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Les Clefs d'une vie avec Patrick Haudecoeur, auteur de comédie.

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##LES_CLEFS_D_UNE_VIE-2025-02-18##

Catégorie

Personnes
Transcription
00:00Sud Radio, les clés d'une vie, Jacques Pessis.
00:03Sud Radio, les clés d'une vie, celle de mon invité.
00:06Vous êtes considéré comme un roi du burlesque, ce qui demande beaucoup de rigueur.
00:11Vous êtes à l'affiche avec une pièce dont le titre pourrait faire penser à la banquise,
00:15s'il n'y avait pas la chaleur des applaudissements du public.
00:18Bonjour, Patrick Hautecoeur.
00:19Bonjour.
00:20Alors, on vous retrouve aujourd'hui pour double actualité.
00:24Il y a une pièce, La valse des pingouins aux nouveautés, qui démarre depuis quelques semaines.
00:28Et puis, il y a Mon jour de chance, qui est aussi une pièce depuis plusieurs mois à l'affiche et qui est prolongée.
00:35Mais il y a aussi votre parcours et le principe des clés d'une vie.
00:37Vous le savez, puisque vous êtes venu tous de début, c'est d'évoquer votre parcours à travers des dates clés.
00:43Et la première que j'ai trouvée, elle ne vous concerne pas directement.
00:46C'est le 13 avril 1992, l'ouverture d'un parc.
00:51Alors, la chanson est la plus énervante.
00:58Quand on est en tête, on ne peut pas, je ne sais pas si vous pensez à ça, mais on ne peut pas la sortir.
01:02Non.
01:03Et Danny, vous avez fait un spectacle à l'Olympia où il jouait cette chanson au piano en boucle et c'était super énervant.
01:10Pourquoi j'en parle? Parce que Disneyland, vous auriez pu très bien, si ça avait existé dans votre enfance, vous y retrouver car vous viviez tout près.
01:17Oui, j'étais à l'année sur Marne.
01:20J'ai vu la construction du parc, j'ai vu la destruction des granges, parce qu'il y avait des terrains qui étaient au tour.
01:31Ils ont tout racheté.
01:32J'ai vraiment vécu ça.
01:34J'entendais tous les samedis, je crois que c'était le feu d'artifice.
01:39Mais c'est un beau souvenir. Vous aviez envie d'y aller?
01:42Moi, j'y suis allé.
01:44J'ai même fait, comment on appelait ça, j'étais cobaye sur Spice Mountain.
01:50C'est-à-dire que l'attraction n'était pas encore ouverte au grand public et on avait des tickets pour y aller.
01:59Et donc j'avais été, je vous parle de ça il y a très longtemps.
02:031992.
02:04Oui, alors Spice Mountain est arrivé un petit peu après.
02:07Mais c'est vrai qu'au départ, j'étais allé 4 jours avant.
02:12Il y avait des Américains qui dirigeaient tout et qui avaient engagé des Français, parce qu'ils ne parlaient pas français, pour tout répéter.
02:17C'était un capharnaum, pas possible.
02:19Mais l'Aigny-sur-Marne, on connaît peu, c'est près de Paris.
02:22Mais Paul Pogba, Yagel Didier et Corinne Hermès sont nés comme vous.
02:26Vous êtes nés à Paris, ils sont nés à l'Aigny.
02:28Ah d'accord, je ne savais pas.
02:29Et c'est une ville en pleine croissance, grâce à Disney.
02:32Et Disney, d'ailleurs, c'est un lieu qui correspond à ce que vous êtes, c'est-à-dire un grand enfant.
02:39Alors ça, c'est sûr, c'est vrai.
02:41À part la musique qui est répétitive, qu'on entend beaucoup.
02:45Mais je veux dire, c'est vraiment un endroit où les adultes redeviennent des enfants,
02:52juste au moment où ils rentrent dans le parc, parce que tout de suite, ça prend.
02:56Et vous-même, dans la vie, vous êtes toujours resté un enfant, Patrick O'Decoeur ?
03:00Alors dans la vie, je ne sais pas, sur scène, oui.
03:03Dans la vie, il y a la vie.
03:07On ne peut pas être un enfant tout le temps.
03:09Il faut quand même avoir un petit peu des raisonnements d'adultes, malheureusement.
03:13Et puis, ça ne serait peut-être pas forcément une bonne chose d'être un enfant tout le temps.
03:18Enfin, en tout cas, d'avoir la mentalité d'un enfant tout le temps.
03:21Non, non, sur scène, oui.
03:23En revanche, ce n'est pas ça.
03:25C'est que sur scène, il faut redonner aux spectateurs le chemin de l'enfance.
03:31D'ailleurs, c'est ce qu'on fait avec La vase des pingouins.
03:33Et on ne le fait pas dès les premières minutes, parce qu'autrement, ça ne marcherait pas.
03:38Il faut les emmener tout doucement.
03:40C'est vraiment du tricotage.
03:42C'est une pratique que vous avez mis des années à mettre au point.
03:45Alors, en tout cas, c'est une pratique que j'ai compris avec les années.
03:52Je ne sais pas si elle est encore vraiment au point,
03:56parce qu'on se remet toujours en cause quand on écrit.
04:01Mais oui, ça, je l'ai vécu, je l'ai pratiqué,
04:07de ne pas rentrer dans le vif du sujet comme ça.
04:11Il faut que les gens, quand on est spectateur,
04:14il faut que les gens puissent se lâcher un petit peu.
04:18Ils sont dans leurs soucis.
04:22Les embouteillages.
04:24Les embouteillages, tout ça.
04:26Et on le sent, mais c'est vraiment...
04:28C'est drôle parce que c'est pratiquement électrique.
04:30On le sent dans la salle.
04:31On se dit, ça y est, hop, ils sont lâchés, ils sont avec nous.
04:33Alors, il se trouve qu'au départ,
04:35rien ne vous destinait, Patrick Hautecoeur, au spectacle.
04:38L'ambition familiale, c'était plutôt l'administration tranquille.
04:41Un petit peu, oui.
04:43Mais je ne leur en veux pas parce que c'était à l'époque
04:46où il fallait avoir un travail sûr, tranquille.
04:50Donc, je sais qu'ils auraient aimé que je sois...
04:53C'est un métier tout à fait honorable,
04:55mais qui ne me correspondait pas.
04:57Ils auraient voulu que je sois facteur.
04:59Je ne sais pas pourquoi, d'ailleurs.
05:01Vous êtes devenu homme de lettre avec le temps.
05:03Très joli.
05:07Et puis, personne dans la famille n'était artiste.
05:10Curieusement, oui.
05:12Si j'ai retrouvé...
05:14Mais il n'était pas artiste.
05:16Il aimait se grimer.
05:18J'ai retrouvé les photos de mon arrière-grand-père
05:21où il se costumait.
05:23Je parle de ça, c'était début des années,
05:25certainement 1900.
05:27Il se costumait et il se prenait en photo.
05:29Il faisait des séances de photo.
05:31Mais c'est tout.
05:33Autrement, il n'y a personne d'autre.
05:35Je n'ai pas trouvé.
05:37Votre père était imprimeur
05:39et votre mère, Sténo d'Aquilou,
05:41un métier de plus en plus rare.
05:43Dans les journaux à une époque,
05:45on ne le sait pas aujourd'hui,
05:47on téléphonait son papier à une Sténo
05:49à qui on le dictait.
05:51Tout à fait.
05:53Elle écrivait avec des signes
05:55pour écrire très vite.
05:58Ils avaient deux métiers dans les lettres.
06:00Et moi, j'étais auteur.
06:02Le côté facteur,
06:04c'est parti tout de suite.
06:06Oui, complètement.
06:08Ça ne m'a même pas effleuré.
06:10Et vous êtes monté sur scène
06:12avant même de débuter au théâtre
06:14ou d'aller voir une pièce de théâtre.
06:16C'est ça.
06:18J'ai vu du théâtre pour la première fois
06:20à la télé comme beaucoup de monde
06:22avec les émissions au théâtre ce soir.
