• le mois dernier
Avec Philippe Spanghero et Alexandre Priam.
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##RUGBY_ECOXPERT-2024-11-15##

Category

🥇
Sport
Transcription
00:00Au cœur de la mêlée, Alexandre Pryam.
00:03Vous êtes au cœur de la mêlée sur Sud Radio et en ensemble jusqu'à 23h avec cette 11ème journée de Pro D2 actuellement.
00:09Colomier Bézier, 3 partout pour ce match qui a commencé à 19h30.
00:134 matchs du Multiplex. Et oui, 4, vous me direz, mais pourquoi pas 5 ?
00:17Eh bien, l'autre match qui normalement fait partie de ce Multiplex a été décalé à deux mains.
00:22On entend quelle rencontre ? Dax-Monde-Marsan, 16h30 demain sur Sud Radio pour cette horaire exceptionnelle prise d'antenne demain dès 16h.
00:29On est avec toute l'équipe Sud Radio Rugby et on va parler économie, on va parler de gouvernance aussi à l'échelle du rugby mondial.
00:35C'est un an avant, c'est un an avant.
00:37Sud Radio, la radio du rugby.
00:42Vous êtes millions, vous êtes charmantes. Vous voyez ce que ça fait déjà un million, Armina ?
00:45Où est l'argent ? Où est l'argent ?
00:49En fait, j'ai retiré de l'argent.
00:51Amis, ouvrez votre cœur.
00:53N'en ayez pas peur.
00:55L'argent ne fait pas de bonheur.
01:01Comment le rugby vit-il à l'échelle mondiale ?
01:03Comment est-il géré ?
01:05Comment l'économie s'est-elle construite autour du rugby ?
01:08C'est évidemment l'intégralité des sujets que l'on aborde tous les vendredis soir avec Philippe Spanguero.
01:14Et ce soir, on va parler de gouvernance avec l'élection à la tête de World Rugby.
01:17World Rugby, c'est la fédération internationale de rugby.
01:21C'est une élection extrêmement importante.
01:23Et malheureusement, puisqu'on aurait vraiment voulu pour lui,
01:27Abdel Latif Benazie a été battu à la tête, à la course pour la présidence de World Rugby.
01:32Bonsoir, Abdel Latif.
01:35Bonsoir. Bonsoir, Philippe. Bonsoir, tout le monde.
01:38Philippe Spanguero qui est avec nous.
01:40Merci beaucoup d'être avec nous, Abdel Latif.
01:42J'imagine beaucoup de déception de votre côté pour cette campagne.
01:47Et cette défaite, pour pas grand-chose, à 27 voix à 25 face à Brett Robinson,
01:52qui est donc le nouveau président de World Rugby, l'Australien Brett Robinson.
01:55Qu'est-ce qui a manqué à votre campagne pour convaincre un peu plus Abdel Latif ?
02:02Effectivement, c'est une défaite qui fait très mal.
02:05Je pensais vraiment, et même 24 heures avant,
02:10je m'étais préparé et il m'a fait signe qu'il fallait même se préparer pour l'être.
02:15Écoutez, les choses se sont décomptées les dernières 24 heures.
02:19Il y a des alliances qui se sont un peu nouées dernièrement.
02:22Voilà, il faut savoir que pour renverser cette gouvernance,
02:27cette pratique et ce mode de fonctionnement, il a fallu beaucoup,
02:30beaucoup d'assiduité, beaucoup de travail, beaucoup d'approche,
02:34beaucoup de sensibilisation sur ce programme qui bouleversait un petit peu les habitudes.
02:39Des fois, voir l'alliance et quelques prix britanniques avec moi,
02:44ça m'a reconforté dans la confiance.
02:46C'est quelque chose qui était pratiquement impossible par le passé.
02:50C'est ça qui me donnait confiance.
02:53Et puis voilà, dernière minute.
02:55Pourtant, je m'étais préparé.
02:56Je me suis installé à l'hôtel trois jours avant.
02:58Il y a eu beaucoup de mouvements, beaucoup de choses.
03:00Je savais que quelques parties, régions ou pays qui étaient un petit peu dans le doute,
03:08il fallait les convaincre encore plus avec peut-être des deals que je ne pouvais pas maîtriser.
03:15Voilà, maintenant, c'est une défaite.
03:17Il faudra aller gérer ça.
03:18Il faut se relever.
03:19Je suis dans l'état de quelqu'un qui vient de faire un test match contre l'alliance britannique.
03:23Il faudra jeter les Australiens et les Néerlandais avec.
03:27On se remettra, pas de souci.
