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Michel Onfray passe en revue l’actualité de la semaine dans #FaceAMichelOnfray. Présenté par Laurence Ferrari.

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Transcription
00:00Bonjour à tous et bonjour à toutes. Bienvenue dans Face à Michel. On ferait sur CNews et sur Europe 1. Bonjour Michel.
00:07Bonjour Laurence.
00:08J'espère que vous allez bien. Je suis ravie de vous retrouver pour une heure d'échanges et de débats autour de l'actualité.
00:13L'actualité, Michel, c'est le coup de pression du Marine Le Pen vis-à-vis du gouvernement de Michel Barnier.
00:19Son groupe du Rassemblement National affirme vouloir voter la censure si des mesures en faveur du pouvoir d'achat des Français ne sont pas prises en compte.
00:27La stratégie de la peur et du chaos ne fonctionne pas, selon elle. On verra ce que vous en pensez et aussi ce qu'en pensent les Français.
00:35La France Insoumise propose d'abroger le délit d'apologie du terrorisme, cela au mépris des victimes du terrorisme islamiste dans notre pays.
00:43Une stratégie politique du chaos méthodiquement mise en place pour fracturer le pays avec un objectif final dont vous nous expliquerez, Michel, les tenants et les aboutissants.
00:54La mobilisation se poursuit en faveur de la libération de l'écrivain français Boalem Sansal, incarcéré à Alger.
01:00Après avoir été entendu par un parquet antiterroriste, il risque la réclusion à perpétuité.
01:06Pourquoi une partie de la gauche se tait en France ? Pourquoi nos gouvernants adoptent un silence aussi prudent et sans raison de négociations secrètes ?
01:15Au niveau diplomatique, on verra là aussi ce que vous en pensez, Michel.
01:19Enfin, l'éducation sexuelle à l'école. Le ministre délégué à la réussite scolaire, Alexandre Portier, s'insurge contre le contenu du futur programme d'éducation à la sexualité
01:29qui doit être présenté prochainement au conseil supérieur de l'éducation. Que contient ce programme ? Pourquoi enseigner aux enfants dès l'âge de 3 ans, je cite, la lutte contre les stéréotypes de genre ?
01:40Là encore, j'attends avec beaucoup d'impatience votre avis. Vous êtes prêt, Michel, pour cet heure de débat ?
01:45On commence, si vous le voulez bien, par Marine Le Pen qui a dénoncé cette semaine les postures de ceux qui l'accusent d'irresponsabilité.
01:51Si d'aventure elle décidait d'actionner la motion de censure et donc, de facto, d'acter la chute du gouvernement de Michel Barnier.
01:57On va l'écouter. En début de semaine, elle était reçue à Métignon, justement, par le Premier ministre pour évoquer ses questions de budget.
02:03Elle a dit qu'elle ne voterait pas ce budget en l'État. Écoutez-la.
02:08Ah, si le budget reste en État, nous l'avons toujours dit. Enfin, je veux dire, encore une fois, nous ne prenons personne de court.
02:14Nous avons dit la même chose depuis 3 mois. Nous avons exposé qu'elles étaient pour nous des éléments non négociables.
02:23Voilà. Je crois qu'on est... Nous sommes vraiment loyaux dans la démarche politique qui est la nôtre.
02:29Nous défendons les Français. Nous ne renoncerons pas à défendre les Français.
02:34Et le petit discours, la petite musique reprise par l'intégralité des médias et diffusée directement de Matignon,
02:42consistant à dire « Vous vous rendez compte, si jamais ce budget est refusé, s'il y a une censure, ça va être dramatique, ça va être le chaos, ça va être la chienlit », etc., etc.
02:55Je veux dire, si ce budget passe pas, c'est le budget de l'année dernière qui s'appliquera.
03:00Il est plutôt, somme toute, moins mauvais que celui-là, puisqu'il y a moins d'impôts qui pèseront sur les classes populaires et les classes moyennes.
03:08Voilà pour Marine Le Pen, Michel Onfray. Ce risque de motion de censure existe. On verra ça la semaine prochaine.
03:14Est-ce que ça serait extrêmement grave ou est-ce que Marine Le Pen a raison quand elle dit qu'on exagère les risques d'une chute du gouvernement ?
03:21Je crois que le vrai problème, il n'est pas dans la petite politique politicienne dont elle participe elle aussi.
03:26Il s'agit de savoir s'il va y avoir une dissolution dans dix mois, il s'agit de savoir si le président de la République va partir ou non,
03:32il s'agit de savoir si on est prêt pour la prochaine présidentielle et puis après on fait semblant de parler de la France, des Français, etc., etc.
03:37Personne ne parle de la France pour vous ?
03:39Assez peu. Il suffit de voir les trajets de tous ces gens-là. Ils ont juste envie d'être élus, d'avoir de plus en plus d'élus.
03:44Quand on voit que Gabriel Attal appelle à voter pour la France insoumise et la France insoumise...
03:49On va l'écouter dans un instant.
03:51Effectivement, ces gens-là n'ont pas grand souci de la France et des Français.
03:54Le général de Gaulle avait fabriqué des institutions extraordinaires, formidables.
03:57Tout était bien tenu et on avait un chef d'état, on avait un exécutif, un législatif, on avait une assemblée nationale, un premier ministre.
04:03Tout était fait pour que ça marche correctement.
04:05Et le général de Gaulle n'a pas dit si ça ne marche pas bien 1, si ça ne marche pas bien 2, si ça ne marche pas 3, etc.
04:10en disant si, par exemple, l'Assemblée nationale n'est pas de la même couleur que le président de la République, alors on va faire une cohabitation.
04:15C'était impensable pour lui.
04:17Ça ne marche pas, on s'en va.
04:19Le général de Gaulle dit voilà, je suis le garant de la souveraineté nationale.
04:22Vous m'avez donné mon pouvoir et ma puissance, vous me reprenez mon pouvoir et ma puissance, je m'en vais.
04:28Donc le vrai problème, c'est pas est-ce qu'on va y voter ou pas voter, parce que ça on va l'entendre pendant des mois.
04:32Et ça ne va être que ça, est-ce que c'est dangereux, est-ce que c'est problématique, etc.
04:36Ce qui est dangereux, c'est d'avoir un chef d'état qui n'a rien compris et qui se maintient au pouvoir
04:40alors que les Français lui ont fait savoir qu'il avait explosé la France.
04:43Je rappelle que beaucoup de nos éditeurs probablement s'en souviennent,
04:46mais que Macron avait fait savoir qu'il jetait une grenade dans les jambes des Français.
04:51– C'était un off, comme on l'appelle, il avait dit en coulisse.
04:54– Oui, mais s'il le dit c'est qu'il le pense et il n'a pas dit qu'il ne l'avait pas dit.
04:58Dégoupiller ça veut dire lancer une grenade, une fois qu'elle est dégoupillée,
05:00si vous la lancez, elle est lancée.
05:03Il blesse non pas Machin-Pédulintel, c'est pas ça le problème, il blesse la France, il blesse les Français.
05:09Et la France est ingouvernable, est-ce qu'on peut se permettre d'avoir une France qui n'est pas gouvernée ?
05:14Alors si j'étais franchement cynique jusqu'au bout, je dirais oui, de toute façon elle est déjà gouvernée à Bruxelles,
05:18donc c'est pas un problème qu'elle ne le soit plus à Paris, ce que je pense en plus de ça.
