L'Heure des Pros (Émission du 13/02/2024)

  • il y a 7 mois
Pascal Praud et ses invités débattent des grands thèmes de l'actualité dans #HDPros

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00:00:00 Bonjour à tous et bienvenue à l'heure des pros sur Europe 1 de 9h à 9h30 mais aussi sur C News bien sûr jusqu'à 10h30.
00:00:08 Dans une société de plus en plus égalitaire, la moindre inégalité sera vécue comme un scandale.
00:00:13 L'intuition géniale d'Alexis de Tocqueville est vérifiée chaque jour.
00:00:18 L'argent cristallise, la rancœur, la jalousie, le ressentiment, mais non pas des plus pauvres,
00:00:24 mais d'une autre catégorie de français intellectuels, universitaires, magistrats, journalistes à libération.
00:00:30 L'argent qu'ils n'ont pas les rend fous, méchants, haineux.
00:00:34 Ils ne comprennent pas que leur grand talent ne se voit pas sur leur compte en banque.
00:00:38 Alors ils ne parlent que de cela.
00:00:40 L'argent qui corrompt, comme disait François Mitterrand.
00:00:43 Mon ennemi c'est la finance, dit un autre président socialiste.
00:00:47 Hier le journal l'Humanité qui rêve du grand soir a ciblé le nouveau gouvernement
00:00:52 et révélé que 50% des ministres sont millionnaires.
00:00:56 Et alors ? So what ? Comme m'a dit ce matin Marine Lanson en arrivant dans le bureau.
00:01:01 Pour les contempteurs de la fortune, il ne suffit pas d'être riche.
00:01:06 Encore faut-il que les autres ne le soient pas.
00:01:09 La jalousie est un moteur puissant.
00:01:11 Il ne faut jamais sous-estimer les facteurs psychologiques dans les combats politiques.
00:01:16 La France est le pays le plus égalitaire du monde.
00:01:19 Elle redistribue comme aucune autre nation, peu importe pour ses enragés
00:01:24 qui préfèrent Cuba à Paris, Chavez à Macron,
00:01:27 et la pauvreté pour tous que l'ISF pour quelques-uns.
00:01:31 Il est 9h, chanelouste.
00:01:45 Bonjour Pascal, bonjour à tous.
00:01:46 La FNSEA et les jeunes agriculteurs seront reçus cet après-midi par Gabriel Attal.
00:01:51 Une rencontre décisive à 10 jours du Salon de l'agriculture.
00:01:55 En revanche, la coordination rurale n'a pas été conviée par le Premier ministre
00:01:59 aux grands dames de leur présidente Véronique Lefloque
00:02:02 qui était invitée de CNew ce matin.
00:02:04 J'ai du mal à trouver la bonne réponse.
00:02:08 Soit ils ne nous aiment pas.
00:02:09 Aujourd'hui c'est continuer dans ce schéma
00:02:13 ou alors c'est parce que nous avons les bonnes solutions
00:02:16 et qu'il faut tarder à les mettre en place.
00:02:18 Je rappelle quand même que les solutions de la coordination rurale
00:02:21 ne sont que des solutions de bon sens.
00:02:23 Ce chiffre, 73% des Français sont pour la suppression du droit du sol à Mayotte.
00:02:28 C'est ce que révèle notre dernier sondage CSA pour CNews Europe 1 et le JDD.
00:02:33 Et plus largement, 65% des sondés se disent favorables à cette mesure
00:02:37 sur l'ensemble du territoire.
00:02:39 Et puis la contre-attaque des Républicains.
00:02:41 Ils lancent une procédure de référendum d'initiative partagée
00:02:45 pour revenir sur la loi immigration.
00:02:47 Ils veulent rendre la parole aux Français
00:02:49 à propos des mesures censurées par le Conseil constitutionnel le mois dernier
00:02:53 comme le fait par exemple de durcir l'accès aux prestations sociales des étrangers.
00:02:57 Une trêve d'au moins six semaines à Gaza est actuellement en discussion.
00:03:02 C'est ce qu'a déclaré hier soir Joe Biden
00:03:04 pendant une allocution en présence du roi de Jordanie.
00:03:07 Cet accord devrait s'accompagner d'une libération des otages israéliens.
00:03:11 Les Etats-Unis travaillent à un accord sur les otages entre Israël et le Hamas
00:03:16 qui apporterait une période immédiate et durable de calme et de bien à Gaza
00:03:20 pendant au moins six semaines.
00:03:21 Ce qui nous permettrait ensuite de prendre le temps de construire quelque chose de plus durable.
00:03:26 Voilà pour l'essentiel de l'information, c'est à vous Pascal.
00:03:28 Chana, vous n'avez pas parlé de Mardi Gras ?
00:03:30 Non !
00:03:31 Mardi Gras !
00:03:32 Excusez-moi.
00:03:33 Chana, c'est Mardi Gras. Nous sommes la veille de mercredi décembre et l'entrée dans le carême.
00:03:39 Et la veille de la Saint-Valentin.
00:03:41 Nous n'avons pas les mêmes valeurs.
00:03:43 Vous voyez, nous n'avons pas les mêmes valeurs.
00:03:45 C'est ça le...
00:03:46 Voilà le carême. Vous allez rentrer en carême Chana ?
00:03:49 Vous ne savez pas.
00:03:51 Le carême c'est combien de jours ?
00:03:53 40 jours.
00:03:54 40 plus les dimanches quand même.
00:03:56 C'est-à-dire ?
00:03:57 Les dimanches ne sont pas...
00:03:59 Dans le carême ? Jusqu'à Pâques.
00:04:01 Demain.
00:04:03 Le carnaval tous les jours.
00:04:04 Ah c'est le carnaval, je ne sais pas, mais bon.
00:04:06 Mais pensez à quel terrain.
00:04:07 Bon, je salue Charlotte Dornelas, bien sûr.
00:04:10 Vincent Hervouet, Joseph Macescaron et Florian Tardif.
00:04:12 L'argent ! L'argent !
00:04:14 L'argent !
00:04:16 L'argent c'est le nerf de la guerre. L'argent qui corrompt.
00:04:19 L'argent qui salit, ce n'est pas faux.
00:04:21 L'argent qui salit, c'est formidable.
00:04:22 C'est tout ce vent.
00:04:23 Non mais c'est intéressant parce que...
00:04:26 En fait, quand j'arrive le matin, on ne sait pas toujours ce qu'on va faire.
00:04:31 Même quand je rentre en plateau, je ne sais pas ce que je vais dire.
00:04:33 Mais bon.
00:04:34 Et c'est Marine Lanson qui me dit "So what ?"
00:04:37 Et je trouve que c'est...
00:04:39 Dans ce "So what ?" il y a tout.
00:04:40 Quel est le problème ?
00:04:42 Quel est le problème que des ministres...
00:04:46 Alors millionnaire, un million d'euros, c'est ça.
00:04:49 Bon, ils ont un patrimoine, parfois ils ont 50, 60 ans.
00:04:51 Ils ont traversé la vie, ils ont peut-être acheté un appartement.
00:04:54 Ils ont hérité pour la plupart aussi, pour certains d'entre eux.
00:04:56 Non mais ce n'est pas tout à fait la même chose.
00:04:58 Ah, non mais...
00:04:59 Est-ce que vous trouvez que...
00:05:01 Si je le mette...
00:05:02 Parce que l'argument, c'est d'irrisson déconnecté parce qu'ils sont riches par rapport aux...
00:05:05 Non, pas ça.
00:05:06 Mais si j'ai l'humanité, vous savez, vous avez Dupond-Moretti, 4 millions d'euros.
00:05:08 Il a plaidé, il a écrit, il a toute une vie derrière lui.
00:05:11 Il a été une star dans son boulot.
00:05:13 On peut l'imaginer.
00:05:14 Vous disiez, M. Attal, 1,5 million d'euros, assurance-vie.
00:05:18 Vous dites "Mais formidable, à son âge, remarquable."
00:05:20 Je peux vous faire une remarque sur Éric Dupond-Moretti ?
00:05:23 Oui.
00:05:24 Éric Dupond-Moretti, c'est sans doute un des plus grands avocats français.
00:05:26 C'est ce que je vous dis.
00:05:27 Il aurait 100 millions d'euros aux États-Unis.
00:05:29 Oui.
00:05:30 Non mais...
00:05:31 Non mais, c'est ce que je vous dis.
00:05:32 Vous ne pouvez pas tout mettre.
00:05:33 Ils sont tous riches, donc tous...
00:05:35 Il y a des...
00:05:36 Quand j'ai vu 5 millions d'euros, ça va vous choquer, ce que je veux dire.
00:05:40 Je pensais que c'était plus.
00:05:42 Je pensais que c'était plus parce qu'effectivement, un avocat qui travaille pendant 30 ou 40 ans
00:05:47 et qui est un des avocats les plus en vue de sa profession,
00:05:52 je pense qu'aux États-Unis, il gagnerait 100 millions.
00:05:54 Et quand je dis 100, ce serait peut-être 200.
00:05:55 Mais on n'est pas aux États-Unis.
00:05:56 Oui, ça ne m'a pas échappé.
00:05:57 Il y a égalité sur les frontons des mairies.
00:05:59 Ça ne m'a pas échappé.
00:06:00 Comment ?
00:06:01 Il y a égalité sur les frontons des mairies.
00:06:02 Vous avez parfaitement raison.
00:06:03 C'est une passion française.
00:06:05 Et quand vous avez un pays qui s'enfonce dans le sentiment, en tout cas, très puissant,
00:06:12 d'une régression sociale, d'un appauvrissement général,
00:06:16 la fortune des gens qui nous gouvernent peut paraître insolente.
00:06:20 Ce n'est pas vrai.
00:06:21 Ce n'est pas vrai.
00:06:22 Alors moi, je vais vous dire, il y a les ministres actuellement dont on évalue le patrimoine
00:06:26 et dont l'humanité fait son papier.
00:06:31 Ok.
00:06:32 Vous avez un ancien ministre qui s'appelle Cédric O,
00:06:36 qui a été secrétaire d'État au Numérique pendant trois ans.
00:06:39 Cédric O, au mois de mai dernier, a fondé une entreprise avec des amis,
00:06:44 qui s'appelle Mistral, qui va faire de l'intelligence artificielle européenne.
00:06:50 C'est un très grand défi.
00:06:51 Ok.
00:06:52 Formidable.
00:06:53 C'est un enjeu.
00:06:54 Tout l'État est derrière lui.
00:06:55 Mistral.
00:06:56 Ok.
00:06:57 176 euros, c'est son investissement dans Mistral.
00:07:00 Vous savez quelle est sa fortune aujourd'hui ?
00:07:02 23 millions d'euros.
00:07:04 176 euros en mai, 23 millions en décembre.
00:07:08 C'est mirobolant.
00:07:10 Là-dessus, vous pouvez quand même vous poser quelques questions.
00:07:13 On pourrait envisager de regarder ça de près.
00:07:15 Non, mais c'est pas le sujet.
00:07:16 C'est un cas personnel, c'est pas le...
00:07:18 Non, c'est pas un cas personnel.
00:07:20 L'État est là.
00:07:21 Il y a...
00:07:22 Il faut vérifier en plus ce que vous dites, ça m'étonnerait ce que vous dites.
00:07:24 Et puis c'est la valeur de l'entreprise.
00:07:26 176 euros, 73 millions d'euros.
00:07:28 La valeur de l'entreprise...
00:07:29 Non, mais c'est exactement la même chose que quand on dit...
00:07:31 Non, non.
00:07:32 Moi, je veux bien mettre 176 euros pour avoir 23 millions d'euros trois mois plus tard.
00:07:36 Arrêtez.
00:07:37 La valeur minstrale qui a été fondée au mois de mai dernier vaut 2 milliards d'euros aujourd'hui.
00:07:43 Et n'a rien produit.
00:07:45 Le sujet pour le...
00:07:47 Ah, mais ça arrive.
00:07:48 Et si il y a beaucoup d'argent et que ça choque.
00:07:50 Pour rappeler, vous vous rappelez au fronton des mairies, il y a marqué "liberté, égalité, fraternité".
00:07:55 Le problème sur la question de l'égalité, c'est que lorsque le mot "égalité" a été inscrit...
00:07:58 Josèphe Macéscaron.
00:07:59 Lorsque le mot "égalité" a été inscrit, c'était par opposition au privilège et pas à l'argent.
00:08:05 Et en France, bizarrement, par rapport aux États-Unis, on ne s'est pas attaqué aux privilèges.
00:08:10 En fait, les privilèges sont passés de main en main et on en retrouve d'ailleurs aujourd'hui des privilèges.
00:08:15 Or, à l'avance, c'est l'argent qui a pris.
00:08:17 Or, initialement, c'était pas ça.
00:08:19 L'égalité, c'était contre les privilèges et pas contre l'argent.
00:08:22 Donc, j'ai dit ça pour à chaque fois les personnes qui mettent en avant cette devise républicaine.
00:08:26 La société est moins inégalitaire qu'il y a un siècle.
00:08:29 On est tous d'accord.
00:08:31 Ça, on oublie de le dire.
00:08:32 Donc, il y a plus de redistribution, il y a plus de...
00:08:36 Mais il y a des gens sur qui la redistribution pèse lourd aussi.
00:08:39 Il y a des filets de protection qui n'existaient pas il y a un siècle.
00:08:41 Donc, on essaye de s'intéresser à l'argent.
00:08:43 Il y a peut-être plus de privilèges.
00:08:45 Elle est moins inégalitaire, mais il y a plus de privilèges.
00:08:47 Qu'est-ce qui a changé ?
00:08:48 Il y a deux choses.
00:08:50 Il y a le fait qu'on le sache.
00:08:51 Voilà, c'est ça qui a tout changé.
00:08:53 Mais pas seulement.
00:08:54 Le déclassement, c'est aussi le fait de la consommation, tout simplement.
00:08:58 Alors, on peut prendre tous les chiffres et dire que ce n'est pas vrai qu'il y ait un appauvrissement.
00:09:01 Quand vous avez des dépenses initiales incompressibles qui sont voulues par une société de consommation excessive...
00:09:08 Charlotte Dornelas !
00:09:09 Eh bien, vous avez des gens qui, de fait, s'appauvrissent.
00:09:11 C'est le budget d'y contraint qui est beaucoup plus lourd aujourd'hui.
00:09:14 C'est-à-dire que ton enfant, tu ne peux pas lui refuser un portable.
00:09:17 C'est impossible.
00:09:18 On croit qu'on ne peut pas lui refuser.
00:09:19 Ah, tu ne peux pas.
00:09:20 S'il a 14 ans et qu'il demande un portable, c'est impossible.
00:09:24 Il y a des gens qui le font, mais...
00:09:26 Non, mais c'est difficile.
00:09:28 Même pour un adulte, tout simplement.
00:09:30 Donc, ça, c'est ce qu'on appelle le budget contraint.
00:09:32 Et puis le logement, pardonnez-moi.
00:09:33 Mais le fait que tous sachent...
00:09:36 C'est-à-dire qu'aujourd'hui, il est plus difficile psychologiquement d'être pauvre qu'il y a un siècle.
00:09:42 Parce que tu sais comment les riches vivent.
00:09:45 Et tu te dis pourquoi moi, je mange dans un restaurant...
00:09:49 Mais autrefois, aussi, les gens savaient comment les riches...
00:09:51 Ah non !
00:09:52 Ah si, pardonnez-moi.
00:09:53 Ah non, ah non.
00:09:54 Je ne savais pas.
00:09:55 Je pense que c'est très important dans la perception.
00:09:58 On se dit "mais qu'est-ce que j'ai fait au bon Dieu pour ne jamais aller dans les restaurants chers,
00:10:03 dans les hôtels chers, de rouler avec des voitures ?
00:10:05 Qu'est-ce que j'ai fait ?"
00:10:06 Ça pèse, me semble-t-il.
00:10:08 Ce que vous avez dit dans votre édito est assez juste.
00:10:10 Moi, j'ai vu, je suis désolée, on a eu deux mouvements quand même assez récemment
00:10:13 de gens qui sont déclassés de fait.
00:10:16 On a eu les Gilets jaunes, puis les agriculteurs.
00:10:19 Je ne les ai entendus que parler de la valeur de leur travail.
00:10:22 Pas du tout du salaire de tel ou tel.
00:10:24 Pas du tout.
00:10:25 Donc ce que vous disiez est assez juste.
00:10:26 Ah c'est tout à fait vrai.
00:10:27 C'est une autre catégorie de français.
00:10:28 C'est les intellectuels, j'ai dit les universitaires, les magistrats, les journalistes de Libération.
00:10:32 Ça les rend fous !
00:10:33 Ça les rend fous, les artistes sans talent.
00:10:35 Ça les rend fous.