03:30C'est vrai qu'il y a beaucoup de choses qui se jouent dans cette élection.
03:33On a tendance, un peu historiquement, à découper le monde du rugby en plusieurs parties.
03:40Les Britanniques d'un côté, les Français, parfois avec d'autres alliances et ainsi de suite.
03:46Parce que c'est une élection d'alliance, comme souvent.
03:51Mais là, on a la sensation que ça a été différent.
03:53Comment l'expliquer ?
03:54Ça a été différent.
03:55D'abord, c'est un flagronnerie.
03:56Je tiens à féliciter Abdel et je comprends qu'il soit très déçu.
03:59Mais c'est quand même une défaite partielle.
04:02Comme il le disait, on a noué des alliances avec des pays historiquement complètement opposés à nous en termes de vision.
04:08Et ça, c'est important.
04:09Parce que pour les 4 ans qui arrivent, ça va compter.
04:11Parce que les grandes décisions qui seront prises pour le bien du rugby mondial,
04:15elles devront être décidées, partagées.
04:18Et Abdel est maintenant autour de la table avec des gens avec qui il a construit des relations.
04:23Et honnêtement, il est parti tard en septembre.
04:25Et moi, j'ai suivi un peu à l'époque la campagne de la réélection de Bernard Lapassé fin 2011.
04:31Et tout ça est extrêmement politique.
04:33Et même si Abdel a vu tous les interlocuteurs, il était quand même en dehors du jeu jusqu'à maintenant.
04:39Et ce n'est plus le cas aujourd'hui.
04:40Et comme il le disait, ça se joue au dernier moment.
04:43Et ce qui m'intéresse aussi, c'est qu'Abdel puisse expliquer à nos auditeurs comment ça se joue.
04:47Parce que ce qui est surprenant, c'est que souvent, c'est l'Afrique qui fait basculer les décisions.
04:53Alors que c'est un des pays, un des continents sans leur faire offense,
04:57mais qui aujourd'hui a le moindre danger stratégique pour le rugby mondial.
05:00Donc, il y a des grands pays qui ont des voix seuls.
05:03Et ensuite, il y a des continents qui ont plusieurs voix à l'échelle d'un continent.
05:08Et finalement, c'est souvent là que ça se joue.
05:10Et donc, visiblement, c'est le continent africain qui a fait pencher la balance au dernier moment.
05:15Ce qui est quand même un peu surprenant.
05:16Non, ce n'est pas sûr.
05:17Ce n'est pas sûr.
05:18Je t'arrête.
05:20Je t'arrête, ce n'est pas sûr.
05:22Non, parce que c'est la première fois où, comme tu disais,
05:25il y a quelques Britanniques qui sont sortis de leur alliance habituelle.
05:30Tu l'as bien dit.
05:31Et ça, c'est une grande victoire.
05:33Ça veut dire qu'on attend maintenant le comportement des nouveaux présidents
05:37et la gouvernance actuelle.
05:39Ils n'auront pas le droit à l'erreur.
05:40C'était la première fois de l'histoire où il fallait peut-être voir un autre modèle.
05:48La plupart ont adhéré à mon message.
05:51C'est des pratiques un peu archaïques, un peu traditionnelles qui se sont nouées à la fin
05:56pour essayer un petit peu d'absolument gagner cette gouvernance pour l'Australien
06:02par rapport à la Coupe du Monde qui se fait chez eux
06:04et par rapport au pouvoir anglais.
06:09Je le savais.
06:10Je m'étais préparé.
06:11Je m'étais préparé.
06:12C'est pour ça que je les ai vus transpirer jusqu'à la dernière minute.
06:15Je vous ai dit honnêtement, on m'a dit prépare-toi, prépare-toi pour présider cette instance.
06:23Encore une fois, c'est des choses de voix sériales.
06:26Mais c'est la première fois que certains grands pays ont splitté aussi les voix.
06:30Moi, j'ai eu l'honneur d'avoir changé l'avis du Japon ces dernières semaines.
06:36Japon qui, souvent pour même des raisons politiques,
06:39en alliance avec le Pacifique, pour même des raisons de défense par rapport à leurs trucs.
06:45Mais le fait de les avoir respectés, leurs traditions,
06:48ils m'ont dit au dernier moment, Abdellatif, on va partager nos voix
06:52parce qu'on respecte ton programme et tout ça.
06:56Donc ça, c'est quelque chose.
06:57Certains l'ont fait.
06:58Je ne peux pas concevoir que l'Afrique a pu faire autre chose
07:01parce que je me suis discuté dernièrement hier longuement avec Mansat.