05:21Mais le problème n'est pas de faire de la petite politique politicienne sans cesse,
05:25en disant alors on va voter, on va pas voter, parce qu'ils votent la censure,
05:28Barnier tombe, qu'est-ce que fait le Président de la République ?
05:30Il le maintient et puis voilà, il présente sa démission, il refuse la démission,
05:33ou alors il change trois noms en disant il y a eu trois ministres qui ont été terribles
05:36et qui ne sont pas à la hauteur, on va en mettre trois autres, et puis on recommence.
05:38– Mais c'est le retour des régimes des partis ou pas pour vous ?
05:40– Ça n'est que ça, la raison d'en appeler au régime des partis,
05:43c'était la formule du Général De Gaulle, c'était la formule avec laquelle il qualifiait
05:46la 4ème République qui était ingouvernable, c'est parce qu'elle était ingouvernable
05:49qu'il a fait une 5ème qui permettait le gouvernement avec la grandeur d'un général
05:53qui disait si vous ne voulez pas de moi je m'en vais,
05:55si vous ne voulez pas de moi c'est-à-dire si je perds les élections,
05:57Macron il les perd, il reste, si je perds un référendum,
06:00là depuis un certain temps quand on perd les référendums,
06:02on fait voter le Congrès contre le résultat du référendum,
06:06c'est le traité de Lisbonne et c'est le traité de 2005 qui a été voté en 2008
06:12en disant un référendum de 2005 vous n'avez pas voulu, en 2008 vous l'aurez, etc.
06:16Tous ces gens qui méprisent la Constitution, qui méprisent l'esprit de la 5ème République
06:20et qui nous parlent du Général De Gaulle en disant
06:22le Général De Gaulle disait que, le Général De Gaulle disait que,
06:24sur des problèmes très précis il suffirait de faire des choses très claires
06:28et on démissionne, et voilà, s'il voulait vraiment laisser une trace dans l'histoire
06:32et une trace qui soit belle, pour l'heure elle n'est pas terrible,
06:34la trace qu'il laisse, mais ce serait de dire je démissionne
06:36parce que ce n'est pas bon pour la France qu'elle soit explosée comme ça
06:38et ingouvernable donc ingouvernée.
06:40Michel Lompreyre, on va écouter maintenant Gabriel Attal
06:42qui lui s'en est pris à Marine Le Pen cette semaine.
06:44Elle adopte selon lui une attitude irresponsable en se jouant à faire de la politique politicienne.
06:49On écoute Gabriel Attal.
06:52Je crois que Madame Le Pen a revêtu son costume favori,
06:55c'est celui de la petite politique politicienne,
06:59c'est une spécialiste en petits coups de politique politicienne.
07:02Moi chacun sait les doutes que j'ai sur ce budget
07:04et notamment sur le choix d'augmenter le coût du travail pour la première fois
07:08depuis 30 ans dans notre pays alors que la compétition internationale fait rage,
07:11que Donald Trump va prendre ses fonctions,
07:13que la Chine investit massivement dans son économie.
07:15Augmenter le coût du travail, je l'ai dit, me semble être une mauvaise idée
07:18et surtout il y a d'autres chemins plutôt qu'augmenter le coût du travail
07:21pour nos boulangers, nos artisans, nos commerçants, nos industries.
07:24Par exemple faire la réforme de l'assurance chômage que j'avais prévue
07:27pour qu'il y ait davantage de Français au travail.
07:29Maintenant une fois que j'ai dit ça,
07:31la position qui est tenue par Madame Le Pen est totalement irresponsable.
07:34On ne joue pas à pile ou face avec l'avenir du pays.
07:38Qu'est-ce que vous pensez de ces déclarations de Gabriel Attel ?
07:41Ce grand garçon est fidèle au petit garçon qu'il était quand il avait 9 ans.
07:44Souvenez-vous, on a sorti ses archives quand il a été élu et il dit
07:47« Mon papa m'a dit que si on voulait réussir, il fallait faire du théâtre. »
07:50Voilà, il veut réussir et il fait du théâtre.
07:52Parce que tout de même, ce monsieur qui s'est allié avec des gens
07:55qui justifient ce qui s'est passé le 7 octobre en Israël.
07:58Vous parlez de la France insoumise, oui.
08:00Je rappelle effectivement que...
08:02Alors il ne s'est pas allié à eux, il a appelé au Front républicain
08:04au second tour des législatives.
08:06Et on vote pour les gens de la LFI qui aujourd'hui sont en train de nous dire
08:10qu'il faut abolir le délit de terrorisme
08:12et qui nous font savoir que le Hamas, ce sont des résistants
08:14et qu'après tout, les otages français n'existent pas.
08:17On connaît l'histoire, on connaît la position.
08:19Il s'allie avec ces gens-là.
08:20Il ne fait pas de la politique politicienne mais pour sauver son petit poste.
08:23Et puis ce gentil garçon bien peigné et bien coiffé
08:26quand il a été mis à la porte par Macron avec les méthodes qui sont celles de Macron
08:30du genre un texto une heure avant en disant
08:32« Tu n'es plus Premier ministre dans une heure. »
08:34Et là, d'un seul coup, on a découvert la vraie nature.
08:36Fini la botte de paille avec les paysans, j'ai compris, bien sûr.
08:38Oui, je vous entends, je vais ramener tout ça à l'Élysée.
08:41Vous allez voir, on va changer les choses, etc.
08:43Et puis là, d'un seul coup, on voit un type méchant, agressif.
08:46On le voit avec Michel Barnier.
08:47Nous avions salué, enfin pas vous et moi, mais au moins moi,
08:50le changement de style.
08:51Pas de politique.
08:52Moi, je ne crois pas à ce monsieur.
08:53Il est européiste, Michel Barnier.
08:54Mais au moins, monsieur, poli, courtois, voilà.
08:57Pas insolent, pas agressif.
08:59Et on a bien vu, vous verrez sur le bureau.
09:02Je vous ai laissé le dossier, quoi.
09:03Et c'est ce monsieur, aujourd'hui, qui nous parle de politique politicienne,
09:06en stigmatisant Marine Le Pen, en disant qu'elle fait de la politique politicienne.
09:09Vous ne l'aimez pas ?
09:10Non, mais moi, j'aime les gens qui font de la politique.
09:12Pas des gens qui font de la politique politicienne.
09:14Bon, peut-être a-t-il des convictions et des vraies convictions pour les Français.
09:17J'ai déjà utilisé une formule en disant qu'il n'avait pas de convictions que des intérêts.
09:20Et ça m'avait valu déjà un texto d'un certain ministre.
09:23Bon, on va juste encore évoquer le cas de Marine Le Pen.
09:26Mais alors, côté judiciaire, parce qu'il y a eu cette semaine, la fin du procès,
09:29dans le cadre des assistants du Parlement européen, qui étaient à l'époque du Front National.
09:33Elle s'est exprimée à l'issue des désutances.
09:36Ses avocats ont plaidé.
09:37On sait que, dans les réquisitions, il y a eu un jugement extrêmement dur demandé,
09:41c'est-à-dire une peine de prison, une amende,
09:44et également une peine d'inéligibilité, je vais y arriver, exécutoire.
09:49Écoutons Marine Le Pen à la sortie de l'audience.
09:53J'ai dit que c'était un procès qui était fait par des politiques,
09:56à des politiques, voire à la politique.
10:01Et je crois que ça a été révélé de manière lumineuse par Maître Bosselux.
