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Avec Eric Coquerel, député LFI de Seine-Saint-Denis et président de la Commission des finances

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##L_INVITE_POLITIQUE-2024-11-25##

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Transcription
00:00Sud Radio, l'invité politique, Jean-Jacques Bourdin.
00:07Notre invité Eric Coquerel, député LFI de Seine-Saint-Denis et président de la commission des finances de l'Assemblée Nationale.
00:12Eric Coquerel, bonjour.
00:13Bonjour.
00:14Merci d'être avec nous ce matin.
00:15Rencontre LFI, Michel Barnier, cet après-midi.
00:19Ce matin, Michel Barnier reçoit Marine Le Pen dans quelques minutes.
00:23Ce matin, sur Sud Radio, est-ce que vous appelez le RN à voter la censure en cas de 49.3 ?
00:28Censure sur les questions budgétaires.
00:31On appelle tous les députés qui sont en désaccord avec le gouvernement Barnier
00:34et avec le budget qu'il est en train de préparer à effectivement le censurer sur nos bases,
00:39c'est-à-dire celles du NFP que nous déposerons à plusieurs reprises d'ici la fin de l'année,
00:46mais plus encore lorsque le projet de loi de finances va revenir à l'Assemblée.
00:50Je peux vous dire la date.
00:51Il revient le 18 décembre, 49.3 probable parce qu'il n'y a pas de majorité,
00:55et donc motion de censure possible le 20 décembre.
00:57— Le 20 décembre, motion de censure.
00:58Là, vous demandez au RN de la voter, à tous les députés de la voter.
01:02Vous voulez faire tomber le gouvernement. Pourquoi ?
01:05— Parce que tout ça... Alors déjà parce qu'il est totalement illégitime.
01:08Ça peut pas tenir même un an comme ça.
01:10Il faut bien comprendre une chose, c'est qu'on a eu pendant plusieurs semaines à l'Assemblée
01:14un gouvernement qui s'exprime devant, en gros, à les 20, 25 députés
01:18de ce qui est censé être le socle commun,
01:20ce qui serait censé être la coalition la plus importante allant des Républicains aux macronistes.
01:25C'est tellement pas important, c'est tellement une armée en déroute
01:28qu'il y avait 20, 25 personnes, et en plus opposées entre eux.
01:30Donc ça, ça peut pas tenir. Manque de légitimité.
01:32Et puis le budget n'est pas bon.
01:34C'est un budget qui ne règle rien.
01:35Il augmente les déficits, il réduit l'activité économique
01:40avec un effet récessif sur l'activité,
01:42et en plus, il n'assure même pas les investissements nécessaires
01:45pour la bifurcation écologique.
01:47Donc ce budget est mauvais.
01:48D'ailleurs, on voit actuellement les résultats économiques.
01:50Il faut en changer.
01:51— Bon. Il faut en changer.
01:52Donc vous faites tomber Michel Barnier, votre volonté,
01:55qui sera remplacée, évidemment, peut-être par Michel Barnier,
01:59peut-être par un Premier ministre technique,
02:02peut-être par quelqu'un de gauche, je ne sais pas,
02:04Éric Coquerel, mais qui n'aura toujours pas de majorité à l'Assemblée nationale.
02:09— On peut peut-être déjà penser que tout d'un coup,
02:11Emmanuel Macron va avoir une lueur de lucidité
02:13et revenir à des préceptes démocratiques,
02:15de donner à la coalition la plus importante,
02:18qui a fait quand même une démonstration.
02:19— Sans majorité.
02:20— Attendez, attendez. Elle a fait une démonstration.
02:21On avait dit, à l'ouverture de cette discussion budgétaire,
02:24on va rendre le budget NFP-compatible.
02:27C'est moi qui avais donné cette expression.
02:29Nous l'avons réalisé.
