.
00:23:57Justement les mots qu'on employait c'était
00:24:00le droit à la ressemblance contre le droit à la différence.
00:24:02Vous ne trouverez aucun document de 84 à 90,
00:24:08après moi je n'ai plus, qui prône le droit à la différence.
00:24:11Aucun de la part de SOS Racisme.
00:24:13– Le fait d'avoir insufflé une discrimination généralisée
00:24:15sur les enfants issus de l'immigration a malheureusement participé
00:24:19au confinement victimaire d'une partie de ces enfants issus de l'immigration
00:24:22qui ont considéré que l'État et les institutions étaient discriminatoires.
00:24:26Et de fait, elles se sont confortées dans une position victimaire
00:24:30et une rhétorique qui appelle à la victimisation
00:24:32au regard justement de ce qu'a, entre guillemets, pas que,
00:24:35mais infusé de l'idéologie SOS Racisme.
00:24:37– On va faire une écoute ensemble. – Avec plaisir Julien.
00:24:39– De l'émission d'Arlene Désir qui s'appelait L'Ordre de Vérité de 87,
00:24:43de juillet 87.
00:24:44Si vous trouvez que dans cette émission, qui avait fait un score extraordinaire
00:24:47en termes de dimat etc., c'est une exaltation au droit à la différence,
00:24:51là franchement, au contraire, on marque la pause.
00:24:53– Non mais c'est passionnant, vraiment.
00:24:55Vous allez, je vous ai laissé, je ne suis pas intervenu
00:24:57parce que ce que vous disiez les uns et les autres était passionnant.
00:25:00Thomas, je vous remercie évidemment.
00:25:02Célia Barod vous remplace dans une seconde
00:25:04parce que nous allons évoquer l'affaire Palmade
00:25:06et puis on parlera évidemment qui est Mélenchon
00:25:08parce que vous dites tout dans ce bouquin, tout ce qui nous intéresse,
00:25:11pourquoi ce livre, effectivement, et vous dites, je me pose des questions,
00:25:15qui est Mélenchon, que veut-il, a-t-il toujours été comme ça,
00:25:17ai-je été trop complaisant, un peu trop naïf,
00:25:19ai-je voulu préserver une relation d'amitié au prix d'un certain aveuglement etc.
00:25:23Donc, je le dis, ce livre, je ne sais pas si vous l'avez lu,
00:25:26c'est l'un des livres les plus intéressants de la rentrée.
00:25:29A tout de suite.
00:25:31– Merci.
00:25:33– Il est 9h31, sommeil à l'avidit, bonjour les…
00:25:36Le rappel des titres.
00:25:41– Bonjour Pascal, bonjour à tous.
00:25:42Il a un plan pour lutter contre l'insécurité qu'il présentera le 15 janvier prochain.
00:25:46Toutefois, Bruno Retailleau n'a révélé la teneur ce matin.
00:25:49Mecro de Sonia Mabrouk, le premier flic de France
00:25:52a réuni autour d'une même table les préfets,
00:25:54les fonctionnaires de police et de gendarmerie objectifs,
00:25:57leur donner plus de moyens et de liberté en ciblant les multirécidivistes.
00:26:02De la neige jusqu'en pleine, et des températures dignes d'un mois de janvier.
00:26:06Avec l'arrivée de la tempête Caetano, l'hiver s'invite sur l'Hexagone.
00:26:0933 départements sont désormais placés en vigilance orange.
00:26:13Neige verglas pour la journée.
00:26:15Et puis, Notre-Dame de Paris parait de rouge hier soir.
00:26:18Du rouge sur des églises et autres édifices de France
00:26:20pour sensibiliser le grand public à la persécution des chrétiens.
00:26:24L'événement qui se tient du 17 au 22 novembre et baptisé Red Week,
00:26:27soit Semaine Rouge, est organisé par l'Aide à l'Église en détresse.
00:26:32Je salue Rémi Jousseaume, qui est avocat et qui nous écoute,
00:26:35avocat spécialiste dans les deux domaines routiers,
00:26:38et qui dit que l'exécution provisoire est très régulièrement prononcée
00:26:41dans ces domaines-là, de suspension ou d'annulation du permis de conduire.
00:26:46Ce n'est pas innovant, mais c'est fréquent.
00:26:48C'est vrai que c'est pour le permis de conduire.
00:26:50Et ça dissuade énormément de personnes de faire appel,
00:26:52puisque la peine est entièrement exécutée, comme on l'a dit tout à l'heure.
00:26:55Donc l'exécution provisoire, elle empêche quasiment l'appel.
00:26:58Clé, Célia Barotte est avec nous.
00:27:00Vous étiez hier, et je vous remercie d'ailleurs,
00:27:02parce que c'était extrêmement intéressant de vous écouter et de vous suivre.
00:27:05On va voir le sujet d'Alice Sommerer,
00:27:08et puis vous allez nous dire ce qui va se passer ces prochaines heures.
00:27:11Monsieur Palmat sera incarcéré.
00:27:13Alors, ses avocats ont dix jours pour faire appel.
00:27:17Pour l'instant, nous ne savons pas si Pierre Palmat va faire appel.
00:27:20On ne pense pas, puisque sinon il risque peut-être une peine beaucoup plus lourde,
00:27:24puisqu'il pouvait encourir jusqu'à 14 ans d'emprisonnement.
00:27:27Et donc il a dix jours pour faire appel.
00:27:31Il va être convoqué par le tribunal de Bordeaux,
00:27:34qui est le juge de l'application des peines,
00:27:37qui va devoir statuer sur un établissement dans lequel il va devoir faire sa peine ferme.
00:27:43Et donc c'est avec la juridiction bordelaise que tout va devoir s'organiser.
00:27:48Voyons le sujet d'Alice Sommerer.
00:27:51Je demande pardon au plus profond de mon être aux victimes.
00:27:56Voilà les mots de Pierre Palmat d'après que sa peine a été prononcée.
00:27:59Le teint gris et le regard fuyant, l'ancien humoriste apprend qu'il est reconnu coupable
00:28:0421 mois après son violent accident sous-stupéfiant.
00:28:07Il est condamné à cinq ans de prison, dont deux fermes pour blessures involontaires aggravées.
00:28:11Une peine conforme aux réquisitions, mais indifférente pour l'avocat des partis civils.
00:28:15Il n'y a aucun jugement qui sera à la hauteur de ce qu'ont vécu mes clients,
00:28:19et c'est pour cela que la peine nous indiffère ce qu'ont vécu mes clients.
00:28:24Rien ni personne ne pourra racheter la perte d'un enfant,
00:28:28la perte de la capacité de se mouvoir, de se déplacer,
00:28:33la perte pour un enfant de l'innocence et de l'inconscience de la vie.
00:28:38Ça ne pourra pas être racheté.
00:28:39On ne peut pas mettre une peine en face qui permettra,
00:28:42et ça n'est pas le sens d'ailleurs, du droit pénal.
00:28:45C'est pour ça que la peine, mes clients en ont été conscients dès le début.
00:28:49Nous y sommes indifférents.
00:28:51Le tribunal a décerné un mandat de dépôt différé.
00:28:54L'incarcération n'est donc pas immédiate.
00:28:56Pierre Palmade sera convoqué prochainement par le procureur de la République de Bordeaux
00:29:00pour connaître l'établissement pénitentiaire où il sera incarcéré.
00:29:05Est-ce qu'on a évoqué hier matin les séquelles pour le jeune enfant qui était dans la voiture ?
00:29:11Il y a des séquelles physiques.
00:29:14On sait qu'il a eu une opération de la mâchoire.
00:29:17Il peut y avoir aussi des complications.
00:29:19C'est un enfant d'une dizaine d'années.
00:29:22Il va grandir.
00:29:24Sa mâchoire va évoluer.
00:29:25On craint qu'il y ait aussi des évolutions sur sa mâchoire.
00:29:30Il y a aussi des conséquences physiques, psychologiques pour ce petit garçon
00:29:34puisqu'il a du mal à se réintégrer.
00:29:37Il a du mal aussi à retrouver un quotidien sans les traumatismes de cette soirée
00:29:43qui a été dramatique pour lui.
00:29:45Il était sur la banquette arrière du véhicule du chauffeur et donc de son papa.
00:29:51C'est compliqué pour lui de retrouver une vie normale.
00:29:53Son papa également est venu à la barre témoigner.
00:29:57Il avait une béquille, le bras en écharpe.
00:29:59Il a dû aussi s'asseoir pour témoigner devant les magistrats.
00:30:02Et puis Mila, la passagère avant du véhicule qui était enceinte de 6 mois et demi au moment des faits,
00:30:09a livré un témoignage vraiment bouleversant.
00:30:12Elle était en sanglots lorsqu'elle a raconté ce qu'elle a vécu.
00:30:15La perte de sa fille, Soline, au moment des faits.
00:30:19Elle a aussi expliqué les complications pour elle d'avoir aussi un autre enfant
00:30:23lors de sa deuxième grossesse et les difficultés pour elle d'établir un lien maternel
00:30:27avec son nouveau-né qui a deux mois aujourd'hui.
00:30:30On va écouter le statut juridique du fœtus parce que c'est un sujet qui a été soulevé dans ce procès.
00:30:35Écoutez l'avocat des partis civils.
00:30:38Tout le monde a pu exprimer son point de vue sur la reconnaissance du statut juridique du fœtus.
00:30:43Évidemment, il faut que le législateur qui regarde aujourd'hui la télévision,
00:30:48qui écoute la radio, se saisisse de cette question
00:30:51et fasse en sorte de répondre à ce vide qui existe aujourd'hui, ce trou dans la raquette.
00:30:57C'est l'expression que j'ai utilisée aujourd'hui, ce « no man's land » juridique.
00:31:00Il faut qu'il y réponde. Il faut trouver des solutions.
00:31:04Il faut revenir sur cette jurisprudence de la Cour de cassation de 2001
00:31:08et faire en sorte que le fœtus, postérieurement à la période d'IVG, ait un statut juridique
00:31:13et puisse être reconnu dans le droit positif français.
00:31:16Mais il y a l'IVG en toile de fond avec la reconnaissance du fœtus.
00:31:20C'est un sujet évidemment important.
00:31:22Mais aller dire à cette mère qu'elle n'a pas perdu son enfant, c'est inaudible.
00:31:27C'est plus dur pour elle.
00:31:28C'est inaudible.
00:31:29C'est que Soli ne soit reconnue en tant que victime.
00:31:32Il y avait cette volonté que Pierre Palmade comparaisse volontairement pour homicide involontaire.
00:31:39Apparemment, Pierre Palmade, au cours de la procédure, était pour comparaitre volontairement.
00:31:45Et puis il s'est rangé derrière l'avis de ses avocats pour finalement comparaitre
00:31:49pour les préventions qui étaient retenues, c'est-à-dire blessures involontaires aggravées.
00:31:52Vous me permettez de dire du bien de quelqu'un, Pascal ?
00:31:56Ça m'arrive rarement pour des avocats en exercice.
00:32:00J'ai trouvé très remarquable l'intervention de l'avocat des partis civils, Mourad Batik.
00:32:07J'ai écouté, il est vraiment tout à fait pertinent, son refus absolu de discuter la peine.
00:32:15La clarté et l'honnêteté de ses explications, j'ai été impressionné.
00:32:20J'ai été impressionné par la qualité de la défense de M. Palmade avec Alain Barsikian et Mme Lassek
00:32:26qui ont fait preuve également, qui ont préféré se mettre en retrait et ne pas témoigner.
