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Robin Rivaton, directeur général de Stonal et essayiste, répond aux questions de Dimitri Pavlenko.
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NewsTranscription
00:00Dimitri Pavlenko, vous recevez ce matin l'entrepreneur et essayiste Robin Rivaton.
00:04Oui, oui, entre autres casquettes, bonjour Robin Rivaton.
00:06Bonjour.
00:06Bienvenue sur Europe 1, vous êtes aussi le directeur général de la société Stonal,
00:09on en dira un mot puisque c'est un lien avec notre sujet du jour.
00:12Vous êtes aussi membre du conseil scientifique de la Fond Apolle qui fête ses 20 ans ces jours-ci,
00:17bon anniversaire à la Fond Apolle.
00:18Vous êtes aussi éditorialiste tech pour l'Hebdo, l'Express.
00:21On va parler de l'intelligence artificielle avec vous ce matin Robin,
00:25l'intelligence artificielle générative.
00:27Pourquoi ? Parce que demain, c'est le deuxième anniversaire de ChatGPT qui arrivait sur le marché.
00:32On se souvient du buzz énorme autour de l'IA générative à ce moment-là.
00:36Ça allait tout changer avant, disait-on, de tous nous mettre au chômage.
00:40Deux ans plus tard, on commence à avoir un bon retour d'expérience sur l'IA générative.
00:45Vous revenez d'ailleurs d'un Tour de France de l'IA avec le MEDEF Robin Rivaton
00:49et à chaque étape, ce sont des centaines de personnes qui sont venues à votre rencontre
00:54pour parler de l'IA, pour vous raconter l'IA, pour vous entendre aussi en parler.
00:58Qu'est-ce qui attirait tous ces gens autour de l'intelligence artificielle ?
01:02Ce qui est très impressionnant avec cette technologie de l'intelligence artificielle générative,
01:06c'est qu'elle a commencé par les consommateurs, par nous tous, par les individus.
01:11Et aujourd'hui, quand on regarde les chiffres d'OpenAI, ce fameux ChatGPT dont on parle toujours beaucoup,
01:15il y a 12 millions d'abonnés individuels payants et seulement 1 million d'abonnés entreprises.
01:21Donc on voit bien que c'est une révolution qui a commencé par les individus avant de rentrer dans les organisations d'entreprises.
01:26Aujourd'hui, les gens qui venaient, c'était essentiellement des chefs d'entreprise,
01:29et ils sont pris dans une injonction contradictoire parce qu'ils savent bien qu'ils ont besoin de mettre en place ces technologies,
01:35les gens craignent qu'elles aient un impact sur l'emploi,
01:38et en même temps, ils voient bien que s'ils ne les mettent pas en place, c'est leur entreprise qui va disparaître
01:42parce que vous avez un concurrent qui va les utiliser, qui va être plus efficace, qui va être plus compétitif
01:46et donc que ça a une menace à plus long terme sur l'emploi.
01:48Mais alors très concrètement, monsieur, madame, tout le monde qui nous écoute là,
01:51qui a 40, 50 ans, voient parfois un peu plus, ils se disent bon, c'est mignon,
01:55ça sert à quoi, ChatGPT concrètement, Romain Rivaton ?
01:59C'est un peu tout ce que tout le monde a essayé, c'était gratuit, donc beaucoup de gens ont essayé
02:02et très vite, beaucoup de gens ont abandonné.
02:04C'est un peu ça le problème et c'est ce à quoi on essaie de sensibiliser à travers ce Tour de France,
02:10c'est de dire qu'il faut persévérer, tout simplement parce que les progrès
02:13entre les premières versions de ChatGPT et ce qu'on a aujourd'hui, sont des progrès fulgurants, exponentiels.
02:18Le deuxième point, c'est qu'il faut passer beaucoup de temps pour maîtriser la machine.
02:22Et ce n'est pas une question de prendre une leçon, d'avoir un cours magistral
02:26qui vous explique comment faire et après vous savez faire, c'est de l'expérimentation, c'est de l'apprentissage.
02:29C'est pas le tout d'avoir une Formule 1, il faut faire quelques tours de circuit avant de la maîtriser.
02:33Il faut jouer avec, il faut apprendre et c'est à ce moment-là qu'on découvre des cas d'usage.
02:37Et donc les gens ont beaucoup essayé des classiques cas d'usage assez simplistes, j'ai envie de dire.
02:42Fais-moi mon devoir de mathématiques.
