"Le sport m'a aidé, je me vengeais sur le tatami de ceux qui me harcelaient."
Son sport, c'était le judo, puis il a découvert le para-badminton. Aujourd'hui, Méril Loquette est n°3 mondial, et il entre en compétition aux Jeux paralympiques. On l'a suivi à l'entraînement.
Son sport, c'était le judo, puis il a découvert le para-badminton. Aujourd'hui, Méril Loquette est n°3 mondial, et il entre en compétition aux Jeux paralympiques. On l'a suivi à l'entraînement.
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00:00Moi j'ai un handicap de naissance, je suis né droitier, donc j'ai dû apprendre tout à gauche.
00:03Quand je suis un peu fatigué, c'est là où c'est compliqué parce que le bad, c'est quand même un sport hyper rapide,
00:07où il n'y a pas de rebond, donc on doit être hyper énergique, hyper rapide.
00:10Et ensuite, l'équilibre, j'ai quand même une différence de plus de 20 cm entre les deux bras.
00:15Le revers, le service, il y a quand même pas mal de petits trucs.
00:18Et comme le haut niveau, c'est des détails, là c'est quand même des gros détails.
00:21C'est pour ça que je ne fais pas du valide haut niveau.
00:26Salut à tous, je m'appelle Mery Lockett, je suis joueur en équipe de France de Parababinton.
00:30Et je suis qualifié pour les Jeux de Paris 2024.
00:33Aujourd'hui, petite vidéo avec Brut, et ça, ça fait plaisir.
00:37Moi, je me déverrouille bien parce que j'ai fait un gros dodo.
00:41Et comme j'ai fait un gros dodo, je me sens un petit peu lourd, quoi.
00:46À Tokyo, je sais que c'était compliqué, je n'avais pas le niveau.
00:49Là, je sais que j'ai le niveau pour faire médaille.
00:50N'importe quelle couleur, moi je signe direct.
00:52Les Jeux, c'est quoi de particulier comme compétition par rapport à une autre compétition ?
00:56C'est trois ans de préparation, c'est un an et demi de tournoi pour se qualifier.
00:59Il faut être dans le top 6 mondial pour pouvoir se qualifier d'office.
01:03Donc déjà, ça, c'est une grande fierté de se qualifier.
01:06Et en plus, c'est à Paris, devant la famille, les amis, les gens qui t'aiment.
01:11Il faut les régaler, quoi.
01:13Mais dans le bon sens, quoi.
01:14Donc voilà, tu vois, tu as envie d'y aller, mais tu te dis, putain,
01:17si je donne tout ça pour perdre et tout.
01:19Un ou deux mois avant, on fait un peu moins d'interviews et tout.
01:22On les réserve que pour les vrais, Brut, si tu connais.
01:26J'espère qu'il y aura le même engouement pour le Para.
01:28Je sais qu'il y aura un petit peu moins de monde,
01:30mais il ne suffit pas non plus d'énormément de monde pour pouvoir porter un athlète
01:35et juste les bonnes personnes, quoi.
01:37Donc ça va être, ça va être génial.
01:38Et puis, je pense quand même,
01:39je pense quand même, les gens sont curieux de connaître un peu plus le Para.
01:43Donc, franchement, je suis positif.
01:44Moi, je vais faire des petites choses.
01:46Vas-y, vas-y, vas-y.
01:49C'est quoi, du coup, ce qu'on fait ?
01:51Match.
01:52Match ?
01:53Oui, mais attendez.
01:54C'est quand tu joues au match, c'est quand tu joues au match.
01:55Hé !
01:56Ah ouais, il y a match, là.
01:58Entraîneur.
02:00Mas.
02:00Mas Arif, en indonésien.
02:02Mas, c'est un signe de respect en indonésien.
02:04Donc, Arif Razidi, il a été numéro un en Indonésie.
02:08Donc, c'est quand même quelqu'un.
02:09C'est le sport de l'Indonésie, le badminton.
02:12Là, il y a Maxime Lévesque.
02:14Alors, je ne vais pas l'appeler sparring,
02:16parce que dans le bad, c'est un peu péjoratif de dire sparring,
02:19mais c'est mon partenaire d'entraînement.
02:2019e français.
02:22Donc, gros, gros niveau quand même.
02:23Il n'y a personne dans ma catégorie Para, je pense, qui bat Max.
02:27Même les meilleurs.
02:29Donc, en gros, c'est quand même un objectif de me dire,
02:31plus je me rapproche de lui au score, sur le 21 points,
02:35plus je me dis, dans ma tête, qu'il y a moyen quand même
02:38de m'accrocher avec les deux meilleurs.
02:40Et alors, est-ce qu'il a une chance de médaille ou pas ?
02:42Non, il est nul !
02:43Oui, il a la médaille.
02:46Ça dépend de sa tête.
02:47C'est ça, c'est ce que tu dis, c'est dans sa tête,
02:49et ça reste joué ?