00:32:31Les deux partis ont été très dignes et très professionnels.
00:32:33Voilà ce qu'on pouvait dire sur ce sujet que je trouve évidemment très intéressant.
00:32:38L'appel, on peut imaginer effectivement qu'il n'y aura pas d'appel.
00:32:41Julien Dray, qui est Mélenchon ?
00:32:42Alors, d'abord, c'est très intéressant.
00:32:44Parce que, qu'est-ce que je remarque dans votre titre ?
00:32:47Il n'y a pas de point d'interrogation.
00:32:48Oui, c'est fait exprès.
00:32:49Ah oui ?
00:32:50Donc, c'est qui est Mélenchon ?
00:32:52C'est une affirmation.
00:32:53Vous avez réussi à le percer d'une certaine manière.
00:32:56C'était ça l'objet du livre.
00:32:58Ce n'était pas de me poser des questions.
00:32:59C'est de raconter une histoire.
00:33:01Parce que j'ai eu une histoire avec Mélenchon pendant longtemps.
00:33:05Puisqu'on a été compagnons.
00:33:06On nous appelait Méchancon et Gueule Dorée.
00:33:09Et vous étiez trotskiste tous les deux ?
00:33:13Oui, mais on n'était pas dans la même obédience.
00:33:14Mais alors, les gens, ils ne savent pas ce que c'est trotskiste.
00:33:17C'est-à-dire, on se réunit le soir.
00:33:19Il y a plein de gens qui se réunissent le soir.
00:33:21Oui, je suis d'accord avec vous.
00:33:22Mais c'est des réunions chaque semaine.
00:33:24D'autres choses que d'être trotskiste.
00:33:26C'est des réunions chaque semaine.
00:33:28C'est quoi l'objectif d'un trotskiste ?
00:33:30A l'époque des années 70, ce n'était pas une réunion par semaine.
00:33:33C'était une réunion par soir.
00:33:35Quand ce n'est pas deux ou trois.
00:33:37Trotskiste, c'était une forme de pureté après 68.
00:33:41C'était la pureté de ce qu'avait été la grande exaltation de la révolution russe de 1917.
00:33:46C'était la rupture avec le stalinisme.
00:33:48La dénonciation très forte.
00:33:49Nos principales ennemis, c'était les staliniens.
00:33:51Et alors, c'est quoi l'objectif ?
00:33:53Non, mais c'était un rêve de l'époque.
00:33:55Et je remercie Célia Barotte, bien évidemment,
00:33:57qui est appelée à d'autres travaux ce matin.
00:34:01Merci Célia.
00:34:02C'est quoi l'objectif ?
00:34:04Parce qu'après 68, le mythe, c'était que 68 n'était que la répétition générale
00:34:08de ce qui allait arriver après encore.
00:34:10Donc, on était dans l'illusion du grand soir, de la révolution.
00:34:13Donc, il fallait préparer.
00:34:14C'est pour ça qu'il fallait faire beaucoup de réunions.
00:34:15Et c'est là que vous le rencontrez, Jean-Luc Mélenchon ?
00:34:17Non, je le rencontre après.
00:34:18Parce que lui, comme moi, avons à un moment donné fait le bilan de toutes ces années de trotskisme.
00:34:25Et considérant qu'on était un peu dans l'impasse,
00:34:27que peut-être qu'on avait raison sur le fond idéologique,
00:34:30mais que ça n'avançait pas.
00:34:31Et qu'en plus, les batailles intergroupusculaires étaient assez pénibles.
00:34:35Et donc, on a fait le choix d'aller dans le mouvement de l'époque
00:34:38qui était quand même la social-démocratie et François Mitterrand.
00:34:40Et d'ailleurs, vous écrivez notre projet.
00:34:42Au début de la relation des années 80 avec la gauche socialiste,
00:34:45vous écriviez notre projet prend forme au fil des réunions,
00:34:47des articles, des motions de congrès.
00:34:48Inventer une gauche réformiste authentique,
00:34:51à nouveau l'implanter dans le mouvement syndical.
00:34:53Mélenchon, à l'époque, est un laïc intransigeant, un franc-maçon assumé.
00:34:57Vous êtes franc-maçon, vous également ?
00:34:59Vous ne l'avez jamais été ?
00:35:00Non, pas par opposition,
00:35:02mais parce que j'avais tellement de réunions que j'avais pas envie de m'en rajouter d'autres.
00:35:06Et puis, Jean-Luc s'en occupait bien.
00:35:08Bon, lui, il était au Grand Orient ?
00:35:10Oui, il était au Grand Orient.
00:35:11Il y est toujours ?
00:35:12Oui, il y était toujours.
00:35:14Il n'a pas été exclu ?
00:35:15Ces derniers mois, ces deux, trois dernières années, je sais qu'il y a eu une tension.
00:35:18Donc, il n'a pas été exclu, mais il a pris ses distances
00:35:21parce que le Grand Orient trouvait qu'à juste titre, d'ailleurs,
00:35:24un certain nombre de ses positions étaient contraires à l'idéal républicain.
00:35:28Mélenchon, à l'époque…
00:35:29Et Jean-Luc Mélenchon, s'il voulait savoir,
00:35:31il m'a passé deux heures à m'expliquer,
00:35:33c'est pour ça que je pense que c'est un grand laïc,
00:35:35la construction de la cathédrale d'Evry.
00:35:37Il m'a expliqué ce que personne n'avait vu.
00:35:40Il m'a dit, regarde, c'était un casque de templier,
00:35:43regarde comment elle a été construite, regarde où elle est.
00:35:45Donc, il avait travaillé comme un fou là-dessus.
00:35:47Bon, alors, vous dites, voilà, Mélenchon, à l'époque,
00:35:51est un laïc intransigeant, réformation assumée,
00:35:53avec la volonté de s'afficher comme un intellectuel aux connaissances multiples.
00:35:55Parfois, il décolle très haut, très loin,
00:35:57ces moments de trance surnommés par nous…
00:35:59Les planantes.
00:36:01Les planantes, dans un rire partagé devant l'assistante.
00:36:03Bon, alors, on cherche toujours les raisons psychologiques.
00:36:06Est-ce qu'il est maltraité par François Mitterrand ?
00:36:08Est-ce qu'il est humilié ?
00:36:09Est-ce qu'il a une blessure ?
00:36:10Non, il est bien traité, parce que François Mitterrand,
00:36:12même si après il en a un peu surfé sur son mitterrandisme,
00:36:15c'est pas grave, Mitterrand considérait que c'était un intellectuel,
00:36:18que c'était un agent politique de qualité, etc.
00:36:21Il est maltraité après parce que…
00:36:23Il est maltraité par François Hollande.
00:36:25François Hollande considère Mélenchon comme un apparatchik,
00:36:29trotskar, au mauvais sens du terme pour lui.
00:36:32Et donc, il fait…
00:36:33Vous savez, quand j'étais jeune, dans Pif le Chien,
00:36:35il y avait une bande dessinée, c'était Corinne et Jeannot.
00:36:38Je sais que certains ne s'en souviennent pas,
00:36:40mais Corinne et Jeannot…
00:36:41Et Corinne, elle passe son temps à martyriser Jeannot.
00:36:43Et Jeannot, il n'arrête pas de s'en plaindre.
00:36:44Les relations entre François Hollande et Jean-Luc Mélenchon,
00:36:47ça a été les relations de Corinne et Jeannot.
00:36:49Et quand François Hollande est premier secrétaire,
00:36:51il passe son temps…
00:36:52D'ailleurs, il a très très mal vécu la séquence pour devenir ministre,
00:36:56parce qu'il était obligé d'aller voir Hollande,
00:36:58et Hollande s'amusait en lui disant
00:36:59« Oui, oui, j'en ai parlé à Lionel, attends, tu vas voir, etc. »
00:37:02Avec Lionel Jospin, d'ailleurs, il y a quelque chose…
00:37:04Oui, là, pour le coup, il y a une rivalité.
00:37:06Une rivalité.
00:37:07Il y a quelque chose que Mélenchon n'a pas pardonné à Lionel Jospin.
00:37:10Ah non, au contraire, Lionel Jospin a eu des mots sévères
00:37:16à l'égard de Jean-Luc Mélenchon que récemment.
00:37:18Vous savez que pendant des années, même y compris,
00:37:21il disait « c'est quand même quelqu'un de brillant, etc. »
00:37:24Alors, moi, je ne pense pas que c'était parce qu'ils étaient
00:37:26dans la même obéance trotskiste dans le temps,
00:37:28parce qu'ils considéraient qu'il était brillant, voilà.
00:37:30Mais ce phénomène…
00:37:31Le caractère.
00:37:32Le phénomène de ressentiment, il est très important, je dirais.
00:37:34Oui, c'est pour ça.
00:37:35Et vous dites plus que s'aimer, il préfère qu'on l'aime par-dessus tout,
00:37:40que l'on reconnaisse en lui les qualités dont il estime être pourvues.
00:37:44Dans son livre « Le choix de l'insoumission », il se décrit comme mystique
00:37:46avec une profusion de décors entre l'océan Atlantique et la mer Méditerranée,
00:37:50de lieux notamment où on passait par un bois sacré romain.
00:37:52J'ai toujours cru qu'il était sacré, etc.
00:37:54Bon, mais j'ai envie de dire, tous les gens qui veulent être
00:37:56président de la République, ils ont envie d'être aimés,
00:38:01ils ont un égo fort.
00:38:02A chaque fois, on dit toujours les mêmes choses.
00:38:04C'est ça d'Emmanuel Macron, j'ai entendu…
00:38:06On parle de narcissisme, etc.
00:38:07On dit toujours les mêmes mots sur tous.
00:38:09Oui, mais…
00:38:11Moi, ce qui m'intéresse dans ce que j'ai essayé de comprendre dans le livre,
00:38:15c'est la fabrication de ce sentiment de ressentiment
00:38:18qui va aller de manière crescendo.
00:38:20Parce qu'en fait, qu'est-ce qui se passe ?
00:38:22Il a le sentiment qu'il n'est pas reconnu par la social-démocratie,
00:38:26par le Parti socialiste, et c'est pour ça qu'il a autant de méchanceté.
00:38:29Rappelez-vous la formule sur Hollande, capitaine de pédalo, etc.
00:38:33Il a le sentiment qu'on ne l'a pas reconnu comme il fallait.
00:38:35Donc, à partir de là, c'est un sentiment de vengeance.
00:38:38Mais dans l'histoire, c'est pour ça que je fais des analogies,
00:38:41il s'inscrit dans une continuité de ceux qui ont joué des rôles importants
00:38:45liés à ce ressentiment.
00:38:47Laval avait un ressentiment terrible.
00:38:49C'est ça qui va justifier, après, son comportement.
00:38:52Doriot aussi, qui va devenir un fasciste.
00:38:54Mais Doriot, il a un ressentiment terrible
00:38:56parce qu'il pensait qu'il devait diriger le Parti communiste.
00:38:58Et donc, il va à Moscou, parce qu'il pense qu'on va lui donner le Parti communiste.
00:39:02Et l'appareil communiste se méfie de Doriot.
00:39:05Il préfère Thorez, qui le tient mieux.
00:39:06Et il va se battre avec Thorez sur la place rouge,
00:39:09parce que ce n'est pas lui qui est...
00:39:11– Mais quand vous parlez de ressentiment,
00:39:12il y a toujours une part aussi de vie privée.
00:39:14C'est quoi la vie privée de Jean-Luc Mélenchon quand vous le connaissez ?