02:30C'est-à-dire que nous avons montré qu'il y avait des majorités
02:32pour des amendements qui permettaient d'aller chercher,
02:35entendez bien, 58 milliards de recettes supplémentaires
02:38pris uniquement sur les ultra-riches, les grandes entreprises,
02:41tellement elles ont été abreuvées d'argent par M. Macron depuis 2017.
02:44Et ces 58 milliards ont eu deux effets.
02:47Un, ça c'est le gouvernement qui le dit dans son texte,
02:49dans son article dit d'équilibre.
02:51Vous savez, qui résume un budget.
02:53On a fait descendre, figurez-vous, les déficits en dessous de 3%.
02:56Vous m'entendez bien ?
02:57Les déficits qui étaient prévus à 5% descendent en dessous de 3%.
03:00Et ça ouvre même des marges financières pour la transition écologique.
03:03Donc on a fait cette démonstration
03:05que M. Macron, maintenant, nous donne la main.
03:08On verra bien ce que nous arriverons à faire.
03:10Mais en tout cas, il n'y a pas d'autre solution démocratique
03:13vu la situation d'impasse dans laquelle il s'est mis.
03:16Alors voilà, c'est une solution que nous proposons.
03:18— Si le gouvernement est renversé, crise politique,
03:20avant de parler d'éventuelles...
03:22— Mais elle est là, la crise politique.
03:23— Elle est là, la crise politique. Bon. La crise politique.
03:25Vous l'encouragez, en quelque sorte, la crise politique.
03:29— On s'oppose, c'est normal.
03:30— Vous encouragez le chaos.
03:31Vous encouragez aussi...
03:32— Non, non, non. Le chaos, il est là.
03:33Le chaos, il est là, Jean-Jacques Bourdin.
03:34— Bon, le chaos est là. Donc vous encouragez le président de la République
03:37à démissionner, évidemment, puisque vous le demandez.
03:39— Alors nous, ce que nous disons, c'est qu'il y a deux solutions.
03:42Soit, enfin, le gouvernement Barnier tombe, d'accord ?
03:46Il nomme un nouveau gouvernement.
03:47Et nous souhaitons un gouvernement...
03:49Nous, au Front populaire, nous et les filles, nous disons...
03:51C'est toujours Lucie Castex qui nous semble être la meilleure ministre possible
03:57dans ce cadre-là.
03:58Qu'est-ce qui se passe ?
03:59On est le 21 décembre.
04:00Le gouvernement, il a jusqu'à la fin de l'année
04:02pour faire voter une partie recette du...
04:04...
04:17Et on tente et on essaye d'avoir un budget.
04:19Et on verra bien la partie dépenses après au mois de janvier.
04:22Donc vous voyez que c'est une solution politique, rationnelle,
04:25qui permettra à la France, à nouveau, d'investir dans la bifurcation écologique,
04:29dans l'éducation, dans la santé, tout en réduisant les déficits.
04:32C'est nettement meilleur que la politique que propose M. Barnier aujourd'hui.
04:35– Bon, mais vous proposez, vous demandez, quoi qu'il arrive,
04:39parce que parallèlement, vous demandez la démission d'Emmanuel Macron.
04:41– Ce que nous disons, c'est que s'il ne fait pas ça, dans ces cas-là,
04:45il va bien falloir qu'à un moment donné...
04:46– Mais vous l'avez engagé, vous avez engagé le processus.
04:48– Nous avons engagé le processus, c'est lui qui a engagé le processus.
04:51À partir du moment où il fait la dissolution de l'Assemblée,
04:54qu'il ne respecte pas le choix des électeurs...
04:56– Donc il doit partir.
04:57– Celui qui, à un moment donné, bloque la situation,
04:59de la part de ses troupes aujourd'hui, enfin de ses anciennes troupes à l'Assemblée,
05:03je vous assure que ça a responsabilité, mais s'il n'accepte pas de nous laisser gouverner,
05:07je pense que la meilleure solution, c'est de retourner vers le peuple,
05:10et là, vous conviendrez avec moi que ça ne peut pas être l'Assemblée,
05:12ça ne peut pas être la dissolution qui ne sera pas avant juillet,
05:14donc c'est le président de la République.