00:10:36 Tous ces gens-là, ça les rend fous.
00:10:37 Mais le problème n'est pas...
00:10:38 Mais vous avez raison.
00:10:39 Tous ont dit "c'est pas là".
00:10:40 Bien sûr.
00:10:41 Le problème, c'est la smicardisation du pays.
00:10:44 C'est-à-dire que jamais depuis plusieurs années, on a eu autant de personnes qui gagnent le smic
00:10:50 ou l'équivalent du smic est un petit peu plus...
00:10:52 Est-ce que ça pose un problème ?
00:10:53 Logiquement.
00:10:54 C'est ça qui m'intéresse.
00:10:55 Est-ce que le fait que des ministres...
00:10:57 En fait, c'est sans doute parce qu'ils ont bien réussi, donc ça prouve aussi une forme de compétence.
00:11:02 Mais ils ont pas bien réussi.
00:11:03 Ils ont bien réussi.
00:11:04 Mais pas au gouvernement.
00:11:05 C'est bien qu'on mette des gens...
00:11:06 Peut-être qu'il y a ça qui énerve aussi, pas au gouvernement.
00:11:07 L'impuissance politique joue énormément, à mon avis, dans ce ressort-là aussi.
00:11:11 Le fait qu'ils aient de l'argent, ça n'a jamais gêné personne initialement.
00:11:15 D'ailleurs, c'est pas une demande populaire.
00:11:16 Ça revient souvent dans certains médias.
00:11:18 C'est pas une colère populaire sur cette question.
00:11:21 Quand vous avez des gens qui, en effet, ont sans doute des compétences, puisqu'ils ont beaucoup d'argent,
00:11:24 et ça dépend lesquels en plus, puisqu'ils n'ont pas tous gagné par le biais de leurs compétences,
00:11:28 ce que je leur reproche pas, mais c'est un fait, ils n'ont pas tous le même...
00:11:31 Vu que M. Lescure a gagné beaucoup d'argent, par exemple.
00:11:33 Mais simplement au gouvernement.
00:11:34 Tant mieux.
00:11:35 C'est-à-dire que, par exemple, M. Lescure, il en gagne 5 ou 6 fois moins depuis qu'il est rentré au gouvernement.
00:11:40 Et c'est ça qui devrait être dit.
00:11:42 Vous avez parfaitement raison.
00:11:43 Donc, ça veut aussi dire que ces gens, par définition, ils sont pas obsédés par l'argent, puisqu'ils gouvernent.
00:11:49 Non mais ça...
00:11:50 Enfin, c'est un ressort, une rancœur.
00:11:52 Non mais...
00:11:53 Vous êtes...
00:11:54 Alors, c'est marrant parce que vous êtes proche de l'humanité, finalement.
00:11:57 Moi, je sais pas.
00:11:58 Moi, je vois la détresse de tas de gens qui vivent en grande banlieue parce qu'ils peuvent pas se loger à Paris.
00:12:03 De gens qui sont fonctionnaires et qui arrivent pas à joindre les deux bouts.
00:12:06 De gens qui sont extrêmement angoissés par l'éducation de leurs gosses.
00:12:09 Je vois autour de moi des gens qui sont une panade.
00:12:13 Et cet argent leur paraîtra, sans aucun doute...
00:12:16 Comment dire ? C'est pas insolent, c'est pas de la jalousie, c'est pas...
00:12:20 C'est juste l'impression de ne pas vivre dans le même monde.
00:12:23 De ne pas être habité la même planète, le même pays, d'avoir les mêmes angoisses, c'est tout.
00:12:28 D'être à un grand décalage entre la classe qui gouverne...
00:12:32 On va pas parler d'oligarchie.
00:12:34 Mais entre cette élite jeune et fortunée...
00:12:37 Et parisienne.
00:12:38 Et un pays qui vieillit et qui est très inquiète ces lendemains.
00:12:43 Je suis pas sûr de ça.
00:12:44 Moi je pense que ce qui heurte d'abord ces personnes c'est...
00:12:48 Joseph Macécia.
00:12:50 C'est la personne qui va passer devant eux pour un logement.
00:12:53 C'est leurs enfants à l'école, etc.
00:12:56 Mais pas toujours pour des raisons, encore une fois, financières.
00:12:58 Pour des raisons de privilèges.
00:13:00 L'agriculture.
00:13:02 Non mais c'était un sujet sur lequel je voulais votre avis.
00:13:05 L'agriculture puisque finalement...
00:13:09 Ça retarde.
00:13:10 Ça retarde gentiment.
00:13:12 Je sais pas si le gouvernement sent que c'est inflammable.
00:13:17 Si, si.
00:13:18 Je peux vous le dire, pour avoir discuté avec certains membres de l'exécutif ce week-end.
00:13:23 Ils ont bien pris la mesure de ce qui était en train de se passer.
00:13:26 Parce que là, en plus ils ont pas de chance dans le calendrier, il y a le salon de l'agriculture qui arrive.
00:13:30 Mais c'est vrai que ça va pas vite.
00:13:33 L'agriculteur accentue la pression.
00:13:35 On a eu Arnaud Rousseau, premier avertissement.
00:13:38 Véronique Lefloque qui s'y est pris également.
00:13:40 Ils ont raison parce que rien n'a été fait.
00:13:42 Rien n'a été fait depuis les annonces ?
00:13:45 Le problème c'est que vous connaissez un petit peu l'administration française.
00:13:49 La décision entre ce qui est décidé au sommet de l'État, le temps que ça met pour que ça redescende jusque sur le terrain.
00:13:57 Il y a une chose qui a été faite et que l'administration de l'agriculture a découverte vendredi en même temps que nous.
00:14:03 C'est la nomination de Mme Agnès Pannier-Runacher comme ministre déléguée à l'agriculture.
00:14:08 Ça ils l'ont découvert.
00:14:09 Vous savez pourquoi ?
00:14:11 Elle connaît rien à l'agriculture.
00:14:15 Elle a arrêté, c'est pas le problème.
00:14:18 C'est une rage de l'écologie Mme Pannier-Runacher.
00:14:22 Elle voulait qu'on détaine la lumière.
00:14:24 C'est tout l'inverse.
00:14:26 C'est la seule décision.
00:14:28 La seule décision prise c'est ça.
00:14:30 Elle ne sait même pas.
00:14:32 Je ne savais pas qu'elle était à l'agriculture.
00:14:34 Elle est ministre déléguée auprès de Marc Fesneau mais elle ne sait pas de quoi.
00:14:36 Qui a pu imaginer ?
00:14:38 Vendredi, la haute administration du ministère de l'agriculture a découvert en même temps que nous.
00:14:44 Franchement, elle a sûrement beaucoup de qualités sauf pour être à l'agriculture.
00:14:48 Elle voulait éteindre la lumière.
00:14:52 Tout le monde en voulait éteindre la lumière.
00:14:54 Elle est enragée sur l'écologie et eux ils sont en opposition.
00:14:59 Je pense que le problème, on parlait tout à l'heure du ministre millionnaire, il est plus là.
00:15:03 C'est plus ça le problème.
00:15:05 Agnès Pannier-Runacher, non.
00:15:07 On lui a dit ne t'inquiète pas, on va te garder un poste au chaud.
00:15:09 Florian Tardif.
00:15:10 Les Français l'ont très bien compris.
00:15:12 C'est-à-dire qu'ils voient un gouvernement où telle personne est interchangeable avec telle autre
00:15:18 tout simplement parce qu'elle n'a peut-être pas retrouvé de boulot à l'intérieur.
00:15:21 L'agriculteur, sujet.
00:15:23 C'est important, ce que dit Florian est très important.
00:15:25 C'est toujours important.
00:15:26 La preuve, oui, mais la preuve c'est qu'elle est ministre déléguée et qu'elle n'a pas d'attribution précise.
00:15:32 Je ne comprends pas.
00:15:33 C'est la meilleure preuve de ce qu'il dit.
00:15:34 Non mais c'est vrai ce que vous dites ?
00:15:35 Oui.
00:15:36 Mais pourquoi vous dites alors qu'elle est déléguée à l'agriculture ?
00:15:38 On a lu le communiqué.
00:15:39 Mais pourquoi vous dites qu'elle est déléguée à l'agriculture ?
00:15:41 Elle est juste déléguée et rattachée au ministère de l'agriculture.
00:15:44 Elle est ministre déléguée à l'agriculture.
00:15:46 Elle n'a pas de ministre.
00:15:47 Elle est déléguée à rien.
00:15:48 Voltigeur.
00:15:49 Elle est déléguée à l'agriculture.
00:15:50 Elle est gaule volant.
00:15:51 Elle est gaule volant.
00:15:53 Déléguée.
00:15:54 Écoutez, si elle est déléguée à rien, c'est la meilleure chose qui puisse arriver pour ce gouvernement.
00:15:57 Elle le fera parfaitement.
00:15:58 Elle le fera parfaitement.
00:16:00 Exactement.
00:16:01 Bon, écoutons.
00:16:02 Mais non, elle a dit n'importe quoi sur le nucléaire.
00:16:07 Mais tous.
00:16:08 Vous le savez comme moi, elle a dit n'importe quoi sur le nucléaire.
00:16:11 Il y a un moment où ça s'arrête.
00:16:12 Chloé Tarka, écoutons le sujet sur les agriculteurs.
00:16:17 Pour Thierry, comme pour beaucoup d'agriculteurs, vivre de ce métier devient de plus en plus difficile.
00:16:25 Et les annonces du gouvernement n'y ont rien changé.
00:16:28 Quand Gabriel Attal dit "je vais mettre l'agriculture au-dessus de tout",
00:16:31 il avait déjà dit ça à l'éducation, il avait déjà dit ça à d'autres secteurs.
00:16:35 En fait, à un moment donné, on ne peut pas en mettre tout au-dessus de tout.
00:16:38 Donc si on veut vraiment mettre l'agriculture au-dessus de tout,
00:16:40 il va falloir se poser concrètement la question des revenus.
00:16:43 Dans son exploitation de 250 hectares, Thierry peine à être rentable,
00:16:47 y compris du côté de sa production bio.
00:16:50 En cause, selon lui, une politique qui pour l'instant ne répond pas aux besoins réels des agriculteurs.
00:16:55 La stratégie de montée en gamme de l'agriculture française,
00:16:59 qui avait été souhaitée par le gouvernement,
00:17:01 c'est d'inciter les agriculteurs à faire de la conversion vers l'agriculture biologique.
00:17:04 Donc en fait, ça a apporté beaucoup de produits sur le marché.
00:17:08 Et en fait, il n'y a pas le marché en face pour ces produits.
00:17:11 Une situation aggravée par la guerre en Ukraine et la chute des prix du blé.
00:17:15 Pour nous, l'agriculteur, l'impact est direct et sur toutes les filières.
00:17:19 Et aujourd'hui, on se retrouve dans une situation qui est conjoncturelle, mais qui est très difficile.
00:17:25 Malgré les annonces du gouvernement, pour Thierry, le compte n'y est pas.
00:17:29 Pour lui, c'est bien une façon globale de voir l'agriculture qui pose problème
00:17:32 et qui ne rémunère plus ses agriculteurs.
00:17:35 Les manifestations suites, j'ai envie de dire, écoutez un des producteurs laitiers,
00:17:41 parce que ça peut bouger.
00:17:44 Je suis éleveur laitier et nous avons décidé avec notre association de producteurs de lait indépendants
00:17:51 de manifester tout à l'heure à l'Assemblée nationale, puis à la Tour Eiffel,
00:17:56 pour interpeller les politiques suite aux annonces qui ont été faites,
00:18:01 les politiques de l'Assemblée et du gouvernement.
00:18:04 Parce que pour nous, ce n'est pas du tout à la hauteur de ce qu'on attend du côté des éleveurs notamment.
00:18:11 Je ne lirai pas...
00:18:14 Je salue Pierre Charon qui m'envoie des petits textos que je ne lirai pas à l'antenne aujourd'hui,
00:18:18 parce que franchement, ce n'est pas gentil.
00:18:20 Écoutons le prix des... Oui ?
00:18:22 Non, non, non, mais si vous voulez écouter...
00:18:24 Non ?
00:18:25 Non, mais parce que simplement, il n'y a pas simplement les annonces à l'échelle française
00:18:28 qui ont été faites par Gabriel Attal.
00:18:30 Au plus haut sommet de l'État, il y a Emmanuel Macron qui a parlé depuis Bruxelles
00:18:33 et on a compris que...
00:18:35 Alors, il a ressorti toutes les colères qu'il a entendues dans les cortèges d'agriculteurs,
00:18:39 il a expliqué qu'il y aurait des engagements,
00:18:41 et la Commission et les commissaires européens ont dit dans les jours qui suivaient
00:18:44 l'inverse de ce que disait Emmanuel Macron.
00:18:47 Ça, les agriculteurs ont suivi quand même, notamment sur la question de l'Ukraine.
00:18:50 Je le lis, le SMS de Pierre Charon ou pas ?
00:18:52 Non.
00:18:53 Je ne le lis pas, sur Madame Vanier-Runacher ?
00:18:55 Ah, si, pardon.
00:18:57 Non, je pensais que c'était sur le SMS.
00:18:59 C'est lui qui est responsable, ce n'est pas moi.
00:19:01 Pierre Charon, c'est un ancien sénateur de grande qualité.
00:19:04 Oui, oui.
00:19:05 Bon, j'ai le droit de le lire ?
00:19:07 Sauf si c'est méchant.
00:19:08 Ah, ce n'est pas très gentil ?
00:19:09 Bon, c'est lui. Il ne faut pas le dire ?
00:19:11 Non.
00:19:12 Il a dit qu'elle est plus spagnée que Runacher.
00:19:15 Ce n'est pas gentil.
00:19:17 Nous, nous ne souscrivons pas à ça.
00:19:19 Il y a quelque chose de plus méchant encore, mais voilà.
00:19:21 Écoutons le prix sur les producteurs de lait qui veulent effectivement que le prix bouge.
00:19:29 Nous, on pense qu'on n'a pas du tout assez parlé de prix jusqu'à maintenant.
00:19:34 Et c'est primordial de mettre le prix et donc le revenu des producteurs
00:19:39 au centre des débats et surtout au centre des solutions.
00:19:43 Parce que ce n'est pas en allégeant quelques charges et surtout quelques contraintes
00:19:47 qu'on va résoudre le problème structurel de prix.
00:19:50 Aujourd'hui, on n'est pas sur un problème qui est récent,
00:19:54 on est sur un problème structurel.
00:19:56 On a déjà eu la crise de 2009, il y a celle de 2015-2016 et là on a celle de 2024.
00:20:00 Ça revient toujours sur le tapis avec les mêmes problématiques,
00:20:03 celles du prix, quand justement tous les prix des matières premières sont à la baisse.
00:20:06 Et c'est le cas aujourd'hui en France comme en Europe.
00:20:09 On voit effectivement un mouvement qui se met en place.
00:20:11 Je voulais qu'on écoute Patrick Legra, qui est porte-parole de la coordination rurale
00:20:14 et qui résume tout ce que nous avons dit pendant cette crise.
00:20:16 C'est-à-dire que ça ne dépend pas de Paris.
00:20:18 Aujourd'hui, tout ce qui est pris comme décision à Strasbourg
00:20:21 va à l'encontre de l'engagement de M. Attal.
00:20:24 M. Attal a parlé de la sortie de l'exception agriculturelle.
00:20:28 Est-ce que oui ou non ? Il l'annonce.
00:20:30 Mais on se rend compte aujourd'hui que la France et M. Feneau,
00:20:34 comme M. Attal, ont très très peu de possibilités.
00:20:38 Tout se passe à l'Europe.
00:20:40 Moi quand j'entends M. Rousseau qui dit qu'il a appris vendredi,
00:20:42 comme je vous avais dit, moi je l'ai appris huit jours avant.
00:20:44 Donc on joue au chat et à la souris pour gagner du temps,
00:20:48 pour que le salon se passe bien et après le salon on dira
00:20:50 "Vous inquiétez pas, on va s'occuper de vous".
00:20:52 Aujourd'hui, on ne peut pas faire une politique différente
00:20:56 avec les mêmes bonhommes. C'est impossible.
00:20:58 Et je répète M. Canfin qu'il se prononce en disant
00:21:01 "On va détricoter ce qu'on a tricoté".
00:21:03 C'est simple, il y a des gens qui peuvent parler,
00:21:05 prendre des engagements au niveau européen.
00:21:07 On ne changera pas sur ce dossier-là.
00:21:09 Les arrangements c'est très bien, les avantages fiscaux,
00:21:11 et je dirais un peu de trésorerie pour les agriculteurs, c'est un plus.
00:21:14 Mais le gros problème, le centre, comme j'ai dit,
00:21:17 le cœur du réacteur agricole, c'est Bruxelles et Strasbourg.