00:39:16C'est quand même un homme qui est joyeux, qui est amoureux, pourquoi pas ?
00:39:20– Je crois qu'il a été souvent amoureux, donc c'est bien pour lui.
00:39:24C'est quelqu'un qui est plutôt agréable de compagnie.
00:39:26C'est quelqu'un qui aime la bonne nourriture, qui aime le bon vin.
00:39:30Alors maintenant, il fait visiblement très attention,
00:39:32parce qu'il mange beaucoup de quinoa.
00:39:34– Bon, et puis alors, ce que vous marquez bien,
00:39:37c'est le dédain pour les gilets jaunes.
00:39:39Et le tournant vers les banlieues.
00:39:412017, double échec et naufrage de la gauche qui perd à la présidentielle.
00:39:44Jean-Luc Mélenchon rejette toute logique de refondation,
00:39:46d'ouverture, de dépassement et d'autres.
00:39:48Désormais, tout doit s'organiser autour de lui, par lui, pour lui.
00:39:51Et le mouvement doit rester gazeux au service du chef unique.
00:39:54Cette séparation avec la gauche historique se confirmera
00:39:56dans son attitude stratégique avec les gilets jaunes.
00:40:00– Mais parce qu'en fait, je me suis posé la question,
00:40:03à quel moment il bascule ?
00:40:05Et la question des gilets jaunes, c'est ce que je raconte dans le livre,
00:40:08parce qu'on a une séquence, on se dispute, lui et moi.
00:40:12Il pensait que le mouvement des gilets jaunes allait venir à lui.
00:40:15Parce qu'il avait une analyse de la société,
00:40:17qui était que c'était la rupture avec les hiérarchies,
00:40:19que lui, il était représentant de l'anti-establishment,
00:40:22et que le mouvement des gilets jaunes allait venir à lui.
00:40:24C'est pour ça qu'on s'engueule, parce que je lui dis,
00:40:25mais il ne va pas venir à toi comme ça, spontanément.
00:40:27Si tes militants ne font pas leur travail,
00:40:29s'ils n'aident pas le mouvement des gilets jaunes,
00:40:30ils ne viendront pas à toi.
00:40:31Mais il dit non, tout ça s'est dépassé, tu n'as rien compris.
00:40:33Tu vas voir, la rencontre va avoir lieu.
00:40:34La rencontre n'a pas eu lieu.
00:40:36La rencontre n'a pas eu lieu,
00:40:37parce que dans les élections européennes qui suivent,
00:40:39il fait le même score que le candidat socialiste, 6%.
00:40:41Et à partir de là, il en déduit que le travailleur blanc,
00:40:47il vote Front National, il est raciste, tout ce que vous voulez,
00:40:50et qu'il faut se tourner vers un nouveau prolétariat.
00:40:53Et c'est là qu'il va rentrer, c'est ce qu'il dit d'ailleurs.
00:40:55Il dit, j'ai rencontré, j'avais sous-estimé ce qu'étaient
00:40:58les foules islamistes, ces jeunes de banlieue,
00:41:01Gaza qui était un camp de concentration à ciel ouvert, etc.
00:41:05C'est à partir de là qu'il bascule.
00:41:06Alors je vais vite évidemment, on arrive au 7 octobre.
00:41:08Avec le 7 octobre, Jean-Luc Mélenchon bascule définitivement
00:41:11du côté des organisations terroristes et de l'agenda islamiste.
00:41:13Pour cela, il est impératif de réécrire l'histoire à coup de slogans.
00:41:16Israël est un état jédocidaire, d'apartheid, impérialiste,
00:41:19puisqu'il veut aussi détruire le Liban.
00:41:21Alors ça, on ne sait jamais s'il est convaincu,
00:41:23si c'est une stratégie, s'il est cynique.
00:41:25Mais vous pensez surtout que ce n'est pas contre-productif ?
00:41:27C'est-à-dire que bien sûr, il vise un noyau,
00:41:30mais ça reste quand même un noyau de l'électorat.
00:41:33Beaucoup de gens sont effrayés, la gauche.
00:41:35Alors en même temps, la gauche, comment dire, elle est affrayée,
00:41:38mais elle va quand même, au mois de François Hollande,
00:41:42à voter avec lui.
00:41:44C'est d'ailleurs un problème.
00:41:46Vous lui avez dit ?
00:41:47Oui, je lui ai dit.
00:41:48Et qu'est-ce qu'il vous a répondu ?
00:41:51Je lui ai posé la question quand il est candidat.
00:41:53Je lui ai dit, mais tu es candidat du Front Populaire ?
00:41:55Il m'a dit oui.
00:41:56Je lui ai dit, mais tu es candidat sur un programme
00:41:58qui dit exactement l'inverse de tout ce que tu as fait
00:42:00quand tu étais président de la République.
00:42:01Dès qu'on venait te proposer une dépense,
00:42:02tu nous en gueulais en nous disant que, attention, etc.
00:42:04Là, tu as un programme qui fait 200 milliards de dépenses publiques.
00:42:07Il me dit, mais les gens ne lisent pas les programmes,
00:42:10ce n'est pas important.
00:42:12C'est un cynisme.
00:42:14Je vous assure, je préfère entendre Bruno Retailleau à ça.
00:42:18Mais non, parce que j'ai besoin d'y croire.
00:42:21J'aime les gens qui ont un idéal.
00:42:23Ce que je perçois chez François Hollande, c'est un cynisme total.
00:42:26Aucune conviction.
00:42:28Non, je pense qu'il n'y a pas de cynisme.
00:42:31François Hollande, il est dans un schéma qui, d'après moi,
00:42:34est un vieux schéma.
00:42:36Le schéma, c'est le schéma du congrès d'Épinay et du Parti socialiste.
00:42:40Qu'est-ce qu'il se dit ?
00:42:41Il se dit qu'on va refaire un gros Parti socialiste
00:42:43qui va devenir tellement gros qu'il va manger Mélenchon.
00:42:46Mais ce n'est pas comme ça que ça se passe.
00:42:48Parce qu'il n'a rien compris, si vous me permettez,
00:42:50à ce qu'était le congrès d'Épinay.
00:42:51Quand Mitterrand fait l'alliance avec les communistes,
00:42:53c'est pour lui une manière de repositionner la social-démocratie
00:42:56qui a, sous la Quatrième République, trop basculé à droite.
00:43:00L'alliance avec le Parti communiste lui permet de retrouver une identité.
00:43:04Aujourd'hui, si les socialistes font alliance avec Jean-Luc Mélenchon,
00:43:07ils perdent leur identité.
00:43:09C'est ça qu'ils n'ont pas compris.
00:43:11Et alors, c'est quoi l'avenir de la gauche ?
00:43:13Parce que François Hollande, dans les déjeuners ou dans les dîners,
00:43:17il dit « sur moi, je fais 27% ».
00:43:19Il a dit ça à quelqu'un qui me l'a rapporté.
00:43:21« Sur moi, je fais 27%, tout seul, dans un premier tour ».
00:43:26Je n'y crois pas.
00:43:27Je n'y crois pas parce que dans une confrontation
00:43:29avec Jean-Luc Mélenchon dans une présidentielle,
00:43:31la question qui va être posée,
00:43:33et c'est là que Mélenchon est malin, si vous voulez,
00:43:35c'est que lui, il aura la radicalité pour lui.
00:43:38Il ne jouera pas simplement les banlieues.
00:43:40Oui, mais s'il y a un candidat de la gauche, il baisse.
00:43:42S'il y a un candidat unique, non, mais s'il y a un candidat de la…
00:43:45Oui, il n'y aura pas de candidat unique, puisqu'il y aura Mélenchon
00:43:48et, imaginons, dans votre cas de figure,
00:43:51et, imaginons Hollande.
00:43:53Voilà, François Hollande est candidat de la gauche, voilà, etc.
00:43:56Mais la confrontation sera très difficile
00:43:58parce qu'en permanence, d'abord,
00:44:00Mélenchon va renvoyer François Hollande à son bien,
00:44:02il va lui expliquer que c'est bonjour le retour,
00:44:07voilà, etc.
00:44:09Et lui, il va dire « mais moi, je suis la radicalité ».
00:44:11Alors la gauche, elle va où aujourd'hui ?
00:44:13La gauche que vous incarnez, d'ailleurs,
00:44:15la gauche républicaine, la gauche d'Éric Nolot,
00:44:17la gauche dite républicaine…
00:44:19Je pense qu'elle doit commencer…
00:44:21Vous, François Bachelier, vous avez…
00:44:23Florian Bachelier, vous avez commencé…
00:44:25Non, mais c'est ce qui s'est passé.
00:44:27C'est pour ça que ce n'est pas juste, Jean-Luc Mélenchon.
00:44:29En fait, par exemple, les maires des grandes villes,
00:44:31je ne fais pas une obsession sur Rennes, Nantes, Grenoble,
00:44:33Lyon, Strasbourg, etc.
00:44:35L'analyse politique de ceux qui ont peu d'expérience en Macronie
00:44:39consistait à dire que, comme ils s'étaient insultés
00:44:41pendant la campagne des européennes
00:44:43entre Mélenchonistes et le reste de la gauche,
00:44:45ils n'allaient pas s'allier.
00:44:4724 heures après, 24 heures après,
00:44:49tous les sujets de laïcité, d'intégration,
00:44:51tout ce qui fait le fondement idéologique
00:44:53de la gauche historiquement,
00:44:55c'était balayé. Pourquoi ?
00:44:57Parce que le moteur politique de cette gauche,
00:44:59qui pour moi n'est pas la gauche,
00:45:01c'est Jean-Luc Mélenchon.
00:45:03Aujourd'hui, c'est lui qui est le seul capable de…
00:45:05On marque une pause.
00:45:07Il faut une incarnation, Julien Dray.
00:45:09Oui, il faudra.
00:45:11L'incarnation, elle viendra d'abord, d'après moi,
00:45:13de la capacité à redéfinir un projet de société.
00:45:15Il faut quand même une incarnation.
00:45:17Le problème du Parti socialiste,
00:45:19c'est que je ne sais plus à quoi il pense.
00:45:21Je ne sais plus à quoi il croit, à quoi il pense.
00:45:23Depuis la défaite de 2017,
00:45:25je vais prendre un exemple.
00:45:27Quand on perd en 93,
00:45:29on prend des culottés sévères.
00:45:31On n'est que 56 députés socialistes
00:45:33à l'Assemblée nationale.
00:45:35Mais qu'est-ce qu'on fait ?
00:45:37On se met tout de suite, avec Michel Rocard, au travail.
00:45:39On fait les états généraux.
00:45:41On ouvre les portes, les fenêtres, etc.
00:45:43On admet toutes les critiques.
00:45:45Et on reconstruit une identité qui va permettre,
00:45:47après, de porter, notamment, Lionel Jospin.
00:45:49Là, ils n'ont rien foutu.
00:45:51Il n'y a aucun parti politique,
00:45:53en France, depuis les 15 dernières années,
00:45:55qui a travaillé la doctrine.
00:45:57Il y en a d'ailleurs, pardonnez-moi.
00:45:59Pour le coup, on peut ne pas être d'accord,
00:46:01mais Reconquête a travaillé la doctrine.
00:46:03On peut ne pas être d'accord avec Eric Zemmour,
00:46:05mais il y a une doctrine.
00:46:07Il y a l'Éclair.
00:46:09Il y a un courant.
00:46:11Conservateur et libéral.
00:46:13Après, parce que là, on est très en retard.
00:46:15Thomas, merci beaucoup.