10:09Voilà pour Marine Le Pen. Est-ce que c'est catastrophique pour vous ?
10:13Ce qui est catastrophique, c'est que la justice ne soit plus juste,
10:16mais qu'elle soit politique, que ce soit une justice idéologique,
10:19parce que ça, c'est ce qui caractérise les régimes totalitaires.
10:21Tout le monde sait qu'à l'époque soviétique, la justice n'était pas neutre.
10:25Tout le monde sait qu'à l'époque nazie, la justice n'était pas neutre.
10:27Tout le monde sait qu'à l'époque de Franco,
10:29quels que soient les régimes autoritaires, de droite, de gauche, d'extrême droite, d'extrême gauche, etc.,
10:32la justice est aux ordres.
10:34Là, on voit bien qu'une certaine justice est aux ordres.
10:36Cette façon de dire, on ne veut pas que le peuple vote pour vous,
10:41et d'une certaine manière, on va se débrouiller pour que vous ne puissiez pas être présents à des élections,
10:45comme ça c'est la meilleure façon de faire, de telle sorte que le peuple ne vote pas pour vous,
10:48c'est gros comme une maison, ça n'abuse personne.
10:50On a vu que d'autres, François Bayrou par exemple, s'en étaient sortis un peu mieux.
10:54Alors, il ne s'agit pas non plus de dire qu'elle a le droit de faire ce qu'elle veut, quand elle veut, comme elle veut.
10:58Elle a fait des choses qui sont répréhensibles d'un point de vue juridique.
11:00Donc, elle soit jugée.
11:02Je ne suis pas contre la justice, je suis pour une justice juste,
11:04et pas pour une justice politicienne, pour une justice idéologique.
11:08Là, on voit bien que tout est fait, et on aura tout d'ici les prochaines élections,
11:12quelles qu'elles soient, mais présidentielle en particulier,
11:17tout sera fait pour la faire tomber, comme tout avait été fait pour faire tomber Nicolas Sarkozy,
11:20tout avait été fait pour faire tomber François Fillon,
11:22et comme par hasard, rien n'est fait pour faire tomber Jean-Luc Mélenchon.
11:25Bon, alors, on va continuer à évoquer la situation.
11:28Il y a eu beaucoup de manifestations d'agriculteurs encore cette semaine.
11:31Michel Onfray, il continue de protester, à raison, contre le traité de libre-échange du Mercosur.
11:36La France va dire non, s'apprête à dire non à ce traité de libre-échange.
11:40D'autres pays sont en train de rejoindre petit à petit la France,
11:44est-ce qu'il y aura assez de poids pour ces pays pour dire non à ce traité de libre-échange ?
11:49On n'en est pas encore sûr.
11:51Écoutons juste un agriculteur qui a poursuivi sa mobilisation toute la semaine.
11:56Je pense que c'est une bonne chose que le gouvernement ait pris conscience de la situation au niveau du Mercosur.
12:02Donc, on est assez satisfait.
12:04Par contre, je peux vous dire que ce n'est pas ce qui résoudra tous les problèmes qu'on a sur nos exploitations.
12:08Il faut avoir une majorité de blocage au niveau européen pour que le Mercosur ne passe pas.
12:12Il faut aussi que le gouvernement, que nos dirigeants aussi européens,
12:16prennent conscience que l'agriculture n'est pas une monnaie d'échange.
12:19Et qu'aujourd'hui, quand on demande des contraintes aux agriculteurs français,
12:23il faut vraiment interdire d'importer des produits qui ne correspondent pas à nos normes.
12:28Voilà, plusieurs agriculteurs qu'on vient d'écouter, ils ont raison Michel.
12:32Évidemment, on ne peut pas dire le contraire, on est sur CNews et Europa.
12:35Alors c'est plusieurs agriculteurs, mais ils sont dans le même syndicat, vous avez vu.
12:39Et ils ont un patron qui lui a intérêt à ce que ça passe, cet accord.
12:43Puisque lui, il fait du marché planétaire et que ça l'intéresse vraiment beaucoup.
12:46Donc, je ne veux pas dire que ces paysans sont abusés.
12:49Il y en a d'autres, je pense à la coordination rurale par exemple, qui ne sont pas sur ces positions-là.
12:53Et qui ont compris le fait qu'il y avait un problème.
12:55Mais le vrai problème, c'est l'enfumage total.
12:57Qui consiste à laisser croire que l'Assemblée nationale pourrait décider quoi que ce soit.
13:01Je rappelle que depuis 1992, l'Assemblée nationale ne décide de rien qui ne soit chapeauté par Bruxelles.
13:07C'est-à-dire que tous ces gens qui font de la politique aujourd'hui et qui nous disent qu'on ne touche pas au Brexit.
13:11Enfin, on ne fait pas de Brexit.
13:12Ce sont des gens qui nous mentent.
13:13Y compris Marine Le Pen bien sûr.
13:15Si on ne touche pas à cette Europe-là, on n'a pas le choix pour l'immigration.
13:18On n'a pas le choix pour la politique agricole.
13:20On n'a pas le choix pour la politique étrangère.
13:22Où est-elle faite cette politique étrangère par exemple ?
13:24Quand le peuple français a-t-il été sollicité ?
13:26Pour savoir s'il était d'accord pour faire cette guerre en Ukraine par exemple.
13:31Vous voyez ? Sur tous les terrains.
13:33Donc là, on fait semblant.
13:34Tels qu'il est, je ne suis pas pour.
13:35Et puis l'Assemblée nationale va dire, oh nous sommes contre.
13:37Et puis on va calmer les paysans.
13:39C'est comme ça qu'on les calme.
13:40Et puis après, il y aura un coup de fil de Ursula von der Leyen qui dira,
13:44bon mon cher Manu, il va quand même falloir que tu comprennes que les lois européennes sont supérieures aux lois françaises.
13:49Et Macron dira, finalement on ne peut pas.
13:52Et puis on fera des contre-ceci et des contre-cela.
13:54Et puis ça passe.
13:55C'est-à-dire qu'à chaque fois, il s'agit de contourner les paysans en se disant,
13:58il faut juste qu'ils rentrent chez eux.
13:59Il faut juste que les tracteurs soient dans les fermes et pas devant les préfectures.
14:05Et donc là, c'est un instrument de domination du peuple paysan que de laisser croire
14:10qu'on pourrait décider quoi que ce soit à l'Assemblée nationale.
14:12C'est fini depuis 1992.
14:14Alors il y en a un qui l'a très bien compris, c'est le président brésilien Lula
14:17qui se bat évidemment pour ce traité.
14:19Il y a tout intérêt, évidemment.
14:21Il se moque un peu de la France dans l'extrait qu'on va entendre
14:23puisqu'il dit que seul Ursula von der Leyen prendra au fond la décision.
14:27Et je sais que ça va vous faire bondir.
14:29Écoutons le président Lula.
14:31Je veux que l'agro-industrie continue à se développer
14:34parce que nous allons conclure l'accord du Mercosur.
14:39Ce n'est pas tant à cause de l'argent.
14:41Nous allons le faire parce que je le fais depuis 22 ans.
14:43Et donc, on va le faire.
14:47Et si les Français ne veulent pas de l'accord,
14:49ils n'ont pas le dernier mot en la matière.
14:51C'est la Commission européenne qui décide.
14:53Ursula von der Leyen a le pouvoir de conclure l'accord
14:56et j'ai l'intention de signer cet accord cette année.
15:00Qu'est-ce que tu as dit là-dedans ?