06:24C'est là où j'ai découvert
06:26du théâtre.
06:28C'était beaucoup.
06:30Je me rappelle qu'il y avait Jean Lepoulin,
06:32Robert Lamoureux.
06:34Je découvrais un petit peu.
06:36Et puis,
06:38j'ai commencé
06:40à rentrer
06:42dans une troupe amateur.
06:44Mais je n'étais jamais allé
06:46moi-même dans une salle de théâtre
06:48parisienne
06:50ou autre d'ailleurs.
06:52C'est vrai qu'il y avait une folie
06:55Je pense toujours à Maria Paco mais Jean Lepoulin,
06:57Le Noir te va si bien.
06:59C'est un chef-d'oeuvre du burlesque
07:01où chacun fait son numéro
07:03et en rajoute.
07:05Il y a eu aussi
07:07des marionnettes qui ont été importantes
07:09dans vos jeunes années.
07:11C'était le premier
07:13moyen
07:15pour faire
07:17des sketchs
07:19pour un petit peu
07:21écrire
07:23des histoires.
07:25J'improvisais
07:27des petites scénettes
07:29avec des marionnettes.
07:31Mon père m'avait construit un petit castelet
07:33que j'ai toujours d'ailleurs.
07:35Il est dans le grenier mais que j'ai toujours.
07:37Et je faisais ça à l'école.
07:39Devant les copains.
07:41Devant la maîtresse, je me rappelle.
07:43C'était le premier moyen
07:45d'expression, ça a été les marionnettes.
07:47Est-ce que vous aviez envie de faire ça ?
07:50Je ne me suis jamais
07:52posé la question.
07:54Pour moi, c'était
07:56évident.
07:58Je ne savais même pas
08:00que je pouvais faire autre chose.
08:02C'est fou.
08:04Vous aviez une idole, c'est Louis de Funès.
08:06Vous regardiez les films
08:08pratiquement en boucle et en vérifiant chaque détail.
08:10Je l'ai fait
08:12une fois que les VHS
08:14ont été à ma portée.
08:16J'ai revisionné beaucoup
08:18de films de Louis de Funès.
08:20D'ailleurs, avant, j'avais commencé
08:22avec des petits films de L'Orel et Hardy
08:24et de Chaplin.
08:26Car L'Orel et Hardy et Chaplin,
08:28ce sont vos modèles.
08:30C'est-à-dire que ça a été Montero.
08:32C'est de là
08:34où je me suis dit, on peut faire ça
08:38sur un écran, même sur scène.
08:40Ils ont eu des numéros sur scène.
08:42Et ça a été là
08:44où ça a été mon inspiration
08:47totale.
08:49Pourtant, c'était des films en noir et blanc.
08:51En général, les enfants préfèrent les films en couleur
08:53à ceux en noir et blanc.
08:55Mais moi, j'avais la télé noir et blanc.
08:57Je ne savais même pas ce que c'était la couleur.
08:59Et puis, c'était muet, surtout.
09:01C'est ça qui était extraordinaire.
09:03Il n'y avait que du visuel.
09:07J'allais dire, le visuel était tellement parlant
09:09que j'ai pu
09:11travailler tout ce qui était burlesque.
09:13Je trouve que L'Orel et Hardy
09:15ont commencé par hasard.
09:17Il y avait Le Vénard, un film avec L'Orel et Hardy.
09:19Il avait tourné 200 films,
09:21mais vraiment en un point.
09:23Ils se sont tellement bien entendus
09:25qu'ils ont continué tous les deux.
09:27L'Orel était le cerveau, malgré tout.
09:29C'est lui qui écrivait tout.
09:31Il faut savoir que L'Orel et Charlie Chaplin
09:33ont travaillé ensemble dans une troupe
09:35qui s'appelait Fred Carnot, qui venait de Londres.
09:37Ils se sont produits à Paris, au Folies-Bergère,
09:39en 1913, en même temps que
09:41Dominic Lucifield, qui est burlesque américain,
09:43et que Maurice Chevalier.
09:45Vous imaginez la fiche ce soir-là ?
09:47Et Charlie Chaplin faisait un numéro
09:49de parodie de football
09:51et lançait des boulettes de papier au public.
09:53Ah ça, je savais pas.
09:55C'est vrai que tout ça, ça vous a formé ?
09:57Oui, oui, tout à fait.
09:59C'est-à-dire que
10:01il n'y a que ça qui m'a formé.
10:03Parce que je n'ai pris aucun...
10:05Je suis allé dans aucune école.
10:07Il y a un conservatoire quand même
10:09à Lannis, non ?
10:11Oui.
10:13Donc j'ai pris des cours de musique.
10:15Ça a beaucoup, heureusement.
10:17Mais le reste, vous n'aviez pas envie
10:19d'aller au conservatoire, d'aller dans une école ?
10:21Si, j'avais envie.
10:23Mais ça ne s'est pas fait.
10:25Parce que déjà, c'était pas...
10:27Chez mes parents, c'était pas
10:29quelque chose où on apprenait.
10:31C'était pas un métier.
10:33On était encore à cette époque-là où c'était pas un métier.
10:35Et puis après,
10:37il y a eu la vie qui m'a rattrapé,
10:39les familles, etc.
10:41J'ai pas eu l'occasion
10:43de prendre des cours.
10:45Mais j'ai continué
10:47à...
10:49Alors là, aller justement
10:51beaucoup au théâtre et me renseigner
10:53sur les spectacles.
10:55J'ai continué à aller voir des films,
10:57aller au spectacle, au théâtre.
10:59Et dans la troupe amateur,
11:01j'ai pu mettre en pratique
11:03ce que j'avais vu
11:05sur l'écran
11:07ou au théâtre.
11:09Mais je n'avais pas
11:11de professeur.
11:13J'aurais été beaucoup plus vite si j'avais eu des cours.
11:15Oui, ça s'est quand même bien passé.
11:17Et on va le démontrer à partir d'une date
11:19qui est le 8 décembre 1991.
11:21A tout de suite sur Sud Radio
11:23avec Patrick Hautecoeur.
11:25Sud Radio, les clés d'une vie. Jacques Pessy.
11:27Sud Radio, les clés d'une vie.
11:29Mon invité Patrick Hautecoeur
11:31avec une double actualité,
11:33la Vase des pingouins qu'on va évoquer.
11:35Et puis au Théâtre Fontaine, le Bonjour de Chance
11:37qu'on va évoquer aussi dans quelques instants.
11:39On en revient à votre parcours. On a compris
11:41que vous avez appris votre métier sur le terrain.
11:43Et le 8 décembre 1991,
11:45c'est votre première télé.
11:471, 2, 3 théâtres où vous présentez
11:49thé à la menthe ou thé citron au Café de la Gare.
11:51Vous vous souvenez de ce reportage ?
11:53C'est le premier.
11:55Je crois, oui. C'était Fabienne Pascot.
11:57Exactement.
11:59Thé à la menthe ou thé citron, au départ,
12:01pour les gens, c'est une pièce dans une pièce.
12:03C'est ça. C'est du théâtre dans le théâtre.
12:05Et ça m'est venu d'ailleurs
12:07grâce à mon parcours.
12:09Dans une troupe amateur,
12:11on répète énormément
12:13pendant un an.
12:15Puis on joue une fois.
12:17C'est ce qui se passait à l'époque.
12:19Je me suis dit, si je devais écrire une pièce,
12:21qu'est-ce que j'écrirais ?
12:23Je me suis dit, je vais écrire ça.
12:25Réduit sur une heure et demie, bien sûr.
12:27Des répétitions et une représentation.
12:29C'est parti de là.
12:31Et qu'est-ce que vous jouiez dans la troupe amateur ?
12:33Je crois qu'elle s'appelait le Comédien.
12:35Je crois qu'ils existent toujours.
12:37C'était quoi ? C'était des classiques ?
12:39Il y avait un peu de tout.
12:41Il y avait des classiques, du boulevard.
12:43Mais vous aviez envie d'écrire.
12:47C'est-à-dire que je ne trouvais pas...