07:07Mais je ne pense pas.
07:08Honnêtement, je suis même fier de les voir.
07:10C'est une grande victoire de voir l'Afrique et le continent africain.
07:13Je ne parle pas de l'Afrique du Sud.
07:14Et les deux en même temps, puisqu'on était ensemble,
07:16de les voir maintenant dans le pouvoir décisionnel,
07:18ça veut dire qu'il y a une ouverture qui se ferait.
07:20Il sera aussi attendu.
07:22Il sera attendu au tournant le président de l'Afrique
07:24parce que ce n'est pas facile aussi pour lui.
07:27J'ai essayé d'unir tout le monde, le pays anglo-saxon, le pays francophone.
07:30Et le maître, maintenant, qui sera le représentant de cette ouverture
07:33au sein de l'exécutif, il y aura beaucoup de pression sur lui.
07:37Et la France et la Fédération, qui a déjà historiquement un travail très,
07:42très fort, qui n'a pas le passé dans ces pays-là.
07:44Et avec cette nouvelle alliance que j'ai eue avec l'Afrique du Sud
07:47et avec la FD, ces millions de dollars,
07:51ces millions d'euros qu'on a trouvés pour le continent africain.
07:55Je ne pense pas que c'est ça.
07:58C'est très compliqué.
08:00C'est des voies de secret.
08:01C'est très compliqué.
08:02Et le fait que ce soit les voies, on ne peut pas...
08:06On ne peut pas être affirmatif.
08:08Juste pour nos auditeurs, pardon, Alex, tu parlais de la FD.
08:11Oui, mais il faut vraiment qu'on explique aux auditeurs
08:14qui défendait quel programme et qui étaient les candidats.
08:17Puisque je pense que tout le monde n'a vraiment pas du tout suivi
08:21cette élection de World Rugby.
08:23Elle a été très, très peu documentée, je trouve, d'ailleurs.
08:26D'ailleurs, c'est très dommageable pour rebondir.
08:28Parce qu'en effet, c'est vrai qu'il y a deux visions du rugby qui s'affrontent.
08:31Il y avait celle de Brett Robinson et celle d'Abdel Benazie.
08:34Et c'est important de savoir quelles étaient les différences majeures
08:36de leurs programmes, en effet.
08:39Pour être clair, pour le faire simple, il y avait des habitudes anglo-saxonnes.
08:45Et puis pour la première fois, par rapport à la crise que le rugby vide
08:48sur le plan mondial et la souffrance des quelques nations majeures
08:52sur le plan organisationnel et tout ça, c'est la première fois
08:55où on tendait vers une ouverture.
08:57On investissait un petit peu les quelques nouvelles régions.
08:59Ça faisait partie de mon programme.
09:01Et malheureusement...
09:02D'ouvrir le rugby.
09:03D'ouvrir le rugby au niveau mondial.
09:05Ça permet peut-être de quelques nations...
09:07Ils ont eu peur de perdre un petit peu leur pouvoir traditionnel.
09:11Mais encore une fois, on en a déjà parlé de ça il y a 8 ans, etc.
09:14Et là, on était tout prêts.
09:15Tout prêts, vraiment.
09:16Tout prêts.
09:17Et tout le monde adhérait à ça.
09:18Et je pense que même certains le font à contre-cœur.
09:22Pour des raisons peut-être aussi encore...
09:25Brett Robinson, lui, il disait
09:27« Je veux rendre le jeu plus spectaculaire et plus rapide
09:30pour avoir des meilleurs résultats commerciaux pour les grandes fédérations. »
09:33C'est vrai qu'on avait quand même deux mondes qui s'affrontaient.
09:37Et forcément, il a réussi à raccrocher à la dernière minute
09:42quelques fédérations par des promesses probablement économiques.
09:47Mais sans chauvinisme, avant de laisser la parole à Abdel,
09:50c'est une erreur.
09:52C'est même pas un débat d'opinion.
09:55C'est-à-dire qu'aujourd'hui, le rugby ne peut pas se complaire
09:59dans ce qui existe et dans le peu de nations
10:02qui sont capables de performer au niveau mondial.
10:05C'est-à-dire que ceux qui vont avoir une vision court terme,
10:08qui ont cette vision-là d'aller engranger un peu plus de profits pour eux,
10:12pour assurer leur avenir dans leur pays...
10:14Parce que lui, il est pour le carton rouge de 20 minutes.
10:16Il est pour toutes les décisions qu'on a actuellement dans le rugby.