00:21:20 - Vous avez raison, et M. Canfin il fait le gros dos,
00:21:22 il se tait, il va revenir hilar comme toujours,
00:21:25 il attend qu'une chose s'éteindre de chez Dur,
00:21:27 M. Canfin il ne cédera pas. Il a raison.
00:21:29 - Mais attendez, Pascal Canfin...
00:21:31 - Lui, ils ne changeront pas de position.
00:21:34 Donc effectivement, je pense qu'il faut changer les ordres.
00:21:37 - C'est même pas une interrogation, c'est-à-dire que
00:21:39 Pascal Canfin est du côté du Parlement, vous savez,
00:21:41 le droit d'initiative au niveau européen, il est à la commission.
00:21:43 Thierry Breton a pris la parole, commissaire européen,
00:21:46 Thierry Breton a pris la parole il y a une dizaine de jours
00:21:48 en disant 1) les objectifs et la manière de concevoir
00:21:51 l'agriculture par l'Union européenne restent les mêmes
00:21:54 et simplement nous voulons bien concéder des pauses.
00:21:57 Or, il nous explique tous, le problème n'est pas
00:21:59 conjoncturel mais structurel dans ce rapport.
00:22:02 Or, il nous dit ça ne changera pas.
00:22:03 Deuxième chose sur l'Ukraine, et c'est le plus magnifique,
00:22:06 Emmanuel Macron dans son discours nous dit
00:22:08 on va étudier à partir des niveaux de 2022,
00:22:11 je rappelle qu'en 2022 c'était déjà la guerre en Ukraine,
00:22:14 donc il faut prendre les niveaux d'avant en réalité,
00:22:16 à partir de 2022 on va étudier et la commission se donne le droit
00:22:20 d'activer le frein d'urgence.
00:22:22 Et que nous dit Thierry Breton ?
00:22:24 La commission a étudié, elle pourra utiliser le frein d'urgence
00:22:27 si ça a des conséquences sur le marché européen
00:22:29 et de dire dans la même phrase il y a 10 jours,
00:22:32 la commission a considéré que les importations ukrainiennes
00:22:35 n'avaient pas de conséquences sur le marché européen.
00:22:37 Fermez le banc, il ne se passe pas rien.
00:22:39 On rappelle ce qu'est Thierry Breton,
00:22:41 commissaire européen.
00:22:42 Voilà, donc ça c'est effectivement important
00:22:44 parce que c'est les petits hommes gris qui imposent au peuple
00:22:48 des décisions qu'ils ne veulent pas Vincent.
00:22:50 Mais ils ne bougent pas sur la jachette.
00:22:52 Ils ne bougent pas.
00:22:53 Sur la jachette obligatoire.
00:22:55 C'est un vrai sanglot, ça va mal.
00:22:58 À force de prendre les gens pour des imbéciles,
00:23:00 ça va mal se terminer.
00:23:02 Franchement les agriculteurs ils ne se rendent pas compte.
00:23:06 Ils vont repartir sur leur tracteur.
00:23:09 Au regard de la commission, ce n'est que les agriculteurs français.
00:23:14 Il y a aussi les roumains, il y a aussi les allemands,
00:23:17 il y a aussi les polonais.
00:23:19 Vous avez vu des transferts, vous découvrez que Thierry Breton
00:23:22 n'est pas un petit homme gris.
00:23:23 Thierry Breton est un ancien visiteur français, un auteur d'ailleurs.
00:23:27 Il est devenu.
00:23:28 Ça a été un grand patron, ça a été un inventif,
00:23:33 le créateur du Futuroscope.
00:23:34 Il était chez Atos.
00:23:36 Oui, après.
00:23:38 Il a écrit des livres à grand succès, des best-sellers,
00:23:43 il a fait une fortune comme ça.
00:23:45 Il a raison, très bien.
00:23:46 C'est un homme qui a réussi sa vie,
00:23:48 grâce à un commissaire européen.
00:23:50 Et maintenant c'est un commissaire européen,
00:23:52 à passeport français, mais c'est un commissaire européen.
00:23:54 Et l'Europe, la France, vous avez transfert des souverainetés
00:23:59 depuis 40 ans, vous les payez un jour.
00:24:01 Écoutez Marc Fesneau, qui est ministre de l'Agriculture
00:24:05 et qui demande de la patience.
00:24:08 Un décret, ça ne se fait pas sur un coin de table,
00:24:10 ça se fait sérieusement, sinon on va se le faire taper
00:24:12 au niveau juridique, donc on aurait l'air ridicule.
00:24:14 Quand il faut changer la loi, il faut faire la loi.
00:24:16 La loi, ça ne se fait pas non plus en trois jours.
00:24:18 Donc on est en train aussi d'agrémenter la loi d'orientation agricole
00:24:21 de sujet de simplification.
00:24:22 La simplification, c'est parfois détricoter ce qui a été écrit dans la loi,
00:24:25 c'est parfois faire de la réglementation, de la déréglementation,
00:24:28 et c'est parfois de retrouver de la cohérence entre les règlements.
00:24:31 Ce qu'on est en train de faire par exemple sur la réglementation, sur la haie.
00:24:34 Donc c'est ce travail qu'on fait.
00:24:36 On s'y est attelé il y a moins de 15 jours.
00:24:38 On a déjà beaucoup avancé en moins de 15 jours,
00:24:41 et je vous assure que dans 15 jours, on aura diablement avancé.
00:24:43 En tout cas, on aura fait en un mois ce qui n'a pas été fait peut-être en 30 ans.
00:24:46 Ça mérite la patience peut-être.
00:24:49 Diablement.
00:24:50 Bon, on se dit au revoir, c'est la mi-temps.
00:24:52 Thomas Hul est avec nous, et je le salue, d'Europe 1.
00:24:56 Ah mais Thomas, vous n'êtes pas déguisé, c'est Mardi Gras.
00:24:58 Ah si, vous êtes déguisé.
00:24:59 Mais oui, je n'ai pas mis mon chapeau pointu.
00:25:01 Ah oui, votre chapeau pointu.
00:25:03 Donc Europe 1, vous auriez pu vous déguiser.
00:25:05 Est-ce que vous faites carême ?
00:25:06 Non, non, je ne fais plus le carême.
00:25:08 Je le faisais petit, effectivement.
00:25:10 Écoutez, essayez de racheter votre âme,
00:25:12 et je vous souhaite une bonne émission sur Europe 1.
00:25:17 Merci beaucoup, bonne émission Pascal.
00:25:19 Je vous en prie.
00:25:20 Nous, on va continuer effectivement jusqu'à 10h30.
00:25:22 Alors, restez avec nous, parce qu'on ne le fait pas toujours,
00:25:25 mais là, on va faire un débat formidable sur le consentement,
00:25:29 le changement peut-être de la loi.
00:25:32 On part de ce que dit un magistrat qui dit
00:25:36 « si une femme entre dans mon bureau et qu'elle dénonce un viol,
00:25:40 je sais qu'elle a raison, mais je n'ai pas les arguments juridiques
00:25:44 ou l'appareil juridique pour entendre sa demande
00:25:48 et je vais plutôt lui conseiller de ne pas déposer plainte. »
00:25:50 C'est invraisemblable.
00:25:51 Donc on va parler de ça avec Noémie Schultz,
00:25:53 qui sera avec nous, avec Isabelle Rohm,
00:25:55 ça sera à 10h.
00:25:56 C'est un sujet vraiment qui me passionne, le consentement,
00:25:59 aujourd'hui, et la loi doit sans doute changer.
00:26:01 Donc on parlera de ça entre 10h et 10h30, on ne parlera que de ça.
00:26:04 Mais en deuxième partie, on parlera de votre ami Trump.
00:26:07 Ah !
00:26:08 Et de Joe Biden, pourquoi pas ?
00:26:10 Et de la porte de la chapelle, qui sont les nouveaux Champs-Élysées.
00:26:13 Mais nous marquons une pause et nous revenons.
00:26:15 Faut acheter.
00:26:16 Soumaya Labidi, nous sommes à 9h.
00:26:21 Il est 9h31 et bonjour Soumaya,
00:26:24 veuillez nous rappeler l'éthique du jour.
00:26:26 Bonjour Pascal, bonjour à tous.
00:26:28 Face à la menace d'une grève,
00:26:29 l'appel à la responsabilité du patron de la SNCF,
00:26:32 Jean-Pierre Farandou, demande au syndicat de réfléchir
00:26:35 et ajoute qu'il ne peut pas dire oui à tout
00:26:37 sans mettre en péril l'unité sociale du groupe.
00:26:40 L'appel à l'aide des hôteliers et restaurateurs,
00:26:43 à présent, il dénonce des tarifs d'électricité exorbitants
00:26:46 et demande à Bruno Le Maire une réunion en urgence
00:26:49 pour renégocier leur contrat.
00:26:52 Et puis Pékin appelle à l'arrêt de l'offensive sur Rafale,
00:26:55 à Chinkrin, l'aggravation de la catastrophe humanitaire
00:26:58 et précise qu'elle condamne, je cite,
00:27:00 "les actions qui portent atteinte aux civils
00:27:03 et violent le droit international".
00:27:05 On appelle à la grève des contrôleurs de la CGT et Sud Rail
00:27:09 pour ce week-end en pleine vacances scolaires.
00:27:12 Les parisiens sont en vacances déjà ?
00:27:14 A partir de la semaine prochaine.
00:27:16 Non, ils sont en vacances là.
00:27:17 Ils sont en vacances, pas les vides.
00:27:18 Je n'ai pas d'enfants.
00:27:19 Vous n'avez pas d'enfants ? Sortez.
00:27:21 Vous n'êtes pas mûrs pour parler des vrais sujets de l'actualité.
00:27:26 Non, non, je peux vous dire qu'ils sont tous partis.
00:27:29 Je l'ai dit hier, ils sont tous à la renardière.
00:27:31 C'est vide, il y a des places partout.
00:27:33 Ils sont tous partis.
00:27:34 Bon, sérieusement et dramatiquement,
00:27:37 je voudrais qu'on ait une pensée aujourd'hui.
00:27:39 Il y a 18 ans, c'était le 13 février 2006,
00:27:41 Ilana Limi a été retrouvée après avoir été torturée
00:27:43 pendant 24 jours.
00:27:44 Avant de décéder des suites de ses blessures,
00:27:46 c'est un traumatisme.
00:27:47 C'est un marqueur de la société française.
00:27:49 Le 20 janvier 2006, il avait été enlevé dans les Hauts-de-Seine.
00:27:52 Pendant trois semaines, il était séquestré, car juif.
00:27:54 Découvert dans la matinée du 13 février, nu, brûlé,
00:27:57 à 80% couvert d'hématomes et de contusions,
00:28:00 présentant des plaies à la joue et à la gorge.
00:28:02 Il est pris en charge par les secours,
00:28:04 mais il ne survit pas.
00:28:05 Il décède avant d'arriver à l'hôpital.
00:28:07 Le jeune homme est enterré à Jérusalem.
00:28:09 Alexandre Arcadi a fait un film remarquable.
00:28:15 Émilie Frèche, également, avait écrit sur ce sujet.
00:28:19 Le groupe est allé le gang des barbares.
00:28:22 Évidemment, on peut avoir aujourd'hui une pensée pour lui.
00:28:25 Le procès s'est ouvert le 29 avril 2009.
00:28:28 Le cerveau est condamné à la perpétuité
00:28:30 avec 22 ans de sûreté.
00:28:33 Youssouf Fofada.
00:28:36 Parlons, si vous voulez, de Mme Nicole Belloubet,
00:28:43 qui a fait une de ses premières sorties hier.
00:28:46 C'est magique comme sortie encore.
00:28:48 Elle a dit un truc qui est magique, je vous assure.
00:28:50 Elle a dit "je ne suis pas Papandiaï".
00:28:52 C'est exceptionnel.
00:28:53 Et ce n'est pas non plus le diable Papandiaï.
00:28:55 Surtout dans un gouvernement...
00:28:56 C'est ça qui est formidable.
00:28:57 Donc si nous, nous disions cela, on pourrait nous accuser.
00:29:01 Elle a dit "attention, je ne suis pas Papandiaï".
00:29:04 Et je pense que Mme Belloubet, ça va être compliqué.
00:29:07 Si vous me permettez, je pense que ça va être compliqué.
00:29:09 Ministère.
00:29:10 Ministre de l'Education nationale. Écoutons-la.
00:29:12 J'ai beaucoup d'amitié pour Papandiaï.
00:29:15 Je ne suis pas Papandiaï parce que nous sommes chacun
00:29:18 forgés avec nos propres convictions.
00:29:20 Et il se trouve que moi, j'ai pour l'école,
00:29:23 l'ambition à la fois de l'existence de règles,
00:29:27 du respect de ces règles, du respect des enseignants.
00:29:30 Et ça, j'y crois infiniment et depuis longtemps.
00:29:33 Donc en creux...
00:29:34 En creux.
00:29:35 Vous n'êtes pas contre le respect des enseignants.
00:29:37 Je veux dire, quand on dit que c'est des amateurs...
00:29:40 Je ne suis pas Papandiaï, c'est moi.
00:29:42 Moi, je suis pour le respect des enseignants.
00:29:44 En creux, elle nous dit qu'on a eu un ministre de l'Education nationale
00:29:48 qui ne respectait pas les enseignants,
00:29:50 qui ne respectait pas l'autorité et qui ne voulait pas de règles.
00:29:53 Ce qu'on avait tous compris d'ailleurs.
00:29:55 C'est pourquoi je le dis d'ailleurs.
00:29:57 Mais on le savait.
00:29:59 On le savait, on avait bien compris puisque nous l'avons dit.
00:30:01 On a dit "ce ministre, il est wokiste".
00:30:03 Et elle, elle arrive tranquille.
00:30:05 Mme Belloubet.
00:30:06 Il n'y a pas le président qui lui dit
00:30:08 "mais vous ne pouvez pas arrêter de dire des bêtises de temps en temps ?"
00:30:11 Charlotte.
00:30:12 Je ne vais pas excuser le président par le biais de cette phrase de Mme Belloubet.
00:30:16 C'est quand même lui qui les nomme sans aucune cohérence,
00:30:18 sans que personne n'arrive à comprendre pourquoi l'un est nommé après l'autre
00:30:22 et sans qu'il n'y ait aucune cohérence sur le fond.
00:30:24 Nicole Belloubet, on a dû lui dire en arrivant
00:30:28 "bon, alors c'est encore un profil différent de celle d'avant
00:30:31 qui était encore différente de celui d'avant".
00:30:33 Elle a compris, c'était un mot-clé Papandiaï.
00:30:35 C'était de fait le mot-clé de ce quinquennat-là.
00:30:39 Et donc elle a sorti le mot-clé.
00:30:41 C'était pour vous faire plaisir et ça ne vous fait pas plaisir.
00:30:43 C'est raté, mais c'était quand même pour ça qu'elle l'a fait.
00:30:46 C'est pour ça que je me dis pas.
00:30:47 Comment ?
00:30:48 Pourquoi ? C'est pour nous ?
00:30:50 Non, mais elle a été choisie.
00:30:52 Moi, j'ai dit il y a deux jours
00:30:53 "il n'y a plus de ministre de l'Éducation nationale".
00:30:55 Pourquoi ? Elle a été choisie.
00:30:57 Puisque c'est l'anti-Gabriel Attal qui lui-même était l'anti-Papandiaï.
00:31:00 L'Éducation nationale, c'est le domaine réservé du président.
00:31:04 Et c'est aussi le domaine réservé du Premier ministre.
00:31:07 Donc il faut, peu ou prou, un ministre de l'Éducation nationale
00:31:10 qui soit en fait un collaborateur.
00:31:12 Et qu'est-ce qu'on lui dit ?
00:31:14 Tu vas dire ça.
00:31:15 Voilà, tu vas dire ce que nous on dit depuis six ou sept mois.
00:31:18 Tu vas dire ça.
00:31:19 Tu n'es pas Papandiaï.
00:31:20 Tu es pour le respect de l'autorité à l'école.
00:31:23 Tu es pour l'uniforme, etc.
00:31:24 Mais qu'elle ne prononce pas le mot Papandiaï.
00:31:27 Qu'elle dise "je suis pour le respect de l'autorité, je suis pour les règles".
00:31:30 Mais elle-même se met dans une difficulté incroyable.
00:31:34 Enfin, ils réfléchissent.
00:31:35 Et pourtant en termes de com', tout était balisé.
00:31:38 Elle intervient sur le harcèlement scolaire.
00:31:40 Il n'y avait pas de...
00:31:41 Voilà, il n'y avait rien, il n'y avait pas de danger.
00:31:43 C'est un sujet consensuel.
00:31:44 Mais il faut vraiment qu'ils prennent des...