12:49C'est un peu prétentieux,
12:51mais je n'arrivais pas à trouver un personnage
12:53qui me plaise dans mon répertoire.
12:55Je cherchais un personnage
12:57à la funèsse,
12:59à l'oreillerardie.
13:03Et je n'arrivais pas à trouver.
13:05Et finalement, vous avez écrit cette pièce ?
13:07Je me suis écrit un rôle.
13:09Et en même temps, il a fallu trouver une troupe derrière.
13:11Après, il y avait la troupe,
13:13il y avait les copains autour.
13:15Et puis, d'un seul coup,
13:17ça a été vraiment le succès.
13:19On ne s'en est pas calculé.
13:21On a fait ça comme ça.
13:23C'était vraiment...
13:25C'était sincère.
13:27On s'est lancé à corps perdu.
13:29Et puis...
13:33Grâce à Jean-Pierre Lazzarini,
13:35qui était un ami,
13:37il m'a dit qu'il fallait faire Avignon.
13:39On est passé de la troupe amateur
13:41à faire le festival d'Avignon.
13:43C'était un peu plus tard, en 80...
13:45Ah non, c'était avant le Café de la Gare.
13:47Et d'Avignon,
13:49on est passé au Café de la Gare.
13:51C'est toujours dirigé par Sota et Philippe Manest,
13:53qui vous ont repéré
13:55et qui vous ont ouvert les portes.
13:57C'est-à-dire qu'on a fait une représentation
13:59chez eux.
14:01Une présentation, d'ailleurs,
14:03avec du public.
14:05Et je me rappelle que Philippe Manest
14:07m'a dit à la fin de la représentation...
14:09Il y avait un petit festival,
14:11mais je croyais qu'il nous prenait pour le petit festival.
14:13Donc, c'était deux ou trois dates de plus.
14:15Il dit, non, je vous prends à la rentrée en septembre.
14:17Vous étiez surpris ?
14:19Parce qu'au départ,
14:21écrire une pièce n'est pas évident, une première pièce.
14:23Non.
14:25Mais je l'ai... Comment dire ?
14:27Elle est venue comme ça.
14:29C'était pendant les vacances, en quinze jours.
14:31Je l'ai jetée sur le papier en quinze jours.
14:33Voilà.
14:35Co-écrite, d'ailleurs.
14:37Et après, on a beaucoup retravaillé.
14:39C'est en répétition.
14:41On a coupé, on a restructuré des choses.
14:43Mais vous n'aviez jamais non plus appris
14:45à écrire une pièce de théâtre,
14:47comme les autres ?
14:49Non, exactement, oui.
14:51Alors, c'est une pièce où il y avait cinq personnages.
14:53Et il y a quand même un rapport
14:55avec une troupe qu'on va évoquer
14:57à travers une chanson.
15:07Francis Blanche, Léopoldia,
15:09qui est tiré des Branquignols,
15:11les Branquignols que vous connaissez par cœur.
15:13Mais bien sûr.
15:15En fait, ils avaient écrit un spectacle
15:17qui s'appelait Les Gaufrettes.
15:19Et un jour, ils cherchaient un théâtre.
15:21Et ils passent devant le Théâtre de la Brouillère,
15:23dont le directeur est en train de fermer les portes parce qu'il n'y a rien.
15:25Il dit, on va essayer cette pièce.
15:27Et ils ont monté les Branquignols comme ça,
15:29avec Gérard Calvi, avec Michim Dax,
15:31que Gérard Calvi a trouvé,
15:33avec toute une troupe. Et pour que ça marche,
15:35ils ont fait un truc fabuleux.
15:37Il se trouve que le père de Colette Brosset a été bouché.
15:39Ils ont invité tous les bouchers de Paris.
15:41Et pendant huit jours, ils ont affiché
15:43sur la façade. Ce qui fait que le public a cru
15:45que ça marchait et est venu directement.
15:47Et c'est vrai que ça vous a marqué, les Branquignols ?
15:49Oui. Et pourtant, je ne les ai pas connus. Enfin, j'ai connu.
15:51Si, j'ai rencontré Colette Brosset.
15:53Mais je n'ai jamais vu de spectacle
15:55deux en direct,
15:57j'allais dire en vrai.
15:59En revanche, j'ai vu, il y a une captation qui existe.
16:01Et puis, il y a les films de Robert Derry,
16:03Le Petit Baigneur,
16:05La Belle Américaine,
16:07et tant d'autres.
16:09C'est comme ça que je les ai connus.
16:11Et il y avait aussi ce film
16:13qui était passé un dimanche, je me rappelle,
16:15j'étais tout gosse, qui s'appelait
16:17À les Belles Vacances.
16:19Et là, je me suis dit, oh, une répétition
16:21d'un cabaret, c'est extraordinaire.
16:23J'étais tout gosse.
16:25Et ça m'avait marqué, mais vraiment à vie.
16:27Alors, le café de la gare, ça a marché.
16:29Et vous avez été repéré par Paul Lederman,
16:31qui vous a entraîné aux variétés.
16:33C'est ça. Il nous a dit, maintenant,
16:35je vais vous mettre aux variétés avec le même décor.
16:37Et on s'est retrouvé avec un petit décor
16:39de ce grand théâtre des variétés qu'on a rempli.
16:41On a fait une saison...
16:43Par le bouche à oreille.
16:45Oui, il y a eu...
16:47Parce que Paul Lederman avait quand même
16:49beaucoup de réseaux.
16:51Et on a eu une pub extraordinaire.
16:53Je crois qu'il avait utilisé la pub
16:55des Inconnus pour la mettre
16:57à nous sur France 2.
16:59Et on avait un petit flash
17:01pendant 15 jours, 3 semaines
17:03sur France 2, à l'époque.
17:05Oui, c'était Antenne 2, même.
17:07Et donc, on a
17:09rempli les variétés.
17:11Et la surprise générale, d'ailleurs.
17:13C'est-à-dire que...
17:15Maintenant, aujourd'hui, ça paraît presque
17:17classique, mais c'était
17:19de passer d'un café-théâtre
17:21à un gros théâtre.
17:23Un théâtre vraiment...
17:25digne de ce nom, j'allais dire.
17:27En tout cas, sur les grands boulevards, ça ne se faisait pas.
17:29C'était quelque chose d'un petit peu...
17:31Voilà.
17:33On l'a pris pour un fou, Lederman.
17:35Il projette plein de choses, mais il avait du flair.
17:37Il a repéré Coluche, il a travaillé
17:39avec le Luron, il a repéré.
17:41Donc, il savait où étaient les talents.
17:43Alors, il se trouve que vous aviez écrit une première pièce
17:45dont on ne trouve aucune trace, qui s'appelle Le Trompe-la-Mort.
17:47Oui.
17:49C'est une pièce qu'on a jouée...
17:51En fait, je pense qu'elle est...
17:53Je ne l'ai pas... Même moi, je l'ai
17:55perdue.
17:57Je crois que j'ai une
17:59captation, mais ça, c'est maintenant
18:01au CDBHS, ça doit être fini.
18:03On ne peut plus la voir.
18:05On ne voit plus
18:07les images, mais je n'ai même plus le texte.
18:09Parce que...
18:11C'était aussi
18:13pour la compagnie
18:15amateur. On ne l'a jamais jouée
18:17professionnellement, cette pièce-là.
18:19Le Trompe-la-Mort, d'ailleurs, c'est une insulte du capitaine Ladoc.
18:21Régulièrement, il appelle les Trompe-la-Mort.
18:23Et c'est aussi le nom réunionné
18:25donné à une plante remporte
18:27qui s'appelle le Mimosa pudica.
18:29Mais il n'y a pas un... Alors, il y avait
18:31une bière, parce qu'on m'a offert une bière à l'époque.
18:33Et puis, ce n'était pas un champignon.
18:35C'était ça aussi.
18:37Oui, mais c'est autre chose.
18:39Mais là, moi, ce n'était pas ça.
18:41Je crois que ça se passait dans un manoir.
18:43Et... Je ne me rappelle plus.
18:45Je ne me rappelle plus.