10:19Il est pour le carton rouge de 20 minutes,
10:21il est pour l'investissement massif des fonds d'investissement,
10:24l'entertainment.
10:25Et en fait, il faut un mix entre tout ça.
10:28On a besoin de mieux structurer l'économie du rugby.
10:30Je l'ai dit X fois.
10:31Aujourd'hui, ce n'est pas possible d'avoir un événement
10:33comme la Coupe du monde de rugby,
10:35qui est le quatrième plus gros événement sportif au monde
10:38en termes de revenus, d'impact médiatique,
10:41et d'avoir 25 pays dans le monde qui sont susceptibles d'y participer.
10:46C'est une anomalie à l'échelle du sport mondial
10:48et de tous les grands sports mondiaux.
10:50Donc ça, c'est clair que ça doit changer.
10:52Mais ça ne peut changer que par une vision d'ouverture
10:55et une volonté massive d'accompagner des continents et des pays
11:00qui ne sont pas très loin,
11:02mais qui ont besoin d'accompagnement et de moyens
11:05pour franchir cette dernière marche
11:07et pour qu'on homogénéise tout ça
11:09et qu'on devienne un sport réellement mondial.
11:12C'est exactement ça.
11:13Je partage cette vision.
11:16Mon programme était non seulement reconforter les 11 nations majeures.
11:21On n'est pas le football.
11:22On n'a que 11 nations majeures,
11:23mais qui attendent une Coupe du monde tous les quatre ans
11:25pour pouvoir se partager un petit peu le gâteau
11:27qui se réduit de plus en plus avec l'inflation,
11:29avec la difficulté de voir le pays de Galles,
11:31l'Australie, l'Écosse disparaître.
11:33On l'a déjà vu avec quelques pays,
11:35quelques clubs importants en Angleterre
11:37ou quelques franchises en Australie.
11:39Mais moi, je disais non seulement
11:41reconforter les finances de ces grandes fédérations,
11:43mais c'est avec elles qu'il fallait faire le développement.
11:46Je ne peux pas concevoir d'avoir six nations majeures,
11:49des six nations,
11:50mais ne pas avoir de connexion avec l'Espagne,
11:52avec le Portugal, avec l'Allemagne,
11:53avec les pays scandinaves.
11:55Tout ça, ça pouvait se faire, je dirais,
11:57progressivement et en assurant les finances
11:59de ce développement.
12:00Parce qu'on a trouvé des partenaires
12:01qui comprenaient cet investissement-là
12:03parce que dans quelques années,
12:04on allait en tirer les dividendes.
12:06Tout le monde a adhéré à ça.
12:09C'est ça qu'ils allaient me faire gagner.
12:10Je peux vous dire que jusqu'à la dernière minute,
12:12j'étais même presque...
12:14C'est presque un choix court-termiste,
12:16Brett Robinson, au final.
12:17C'est un choix de l'argent tout de suite.
12:19C'est la continuité.
12:20C'est la continuité.
12:21Dès ce matin, j'ai eu beaucoup de discussions
12:23avec des fédérations, des relatifs.
12:25On a besoin de travailler avec toi.
12:26J'ai déjà cette histoire de bureau exécutif
12:30où tout le monde tremble pour y être.
12:33C'est déjà ça réducteur pour moi.
12:35On ne peut pas parler d'un club ou d'un country club
12:38ou d'un old boys, comme on dit,
12:40pour pouvoir gérer le rugby.
12:41Ce n'est pas ça, ma vision.
12:42C'est pour ça que je dis que la France reste influence.
12:47Je resterai influence.
12:48Je mettrai ce bureau fermé, ce club fermé
12:52et qu'on a méroité à tout le monde des voies
12:55pour faire partie de ça.
12:56Ce n'est pas ça.
12:57Il fallait ouvrir cette gouvernance, cette transparence
12:59et investir un peu plus dans notre région.
13:02Et ça, encore une fois, c'est ça qui me rend un peu terrible.
13:06Parce qu'on va tous en souffrir.
13:07On verra la Coupe du Monde la prochaine fois.
13:09On n'est même pas sûr qu'elle sera plus rentable
13:11que celle en France.
13:12Et voir peut-être le pays de Galles
13:14encore une fois en souffrance.
13:15En tout cas, nous, on est contents de notre modèle.
13:18Je reviens à ma position de vice-président
13:20avec beaucoup de force et beaucoup de respect aussi.
13:23Parce que les valeurs de la France,
13:25avec Florian et notre équipe,
13:27elles sont de plus en plus valorisées.
13:30Et vous regardez dans quatre ans, Mme Delatif ?
