En France, l’ultraviolence gangrène les grandes villes comme les zones rurales. Il y a un an, le jeune Thomas a été assassiné, poignardé lors d’un bal à Crépol dans la Drôme. Un an après, les drames continuent malgré tout. Mais pour le journaliste Geoffroy Lejeune, la maire de Romans-sur-Isère «a brisé le mur du silence» lors de ses déclarations.
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00:00Moi, ce que j'avais aimé, et je pense que tout le monde avait été frappé par la même chose dans la Marie-Hélène Toravel que j'ai découvert il y a un an,
00:06c'était cette capacité à poser des diagnostics et à dire des choses avec un ressenti, un vécu du quotidien qui était donc incontestable,
00:14et de le dire avec courage. Et en fait, c'est vrai que vous avez raison, Eliott, elle a brisé un peu l'espèce de mur du silence qui, d'habitude,
00:21la chape de plomb qui se pose sur les gens qui voient ce genre de phénomène et qui veulent les minimiser.
00:26Elle, elle avait réussi à percer le mur du son médiatique en disant les choses. Là, elle va, franchement, selon moi, beaucoup plus loin.
00:31C'est-à-dire qu'en effet, elle dit « quartier populaire », il faut arrêter avec cette expression. Le peuple est parti, les catégories populaires sont parties depuis très longtemps.
00:37Elle fait la description presque sociologique, en réalité, de ce qui s'est passé. Des immigrés qui sont venus pour travailler et qui, souvent, sont repartis,
00:44ou alors qui ont réussi à « s'établir », à acheter des maisons, à sortir de ces quartiers, qui ont été remplacés par d'autres couches.
00:50Et quand elle parle de quartier ethnique, elle dit qu'on a dépassé, en effet, le stade du quartier communautaire où une communauté se regroupe et vit un peu à part, mais quand même avec des codes.
00:58Et elle explique qu'aujourd'hui, maintenant, comme il y a beaucoup de communautés, parce qu'il y a beaucoup d'immigrations et des immigrations qui sont différentes,
01:04c'est un regroupement ethnique et que quand il n'y a plus aucune règle qui lie les gens entre eux, c'est la loi du plus fort, donc de l'argent, qui s'impose.
01:13Et le lien qu'elle fait est direct et immédiat avec le narcotrafic. Elle explique que c'est comme ça qu'on en est arrivé à la situation qu'on connaît.
01:19Et ce qui est terrible, c'est que Nicolas, il y a quelques jours, en fait, il est probablement assassiné.
01:24L'une des victimes de cette ethnisation des quartiers, du narcotrafic.
01:30Du narcotrafic qui a la conséquence de ça, en fait. On dit que c'est des Marseillais et des gens de Valence qui sont impliqués dans son assassinat.