00:31:47 Moi, je suis sûr que c'est rigolo d'ailleurs.
00:31:50 Tous les jours, il y a une...
00:31:52 C'est peut-être une idée chèque.
00:31:54 Peut-être pas, justement.
00:31:55 Non, ça ne vous a pas...
00:31:57 Non, je trouve ça formidable parce que...
00:32:00 Leur immense compétence est essentiellement dans la communication.
00:32:04 Donc on peut en juger sur pièce.
00:32:06 On n'attend pas d'avoir le bilan de son ministère.
00:32:09 On sait déjà où on va.
00:32:12 Bon, il y a un plan sur le harcèlement.
00:32:15 Là-dessus, on pourra avoir consensus.
00:32:17 Il y a un élève par classe qui est harcelé.
00:32:21 Bon, là, Gabriel Attal...
00:32:23 Oui, Gabriel Attal avait pris...
00:32:26 Il avait fait ce qu'il fallait faire, d'une certaine manière.
00:32:28 Il avait pris ce dossier à bras le corps.
00:32:30 Madame Macron également, c'est un sujet qui lui tient à cœur.
00:32:33 Après, on va voir.
00:32:36 On va voir.
00:32:38 Le seul moyen, c'est quand même de faire aussi des établissements
00:32:40 pour pouvoir mettre les harceleurs qu'on n'arrive plus à intégrer dans des écoles.
00:32:43 Un mot sur les anciens ministres ?
00:32:45 Oui, qui retournent à l'Assemblée nationale comme ils le font aujourd'hui.
00:32:49 Ils auront des places de choix.
00:32:51 C'est-à-dire des places face caméra.
00:32:53 Parce qu'à l'Assemblée nationale, on se bat pour avoir un fauteuil.
00:32:56 Mais comment sont données les places, d'ailleurs ?
00:32:59 Vous croyez que c'était...
00:33:01 Ça se décide.
00:33:03 Chacun, au sein des groupes, essaye d'obtenir une place, justement,
00:33:07 pour être potentiellement derrière un ministre.
00:33:10 Les batailles sont chères.
00:33:12 Mais ce n'est pas par ordre d'alphabétisme.
00:33:15 Non, non, non.
00:33:17 Vous êtes placés pour qu'on vous voie,
00:33:19 pour que les caméras puissent vous voir.
00:33:21 Vous vous souvenez, il y avait Robert-André Vivien,
00:33:24 qui était toujours au centre.
00:33:26 Chaban, également, était toujours au centre.
00:33:29 C'est un petit théâtre, maintenant.
00:33:31 C'est presque une bonne reproduction.
00:33:33 M. Véran n'a pas parlé depuis le 12 janvier.
00:33:35 Il est malheureux comme les pierres, paraît-il.
00:33:37 Il n'est pas très... Oui.
00:33:39 Je suis sûr que si on l'invitait maintenant, il viendrait,
00:33:41 alors que quand on l'invitait avant, il ne venait pas.
00:33:43 Mais encore avant, il venait.
00:33:45 Avant, il venait.
00:33:47 Donc, on peut...
00:33:49 On ne va pas pleurer, en même temps.
00:33:51 Ce n'est pas un déclassement social.
00:33:53 C'est la vie politique.
00:33:55 Quand la carrosse devient une citrouille.
00:33:57 Si vous êtes encore sur la devanture du magasin, ça va, non ?
00:34:01 Et puis, on n'est pas dans la folie des grandeurs.
00:34:03 Je ne suis plus ministre, je ne sais rien faire.
00:34:07 Elisabeth Born, c'est un ancien ministre
00:34:09 qui s'est dit que le plus dur, c'est quand on s'assoit
00:34:11 à l'arrière d'une voiture et qu'elle ne démarre pas.
00:34:13 Oui, ça, c'est drôle.
00:34:15 Mais Elisabeth Born, j'ai vu une petite interview,
00:34:17 elle compte peser sur la prochaine présidentielle.
00:34:19 Elle ne doute de rien.
00:34:21 Elle n'a pas pesé quand elle a été première ministre.
00:34:23 Ces gens ne doutent de rien. C'est ça qui est formidable, d'ailleurs.
00:34:25 Elles comptent peser.
00:34:27 Alors, Elisabeth Born, ancienne ministre.
00:34:29 Olivier Véran, ancien ministre.
00:34:31 Olivier Dussopt et puis alors Clément Beaune.
00:34:33 Clément Beaune, il a voulu revenir,
00:34:35 mais ça n'a pas marché.
00:34:37 Il a voulu rester.
00:34:39 Oui, il a voulu rester.
00:34:41 C'est compliqué.
00:34:43 - La Chapelle, qui sont donc les nouveaux Champs-Elysées,
00:34:45 sur l'ancienne colline du Crac,
00:34:47 dans le Nord de Paris.
00:34:49 La nouvelle aréna à Porte de la Chapelle,
00:34:51 seul site olympique intramuros.
00:34:53 Ça a ouvert ses portes dimanche,
00:34:55 avec comme promesse de changer la physionomie de ce quartier
00:34:57 pauvre de la capitale.
00:34:59 Je voulais qu'on voit le sujet de Maxime Legay,
00:35:01 puis après on ouvrira la page étranger avec vous.
00:35:03 - Oh !
00:35:05 - A la sortie de la bouche de métro, Porte de la Chapelle,
00:35:07 les forces de l'ordre
00:35:09 multiplient les rondes et les patrouillent.
00:35:11 Avec l'inauguration à quelques mètres d'ici
00:35:13 de la nouvelle salle de sport construite
00:35:15 pour les Jeux olympiques,
00:35:17 l'insécurité ambiante du quartier
00:35:19 suscite l'inquiétude des autorités.
00:35:21 Un climat particulièrement délétère
00:35:23 pour les femmes.
00:35:25 - C'est un peu compliqué, surtout quand on est une femme,
00:35:27 malheureusement.
00:35:29 Surtout le soir, c'est pas très sécurisé.
00:35:31 On doit tout le temps rester,
00:35:33 surveiller un peu partout.
00:35:35 - Ici,
00:35:37 la consommation et la vente de substances
00:35:39 illicites en tout genre gangrènent le quartier.
00:35:41 Arrivée il y a une semaine,
00:35:43 cette femme a déjà décidé de quitter les lieux.
00:35:45 En attendant la fin de son préavis,
00:35:47 elle improvise pour rester en sécurité.
00:35:49 - Je suis passée sous un pont
00:35:51 qui n'est pas du tout éclairé,
00:35:53 complètement dans le noir.
00:35:55 On se demande ce qui peut se passer
00:35:57 parce que là, il n'y a pas de caméra.
00:35:59 On sait que les voitures,
00:36:01 si elles voient quelque chose qui se passe,
00:36:03 au final, elles ne feront rien.
00:36:05 Donc à chaque fois, on court un petit sprint
00:36:07 et on se met entre les doigts
00:36:09 en ayant le taser et la bombe au poivre également.
00:36:11 - A quelques mois des Jeux olympiques,
00:36:13 les habitants interpellent la mairie de Paris
00:36:15 afin de trouver des solutions pérennes
00:36:17 pour le quartier.
00:36:19 - C'est quand même une honte.
00:36:21 Anne Hidalgo qui dit hier
00:36:23 "la porte de la chapelle, c'est les nouveaux Champs-Elysées".
00:36:25 Ecoutez ce qu'elle a dit.
00:36:27 - Vous vous souvenez,
00:36:29 on parlait de ce quartier comme d'une no-go-zone.
00:36:31 Ça nous avait amené d'ailleurs à réagir assez violemment
00:36:33 parce que tout ça n'était pas
00:36:35 non plus très juste
00:36:37 vis-à-vis des habitants.
00:36:39 Mais nous nous sommes engagés
00:36:41 à faire changer les choses
00:36:43 et aujourd'hui, nous avons
00:36:45 la démonstration que le changement est possible.
00:36:47 - Madame la maire, vous avez utilisé
00:36:49 une belle expression.
00:36:51 Il fallait que ce quartier ait un peu
00:36:53 ses Champs-Elysées, sa tour Eiffel, son symbole.
00:36:55 On peut revenir là-dessus ?
00:36:57 - Ah oui, d'ailleurs,
00:36:59 les gens nous ont pris un peu pour des fous
00:37:01 quand on a, avec Eric,
00:37:03 dit "la Porte de la Chapelle",
00:37:05 "la rue de la Porte de la Chapelle",
00:37:07 "ça sera comme les Champs-Elysées,
00:37:09 ça doit être très très beau".
00:37:11 Certains n'y croyaient pas du tout.
00:37:13 On s'est beaucoup fait moquer aussi
00:37:15 sur ces expressions.
00:37:17 Et en fait, aujourd'hui, moi je suis tellement heureuse
00:37:19 quand j'entends les habitants eux-mêmes le dire.
00:37:21 - Quelle aïe-vie !
00:37:23 - C'est une syntaxe correcte.
00:37:25 - On n'a pas vu le reportage avant.
00:37:27 - Mais là on comprend.
00:37:29 - Ce niveau de déni,
00:37:31 c'est vraiment un scandale.
00:37:33 Pour les habitants, c'est un scandale de dire des choses pareilles.
00:37:35 - Tu nous expliques que c'est des no-go-zone
00:37:37 et que c'est très injuste pour les habitants.
00:37:39 Les habitants en souffrent, ils n'en sont pas responsables.
00:37:41 En effet, il y a des gens qui traînent dans la rue,
00:37:43 on le sait, c'est cette histoire de craque,
00:37:45 de drogue plus généralement,
00:37:47 de vibrance, de sa glutineuse à la Porte de la Chapelle
00:37:49 dans des situations épouvantables,
00:37:51 par ailleurs, humainement épouvantables.
00:37:53 Et c'est... De toute façon, le reportage d'avant
00:37:55 lui répond très bien, c'est-à-dire qu'être une femme
00:37:57 qui passe les portes de la Chapelle, c'est de la folie en fait.
00:37:59 C'est aussi simple que ça, on en est là.
00:38:01 - Maintenant, vu la dérive vers laquelle s'enfoncent
00:38:03 les Champs-Elysées, bientôt, en effet,
00:38:05 les Champs-Elysées seront comme la Porte de la Chapelle.
00:38:07 C'est pas faux ?
00:38:09 - Le soir, c'est chaud.
00:38:11 - Le soir ? Pour une femme ? Encore une fois ?
00:38:13 Non mais le vrai curseur, c'est est-ce qu'une femme peut...
00:38:15 - Ils sont partout. - En toute liberté, voilà.
00:38:17 - C'est invraisemblable que personne
00:38:19 ne dise à Madame Hidalgo, dans cette réunion,
00:38:21 il y avait un journaliste qui lui dit
00:38:23 "c'était formidable, c'était une belle expression".
00:38:25 Avec le monsieur derrière
00:38:27 qui rit comme le ravi de la crèche.
00:38:29 - L'esprit de Pouy. - Je vous assure, c'est...
00:38:31 La parole politique.
00:38:33 Trump ! - Ah oui !
00:38:35 Là, la parole politique... - Il revient.
00:38:37 - Trump ! Vous voulez qu'on l'écoute sur l'OTAN ?
00:38:39 Parce que là, si on est attaqué,
00:38:41 vous allez me dire comment on décode ça.
00:38:43 Trump sur l'OTAN.
00:38:45 - Le secrétaire général Stoltenberg,
00:38:47 je ne sais pas s'il l'est encore,
00:38:49 mais il était mon plus grand fan.
00:38:51 Il disait que tous ses présidents venaient,
00:38:53 repartaient, et c'était tout.
00:38:55 Ils devaient tous de l'argent et ne voulaient pas le payer.
00:38:57 Je suis arrivé, j'ai fait un discours,
00:38:59 et j'ai dit "vous devez payer".
00:39:01 L'un des présidents d'un grand pays s'est levé
00:39:03 et a dit "si nous ne payons pas
00:39:05 et que nous sommes attaqués par la Russie,
00:39:07 allez-vous nous protéger ?"
00:39:09 J'ai répondu "vous n'avez pas payé ?
00:39:11 Votre compte est dans le rouge ?" Il a dit "oui".
00:39:13 Imaginons que ça arrive.
00:39:15 Eh bien non, je ne vous protégerai pas.
00:39:17 En fait, j'encouragerai les Russes
00:39:19 à faire ce qu'ils veulent. Vous devez payer.
00:39:21 Vous devez payer vos factures.
00:39:23 [Applaudissements]
00:39:25 Et tout le monde rit.
00:39:27 Là-bas, il fait rire.
00:39:29 Ici, il fait peur quand il ne fait pas horreur.
00:39:31 C'est la grande différence. On ne le prend pas au sérieux.
00:39:33 Son public n'y croit pas.
00:39:35 En réalité, le discours qui est très
00:39:37 provoquant, ici, il nous glace
00:39:39 parce que ça fait 80 ans qu'on imagine
00:39:41 qu'on a une garantie
00:39:43 de sécurité que nous apporte l'OTAN
00:39:45 et que quoi qu'il arrive, l'Amérique interviendra.
00:39:47 En fait, l'article 5
00:39:49 de la charte de l'OTAN ne prévoit
00:39:51 pas l'automaticité
00:39:53 d'une défense américaine.
00:39:55 Il prévoit qu'il y aura forcément
00:39:57 une concertation, qu'on se sentira tous agressés,
00:39:59 que chacun décidera ce qu'il veut faire.
00:40:01 En fait, c'est plus ambigu.
00:40:03 Je croyais que c'était automatique.
00:40:05 Il est certain qu'en disant ça, Trump donne l'impression
00:40:07 d'affaiblir l'Alliance
00:40:09 et donner une sorte de... Ce qui est le plus choquant,
00:40:11 ce n'est pas qu'il dise
00:40:13 qu'il faut que les gens payent plus pour avoir
00:40:15 leur assurance.
00:40:17 Il faut qu'ils payent leur retraite,
00:40:19 leur police d'assurance pour avoir une garantie.
00:40:21 Ce qui choque, c'est quand il dit
00:40:23 "Les Russes, je leur dirais d'y aller".
00:40:25 Ça, c'est vraiment...
00:40:27 Parce qu'on se dit,
00:40:29 après avoir écouté Vladimir Poutine
00:40:31 la semaine dernière au micro
00:40:33 d'un des principaux conseillers
00:40:35 de Donald Trump, qui était tellement
00:40:37 connivant, on se dit que
00:40:39 peut-être qu'au Kremlin, on va prendre ça
00:40:41 pour un argent comptant.
00:40:43 On va prendre ça pour un feu vert.
00:40:45 On s'angoisse.
00:40:47 Il a fait souffler sur l'Europe
00:40:49 un petit vent sibérien
00:40:51 digne de la guerre froide.
00:40:53 Il a vraiment tétanisé tout le monde.
00:40:55 Mais en réalité, sur le fond,
00:40:57 un mot sur le fond, c'est absolument pas crédible.
00:40:59 En fait,
00:41:01 le monde était plus stable
00:41:03 sous Trump que sous Biden
00:41:05 parce que la vraie faiblesse, ce n'est pas de dire
00:41:07 "On va faire payer les gens pour leur défense".
00:41:09 Ce qu'il n'a jamais cessé de dire.
00:41:11 Et il a obtenu d'ailleurs
00:41:13 que la plupart des pays européens
00:41:15 rehaussent leurs cotisations.
00:41:17 Il a obtenu ça Trump quand il était président.
00:41:19 La véritable faiblesse de l'Amérique,
00:41:21 c'est quand elle s'enfuit de Kaboul
00:41:23 dans un désastre
00:41:25 évident aux yeux du monde
00:41:27 et qu'elle donne donc envie à tous ceux qui détestent l'Occident
00:41:29 d'aller la défier.
00:41:31 Et c'est ce qu'on paye aujourd'hui sans doute.
00:41:33 - Un mot également.
00:41:35 Alors la campagne,
00:41:37 on n'a pas de nouvelles d'ailleurs sur la Cour suprême,
00:41:39 s'il peut aller jusqu'au bout.
00:41:41 - Moi je ne crois pas que Donald Trump soit François Fillon
00:41:43 et que les juifs puissent l'arrêter en cours de route.
00:41:45 - C'est-à-dire que la Cour suprême n'est pas le PNF ?
00:41:49 - Non mais je ne crois pas que...
00:41:51 Je crois que ces histoires...
00:41:53 Ce qu'on voit c'est que Biden s'enfonce
00:41:55 à la fois dans les sondages
00:41:57 et puis dans la confusion du grand âge.
00:41:59 Et que de la même manière que Trump
00:42:01 avait été élu face à Hillary Clinton
00:42:03 que les Américains rejetaient,
00:42:05 il a un boulevard devant lui.
00:42:07 Donc il reste évidemment...
00:42:09 - Il est dans la main de Dieu.