13:32Non, je ne vais pas rentrer dedans.
13:35Il faut dire que Philippe l'a dit,
13:38moi j'ai pris ma décision pendant les Jeux olympiques,
13:40même si par rapport au respect à la famille Nargissi,
13:42par rapport au problème qu'on avait cet été,
13:44il fallait rester digne, ne pas s'éparpiller.
13:48Il fallait gérer d'abord ce problème-là.
13:49Je l'ai déclaré constamment.
13:51Mais encore une fois,
13:52quand les deals sont faits depuis très longtemps,
13:54quand on sait comment on gère un peu les élections
13:58sur le plan politique,
14:00c'était déjà...
14:02Mais moi j'ai bouleversé en deux mois.
14:04J'ai bouleversé tout en deux mois,
14:06en ayant l'adhésion à quelques pays historiquement
14:08qui font partie de ce vieux club fermé.
14:12Mais c'est ça la fierté.
14:14Mais encore une fois, je sors grandi de ça.
14:16C'est une défaite, certes.
14:18Renforcer par une conviction, vous ne pouvez pas le savoir.
14:20Je suis motivé maintenant avec la Fédération française,
14:23avec les commissions et avec le travail qu'on va faire sur le plan.
14:26Vous avez parlé des cartons rouges, tout ça.
14:28On a déjà réussi à le repousser.
14:30Et on va se battre sur ça,
14:31parce que ce n'est pas la rapidité des Jeux
14:34qui fera l'avenir du rugby.
14:35C'est surtout la gouvernance
14:37et sortir un petit peu des sentiers.
14:40Est-ce que la France fait une force d'opposition
14:42à la présidence de World Rugby ?
14:44La France fait partie des pays majeurs du rugby mondial.
14:48Elle contribue économiquement, sportivement.
14:50Notre modèle, on l'a ouvert.
14:52Il est respecté partout.
14:54Et là, aujourd'hui, on va peser encore plus.
14:56Même si certains disent qu'on n'est pas au milieu de ce cercle fermé,
15:00peu importe.
15:01On est trois représentants au Conseil de World Rugby.
15:03On défendra nos valeurs
15:05et on s'opposera sur les choses qui ne correspondront pas.
15:11Encore une fois, je le fais avec beaucoup de motivation.
15:14Et je peux vous dire que le respect que la France a reçu
15:18pendant ces deux années de réception de la Coupe du monde des Jeux olympiques
15:21et cette invasion, cette pression continue,
15:24elle est constructive dans les commissions qu'on est en train de faire
15:27et dans le travail assidu.
15:29J'ai perdu les élections hier midi.
15:31Je mangeais avec Marc Robinson, le CIO de la Nouvelle-Zélande,
15:35qui est venu à Marcosini.
15:36On a des projets ensemble.
15:39C'est quelque chose qui continue.
15:41Ce n'est pas ça.
15:42Il nous reste quelques secondes avant de devoir vous libérer.
15:46On fera un petit débrief avec Philippe Spanghero de toutes ces informations
15:49parce que c'est précieux.
15:50Je pense que nos auditeurs ont envie qu'on en discute encore un petit peu.
15:53Mais du coup, une dernière question avec vous, Abdellatif.
15:56Vous le disiez, il y a quand même pas mal de changements
15:59à l'échelle du rugby mondial.
16:01C'est vrai qu'avant, c'était les Britanniques un peu contre les autres.
16:04Et là, il y a eu un troisième candidat qui était Rinaldo,
16:07l'Italien, ce qui ne vous a pas forcément beaucoup aidé, ça c'est sûr.
16:11Mais on a la sensation de plus en plus,
16:14et c'est à voir si ça va se poursuivre,
16:17que le rugby se fragmente entre, d'un côté,
16:22les Néo-Zélandais, les Australiens et ceux qui se rattachent à eux,
16:25et le reste.
16:26Et on le voit d'ailleurs dans les décisions arbitrales,
16:28dans les décisions de construction du jeu actuel,
16:31qu'il commence à y avoir un petit peu de rugby qui semble s'affronter.
16:34Est-ce que vous l'avez ressenti aussi ?
16:37Pas forcément, pas.
16:39Il y a huit ans, il y a eu cette proposition de ça,
16:41mais ce n'était pas la révolution qu'on voulait,
16:43c'était juste une évolution.
16:45Moi, je me suis...
16:47J'ai le constat, c'est vrai,
16:49quand on est presque à 55 ans,
16:51c'est qu'il y a deux mondes qui pensent différemment.
16:53Mais encore une fois,
16:55maintenant, la gouvernance leur appartient.