05:16– Qui s'en va, avec une présidentielle anticipée,
05:18et avec Jean-Luc Mélenchon comme candidat, il rêve de cela,
05:22depuis sa défaite, qu'il n'a jamais digéré.
05:25– Ça me paraît être la meilleure solution.
05:27– Ça me paraît être la meilleure des solutions.
05:29– C'est sa volonté.
05:31– Il y a des gens qui n'ont pas digéré leur défaite,
05:33qui ont fait des présidents, qui ont été renchirés, ça a marché.
05:35– Il y a Donald Trump aussi qui n'a pas digéré sa défaite,
05:37et qui l'a contesté.
05:38– Mais la différence, c'est que Donald Trump, il a fait une espèce de coup d'État,
05:41et que Donald Trump est d'extrême droite,
05:43donc vous me permettrez de ne pas accepter les comparaisons avec Jean-Luc Mélenchon.
05:46– Bien, Eric Coquerel, le PS, lui, va proposer à tous les groupes du Sénat
05:51et de l'Assemblée nationale, hors RN, de discuter des conditions d'une non-censure.
05:56Est-ce que le NFP est mort ?
05:59Est-ce que là, le PS est en train de rompre les liens avec vous ?
06:03– Écoutez, il faut attendre, j'ai entendu…
06:05– Oui.
06:06– J'ai pas très bien compris ce qu'a dit Boris Vallaud,
06:08donc je le verrai.
06:09– Ah bon ?
06:10– Non, je l'ai pas bien compris.
06:11On n'a pas compris, c'était avant la motion de censure,
06:14après la motion de censure.
06:16Moi, très clairement, si la solution, c'est de dire,
06:20nous avons une majorité à l'Assemblée pour des arrondissements,
06:23ce que je vous ai expliqué tout à l'heure, nous les proposons.
06:25Nous formons un gouvernement NFP et on va voir la réaction des autres groupes.
06:28Pourquoi pas ?
06:29Mais si la réaction, c'est d'essayer d'aller quémander auprès de groupes
06:32qui n'ont aucun rapport avec nous.
06:33Par exemple, jeudi, on présente l'abrogation de la réforme des retraites
06:36dans notre niche.
06:37Nous allons voter pour l'abrogation de la réforme des retraites.
06:39On sait très bien que du côté macroniste de la droite,
06:41ils ne vont pas la voter.
06:42Nous présentons un budget qui entend taxer les super-riches
06:45et les grandes entreprises pour faire profiter à tous de ces recettes trouvées.
06:50À l'inverse, ceux-là même ne veulent surtout pas toucher
06:52à ces avantages et privilèges.
06:54– Mais l'abrogation de la réforme des retraites, Éric Coquerel, parlons-en,
07:00le PS, selon vous, votera-t-il ?
07:03– Oui, il votera.
07:04– Oui, bien sûr.
07:05– Il votera même l'abrogation de la réforme de Touraine ?
07:07– Oui, bien sûr.
07:08– Aussi, au passage ?
07:09– Il le votera.
07:10Il votera à la fin le texte et on verra bien si cet article reste dans le texte,
07:14s'il la supprime ou pas.
07:15Mais il votera le texte à la fin comme il l'a fait en commission.
07:17– Vous voulez que cet article soit supprimé à vous ?
07:19– Oui, parce qu'on pense que la réforme de Touraine,
07:22en réalité, c'est une manière de prolonger l'enculéage de l'article.
07:26– Oui, c'est 43 ans de cotisation.
07:28– Je ne vais pas rentrer en détail.
07:29Mais oui, le PS votera.
07:30Et ce que je voudrais dire, c'est qu'il y a une déclaration,
07:32je vous ai dit Boris Vallaud, moi, qui m'a un peu perturbé,
07:34mais bon, on demandera l'explication.
07:36Mais pour l'instant, à l'Assemblée, ça tient.
07:38C'est ça le principal.