00:42:11 - Le rejet, c'est dans la main de Dieu.
00:42:13 - Contrairement à ce qu'on dit, le rejet est en train de se faire sur Biden.
00:42:15 - Écoutons Joe Biden justement
00:42:17 qui a reçu le roi Abdallah II
00:42:19 de Jordanie hier
00:42:21 et qui s'est exprimé.
00:42:23 - Comme le roi et moi-même en avons discuté aujourd'hui,
00:42:27 les États-Unis travaillent
00:42:29 à un accord sur les otages
00:42:31 entre Israël et le Hamas
00:42:33 qui apporterait une période immédiate
00:42:35 et durable de calme et de bien à Gaza
00:42:37 pendant au moins six semaines.
00:42:39 Ce qui nous permettrait ensuite de prendre le temps
00:42:41 de construire quelque chose de plus durable.
00:42:43 En cours du mois dernier, j'ai eu des entretiens
00:42:45 avec le Premier ministre Netanyahou
00:42:47 ainsi qu'avec les dirigeants de l'Égypte et du Qatar
00:42:49 afin de poursuivre ces efforts.
00:42:51 - Vous y croyez ?
00:42:53 - Ce que je crois,
00:42:55 c'est que le chef de la CIA
00:42:57 va demain au CAIR
00:42:59 où il va rencontrer le chef du Mossad,
00:43:01 les représentants égyptiens évidemment,
00:43:03 et cathariques, les négociations
00:43:05 dont on ne connaît rien.
00:43:07 Ceux qui savent ne disent rien
00:43:09 et ceux qui disent ne savent rien.
00:43:11 Un grand classique.
00:43:13 Les négociations en cours, but en tout cas sur
00:43:15 l'avancée des combats parce que
00:43:17 la situation sur le terrain évolue. C'est Rafa maintenant
00:43:19 qui est la cible des Israéliens.
00:43:21 Le Hamas s'est pris à la gorge.
00:43:23 On a beaucoup de mal à se faire une opinion
00:43:25 de la réalité
00:43:27 du rapport de force sur le terrain aujourd'hui.
00:43:29 - Dernière chose, il y a une séquence TikTok
00:43:31 que Joe Biden a mis en place.
00:43:33 C'était avant le Super Bowl.
00:43:35 - Les Chiefs ou les Niners ?
00:43:37 - Deux très bons quarterbacks.
00:43:39 Difficile de décider, mais si je ne choisis pas
00:43:41 les Eagles, je dormirais seul à la maison.
00:43:43 Ma femme vient de Philadelphie.
00:43:45 - Le jeu ou les pubs ? - Le jeu.
00:43:47 - Le jeu ou le show de la mi-temps ? - Le jeu.
00:43:49 - Jason Kelsey ou Travis Kelsey ? - Mama Kelsey.
00:43:51 J'ai cru comprendre qu'elle faisait de très bons cookies au chocolat.
00:43:53 - Trump ou Biden ? - Vous rigolez ?
00:43:55 Biden.
00:43:57 - En fait, il a lancé son compte TikTok
00:43:59 et il a lancé... Vous avez un compte TikTok vous-même ?
00:44:01 - Non.
00:44:03 - Vous avez un compte TikTok ?
00:44:05 - Oui, parce que ça m'a permis de regarder
00:44:07 des vidéos, mais...
00:44:09 - Florian, vous avez un compte TikTok ?
00:44:11 - Non, je n'ai pas de...
00:44:13 - Je suis vieux.
00:44:15 - Bon.
00:44:17 - C'est la communication américaine.
00:44:19 Il faudra le montrer à voir
00:44:21 notre ministre de l'Éducation.
00:44:23 - Mais le ministre de l'Éducation...
00:44:25 Oui, il y a une photo,
00:44:27 ça a été intéressant, parce que Gabriel Attal
00:44:29 a mis une photo ce week-end
00:44:31 où il était en jean, habillé comme un jeune homme
00:44:33 de 30 ans, etc.
00:44:35 Et effectivement, le monde change.
00:44:37 Parce que vous n'imaginez pas, Pierre Bessemer,
00:44:39 Couvre de Murville,
00:44:41 Michel Debré...
00:44:43 - On a vu quand même, rappelez-vous
00:44:45 d'avoir le président... - Fabius, il sortait
00:44:47 en chausson. Il était allé chercher
00:44:49 des croissants pour Paris Match.
00:44:51 - Oui.
00:44:53 - En pantoufles.
00:44:55 - Le seul roulier de crâ.
00:44:57 - Et le pidou, il est arrivé en Porsche.
00:44:59 - En boulangerie ? - En Porsche blanche.
00:45:01 - Je peux vous dire que le premier ministre
00:45:03 qui va arriver en Porsche,
00:45:05 il est pas né.
00:45:07 Je précise, parce que
00:45:09 c'est Thomas Bauder
00:45:11 qui me spécifie quand même que le nombre
00:45:13 d'interpellations de trafiquants de crack a doublé
00:45:15 entre 2022 et 2023.
00:45:17 On est passé de 285 à
00:45:19 491.
00:45:21 C'est vrai qu'il y a
00:45:23 peut-être des choses qui ont... - Qui suivent l'interpellation.
00:45:25 - Oui, oui. Ça ajoute à ça un gros dispositif
00:45:27 de voie publique sur le nord-est parisien
00:45:29 avec dispersion automatique des consommateurs.
00:45:31 Bon. Alors le travail n'est pas terminé.
00:45:33 Bon. Mais je...
00:45:35 Voilà. On pourrait être tout à fait
00:45:37 complet. - Non mais c'est vrai.
00:45:39 - C'est dans le mouvement Plastrec. - Il est faux de dire
00:45:41 que rien n'a changé. On a essayé.
00:45:43 C'est moins pire.
00:45:45 C'est ce que je comprends. Mais bon, personne...
00:45:47 - On peut pas se balader toute seule là-bas. - Bon.
00:45:49 Merci Florian Tardif.
00:45:51 Merci beaucoup. Je suis obligé malheureusement
00:45:53 de vous dire au revoir.
00:45:55 Parce que nous allons parler de la fin de l'impunité
00:45:57 pour une révolution
00:45:59 juridique et judiciaire contre les violences faites aux femmes.
00:46:01 On va parler de ça avec Noémie Schultz
00:46:03 qui va nous expliquer le consentement
00:46:05 avec Pascal Piercat,
00:46:07 Garbarini également.
00:46:09 C'est un sujet absolument passionnant qui est au cœur
00:46:11 de l'actualité. Et...
00:46:13 Vous reviendrez demain ? - Avec grand plaisir.
00:46:15 - Et vous n'avez pas des nouvelles ? Vous envoyez une petite carte postale
00:46:17 votre ami de... - Très déçu.
00:46:19 - ...Piscarabé. Rien du tout. - Très déçu.
00:46:21 - Et un voyage de danse. Bon. La pause.
00:46:23 A tout de suite.
00:46:25 Fin de l'impunité Isabelle Rohm pour une révolution
00:46:29 juridique et judiciaire contre les violences faites aux femmes.
00:46:31 C'est un sujet passionnant
00:46:33 pour une révolution juridique
00:46:35 et judiciaire contre
00:46:37 la violence faite aux femmes. Donc tout est dit.
00:46:39 Bonjour et merci d'être avec nous.
00:46:41 Noémie Schultz que vous connaissez.
00:46:43 Noémie c'est vous avec qui je vais donner la parole.
00:46:45 Exceptionnellement.
00:46:47 J'ai quasiment rien à dire. Vous allez mener
00:46:49 cela de main de maître je le sais parce que
00:46:51 vous allez nous dire...
00:46:53 Vous allez poser le débat et
00:46:55 mettre Garbarini
00:46:57 que vous connaissez Pascal-Pierre Garbarini
00:46:59 qui est de l'autre côté
00:47:01 de la barrière puisque vous il vous arrive
00:47:03 de défendre forcément. Je ne sais pas si vous défendez
00:47:05 d'ailleurs des agresseurs ou des agressés.
00:47:07 - Les deux. - Donc vous nous donnerez
00:47:09 votre avis là-dessus. C'est un sujet
00:47:11 je le dis passionnant qui est au cœur de nos actualités
00:47:13 et on va prendre vraiment du temps
00:47:15 pour aller si j'ose dire
00:47:17 vraiment expliciter le mieux possible ce sujet.
00:47:19 Il est 9h59.
00:47:21 Soumaya Labidi.
00:47:23 Fermeté de la coordination
00:47:27 rurale sur ces news.
00:47:29 S'ils ne sont pas en temps de jeu, les actions reprendront.
00:47:31 Le syndicat agricole sera
00:47:33 reçu demain 16h à l'Elysée pour un
00:47:35 état des lieux des annonces alors que Bruxelles
00:47:37 vient d'adopter l'exemption aux
00:47:39 obligations de Jachère.
00:47:41 Le taux de chômage reste stable en France.
00:47:43 7,5% au quatrième
00:47:45 trimestre 2023 selon l'INSEE.
00:47:47 Soit 29 000 chômeurs de plus
00:47:49 par rapport au trimestre précédent.
00:47:51 Et puis annoncée
00:47:53 puis interdite, Imbroglio autour
00:47:55 de la marche silencieuse qui devait se tenir
00:47:57 cet après-midi à Dakar.
00:47:59 Finalement, elle va être repoussée.
00:48:01 Le tendant changé l'itinéraire.
00:48:03 Une mobilisation pacifique au Sénégal
00:48:05 qui fait suite à l'annonce surprise du report
00:48:07 de la présidentielle qui maintenant
00:48:09 secoue le pays depuis quelques jours.
00:48:11 - Merci Soumaya. Ça fait
00:48:13 deux mois avec Noemi
00:48:15 lorsqu'on échange ensemble que je lui
00:48:17 dis. Il y a beaucoup de sujets
00:48:19 sur le... beaucoup de papiers sur le consentement,
00:48:21 notamment dans Le Monde. - Les tribunes, oui. - Beaucoup de tribunes
00:48:23 qui ont été faites et j'ai dit à...
00:48:25 évidemment à Noemi, il faut vraiment traiter ce sujet
00:48:27 qui est très intéressant, qui n'est pas facile d'ailleurs
00:48:29 à comprendre. Pourquoi faut-il changer la loi sur le
00:48:31 consentement ? Ce qui est dit, ce qui pourrait être dit ?
00:48:33 Donc la parole est à vous.
00:48:35 - On va parler du constat d'abord
00:48:37 qui est partagé quasi unanimement
00:48:39 qui est que notre système judiciaire
00:48:41 n'est pas toujours capable de
00:48:43 bien juger les violences faites aux femmes.
00:48:45 On va prendre un chiffre donné par le Haut Conseil
00:48:47 à l'égalité. Chaque année,
00:48:49 90 000 femmes déclarent avoir subi un viol
00:48:51 ou une tentative de viol.
00:48:53 Moins de 10% d'entre elles portent
00:48:55 plainte et sur l'ensemble des plaintes déposées,
00:48:57 80% d'entre elles sont
00:48:59 classées sans suite. Pourquoi ?
00:49:01 C'est un ensemble de raisons, mais
00:49:03 un des principaux obstacles, c'est que le procureur,
00:49:05 le seul qui est habilité à déclencher
00:49:07 les poursuites judiciaires quand il est saisi
00:49:09 d'une plainte, estime souvent qu'il est impossible
00:49:11 de prouver l'agression sexuelle
00:49:13 ou le viol. Les faits ne sont pas
00:49:15 caractérisés, constitués
00:49:17 et donc les poursuites sont abandonnées. Les victimes, elles vont pouvoir
00:49:19 alors, si elles ne veulent pas se contenter
00:49:21 de cette décision, déposer à nouveau
00:49:23 plainte avec constitution de partie civile. Là, c'est
00:49:25 obligatoire, une information judiciaire va être ouverte
00:49:27 avec un juge d'instruction nommé,
00:49:29 mais c'est le début d'un parcours
00:49:31 très compliqué, très long, et ça fait dire
00:49:33 aux professionnels du droit, des avocats,
00:49:35 des magistrats avec lesquels j'ai pu échanger
00:49:37 que tout cela est une épreuve. Écoutez
00:49:39 notamment ce que dit François Lavallière, il a été
00:49:41 entendu il y a quelques semaines par la délégation
00:49:43 aux droits des femmes à l'Assemblée nationale. C'est un
00:49:45 magistrat, professeur de droit pénal,
00:49:47 il a exercé à tous les échelons de la
00:49:49 chaîne judiciaire, osé assis en
00:49:51 tribunal correctionnel, juge d'application des peines,
00:49:53 et voilà ce qu'il dit sur ce parcours,
00:49:55 pour les victimes, les plaignantes.
00:49:57 Je pense pouvoir dire que je maîtrise la procédure pénale,
00:49:59 et pourtant, aujourd'hui,
00:50:01 si une proche venait me dire
00:50:03 qu'elle avait été violée, qu'elle n'avait pas réussi
00:50:05 à s'exprimer, à dire non,
00:50:07 à se défendre, à se débattre, et bien je ne suis
00:50:09 pas sûr que je lui conseillerais
00:50:11 d'aller déposer plainte.
00:50:13 Je pèse mes mots, je suis magistrat,
00:50:15 j'ai choisi ce métier par conviction,
00:50:17 et aujourd'hui, notre cadre procédural
00:50:19 ne me permettrait pas,
00:50:21 avec l'assurance que j'aimerais avoir,
00:50:23 d'encourager une victime à aller déposer plainte.
00:50:25 Parce que je sais qu'une grande majorité
00:50:27 des plaintes n'aboutit pas à une condamnation
00:50:29 de mise en cause, et que le processus, en plus
00:50:31 d'être incertain, est long, dur,
00:50:33 pénible pour les victimes.
00:50:35 Et pas simplement en raison des déficits
00:50:37 de personnel dans la magistrature.
00:50:39 - Ça c'est évidemment passionnant, ce que dit
00:50:41 ce magistrat. Qu'est-ce qui pose problème dans le texte
00:50:43 actuel ? - Le droit, aujourd'hui,
00:50:45 dit que le viol est un acte de pénétration
00:50:47 commis par violence, contrainte, menace
00:50:49 ou surprise. Aujourd'hui, le texte
00:50:51 exige que l'auteur ait commis
00:50:53 l'acte en utilisant un de ses quatre
00:50:55 modes opératoires. La loi
00:50:57 ne fait pas de référence à la question du consentement
00:50:59 de la victime. Ça signifie que quand une victime
00:51:01 dépose plainte, il va falloir démontrer que
00:51:03 l'auteur a utilisé un de ses quatre
00:51:05 modes opératoires, je les rappelle, menace et violence,
00:51:07 surprise ou contrainte. Alors,
00:51:09 menace et violente, ça ne pose pas vraiment de problème,
00:51:11 et encore une fois, c'est important de préciser qu'on ne parle
00:51:13 pas des viols qui se produisent dans
00:51:15 un parking la nuit, où vous êtes agressé
00:51:17 en descendant de votre voiture. Là, établir le
00:51:19 viol ne va pas être très compliqué.
00:51:21 La grande difficulté concerne
00:51:23 la contrainte morale et la surprise.
00:51:25 Or, on le sait, majoritairement,
00:51:27 les viols sont commis
00:51:29 par des auteurs de la sphère proche.
00:51:31 On parle de
00:51:33 quelqu'un au travail, on parle de quelqu'un
00:51:35 de la famille, d'un ami, c'est quelqu'un
00:51:37 qu'on connaît. Et la plupart du temps, ils n'ont pas
00:51:39 besoin d'utiliser la violence physique,
00:51:41 mais la contrainte morale
00:51:43 ou la surprise. Et c'est là le problème.
00:51:45 Les magistrats ont souvent du mal à
00:51:47 démontrer ces deux outils,
00:51:49 et il arrive que les magistrats,
00:51:51 c'est ce qu'ils nous disent en tout cas,
00:51:53 sachent que la plaignante a été violée,
00:51:55 en tout cas, ils ont ce sentiment,
00:51:57 cette intime conviction, mais ils ne vont
00:51:59 pas réussir à prouver l'utilisation d'un de ces
00:52:01 quatre critères, et ils sont alors
00:52:03 coincés par le texte. Écoutez là encore ce qu'a dit
00:52:05 François Lavalière devant
00:52:07 l'Assemblée nationale.
00:52:09 Dans toutes les fonctions que j'ai exercées, il m'est arrivé de classer sans suite
00:52:11 des procédures, d'ordonner des non-lieux,
00:52:13 de relaxer, alors
00:52:15 que je croyais les victimes.
00:52:17 Je les croyais, je suis sûr qu'elles ont
00:52:19 vécu ce que, dans le sens commun,
00:52:21 nous considérons être un viol ou une agression sexuelle.