02:50S'il joue comme le dernier tournoi,
02:54il a la médaille.
02:58Allez, on va faire une petite passe là.
03:01La honte, putain, en vidéo, mais...
03:03Oui !
03:05De base, je suis du judo.
03:06J'ai fait 16-17 ans de judo.
03:08J'avais un super, un très très bon niveau en judo.
03:10En valide, je faisais wall bat, c'était un peu comme tout le monde,
03:13sport de plage, c'est pas un vrai sport.
03:15Et dès que je suis rentré dedans, dans l'entraînement pur,
03:17j'ai fait, wow, je sais pas si j'aurais pu avoir ce niveau-là,
03:19être 3e mondial en ayant deux mains, sincèrement.
03:24Donc, maintenant, c'est une force, clairement.
03:26Et maintenant, j'ai hyper confiance en moi, quoi.
03:29Le sport, moi, c'est plus qu'une éducation,
03:32c'est une raison de vie, c'est une philosophie.
03:33Tu l'as vécu comment, ce handicap, dans l'enfance ?
03:35Je l'ai très mal vécu quand je me suis rendu compte
03:37qu'on se moquait tout le temps de ça.
03:39Sur le coup, vraiment, c'était pas difficile à vivre,
03:42mais c'est après 2-3 ans où c'est tous les jours, tous les jours, tous les jours.
03:46Là, ça devenait un enfer, c'était infernal.
03:49Le sport aussi m'a aidé à être dans une protection
03:52et je me vengeais un petit peu sur le tatami au judo de ceux qui me harcelaient.
03:56Voilà, ça me faisait du bien de les mettre un peu par terre, à la Teddy.
04:01Il y en a toujours qui sont en train de dire
04:03« ouais, mais c'est pas du vrai sport » ou « c'est pas impressionnant » et tout.
04:06Donc bon, c'est toujours qu'on pourra jamais plaire à tout le monde.
04:09Bien joué, Clémentine !
04:15Tu disais, c'est un des sports les plus brutaux, le badminton ?
04:17Faut sauter, faut courir, faut plonger, faut se relever.
04:21C'est hyper traumatisant pour les genoux.
04:22Faut avoir de la puissance.
04:24Si t'as de la puissance, c'est à dire que t'as de la force et que t'as de la vitesse.
04:27Faut être explosif, faut être malin parce que je passe la vue.
04:29C'est exactement ce que j'allais dire, c'est un sport vachement tactique en fait.
04:31Très tactique.
04:32J'ai du mal à être méchant avec l'adversaire
04:34et c'est un truc que je dois travailler et que je vois que ça commence à se faire.
04:37Je lui dis « salut Clément, bisous ! »
04:39Et elle, c'est le futur médaillé.
04:43Le futur médaillé, elle est là.
04:44« I love you ! »
04:49Il y a combien de catégories de handicap, du coup ?
04:51Au badminton, il y en a 6.
04:52Moi, je fais partie de la catégorie qui est dite la moins touchée, la moins handicapée,
04:57où le niveau se rapproche le plus du valide.
05:00C'est pour ça que je m'entraîne avec des valides au quotidien.
05:03C'est quoi ce trafic de volants dans le coffre ?
05:05Toujours des volants.
05:06Je comprends pas, qu'est-ce qu'on fait là ? C'est quoi le projet ?
05:09C'est de la bonne.
05:10Ça, c'est du bon volant ça.
05:12Non mais c'est parce qu'en fait, c'est pour que j'ai toujours des volants avec moi
05:15au cas où, si impromptu, sur le bitume, il faut que je fasse une séance.
05:19Non, je rigole.
05:19Non, c'est pour... J'ai mes volants comme ça, l'entraîneur, il a pas besoin de les prendre.
05:22Je les ai toujours avec moi.
05:23Mais attends, il y en a combien là-dedans ?
05:24900.
05:25Un peu plus.
05:26Mais pourquoi t'en as autant ?
05:28En fait, je dois faire une boîte par séance, en gros, normalement.
05:32Et je fais ça deux fois par jour.
05:33Mais comment ça, tu dois faire une boîte par séance ?
05:34Je dois toucher un volant à chaque fois.
05:36D'accord.
05:37Ça, c'est les entraînements de Arif.
05:39Complètement fou.
05:40Là, il est parti, je peux le dire, il est complètement fou.
05:42Le message, c'est venez nous voir.
05:45Soyez curieux.
05:46Vraiment, vous allez découvrir des personnalités de dingue,
05:48des histoires de dingue,
05:50des émotions incroyables que, je pense, vous n'allez jamais revoir ailleurs
05:54puisqu'on a tous des histoires folles.
05:57Vous allez voir, on est tous sympas.
05:59Moi, je connais, perso, il n'y en a aucun qui n'est pas sympa.
06:02Vraiment, je vous le dis de vous à moi, Brut,
06:04le para, c'est pépite.