15:01Ce que dit le président brésilien Michel Ancel.
15:03J'ai vu les gens de gauche, quand ils arrivent au pouvoir,
15:05comment ils deviennent de droite et même d'une droite parmi les plus puantes.
15:08C'est-à-dire que vraiment ce type qui a fait de la prison d'ailleurs,
15:11qui vient du syndicalisme ouvrier,
15:13dès qu'il a été élu, moi je l'ai dit à l'époque,
15:15dès qu'il a été élu, qu'a-t-il fait ?
15:17Quand il a fallu nommer un Premier ministre,
15:18il a nommé quelqu'un que le FMI lui avait indiqué.
15:20C'est clair.
15:21Quelqu'un qui a trahi et trompé le peuple.
15:23La gauche sait bien faire ça.
15:26Une fois arrivé au pouvoir, il a dit maintenant voilà.
15:28Là c'est clair.
15:29Là c'est vraiment clair.
15:30Ce syndicaliste de gauche, prétendument,
15:32après avoir fait son tour en prison,
15:34dit mais c'est Ursula von der Leyen qui va décider,
15:36qui va piloter, etc.
15:37Ça n'a plus rien à voir avec une espèce d'icône de gauche.
15:40Sauf avec ceux qui pensent que la gauche,
15:42de toute façon ça suppose l'agenouillement
15:44et puis que la droite ça suppose la détestation.
15:46Mais on voit bien comment tous ces gens-là fonctionnent.
15:48On a vu comment ça a fonctionné avec Podemos,
15:50avec Syriza.
15:51A chaque fois que des gens de gauche sont arrivés au pouvoir en Espagne
15:54ou en Grèce,
15:56ou même avec l'Italie, souvenez-vous,
15:59avec le mouvement 5 étoiles, BP Grillot, etc.
16:01Ces gens ont été portés par le peuple.
16:03Une fois portés par le peuple, c'est juste des gens qui disent
16:05finalement on ne peut pas, on n'a pas très bien compris.
16:07Les finances ce n'était pas ce qu'on croit.
16:09Et puis c'est reparti pour un discours.
16:10Mais après le constat qu'il fait sur l'Union Européenne
16:12et qui a le vrai pouvoir, ça c'est implacable.
16:14Mais il a donné le nom, voilà.
16:15Madame von der Leyen.
16:16Voilà, la chef d'état de la France,
16:18c'est madame Ursula von der Leyen, bien sûr.
16:20De quelques autres pays.
16:21Ça apporte de l'eau à votre moulin.
16:23Hélas.
16:24Souverainisme, mon cher Michel.
16:25Un doux petit mot de la grève à la SNCF
16:27qui s'annonce pour le 11 décembre.
16:29L'intersyndical maintient son appel à la grève
16:31avec des cheminots qui sont poussés à cesser le travail
16:34à partir du 11 décembre pour protester
16:36contre le démantèlement du fret SNCF
16:39qui va se transformer en d'autres sociétés.
16:41On va écouter les Français parce qu'ils sont lassés
16:43d'être pris en otage systématiquement
16:45pour les fêtes de fin d'année.
16:46Écoutez quelques réactions recueillies par nos équipes.
16:49Tous les ans.
16:51C'est récurrent, tous les ans, à la même date,
16:53pour les vacances de Noël.
16:54Il se met en grève, il faut avoir des augmentations.
16:56Les usagers sont toujours pris en otage.
16:59Tout simplement.
17:01Les gens qui vont en vacances, qui ont travaillé toute l'année,
17:04qui sont pris en otage, ça je ne trouve pas normal.
17:06C'est toujours eux qui le subissent.
17:08Je comprends qu'ils aient envie de défendre leurs droits
17:12et leurs avantages,
17:14mais c'est vrai que nous on est souvent pris en otage.
17:18Moi je trouve inadmissible qu'on empêche les familles
17:22de partir pour les fêtes.
17:24Ne croyez pas qu'il y a assez d'argent à la SNCF.
17:26Et laissez les gens tranquilles, s'il vous plaît.
17:28Par pitié.
17:29Par pitié, laissez les gens tranquilles.
17:31Voilà pour ces réactions de Français dépités.
17:33Espérons peut-être que la situation évolue,
17:35mais c'est systématique, en fait, maintenant,
17:38dans notre pays, Michel Onfray.
17:39Oui, il y a d'abord ça, mais il y a quelque chose
17:40qui moi me gêne un peu plus.
17:41Je ne suis pas contre, je défends les fonctionnaires,
17:43donc je ne suis pas contre le fait que les fonctionnaires
17:45et de l'argent soient bien payés.
17:46Au contraire.
17:47Au contraire.
17:48Et je suis pour.
17:49Il est où le service public, simplement ?
17:50C'est la question que je pose.
17:51Moi je prends le train toutes les semaines,
17:52au moins une fois par semaine.
17:53Et sur un certain nombre d'autres lignes,
17:55quand je vais ici, là ou ailleurs, etc.
17:57Ça ne marche jamais.
17:58Ça ne marche jamais.
17:59Entre les trains qui n'arrivent pas à l'heure,
18:01les correspondances qui sont loupées,
18:02entre les ralentissements de ceci,
18:04les ralentissements de cela.
18:05Non, la SNCF, il y a quand même des trains
18:06qui arrivent à l'heure, Michel.
18:07Je le prends régulièrement.
18:08Je vous parle de manière extrêmement empirique.
18:10Vous avez des difficultés aujourd'hui à dire,
18:13j'ai un avion à prendre,
18:14donc je pars de ma province,
18:15donc je vais partir à telle heure, etc.
18:17Il ne faut pas.
18:18Il ne faut pas.
18:19Parce que de toute façon,
18:20vous avez en plus de ça des priorités.
18:21J'ai appris ça.
18:22C'est-à-dire qu'il y a plusieurs secteurs.
18:23Vous avez Paris, vous avez la banlieue,
18:24la grande banlieue, vous avez la province, etc.
18:25Et dès que vous êtes en province,
18:27vous êtes systématiquement le dernier.
18:28Donc on est les variables d'ajustement.
18:30Quand il y a un train qui est en retard quelque part,
18:32c'est le fameux effet papillon.
18:34Vous avez un train qui est en retard.
18:35C'est de toute façon la province
18:36qui s'en prend plein la figure.
18:38La province, c'est bien aussi.
18:39Parce qu'elle fait partie des provinces.
18:41Et moi, je défendrais volontiers
18:43un service public qui soit vraiment public.
18:45Simplement, il a cessé d'être public, d'une part.
18:47Et d'autre part, moi, je n'entends jamais
18:48les cheminots défendre l'usager de la SNCF.
18:51Je les entends défendre leur feuille de paie.
18:53Je suis pour la défense de la feuille de paie.
18:54Simplement, je dis, montrez-la.
18:56Qu'on la voie.
18:57Voir si vous êtes si misérable et si misérable.
18:58Il y a des gens aujourd'hui
18:59qui dorment dans leur voiture.
19:00Il y a des gens qui sautent un repas par jour.
19:02Il y a des gens qui ne peuvent pas
19:03envoyer leurs enfants faire des études.
19:05Il y a des gens qui ne peuvent pas envisager
19:06que leurs enfants puissent faire des études à Paris.
19:08Parce que la location d'un studio à Paris
19:09n'est pas possible ou n'est pas prensable.