07:39Pour l'instant, à l'Assemblée, on vote la même chose.
07:41Pour l'instant, à l'Assemblée, nous allons voter l'abrogation de la niche.
07:44Pour l'instant, à l'Assemblée, nous allons voter tous ensemble
07:46la motion de censure.
07:47Socialiste, écologiste, communiste et insoumis.
07:49Et donc, pour l'heure, c'est ça qui m'inspire.
07:52Il faut peut-être réfléchir ensemble au scénario d'après.
07:55Moi, je vous dis, le meilleur scénario possible,
07:57c'est qu'on ait de la langue.
07:58Que le NFP n'essaye pas d'envisager je ne sais quelle solution
08:02pour sauver le système, M. Macron.
08:03Ils disent, nous voulons un gouvernement NFP.
08:05Et s'il n'y a pas de gouvernement NFP,
08:07c'est M. Macron qui sera en question.
08:09– Bien, Éric Coquerel, est-ce que vous demandez
08:11la libération immédiate de Boilem Sansalle ?
08:14– De qui, excusez-moi ?
08:16– De Boilem Sansalle.
08:18– Euh...
08:23J'avoue, mon...
08:25– Sansalle.
08:27– Ah bah bien sûr.
08:29Écrivain.
08:31Moi, j'estime que tout écrivain, la liberté d'expression est importante,
08:35la liberté de créer et d'expression est importante
08:38et bien évidemment, il me semble qu'un écrivain n'a rien à faire
08:42dans des géoles d'un État.
08:44– Surtout un écrivain qui dénonce l'islamisme.
08:47– Qu'il dénonce l'islamisme ou pas l'islamisme,
08:49pour moi, la liberté d'expression est fondamentale.
08:51– Donc vous demandez sa libération.
08:52– Oui, bien sûr.
08:53– Non, je vous dis ça parce que je n'avais pas entendu LFI sur cette question.
08:56– On m'a interrogé l'autre jour, j'ai dit la même chose.
08:58– Bon, d'accord.
08:59Le député LFI, Hugo Bernalicis, a donc déposé à l'Assemblée nationale
09:03une proposition de loi supprimant le délit d'apologie de terrorisme,
09:07le transférant, le remettre dans le droit de la presse.
09:10C'est bien cela, je ne dis pas de bêtises.
09:13Donc il s'agit de dépénaliser l'apologie du terrorisme ?
09:17– Non, il s'agit de le remettre là où il doit être,
09:20c'est-à-dire dans la loi de 1881, la grande loi sur la liberté d'expression,
09:25qui permet justement que celle-ci ne soit jamais freinée
09:29par je ne sais quelle considération politique
09:31ou analyse politique d'un pouvoir quel qu'il soit.
09:33Et d'ailleurs, nous ne sommes pas les seuls
09:35à remettre en question ce qui a été fait en 2014,
09:38puisque l'ONU, il y a quelques jours, le 7 novembre,
09:41a produit une note parlant de dévoiement…
09:44– Une commission des droits de l'Homme de l'ONU.
09:47– Oui, une commission des droits de l'Homme de l'ONU,
09:49mais il y a aussi une commission des droits de l'Homme
09:51au niveau de l'Union européenne qui dit la même chose.
09:53Il y a aussi diverses instances qui s'alarment
09:55de la manière dont la liberté d'expression en France
09:58est écartée en partie, et surtout la manière dont,
10:03à un moment donné, au nom de l'apologie du terrorisme,
10:06en réalité, on attaque la liberté d'expression
10:08de syndicalistes, de partis politiques et autres.
10:10Donc, excusez-moi, moi je tiens à l'état de droit.
10:12Moi je ne suis pas retaillou.
10:13– Non, mais vous…
10:14– Je ne relative pas l'état de droit, c'est ça mon profil.
10:16– Je comprends.
10:17– En plus, ça n'a aucune efficacité pour lutter
10:19contre le réel terrorisme, mais ça a une efficacité
10:21pour lutter contre les opposants politiques.