02:43Fais-moi mon devoir de mathématiques pour les enfants, qui est vraiment le cas classique.
02:46Réécris-moi cet email, fais-moi un petit peu d'une lettre juridique, pas juridique nécessairement,
02:51mais qui est enrobée de contenus juridiques.
02:54Mais ce qu'il faut, c'est aller beaucoup plus loin.
02:55Aujourd'hui, on peut expérimenter avec la voix, c'est extrêmement très intéressant de pouvoir parler à la machine.
03:00Il y a beaucoup de gens qui l'utilisent, par exemple, pour se perfectionner en anglais ou en espagnol.
03:05C'est un très bon sparring partner.
03:06Exactement, et c'est vraiment ce mot, c'est ce partenaire, ce sparring partner,
03:10cette personne avec laquelle, cette personne, pardon de la personnifier,
03:13cet objet qui a les attraits d'une personne, avec lequel vous pouvez dialoguer, échanger,
03:18essayer de construire votre réflexion.
03:20Vous avez un projet qui est un peu compliqué, comment le découper en petites tâches ?
03:24Vous avez un problème auquel vous faites face, comment le découper et arriver à une solution qui est plus simple ?
03:28Et surtout, vous avez quelque chose que vous voulez créer depuis longtemps,
03:30et vous, vous n'avez ni les compétences en informatique, vous n'avez ni les compétences en marketing.
03:35Vous ne savez pas créer un site internet ?
03:36Parce que c'est compliqué, ce n'était pas évident.
03:38Mais c'est aujourd'hui, ces outils-là, que ce soit chez AGPT, mais il y en a toute une ribambelle d'autres,
03:42vous permettent de faire des choses qui ne vous étaient pas possibles, tout seul, vous, par le passé.
03:46Alors très intéressant, il y avait cette crainte de l'intelligence artificielle générative,
03:51qu'elle ne serve surtout les meilleurs.
03:53Ils sont bons, ils vont être encore meilleurs, et ils vont prendre de la distance encore sur les plus en retard.
03:59Et vous constatez, Robin Rivaton, c'est le retour d'expérience qu'on a de l'intelligence artificielle,
04:03telle qu'en fait, ça permet, au moins bon, d'élever leur niveau et de rattraper, finalement, un peu les autres.
04:08Tout à fait, c'est ce qu'on constate sur un certain nombre de professions.
04:11Je vais en citer une, les téléopérateurs dans les centres d'appel.
04:14Il a été montré que la diffusion de ces outils pour suggérer des réponses,
04:18quand ils sont en interaction avec des clients,
04:20permettait aux moins performants, aux moins expérimentés,
04:23de se rapprocher de la performance moyenne du groupe.
04:26Et inversement, les très bons, ils n'en avaient pas vraiment besoin,
04:28parce qu'ils avaient déjà cette intuition, cette capacité à pouvoir échanger avec le bon mot,
04:33la bonne phrase avec la personne en face d'eux.
04:35Donc on voit bien que ça a plutôt un effet, effectivement, d'égalisateur,
04:38ou en tout cas de capacité à remonter les moins performants, les moins expérimentés,
04:42grâce à ces technologies. Donc c'est quelque chose qui est plutôt très positif.
04:44Vous n'avez pas de diplôme, vous ne saviez pas écrire,
04:46vous avez une moins bonne maîtrise de la langue, à l'oral comme à l'écrit,
04:49ces outils-là vous permettent de compenser, de gommer ces problèmes-là.
04:52Mais est-ce que vous ne croyez pas, malgré tout, Robin Rivaton,
04:55que l'intelligence artificielle, elle va nous inciter à ne pas travailler les fondamentaux ?
05:01On se dit, après tout, si la machine peut créer toute seule un site Internet,
05:04à quoi bon apprendre à coder ? Si la machine peut tout traduire,
05:08à quoi bon apprendre une langue étrangère ?
05:10Est-ce que le risque n'est pas là d'une baisse, finalement, des compétences ?
05:13Non, le risque est vraiment... Il y a un risque de déresponsabilisation
05:17et de se dire que ce contenu va être bon, alors qu'en fait il y aura des erreurs à l'intérieur
05:21et qu'il faut encore vérifier le contenu qui est produit par cette machine.
05:24Mais c'est vraiment l'expérimentation, et vous allez faire un site, ça ne va pas marcher,
05:28vous allez essayer de comprendre pourquoi ça ne va pas marcher,
05:30vous allez revoir dans ce que la machine a produit,
05:32et c'est comme ça qu'on se perfectionne et qu'on s'améliore.