19:11C'est donc que ces gens-là
19:12n'aient pas la solidarité ouvrière
19:14ou la solidarité avec les vrais plus miséreux
19:17de la société française.
19:18Et qu'ils soient là juste en train de défendre
19:19un truc qui est sidérant
19:20qu'on appelle les privilèges.
19:22C'est-à-dire ces gens qui se réclament
19:23d'une gauche de révolution française
19:25en disant Robespierre, c'est fantastique,
19:26c'est merveilleux, c'est formidable.
19:28Mais faites votre nuit du 4 août.
19:30Et l'abolition des privilèges, faites-la.
19:32Mais faites-la cette abolition,
19:33mais pas là où vous l'imaginez.
19:35Il y a des privilèges dans plein d'endroits
19:37comme ça.
19:38Nous, on garantit nos privilèges.
19:39Ça s'appelle être contre-révolutionnaire.
19:41Ça s'appelle être conservateur.
19:43C'est drôle que ces gens
19:44qui n'aient que le mot révolution à la bouche
19:45soient des conservateurs en ce qui les concerne
19:47en disant, nous on veut des petites primes.
19:49On allait aux Jeux Olympiques,
19:50on conduit des trains comme d'habitude,
19:52c'est pas des trains modifiés,
19:53mais on veut des primes.
19:54Et bien si vous ne nous donnez pas la prime,
19:56on fait une grève.
19:57Une grève, d'accord, pas de problème,
19:58on vous donnera la prime.
19:59Et on vous donne la prime.
20:00Mais qu'est-ce que c'est que,
20:01on parlait tout à l'heure de la politique,
20:02de la politique politicienne,
20:03qu'est-ce que c'est que le syndicalisme
20:05quand ça n'est jamais qu'une petite défense
20:06des intérêts personnels
20:07en prenant prétexte,
20:08les premiers de la France,
20:09les seconds du service public.
20:10Moi je défends le service public,
20:11mais pas ces gens qui prennent le service public.
20:13En otage, je ne parle pas des grèves,
20:15mais qui en font de manière sémantique un otage
20:17en disant, il faut défendre le service public.
20:20Mais tous ces gens le détruisent.
20:22Il y a l'insécurité dans les trains.
20:23Moi je vous assure que j'en vois.
20:25Et on discute avec les contrôleurs de train
20:28qui me parlent,
20:29qui m'expliquent la difficulté de leur métier.
20:31Il y a une époque, sur la ligne Paris-Grand-Ville,
20:34ils me disaient, de toute façon,
20:35sur telle portion, on ne contrôle pas.
20:38Parce que de toute façon,
20:39on s'éteint la chaussure,
20:40on s'est insulté,
20:41on se prend des coups,
20:42on appelle la police,
20:43la police ferroviaire.
20:44La police ferroviaire ne vient pas.
20:45Moi j'ai vu des gens
20:46qui ont menacé de police.
20:48Et puis quand la personne arrivait
20:50dans la gare en question,
20:52il n'y avait évidemment pas de police.
20:53Et elle s'en allait sans difficulté, etc.
20:55Donc service public,
20:56c'est un service dans lequel
20:57on sait qu'on peut arriver à l'heure,
20:58dans lequel on sait
20:59qu'on ne va pas trouver des crachats,
21:00par exemple,
21:01quand on va ouvrir sa tablette,
21:02dans lequel on ne va pas forcément voyager
21:04avec les ordures du voisin
21:05qui auront été posées sur le truc,
21:06dans lequel on aura, etc.
21:08Et puis que dans lequel
21:09on ne nous dira pas
21:10que les feuilles tombant,
21:11les trains patinent,
21:12ou qu'il y a eu un accident de personne,
21:13ou qu'on a un sanglier qui est sur la voie.
21:15Ça, ce n'est pas de la faute de la SNCF.
21:17Eh bien, écoutez, c'est drôle
21:18parce qu'il y a eu une époque
21:19où il n'y avait pas ce genre de problème.
21:20On peut parler de la machine à vapeur,
21:21mais moi, je me souviens de vieux cheminots.
21:23Nous, on nous ramenait
21:24au temps de la machine à vapeur.
21:25Non, mais moi, j'ai connu des cheminots
21:26qui mettaient leur montre à l'heure
21:27en fonction du passage du train.
21:28Oui.
21:29Le train passait,
21:30ils disaient hop, hop, hop,
21:31attention, il est 18h47.
21:32Parce que c'était ainsi.
21:33Et c'était avec la vapeur.
21:34Et c'est plus le cas.
21:35Je ne veux pas regretter la vapeur.
21:36Moi, j'étais étudiant à la fac de Caen.
21:38On avait des profs
21:39qu'on appelait des turboprofs
21:40qui venaient de Paris.
21:41Le train mettait 20 minutes de moins
21:42qu'il n'en met aujourd'hui.
21:43Turboprofs,
21:44j'aime beaucoup cette expression.
21:45Vous êtes notre turbo Michel Onfray.
21:47On fait une petite pause, Michel.
21:48On se retrouve dans un instant
21:49sur, évidemment,
21:50CNews et Europe 1.
21:51On parlera de l'abrogation
21:53souhaitée par la France insoumise
21:54du délit d'apologie du terrorisme.
21:56Ça vous a fait beaucoup réagir.
21:57A tout de suite.
21:59On se retrouve dans la seconde partie
22:00de Face à Michel Onfray
22:01sur CNews et sur Europe 1.
22:03Michel, vous avez souhaité nous parler
22:05de cette proposition de la France insoumise
22:07qui vise à supprimer du code pénal
22:09le délit d'apologie du terrorisme.
22:11On rappelle que plusieurs figures de ce parti
22:13sont passées devant la police
22:15pour répondre précisément de ce délit-là.
22:17Ce n'est peut-être pas sans liens.
22:19On va écouter à l'Assemblée nationale
22:20la réaction de Bruno Retailleau,
22:22ministre de l'Intérieur,
22:23qui a fustigé cette proposition
22:25de la France insoumise.
22:26Il estime que c'est une faute morale.
22:28On l'écoute et je vous passe la parole ensuite.
22:31Je pense que c'est une proposition de loi de la honte.
22:34Alors qu'il y a quelques jours,
22:36nous avons commémoré le neuvième anniversaire
22:39du massacre du Bataclan.
22:41C'est précisément ce mois de novembre
22:43qu'a choisi LFI pour déposer ce texte,
22:47une proposition de loi,
22:48et je le dis de la façon la plus claire
22:50et la plus nette,
22:51mais aussi la plus précise,
22:52qui reviendrait si elle était adoptée
22:55par le Parlement,
22:56à effacer totalement dans notre édifice juridique
22:59cette notion de délit,
23:01d'apologie pour le terrorisme.
23:04J'ai conclu tout à l'heure la réponse
23:06à la question d'actualité par ces mots.
23:08Il y aura un avant et un après,
23:11et désormais on ne peut pas considérer LFI
23:14comme un parti comme les autres.
23:16Voilà pour les mots très fermes de Bruno Retailleau.
23:19Comment est-ce que vous qualifiez cette proposition,
23:21Michel Onfray ?
23:22C'est drôle comme les gens ont besoin
23:24de tonnes de preuves
23:26pour finir par comprendre
23:27qu'il y a un danger pour la démocratie,
23:29et c'est vraiment la France insoumise,
23:31et ceux qui suivent la France insoumise,
23:32et ceux qui la rendent forte,
23:33c'est-à-dire les alliés socialistes,
23:35les alliés écologistes,
23:36et puis les alliés des macronistes
23:38qui finissent, on en a parlé tout à l'heure,
23:40à la Attal, je dirais, ou au Darmanin,
23:42par voter ensemble,
23:43en disant il n'y a pas de danger avec ces gens-là,
23:45il n'y a pas de danger avec ces gens-là.