10:24– Vous brandissez d'ailleurs le cas d'un, je crois, délégué CGT
10:30qui s'appelle Jean-Paul Delesco, condamné à un an avec sursis
10:33en première instance, pour avoir écrit,
10:35après le 7 octobre, les horreurs de l'occupation illégale
10:38reçoivent les réponses qu'elles ont provoquées.
10:40– Dans le même tract, il condamnait le 7 octobre.
10:42– Oui, enfin il a quand même écrit cela.
10:44– Je vous ai entendu tout à l'heure, mais vous n'avez pas précisé.
10:46– Non, mais il a écrit cela, pardon.
10:48– Mais le tract CGT…
10:49– Est-ce que vous approuvez ce qu'il a écrit ?
10:52– Attendez, la liberté d'expression…
10:54– Oui, il a le droit d'écrire cela ou pas ?
10:56Est-ce qu'il doit être condamné ou pas pour cela ?
10:58– Excusez-moi, la liberté d'expression s'est faite aussi,
11:00pour un certain moment, interpeller, choquer des gens,
11:03ne pas être d'accord avec telle ou telle analyse, d'accord ?
11:06Ceux qui, par exemple, estiment que le 7 octobre,
11:08tout en le condamnant de manière ferme, comme nous l'avons fait,
11:10est dans un contexte historique, qui est celle d'une guerre coloniale,
11:13qui est celle d'une guerre menée contre un peuple,
11:15et dont on voit bien aujourd'hui, après le 7 octobre,
11:18que ce contexte-là est évidemment prégnant,
11:20puisque Gaza est rasée, que la Cisjordanie est colonisée,
11:24que le Liban est attaqué, c'est un contexte qui n'est pas,
11:27j'allais dire, qui ne peut pas être réduit à une lutte contre le terroriste,
11:30ou comme, par exemple, nous luttions contre Al-Qaïda,
11:32ou comme Daesh, c'est un tout autre problème.
11:35Ceux qui ont rappelé ce contexte, vous pouvez ne pas être d'accord,
11:37mais ils ont la liberté d'expression de pouvoir le faire,
11:39et ça ne veut pas dire qu'ils fassent l'apologie du terroriste.
11:41Et c'est exactement ce que rappelle la note de l'ONU,
11:43c'est-à-dire que sous couvert de ça, en réalité,
11:46il y a une chape de plomb qui se fait sur tous ceux
11:48qui ne partagent pas la ligne officielle.
11:50On ne sait plus très bien si c'est la ligne officielle,
11:52parce qu'heureusement, la France est quand même un peu revenue
11:54sur le droit inconditionnel d'Israël de se défendre,
11:58et donc ça, ce n'est pas acceptable.
12:00La loi de 1881 permet 5 ans d'emprisonnement,
12:0350 000 euros d'amence, si vous faites une apologie,
12:06ce que vous vous construisez.
12:08– Dans la loi de 1881, l'apologie du terroriste n'est pas inscrite.
12:11– Mais c'est pareil, c'est pareil, Jean-Rémi Bourdin.
12:14– Crimes contre l'humanité, crimes de guerre.
12:16– Écoutez, le juge Trévidique, qui voulait la loi de 2014 abandonner,
12:20il revient là-dessus en disant,
12:22le juge Trévidique, antiterroriste, pareil, les filles,
12:25revient sur ses paroles et dit, nous avons été imprudents
12:29de quelque part mettre le droit commun en loi d'exception.
12:32– On peut l'aménager, de là à l'abroger.
12:34– Mais la loi de 1881 fonctionne, pourquoi ?
12:37Parce que sous la terminologie de crime,
12:39bien évidemment, l'apologie du terroriste et l'apologie du crime
12:43n'est pas notifiée dans la loi de 1881.
12:45– Je vous dis que si c'est votre opinion, laissez-moi avoir la mienne,
12:47et c'est l'opinion de plusieurs juristes qui s'expriment depuis hier.
