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Avec Hervé Marseille, Sénateur des Hauts-de-Seine, Président du groupe centriste

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##SUD_RADIO_VOUS_EXPLIQUE-2024-11-18##

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00:00— Le Grand Matin Sud Radio, 7h-9h, Jean-Jacques Bourdin. — Il est 7h39. Nous avons la chance de recevoir Hervé Marseille, sénateur des Hauts-de-Seine, président du groupe centriste au Sénat. Bonjour.
00:11— Bonjour. — Merci d'être avec nous. Vous faites partie de la majorité sénatoriale, Hervé Marseille. Alors plusieurs points précis.
00:19Avant de parler de la SNCF, des grèves, je voudrais parler de la proposition du MEDEF qui date d'hier, le MEDEF qui demande...
00:27Je rappelle que c'est le Sénat qui va écrire pour l'instant le budget 2025. Aujourd'hui, budget de la Sécurité en séance,
00:36Sécurité sociale en séance. Et à partir de lundi prochain, c'est le budget de l'État en séance. Bien. Hervé Marseille, le MEDEF propose
00:45une augmentation de la TVA contre une baisse des cotisations sur les salaires. Vous en pensez quoi ?
00:52— La TVA, oui, puisque nous le proposons aussi. Il n'y a pas que le MEDEF. Pourquoi ? Parce que ça rapporte de l'argent, d'augmenter la TVA.
01:00— Donc vous proposez une augmentation de la TVA. — Nous lançons le débat au Sénat sur l'augmentation de la TVA. Pourquoi pas ?
01:06Parce qu'on ouvre des fronts partout pour trouver de l'argent. Il faut trouver 60 milliards pour être dans les purs des 5% du PIB l'an prochain.
01:13— Oui. — Ça, c'est le contexte. Et donc on tape les collectivités, les grandes entreprises, les particuliers, etc. Donc à un moment donné,
01:24on se dit « Écoutez, il vaut mieux frapper une fois, essayer de trouver de l'argent avec la TVA, et puis moins ennuyer ».
01:29C'est là où on n'est pas d'accord avec le MEDEF. — Bon. Vous passeriez la TVA, le taux de TVA, à combien ?
01:36— De 20 à 22 pendant 2 ans. — De 20 à 22. — Pendant 2 ans. — Pendant 2 ans. — Voilà.
01:41— Et ça rapporterait combien ? — 13 milliards. — 13 milliards. — 13 milliards. — Par an ou sur 2 ans ?
01:46— Ah non, sur 1 an. — 13 milliards par an. — 13 milliards par an. Oui, oui. La TVA, c'est quelque chose qui rapporte beaucoup.
01:52Alors on nous dit « Tout le monde va payer ». Oui, mais... — « Tout le monde va payer ». Mais c'est un impôt un peu injuste,
01:57parce qu'on ne paie pas en fonction de ses revenus. — Non. Mais vous avez la moitié des Français qui ne payent pas d'impôt.
02:03Donc tout le monde participe. Et puis on touche les importations, ce qu'on ne fait pas aujourd'hui. Bon.
02:09Et comme on ennuie les collectivités, les retraités, les buveurs de soda, tous ceux qui passent la tête à la fenêtre,
02:16à un moment donné, peut-être faut-il limiter – j'allais dire – les prélèvements sur tous ceux qu'on veut aujourd'hui prélever,
02:24et puis dire « Écoutez, on fait de la TVA, et puis on arrête d'embêter les recrétés ».
02:29— Comment ça va se passer au Sénat ? Qui va défendre cette augmentation de la TVA ?
02:32— Bah nous, nous allons le défendre et le mettre dans le débat. Après, on verra si nos collègues,
02:37notamment du groupe républicain ou des autres groupes, suivent. — Ils y sont favorables, selon vous ?
02:41— Écoutez, aujourd'hui, ils sont pas défavorables. Mais en tous les cas, on verra dans le débat comment ça se passe.
02:46— Donc vous, vous allez proposer une augmentation de la TVA passée de 20% à 22%. Bien. Les économies demandées
02:53aux collectivités territoriales. J'ai vu que Michel Barnier, vendredi, avait fait un peu marche arrière.
02:59Au départ, on était à 5 milliards demandés, 5 milliards d'économies demandées aux collectivités territoriales.
03:05Vous, vous êtes à 2 ? — Oui. Deux. — Deux. Mais c'est ce que je vous disais à l'instant.
03:10Il va falloir trouver de l'argent ailleurs, en compensation. Parce que les collectivités, c'est quoi ?
03:15C'est pas simplement dire comme la vare de Molière « ma cassette, ma cassette ». Les collectivités, les mairies,
03:20c'est les cantines, c'est la culture, c'est le sport. C'est 70% de l'investissement public. — Oui.
03:28— Construire des logements, construire des équipements publics, c'est 70% des investissements publics.
03:34Donc toucher aux collectivités dans les proportions où on veut le faire, c'est compliqué. J'ajoute que les départements
03:41sont en difficulté. Presque 30% d'entre eux n'arrivent pas à boucler leur budget, parce que les départements,
