La présentation d’un livre sur l’islamisme à l’école annulée après des menaces : l’auteur témoigne

Sud Radio

Avec Jean-Pierre Martin, correspondant et ancien envoyé spécial au Proche-Orient et en Afrique centrale, co-auteur de "Allah n’a rien à faire dans ma classe" aux Éditions Racine  Abonnez-vous pour plus de contenus : http://ow.ly/7FZy50G1rry  ______________________________________   Retrouvez nos podcasts et articles : https://www.sudradio.fr/  ______________________________________   Nous suivre sur les réseaux sociaux   ▪️ Facebook : https://www.facebook.com/SudRadioOfficiel  ▪️ Instagram : https://www.instagram.com/sudradioofficiel/  ▪️ Twitter : https://twitter.com/SudRadio  ▪️ TikTok : https://www.tiktok.com/@sudradio?lang=fr   ##SUD_RADIO_VOUS_EXPLIQUE-2024-11-19##

Transcript

00:00Le Grand Matin Sud Radio, 7h-9h, Jean-Jacques Bourdin.

00:04Je vous rappelle que pour écouter Sud Radio, ce n'est pas compliqué, l'appli Sud Radio,

00:08vous chargez sur votre smartphone l'appli Sud Radio, vous appuyez sur l'appui,

00:13l'appli ensuite, et quel que soit l'endroit où vous vous trouvez, vous pouvez écouter Sud Radio.

00:18Bien, nous sommes avec Jean-Pierre Martin. Jean-Pierre Martin, bonjour.

00:21Bonjour M. Bourdin.

00:23Merci d'être avec nous. Vous êtes journaliste, Jean-Pierre Martin,

00:26ancien envoyé spécial, vous avez couvert le Proche-Orient, l'Afrique centrale,

00:30et co-auteur d'un livre dont on parle beaucoup aux éditions Racine,

00:34« Allah n'a rien à faire dans ma classe »,

00:37avec Laurence Donte, qui est elle aussi journaliste.

00:41Jean-Pierre Martin, une conférence devait avoir lieu en Belgique, à Voluwey, c'est cela ?

00:50Voluwey, effectivement, c'est un centre commercial dans un quartier, on va dire,

00:55plutôt bourgeois de Bruxelles, c'est pour cette raison-là que la conférence avait,

01:00le lieu de la conférence avait été choisi pour éviter à priori tout incident,

01:06mais malheureusement, ce n'était pas suffisant.

01:09Donc conférence à la FNAC qui a été annulée.

01:12Je rappelle le titre de votre livre, « Allah n'a rien à faire dans ma classe ».

01:16Annulée pourquoi ? Des menaces contre qui ?

01:19Alors des menaces contre la FNAC d'abord, mais surtout contre le personnel de la FNAC

01:26qui a plusieurs reprises au cours des trois jours qui précédaient la conférence,

01:32a été menacée par des groupes de jeunes, selon l'expression visuelle,

01:37qui ont pénétré de façon assez bruyante dans les magasins,

01:40et qui ont menacé le personnel, qui ont exigé l'annulation de la conférence

01:47et le retrait de l'autre livre placé en rayon en tête de gongole de façon très visible.

01:54La FNAC a fini par faire, donc elle a cédé.

01:59Elle a cédé parce que ce centre commercial, comme je vous le disais, est assez connu.

02:05Et samedi était un jour d'affluence en Belgique, en fait la Saint-Nicolas,

02:09il y avait énormément d'enfants, donc la sécurité l'emportait.

02:13– J'ai compris, j'ai compris.

02:15Alors c'est un essai que vous avez co-écrit qui dénonce la pression croissante exercée,

02:22selon vous, par des mouvements islamistes dans certaines écoles belges.

02:26C'est la même chose en France, où des sujets comme la biologie, l'anatomie ou la Shoah

02:32ne peuvent plus être abordés librement.

02:35– C'est tout à fait ça.

02:37En France, effectivement, depuis l'assassinat de Samuel Petit et de Dominique Bernard,

02:43vous êtes penchés sur ce phénomène.