00:52:23 Et pourtant, je ne pouvais
00:52:25 pas condamner ou je ne pouvais
00:52:27 pas requérir une condamnation lorsque j'étais au parquet.
00:52:29 Alors j'expliquais à ces femmes
00:52:31 que je les croyais, mais que la loi était ainsi
00:52:33 faite que je ne pouvais pas prononcer de condamnation.
00:52:35 Je ne critiquais pas la loi, je l'expliquais.
00:52:37 Car je considère que nous avons
00:52:39 à l'égard des victimes un devoir de clarté et de transparence
00:52:41 pour que ne s'ajoute pas à leur traumatisme
00:52:43 le sentiment d'être considéré
00:52:45 comme des menteuses.
00:52:47 - Louer évidemment son honnêteté intellectuelle.
00:52:49 Donc quelles seraient les solutions ?
00:52:51 - Alors c'est là que de nombreux spécialistes
00:52:53 estiment qu'il faut que la législation évolue.
00:52:55 Et Isabelle Romme nous le dira bien sûr tout à l'heure
00:52:57 puisque c'est l'objet notamment de ce livre.
00:52:59 Et une des pistes à l'étude serait d'ajouter
00:53:01 dans la loi que l'absence de consentement
00:53:03 libre et éclairé, de la part bien sûr
00:53:05 de la victime, soit un élément constitutif
00:53:07 du viol. L'idée
00:53:09 ce serait de demander aux mises en cause de prouver
00:53:11 qu'il s'est interrogé sur le consentement.
00:53:13 Le juge regardera
00:53:15 si l'auteur a recherché ce consentement.
00:53:17 Alors bien sûr il va rester des zones d'ombre.
00:53:19 - Mais comment ? - L'idée c'est de faire passer un message
00:53:21 qu'il faut s'interroger sur le consentement quand on a une relation.
00:53:23 Je vais vous donner un exemple que m'a donné
00:53:25 François Lavallière avec lequel j'ai beaucoup échangé.
00:53:27 Voilà, il était un des signataires de cette tribune.
00:53:29 Une femme est invitée
00:53:31 dans le cadre de son travail
00:53:33 à aller dans le bureau de son employeur.
00:53:35 Il discute, glisse la main sous sa jupe.
00:53:37 Elle est dans un état de sidération, elle ne dit rien.
00:53:39 Aujourd'hui si en sortant du bureau
00:53:41 elle pleure, elle manifeste,
00:53:43 elle parle de ce qui est arrivé, on pourra établir
00:53:45 qu'il y a eu un viol par surprise.
00:53:47 Mais, ce qui arrive parfois,
00:53:49 c'est qu'elle est dans un état de sidération, elle ne dit rien
00:53:51 et elle va même retourner quelques jours plus tard dans le bureau de cet employeur.
00:53:53 Là, la condamnation va être
00:53:55 beaucoup plus difficile parce que l'avocat
00:53:57 du mis en cause dira "mais attendez, elle n'a rien dit,
00:53:59 elle est revenue, comment voulez-vous
00:54:01 que mon client sache
00:54:03 qu'elle n'était pas d'accord, elle n'a pas dit non."
00:54:05 Si on est dans un dispositif
00:54:07 où le consentement doit être recueilli,
00:54:09 ça, ça ne sera plus recevable.
00:54:11 - Mais comment ? - On dira "mais monsieur, vous lui avez
00:54:13 demandé ? Est-ce que vous lui avez... Vous êtes sûr que vous lui avez
00:54:15 posé la question ? On ira chercher des éléments.
00:54:17 Est-ce qu'il y a eu des messages,
00:54:19 des signaux qui pouvaient laisser penser
00:54:21 que cette femme
00:54:23 souhaitait avoir
00:54:25 ce rapport intime avec son employeur ?
00:54:27 Il y a des gens autour, il y a éventuellement des messages
00:54:29 qui ont pu être échangés, c'est pas uniquement le parole
00:54:31 contre parole. Et ce que précisent
00:54:33 ceux qui sont favorables à cette évolution, et on verra
00:54:35 ce que vous nous en dites, c'est que ça n'est pas une culpabilité
00:54:37 automatique de l'auteur.
00:54:39 Le doute profitera toujours à l'accuser,
00:54:41 mais que c'est un message important
00:54:43 à faire passer, qu'il faut s'interroger
00:54:45 sur le consentement. Et
00:54:47 les gens qui planchent sur cette question
00:54:49 s'inspirent beaucoup de deux modèles, le modèle
00:54:51 suédois et canadien, où la loi
00:54:53 a évolué et où on dit que
00:54:55 si on n'a pas vérifié ce consentement,
00:54:57 eh bien on est en tort. - Alors évidemment,
00:54:59 on va s'interroger sur "vérifier",
00:55:01 bien sûr, comment vérifier ? Est-ce qu'avant tout
00:55:03 acte, on doit dire "est-ce que tu es consentante ?
00:55:05 Est-ce que vous êtes consentant que je
00:55:07 vous embrasse ? Est-ce que vous êtes consentant que
00:55:09 je pose ma main
00:55:11 sur votre épaule ? Que sais-je ?" Pourquoi
00:55:13 les résistances sont-elles aussi fortes ?
00:55:15 - C'est un sujet très clivant, je dis maintenant que ça fera
00:55:17 débat sur ce plateau. J'ai aussi
00:55:19 échangé avec des avocats qui estiment que la loi
00:55:21 est suffisante, qu'elle couvre
00:55:23 un large panel de
00:55:25 situations, que la question surtout de la preuve
00:55:27 ne changera pas
00:55:29 avec cette loi. Dans une tribune
00:55:31 qui avait été publiée aussi dans le journal Le Monde, la philosophe
00:55:33 Manon Garcia s'est opposée à cette évolution.
00:55:35 Elle disait notamment "si l'on définit
00:55:37 légalement le viol par le non-consentement,
00:55:39 on considère que c'est le comportement de la
00:55:41 victime qui fait le viol et non celui
00:55:43 du violeur" et signe que
00:55:45 ce sujet est compliqué. Le Parlement
00:55:47 européen vient de faire voter une première directive
00:55:49 sur les violences faites aux femmes,
00:55:51 mais la question du viol n'a pas été couverte par
00:55:53 cette directive. Plusieurs Etats membres, dont la
00:55:55 France, se sont opposés à ce qu'une définition
00:55:57 du viol fondée sur l'absence
00:55:59 de consentement figure
00:56:01 dans cette directive.
00:56:03 Dernier point, en Suède,
00:56:05 en 2016, quand il a été question de changer la loi,
00:56:07 il n'y avait pas du tout d'unanimité, il y avait de très
00:56:09 fortes réticences, un comité s'est réuni
00:56:11 pendant deux ans et ils ont abouti à un
00:56:13 consensus, la loi a été adoptée en 2018
00:56:15 et deux ans après, il semblerait que
00:56:17 le bilan soit une hausse des condamnations
00:56:19 et une unanimité des Suédois sur cette question.
00:56:21 D'abord,
00:56:23 merci et bravo pour cette exposé.
00:56:25 Je trouve plutôt bien
00:56:27 qu'on s'intéresse
00:56:29 au consentement, qu'un homme
00:56:31 ou une femme d'ailleurs, se
00:56:33 demande si celui
00:56:35 qu'il va embrasser est
00:56:37 d'accord avec ce
00:56:39 geste-là, ça me paraît quand même
00:56:41 le minimum, me semble-t-il.
00:56:43 Alors après, c'est comment on met en place,
00:56:45 que dira-t-il ? Il dira "je l'ai deviné,
00:56:47 je l'ai senti, elle m'a envoyé
00:56:49 les signes", mais comment
00:56:51 concrètement mettre
00:56:53 ce consentement
00:56:55 en place dans l'arsenal juridique ?
00:56:57 Isabelle Romm.
00:56:59 Alors, effectivement, moi
00:57:01 je fais cette proposition
00:57:03 de redéfinir le viol
00:57:05 et je la fais au vu, effectivement,
00:57:07 d'années de pratique de magistrature.
00:57:09 Le constat que fait
00:57:11 le magistrat François Lavallière,
00:57:13 je pourrais le faire, il m'est arrivé
00:57:15 aussi de rencontrer des victimes
00:57:17 pour lesquelles
00:57:19 l'affaire était classée sans suite
00:57:21 ou aboutissait à un non-lieu,
00:57:23 par exemple lorsque j'étais juge d'instruction,
00:57:25 parce que le procureur n'avait pas pu
00:57:27 prouver une violence,
00:57:29 une menace, une contrainte, une surprise.
00:57:31 Et pourtant, on savait bien,
00:57:33 on voyait bien que cette personne n'était pas
00:57:35 consentante. Et face
00:57:37 à cela, et face au fait
00:57:39 que 7 plaintes sur 10, là on vous dit
00:57:41 8, mais enfin 7 à 8 plaintes
00:57:43 classées sans suite sur 10,
00:57:45 c'est quand même énorme. Donc je me dis,
00:57:47 il faut essayer de faire quelque chose. Et je pense
00:57:49 qu'en changeant d'approche,
00:57:51 on peut faire évoluer, parce qu'on fera évoluer
00:57:53 aussi les enquêtes. Parce qu'aujourd'hui,
00:57:55 en fait, ces affaires sont classées
00:57:57 parce qu'on n'a pas pu prouver.
00:57:59 Donc moi ce que je propose, c'est de
00:58:01 dénoncer un postulat
00:58:03 en disant que tout acte
00:58:05 de pénétration sexuelle, puisque c'est le terme
00:58:07 employé, non librement
00:58:09 consenti, constitue un viol.
00:58:11 Et dans la deuxième partie...
00:58:13 - C'est déjà le cas. - Non, justement,
00:58:15 ce n'est pas du tout... - Le non consenti...
00:58:17 - Non, ce n'est pas du tout dans la loi.
00:58:19 Le terme de non consentement n'existe pas dans la loi.
00:58:21 Donc c'est ce que je propose.
00:58:23 En fait, la phrase
00:58:25 de définition, c'est tout acte de pénétration
00:58:27 sexuelle non librement consentie
00:58:29 constitue un viol. Et dans le deuxième aléna,
00:58:31 je reprendrai les éléments
00:58:33 qui existent, c'est-à-dire la contrainte,
00:58:35 la violence, la menace, la surprise, en disant
00:58:37 que lorsque l'on a un
00:58:39 de ces quatre éléments, l'absence
00:58:41 de consentement est présumée.
00:58:43 Voilà. Mais la définition
00:58:45 de départ, c'est de poser
00:58:47 ce postulat de non consentement,
00:58:49 de dire que quand il n'y a pas consentement,
00:58:53 il y a viol.
00:58:55 - Mais la question, c'est comment on étale...
00:58:57 - Non, non, non.
00:58:59 - Le consentement, il est personnel,
00:59:01 la femme qui sait, j'ai envie de dire...
00:59:03 - Non, parce que justement,
00:59:05 pardon, je pense que justement...
00:59:07 - L'homme d'ailleurs, on le suit toujours dans ce cas-là.
00:59:09 - Par cette définition, on ne fait pas
00:59:11 comme il peut être dit, reposer les choses
00:59:13 sur la victime, mais c'est bien sur
00:59:15 l'agresseur, ou le mis en cause, disons,
00:59:17 qu'on va faire reposer les choses.
00:59:19 C'est-à-dire qu'on va lui...
00:59:21 S'il nie, s'il n'y a pas de violence
00:59:23 visible, etc., on va lui
00:59:25 demander, alors comment étiez-vous
00:59:27 sûrs que cette personne
00:59:29 était d'accord ? Et c'est cela
00:59:31 qui sera à un moment donné l'objet de l'enquête.
00:59:33 Alors, je ne dis pas, parce que
00:59:35 je suis lucide et réaliste,
00:59:39 je ne dis pas que, vous voyez,
00:59:41 ça sera miraculeux, mais je dis
00:59:43 que face à la situation aujourd'hui,
00:59:45 qui est une situation, à mon avis,
00:59:47 d'impunité du viol, parce que
00:59:49 7 plaintes sur 10 ou 8 plaintes sur 10
00:59:51 classées sans suite, c'est pour moi une situation
00:59:53 de quasi-impunité. - Vous pensez que ça changera ?
00:59:55 - Oui, je pense que ça changera le cours des enquêtes.
00:59:57 Et plus, pardon... - Maître Garbarini,
00:59:59 parce que la parole doit... - ...être aussi sur les mentalités,
01:00:01 mais si vous permettez,
01:00:03 je reviendrai plus tard.
01:00:05 - Moi, j'ai un cas auquel je pense
01:00:07 et qui est très intéressant, mais d'abord, Maître
01:00:09 Garbarini, votre
01:00:11 sentiment, l'avocat que vous êtes,
01:00:13 je rappelle que vous êtes magistrate,
01:00:15 que vous avez été haut fonctionnaire,
01:00:17 et que vous avez été également
01:00:19 ministre chargé
01:00:21 de l'égalité femmes-hommes, de la diversité
01:00:23 et de l'égalité des chances, mais vous avez été
01:00:25 magistrate de longues années. - Et je suis
01:00:27 de nouveau, puisque je suis
01:00:29 première présidente de Chambres à la Cour d'appel de Versailles,
01:00:31 donc particulièrement attachée
01:00:33 au principe du contradictoire.
01:00:35 - Écoutez, je...
01:00:37 D'abord, on va
01:00:39 poser le postulat, tout le monde doit se
01:00:41 féliciter qu'il y ait aujourd'hui
01:00:43 la prise en compte de la parole
01:00:45 de la plaignante,
01:00:47 de la femme, qui va dénoncer des faits.
01:00:49 Et bien évidemment que tout doit être
01:00:51 mis en oeuvre pour que cette parole,
01:00:53 elle soit prise à la mesure
01:00:55 de ce qu'elle est, parce que c'est très impudique,
01:00:57 c'est très compliqué,
01:00:59 et bien
01:01:01 évidemment, tout cela doit s'entourer
01:01:03 de multiples précautions. J'ajoute
01:01:05 qu'aujourd'hui, il y a énormément de progrès qui
01:01:07 ont été faits, il y a des cellules
01:01:09 qui sont habilitées,
01:01:11 qui sont spécialisées pour recueillir
01:01:13 la parole des femmes
01:01:15 ou des hommes qui sont agressés ou violés
01:01:17 dans les commissariats.
01:01:19 Ça c'est un premier point, il y a un énorme travail qui a été fait.
01:01:21 En revanche,
01:01:23 je voudrais quand même qu'on rappelle,
01:01:25 permettez-moi de dire, excusez-moi
01:01:27 de remettre l'Église au centre du village.
01:01:29 En France, il y a un premier principe
01:01:33 qui est le principe de la présomption d'innocence.
01:01:35 C'est le premier.
01:01:37 Le deuxième, c'est
01:01:39 la charge de la preuve,
01:01:41 la charge de la preuve,
01:01:43 incombe à celui qui l'accuse.
01:01:45 C'est le principe.
01:01:47 Alors on peut changer de principe.
01:01:49 Moi, encore une fois, je suis avocat
01:01:51 aujourd'hui, je me bats par rapport à une
01:01:53 loi que je me dois
01:01:55 d'appliquer ou
01:01:59 justement de combattre en fonction
01:02:01 du cas qui m'est donné.
01:02:03 Mais encore une fois,
01:02:05 on a une charge de la preuve.
01:02:07 La charge de la preuve,
01:02:09 c'est la violence
01:02:11 dans le cadre du viol,
01:02:13 la menace, la surprise et la contrainte.
01:02:15 La contrainte,
01:02:17 implicitement,
01:02:19 elle fait référence
01:02:21 au consentement.
01:02:23 Peut-être qu'on peut la rajouter, mais encore une fois,
01:02:25 il s'agira, et vous l'avez employé, je suis d'accord
01:02:27 avec vous, d'un message.
01:02:29 Mais au fond, ça ne changera rien.
01:02:31 Sauf si on modifie
01:02:33 les vecteurs de la loi française
01:02:37 qui, je rappelle, est une loi inquisitoriale.
01:02:41 La procédure française est une procédure inquisitoriale.
01:02:43 C'est-à-dire que l'on confie
01:02:45 à un procureur, à des policiers
01:02:47 la charge d'instruire
01:02:49 et à décharger un dossier,
01:02:51 une procédure.
01:02:53 Nous ne sommes pas dans une procédure accusatoire,
01:02:55 comme au Canada, puisque, comme je vous le rappelle,
01:02:57 j'étais l'avocat
01:02:59 d'un des officiers de la BRI
01:03:01 qui a été accusé de viol
01:03:03 par une ressortissante canadienne
01:03:05 et qui a été acquittée
01:03:07 en appel.
01:03:09 Alors que, en première instance,
01:03:11 ils avaient été condamnés,
01:03:13 ils étaient deux, à sept ans.