00:46:17Vous faites des allers-retours.
00:46:19Vous entrez, vous sortez.
00:46:21Et ça tombe bien parce que Michel Faux va être avec nous
00:46:23lorsque l'enfant parait d'André Roussin.
00:46:25Si vous aimez le boulevard.
00:46:27A tout de suite.
00:46:31Michel Faux est avec nous.
00:46:33Vous le connaissez.
00:46:35Il est à l'affiche du Théâtre du boulevard.
00:46:37On est des grands fans du boulevard
00:46:39lorsque cette mécanique est réussie.
00:46:41Et c'est lorsque l'enfant parait
00:46:43d'André Roussin.
00:46:45C'est à la Michaudière ?
00:46:47Non, c'est au Théâtre Marigny.
00:46:49C'est un spectacle formidable.
00:46:51Parce que c'est drôle.
00:46:53Et puis il y a un texte.
00:46:55Oui, le boulevard à l'époque était au vitriol.
00:46:57C'était satirique.
00:46:59Ils se moquent de la bourgeoisie française,
00:47:01de l'après-guerre.
00:47:03On se rend compte qu'on n'a pas tellement évolué.
00:47:05Ça nous fait plaisir que vous soyez avec nous
00:47:07parce qu'on parle beaucoup politique.
00:47:09C'est vrai que vous êtes une sensibilité assez rare
00:47:11dans ce milieu des artistes.
00:47:13Je n'ai pas le sentiment que vous êtes complètement
00:47:15judaïste moi.
00:47:17Je ne suis ni de droite ni de gauche.
00:47:19J'aimais la gauche quand elle était cultivée.
00:47:21Même la gauche caviar
00:47:23aimait l'opéra et le théâtre.
00:47:25La droite de Pompidou
00:47:27aimait le théâtre et la littérature.
00:47:29Maintenant, la droite et la gauche
00:47:31c'est assez désolant au niveau de l'art.
00:47:33C'est intéressant d'ailleurs de parler
00:47:35de la culture de ceux qui nous gouvernent.
00:47:37On a le sentiment qu'on est passé
00:47:39de François Mitterrand
00:47:41à un homme extrêmement cultivé
00:47:43qui connaissait très bien la France
00:47:45à des gens qui ne sont pas très cultivés
00:47:47sur le plan historique et littéraire.
00:47:49On a commencé par le Président de la République.
00:47:51Vous trouvez que le Président de la République
00:47:53n'est pas cultivé ?
00:47:55Je pense qu'il a des trous culturels.
00:47:57Pour aller expliquer que Israël
00:47:59a été créé par l'ONU, ça veut dire
00:48:01qu'il y a quand même un problème.
00:48:03Il est le produit de ces grandes écoles
00:48:05où on les formate
00:48:07pour apprendre à gérer,
00:48:09faire des notes, etc.
00:48:11C'était vraiment la connaissance de l'histoire
00:48:13et s'imprégner de l'histoire.
00:48:15Ça, Mitterrand connaissait
00:48:17toutes les villes, les sous-préfectures,
00:48:19les cantons, les machins.
00:48:21Mais c'était une manière de s'imprégner du pays.
00:48:23C'était une manière de s'imprégner
00:48:25de la vie du pays, de sa vie politique.
00:48:27Il savait tel canton, il a dit ça,
00:48:29mais celui-là, il a fait ça, etc.
00:48:31Donc on a aujourd'hui des gens
00:48:33qui ne connaissent rien, sur le fond.
00:48:35Alors vous me direz,
00:48:37vu le...
00:48:39Vu ce qui se passe
00:48:41dans l'éducation nationale, on comprend.
00:48:43Mais attendez, c'est vous !
00:48:45Moi, je n'étais pas ministre de l'éducation.
00:48:47Mais vous êtes un soixante-huitard !
00:48:49On paye toutes vos factures et vous venez nous dire
00:48:51qu'il fallait voter de Gaulle,
00:48:53qu'il fallait voter... Mais évidemment !
00:48:55Vous découvrez le monde.
00:48:57En fait, vous êtes extraordinaires,
00:48:59les soixante-huitards. Vous avez mis tout par terre !
00:49:01Je suis soixante-huitard, moi.
00:49:03Je ne suis pas soixante-huitard.
00:49:05Vous êtes pire.
00:49:07Vous avez refusé la sélection, vous avez refusé tout.
00:49:09Mais bien sûr que si !
00:49:11Vous avez voulu emmener 95% des gens au bac.
00:49:13Vous avez le résultat.
00:49:15Je pense que c'était une bonne chose d'emmener 90% des gens au bac,
00:49:17à condition que le bac reste ce qu'il était.
00:49:19Il n'y a pas trop de bacheliers.
00:49:21Élever le niveau culturel d'un pays, c'est bien.
00:49:23Mais si vous rabaissez,
00:49:25si tout le monde doit avoir le bac
00:49:27sans le travailler, ça non !
00:49:29Vous tournez réactionnaire !
00:49:31Vous savez, je suis un enfant d'instituteur.
00:49:33Moi, mon père m'a toujours expliqué
00:49:35qu'il fallait travailler pour réussir.
00:49:37Mais je suis 100% d'accord avec vous.
00:49:39Mais ça, depuis 40 ans,
00:49:41on l'a peu entendu.
00:49:43Le ministère du temps libre de François Mitterrand,
00:49:45c'est vous ! Sommail à la maladie !
00:49:47Je ne sais pas, mais...
00:49:49Les agriculteurs ne lâchent rien.
00:49:51Ils restent mobilisés dans le Tarn.
00:49:53À Saint-Sulpice, tracteurs et bottes
00:49:55sont de foin son demise,
00:49:57comme vous allez le voir sur ces images.
00:49:59Une nouvelle journée de mobilisation
00:50:01pour espérer-t-il enfin se faire entendre
00:50:03par le gouvernement.
00:50:05Comme chaque année, le gouvernement participe
00:50:07au duodé, à commencer par le Premier ministre,
00:50:09Michel Barnier, qui a débuté cette journée
00:50:11par un petit déjeuner avec son binôme officiel.
00:50:13Une initiative qui, je vous le rappelle,
00:50:15met à l'honneur l'intégration des salariés
00:50:17atteints de handicap dans le monde du travail.
00:50:19Et puis, il s'offre le fruit
00:50:21le plus cher du monde. Ce n'est qu'une banane
00:50:23scotchée à un mur, mais l'oeuvre
00:50:25de l'artiste conceptuel italien,
00:50:27Maurizio Catellan, a de nouveau fait sensation
00:50:29sur le marché de l'art, hier soir à New York.
00:50:31L'oeuvre a été achetée 6,2 millions de dollars
00:50:33par un entrepreneur sino-américain
00:50:35qui dit vouloir
00:50:37la manger tout de suite.
00:50:39Alors ça, ça m'intéresse beaucoup.
00:50:41On peut revoir cette image ?
00:50:43Oui, je n'avais même pas vu ça.
00:50:45C'est lunaire, mais de toute façon, l'art contemporain...
00:50:47Je veux dire, s'il y a des gens qui veulent acheter ça,
00:50:49tant mieux pour eux. Le type qui achète une banane
00:50:51à 6,5 millions d'euros et qui me dit que c'est de l'art.
00:50:53Il a acheté ça, donc 6,5 millions d'euros ?
00:50:55C'est bien ça ?
00:50:57Une oeuvre banane scotchée, 6 millions d'oeufs ?
00:50:59Parmi les escroqueries de l'époque,
00:51:016 millions de dollars,
00:51:03parmi les escroqueries de l'époque, l'art contemporain,
00:51:05c'en est une des plus belles.
00:51:07C'en est vraiment une des plus belles.
00:51:09C'est la plus éclatante.
00:51:11Bon, je taquine notre ami Drey ce matin,
00:51:13mais ça doit vous faire sourire quand même,
00:51:15Gérard Carré-Rousse, ce qu'il vient de dire à l'instant.
00:51:17Vous qui avez un peu de recul.
00:51:19C'est-à-dire qu'il nous dit, au fond,
00:51:21ben oui, on s'est trompé sur tout.
00:51:23Non !
00:51:25Ben si !
00:51:27Vous nous dites, la gauche s'est trompée.
00:51:29Pas du tout !
00:51:31Je vous dis, vous terminez. Gérard Carré-Rousse.
00:51:33Moi, ce qui m'a toujours fasciné,
00:51:35c'est les trotskistes.
00:51:37Là, vous le dites, vous le racontez.
00:51:39Parce que vous étiez proche du PSU.
00:51:41Non, mais justement, moi j'étais au PSU
00:51:43pendant la guerre d'Algérie,
00:51:45et j'ai connu tous les trotskistes de la terre.
00:51:47Oui.
00:51:49C'était cette espèce de volonté
00:51:51d'entrer comme dans un fromage
00:51:53et puis d'essayer de...
00:51:55Bon, c'est Jospin entrant en parti socialiste.
00:51:57Le trotskiste,
00:51:59jamais on ne peut lui faire confiance,
00:52:01à mon avis, une seconde,
00:52:03puisqu'il est en train déjà
00:52:05de manipuler l'appareil
00:52:07dans lequel il est entré
00:52:09pour essayer de prendre des positions.
00:52:11Je l'avais vécu à la Sorbonne,
00:52:13au groupe de l'aide de la Sorbonne,
00:52:15quand je faisais ma licence,
00:52:17et je l'ai redécouvert au PSU.
00:52:19Donc, pour moi, le trotskar,
00:52:21comme on les appelait d'ailleurs au PSU,
00:52:23le trotskar, c'est la pire des espèces en politique.
00:52:25Alors, effectivement,
00:52:27mais je n'ai rien contre Julien Dreyf,
00:52:29je veux dire, j'ai du respect,
00:52:31mais au contraire pour vous.
00:52:33Et de l'affection.
00:52:35Oui, parce qu'il en est drôle,
00:52:37mais souvent, ça va avec.
00:52:39Non, mais, Elie Gérard,
00:52:41si je me permets de nuancer,
00:52:43il y a trotskiste et trotskiste.
00:52:45Il y a eu effectivement,
00:52:47j'essaie de raconter dans mon livre aussi,
00:52:49il y avait ce qu'on appelait les lambertistes,
00:52:51qui considéraient qu'il fallait pénétrer les appareils
00:52:53et grimper dans les appareils.
00:52:55Puis il y avait les pablistes, dont moi j'étais,
00:52:57qui considéraient que le plus important,
00:52:59c'était de diriger les grèves et les mouvements sociaux.
00:53:01Donc les appareils, au contraire, on les détestait.
00:53:03D'ailleurs, ce n'est pas ça qu'on n'a rien compris au départ.
00:53:05Quand l'Union de la Gauche s'est mise en place,
00:53:07on pensait que ça ne marcherait pas,
00:53:09parce qu'on pensait que les appareils étaient dépassés.
00:53:11Ce n'était pas exactement la même chose.
00:53:13Florian Barchely est venu ce matin,
00:53:15il est venu de Rennes,
00:53:17et je voudrais qu'on voit un sujet sur la sécurité.
00:53:19C'est Michael Dorian qui nous raconte cette histoire.
00:53:21C'est une femme qui a été violentée dans une agression.
00:53:23Et vous, la ville de Rennes,
00:53:25c'est vrai que régulièrement on en parle, comme la ville de Nantes,
00:53:27et il y a un problème de la sécurité, bien sûr, en France,
00:53:29et puis il y a un problème de regard sur cette sécurité
00:53:31par des maires de gauche.