16:57Mais avec la pression de la France et de tous ses alliés,
17:00on a quand même l'Afrique du Sud avec nous, l'Argentine,
17:02le pays de Galles et tout ça, ce n'est quand même pas anodin.
17:05Le Japon et tout ça, ce n'est pas anodin.
17:08Il faut continuer à travailler,
17:10mais la pression est sur eux.
17:12On mettra la pression sur World Rugby,
17:14on mettra la pression sur Brett Robinson,
17:16en travaillant conjointement, si de souhait.
17:19Mais je suis sûr et certain que l'avenir de rugby,
17:22sans l'ouverture sur certaines régions,
17:24on sera de plus en plus en difficulté.
17:27Merci beaucoup, Abdellati Benazie,
17:29d'être venu malgré la défaite.
17:32On était à votre total soutien.
17:34Je voulais que vous le sachiez,
17:36on était vraiment à votre total soutien sur Sud Radio.
17:39Je l'ai senti et ça m'a même galvanisé, je vous l'assure.
17:43Merci beaucoup, Abdellatif.
17:45On continue d'en parler avec Félix Panguiro,
17:47parce que c'est vrai que c'est un enjeu,
17:49beaucoup d'enjeux majeurs dans cette élection de World Rugby.
17:51À tout de suite.
17:57Vous êtes sur Sud Radio.
17:58On était il y a quelques instants avec Abdellatif Benazie,
18:00candidat battu à l'élection de World Rugby.
18:02Immense joueur du rugby français, 78 élections,
18:05qui nous a fait l'honneur d'être parmi nous
18:09pour revenir sur cette élection perdue à la tête de World Rugby.
18:12C'est Brett Robinson,
18:13le nouveau président de la Fédération Internationale.
18:15Le multiplex a commencé,
18:16mais juste on poursuit quelques instants,
18:18quelques minutes très rapidement avec Félix Panguiro,
18:21parce que c'était déjà malheureusement passionnant
18:25d'écouter Abdellatif s'exprimer après ce revers.
18:29C'est vrai que sa campagne a été très difficile à mettre en place.
18:32On ne va pas se mentir, Philippe,
18:34parce qu'il y a eu plein de péripéties
18:35autour de la Fédération Française de Rugby.
18:37Et il faut le dire, moi je le dis,
18:40mais tu as le droit de me contredire,
18:42je n'ai pas du tout eu la sensation
18:43que le rugby français ait fait corps
18:45derrière Abdellatif Benazie.
18:46Et ça, ça m'emmerde.
18:49Ce n'est pas facile,
18:50parce que d'abord, quelque part,
18:52il y a peu de levier pour le reste des institutions,
18:55pour peser.
18:56En effet, une petite campagne médiatique
18:59aurait peut-être été appréciée,
19:01mais elle n'aurait pas changé grand-chose.
19:03Et puis, ce qu'il faut dire aussi,
19:05c'est que malheureusement,
19:06on a trop peu traité médiatiquement cette élection
19:10du point de vue des programmes
19:12et des visions du rugby qui s'affrontaient.
19:14Et je pense qu'on n'a pas bien compris, simplement,
19:16ce que défendait Abdel Benazie
19:18et ce que défendait Brett Robinson.
19:20Aujourd'hui, Abdel nous l'a expliqué,
19:22on a un Australien, Brett Robinson,
19:24qui a une vision assez conservatrice,
19:26qui a été très rassurant pour les grandes fédérations,
19:29en disant qu'on va se focaliser
19:31sur les nouvelles sources de revenus
19:33pour sécuriser les modèles des grandes fédérations.
19:36Mais aussi pour rendre le rugby très très flashy.
19:40Mais de toute façon, l'un va passer à l'autre.
19:42Aujourd'hui, pour réinventer un modèle économique
19:45pour les grandes nations,
19:46il faut rentrer dans l'entertainment de plein pied.
19:49Parce que, qu'est-ce que vous voulez faire d'autre ?
19:51Vous avez grosso modo,
19:52au niveau international, je parle,
19:54des stades qui sont pleins,
19:56vous avez des sponsors,
19:57vous avez des loges qui sont, en général,
20:00bien garnies pour les jours de match,
20:02vous avez des droits télé.
20:03Comment voulez-vous réinventer le modèle ?
20:05Vous n'allez pas doubler le prix des places,
20:06vous n'allez pas doubler le prix du...
20:07Ah ben non, mais je suis d'accord avec toi, Philippe.
20:09Je suis d'accord.