18:47Vous avez quand même retrouvé Sota, parce que vous avez
18:49joué dans le graphique de Boscop,
18:51qui était une pièce étonnante.
18:53Ça aussi, c'est un ovni, comme pièce.
18:55C'est-à-dire ?
18:57Je pense que
18:59ça a été créé dans les années 70.
19:03Ça se passe avec...
19:05Dans le contexte de l'époque, il faut remettre
19:07cette pièce.
19:09Ça se passait dans une décharge.
19:11Avec des éboueurs
19:13et tout ça.
19:15C'était pour du théâtre.
19:17On n'avait jamais vu ça.
19:19Et donc, elle l'a repris
19:21en 91, je crois, ou 92.
19:23Et moi, je jouais
19:25à la menthe avant,
19:27chez eux, et elle m'a demandé
19:29si je pouvais faire le graphique de Boscop.
19:31Après, j'ai dit oui, bien sûr.
19:33On jouait à 22h.
19:35Vous étiez à plein temps.
19:37Et c'est devenu un film
19:39qui a aussi été considéré comme un gentil nanar,
19:41et qui est tellement culte aujourd'hui
19:43qu'à Lyon,
19:45de 1976 à 2010,
19:47on le jouait tous les samedis soirs
19:49dans une cave avec un mur blanc
19:51et le public était présent.
19:53C'est devenu un classique.
19:55Il y avait Patrick Devers dedans, je crois.
19:57Patrick Devers qui était marié à l'époque
19:59avec Sota.
20:01Philippe Manès avait
20:03piqué Miu Miu à Coluche.
20:05Il était régisseur du Café de la Gare.
20:07Et tout ça s'est fini gentiment
20:09en totale amitié.
20:11Il se trouve aussi que vous avez fait du théâtre
20:13à ce moment-là, et je crois que l'un des plus mauvais
20:15souvenirs, c'est Monsieur de Saint-Futil
20:17car je crois que lors de la première,
20:19vous êtes rentré en retard sur scène.
20:21C'était pas la première,
20:23disons que c'était
20:25à Lyon d'ailleurs.
20:27C'était au Théâtre des Célestins.
20:29Et j'ai plus que loupé une entrée.
20:31J'étais ailleurs.
20:33J'étais dans ma loge
20:35et je n'étais pas habillé.
20:37J'avais un changement de costume
20:39et j'étais dans ma loge
20:41et je n'étais pas habillé.
20:43Il y avait un changement de costume
20:45pendant un acte et je me suis mis à discuter
20:47avec quelqu'un et
20:49j'ai loupé mon entrée.
20:51Mais pas deux secondes.
20:53Ça a duré, je pense, 30 secondes.
20:55Le temps que je descends de ma loge,
20:57il y avait Brialy sur scène.
20:59Jean-Claude Brialy sur scène.
21:03Là, ça a été un cauchemar.
21:05Je n'en ai pas dormi de la nuit
21:07parce que louper une entrée, c'est énorme.
21:09Et qu'est-ce qu'il disait Brialy ?
21:13Brialy m'aimait beaucoup.
21:15Quand je suis rentré en retard,
21:17les autres ont eu un fou rire.
21:19C'était quand même le pitre de la troupe.
21:21Ils ont eu un fou rire.
21:23Et à la fin, Brialy,
21:25j'ai dit à Jean-Claude,
21:27je suis désolé, excusez-moi.
21:29Et il m'a dit,
21:31ça arrive de louper une entrée.
21:33Mais vous, là, il ne faut pas rire.
21:35Ils ont fait engueuler les autres.
21:37Mais c'était Brialy dans tout sa splendeur.
21:39Alors, il y a eu d'autres choses
21:41et il y a une date très importante
21:43que vous n'avez jamais oubliée.
21:45Le 1er avril 2002.
21:48Sud Radio, les clés d'une vie. Jacques Pessis.
21:50Sud Radio, les clés d'une vie.
21:52Mon invité Patrick Hautecoeur.
21:54Nous évoquerons tout à l'heure la valse des pingouins,
21:56aux nouveautés, qui n'est pas une nouveauté paradoxalement.
21:58Et puis, mon jour de chance,
22:00la chance de voir un beau spectacle au Théâtre Fontaine.
22:02Et puis, on en revient à une date importante
22:04de votre parcours. 1er avril 2002.
22:06Vous n'avez pas oublié. Théâtre Mogador.
22:08Non, oui. Le Molière.
22:10Le spectacle musical.
22:12Face à Aïdou Aïdou et la vie parisienne d'Offenbach.
22:14Oui, quand même.
22:16Et ça, c'était une surprise.
22:18Oui, oui, parce que cette pièce,
22:20elle est née vraiment,
22:22pareil, de...
22:24On était insouciants
22:26de monter ça. Moi, je voulais faire
22:28une parodie, un petit peu
22:30d'opérette en mélangeant
22:32des accidents,
22:34de répétitions, etc.
22:36Donc, il y avait des vrais airs d'opérette.
22:38Il y avait des chanteuses
22:40à l'intérieur.
22:42Isabelle Spade, Patricia Grégoire,
22:44qui chantaient vraiment.
22:46Mais voilà, ce n'était pas du tout une opérette.
22:48Tout était décalé.
22:50Et il se trouve que
22:52ça a pris.
22:54Les gens ont vraiment
22:56accroché avec cet univers
22:58qui était...
23:00On a changé le livret.
23:02C'était mon livret à moi.
23:04Et je rajoutais, je prenais quelques airs
23:06d'opérette à droite, à gauche.
23:08D'ailleurs, j'avais eu des petits soucis
23:10parce qu'il fallait prendre carrément
23:12l'opérette en entier.
23:14Est-ce que les éditeurs voulaient toucher de l'argent là-dessus ?
23:16Oui, bien sûr. Mais maintenant, ça ne se fait plus.
23:18Ça y est, c'est fini.
23:20On peut prendre des extraits.
23:22Donc voilà, ça s'est monté comme ça.
23:24Et puis, on se retrouve au Théâtre de Nous.
23:26Au départ, vous êtes à Montreux, dans un tout petit théâtre.
23:28Montreux, dans un tout petit théâtre.
23:30C'était Sylviane Vassy qui nous avait pris.
23:32Et puis, Denise Petit-Didier vous repère.
23:34Voilà. Elle vient
23:36en Suisse et hop,
23:38elle nous dit, moi je vous prends, pareil,
23:40pour quelques mois au départ.
23:42Et on est douze sur scène.
23:44Dans les années 2000,
23:46c'était encore un peu...
23:48On était nombreux.
23:50Est-ce qu'il ne se fait plus aujourd'hui ?
23:52Et voilà, hop, c'est parti.
23:54Et on tombe.
23:56On commence le 24 septembre 2001
23:58et on sait ce qu'il y a eu le 11 septembre 2001.
24:00On s'est dit, c'est fini pour nous.
24:02Ça va s'arrêter.
24:04Les théâtres vont fermer. On ne savait pas du tout.
24:06Et non, ça a fait l'inverse.
24:08Les gens, au bout de quinze jours,
24:10ont voulu sortir.
24:12Et le spectacle a plu aussi bien
24:14aux spectateurs qu'aux professionnels.
24:16Et on se retrouve avec
24:18le Molière du spectacle musical.
24:20Il se trouve aussi qu'au départ,
24:22il y avait des spectateurs qui aimaient l'opérette.
24:24Et puis, petit à petit, le public a évolué
24:26et a grandi.
24:28Par le bouche à oreille.
24:30Déjà, ce n'était pas du tout une opérette
24:32dans le style
24:34de l'opérette.
24:36On était dans du burlesque, encore une fois.
24:38Les personnages étaient
24:40sincères, mais vivaient
24:42une situation folle.
24:44Il y avait un ton aussi qui était
24:46très quotidien.
24:48Voilà.
24:50Et puis,
24:52on ne se prenait pas au sérieux quand on chantait.
24:54On voulait chanter bien, on voulait chanter juste,
24:56mais on ne se prenait pas au sérieux.
24:58Et il y avait un orchestre
25:00sur scène.