00:53:33C'est-à-dire que M. Ermic va armer sa police municipale
00:53:35et écologiste à Nantes et à Rennes.
00:53:37On ne veut pas que la police soit armée.
00:53:39Alors voyez ce sujet et vous allez me donner
00:53:41votre expertise sur la sécurité en France.
00:53:45En regardant les photos de son visage
00:53:47de la police juste après son agression,
00:53:49Séverine peine à se reconnaître.
00:53:51Ça me dégoûte, ça me fait peur.
00:53:53Il est 18h lundi.
00:53:55Lorsqu'elle sort de son commerce
00:53:57situé dans ce centre commercial de Sarcelles,
00:53:59elle est alors sauvagement attaquée par deux individus.
00:54:01Je me suis dirigée vers ma voiture
00:54:03et en fait je n'ai pas eu le temps de me diriger vers ma voiture.
00:54:05J'étais au niveau de la roue
00:54:07et là j'ai senti un bras
00:54:09qui est venu
00:54:11m'étouffer complètement.
00:54:13J'ai entendu sa montre,
00:54:15et après je suis tombée
00:54:17et j'ai perdu connaissance.
00:54:19Séverine se réveille ensuite ici,
00:54:21au milieu des poubelles,
00:54:23délestée de sa Rolex et de ses chaussures
00:54:25ballant de saga avec un nez cassé.
00:54:27Se retrouvant pieds nus,
00:54:29elle se réfugie dans le centre commercial.
00:54:31Aujourd'hui, Séverine vit dans la peur.
00:54:33J'ai peur.
00:54:35J'ai peur que ce soit un client à moi.
00:54:37En fait, si j'ai été repérée,
00:54:39j'ai peur qu'il me repère une deuxième fois.
00:54:41J'ai peur qu'il vise mon personnel.
00:54:43Retourner au travail,
00:54:45me garer, j'ai peur.
00:54:47J'ai peur.
00:54:49Le préjudice financier est estimé au total
00:54:51à près de 16 000 euros,
00:54:53mais le préjudice moral, lui, est bien plus important.
00:54:55Séverine va bientôt subir une opération chirurgicale
00:54:57pour remettre en place son nez.
00:55:03La gauche et la sécurité, c'est un problème
00:55:05qu'elle n'a toujours pas résolu.
00:55:07C'est un tabou.
00:55:09On en parlait hors antenne tout à l'heure
00:55:11sur le plateau.
00:55:13C'est devenu au fil des temps un tabou
00:55:15sur lequel on a refusé
00:55:17d'échanger, de penser.
00:55:19Autour de ça,
00:55:21le continuum police-justice,
00:55:23mais aussi les sujets
00:55:25de gestion migratoire,
00:55:27le sujet de la laïcité,
00:55:29l'égalité femmes-hommes, la place de la femme dans l'espace public,
00:55:31etc.
00:55:33La gauche, mais on peut étendre cette réflexion
00:55:35à l'ensemble des partis politiques
00:55:37aux responsabilités,
00:55:39il y a eu un moment
00:55:41où c'est devenu
00:55:43le simple fait
00:55:45d'évoquer ce sujet était considéré
00:55:47comme un signe
00:55:49de fascisme qui était
00:55:51en train de vous contaminer.
00:55:53Le sujet de l'armement des policiers municipaux
00:55:55est assez dingue.
00:55:57On parle de Rennes, de Nantes, de Grenoble,
00:55:59de toute une série de villes.
00:56:01Je trouve que c'est gravissime
00:56:03parce qu'on refuse de protéger
00:56:05les policiers municipaux.
00:56:07Si je prends l'exemple de Rennes,
00:56:09ce sont des faits. En trois semaines,
00:56:11il y a quatre personnes qui se sont faits poignarder,
00:56:13qui sont mortes à Rennes.
00:56:15Nantes, vous trouvez exactement
00:56:17la même chose.
00:56:19Il faut bien comprendre.
00:56:21Nathalie Aperet, elle vient du PS,
00:56:23comme Mme Roland.
00:56:25Elle vient du PS,
00:56:27mais comme Mme Roland, elle a exactement
00:56:29le même souci. Au premier tour de la présidentielle,
00:56:31qui arrive en tête ? C'est Jean-Luc Mélenchon.
00:56:3337% à Rennes, 34% à Nantes.
00:56:35Jean-Luc Mélenchon, premier tour de la présidentielle,
00:56:3734% à Nantes.
00:56:39Donc, elle, elle veut garder son poste
00:56:41et elle est prête à toutes les alliances
00:56:43avec cette gauche radicale.
00:56:45Or, et c'est ce que vous écrivez,
00:56:47Julien Dray, il n'y aura pas de redressement
00:56:49de la gauche française si elle ne se sépare
00:56:51pas de ses éléments radicaux,
00:56:53antisémites, autoritaires du discours
00:56:55décolonial au but de guerre éternelle,
00:56:57matinée de fantasmes biologiques
00:56:59autour de la couleur de peau et de sexe,
00:57:01etc. Eh bien, dites ça
00:57:03à la maire de Nantes, dites ça
00:57:05à la maire de Rennes, qui seront
00:57:07d'ailleurs réélus sans doute.
00:57:09Les deux, parce que reprendre ces deux villes
00:57:11sera très compliqué, Julien Dray.
00:57:13D'abord, sur la sécurité, je voudrais nuancer un petit peu.
00:57:15Il y a eu,
00:57:17dans un premier temps, dans les années 80,
00:57:19on avait nié la réalité des problèmes de la sécurité
00:57:21puisqu'on disait que c'était qu'un sentiment d'insécurité.
00:57:23Mais après, il y a eu un tournant.
00:57:25Le tournant, il est lié à la défaite de 93,
00:57:27où on se rend compte que c'est pas qu'un sentiment,
00:57:29c'est une réalité. Et,
00:57:31tout doucement, la pensée socialiste va intégrer
00:57:33le droit à la sécurité pour tous,
00:57:35va inventer la police de proximité,
00:57:37va avoir des ministres de l'Intérieur, excusez-moi, mais Valls, c'était pas
00:57:39un gentil, etc. Maintenant, ce qui est vrai,
00:57:41c'est que depuis la défaite de 2017,
00:57:43il y a une régression sur ces questions-là
00:57:45qui est totale. Et on est revenu
00:57:47au discours d'avant,
00:57:49c'est-à-dire, il ne faut pas parler de ça,
00:57:51c'est un sujet droit, de toute manière, c'est qu'un sentiment
00:57:53qui sera, parce que Mélenchon.
00:57:55Parce que Mélenchon, vous êtes d'accord.
00:57:57Alors, il y a les sanctions de Thomas Porte.
00:57:59Aujourd'hui, le député
00:58:01a été sanctionné ce mercredi par le bureau
00:58:03de l'Assemblée nationale pour des propos menaçants
00:58:05et insultants, tenus dans l'hémicycle
00:58:07lors d'une séance de questions au gouvernement.
00:58:09Cette sanction comporte la privation pendant un mois
00:58:11du quart de la déminité parlementaire.
00:58:13La scène s'est déroulée le 30 octobre dernier.
00:58:15Il disait, ferme ta gueule, toi, on va s'occuper
00:58:17de toi, on va s'expliquer dehors, tu vas voir,
00:58:19c'est bien, franchement.
00:58:21On n'est plus avec François Mitterrand
00:58:23et avec ceux qu'on a connus. Vous avez également
00:58:25la conférence de Rima Hassan qui a été annulée
00:58:27à Strasbourg. On était
00:58:29assez partagés, d'ailleurs. Nous, on est
00:58:31plutôt favorables à la liberté d'expression.
00:58:33Donc, annuler
00:58:35une conférence, moi, ça m'ennuie.
00:58:37Ce n'est pas annuler une conférence, c'est annuler
00:58:39un débat avec quelqu'un qui fait l'objet
00:58:41d'une convocation pour apologie du terrorisme
00:58:43et qui refuse précisément le débat
00:58:45au nom de la liberté d'expression.
00:58:47Je trouve ça absolument légitime.
00:58:49Je trouve qu'à l'instar même de
00:58:51Sciences Po, l'IEP de Paris, il y a
00:58:53une espèce de sursaut, là,
00:58:55en ce moment, contre, justement, les déboires
00:58:57de la France insoumise qui agit
00:58:59de ses keffiers en permanence dans les
00:59:01universités et qui empêche les étudiants
00:59:03autres de pouvoir travailler paisiblement.
00:59:05C'est le début
00:59:07du reflux du wauquisme
00:59:09dont l'élection de Trump
00:59:11a été quand même un des éléments fondamentaux.
00:59:13Vous allez voir, on est arrivés
00:59:15à un point de bascule sur la...
00:59:17parce que jusqu'à là, depuis quelques années,
00:59:19le wauquisme était en ascension
00:59:21fulgurante dans les milieux
00:59:23intellectuels, en général, je pense aussi
00:59:25chez les artistes.
00:59:27Tout ce monde, là, a été de plus en plus
00:59:29wauquiste. Là, l'élection de Trump
00:59:31qui montre que quand un peuple se
00:59:33dresse et que parmi ses motivations
00:59:35il n'y a pas que celle-là, mais parmi ses motivations
00:59:37il y en a marre de ce wauquisme,
00:59:39ça marche. Et les gens sont
00:59:41pas fous. Ils disent, si les Américains
00:59:43sont en train de changer, comme c'est de chez eux
00:59:45que c'est venu au départ, il faut peut-être réfléchir.
00:59:47Oui, c'est pour ça que les municipales,
00:59:49contrairement à ce qu'on disait, d'après moi,
00:59:51un certain nombre de maires devraient intégrer ça,
00:59:53parce que s'ils pensent qu'ils vont gagner en faisant
00:59:55des alliances contre nature, ils se trompent
00:59:57parce qu'il y a effectivement aujourd'hui des gens
00:59:59qui en ont marre et qui vont...
01:00:01Oui, mais ils sont pas dans les villes.
01:00:03Ils sont aussi dans les villes. Parce que l'insécurité,
01:00:05elle touche aussi les villes. Ils en ont assez
01:00:07de toute une série de choses qui ne vont pas,
01:00:09de ces discours, voilà,
01:00:11où plus personne n'y comprend rien.
01:00:13Voilà, donc...
01:00:15À l'époque, dans les années 90...
01:00:17Non, je voulais dire, en ce sens,
01:00:19j'ai beaucoup aimé l'attitude
01:00:21du maire de Bordeaux qui a dit
01:00:23« le réel m'a fait changer ».
01:00:25C'est tout de même trop rare
01:00:27pour ne pas l'être souligné.
01:00:29Bon, Florian Barchelier, vous étiez proche d'Emmanuel Macron,
01:00:31vous étiez un des hommes d'Emmanuel Macron,
01:00:33on peut le dire comme ça.
01:00:35Oui, on peut le dire comme ça, oui.
01:00:37Est-ce que vous avez toujours des contacts ?
01:00:39Oui, comme vous.
01:00:41Ah non, ne me traitez pas des contacts que je n'ai pas.
01:00:43Bon, là, on va voir, par exemple,
01:00:45une vidéo, parce qu'il était à...
01:00:47D'abord, il est au Chili, puis il est à Rio,
01:00:49et puis il y a une image, effectivement, plutôt sympathique
01:00:51d'Emmanuel Macron, qui fait une promenade
01:00:53dans Rio,
01:00:55et il est avec Brigitte Macron.
01:00:57Je vous propose de voir cette image,
01:00:59et puis après, vous allez me dire l'avenir politique,
01:01:01selon vous, d'Emmanuel Macron.