20:11Donc, lui, sa vision, c'est de dire
20:13oui, on va révolutionner
20:15pour que les grosses fédérations
20:16rentrent dans l'entertainment
20:18et qu'on aille chercher de nouvelles sources de revenus.
20:20C'est clairement le rugby des fonds d'investissement.
20:23Et moi, ce que je dis à l'échelle du rugby français
20:25dans les clubs,
20:26et c'est en ça que je partage la vision d'Abdel
20:29et sans aucun chauvinisme,
20:30c'est qu'aujourd'hui,
20:32si on reste trop longtemps dans ce schéma-là,
20:35on va en crever.
20:37C'est une anomalie totale
20:39de ce qu'on vit dans le rugby.
20:41Avoir, dans notre sport,
20:43le quatrième plus gros événement sportif au monde
20:45en termes de revenus générés
20:46et d'impact médiatique,
20:48et d'avoir 25 équipes dans le monde
20:51qui sont susceptibles d'y participer,
20:53ça n'existe pas.
20:55Vous pouvez prendre le basket,
20:56vous pouvez prendre le vol
20:57et vous pouvez prendre le hand.
20:58Je ne parle même pas du foot.
20:59Vous avez une centaine de fédérations
21:02minimum dans le monde.
21:04Alors avec les niveaux sportifs, oui.
21:06Quand tu dis sans aucun chauvinisme,
21:09et je comprends tout à fait ta formule
21:11et tu as tout à fait raison de l'employer,
21:13mais je pense que
21:16ce qui a fait vibrer
21:18l'amateur de rugby français,
21:20c'est à la Coupe du Monde,
21:22les parcours du Portugal,
21:24le travail de la Géorgie,
21:26le travail du Chili aussi,
21:28de ces nations émergentes.
21:30Ça a fait vibrer,
21:31c'est peut-être ce qui a le plus fait vibrer
21:33les amoureux de rugby français
21:35dans la Coupe du Monde en France.
21:37Ça c'est un point.
21:38Et ce qui aujourd'hui risque le poil
21:41de la grande majorité des Français,
21:43ce sont les nouvelles règles,
21:45les cartons rouges de 20 minutes.
21:46Ce qui veut dire donc qu'on était,
21:48et là encore une fois,
21:50sans aucun chauvinisme,
21:51je ne suis pas là pour être politique.
21:52Je suis là pour dire que
21:54j'ai eu la sensation qu'Abdellatif Benazie
21:56représentait le rugby français
21:58d'une voie globale
22:01et je pense que tout le monde adhérait
22:03à ce qu'Abdellatif Benazie défendait
22:06pour sa candidature à la présidence de World Rugby.
22:09Et j'ai la sensation qu'il n'a pas eu
22:11le soutien qu'il aurait mérité d'avoir.
22:13Est-ce qu'on aurait dû mobiliser
22:14l'équipe de France pour soutenir
22:15Abdellatif Benazie ?
22:16Est-ce qu'on aurait dû demander
22:19ou soumettre l'idée, je ne sais pas,
22:21à Antoine Dupont, à Fabien Galtier,
22:23de dire ouvertement
22:24il faut soutenir Abdellatif Benazie ?
22:26Ça aurait peut-être pu faire changer des choses
22:28mais on a été peut-être un poil trop
22:30gentils, je mets des guillemets,
22:31gentils dans cette campagne
22:32en voulant faire les choses
22:34proprement et de façon élégante.
22:35C'est très bien, c'est tout à notre honneur
22:37mais en face ça n'a pas été le cas.
22:39Non mais ça n'a pas été le cas
22:40parce que comme je le disais quand même au départ
22:42et je comprends la déception d'Abdellatif Benazie
22:44mais c'est un tour de force
22:45parce que jusqu'à présent Abdellatif Benazie
22:47était hors du système
22:48et vous avez vu comment ça s'est joué
22:50ça s'est joué dans une alliance
22:51au dernier moment
22:52avec des promesses de place
22:54dans le board exécutif
22:56et c'est ce qui fait rêver malheureusement
22:59la plupart des gens.
23:00C'est tout ce que détestent les Français
23:01c'est tout ce que reprochent les Français
23:02à la politique
23:03et ça a tombé aussi le rugby.
23:05Et ce qui est intéressant
23:06et c'est en ça que je pense
23:07qu'il faut qu'on finisse
23:08sur une note optimiste
23:09c'est que des nations
23:11extrêmement conservatrices
23:13et extrêmement anglo-saxonnes
23:15dans la vision
23:16se sont ralliées à Abdellatif Benazie
23:18donc on voit que les mentalités évoluent
23:20et qu'on a besoin d'ouverture
23:22donc c'est rassurant
23:24pour l'avenir du rugby
23:25j'espère juste que ces 4 ans
23:27ne vont pas nous faire prendre trop de retard
23:29avec des décisions contre nature.