25:02Ça me rappelle un peu Laval, ça, en ce moment.
25:04On est douze, il y a un orchestre sur scène,
25:06et on ne se prend pas au sérieux.
25:08Et résultat, il y a des gens qui venaient et revenaient.
25:10Des gens qui sont venus dix fois.
25:12Comment vous expliquez ça ?
25:14Résultat, pour quelques mois,
25:16ça a augmenté.
25:18Avant, on est resté cinq ans.
25:20Moi, je ne l'ai pas joué cinq ans.
25:22On a bougé.
25:24Il y a eu des remplaçants, heureusement,
25:26parce qu'après, on s'épuise.
25:28On s'use, surtout.
25:30La pièce est restée cinq ans.
25:32Ce qui est fou.
25:34Mais en même temps, vous avez créé un personnage de beunet, au départ.
25:36Oui.
25:38C'est un peu un chant de la lune.
25:40Moi, c'est
25:42Stan Laurel.
25:44Ça ne va pas plus loin.
25:46Bourvil dans ses débuts.
25:48La bonne planque.
25:50C'est mes inspirations.
25:52C'est là où je me suis vraiment inspiré.
25:54Dans les morceaux, il y avait des chansons
25:56connues ou moins connues.
25:58Il y en avait une qui est aussi un classique,
26:00autant que vous, à la scène.
26:02Prenons la route fleurie,
26:04qui conduit
26:06vers le bonheur.
26:08La route fleurie,
26:10Georges Guettari et Bourvil.
26:12Quatre ans au Châtelet,
26:14trois mille personnes tous les soirs.
26:16Ils nous ont battus.
26:18C'est vrai qu'il y a eu une époque,
26:20et vous êtes fan de cette époque,
26:22de ces années cinquante, de ces opérettes.
26:24Oui, je suis fan
26:26du côté musical.
26:28Je trouve qu'il y a des mélodies qui sont extraordinaires.
26:30Après, c'est ce que j'ai toujours dit,
26:32j'en parlais à Jacqueline Villemette,
26:34qui est la petite fille de la père Villemette.
26:36Je disais, il faut revoir le livret,
26:38parce que les livrets ont un peu
26:40vieilli. Il faut en reconnaître.
26:42Mais musicalement...
26:46Attention, il faut aussi raccourcir,
26:48faire un autre arrangement,
26:50rétrécir un peu les chansons,
26:52parce qu'elles duraient trois minutes, trente, quatre minutes.
26:54C'était très long.
26:56Mais aujourd'hui, si on resserre tout,
26:58il y a des mélodies extraordinaires.
27:00C'est vrai qu'on manque de mélodies.
27:02Albert Villemette écrivait des textes, et il y avait des mélodies extraordinaires.
27:04Il y a aussi,
27:06ça a marché, pour les fans de l'opérette,
27:08pour le grand public, il y a beaucoup de jeunes qui sont venus,
27:10qui ont découvert ces chansons.
27:12Ils se sont dit, tiens, on ne connaissait pas ça.
27:14Effectivement.
27:16Après, on a eu un public de jeunes.
27:18Et comme c'était décalé,
27:20ils ont trouvé leur compte
27:22dans les situations, dans les personnages,
27:24dans l'histoire,
27:26et en même temps, ils entendaient cette musique.
27:28Vous avez joué beaucoup d'opérettes.
27:30Vous avez joué dans l'Auberge du Cheval Blanc,
27:32vous avez fait d'autres choses.
27:34Pas beaucoup, j'en ai fait que deux.
27:36J'ai fait l'Auberge du Cheval Blanc, et puis Laot.
27:38Et Laot a été monté au Célestin,
27:40qui a réussi,
27:42le directeur a réussi
27:44à monter Barnum, qui venait des Etats-Unis,
27:46à faire un triomphe là-bas,
27:48sur une petite scène,
27:50jouer Barnum, c'était une performance.
27:52Je l'ai connue juste après.
27:54Jean-Paul Lucet.
27:56Il trouve que, non seulement ça a marché,
27:58mais les professionnels sont de plus en plus
28:00venus vous voir. Vous êtes devenu quelqu'un
28:02de, comme on dit, de bankable.
28:04Je ne sais pas si je suis bankable, mais
28:06effectivement, on a intrigué
28:08les professionnels, qui ont aimé.
28:10Et puis nous, on était
28:12une certaine innocence.
28:14Et ça,
28:16ça, ça a dû jouer en notre faveur.
28:18Et vous avez continué, vous êtes toujours aussi
28:20innocent quand vous écrivez des pièces.
28:22Voilà, j'essaye de garder ça.
28:24Là,
28:26aujourd'hui, je suis dans un
28:28état de... Je me rends compte que
28:32c'est la sincérité qui passe avant tout.
28:34C'est peut-être un peu bateau
28:36de dire ça, mais il ne faut pas écrire
28:38pour écrire, pour essayer de...
28:40Là, on est demandé avec Gérald Sibleras,
28:42qu'on parlera tout à l'heure,
28:44avec mon jour de chance, on est pas mal demandé.
28:46Mais il faut
28:48revenir à ce que... Enfin,
28:50il faut rester à ce qu'on aime.
28:52Ne pas être attiré
28:54parce que des théâtres vont nous demander,
28:56ou des producteurs vont nous demander.
28:58Donc, revenons, amusons-nous.
29:00Alors, vous vous amusez, et puis vous êtes
29:02dans un théâtre magique, puisqu'il faut savoir que c'est
29:04dans ce théâtre que Robert Néry a joué
29:06Les Belles-Bacchantes, et qu'il a engagé un jeune
29:08sur ordre du patron, qui était Louis de Funès.
29:10Oui, quand même.
29:12Et il y avait Jacqueline Maillan.
29:14Tous les soirs, au premier rang, il y avait un jeune musicien,
29:16Michel Hémer, qui était amoureux d'elle,
29:18qui voulait absolument l'épouser.
29:20Piaf disait, n'épouse pas ce con.
29:22Elle a épousé Michel Hémer.
29:24Elle l'a
29:26poursuivé en disant, n'épouse pas ce type-là.
29:28Alors, ça a tellement marché que vous avez
29:30continué, et vous avez repris
29:32la pièce, 20 ans plus tard,
29:34de Frou-frou les mains.
29:36Alors oui, on l'a repris, et malheureusement,
29:38on a été coupé dans notre élan par le Covid.
29:40Bien sûr. Mais on l'a repris.
29:42Je n'ai
29:44pas changé grand-chose.
29:46J'ai condensé certaines choses.
29:48Mais autrement, j'ai repris la même chose.
29:50Et il y avait pratiquement la même équipe.
29:52Là aussi, il y a une chose importante,
29:54vous écrivez toujours à deux.
29:56Gérard Sibleras, que vous avez cité,
29:58est devenu un complice au moment de
30:00Silence en Tourne.
30:02J'avais découvert Gérald
30:04sur d'autres pièces, et je me disais,
30:06j'aime bien sa façon
30:08de dialoguer.
30:10Et donc,
30:12je suis allé le voir à la fin
30:14d'une de ses pièces,
30:16et je lui ai dit, ça ne vous dirait pas
30:18d'écrire ensemble. Vous écrivez toujours
30:20tout seul. Je savais qu'il écrivait avec
30:22un autre
30:24co-auteur avec lui, mais il l'avait arrêté.
30:26Et il m'a dit,
30:28pourquoi pas, on peut essayer.
30:30On s'est jetés dans
30:32l'arène, et on a fait Silence en Tourne.
30:34Il se trouve qu'il a été récompensé,
30:36Gérard Sibleras, par un homme confié,
30:38Gérald De Molière, et qu'il a même eu
30:40le Laurence Olivier Award de la
30:42Meilleure Nouvelle Comédie pour le Vent des Peupliers.
30:44Et vous ne le connaissiez pas du tout.
30:46Vous ne voulez pas travailler tout seul,
30:48vous aimez travailler à deux.
30:50Oui, tout seul, je m'ennuie avec moi.