01:03:15 Avec, au préalable, une ordonnance
01:03:17 de non-lieu
01:03:19 des deux magistrates instructeurs
01:03:21 saisies. Donc, on voit bien que,
01:03:23 d'ailleurs, ça prouve que
01:03:25 la justice fonctionne en France,
01:03:27 puisque vous voyez bien que les différents
01:03:29 degrés ont fonctionné.
01:03:31 Ce qui est intéressant, en fait, on est sur une zone grise,
01:03:33 on pourrait dire qu'à partir du moment
01:03:35 où la femme dit non,
01:03:37 le consentement
01:03:39 a été clairement exprimé.
01:03:41 - Mais parfois, elle ne dit pas non.
01:03:43 - J'ai bien compris. Mais je pensais, par exemple,
01:03:45 je pense au cas,
01:03:47 c'est toujours délicat de parler d'une affaire,
01:03:49 mais puisqu'elle est publique,
01:03:51 l'affaire de Pardieu. Vous avez donc
01:03:53 une jeune femme qui va chez lui.
01:03:55 Il y a des vidéos qui ont été prises,
01:03:57 ils sont en bas, dans le salon,
01:03:59 manifestement, et puis après,
01:04:01 elle le suit
01:04:03 dans sa chambre.
01:04:05 Et là, il se passe ce qui s'est passé.
01:04:07 Bon.
01:04:09 Donc cette femme, elle monte dans sa chambre,
01:04:11 donc elle n'exprime pas manifestement
01:04:13 le...
01:04:15 Elle ne dit pas non
01:04:17 quand elle prend l'escalier,
01:04:19 manifestement. Elle quitte
01:04:21 la maison et elle revient deux ou trois jours
01:04:23 après et la même opération
01:04:25 se passe.
01:04:27 Plus tard, elle dira "j'ai été violée par Gérard
01:04:29 de Pardieu". Alors, est-ce qu'on peut se
01:04:31 retrouver dans cette situation folle,
01:04:33 où effectivement elle a le sentiment d'être violée,
01:04:35 parce qu'elle ne voulait pas,
01:04:37 elle ne consentait pas, mais où Gérard de Pardieu
01:04:39 n'a aucun signe
01:04:41 qui lui est envoyé pour comprendre
01:04:43 que lui-même est dans la position du violeur ?
01:04:45 - Eh bien, si la loi change...
01:04:47 - Donc on se retrouve dans une double chose ?
01:04:49 - On demandera à Gérard de Pardieu
01:04:51 quelles mesures raisonnables avez-vous
01:04:53 prises pour vous assurer du consentement
01:04:55 de cette jeune femme ?
01:04:57 - Eh bien là, je pose la question, madame.
01:04:59 Dans ce cas précis, vous êtes magistrate.
01:05:01 Gérard de Pardieu peut vous dire "mais moi,
01:05:03 je n'ai pas vu, je n'ai pas senti".
01:05:05 Donc c'est une situation folle, parce que les deux
01:05:07 ont raison de leur point de vue.
01:05:09 - Alors, permettez-moi de ne pas m'exprimer
01:05:11 sur l'affaire de Pardieu, vous comprendrez
01:05:13 pourquoi.
01:05:15 En revanche, il y a deux choses que je trouve
01:05:17 assez simples à dire, c'est "céder"
01:05:19 n'est pas "consentir", "se laisser faire"
01:05:21 non plus. Voilà ce que ça envoie
01:05:23 comme message le fait de dire
01:05:25 "tout acte de pénétration
01:05:27 sexuelle non librement consentue
01:05:29 est un viol". Voilà. Ce n'est pas
01:05:31 parce qu'une femme cède qu'elle
01:05:33 consente. - Mais j'en pense, qu'est-ce que vous préconisez ?
01:05:35 Est-ce que les hommes doivent demander
01:05:37 par la parole ou les femmes d'ailleurs ?
01:05:39 - C'est pour bien expliquer le pourquoi.
01:05:41 - Mais qu'est-ce que vous préconisez ?
01:05:43 - Combien de fois, moi, je veux dire, j'ai vu des victimes
01:05:45 qui étaient complètement sidérées
01:05:47 et qui ne font rien
01:05:49 parce qu'elles
01:05:51 ont peur que ça se passe encore plus mal.
01:05:53 - Donc qu'est-ce que vous préconisez ?
01:05:55 - Que la demande soit faite par oral ?
01:05:57 - Regardez, une femme qui ne crie pas est une femme morte.
01:05:59 Il faut imaginer ce que c'est que le sentiment
01:06:01 quand vous êtes... - J'entends bien,
01:06:03 mais les solutions, qu'est-ce que vous préconisez ?
01:06:05 - La solution c'est de demander
01:06:07 qu'il puisse que la personne
01:06:09 qui est mise en cause, parce qu'en fait
01:06:11 on ne part pas de rien, on part toujours d'une plainte.
01:06:13 - Donc il y a un échange,
01:06:15 il y a une demande faite par oral.
01:06:17 - Il y a une victime qui va porter plainte, qui va accuser
01:06:19 et qui va dire "je n'étais pas
01:06:21 consentie". - J'entends bien, mais répondez, je vous assure,
01:06:23 à ma question parce qu'elle est essentielle. Qu'est-ce que vous préconisez ?
01:06:25 Est-ce que celui qui va avoir
01:06:27 une relation sexuelle doit demander
01:06:29 verbalement "est-ce que
01:06:31 tu es d'accord pour que nous ayons
01:06:33 une relation sexuelle ?" - Je pense qu'il ne faut pas forcément préciser
01:06:35 comment, il faut s'assurer.
01:06:37 Alors ça peut être, bien sûr,
01:06:39 ça peut être verbalement, mais on ne va pas
01:06:41 mettre ce qu'il doit demander exactement.
01:06:43 Mais je pense que c'est
01:06:45 une manière d'être qui
01:06:47 permet d'être sûr
01:06:49 que la personne est bien consentante.
01:06:51 Et cela, c'est pour ça que je vous disais,
01:06:53 je voudrais aussi dire que ça permet
01:06:55 de changer les mentalités
01:06:57 et ça permet aussi d'éduquer
01:06:59 un peu différemment les enfants.
01:07:01 C'est d'ailleurs le constat qui a été fait
01:07:03 en Suède, après deux ans
01:07:05 d'application de la loi, c'est que non seulement
01:07:07 il y avait 75% de condamnations
01:07:09 en plus, donc on voit quand même une certaine
01:07:11 efficacité, mais aussi
01:07:13 un changement dans les mentalités et que
01:07:15 les enfants, on les éduque aussi davantage.
01:07:17 C'est-à-dire qu'à un ado, et moi d'ailleurs je le fais
01:07:19 aussi quand je fais des interventions
01:07:21 dans les lycées, c'est un message que je fais
01:07:23 passer, c'est-à-dire que tu n'embrasses pas
01:07:25 ta copine,
01:07:27 comme ça tu ne lui sautes pas dessus, tu lui
01:07:29 demandes, c'est aussi
01:07:31 une manière d'avoir
01:07:33 d'autres relations entre les femmes
01:07:35 et les hommes, entre
01:07:37 les êtres humains.
01:07:39 - Et Charlotte pourra
01:07:41 donner son avis. - La démarche
01:07:43 aujourd'hui, elle existe.
01:07:45 C'est-à-dire qu'on a l'impression
01:07:47 qu'on est dans une situation où
01:07:49 vous avez des magistrats et des
01:07:51 avocats qui prennent pour argent
01:07:53 comptant ce que dit une
01:07:55 personne sans vérification.
01:07:57 Aujourd'hui il y a une contextualisation
01:07:59 - Mais il y a 8 pleines sur 100, c'est sans suite.
01:08:01 - Parce qu'il y a une contextualisation
01:08:03 du geste aussi.
01:08:05 Un geste, vous le disiez,
01:08:07 un geste, une personne
01:08:09 arrive, elle est à la machine
01:08:11 à café, on lui
01:08:13 place la main dans le cou, ou on
01:08:15 essaye de l'embrasser, on est dans une
01:08:17 contextualisation du geste qui déjà
01:08:19 interroge et
01:08:21 est une preuve à charge
01:08:23 contre la personne qui l'a fait par rapport au
01:08:25 consentement. Ce même geste
01:08:27 au comptoir ou dans une boîte de nuit
01:08:29 est déjà un
01:08:31 contexte qui est différent parce que c'est festif,
01:08:33 parce que c'est alcoolisé,
01:08:35 que les gens sont venus faire des rencontres,
01:08:37 donc la contextualisation du geste
01:08:39 elle va être différente. Je ne dis pas que
01:08:41 pour autant, ça ne veut pas dire que la personne ne peut
01:08:43 pas être agressée, mais on est dans une appréciation
01:08:45 qui est différente. On a une justice
01:08:47 humaine, il faut laisser
01:08:49 les magistrats et les avocats
01:08:51 justement débattre.
01:08:53 Sinon, si j'appuie sur un bouton
01:08:55 et si j'appuie sur un bouton par rapport, eh bien non, j'étais pas
01:08:57 consentante. Très bien, bon, ok.
01:08:59 - Et on a eu le cas d'une personnalité
01:09:01 où la femme a dit
01:09:03 "j'étais consentante dans le premier rapport et j'étais pas consentante
01:09:05 dans le deuxième rapport". On voit bien la difficulté.
01:09:07 - C'est ce que vous dites, c'est encore une fois
01:09:09 nous on relève, ça vient de magistrats
01:09:11 et d'avocats qui font le constat
01:09:13 qu'aujourd'hui, ils n'ont pas les armes suffisantes.
01:09:15 - Charlotte, pardonnez-moi
01:09:17 de ne pas être tout à fait d'accord par rapport
01:09:19 à ma pratique. - Non mais, le problème,
01:09:21 c'est que ce qui m'ennuie dans
01:09:23 ce dialogue, c'est que
01:09:25 il n'y a pas
01:09:27 de preuve. Donc,
01:09:29 je ne vois pas comment
01:09:31 si on n'écrit pas les choses,
01:09:33 pardonnez-moi, de les formaliser.
01:09:35 - Ça ne passe pas que par là, Pascal.
01:09:37 - Non mais moi, après c'est...
01:09:39 - Imaginez une situation avec un enfant ailleurs.
01:09:41 - Je vous assure, je pense aux téléspectateurs
01:09:43 qui nous écoutent.
01:09:45 - Vous dites "l'homme",
01:09:47 parce que c'est souvent l'homme, doit s'intéresser sur le consentement
01:09:49 de la femme. Bon.
01:09:51 Il dira "je m'y suis intéressé, je lui ai demandé,
01:09:53 je lui ai demandé, elle m'a dit oui".
01:09:55 Ça sera toujours parole contre parole.
01:09:57 - Mais non, justement... - J'ai posé la question
01:09:59 à... - Non, justement, quand je travaille...
01:10:01 - Je pense qu'où vous le formalisez ?
01:10:03 Par écrit. - Mais non. Vous pouvez,
01:10:05 mais c'est pas... Ce que je veux dire, c'est
01:10:07 quand j'ai échangé avec... - Mais je sais qu'il y a des hommes
01:10:09 qui font ce pas aujourd'hui. - Quand j'ai échangé
01:10:11 avec les magistrats et les avocats, j'ai dit "mais on va nous dire
01:10:13 c'est parole contre parole". Ils m'ont dit "non mais c'est pas vrai,
01:10:15 il y a plein d'éléments, encore une fois,
01:10:17 dans une relation de travail
01:10:19 où vous avez un supérieur hiérarchique
01:10:21 et quelqu'un qui est en dessous de lui, où il y a la situation que j'ai prise
01:10:23 tout à l'heure. Si vous n'avez aucun message
01:10:25 SMS échangé ou dans lequel il y a
01:10:27 une forme d'ambiguïté, si vous n'avez aucun témoignage
01:10:29 de l'entourage qui vous dit "ah bah si, c'est vrai,
01:10:31 on la voyait, elle le regardait, on sentait qu'elle était
01:10:33 très attirée par lui". Si tout le monde vous dit "bah non,
01:10:35 on n'a jamais rien remarqué, elle est très réservée,
01:10:37 elle n'est pas du tout dans...
01:10:39 Vous voyez, c'est pas que le parole contre parole.
01:10:41 - Mais dans ce cas-là, oui. Mais il y a des cas
01:10:43 dans ce cas-là que vous décrivez oui. - Non mais là, vous cherchez à
01:10:45 généraliser. - Charles Dordel.
01:10:47 - Justement, la contrainte...
01:10:49 J'écoute vraiment,
01:10:51 alors là, vierge de toute idée préconçue,
01:10:53 on va dire, qu'on s'approche,
01:10:55 vous avez raison, sur le constat et sur les chiffres, surtout
01:10:57 que la justice cherche à savoir
01:10:59 comment faire mieux pour ne pas
01:11:01 classer ses plaintes, ça je le comprends
01:11:03 parfaitement. Maintenant, on comprend que c'est
01:11:05 souvent dans l'intimité, les frontières
01:11:07 sont extrêmement floues,
01:11:09 et en effet, je vois pas ce que ça changerait en réalité.
01:11:11 Sur le terrain de l'éducation, mais moi je pense qu'il y a
01:11:13 des éducations des deux côtés à faire.
01:11:15 On peut aussi se former et s'éduquer
01:11:17 à dire non. C'est
01:11:19 évidemment extrêmement important.
01:11:21 - C'est facile à dire. - Bah non, mais c'est une éducation.
01:11:23 - Oui, mais Charlotte, vous savez...
01:11:25 - Charlotte n'a pas parlé depuis 25 minutes.
01:11:27 - C'est pas
01:11:29 - Pour ne pas faire peser sur la victime potentielle
01:11:31 cette question, il y a évidemment
01:11:33 une éducation à faire
01:11:35 pour tout le monde, une éducation à se protéger.
01:11:37 Je suis désolée, cette éducation, elle existe
01:11:39 évidemment, et je pense qu'il est important
01:11:41 de la mettre en place aussi pour la protection
01:11:43 potentiellement de ces
01:11:45 futurs jeunes femmes, jeunes filles
01:11:47 ou femmes tout court. La deuxième
01:11:49 chose, c'est que j'ai du mal à comprendre
01:11:51 ce que ça donnerait concrètement, en effet
01:11:53 sur le terrain de la preuve. Parce que moi, dans la contrainte,
01:11:55 dans le terme de contrainte,
01:11:57 j'entends l'absence de consentement. Et l'exemple
01:11:59 que vous preniez, si devant
01:12:01 la justice, on
01:12:03 dit "Bah précisément, je vais faire témoigner
01:12:05 les gens autour de moi, je ne l'avais jamais regardé,
01:12:07 je n'avais jamais échangé avec lui, il avait par
01:12:09 ailleurs un ascendant évident professionnellement
01:12:11 sur moi", c'est déjà de la contrainte.
01:12:13 La contrainte peut déjà être examinée
01:12:15 aujourd'hui. C'est vraiment une question ouverte.
01:12:17 J'ai du mal à comprendre comment ça va être qualifié
01:12:19 en réalité. - Alors peut-être deux choses,
01:12:21 si vous permettez, je suis pas
01:12:23 d'accord sur le fait de dire qu'il faut éduquer
01:12:25 les filles à se protéger
01:12:27 dans cette vision, justement...
01:12:29 - C'est ce que font les mères.
01:12:31 - Oui, non mais je pense que... - Les mères, c'est ce qu'elles font
01:12:33 depuis toujours. - Non mais...
01:12:35 - Elles éduquent leurs filles en disant "Attention,
01:12:37 protégez-vous". - Si vous voulez...
01:12:39 - Et les pères aussi, c'est ce que...
01:12:41 Moi j'ai quatre filles, je les ai éduquées comme ça.
01:12:43 - Tout à fait, mais c'est-à-dire que c'est aussi...
01:12:45 - Non, mais... - C'est pas une éducation.
01:12:47 - Non mais c'est éduquer dans
01:12:49 la méfiance de l'autre. Ça veut dire que c'est aussi
01:12:51 éduquer en se disant "Attention,
01:12:53 tu peux être agressé". Alors je ne dis pas,
01:12:55 moi-même j'ai une fille, je ne dis pas que je n'ai pas
01:12:57 aussi porté des discours de la sorte.
01:12:59 Mais je veux dire, dans cette nouvelle approche,
01:13:01 c'est aussi de mettre, j'allais dire,
01:13:03 les relations, enfin je veux dire,
01:13:05 sexuelles et relations sentimentales,
01:13:07 aussi sur un pied, j'allais dire,
01:13:09 davantage d'égalité, et que ce n'est pas
01:13:11 forcément l'un qui
01:13:13 demande, qui insiste,
01:13:15 et l'autre qui dit
01:13:17 oui ou qui dit non, ou qui doit se protéger
01:13:19 de l'autre. Moi j'envisage
01:13:21 - Mais la question c'est la même, qu'est-ce que ça veut dire ?