01:01:03Qu'est-ce qui va se passer ?
01:01:05Salut !
01:01:07Salut !
01:01:09Salut !
01:01:11Salut !
01:01:13Bonsoir !
01:01:15Bonsoir !
01:01:17C'est quoi, ça ?
01:01:19C'est un français, ici !
01:01:21C'est Macron, ici !
01:01:23C'est Macron !
01:01:25C'est Macron !
01:01:27C'est Macron !
01:01:29Macron !
01:01:31Bienvenue !
01:01:33Merci beaucoup.
01:01:35Merci beaucoup.
01:01:37C'est un français !
01:01:39C'est un français !
01:01:41C'est un français !
01:01:43C'est un français !
01:01:45C'est un français !
01:01:47C'est un français !
01:01:49C'est un français !
01:01:51C'est un français !
01:01:53Salut !
01:01:55Salut !
01:01:57Salut !
01:01:59Cette vidéo a été mise en ligne
01:02:01par le maire de Rio, et vous avez reconnu
01:02:03la musique en dessous ?
01:02:05La musique de Gilbert Becaud, « Je t'appartiens ».
01:02:07Vous n'avez pas reconnu ? Bon, qu'est-ce qui se passe
01:02:09avec Emmanuel Macron ? Comment voyez-vous
01:02:11les deux prochaines années ? Et la question sera posée
01:02:13à Julien Drey également.
01:02:15Il reste deux ans.
01:02:17La dernière fois que je l'ai eue,
01:02:19je vous livre un scoop, c'était pour parler
01:02:21du décès du frère de Philippe Labrault.
01:02:23Un sujet pas politique,
01:02:25mais un sujet important.
01:02:27Jacques Labrault, et on a reçu Philippe Labrault, qui est architecte.
01:02:29Qui était architecte, notamment d'Avorine.
01:02:31Vous ne pouvez pas lui demander de venir un jour nous voir ?
01:02:33Président, je ne cesse de lui dire.
01:02:35Depuis que...
01:02:37Il va le dire quand il sera plus président.
01:02:39Il a été élu en 2017.
01:02:41Il est allé partout.
01:02:43Il a parlé au monde entier.
01:02:45Peut-être qu'il garde le meilleur pour la fin.
01:02:47Ah, ça c'est gentil.
01:02:49J'en suis d'accord avec vous.
01:02:51Comment voyez-vous les choses politiquement ?
01:02:53C'est compliqué.
01:02:55Je vous trouve parfois dur
01:02:57avec le président de la République,
01:02:59Pascal Praud.
01:03:01C'est sur le bilan.
01:03:03Trop sympa avec l'entourage.
01:03:05Sur le mouvement macroniste,
01:03:07il y a plein de choses à dire.
01:03:09Il y a plein de choses à critiquer.
01:03:11Sur l'organisation.
01:03:13C'est le chef, qu'est-ce que vous voulez que je dise ?
01:03:15Le bilan, il est...
01:03:17Il est quoi du bilan ?
01:03:19Globalement positif ?
01:03:21Vous n'êtes pas sérieux.
01:03:23Moi, je me suis...
01:03:25Si je peux développer ça.
01:03:27Il y a plein de sujets sur lesquels je suis critique.
01:03:29Notamment sur les sujets régaliens.
01:03:31C'est positif sur quoi ?
01:03:33Sur l'emploi.
01:03:35Il y a eu des choses assez importantes.
01:03:37Dans toute l'Europe ?
01:03:39Sur les petits qui sont rentrés plus tôt à l'école.
01:03:41Sur l'apprentissage,
01:03:43il y a eu des choses intéressantes.
01:03:45Sur l'investissement en France,
01:03:47ça ne paraît rien.
01:03:49L'autre fois, je vous ai entendu dire
01:03:51que la gauche aimait bien les pneus,
01:03:53mais pas les voitures.
01:03:55Il y a eu une adéquation au réel.
01:03:57Après, il est parfois
01:03:59le seul à bouger
01:04:01dans son organisation.
01:04:03Il est entouré par beaucoup d'hommes gris.
01:04:05Vous avez des déficits.
01:04:07Il n'y a pas une dépense.
01:04:09Il n'y a pas d'économie.
01:04:11La réforme de l'État
01:04:13et des dépenses
01:04:15n'a pas été faite.
01:04:17C'est plus essentiel.
01:04:19Vous savez ce que j'en pense.
01:04:21Oui, mais c'est essentiel.
01:04:23Mais il reste deux ans.
01:04:25Il reste deux ans pour le président
01:04:27pour renverser la table.
01:04:29Il y a peut-être un moment Trumpien
01:04:31qui peut venir.
01:04:35Est-ce qu'il y a un vrai scandale ?
01:04:37Là où je pourrais vous rejoindre,
01:04:39c'est les 50 milliards
01:04:41de dérapages de Bercy.
01:04:43Vous les appelez machin,
01:04:45c'est dire.
01:04:47C'est dire l'estime que vous avez pour eux.
01:04:49Non, mais pour le coup,
01:04:51peut-être que la promesse politique
01:04:53de 2017 de l'origine,
01:04:55c'est sur ce point-là précisément
01:04:57qu'il reste encore deux ans.
01:04:59Il reste deux ans, c'est fini.
01:05:01Il n'a plus de majorité, il n'a plus rien.
01:05:03Michel Faux.
01:05:05Moi, j'ai rencontré
01:05:07plusieurs fois Emmanuel Macron
01:05:09parce qu'il va beaucoup au théâtre.
01:05:11Il a quand même plus lu de livres
01:05:13que Hollande et Sarkozy.
01:05:15J'ai parlé littérature avec Emmanuel Macron.
01:05:17Que Nicolas Sarkozy, je ne suis pas sûr.
01:05:19Avec Nicolas Sarkozy,
01:05:21j'ai eu des discussions.
01:05:23La fiction, ce n'est pas son truc.
01:05:25Je me souviens que pour quelqu'un
01:05:27d'aussi jeune que Macron,
01:05:29on a parlé de Léon Blouin,
01:05:31on a parlé d'Édouard Bourdet,
01:05:33on a parlé de Beckett, etc.
01:05:35Je voulais le signaler.
01:05:37La fiction, ce n'est pas son truc
01:05:39à François Hollande,
01:05:41mais l'histoire, c'est son truc.
01:05:43Il faut être honnête.
01:05:45Je l'ai vu dans des sujets internationaux
01:05:47où il connaissait dans les moindres détails
01:05:49l'histoire, notamment de la Syrie,
01:05:51des frontières, etc.
01:05:53Moi, si vous voulez, sur Macron,
01:05:55le sentiment que j'ai, c'est qu'il est vidé de l'intérieur.
01:05:57Il s'est épuisé.
01:05:59Je le regarde,
01:06:01je le vois et j'ai le sentiment
01:06:03qu'il est...
01:06:05Ce qui renvoie d'ailleurs au fait que
01:06:07ces mandats renouvelables
01:06:09font tout pour être renouvelés
01:06:11et puis quand ils ont gagné,
01:06:13ils ne savent plus quoi faire.
01:06:15C'était le cas pour Mitterrand,
01:06:17c'est le cas pour Macron.
01:06:19C'est intéressant les images
01:06:21que vous montrez.
01:06:23Il est bien quand il n'est plus président,
01:06:25quand il est en train de faire la fête.
01:06:27Il y a une forme de lassitude qu'il a gagnée.
01:06:29Les entourages, je nuance un peu
01:06:31parce que l'entourage, c'est vous qui l'avez choisi.
01:06:33C'est trop facile à chaque fois de dire
01:06:35l'entourage, c'est lui qui l'a choisi.
01:06:37S'il a laissé M. Collère,
01:06:39c'est qu'il le laisse.
01:06:41C'est lui qui dirige de fait la machine.
01:06:43Après, Bercy, écoutez,
01:06:45franchement,
01:06:47là, il ne faut pas nous prendre pour des oiseaux.
01:06:49La dissolution, c'est comme Jacques Chirac en 97.
01:06:51Il savait laisser filer la dépense,
01:06:53il savait que ça allait arriver,
01:06:55donc il a fait une dissolution
01:06:57pour essayer d'avoir une cohabitation
01:06:59et que la question ne soit pas posée sur le déficit.
01:07:01Ça n'a pas marché comme il voulait.
01:07:03Maintenant, quel est l'avenir de Emmanuel Macron ?
01:07:05Moi, je pense qu'il va être dans une situation
01:07:07très difficile à partir du mois de décembre.
01:07:09Je pense que la censure va être votée
01:07:11et qu'on va rentrer dans une crise politique majeure.
01:07:13La question qui va être posée, c'est M. Macron
01:07:15partait pour permettre qu'il y ait une nouvelle présidentielle
01:07:17et que les cartes soient redistribuées.
01:07:19Ça va être difficile pour lui de tenir à ce moment-là.
01:07:21Et on l'ira tout à l'heure.
01:07:23Un autre gouvernement ?
01:07:25Un peu de social-démocrate ?
01:07:27Il ne l'a pas voulu la première fois, je n'ai pas l'impression.
01:07:29Si vous voulez mon sentiment personnel,
01:07:31c'est ce qu'il appelle M. Cazeneuve,
01:07:33en disant tiens, on revient,
01:07:35je ne suis pas sûr qu'il va dire oui.
01:07:37Et vous pensez qu'il y aura censure ?
01:07:39J'étais d'accord avec l'électorat du Front National,
01:07:41on voit les sondages,
01:07:43ils n'arrivent plus à accepter ça.
01:07:45C'est tout à fait vrai.
01:07:47Michel Foué était avec nous.
01:07:49Tout à l'heure, on ira à la conclusion de
01:07:51« Qui est Mélenchon ? » de Julien Dray.
01:07:53J'ai une surprise aujourd'hui, parce que ça fait 8 ans,
01:07:55figurez-vous, notre émission a 8 ans,
01:07:57l'heure des pros.
01:07:59On avait dans la première,
01:08:01quelqu'un qui aujourd'hui,
01:08:03on a été un marchepied sans doute pour lui,
01:08:05puisqu'il était dans l'entourage du Président de la République.
01:08:07Et on reverra notre ami Bruno Regez-Petit,
01:08:09parce qu'il reste, quoi qu'il arrive,
01:08:11notre ami, parce que l'amitié va bien au-delà des différences.
01:08:13On écoutera tout à l'heure la première qu'on avait faite.
01:08:15Mais Michel Foué,
01:08:17« Lorsque l'enfant paraît »,
01:08:19c'est vraiment l'archétype
01:08:21de la pièce du boulevard,
01:08:23avec ce que j'adore au boulevard,
01:08:25c'est-à-dire le quiproquo,
01:08:27où le spectateur assiste
01:08:29à quelque chose, en situation
01:08:31où les uns et les autres parlent de quelque chose,
01:08:33mais le spectateur en sait plus que ceux qui parlent entre eux.
01:08:35Oui, c'est un théâtre qui est surréaliste,
01:08:37ce n'est pas un théâtre qui est réaliste du tout,
01:08:39c'est un théâtre qui est dément,
01:08:41qui est fou, qui est ironique,
01:08:43mais André Roussin est un grand auteur,
01:08:45c'est pour ça qu'il a été joué dans le monde entier
01:08:47par les plus grands, et puis il a été oublié.
01:08:49Il y a plein d'auteurs comme ça oubliés
01:08:51qui sont des grands auteurs, donc on cherchait
01:08:53une pièce drôle et profonde avec Catherine Foy,
01:08:55et on a choisi cette pièce.