30:52C'est difficile de travailler
30:54seul, c'est quelque chose de...
30:56En tout cas, c'est beaucoup plus
30:58excitant de travailler à deux.
31:00On peut s'appuyer sur l'autre quand on est
31:02un peu le blues,
31:04un peu inquiet.
31:06On s'appuie sur l'autre.
31:08Et Gérald,
31:10on s'entend bien,
31:12on n'a pas d'ego malade
31:14au niveau de l'écriture,
31:16ça c'est très important, parce que c'est pas facile
31:18d'écrire. Et on écrit vraiment
31:20à quatre mains, c'est-à-dire qu'on
31:22n'écrit pas chacun de notre côté.
31:24On écrit ensemble.
31:26Par exemple, si je ne suis pas là ou il n'est pas là,
31:28on n'écrit pas.
31:30Mais c'est assez rare ce genre de duo
31:32dans la comédie.
31:34Je ne sais pas, peut-être,
31:36oui, je ne sais pas.
31:38C'est assez rare, mais en même temps, ça demande des mois d'écriture,
31:40une pièce.
31:42Oui.
31:44Il y a différentes phases, et notamment
31:46la première, la plus compliquée,
31:48c'est de trouver l'idée
31:50qui va nous accompagner pendant un certain
31:52temps, parce qu'il faut tomber amoureux
31:54de l'idée, carrément.
31:56Il va y avoir la période où on fait
31:58le plan, donc la construction,
32:00et après il y a la période des dialogues,
32:02qui est, à mon avis, la plus agréable.
32:04C'est là où on s'amuse le plus.
32:06Mais tout ce qu'il y a avant,
32:08ça peut prendre deux mois,
32:10trois mois, ça dépend.
32:12Mais il faut trouver l'idée, si dans son tour, par exemple,
32:14l'idée n'était pas simple à trouver, parodier le cinéma,
32:16c'était fait, mais pas de votre façon.
32:18Oui.
32:20C'est sûr que ça...
32:22Pareil, je pense que ça vient de...
32:24Ça peut venir aussi
32:26de différents films
32:28que j'ai pu voir, qui étaient sur le cinéma.
32:30Alors, il y a eu aussi
32:32le travail que vous avez fait
32:34avec José-Paul. José-Paul, vous l'avez connu
32:36dans le dîner de cons.
32:38On se connaissait avant,
32:40mais on a travaillé ensemble
32:42sur le dîner de cons. Ça, c'était
32:44une belle aventure.
32:46Surtout quand Francis Weber est venu
32:48nous voir, et il nous a dit,
32:50parce qu'il y a eu plusieurs versions,
32:52il nous a dit, après,
32:54la version avec Villerey,
32:56c'est celle-là que je préfère.
32:58C'est vrai que vous repreniez le rôle de Villerey,
33:00ce qui est un défi.
33:02Oui et non.
33:04Moi, je n'ai pas du tout
33:06le même tempérament et le même physique
33:08qu'avait Jacques Villerey,
33:10donc je ne me suis pas du tout
33:12posé la question à ce niveau-là.
33:14Moi, je l'ai carrément pris
33:16à ma sauce.
33:18Pour moi, déjà,
33:20ce n'était pas un con, à la base.
33:22Je sais que Villerey
33:24non plus n'en faisait pas un con.
33:26Il était maladroit,
33:28il était lunet, encore une fois,
33:30mais con,
33:32on est tous le con d'un autre.
33:34Le dîner de cons est né un soir
33:36chez Castel, où Francis Weber
33:38a assisté à un dîner de cons,
33:40et il est persuadé aujourd'hui que le con de la soirée,
33:42c'était lui. Et on ne lui a pas dit.
33:44Et il a fait une pièce avec une rigueur totale,
33:46car la rigueur que vous avez,
33:48et c'est celle de Weber aussi,
33:50chaque mot compte, chaque répétition
33:52compte, tout doit être prêt.
33:54Il y a une précision dans cette pièce,
33:56c'est extraordinaire.
33:58Et même dans votre travail, il faut toujours être très précis ?
34:00Toujours. Par exemple,
34:02dans La Vase des Pingouins, oui.
34:04On ne peut pas...
34:06Si je me permets,
34:08parce que je sais que si mes partenaires
34:10m'entendent, ça va les faire sourire,
34:12si je me permets de faire une petite
34:14improvisation,
34:16elle est contrôlée,
34:18et si ça ne passe pas, on ne la refait pas le lendemain,
34:20et si ça passe, on la travaille le lendemain.
34:22Voilà, c'est une autre façon de travailler.
34:24Alors ça, c'est le passé,
34:26maintenant on va évoquer le présent,
34:28à travers une date récente,
34:30le 21 janvier 2025.
34:32A tout de suite sur Sud Radio, avec Patrick Hautecœur.
34:34Sud Radio, les clés d'une vie,
34:36Jacques Pessis.
34:38Sud Radio, les clés d'une vie, mon invité Patrick Hautecœur,
34:40on a évoqué votre passé,
34:42avec vos succès, Thé à la menthe ou Thé Citron,
34:44avec Froufrou les mains,
34:46bien sûr, sinon on s'en tourne,
34:48et puis depuis le 21 janvier 2025,
34:50vous êtes au Théâtre des Nouveautés à Paris,
34:52alors que ce n'est pas une nouveauté,
34:54c'est la valse des pingouins,
34:56un spectacle que vous aviez écrit en 2007,
34:58que vous avez repris, mais dans une forme différente.
35:00D'ailleurs, pourquoi avoir repris ce spectacle aujourd'hui ?
35:02Eh bien,
35:04j'avais envie.
35:06J'avais envie de reprendre cette pièce,
35:08et puis je sais que,
35:10comme vous le disiez,
35:12c'est une nouvelle forme,
35:14c'est-à-dire que j'ai condensé certaines choses,
35:16j'ai changé, j'ai nettoyé,
35:18maintenant c'est un bloc,
35:20les gens sont emportés
35:22dans cette folie,
35:26et j'avais envie aussi,
35:28il faut vous dire qu'à l'époque, on ne l'avait pas capté,
35:30et moi j'adore les captations,
35:32uniquement parce que s'il y a des traces,
35:34ça laisse une trace.
35:36J'aurais tellement voulu voir Oscar,
35:38j'aurais tellement voulu voir La Cage aux Folles,
35:40mais il n'y a pas eu de captation.
35:42Dans La Cage aux Folles,
35:44on a trouvé dans le coffre du Théâtre du Palais-Royal,
35:46une boîte avec dix minutes tournées
35:48par un assistant, par un régisseur.
35:52Il n'y a pas d'intégral.
35:54Surtout que vous n'avez pas vu
35:56La Cage aux Folles avec Poiret et Serot.
35:58Mais moi, le soir où je suis allé,
36:00il y avait un moment,
36:02Serot s'en va, il doit revenir,
36:04il ne revient pas, et il refuse de revenir.
36:06Une demi-heure.
36:08Une demi-heure d'improvisation entre Serot et Poiret,
36:10les gens pleuraient dans la salle,
36:12ou pleuraient sur scène,
36:14et ils faisaient ça très régulièrement quand ils étaient en forme.
36:16Ce que vous ne faites pas.
36:18Non, ce qu'on ne fait pas,
36:20mais ils avaient une telle complicité qu'ils pouvaient tout se permettre.
36:22Alors La Valse des Pingouins, vous avez aussi
36:24repris la mise en scène.
36:26Oui, pareil, c'est un peu la même casquette,
36:28de reprendre le spectacle,
36:30de la réécrire,
36:32de rejouer dedans, de recréer une équipe,
36:34quoi qu'il y ait une partie de l'équipe,
36:36notamment Isabelle Spade,
36:38Philippe Béglia, Patricia Grégoire,
36:40qui était
36:42à l'époque aussi,
36:44en 2007,
36:46et puis Robert Meinière,
36:48qui était à la batterie.
36:50Tant même les autres, les petits nouveaux,
36:52il y a Marina Pangos, il y a
36:54Antonio Massipé,
36:56Guillaume Laffley, il était
36:58à la base aussi.