02:46En Belgique, il n'existait pas encore de livre et c'est pour cette raison

02:50que nous avons voulu, à la rencontre des enseignants,

02:53nous les avons entendus pendant énormément d'heures,

02:57au cours des six mois qui ont précédé l'impression du livre.

03:02Ces enseignants nous ont raconté leur désarroi total

03:07aux quatre coins de la Belgique francophone.

03:10Ils nous ont dit à quel point il était difficile d'enseigner certaines matières,

03:14des matières qui sont contestées comme la biologie,

03:17des matières, bien sûr, l'histoire,

03:21de l'école primaire à l'école supérieure, au type d'enseignement supérieur.

03:27L'école primaire, vous savez, ça peut être des choses très banales.

03:30Ça peut être par exemple le refus d'un petit garçon

03:33de s'asseoir à côté d'une petite fille.

03:35Ça peut être le petit garçon qui va s'en prendre à sa maîtresse

03:39parce qu'elle porte une jupe ou parce qu'elle n'est pas mariée.

03:42En enseignement secondaire, au collège et au lycée,

03:46c'est davantage la contestation des matières, de l'histoire.

03:49Le refus de parler de la Shoah, c'est le refus d'accepter des théories scientifiques

03:56comme la théorie de l'évolution des espèces.

04:00Dans l'enseignement supérieur, l'universitaire,

04:03cela ne s'est pas allé, c'est encore un cas particulier.

04:06Dans les écoles qui forment par exemple les futurs infirmiers et les futures infirmières,

04:12c'est aussi la contestation de la biologie,

04:15la biologie refuse d'accendre par exemple le système reproductif.

04:20Vous imaginez que les futurs infirmiers et les futures infirmières

04:24vont se retrouver dans nos hôpitaux et refuseront de voir un corps dénudé.

04:30C'est pour ça qu'aujourd'hui, déjà en Belgique,

04:33mais probablement est-ce la même chose en France,

04:36des infirmiers refusent d'assurer la toilette d'un patient

04:41et inversement des infirmières refusent aussi d'assurer la toilette d'un homme.

04:48– D'un homme.

04:49Alain n'a rien à faire dans ma classe, pourquoi ce titre ?

04:52Quel est l'objectif au-delà de tous les témoignages

04:55que vous avez recueillis Jean-Pierre Martin ?

04:57– Alors d'abord le titre, c'est d'abord les confidences des professeurs.

05:04À quatre reprises au cours de nos entretiens,

05:07nous avons vu une soixantaine de professeurs,

05:11quatre d'entre eux nous ont spontanément prononcé cette phrase.

05:15C'est aussi la réplique d'un film dont nous avons beaucoup parlé en Belgique,

05:19un peu moins en France, qui s'appelait « Amal en esprit libre »

05:23qui raconte l'histoire d'une professeure qui finit, elle aussi,

05:26assassinée par une de ses élèves.

05:30Alors le titre est sans doute provoquant mais il dit la réalité,

05:34il dit le poids du religieux dans les écoles,

05:38le prosélytisme aussi de certains professeurs,

05:40parce qu'il ne s'agit pas seulement des élèves, il s'agit aussi des professeurs.

05:45Et les premiers à s'en plaindre sont d'ailleurs des professeurs

05:48de culture musulmane qui sont pointés du doigt.

05:52Nous ce qui nous importait c'est de montrer à quel point,

05:54depuis toujours, l'école est une scie.

05:57Depuis la création des frères musulmans,

06:02ces confrères-là en 1928, par Hassan M'Bala qui était lui-même instituteur,

06:07l'école est une scie parce que, pour les islamistes,

06:11l'école c'est celle de la mécréance,

06:13c'est l'école où on apprend effectivement la liberté de conscience

06:16et tout simplement la liberté,

06:18et c'est la raison pour laquelle les islamistes ne veulent pas

06:21de l'école de type occidental.

06:24– Merci beaucoup Jean-Pierre Martin.

06:26Merci d'avoir été avec nous ce matin.

06:28Évidemment votre livre provoque de très nombreuses réactions

06:32et si vous avez envie de réagir à ce que vous venez d'entendre,

06:340 826 300 300.

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