12:50– Mais dans la loi de 1880, le mot terrorisme n'est pas employé.
12:54– Jacques Toubon l'explique, et même Cazeneuve, celui qui est l'auteur en 2014
12:59dans une déclaration reproduite par le Cadre Enchaîné,
13:03estime que du coup, cette loi a été dévoyée et que ça va trop loin.
13:06Donc je vous le dis, moi je tiens l'état de droit,
13:08à la liberté d'opinion, à la liberté d'expression,
13:10et je ne veux pas qu'au nom de la lutte contre l'apologie du terrorisme,
13:14en réalité, il s'agit de mettre devant des tribunaux
13:16la présidente d'un groupe à l'Assemblée Nationale,
13:18un syndicaliste ailleurs, etc.
13:20Ils n'ont rien à y faire, ils ne font pas d'apologie du terrorisme,
13:23et je vais dire que tous ceux qui vont dans ce sens-là
13:25m'inquiètent fortement sur la manière dont ils considèrent l'état de droit.
13:27– Bien, je ne vais pas revenir sur les propos de ce syndicaliste,
13:30mais je vais revenir sur l'attitude et les propos d'un homme
13:35que vous avez côtoyé par hasard, Elias Imsalen,
13:38qui a appelé Alintifada à Paris, il était avec nous à Saint-Denis,
13:42vous avez dit, moi je ne le connais pas, je ne sais pas qui il est,
13:46mais moi je voulais vous rappeler qui il est,
13:48militant politico-religieux, la France mène une politique d'apartheid,
13:53de ségrégation ethno-confessionnelle, vous êtes d'accord avec lui ?
13:58– Non, je ne suis pas d'accord, je l'ai dit,
14:00on peut s'arrêter deux minutes ? – Oui, allez-y, allez-y.
14:03– Je vais faire référence avec là, j'ai été interrogé sur lui,
14:05je l'ai dit, je ne savais pas qui il était, d'accord ?
14:08Je ne savais pas qui il était, je sais, je l'ai croisé dans des manifestations,
14:10j'ai vu son visage, je sais qui il était, voilà, c'était la réalité,
14:12je ne savais pas qui il était.
14:13– Militant islamiste, militant islamiste.
14:15– Est-ce que vous êtes d'accord ? Non.
14:17Est-ce que vous êtes d'accord avec sa déclaration sur l'intifada à Paris ?
14:19Je dis non, nous ne sommes pas en accord, absolument pas avec cette déclaration,
14:23et on me dit après, que ce que vous faites là ?
14:25Je dis, j'explique, qu'il m'arrive d'aller dans des manifestations
14:27sur des causes justes et de ne pas toujours être à côté de quelqu'un
14:30qui est de mes opinions.
14:32J'ai cité M. Retailleau, parce que je me suis retrouvé dans un meeting
14:34sur les Kurdes, absolument nécessaire, M. Retailleau était à côté,
14:36je ne suis pas d'accord avec lui, mais il était là.
14:38Ce monsieur dont vous parlez, c'était la même chose,
14:40je ne l'ai même pas vu qui était derrière moi,
14:42donc voilà comment j'ai répondu, et je ne partage pas ses déclarations.
14:44– Est-ce qu'il doit être poursuivi ?
14:46– Et ça c'est à la justice de le dire.
14:48– Oui, non mais d'accord, mais vous parlez de liberté.
14:50– Vous êtes juge, vous êtes tribunal.
14:52– Non, pas du tout, mais vous vous transformez en juge, pardon, lorsque vous dites…
14:56– Vous êtes en train de m'interroger sur quelqu'un,
14:58vous me parlez de ses déclarations,
15:00je vous dis que je suis en désaccord avec lui,
15:02est-ce qu'il doit être poursuivi ?
15:04C'est à la justice de juger s'il doit être poursuivi ou pas,
15:06si les faits qui lui sont reprochés suffisent à faire en sorte qu'il soit poursuivi.
15:08Qu'est-ce que vous voulez que je vous dise de plus ?