23:46A chaque fois que vous avez des lois mémorielles
23:48et que vous avez des gens
23:49qui veulent en finir avec ces lois mémorielles,
23:51je pense à la loi Guesso, Guesso Fabius,
23:52si je me souviens bien.
23:53– Exactement.
23:54– Que je défends.
23:55Dès que vous avez des gens
23:56qui commencent à toucher à cette loi-là,
23:58c'est juste parce qu'ils ont envie de nous dire
23:59que les chambres à gaz n'ont jamais existé,
24:01que c'est une invention des juifs,
24:02qu'il n'y a jamais eu un seul juif de gazer,
24:04parce que finalement c'était une affaire
24:06de sionisme international,
24:08la preuve, ils ont eu leur État, etc.
24:09Enfin, on connaît les arguments de tous ces gens-là,
24:11c'est drôle.
24:12C'est drôle d'ailleurs que ces arguments
24:13qu'on trouve chez Roger Garody,
24:15qui a été communiste pendant des années,
24:17et qui a fini négationniste
24:20et grand ami de l'Iran à cette époque-là,
24:22c'est drôle, il y a quelque chose qui se tient,
24:25les fameux rouges-bruns.
24:26On a un fascisme là qui est en cours,
24:28on voit du fascisme partout, sauf là où il est.
24:30Les gens qui commencent à nous dire
24:32supprimez les lois qui nous interdisent
24:34de faire l'éloge du terrorisme,
24:35supprimez les lois qui nous interdisent
24:36de dire qu'il n'y a pas eu de chambre à gaz,
24:38supprimez les lois qui, etc.
24:39Mais je veux dire que quand Jean-Marie Le Pen
24:41a parlé du fameux point de détail,
24:42on en parle encore.
24:43– Bien sûr.
24:44– S'il doit mourir un jour, on en parlera.
24:46Je peux même vous parier que le mot détail
24:47sera dans certains titres, etc.
24:49Enfin, peu importe.
24:51Je dis simplement combien de preuves faudra-t-il aux gens
24:55pour qu'ils comprennent qu'il y a un vrai danger là.
24:58C'est-à-dire qu'on doit pouvoir dire aujourd'hui
25:00que plus de 1000 personnes peuvent être massacrées,
25:05des centaines de gens peuvent être en otage.
25:08Vous avez des otages français actuellement.
25:10Et on se dit, finalement ils sont en otage,
25:12mais c'est prise de guerre, c'est normal,
25:14c'est tout à fait défendable.
25:15Jusqu'où ira-t-on dans la tolérance ?
25:17Parce qu'il n'y a pas que ça.
25:18Vous ajoutez tout ça.
25:19Est-ce qu'il y aura un jour une goutte d'eau
25:20qui va faire déborder le vase ?
25:21Et comment ?
25:22– Alors ce que disent ces députés aussi,
25:24c'est au nom de la liberté d'expression.
25:26Il faudrait qu'on déplace le délit d'apologie du terrorisme
25:30aux droits de la presse,
25:31parce que sinon ça entrave la liberté d'expression.
25:33C'est un vrai argument ou pas pour vous ?
25:35– Non, ce n'est pas un argument.
25:36La liberté, ce n'est pas la licence.
25:37On ne va pas dire, mais on devrait pouvoir avoir
25:38le droit de violer après tout.
25:39Moi j'ai envie, liberté de violer.
25:41J'ai le droit de casser la figure à mon voisin,
25:43il m'insupporte, donc ça s'appelle une liberté.
25:45Si vous me dites non, vous n'avez pas le droit,
25:47vous êtes en train de brimer ma liberté.
25:48Je me rappelle Mme Roudinesco qui faisait savoir à France Culture
25:51qu'il fallait interdire la diffusion de mon cours sur France Culture
25:54au nom de la liberté d'expression.
25:55Et j'ai lu il y a quelques jours qu'un certain nombre de libraires
25:59interdisait la vente d'un certain nombre de livres
26:01qui relevaient du groupe Bolloré,
26:03au nom de la liberté d'expression.
26:05Mais ces gens-là n'ont jamais lu Orwell,
26:07la ferme des animaux.
26:08Il nous le dit très précisément, Orwell,
26:10comment fonctionne le totalitarisme.
26:12Ce sont des gens qui limitent les libertés
26:14qui viennent nous dire qu'ils le font au nom de la liberté.
26:16Donc non, il y a un moment donné où,
26:17quand vous interdisez la proposition d'une parole,
26:20la possibilité pour un livre d'être édité
26:22ou la possibilité de ne pas tout dire...
26:25De ne pas tout dire, exactement.
26:26Je ne suis pas un fanatique, par exemple, des caricatures.
26:28Je ne vois pas l'intérêt.
26:29L'horizon indépassable de notre civilisation,
26:31ce serait de caricaturer.
26:32Et à un moment donné, on peut faire autre chose.
26:34Je préfère Voltaire et son ironie,
26:37qui relève de la caricature probablement,
26:39que de voir le prophète à quatre pattes
26:42de manière...
26:43Je ne défends pas ce genre de choses.
26:45Alors cette façon de voir de la liberté partout,
26:47là où il n'y a que de la licence.
26:49On n'a pas le droit de dire
26:50j'ai la liberté de vous insulter,
26:51de vous violer, de vous massacrer,
26:53de dire que c'est bien fait
26:55si vous avez perdu des gens
26:56dans le massacre du 7 octobre.
26:58Non, ce n'est pas la liberté.
26:59On confond la liberté et la licence.
27:01Et quand ces gens commencent à parler
27:02de la liberté d'expression,
27:03alors que finalement,
27:04c'est eux qui interdisent les manifestations,
27:06c'est eux qui interdisent...
27:07Et qui d'ailleurs, ont fonctionné
27:08des équipes de community managers
27:10pour faire de telle sorte que,
27:11pour moi là pour le coup,
27:12vous ayez sur le net,
27:14en permanence, des fake news
27:16pour vous pourrir,
27:17pour vous expliquer que vous avez dit ça,
27:18vous ne l'avez jamais dit,
27:19que vous avez fait ça,
27:20que vous ne l'avez jamais fait.
27:21Enfin, je ne vais pas rentrer
27:22dans mon cas particulier,
27:23mais c'est en permanence,
27:24ces gens-là ne défendent évidemment pas
27:26la liberté d'expression.
27:27Ils défendent au contraire, la contrainte.
27:29D'ailleurs, tous ces gens,
27:30on parlera tout à l'heure
27:31de Boalem Sansal,
27:32mais tous ces gens qui ne soutiennent pas
27:33Boalem Sansal,
27:34sont des gens qui estiment
27:35que le gouvernement autoritaire
27:37de l'Algérie
27:39est un gouvernement
27:40qui finalement leur convient assez bien.
27:41Alors qu'on ne parle pas
27:42de liberté d'expression
27:43dans ces cas-là.
27:44Michel Onfray,
27:45on est sur CNews et sur Europe 1,
27:46parlons donc de Boalem Sansal,
27:47c'est écrivain franco-algérien
27:50qui a été arrêté
27:51à la mi-novembre en Algérie.