03:48c'est la participation sociale. C'est le RSA, c'est les EHPAD pour les personnes âgées et dépendantes, etc., etc.
03:57Donc c'est la raison pour laquelle il est proposé par le gouvernement d'augmenter les DMTO, les droits de mutation,
04:05ce qu'on appelle communément les frais de notaire, parce que là encore, comme nécessité fait loi, il faut trouver de l'argent.
04:12Donc 0,5 point sur les frais de notaire. — Sur les frais de notaire. Ça va encourager ceux qui veulent accéder à la propriété, ça.
04:19Tiens, augmenter les frais de notaire. Vu l'état de la construction... — Oui.
04:23— Hervé Marseille. Non, mais je dis ça comme ça, au passage. — Alors il y a peut-être une mesure alternative.
04:29C'est ce qu'on appelle les DMTG, c'est-à-dire les droits de mutation sur les successions. — Ah, sur les successions. Oui.
04:34— Ça permettrait peut-être de ne pas toucher aux DMTO. — Bon. D'accord. Hervé Marseille, vous aviez déposé...
04:41C'était en avril dernier, une proposition de loi pour réglementer la grève à l'approche des périodes de grand départ.
04:51En fait, vous vouliez assurer la continuité des services publics en écartant la possibilité de faire grève à l'approche des périodes de grand départ
05:00et notamment à l'approche des vacances scolaires. Cette proposition de loi donne la possibilité au gouvernement de définir par décret
05:0830 jours par an durant lesquels les personnels des services publics de transport, la SNCF notamment, n'auraient pas la possibilité de faire grève.
05:17Elle est relancée, cette proposition de loi. Bon, c'est vrai qu'il y a ces menaces pour Noël. Qu'est-ce que ça va donner ?
05:27— Écoutez, là, il y a des menaces, effectivement, toujours par les mêmes, c'est-à-dire Sudrail. C'est pas les grandes syndicales.
05:35C'est pas les grandes maisons syndicales comme la CFDT ou même la CGT qui menacent. C'est Sudrail, toujours. C'est-à-dire que c'est quand même très politique.
05:45Et comme par hasard, c'est le lendemain des annonces pour l'augmentation des salaires, c'est-à-dire que chaque année...
05:53— Oui, 1er juillet, jeudi. — Voilà. Chaque année, il y a ce qu'on appelle la NAO, la négociation annuelle obligatoire,
05:59c'est-à-dire pour la revalorisation des salaires. Et comme par hasard, c'est le 20, le 21, on dépose une grève, un préavis de grève. C'est formidable.
06:10Tous les ans, c'est la saison. Grève en novembre, Noël en décembre. Et donc à un moment donné, il faut pouvoir encadrer,
06:19parce que c'est pas possible de prendre les Français en otage chaque année pour des raisons, j'allais dire, statutaires et syndicales.
06:27En Italie, moi, je me suis inspiré du modèle italien. Depuis 1990, en Italie, on encadre le droit de grève, c'est-à-dire qu'à l'automne,
06:37les partenaires sociaux décident des plages durant lesquelles il sera interdit de faire grève, c'est-à-dire quand il y a des départs en vacances
06:46pour Noël, Pâques, quand il y a des examens, que les gens doivent bouger, parce qu'il y a le droit de grève,
06:55mais aussi le droit de circuler, le droit d'entreprendre. Quand on bloque les transports, on bloque la vie économique,
07:00on bloque la vie personnelle, et surtout à un moment, très sincèrement, où les Français méritent d'avoir la paix, quoi.
07:07Je veux dire, quand vous partez avec votre famille pour les vacances d'été ou à Noël, bon, on l'a déjà vu avec les menaces cet été,
07:14parce que c'était des menaces sur les Jeux olympiques. Et là, les syndicats en question avaient obtenu des avancées significatives.
07:21Bon. Et maintenant, ça recommence, parce qu'il y a les négociations salariales. Tous les ans, c'est la même musique.
07:27Donc on doit pouvoir s'entendre pour dire à un moment donné « Stop ». Si. En France, c'est formidable. On commence par faire grève,
07:33et on discute après. On pourrait peut-être quand même dire « Écoutez, arrêtez », quoi, s'ils étaient raisonnables.
07:39On serait pas obligés d'en venir à de telles extrémités. Mais à partir du moment où ça devient – j'allais dire – annuel, saisonnier, bon...
07:48— Et que va devenir cette proposition de loi ? — Nous, nous l'avions votée au Sénat. Il faudrait que l'Assemblée s'en empare.
07:55Alors durant le dernier mandat, visiblement, le gouvernement était pas très chaud. Mais là, je pense qu'à un moment donné,
08:03il faut forcer le destin, parce qu'on peut pas continuer comme ça. — Eh bien on interrogera le ministre des Transports.
08:08Merci beaucoup, Hervé Marseille, d'être venu nous voir. Il est 7 h 48.

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