01:13:23 - Alors ça c'est vraiment sur le plan de,
01:13:25 enfin je veux dire, de l'éducation générale.
01:13:27 La contrainte, je suis d'accord avec vous,
01:13:29 elle existe déjà, et je ne dis pas,
01:13:31 et d'ailleurs, moi j'ai jugé
01:13:33 un certain nombre de viols
01:13:35 comme présidente de cours d'assises,
01:13:37 dans lesquels on a pu établir
01:13:39 l'existence d'une contrainte.
01:13:41 Et quand il y a contrainte, c'est vrai
01:13:43 que souvent on n'a pas de preuves matérielles,
01:13:45 et qu'on doit, à ce moment-là,
01:13:47 s'appuyer sur ce qu'on appelle
01:13:49 un faisceau d'indices,
01:13:51 alors avec des témoignages,
01:13:53 enfin parfois des SMS,
01:13:55 enfin voilà, il y a plein de choses
01:13:57 qu'on peut utiliser.
01:13:59 Donc en fait, cette proposition,
01:14:01 elle ne fait qu'élargir
01:14:03 le champ des possibles,
01:14:05 finalement, en matière
01:14:07 de déclaration de culpabilité,
01:14:09 parce que justement, on voit
01:14:11 que dans un certain nombre de cas,
01:14:13 c'est quand même impossible
01:14:15 à prouver, et donc,
01:14:17 on pose ce postulat
01:14:19 de dire que
01:14:21 quand il n'y a pas consentement,
01:14:23 il y a viol, parce que c'est des...
01:14:25 - J'entends bien, mais après, il faudra le prouver,
01:14:27 c'est là. Alors je vois qu'on était juste...
01:14:29 - C'est un outil de plus.
01:14:31 - Oui, c'est un outil de plus,
01:14:33 mais la preuve, c'est la question que je pose,
01:14:35 l'apport de la preuve...
01:14:37 - C'est très difficile à avoir.
01:14:39 - C'est plus facile.
01:14:41 - Bon, moi je pense que vous n'échapperez pas,
01:14:43 si, on pourrait très bien, c'est marrant d'ailleurs,
01:14:45 qu'au bout de la proposition, vous pouvez tout formaliser.
01:14:47 C'est-à-dire que...
01:14:49 Vous écrivez,
01:14:51 est-ce que vous êtes d'accord pour avoir une relation ?
01:14:53 Tu l'écris.
01:14:55 - Écoutez, là on arrive, là, les preuves sont faites.
01:14:57 - Non, mais vous souriez !
01:14:59 - Non, mais parce que...
01:15:01 - C'est qui, ça n'a pas rien.
01:15:03 - Pourquoi pas ?
01:15:05 - Si vous voulez, ce sont toujours les détracteurs de cette...
01:15:07 - Ah, vous ne me dites pas que je suis détracteur de ça,
01:15:09 parce que j'en parle tous les jours,
01:15:11 et je trouve que ça...
01:15:13 - C'est vrai que c'est difficile d'ailleurs, de mettre ce sujet,
01:15:15 vraiment à l'ordre du jour.
01:15:17 - Ce n'est pas détracteur du tout.
01:15:19 - Malheureusement, souvent,
01:15:21 les personnes qui refusent vraiment cette définition,
01:15:23 ont tendance à nous dire,
01:15:25 "Bon, voilà, maintenant on va faire signer un papier,
01:15:27 je ne vous passe même pas la remarque du style,
01:15:29 maintenant on ne va même plus pouvoir monter
01:15:31 avec une femme dans un ascenseur."
01:15:33 Voilà un petit peu, parfois, ce que ça donne,
01:15:35 comme réaction.
01:15:37 - Ce n'est pas du tout ce que je veux dire.
01:15:39 - Ce n'est pas du tout là-dessus qu'on veut aller, évidemment.
01:15:41 - Moi, je pose les questions que les gens
01:15:43 se posent sans doute devant leur télévision.
01:15:45 Ce débat me tient à cœur,
01:15:47 c'est pour ça qu'on en parle,
01:15:49 qu'il n'y ait pas d'ambiguïté avec Noémie.
01:15:51 Effectivement, je trouve que la manière
01:15:53 dont se conduisent les hommes depuis toujours
01:15:55 n'est pas convenable.
01:15:57 Que les choses ont changé depuis quelques années,
01:15:59 et tant mieux, on va écouter Judith Godrech,
01:16:01 et qu'effectivement...
01:16:03 - Parce qu'on a plein d'hommes qui se comportent très bien,
01:16:05 mais bon...
01:16:07 - Oui, mais d'abord, vous avez raison,
01:16:09 mais il y en a 95%, 90%,
01:16:11 mais disons qu'aujourd'hui,
01:16:13 ce qui a quand même changé,
01:16:15 c'est que ceux qui se permettaient tout
01:16:17 ne se permettent pas tout.
01:16:19 - Ah, ça c'est une très bonne nouvelle,
01:16:21 mais là, vous allez parler de Judith Godrech,
01:16:23 c'est aussi un petit milieu à une époque,
01:16:25 et c'était parfaitement assumé.
01:16:27 - Oui, mais je suis d'accord.
01:16:29 On écoute juste ce qu'elle dit,
01:16:31 quand elle dit "j'étais docile".
01:16:33 - Tout est de l'ordre du fétiche, un peu.
01:16:35 C'est-à-dire qu'on ne s'habille que comme ça,
01:16:37 on met que cette...
01:16:39 Les chemises doivent venir de tel endroit,
01:16:41 le briquet doit être de telle marque,
01:16:43 les chaussures, c'est comme ça,
01:16:45 les cheveux, à moi,
01:16:47 il fallait qu'ils soient à cette longueur,
01:16:49 la nourriture, il ne mange que ça.
01:16:51 Donc c'est des carottes râpées,
01:16:53 un avocat, des oeufs à la coque.
01:16:55 On mange debout, on ne mange pas assis.
01:16:57 J'avais peur, puis d'abord,
01:16:59 j'avais peur pour des bonnes raisons.
01:17:01 Enfin, d'abord, il y avait tout aussi
01:17:03 tout un fantasme des histoires qu'il racontait.
01:17:05 Il disait qu'il avait tué quelqu'un,
01:17:07 qu'il avait un pistolet dans l'entrée,
01:17:09 dans le placard de l'entrée, rue Bourbon-le-Château.
01:17:11 Des histoires, d'ailleurs,
01:17:13 qu'il a racontées à d'autres personnes que moi,
01:17:15 mais visiblement, à chaque fois,
01:17:17 la manière dont il a tué des gens
01:17:19 était différente, chaque histoire.
01:17:21 Il réinvente les histoires à chaque fois.
01:17:23 Parce qu'au début, dans le fond,
01:17:25 j'étais tellement docile.
01:17:27 Enfin, je veux dire, au début,
01:17:29 j'étais complètement endoctrinée, quoi.
01:17:31 C'est comme si j'avais joué
01:17:33 à une secte
01:17:35 et que j'étais, vous voyez,
01:17:37 la préférée de toutes les filles
01:17:39 de la secte. Enfin, je suivais
01:17:41 complètement les règles de mon gourou, quoi.
01:17:43 - Là, c'est un cas d'école.
01:17:45 Laissons de côté qu'elle avait 14 ans
01:17:47 parce que là, c'est la loi qui...
01:17:49 - Excusez-moi, c'est central, quand même.
01:17:51 - Aujourd'hui, elle serait moins de 15 ans.
01:17:53 - Voilà.
01:17:55 - Il n'y a pas de consentement possible.
01:17:57 - Il n'y a pas de consentement avant 16 ans.
01:17:59 - Là, c'est 15 ans.
01:18:01 - 20 ans, 20 ans.
01:18:03 - Laissons de côté ça parce que la loi répond.
01:18:05 Moi, ce qui m'intéresse, c'est quand la loi
01:18:07 ne répond pas.
01:18:09 Et laissons de côté aussi que ce soit prescrit
01:18:11 parce que là, la loi répondrait.
01:18:13 Si, par exemple, une jeune femme de 16 ans
01:18:15 s'est arrivée, par exemple,
01:18:17 ou 17 ans,
01:18:19 elle va avec un homme de 45 ans
01:18:21 et que 5 ans plus tard, elle dit ce qu'elle dit.
01:18:23 Donc là, la loi peut encore intervenir.
01:18:25 - C'est un écartage...
01:18:27 - La loi peut intervenir. Elle dit, moi,
01:18:29 j'ai été violée, mais j'étais quand même
01:18:31 dans son lit. Bon. Qu'est-ce que vous faites ?
01:18:33 Qu'est-ce que vous faites ?
01:18:35 - Pascal, pardonnez-moi.
01:18:37 Pardonnez la ministre.
01:18:39 Mais là, justement,
01:18:41 la procédure va jouer son rôle.
01:18:43 Là, il ne suffit pas.
01:18:45 Et moi, je ne mets pas en cause,
01:18:47 encore une fois, la parole de la plaignante.
01:18:49 Parce qu'on est victime lorsqu'on a été condamné.
01:18:51 Avant, on est plaignant.
01:18:53 Parce que les mots ont un sens.
01:18:55 Donc, on a une procédure.
01:18:57 Cette personne va accuser,
01:18:59 elle accuse, donc, un metteur en scène
01:19:01 avec lequel elle a vécu,
01:19:03 en disant qu'elle était, donc,
01:19:05 complètement sous emprise.
01:19:07 Très bien. Sa parole n'est pas mise à l'écart.
01:19:09 Une procédure est ouverte.
01:19:11 D'ailleurs, elle est prescrite.
01:19:13 Mais oublions tous les autres dossiers
01:19:15 qui, du coup, ne peuvent pas être faits
01:19:17 parce qu'on s'intéresse à ce cas qui est prescrit.
01:19:19 Parce que cette personne est célèbre.
01:19:21 Parce qu'il y a des gens qui ne bénéficient pas
01:19:23 d'autant de, comment dirais-je,
01:19:25 de prestations, de diligence,
01:19:27 alors qu'elles sont également des victimes
01:19:29 ou des plaignants.
01:19:31 Elle parle peut-être pour les autres.
01:19:33 Très bien. Contact.
01:19:35 Il y a une vertu pédagogique à cette prise de parole.
01:19:37 Parfait. Très important.
01:19:39 Deuxièmement, ensuite, on doit quand même
01:19:41 interroger la personne qui est accusée
01:19:43 pour qu'elle se défende.
01:19:45 Et ensuite, on va quand même
01:19:47 mesurer les preuves
01:19:49 que cette personne apporte
01:19:51 à l'appui de ses déclarations.
01:19:53 Sinon, c'est trop facile.
01:19:55 Encore une fois, je ne souhaite à personne
01:19:57 ici d'être accusée,
01:19:59 d'être accusée à tort.
01:20:01 Heureusement qu'on peut se défendre
01:20:03 parce que c'est, pardonnez-moi,
01:20:05 mais c'est le côté pratique.
01:20:07 Lorsque vous êtes pris
01:20:09 dans la machine judiciaire
01:20:11 et que vous devez vous défendre,
01:20:13 notamment, par exemple,
01:20:15 dans le milieu du cinéma.
01:20:17 Vous allez parler de Depardieu, je le reprends.
01:20:19 Depardieu, il ne tournera plus.
01:20:21 Or, il a été condamné Depardieu
01:20:23 au moment où on se parle.
01:20:25 Il a fait l'objet d'un procès.
01:20:27 Et Depardieu,
01:20:29 j'ai lu,
01:20:31 on ne veut même plus passer ses films
01:20:33 sur une chaîne.
01:20:35 Alors, moi, je veux bien que,
01:20:37 entre guillemets, ça soit un salaud.
01:20:39 Peut-être, mais aujourd'hui, ce n'est pas prouvé.
01:20:41 Alors, on peut, bien évidemment,
01:20:43 prendre les principes au prétexte qu'il faut libérer
01:20:45 la parole, mais à ce moment-là, c'est plus une société.
01:20:47 C'est le Far West.
01:20:49 - Deux choses. D'abord, est-ce qu'il y a la question
01:20:51 accusée à tort ?
01:20:53 On réalise que ça arrive,
01:20:55 mais que la majorité des femmes
01:20:57 qui dénoncent des viols
01:20:59 ou des violences sexuelles dont elles disent avoir été victimes,
01:21:01 il y a assez peu d'affabulatrices.
01:21:03 Il y en a, ça arrive, mais il y en a assez peu.
01:21:05 Et ensuite, encore une fois, le constat,
01:21:07 il est fait, et il n'est pas fait par moi,
01:21:09 en tant que Noémie Chou, journaliste.
01:21:11 Il est fait par des professionnels du droit qui disent
01:21:13 qu'on a des difficultés dans certains cas.
01:21:15 - Madame Rob, il nous reste deux minutes.
01:21:17 - Je vous remercie.
01:21:19 - Je vous remercie.
01:21:21 - Je vous remercie.
01:21:23 - Je vous remercie.
01:21:25 - Je vous remercie.
01:21:27 - Je vous remercie.
01:21:29 - Je vous remercie.
01:21:31 - Je vous remercie.
01:21:33 - Je vous remercie.
01:21:35 - Je vous remercie.
01:21:37 - Je vous remercie.
01:21:39 - Je vous remercie.
01:21:41 - Je vous remercie.
01:21:43 - Je vous remercie.
01:21:45 - Je vous remercie.
01:21:47 - Je vous remercie.
01:21:49 - Je vous remercie.
01:21:51 - Je vous remercie.
01:21:53 - Je vous remercie.
01:21:55 - Je vous remercie.
01:21:57 - Je vous remercie.
01:21:59 - Je vous remercie.
01:22:01 - Je vous remercie.
01:22:03 - Je vous remercie.
01:22:05 - Je vous remercie.
01:22:07 - Je vous remercie.
01:22:09 - Je vous remercie.
01:22:11 - Je vous remercie.
01:22:13 - Je vous remercie.
01:22:15 - Je vous remercie.
01:22:17 - Je vous remercie.
01:22:19 - Je vous remercie.
01:22:21 - Je vous remercie.
01:22:23 - Je vous remercie.
01:22:25 - Je vous remercie.
01:22:27 - Je vous remercie.
01:22:29 - Je vous remercie.
01:22:31 - Je vous remercie.
01:22:33 - Je vous remercie.
01:22:35 - Je vous remercie.
01:22:37 - Je vous remercie.
01:22:39 - Je vous remercie.
01:22:41 - Je vous remercie.
01:22:43 - Je vous remercie.
01:22:45 - Je vous remercie.
01:22:47 - Je vous remercie.
01:22:49 - Je vous remercie.
01:22:51 - Je vous remercie.
01:22:53 - Je vous remercie.
01:22:55 - Je vous remercie.
01:22:57 - Je vous remercie.
01:22:59 - Je vous remercie.
01:23:01 - Je vous remercie.
01:23:03 - Je vous remercie.
01:23:05 - Je vous remercie.
01:23:07 - Je vous remercie.
01:23:09 - Je vous remercie.
01:23:11 - Je vous remercie.
01:23:13 - Je vous remercie.
01:23:15 - Je vous remercie.
01:23:17 - Je vous remercie.
01:23:19 - Je vous remercie.
01:23:21 - Je vous remercie.
01:23:23 - Je vous remercie.
01:23:25 - Je vous remercie.
01:23:27 - Je vous remercie.
01:23:29 - Je vous remercie.
01:23:31 - Je vous remercie.
01:23:33 - Je vous remercie.
01:23:35 - Je vous remercie.
01:23:37 - Je vous remercie.
01:23:39 - Je vous remercie.
01:23:41 - Je vous remercie.
01:23:43 - Je vous remercie.
01:23:45 - Je vous remercie.
01:23:47 - Je vous remercie.
01:23:49 - Je vous remercie.
01:23:51 - Je vous remercie.
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01:23:55 - Je vous remercie.
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01:23:59 - Je vous remercie.
01:24:01 - Je vous remercie.
01:24:03 - Je vous remercie.
01:24:05 - Je vous remercie.
01:24:07 - Je vous remercie.
01:24:09 - Je vous remercie.
01:24:11 - Je vous remercie.
01:24:13 - Je vous remercie.
01:24:15 - Je vous remercie.
01:24:17 - Je vous remercie.
01:24:19 - Je vous remercie.
01:24:21 - Je vous remercie.
01:24:23 - Je vous remercie.
01:24:25 - Je vous remercie.
01:24:27 - Je vous remercie.
01:24:29 - Je vous remercie.
01:24:31 - Je vous remercie.
01:24:33 - Je vous remercie.
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01:25:01 Jean-Marc Morandini dans une seconde.