15:10– Bien, vous savez très bien, de toute façon,
15:12que cette proposition de loi n'aboutira pas,
15:14elle ne sera pas votée, et surtout, sera-t-elle inscrite ?
15:16– Mais c'est un problème, ça montre une chose,
15:18et progressivement les libertés publiques dans ce pays
15:20sont en train d'être restreintes,
15:22et ça m'inquiète fortement
15:24que certaines personnes à gauche au week-end
15:26n'aient pas compris que c'était des batailles fondamentales
15:28sur lesquelles la gauche a toujours été du bon côté.
15:30– Eric Coquerel, voulez-vous abroger la loi
15:32dite contre le séparatisme ?
15:34– Bien évidemment.
15:36– Vous voulez abroger la loi,
15:38confortant le respect des principes de la République.
15:40– Non, mais les principes de la République,
15:42c'est bon, la loi, là on va rentrer en quelques minutes
15:44dans quelque chose de compliqué.
15:46Respecter les principes de la République, c'est la Constitution, c'est nécessaire.
15:48Cette loi est une de ces lois d'exception de plus
15:50qui ont été placées dans le droit commun,
15:52qui réprime davantage de manière très large,
15:54avec des propos très généralistes,
15:56et aujourd'hui on le voit parce que par exemple
15:58ça a servi plutôt à réprimer les associations,
16:00par exemple écologistes de l'écologie radicale,
16:02que je ne sais pas,
16:04je ne sais pas,
16:06je ne sais pas,
16:08je ne sais pas,
16:10je ne sais pas,
16:12je ne sais pas,
16:14en termes de lutte réelle et nécessaire contre le terrorisme,
16:16donc je vous dis oui,
16:18je pense qu'il faut l'abroger,
16:20moi je ne considère pas...
16:22– Vous allez déposer une proposition de loi, comment allez-vous faire pour l'abroger ?
16:24– Si on arrive au pouvoir, oui, nous abrogeons, ce serait très fort,
16:26bien évidemment.
16:28– Vous abrogez la loi
16:30contre le délit de terrorisme,
16:32vous abrogez la loi contre
16:34ces parachatures ?
16:36– Mais vous savez, la gauche a jamais été du côté des lois d'exception,
16:38on considère que l'état de droit, c'est savoir se défendre.
16:40Vous savez Jean-Jacques Bourdin,
16:42au moment où il y a eu toutes les attaques terroristes,
16:44que ça soit sur Charlie ou que ça soit sur le Bataclan,
16:46ceux qui l'ont fait ont estimé que
16:48ce qu'ils cherchaient, c'était
16:50une division dans le pays, c'est-à-dire que tout d'un coup,
16:52on pointe nos concitoyens
16:54de religion musulmane comme des ennemis de l'intérieur,
16:56ça a tenu pendant très longtemps,
16:58aujourd'hui je trouve qu'à certains moments,
17:00– Vous croyez ?
17:02– Ah oui, ça a tenu très longtemps.
17:04– Vous pensez qu'aujourd'hui,
17:06les musulmans sont tous considérés comme des islamistes ?
17:08– Non, je vous dis,
17:10écoutez bien ce que je vous dis, ça a tenu pendant très longtemps,
17:12et je trouve que depuis quelques temps,
17:14la loi séparatisme, à un moment donné,
17:16vous avez des déclarations de responsables politiques
17:18qui n'ont pas la sagesse des déclarations
17:20qu'il y a eu à ce moment-là pour désigner
17:22ce qui serait un ennemi de l'intérieur,
17:24c'est-à-dire en réalité l'arabo-musulman.
17:26Je le dis, il suffit de regarder les déclarations,
17:28on ne va pas passer notre temps là-dessus, ça c'est la première chose.
17:30Donc la loi séparatisme fait par exemple
17:32partie de ce type de dispositif
17:34qui s'en prend à des libertés publiques pour désigner
17:36un ennemi intérieur, ça c'est une première chose.