27:53Il a été entendu,
27:54selon les dernières informations,
27:56par un parquet antiterroriste d'Alger,
27:58placé sous mandat de dépôt.
27:59C'est pour ça qu'il a critiqué
28:00à de nombreuses reprises
28:01le régime algérien.
28:02Et il dit aussi quelque chose
28:05que ne veulent pas entendre
28:07les dirigeants algériens.
28:08Je ne parle pas du peuple algérien,
28:09je parle vraiment de la différence
28:10entre le peuple algérien
28:11et celle qu'il dirige.
28:13Écoutons juste une petite réaction
28:15et je vous passe la parole ensuite.
28:16Celle de Jean-Christophe Refain,
28:18ancien ambassadeur,
28:19membre de l'Académie française,
28:20qui demande évidemment
28:21la libération de Boalem Sansal.
28:23Je vais faire valoir très vite
28:26auprès de mes confrères
28:28et de façon, j'allais dire, collégiale,
28:31la nécessité de passer à l'action.
28:34C'est-à-dire que les pétitions,
28:36les petits communiqués, c'est très bien,
28:38mais je pense qu'il faut agir.
28:39Et la proposition que j'ai faite,
28:41je ne peux malheureusement pas en faire d'autres,
28:43mais elle aurait déjà un poids,
28:45c'est de les lire.
28:46Nous avons des procédures pour ça,
28:48les lire, j'allais dire, de façon urgente.
28:50Ce qui ne serait pas étonnant,
28:52compte tenu qu'on l'a déjà remis
28:53deux grands prix,
28:54prix de la francophonie
28:55et grand prix du roman.
28:56On le connaît bien.
28:57Il a tout à fait sa place parmi nous.
28:59Je pense que c'est le moment
29:01d'essayer d'étendre notre protection sur lui
29:04en montrant que la France
29:06le reconnaît pleinement.
29:08Voilà pour l'initiative de Jean-Christophe Refain.
29:10L'Académie, il y a beaucoup d'intellectuels
29:11qui se mobilisent.
29:13Et c'est tant mieux,
29:14mais est-ce que ça aura un poids ?
29:15Les lire à l'Académie française,
29:17c'est formidable.
29:18Oui, très bien.
29:19Il y a d'autres pétitions aussi.
29:21J'ai écouté, moi je découvre l'archive,
29:23mais je vous l'aurai proposé en disant
29:25pourquoi il le fait.
29:26C'est formidable.
29:27C'est une protection qu'il faut lui apporter.
29:29D'abord, j'ai eu la chance de le connaître un peu
29:30et c'est le plus gentil des hommes.
29:31Ce n'est pas une archive,
29:32c'est juste un extrait de l'or des livres.
29:33Il l'a dit cette semaine chez nous,
29:34sur nos antennes.
29:35Oui, ça a été dit dans la semaine.
29:37Mais je ne connaissais pas sa prise de position
29:39et c'est très intéressant.
29:40C'est ce qu'il faut évidemment faire.
29:41Mais plus est mieux.
29:42Moi, j'ai râlé à une époque
29:44contre la façon que la France a eu
29:47de réagir à Salman Rushdie.
29:49Bernard-Henri Lévy avait fait
29:51beaucoup de choses à cette époque
29:52et il l'avait bien fait.
29:53Mais le chef de l'État, Jacques Chirac,
29:56avait fait savoir qu'il l'avait peut-être un peu cherché.
29:58Un certain Prince Charles devenu aujourd'hui
30:00Charles III, roi d'Angleterre,
30:01avait aussi fait savoir qu'il l'avait peut-être
30:03un petit peu cherché.
30:04Et là, on a effectivement des intellectuels de gauche,
30:06de gauche, prenons ça comme ça,
30:08qui nous disent qu'il l'a peut-être un peu bien cherché.
30:10Il a fait usage de son intelligence.
30:13À gauche, on préfère des gens qui obéissent
30:15plutôt que des gens qui réfléchissent.
30:16Et surtout quand les gens réfléchissent
30:18sur un gouvernement en disant
30:19que ce n'est peut-être pas terrible.
30:20C'est peut-être pas terrible.
30:21Et puis après tout, même s'il se trompe
30:22sur la question du Sahara occidental,
30:23il peut se tromper.
30:24On a le droit de se tromper.
30:25Il donne un avis.
30:27On le discute.
30:28On dit non, il ne dit pas vrai parce que...
30:30Et pour le Sahara occidental,
30:31faisons des débats, des rencontres, etc.
30:33Mais pas directement à la prison.
30:34Pour quelqu'un qui a...
30:35C'est une peine extrêmement lourde.
30:37Mais c'est terrible.
30:38Il risque la prison à vie.
30:40Juste pour avoir manifesté une idée.
30:42On ne met pas en prison,
30:43sauf dans les régimes tyranniques et dictatoriaux,
30:45on ne met pas en prison quelqu'un pour ses idées.
30:48Le silence, pour l'instant,
30:50des ministres, du gouvernement, du président,
30:52expliqué de façon volontaire,
30:54en disant attention, restons prudents
30:56et discrets sur ce dossier
30:57parce que visiblement,
30:58il y a des négociations qui sont en cours.
31:00Espérons qu'elles aboutissent.
31:02Espérons que ce soit la bonne méthode.
31:04Je crois simplement que le chef de l'État
31:06n'est pas crédible auprès des Algériens.
31:08Pourquoi ?
31:09Parce qu'il a tout dit et le contraire de tout.
31:11Parce qu'il est le contraire d'un chef d'État.
31:13Parce qu'il y a une tradition de virilité,
31:15de fascisme,
31:17que je ne juge pas.
31:19Mais dans la tradition arabo-musulmane,
31:21de parole donnée, de sens de l'honneur,
31:23de choses qu'on fait, de choses qu'on ne fait pas.
31:25Le Maghreb, c'est une civilisation.
31:27Et on ne s'adresse pas à quelqu'un
31:29qui procède d'une civilisation
31:31comme s'il procédait de la vôtre.
31:33Quand vous avez perdu votre propre crédit,
31:35qu'est-ce que vous pouvez faire ?
31:37Et puis, il a surtout insulté des gens.
31:39Les diplomates savent bien comment faire
31:41pour dire les choses sans insulter.
31:43J'ai placé un copain, un ami,
31:45quelqu'un qui connaît bien Brigitte
31:47et qui l'aime bien.
31:49Il va être ambassadeur, etc.
31:51Il faut être sérieux.
31:53C'est un métier, c'est compliqué.
31:55Il faut être polyglotte.
31:57Il faut connaître les usages.
31:59Il faut savoir ce qu'on dit, ce qu'on ne dit pas.
32:01Il faut négocier.
32:03Et là, pour le coup, il a beaucoup agressé.
32:05Sans doute.
32:07Mais là, s'il y a des négociations,
32:09espérons qu'elles aboutissent.
32:11J'ai lu un papier dans lequel
32:13le gouvernement algérien disait
32:15que si ça gêne la France, tant mieux.
32:17Vous voyez l'état d'esprit, déjà.
32:19C'est comme si vous vouliez négocier
32:21avec le Hamas, avec l'Iran.
32:23Il y a des gens avec lesquels vous partez
32:25de très très loin.
32:27Et qu'est-ce que vous allez apporter
32:29la négociation si tu me donnes ça,
32:31je te donne ça ?
32:33Libérons Moalem, bien sûr,
32:35mais qu'est-ce que vous allez donner, vous ?