05:34Quand je disais que c'est vraiment un exercice de la pratique,
05:36aujourd'hui, des gens qui peuvent paraître moins diplômés,
05:39mais qui ont beaucoup expérimenté avec ces outils,
05:41sont bien meilleurs que ceux qui peuvent être très compétents de base,
05:43mais qui n'ont pas assez expérimenté.
05:45C'est vraiment... Il faut y passer du temps dessus.
05:47Alors, il y a aussi une crainte, et ça depuis toujours,
05:50le risque d'une grande mise au chômage par l'intelligence artificielle
05:53qui viendrait piquer les métiers de tout un tas de gens.
05:56On reçoit dans une heure, sur Europe 1, à Street Pan,
05:59la ministre du Travail, elle est confrontée, aujourd'hui,
06:01à une remontée des plans sociaux.
06:02Ça n'est pas directement lié à l'intelligence artificielle,
06:04mais demain, qu'est-ce que vous en pensez, vous, en tant qu'entrepreneur ?
06:08On surexagère depuis toujours l'impact de la technologie sur l'emploi.
06:13Aujourd'hui, depuis 1980, on a ajouté 3 millions, 4 millions de personnes
06:16dans la population active, alors qu'on a déployé les ordinateurs.
06:20Donc, on voit bien qu'aujourd'hui, on a la possibilité
06:23de préserver même l'emploi grâce à ces technologies.
06:25Je m'explique.
06:26De préserver l'emploi ?
06:27De préserver l'emploi, voire même d'en faire revenir en France.
06:29Dans les années passées, on a délocalisé beaucoup d'emplois à l'étranger.
06:31Je parlais des téléopérateurs dans les centres téléphoniques.
06:33Je parlais des petites tâches qu'on fait faire, aujourd'hui,
06:36dans certains pays à moindre coût, parce que faire de la saisie informatique,
06:39ça coûte très cher à faire en France.
06:40Ces tâches-là, on peut les ramener en France grâce à ces outils.
06:43Et je vais finir par le mot du patron de Nvidia qui disait
06:47« La crainte, ce n'est pas tellement que la machine
06:50ou l'intelligence artificielle générative remplace votre job.
06:52C'est qu'une entreprise qui utilise l'intelligence artificielle générative
06:56remplace la vôtre. »
06:57Et c'est bien ça qu'on doit passer comme message, aujourd'hui.
07:00C'est que ces technologies-là permettent à nos entreprises d'être compétitives.
07:04Et si elles sont compétitives, elles vont résister face aux entreprises chinoises,
07:08indiennes, américaines, qui, elles, utilisent sans aucun complexe,
07:11sans aucun problème, ces technologies.
07:13J'ai une dernière question, Romaric Baton.
07:14On est tous inquiets de la pente du pays.
07:16Je vous cite il y a deux jours sur X, et j'ai trouvé votre message très fort.
07:19Vous dites « On trouve des solutions de bout de ficelle.
07:21On dégrade la qualité des services publics.
07:23Le niveau de vie plonge. Les talents fuient.
07:25Les entreprises mettent le pied sur le frein.
07:27Le pays s'enfonce doucement.
07:28Paris, métropole mondiale, maintient pour l'élite l'illusion que ça va. »
07:32Est-ce que vous pensez que l'IA peut sauver la France, Romaric Baton ?
07:36L'IA ne sauvera pas la France dans le sens où, aujourd'hui,
07:38cette technologie est utilisée par tous les pays dans le monde.
07:41Donc, c'est plutôt l'inverse qu'il faut avoir comme position
07:43et de se dire « Nous ne pouvons pas ne pas l'utiliser.
07:45Si nous ratons ce virage-là, quelque part,
07:47on va accélérer le déclin que vous décriviez. »
07:49Bon, ouais, j'ai cité Tchatchipiti, mais c'est une marque, il y en a d'autres.
07:52On peut les citer Copilot, Gemini, Groc.
07:55À vous de les essayer, maintenant, auditeurs d'Europe 1.
07:57Claude, voilà, j'espère que Romaric Baton vous aura peut-être donné l'envie de tester,
08:01de parler avec une intelligence artificielle générative.
08:04Merci d'être venu nous en parler ce matin sur l'entête d'Europe 1.
08:07Merci, Romaric Baton, qu'on lit toutes les semaines, d'ailleurs,
08:10dans les colonnes de l'Express. Bonne journée à vous.