01:08:57Bon, il faut beaucoup d'énergie pour jouer le boulevard.
01:08:59De toute façon, il faut beaucoup d'énergie pour jouer au théâtre.
01:09:01Jouer au théâtre tous les soirs, c'est épuisant,
01:09:03c'est comme un sport.
01:09:05C'est pour ça qu'il y a plein d'acteurs maintenant qui ne jouent plus au théâtre,
01:09:07c'est beaucoup plus confortable de tourner au cinéma,
01:09:09on est mieux payé, c'est pas trop fatiguant.
01:09:11Tandis que le théâtre, c'est vraiment,
01:09:13on vous attend au tournant, c'est pas toujours gratifiant,
01:09:15c'est difficile.
01:09:17Vous me sidérez,
01:09:19je pensais que c'était un plaisir
01:09:21d'entrer sur scène.
01:09:23Un plaisir, c'est une extase, ça n'a rien à voir.
01:09:25On cherche l'extase.
01:09:27Par exemple, quand vous dites
01:09:29que ça demande beaucoup d'énergie, c'est-à-dire que c'est un régime
01:09:31de sportif, après la pièce, vous n'allez tout de suite
01:09:33vous ne vous dînez pas, par exemple, après la pièce ?
01:09:35Ça dépend des soirs.
01:09:37Chacun fait comme il peut.
01:09:39Michel Simon, Bernard Billet, qui étaient des bons vivants, jouaient au théâtre
01:09:41tous les soirs.
01:09:43Il y a un risque à prendre.
01:09:45C'est vraiment comme du trapèze.
01:09:47Le pitch ?
01:09:49Ça se passe après la guerre.
01:09:51C'est un ministre de la famille que j'incarne
01:09:53qui participe à la fermeture
01:09:55des maisons closes, puisqu'ils ont fermé
01:09:57les maisons closes après la guerre,
01:09:59et qui fait voter une loi contre l'avortement,
01:10:01qui augmente
01:10:03l'amende contre l'avortement,
01:10:05et il rentre chez lui, et sa femme, qui est une bourgeoise
01:10:07qui ne fait rien de la journée, comme Mme O'Vary,
01:10:09lui dit qu'elle est enceinte.
01:10:11Et il lui dit, tu vas vite te faire avorter.
01:10:13C'est vraiment sur la langue de bois, sur la contradiction.
01:10:15Et puis en même temps,
01:10:17il y a ses enfants.
01:10:19En 1950, sur l'avortement, c'était très audacieux.
01:10:21C'était Gabi Morley et André Luguet qui avaient créé ça.
01:10:23Plus personne ne le sait.
01:10:25Ah si ! Mais André Luguet a arrêté.
01:10:27Et André Luguet venait de créer
01:10:29les mains sales de Sartre, et après il faisait Roussin.
01:10:31C'est formidable.
01:10:33Et moi je l'avais vu avec Guy Tréjean
01:10:35et Marthe Mercadier
01:10:37dans les années 80.
01:10:39Est-ce qu'on a une bande-annonce à vous montrer ?
01:10:41Peut-être. Marine Lenson,
01:10:43voyons la bande-annonce.
01:10:45Charles.
01:10:47Ben oui, quoi ?
01:10:49Charles, je suis enceinte.
01:10:51Quoi ?
01:10:53Oui.
01:10:55Mais de qui ?
01:10:57Non, de qui ?
01:10:59Évidemment de toi.
01:11:01Je t'ai fait un enfant, moi ?
01:11:03À ton âge ?
01:11:05Non !
01:11:07Je suis enceinte de deux mois et demi.
01:11:09Alors ça c'est beaucoup.
01:11:11C'est vraiment beaucoup
01:11:13pour la même journée.
01:11:15Alors ça c'est une telle
01:11:17mécanique que tout est en place.
01:11:19Je l'ai vu par exemple, cette pièce, il y a un an et demi
01:11:21ou deux ans, je l'ai vue à la Michaudière, sans doute.
01:11:23Là c'est à Marigny, et j'imagine qu'elle n'a pas du tout
01:11:25évolué, c'est-à-dire que le jeu reste le même.
01:11:27Mais à traverser le temps, les gens rient sur le texte.
01:11:29C'est comme un texte classique, en fait.
01:11:31Pourquoi on ne montrait Molière et Rostand
01:11:33et pas Roussin ?
01:11:35Et c'est ça qui est formidable, c'est que la pièce,
01:11:37oui, c'est un
01:11:39grand auteur.
01:11:41Et vous êtes avec une comédienne, Catherine Fraud, qui est exceptionnelle.
01:11:43Oui, parce qu'elle a
01:11:45le style, elle a la rigueur,
01:11:47elle a la folie, parce qu'elle est vraiment folle, comme tous les grands artistes.
01:11:49Mais elle a
01:11:51la technique, la rigueur,
01:11:53la précision.
01:11:55Moi je devrais être fou.
01:11:57Mais ça se traduit comment ?
01:11:59Je n'arrive pas à vivre dans votre société,
01:12:01dans cette société telle qu'elle est.
01:12:03Arrêtez, vous vivez, vous êtes venu
01:12:05à l'heure.
01:12:07Je vous estime beaucoup.
01:12:09Il suffit de lire les
01:12:11entretiens de Michel Faux
01:12:13pour comprendre qu'il est fou dans le
01:12:15bon sens du terme. Vous êtes totalement
01:12:17libre. Moi c'est un régal
01:12:19quand je vous lis. Et la pièce
01:12:21est admirable.
01:12:23C'est en vulgarité.
01:12:25Tout le monde m'avait dit, tu vas monter cette pièce, c'est du vieux théâtre, ça n'intéresse personne.
01:12:27Et on est à 300 représentations.
01:12:29Donc comme quoi, il ne faut pas écouter ce que disent les gens.
01:12:31Pourquoi vous avez dit que vous le payiez d'être libre ?
01:12:33Parce que je suis...
01:12:35Je n'appartiens à aucune chapelle.
01:12:37Donc je suis libre.
01:12:39Mais du coup, parfois, j'ai du problème pour monter
01:12:41les spectacles.
01:12:43Et c'est pour ça que je n'ai jamais eu de...
01:12:45C'est un détail, mais je n'ai jamais eu de Molière.
01:12:47J'ai toujours été nommé, je n'ai jamais rien eu.
01:12:49Parce qu'il y a toute une partie du métier
01:12:51qui considère que je suis trop marginal.
01:12:53Je suis trop...
01:12:55Trop marginal ?
01:12:57J'en suis fier.
01:12:59Vous êtes trop marginal ou vous n'êtes pas dans la...
01:13:01Je ne suis pas dans le goût du jour.
01:13:03Mais le dadaïste, il est contre le goût du jour.
01:13:05Et c'est quoi le goût du jour des artistes ?
01:13:07Le goût du jour, c'est Thomas Joly, vos amis.
01:13:09Voilà, c'est ça le goût du jour.
01:13:11Il faut être de gauche.
01:13:13Thomas Joly, c'est la personne qui a
01:13:15produit
01:13:17la cérémonie d'ouverture
01:13:19des Jeux.
01:13:21C'était quelqu'un de très sympathique.
01:13:23Mais vous n'avez pas aimé cette cérémonie ?
01:13:25Il ne me dit plus bonjour maintenant.
01:13:27Pourquoi il ne vous dit plus bonjour ?
01:13:29Je ne sais pas. Peut-être parce que j'ai soutenu Gérard Depardieu.
01:13:31C'est d'ailleurs une histoire.
01:13:33Mais la cérémonie d'ouverture des JO,
01:13:35elle ne vous a pas plu ?
01:13:37Ça ne vous intéresse pas ?
01:13:39Non, ce n'est pas de l'art.
01:13:41C'est du tourisme, mais ce n'est pas de l'art.
01:13:43Tout le monde a trouvé ça formidable.
01:13:45Moi, je suis contre du coup.
01:13:47Non, il n'y a aucune argumentation.
01:13:49Si, vous ne voulez pas le dire.
01:13:51Vous êtes libre, mais vous avez peur de le dire.
01:13:53Ce qui m'intéresse, ce n'est pas du théâtre.
01:13:55C'est l'art, c'est la littérature.
01:13:57Ce n'est pas de la littérature.
01:13:59C'était une photographie de l'histoire de France, paraît-il.
01:14:01Oui, je ne sais pas.
01:14:03Alors, combien elle a été payée ?
01:14:05On a su combien elle avait été payée ?
01:14:07Lui qui est mélanchoniste, on a su combien
01:14:09elle a été payée ? On ne sait pas.
01:14:11Ah, il est mélanchoniste ?
01:14:13Oui, bien sûr.
01:14:15Alors, on est d'accord.
01:14:17C'est vrai que chez les artistes,
01:14:19ils font semblant
01:14:21d'épouser
01:14:23ces idées-là, où ils sont
01:14:25convaincus, ils le font finalement
01:14:27par opportunisme.
01:14:29Moi, j'aimais bien l'époque où on ne savait pas.
01:14:31On ne savait pas pour qui votait Arletti ou Michel Simon.
01:14:33D'ailleurs, on avait des surprises.
01:14:35L'artiste n'était pas là pour parler de ça.
01:14:37Maintenant, on a des artistes qui sont très privilégiés.
01:14:39Ils gagnent très bien leur vie. Ils gagnent des fortunes,
01:14:41tous ces acteurs. Ils sont très bien payés au cinéma.
01:14:43Et ils viennent faire la leçon sur la facture sociale.
01:14:45C'est ça, moi, qui m'énerve.
01:14:47Tant mieux qu'ils gagnent des sous,
01:14:49mais qu'ils ferment leur gueule, surtout.
01:14:51Moi, déjà, je suis privilégié, et je n'ai pas le salaire de Vincent Lindon.
01:14:53Mais je m'estime privilégié.
01:14:55Mais je ferme ma gueule.
01:14:57Je ne fais pas la morale.
01:14:59L'artiste qui fait la morale, c'est la fin de l'artiste.
01:15:01Mais c'est vrai.
01:15:03La gauche caviar a toujours fait la morale.
01:15:05Oui, mais la gauche caviar,
01:15:07elle était extravagante, elle était cultivée.
01:15:09Maintenant, on n'a même plus ça. C'est ça, le problème.
01:15:11Mais alors, par exemple,
01:15:13si demain, vous deviez...
01:15:15Vous avez cité Vincent Lindon.
01:15:17Si vous deviez jouer avec lui, ça ne vous poserait pas de problème, quand même.
01:15:19C'est-à-dire que...
01:15:21Non, ça, c'est des collègues de bureau.
01:15:23Je ne fais pas de théâtre, Vincent Lindon.
01:15:25Moi, je ne fais très peu de cinéma.
01:15:27Mais, par exemple, vous pensez que vous ne seriez pas
01:15:29distribué sur un film, précisément
01:15:31parce que vous n'appartenez pas au bon camp ?
01:15:33Peut-être, oui, c'est arrivé.
01:15:35Surtout quand j'ai soutenu Gérard Depardieu.
01:15:37Je suis très proche de Julie Depardieu.
01:15:39Et donc là, vraiment, je sentis
01:15:41qu'il y avait quelque chose. Mais c'est très éphémère, tout ça.
01:15:43Quand vous dites que vous avez soutenu
01:15:45Gérard Depardieu, c'est-à-dire que
01:15:47vous l'avez accompagné comme ami, ou vous pensez
01:15:49qu'il est innocent dans ce dont on l'accuse ?