23:31Aujourd'hui on est rentré de plein pied
23:33dans l'ère des fonds d'investissement
23:35on voit malgré tout qu'une fois que l'argent
23:37a été pris et digéré
23:39ça ne va pas beaucoup mieux
23:41il n'y a pas de projet structurant
23:43pour développer le rugby ailleurs
23:45et donc il va falloir faire très attention
23:47à ce qui va se passer
23:49pour ne pas trop pervertir
23:51les valeurs
23:53et l'esprit même de notre jeu
23:55et le sujet par exemple
23:57très intéressant
23:59c'est cette règle du carton rouge de 20 minutes
24:01c'est complètement contre nature
24:03à l'échelle de notre sport
24:05c'est complètement contre nature dans nos valeurs
24:07dans ce que doivent rester les règles du jeu
24:09la sanctuarisation
24:11de l'intégrité physique du joueur
24:13au détriment
24:15au profit d'un jeu économique
24:17à court terme
24:19donc c'est en ça qu'il va falloir peser pendant 4 ans
24:21mais en effet en n'étant plus virulent
24:23parce que je vous donne un exemple
24:25tu parlais Alexandre de ce qui s'est passé
24:27là récemment
24:29mais vous avez quand même aujourd'hui
24:31un syndicat mondial des joueurs
24:33qui pèse très lourd à l'échelle du world rugby
24:35dans lequel
24:37la France n'est pas représentée
24:39mais est-ce que vous vous rendez compte de ce que ça veut dire ?
24:41on n'est pas non plus autour de la table
24:43sur les décisions arbitrales
24:45jusque là on n'était plus autour de la table
24:47et donc ça quand même
24:49c'est une volonté farouche de Florian Grille
24:51de mettre la pression
24:53c'est le reflet de la perte d'influence du rugby français
24:55dans la gouvernance mondiale
24:57sur ces 6-7 dernières années
24:59on l'a perdu
25:01parce qu'on a accepté de la laisser
25:03on a accepté de la laisser
25:05parce que sous l'air Bernard Laporte
25:07pour s'entendre
25:09avec l'arrivée de CVC etc
25:11il y a eu un deal
25:13entre Bernard Laporte et Brett Gosper
25:15alors on entend
25:17quelqu'un en même temps Quentin
25:19on entend plus Philippe
25:21oui Philippe continue
25:23Bernard Laporte
25:25s'était quand même rapproché de Brett Gosper
25:27et des britanniques, cet accord avec CVC
25:29s'était fait en commun
25:31il y avait une vision commune
25:33Brett Gosper avait même travaillé
25:35à laisser sa suite à Bernard Laporte
25:37sur la présidence de World Rugby
25:39donc quelque part
25:41il y avait un alignement
25:43on avait accepté de faire le jeu
25:45de ces grandes puissances là
25:47et aujourd'hui c'est plus le cas
25:49donc on revient dans une forme de bras de fer
25:51pour que nos idées
25:53continuent
25:55à infuser
25:57dans le bord de World Rugby
25:59on est quand même à un moment un peu critique
26:01de notre histoire
26:03où on doit ouvrir massivement
26:05on n'a plus le choix
26:07et il faut que pendant ces 4 ans il se passe des choses
26:09et qu'on s'ouvre au monde
26:11les grandes fédés ne peuvent pas garder le gâteau
26:13et se le partager entre elles
26:15parce qu'elles vont en recueillir les fruits
26:17pendant quelques années
26:19mais in fine si on pense à notre sport
26:21c'est sa mort à moyen terme
26:23merci Philippe d'avoir été avec nous
26:25on a complètement éclaté les chronos
26:27le multiplex Pro D2 a commencé
26:29on se raccroche tout de suite au wagon
26:31toutes nos excuses mais je pense que c'était important
26:33que les amoureux de rugby
26:35ou les amateurs ou ceux qui découvrent le rugby
26:37savent ce qui vient de se jouer
26:39quand même quelque chose d'assez important
26:41mais la France fera opposition
26:43et c'est peut-être d'ailleurs un rôle dans lequel on excelle
26:45quand il faut faire opposition
26:47pour défendre nos valeurs nous sommes
26:49généralement assez imbattables sur ce genre de point
26:51merci beaucoup Philippe, très belle soirée
26:53bon match messieurs

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