37:00Ce sont des comédiens qui jouent pratiquement avec vous,
37:02c'est votre troupe ?
37:04Non, ce n'est pas ma troupe, mais on a des affinités,
37:06des complicités assez fortes, mais je n'ai pas de troupe,
37:08vraiment.
37:10Il faut à chaque fois des gens qui s'adaptent à votre rythme.
37:12Alors ça oui, ça en revanche,
37:14c'est très important,
37:16de trouver des gens
37:18qui vont
37:20pas mettre du sel
37:22alors que le plat est déjà...
37:24alors que c'est un petit salé,
37:26c'est ça qui est important.
37:28Faisons confiance à la situation,
37:30faisons confiance au personnage,
37:32point, ça s'arrête là.
37:34Après il y a la personnalité du comédien qui vient,
37:36mais c'est inutile
37:38d'en rajouter.
37:40La valse des pingouins, au départ,
37:42vous êtes un ingénieur qui a inventé
37:44un nouveau modèle de bottes.
37:46Alors l'histoire,
37:48c'est plus dans la forme que dans le fond,
37:50parce que l'histoire est un petit peu bateau,
37:52c'est effectivement un ingénieur
37:54qui travaille dans une
37:56grande entreprise de chaussures
37:58et qui invente des
38:00nouvelles chaussures. On est dans les années 50,
38:02c'est les Trente Glorieuses,
38:04donc il y a toute cette
38:06effervescence, et puis
38:08il invente les fameuses Bada,
38:10les bottes à déchaussage automatique.
38:12Dès qu'on donne
38:14cette situation-là,
38:16on voit qu'on part dans quelque chose
38:18un petit peu burlesque.
38:20Mais la soirée va pas se dérouler, parce que c'est une soirée
38:22pour essayer de séduire
38:24un futur actionnaire,
38:26et la soirée, bien sûr, ne se déroule pas
38:28du tout comme c'était prévu.
38:30Ça, c'est aussi une envie pour vous
38:32d'évoquer les années 50 qui vous sont chères.
38:34Oui, j'aime bien ces années-là.
38:36Peut-être
38:38les années d'après-guerre,
38:40après il y a de l'insouciance,
38:42il y a une envie de revivre,
38:44une gaieté
38:46qu'on sent dans le public,
38:48on sent que c'est là,
38:50c'est toujours là.
38:52Ils oublient pendant une heure et demie
38:54leur tracas,
38:56et puis il y a un petit peu l'actualité
38:58qui n'est pas toujours rose.
39:00Les années 50, on sortait beaucoup le soir en habit
39:02ou en smoking, et on terminait
39:04la soirée dans les cabarets russes,
39:06autour d'un verre et d'une vodka,
39:08qui étaient les discothèques de l'époque.
39:10Il se trouve que là aussi, ils sont en habit,
39:12les pingouins...
39:14Les pingouins, c'est en queue de pie.
39:16Le terme pingouin
39:18en queue de pie, c'est qu'ils sont blancs et noirs,
39:20et en smoking.
39:22Et vous savez, ça vient le smoking, finalement,
39:24au départ. Le smoking, c'était un vêtement
39:26d'homme, au départ, réservé aux fumoirs
39:28en Angleterre, car c'est la pièce
39:30à laquelle il doit son nom, smoking.
39:32On fumait, et l'habit
39:34protégeait de l'odeur du cigare.
39:36D'où smoking.
39:38Tout smoke, fumée. C'est comme ça
39:40l'origine, en Angleterre,
39:42à Londres. Alors, l'origine
39:44de l'idée aussi, c'est venu comment ?
39:46Il faut trouver, cette idée-là.
39:48En fait, ça a été une commande de Francis Nanny,
39:50qui était directeur de Ballet Royal,
39:52et juste après, Faufrou les Bains.
39:54Il me dit, moi j'aimerais bien avoir un Faufrou les Bains 2.
39:56Et donc, je suis reparti
39:58avec les chansons, encore,
40:00un petit peu d'Albert Wilmette, mais là, j'ai pris d'autres chansons
40:02aussi, qui étaient des tubes des années 50,
40:04qui étaient dans des films
40:06ou autres.
40:08Là, j'ai rajouté même un Charles Trenet.
40:10Et,
40:12je suis parti sur une idée,
40:14où je me disais, comment réunir des gens,
40:16comme ça ? Après,
40:18on tire un fil, ça
40:20va dans tous les sens.
40:22Qu'est-ce que vous avez pris de Trenet ?
40:24Oui, mais il y a une autre chanson de Trenet,
40:26qui est une valse, que vous ne connaissez peut-être pas,
40:28qui est la première chanson que Trenet a écrite
40:30pour un autre, plutôt que pour une autre,
40:32c'est la valse à tout le monde.
40:34C'est la valse à tout le monde,
40:36c'est la valse
40:38d'amour,
40:40que l'on chante toujours
40:42à la ronde.
40:44C'est Fréhel qui chante ça, je ne sais pas si vous connaissez la chanson.
40:46C'est écrite en 1937,
40:48Trenet arrive à Paris, et c'est une des premières chansons
40:50qu'il a écrites, bien avant Y a de la joie.
40:52C'est assez fou, mais c'est comme ça.
40:54Alors, vos comédiens chantent,
40:56et c'est très important aussi, Patrick Ottier.
40:58C'est-à-dire qu'on essaye en tout cas,
41:00mais il faut dire qu'on est entouré
41:02de comédiennes
41:04et d'un comédien
41:06qui chante vraiment très bien,
41:08donc ça c'est important, ça nous permet
41:10de combler, de faire croire qu'on chante.
41:12Et puis, on a surtout un orchestre superbe,
41:14dirigé par Vincent Precioso,
41:16qui est sur scène avec nous,
41:18et ça c'est important.
41:20C'est important aussi, parce que dans les écoles de théâtre,
41:22on doit apprendre de plus en plus à chanter.
41:24Je ne sais pas si...
41:26En fond, ça en fait partie.
41:28Nous, on n'est pas dans la comédie musicale.
41:30On n'est ni dans une opéra, ni dans une comédie musicale.
41:32On est dans un style
41:34qu'on qualifierait de théâtre musical.
41:36C'est-à-dire que la chanson,
41:38ça va être une petite bulle de champagne
41:40qui va être rajoutée sur l'histoire,
41:42et qui va d'un seul coup nous amener une situation...
41:44En général, je mets 2-3 gags dedans,
41:46quand même, pour...
41:48...
41:50embellir un peu la chanson.
41:52Mais c'est sûr que
41:54ça fait partie du spectacle.
41:56Alors, on danse aussi
41:58un petit peu.
42:00On fait de la magie, on fait des claquettes.
42:02Alors, Patricia Grégoire,
42:04qui est vraiment une claquettiste professionnelle,
42:06mais il y a aussi
42:08un numéro d'accordéon
42:10avec Eric Bouvel.
42:12Voilà.
42:14C'est un ensemble,
42:16c'est vraiment du spectacle.
42:18On n'est pas que dans du théâtre avec une dramaturge.
42:20Et avec des gens heureux, et encore une fois,
42:22toutes les générations.
42:24Vous parlez de ceux qui sont sur scène ?
42:26Les deux.
42:28C'est ce que j'allais dire.
42:30Parce qu'il y a les deux.
42:32Il y a Urbain Conselier,
42:34qui était dans Amélie Poulain,
42:36qui nous a rejoints,
42:38parce qu'il n'était pas à la création.
42:40Et puis,
42:42effectivement,
42:44il est sur scène, mais dans la salle aussi.
42:46C'est-à-dire qu'on commence à avoir des jeunes...
42:48Qui découvrent ces choses.
42:50Et puis, qui, pareil,
42:52accrochent.
42:54Je pense qu'au départ, ils accrochent
42:56à la dramaturgie, c'est-à-dire à la folie
42:58qu'on met tout doucement.
43:00On y va vraiment par petite dose.
43:02Parce que pour les emmener,
43:04je ne vais pas tout dévoiler,
43:06pour les faire rire, on a l'impression qu'à un moment donné,
43:08ils sont à Guignol.