01:15:51Ça, on ne sait pas s'il est innocent ou pas.
01:15:53Pour l'instant, on ne sait pas.
01:15:55Non, c'est parce que quand j'ai entendu
01:15:57que le mouvement disait que l'artiste
01:15:59doit donner l'exemple,
01:16:01et j'ai dit non, il doit être irréprochable,
01:16:03mais c'est le contraire de l'artiste, pour moi.
01:16:05C'est comme si vous demandiez à Apollinaire
01:16:07ou à Picasso d'être raisonnable.
01:16:09L'artiste n'est pas raisonnable, par définition.
01:16:11Il n'est pas au-dessus des lois, mais il n'est pas raisonnable.
01:16:13Ce n'est pas un drame si un artiste
01:16:15est irréprochable en même temps ?
01:16:17On peut garder son talent ?
01:16:19Je n'en connais pas. Des grands artistes, je n'en connais pas.
01:16:21Michel Bouquet ?
01:16:23Il était totalement
01:16:25misanthrope. Il méprisait
01:16:27l'humanité entière.
01:16:29Ça, on a le droit. Il n'y a pas de problème.
01:16:31C'est même de la lucidité.
01:16:33Misanthrope, ce n'est pas forcément
01:16:35mépriser l'humanité entière.
01:16:37Ah si, misanthrope, c'est détester l'humanité.
01:16:39De ne pas supporter l'humanité.
01:16:41Oui, mais ce n'est pas la même chose.
01:16:43Peut-être que misanthrope, c'est se mettre en recul
01:16:45parce que la compagnie des hommes ne vous est pas agréable,
01:16:47mais vous ne leur voulez peut-être pas de mal
01:16:49et vous ne les méprisez pas.
01:16:51Moi, je pense que le misanthrope
01:16:53méprise l'humanité.
01:16:55Et Michel méprisait l'humanité.
01:16:57Il n'y croit pas.
01:16:59C'est un peu différent.
01:17:01Et vous, vous êtes misanthrope ?
01:17:03Ah oui, totalement, bien sûr.
01:17:05C'est gentil pour ceux qui viennent vous voir le soir.
01:17:07Ils vous payent.
01:17:09Vous n'êtes pas sympa.
01:17:11C'est eux qui font la paye à la fin du mois.
01:17:13C'est le public qui m'a sauvé.
01:17:15Comme j'ai fait des succès publics,
01:17:17on me demande de monter des opéras ou des pièces.
01:17:19Pourquoi vous dites que vous êtes misanthrope ?
01:17:21Parce que les gens me terrifient.
01:17:23Le monde me terrifie.
01:17:25Je n'ai pas de solution.
01:17:27Contrairement à Isabelle Carré
01:17:29qui donne des grandes leçons à Emmanuel Macron,
01:17:31je n'ai pas de solution.
01:17:33Ce n'est pas mon métier.
01:17:35Je suis là pour faire le bouffon,
01:17:37pour faire le pitre.
01:17:39Le monde aussi, nous, il nous terrifie.
01:17:41Bien sûr.
01:17:43Et vous, vous faites croire que vous êtes raisonnable.
01:17:45Ah non, je ne vais pas croire ça du tout.
01:17:47On nous apprend dans la société à faire attention.
01:17:49Je ne vais pas croire que je suis raisonnable.
01:17:51Si on a besoin de ça, il ne faut pas s'entretuer.
01:17:53Cette émission existe.
01:17:55D'abord, je remercie Marine Lençon.
01:17:57Je remercie Serge Néjar.
01:17:59Vous le savez, c'était le premier.
01:18:01Alors, il y avait RTL qui m'avait donné
01:18:03à l'époque une petite minute.
01:18:05Mais c'est vrai que je demandais souvent
01:18:07de faire autre chose que du sport, du football.
01:18:09Et celui qui m'a donné cette chance,
01:18:11c'est Serge Néjar.
01:18:13Je lui en suis reconnaissant
01:18:15et d'une très grande fidélité.
01:18:17Donc, je voulais vous montrer la première.
01:18:19Chaque année, je vous montre la même séquence.
01:18:21Parce que ça nous permet de voir Bruno Roger Petit.
01:18:25C'est l'instant Bruno Roger Petit.
01:18:27C'est la première de l'année.
01:18:29C'est au lendemain de l'élection
01:18:31à la primaire de la droite.
01:18:33C'est une minute trente.
01:18:35Vous me direz si on a changé ou pas.
01:18:57On refuse le chaos.
01:18:59Hier soir, la primaire de droite a tourné
01:19:01un nouveau numéro de Surprise Surprise.
01:19:03Pourquoi Fillon est-il premier ?
01:19:05A-t-il déjà gagné ?
01:19:07Comment expliquer la déroute de Nicolas Sarkozy
01:19:09rejetée par les siens ?
01:19:11Chacun se pose les mêmes questions ce matin
01:19:13avec en prime cette interrogation
01:19:15qui sera sans doute un vœu pieux.
01:19:17Faut-il brûler les instituts de sondage
01:19:19et envoyer les grands manitous
01:19:21de l'opinion cueillir des champignons
01:19:23ou faire de la bicyclette ?
01:19:25Voici le Hollande bashing ce matin
01:19:27et cette pétition d'une soixantaine
01:19:29de personnalités qui dénoncent
01:19:31l'acharnement dont serait victime
01:19:33François Hollande quand la gauche
01:19:35bobo, culturelle et parisienne
01:19:37vole au secours du président
01:19:39de la République. N'est-ce pas
01:19:41contre-productif ?
01:19:43Pour parler, pendant une heure, avec nous,
01:19:45bonjour Caroline Dehaes.
01:19:47Vous êtes militante associative et vous êtes plutôt à gauche.
01:19:49On peut le dire comme ça.
01:19:51Vous n'avez pas voté hier pour la primaire et du centre.
01:19:53C'est peut-être plus dur d'ailleurs de dire qu'on n'a pas voté
01:19:55que de dire si on a voté ou pas.
01:19:57Il y a quand même des millions de personnes qui n'ont pas voté.
01:19:59Bruno Rogerpetit, essayiste,
01:20:01éditorialiste, journaliste.
01:20:03A challenge.
01:20:05Yvan Rioufol, du Figaro,
01:20:07journaliste, éditorialiste
01:20:09également et puis Jacques Seguéla.
01:20:11Merci d'être là pour cette première. Vous serez un peu notre parrain aujourd'hui.
01:20:13Vous étiez un proche de Nicolas Sarkozy.
01:20:15Je ne vous demande pas si vous avez voté ou pas.
01:20:17J'ai le cœur qui saigne.
01:20:19Je ne vous demande pas si vous avez voté hier ou pas.
01:20:21Je n'ai pris qu'un bulletin.
01:20:23Votre premier thème, ça va être
01:20:25pourquoi Fillon est-il premier ?
01:20:27Je vais vous poser la question.
01:20:29Je vous ai écouté pendant toute la campagne
01:20:31et vous avez expliqué,
01:20:33comme beaucoup d'éditorialistes d'ailleurs,
01:20:35que Nicolas Sarkozy serait premier
01:20:37parce qu'il faisait plutôt une campagne à droite.
01:20:39Je vous pose la question, pourquoi Fillon est premier ?
01:20:41Je n'ai pas dit tout à fait ça.
01:20:45On attend bien sûr Bruno Rogerpetit
01:20:47sur notre plateau.
01:20:49D'ailleurs, ce serait intéressant
01:20:51si ceux qui entourent Emmanuel Macron
01:20:53étaient des ambassadeurs,
01:20:55me semble-t-il, pour venir sur les plateaux
01:20:57pour venir expliquer,
01:20:59faire un peu de pédagogie
01:21:01sur ce que fait le président Macron.
01:21:03Il nous reste deux minutes.
01:21:05Ce serait bien que les ministres et les élus le fassent aussi.
01:21:07Que les ministres et les élus le fassent aussi d'ailleurs.
01:21:09Oui, bien sûr.
01:21:11Qui est Mélenchon ? Ce matin, on en a beaucoup parlé.
01:21:13C'est Cheplon. La conclusion,
01:21:15deux projets s'affrontent.
01:21:17L'un, celui des forces obscures
01:21:19de l'axe Moscou-Pékin-Téhéran
01:21:21pour réorganiser le monde autour de leurs valeurs.
01:21:23L'autre, celui de la vieille Europe
01:21:25et toutes les forces de la planète
01:21:27qui se battent pour l'universalisme,
01:21:29les droits de l'homme et la diversité.
01:21:31Ce n'est pas gagné.
01:21:33Non, mais je regarde le peuple iranien
01:21:35et je me dis que les femmes iraniennes
01:21:37sont en train de donner l'exemple au monde.
01:21:39Et ça mérite le respect.
01:21:41Merci.
01:21:43Vraiment, merci d'être venu ce matin.
01:21:45Vous êtes rarement dans notre émission.
01:21:47Vous êtes plutôt le soir chez Laurence.
01:21:49Michel Faux, c'était un plaisir.
01:21:51Vous devriez venir plus souvent.
01:21:53Avec plaisir.
01:21:55On va dire du mal des gens.
01:21:57Moi, j'adore ça.
01:21:59Pas l'humaine.
01:22:01Vous en avez dit deux.
01:22:03Isabelle Carré, Vincent Lalonde.
01:22:05C'est dégueulasse. Il y en a plein.
01:22:07C'est jamais 203. J'aimerais un troisième nom.
01:22:09Il y en a plein.
01:22:11En plus, ça ne sert à rien.
01:22:13Les journalistes qui parlent de politique, ça ne sert à rien.
01:22:15Vraiment. On l'a vu dans les élections.
01:22:17Tout ça, ça ne sert à rien.
01:22:19Ça ne sert à rien, mais ça crée une petite musique.
01:22:21Laurent Herziev ou Michel Bouquet
01:22:23ou Maria Casares ne faisaient pas ça.
01:22:25Ils faisaient de l'art.
01:22:29Vous rajouteriez
01:22:31Pierre Arditi
01:22:33à votre duo ?
01:22:35Oui, Pierre Arditi.
01:22:37Il a pris beaucoup de positions.
01:22:39Après, il est devenu macroniste.
01:22:41C'est un peu flou.
01:22:43C'est très récent, ce phénomène.
01:22:45Je n'ai pas l'impression
01:22:47que ce soit récent. Mon temps, à l'époque,
01:22:49signoraire.
01:22:51Les artistes, quand même.
01:22:53Gérard Philippe, excusez-moi.
01:22:55Gérard Philippe, il est parti.
01:22:57Il était rouge, comme disait Michel Morgan.
01:22:59Gérard Philippe était rouge.
01:23:01La mort a frappé haut,
01:23:03avait dit Jean Villard.
01:23:05La mort a frappé haut.
01:23:07Stéphane Levar était
01:23:09à la réalisation.
01:23:11Jean-François Couvlard était avec nous.
01:23:13On va terminer peut-être avec une petite chanson
01:23:15de neige. Marine Lanson, Jean Delacoste,
01:23:17Gautier Ramon.
01:23:19Tombe la neige, parce qu'on est des fans de la neige.
01:23:21Ça nous rappelle l'enfance et il neige un peu partout.
01:23:23Et il neige à Paris, me dit-on.
01:23:25À l'instant, il neige à Paris.
01:23:27Et à Rennes.
01:23:29Et il a neigé à Port-au-Prince.
01:23:31Et il fait du soleil à Paris.
01:23:33Merci.
01:23:35Jean-Marc Morandini.
01:23:37Merci Gérard. Bonne journée.