17:38La deuxième chose par rapport à ça,
17:40ces lois, c'est qu'elles ont toutes
17:42comme fonction, non pas
17:44d'améliorer par exemple la lutte antiterroriste,
17:46là c'est une question de moyens,
17:48c'est une question de moyens donnés à nos renseignements généraux,
17:50à ce qui s'appelle aujourd'hui, qui a changé de nom,
17:52mais évidemment, etc.
17:54Ce n'est pas la façon de s'en prendre à la loi,
17:56parce que ce que cherchent justement ces gens-là,
17:58c'est le fait que nous,
18:00quelque part, nous transcriptions,
18:02transcrivions,
18:04pardon, excusez-moi,
18:06nos principes démocratiques, nos principes d'état droit.
18:08Donc il ne faut surtout pas leur céder,
18:10ce qu'on fait,
18:12ça permet de parler
18:14d'une telle dictature,
18:16au nom de la loi,
18:18ça ferait un état de droit,
18:20c'est une autre question.
18:22– J'ai une question quand même, puisque vous parlez
18:24d'ennemis de l'intérieur,
18:26est-ce qu'un islamiste est un ennemi de l'intérieur ?
18:28– Oui.
18:30Je vous pose la question.
18:32– Je ne vais pas vous répondre à cette question Jacques Bourdin,
18:34parce que je vais vous répondre pour dire pourquoi.
18:36C'est que j'ai eu trop tendance
18:38d'un temps à savoir que d'ailleurs,
18:40le gros islamiste, en réalité, c'est musulman.
18:42Mais bien sûr,
18:44ce n'est pas ce que je viens de vous dire,
18:46c'est que ceux qui utilisent la rhétorique
18:48que vous êtes en train d'utiliser,
18:50et de concentrer l'interview sur ce sujet,
18:52vous vous faites peut-être la différence,
18:54vous vous faites la différence.
18:56Et moi je vous pose la question,
18:58est-ce qu'un islamiste est un ennemi de l'intérieur ?
19:00Eh bien c'est quelqu'un qui prône la charia,
19:02c'est quelqu'un qui prône
19:04la religion supérieure à l'état de droit,
19:06à la loi de la république.
19:08– Vous êtes en train de m'expliquer,
19:10un islamiste pour vous, non mais j'entends.
19:12– Vous êtes d'accord avec moi ou pas ?
19:14– C'est un intégriste.
19:16– Tous les intégristes, pour moi,
19:18c'est des adversaires politiques.
19:20– Est-ce que ce sont des ennemis de l'intérieur ?
19:22– Mais c'est vous qui avez employé l'expression,
19:24c'est pas moi.
19:26– Non, ne me faites pas dire ce que je n'ai pas dit.
19:28Je vous dis une chose,
19:30c'est que depuis quelque temps,
19:32on fait de l'arabo-musulman
19:34un ennemi de l'intérieur.
19:36C'est ce que certains font, c'est ce que certains imaginent,
19:38et notamment du côté du Rassemblement National
19:40qui a largement, j'allais dire déteint,
19:42malheureusement, sur d'autres formations politiques.
19:44Voilà ce que je vous dis, et on le fait,
19:46au nom d'une lutte contre l'islamisme,
19:48comme si aujourd'hui,
19:50l'islamisme, comme si la vision intégriste d'une religion
19:52est très dominante, serait dominante
19:54– Pourquoi ne faites-vous pas la différence
19:56entre un musulman qui respecte les lois de la république
19:58et un musulman islamiste
20:00qui ne les respecte pas ?
20:02– Mais je vous réponds, je fais la même différence
20:04que, par exemple, entre un chrétien
20:06qui va avoir une vision très intégriste
20:08de sa religion et quelqu'un qui ne l'a pas.
20:10– Parce qu'il y a des chrétiens qui ne respectent pas
20:12les lois de la république.
20:14– Il y a des chrétiens intégristes, vous le savez.
20:16Par exemple, je vais vous citer
20:18des constitutions...
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