43:10Quand Guignol, il y a le gendarme qui est derrière lui,
43:12il hurle en disant,
43:14nous, c'est ça.
43:16À un moment donné, il y a ça dans la salle.
43:18Parce qu'il y a une situation
43:20dont je ne dirais rien,
43:22mais je me suis dit, moi, en tant qu'auteur,
43:24elle ne passera jamais,
43:26ça ne passera pas, je vais me planter.
43:28En fait, non, parce qu'elle n'est pas...
43:30On le ferait dans la première minute, elle ne passerait pas.
43:32Mais là, on l'a fait au bout d'une heure.
43:34Les gens sont déjà dans une ambiance.
43:36Et donc, ils arrivent, et là, on est à Guignol.
43:38Ils hurlent dans la salle, mais c'est fou.
43:40Et ça, c'est votre récompense
43:42de temps de travail.
43:44Alors ça, c'est au Théâtre des Nouveautés,
43:46et en même temps, au Théâtre Fontaine,
43:48depuis la rentrée, il y a Mon Jour de Chance,
43:50qui est une pièce que vous ne jouez pas,
43:52c'est Guillaume de Ton Québec.
43:54C'est rare que vous ne jouiez pas dans vos pièces.
43:56Oui.
43:58Je me suis dit, oh tiens,
44:00pour une fois, je vais essayer de faire autre chose.
44:02Mais en revanche,
44:04le rôle m'aurait bien plu.
44:06Mais peut-être que je le referais,
44:08peut-être, on ne sait pas.
44:10C'est une histoire très particulière, puisqu'on revient
44:12au début de l'histoire à chaque fois.
44:14Oui, on ne revient pas tout à fait à ça.
44:16C'est-à-dire que le personnage central,
44:18Guillaume de Ton Québec,
44:20va, par un,
44:22on va dire,
44:24un effet surnaturel,
44:26va passer d'une vie à l'autre.
44:28Lui, il ne va pas changer,
44:30mais les autres vont changer.
44:32C'est-à-dire qu'il va se retrouver avec
44:34sa meilleure amie,
44:36qui va être une fois sa femme,
44:38après, ça sera sa femme qui sera sa meilleure amie.
44:40Bref, tout va changer autour de lui.
44:42Le principe, c'est qu'au départ,
44:44les copains se retrouvent, avaient tiré
44:46un numéro, et puis il n'a pas tiré le bon numéro.
44:48Ils jouaient,
44:50surtout quand ils étaient gamins.
44:52C'est une histoire vraie, ça.
44:54L'histoire du dé.
44:58Des jeunes qui jouent leur vie au dé.
45:00Des gens qui jouent leur vie au dé.
45:02C'est l'origine de l'idée.
45:04On en a mélangé deux.
45:06On a mélangé ça, et puis l'histoire
45:08de changer de vie.
45:10On a mélangé ces deux idées-là,
45:12avec Gérald, parce que c'est une pièce que j'ai co-écrite
45:14avec Gérald Ciblera, c'est une mise en scène,
45:16donc José-Paul.
45:18Il y a des gens qui jouaient
45:20leur vie au dé, en disant par exemple,
45:22je vais voir quel film ? Je vais voir un western,
45:24ou je vais voir un film d'horreur ?
45:26Et ils lancent le dé en disant, si je fais ainsi, je vais voir le film d'horreur.
45:28Et toute leur vie...
45:30Donc là, c'était des jeunes qui faisaient ça,
45:32donc ils disaient, qui va accompagner
45:34Marie-Noël à la fête ?
45:36Donc ils jouent leur dé,
45:38et il y en a un qui gagne, il l'accompagne,
45:40il se marie avec
45:42Marie-Noël, cette Marie-Noël est
45:44très riche, donc il devient lui riche.
45:46Et l'autre se dit,
45:48mais si j'avais fait ainsi,
45:50quelle aurait été ma vie ? Il regrette.
45:52Il est un peu dans l'aigreur.
45:54Voilà, c'est ça.
45:56Et par magie, on dit qu'il a fait ainsi.
45:58Donc il se retrouve
46:00à la place de l'autre, mais il n'y a que lui
46:02qui se dit, mais qu'est-ce qui se passe ?
46:04Les autres, eux, ont changé
46:06de vie, mais c'est naturel pour eux.
46:08Mais en même temps, il y a
46:10un décor très particulier, à tel point que
46:12le public croit à la magie,
46:14Patrick Hocker. Bien sûr, parce qu'on revient
46:16toujours à la première situation.
46:18Donc, il y a une histoire de tableau
46:20qu'on accroche, et quand on revient
46:22à la première situation, le tableau est décroché,
46:24il n'est plus là. Il y a plein de petits
46:26accessoires comme ça qui bougent. Et ça, c'est le travail
46:28de José-Paul, à qui vous avez envoyé la pièce,
46:30je crois, et qui a dit oui tout de suite.
46:32Je crois qu'il l'a lue en 24 heures.
46:34Mais il a fait la même chose avec Guillaume
46:36de Toncadec, qui ne voulait plus faire de théâtre pendant un petit temps.
46:38Et José lui a dit, attends,
46:40je viens de lire une pièce, dis-moi.
46:42Et il a dit, ah bah oui, je fais ça.
46:44Là, c'est encore des mois de travail ?
46:46Oui, ça a été...
46:48Mais ça a été
46:50jouissif, mon jour de chance à écrire.
46:52À un moment donné, dès qu'on a eu le truc,
46:54ça a été jouissif. Et puis, il y a eu, l'année dernière
46:56et l'année d'avant, Berlin Berlin.
46:58C'était aussi un risque. C'était un risque parce que
47:00faire une pièce qui se déroule
47:02au temps du mur de Berlin, c'était pas
47:04évident de faire une pièce comique.
47:06Faire une comédie là-dessus, c'était compliqué.
47:08Alors que Gérard Roury
47:10a fait La Grande Vadrouille, moins de temps
47:12qu'après nous, Berlin Berlin,
47:14sur la chute du mur.
47:16Mais,
47:18je sais pas,
47:20il n'y en a pas eu. On n'a pas trouvé.
47:22On n'a pas trouvé de comédie
47:24sur le mur de Berlin.
47:26Bon. Nous, on a
47:28pris la grande histoire,
47:30et on a fait de la comédie sur une petite
47:32histoire. On a presque mis un vaudeville
47:34avec des
47:36espions et tout ça, dans cette petite histoire.
47:38Ce qui est rassurant avec vous,
47:40Patrick Hautecoeur, c'est qu'on s'aperçoit que le boulevard
47:42que certains disaient mort n'est pas mort du tout.
47:44Déjà,
47:46ça dépend de ce qu'on appelle le boulevard, mais en tout cas,
47:48toutes les techniques
47:50du boulevard ne sont pas mortes. Non, au contraire.
47:52Et finalement, vous donnez envie à une nouvelle génération
47:54d'aller vers ce genre ?
47:56Ben,
47:58je sais pas si je leur donne envie, mais enfin, il faut leur montrer
48:00ce qui
48:02existe toujours.
48:04Ce qui est intemporel.
48:06Parce que c'est quand même intéressant de faire des pièces
48:08intemporelles.
48:10Vous allez continuer dans le même genre ? J'espère.
48:12Pour l'instant, c'est la valse des pingouins
48:14aux nouveautés. Il faut aller voir absolument.
48:16Et puis, également, mon jour de chance,
48:18parce que les deux spectacles continuent.
48:20Au Théâtre Fontaine, les deux spectacles continuent en parallèle.
48:22Voilà. Cette année, j'en ai deux.
48:24Je me fais
48:26concurrence à moi-même.
48:28C'est une bonne concurrence. En tout cas, le public vous en remercie.
48:30Et merci d'avoir permis
48:32au burlesque de retrouver ses lettres de noblesse.
48:34Merci à vous.
48:36Les Clés d'une Nuit, c'est terminé pour aujourd'hui.
48:38On se retrouve bientôt. Restez fidèles à l'écoute de Sud Radio.