32:37Vous allez vous taire ?
32:39C'est marocain, les Algériens disent
32:41non, c'est à nous.
32:43Il lui suffirait de dire,
32:45comme il y a des volte-faces chez lui
32:47et que c'est d'ailleurs ce qui le caractérise,
32:49il lui suffirait de dire
32:51oui, c'est marocain, mais ça peut aussi être algérien.
32:53Il pourrait faire ce genre de choses,
32:55mais ça ne trompera pas le gouvernement algérien
32:57qui, lui, est sur des logiciels absolument différents.
32:59Et surtout sur un logiciel de mépris de la France.
33:01Là où il est coupable.
33:03Avec les Benjamins Stora et autres.
33:05C'est-à-dire ces gens qui écrivent l'histoire
33:07de repentance.
33:09Nous avons tout mal fait.
33:11Quoi que nous ayons fait depuis le début.
33:13Il faut lire Camus sur ce sujet.
33:15Il y a un compagnonnage
33:17entre la France et l'Algérie pour le meilleur et pour le pire.
33:19Oui, il y a eu du pire, c'est évident.
33:21L'histoire est connue.
33:23Mais il n'y a pas eu que le pire.
33:25Moi, quand je suis allé en Algérie,
33:27j'ai vu un grand peuple.
33:29J'ai vu des gens qui se sont soumis.
33:31Il ne faut pas confondre le gouvernement
33:33et le peuple français.
33:35Ce n'est pas le peuple français.
33:37Il ne faut pas assimiler.
33:39C'est la même chose avec la Russie d'ailleurs.
33:41Quand les gens nous ont dit que les musiciens
33:43ne doivent plus jouer sur Shostakovich,
33:45les écrivains ne peuvent plus faire de conférences
33:47sur Dostoïevski, les philosophes sur Soloviev,
33:49ou Berdiaïev, etc.
33:51Non, il y a un moment donné où il faut comprendre
33:53que l'Algérie, c'est un grand pays,
33:55que nous devrions pouvoir avoir des grandes
33:57et belles relations avec ce pays,
33:59mais que les gens qui sont au pouvoir
34:01n'ont pas forcément la crème de ce qu'on pourrait espérer
34:03dans nos écoles en France,
34:05parce qu'il y a une fronde qui s'organise
34:07face au programme d'éducation à la sexualité,
34:09programme à l'époque annoncé par Papendiaïe,
34:11qui fait l'objet de concertations,
34:13mais qui doit être présenté
34:15à la mi-décembre au Conseil
34:17supérieur de l'éducation.
34:19Là, c'est absolument une levée
34:21de boucliers de part et d'autre
34:23parce qu'il y a un certain nombre de choses
34:25dans ce programme qui œuvrent,
34:27notamment ce que l'on peut dire des enfants de 3 ans,
34:29des enfants de maternelle, des enfants de primaire même.
34:31Est-ce qu'il faut ou non
34:33aller sur ces terrains-là
34:35avec des enfants aussi jeunes ?
34:37On va écouter Alexandre Portier,
34:39ministre délégué à la réussite scolaire,
34:41qui a pris une position extrêmement courageuse
34:43à l'Assemblée nationale.
34:45L'école a pour mission de protéger
34:47nos enfants et, en même temps,
34:49de les aider à construire leur jugement par eux-mêmes.
34:51C'est pour ça, effectivement,
34:53qu'il faut un programme
34:55pour les aider à comprendre le monde qui les entoure.
34:57Mais c'est aussi pour ça
34:59qu'il est évidemment hors de question
35:01de laisser faire tout et n'importe quoi.
35:03Je vous le dis à la fois comme élu,
35:05mais aussi, comme beaucoup ici,
35:07en tant que père de famille,
35:09ce programme, en l'état, n'est pas acceptable.
35:11Et il doit être revu.
35:13Aujourd'hui,
35:15j'ai trois réserves importantes
35:17que je partage
35:19avec une totale franchise avec vous.
35:21Premièrement,
35:23je m'engagerai personnellement
35:25pour que la théorie du genre ne trouve pas sa place
35:27dans nos écoles.
35:29Deuxièmement,
35:31le militantisme n'a pas non plus sa place dans nos écoles.
35:33Je veux un encadrement très strict
35:35de tous les intervenants
35:37qui auront à porter ces sujets
35:39dans nos établissements
35:41parce qu'il est hors de question
35:43de laisser nos écoles se transformer
35:45en terrain militant.
35:47Troisièmement,
35:49je veux aussi
35:51une meilleure prise en compte
35:53du développement de nos élèves.
35:55Toutes les notions qui doivent être évoquées
35:57dans ces matières doivent l'être en fonction
35:59évidemment du développement de nos élèves
36:01et avec sagesse pour décider
36:03avec l'académie des sciences et l'académie de médecine
36:05ce qui est le plus approprié.
36:07Voilà pour les positions courageuses d'Alexandre Portier
36:09et c'était au Sénat, pas à l'Assemblée nationale.
36:11Mais il dit non, on ne peut pas dire
36:13à un enfant de moins de 3 ans
36:15tu peux être bisexuel aussi.
36:17Non, on ne peut pas dire à un enfant de 8 ans
36:19tu peux avoir plusieurs amoureux.
36:21Non, on ne peut pas parler de transition ou d'identité de genre
36:23à des enfants en maternelle.
36:25Sur le fond, vous êtes d'accord avec ça ?
36:27Oui, je trouve très paradoxal qu'on puisse faire
36:29des campagnes de publicité contre le tabac
36:31et en même temps estimer que la drogue c'est formidable.
36:33Enfin,
36:35le hashish qu'on fume,
36:37je ne sais pas comment ça se fait, mais ça se fait avec du tabac,
36:39j'ai vraiment l'impression.
36:41Mais il y a des campagnes de communication là-dessus ?
36:43Non, mais ça reste positif.
36:45C'est-à-dire que quand on parle de la drogue,
36:47ce sont les méchants dealers dans les banlieues,
36:49ce n'est pas du tout le consommateur festif comme on dit.
36:51Mais en même temps, le tabac est nécessaire pour ça.
36:53Et puis là, on vous dit que la pornographie, ce n'est pas bien.
36:55Et puis en même temps, on va l'enseigner à l'école.
36:57Tout ça, ça relève du privé.
36:59Moi, je suis pour tout ce qui est possible
37:01et pensable de manière privée.
37:03Je suis libertaire sur ce terrain-là,
37:05donc je pense que dans la mesure où vous ne nuisez à personne,
37:07et même si vous nuisez à des gens et que c'est de manière contractuelle,
37:09lire ou relire les textes de Gilles Deleuze
37:11sur la question du masochisme,
37:13si vous voulez prendre des coups et que quelqu'un veut vous en donner,
37:15après tout c'est contractuel, c'est votre affaire,
37:17et je n'ai rien à dire contre ça.
37:19Et que ça devienne une fierté, puisque c'est le nom qui est mis en avant.
37:21Il n'y a aucune fierté à être homosexuel.
37:23Il n'y a aucune fierté à être hétéro.
37:25On est homosexuel, très bien.
37:27On est hétéro, très bien aussi.
37:29Il y a des sexualités qui sont défendables,
37:31homosexuelles, hétérosexuelles, diverses et multiples,
37:33et puis d'autres qui ne le sont pas.
37:35Et celles qui ne le sont pas, c'est le fait de ne pas pouvoir consentir.
37:37Donc, pas avec les morts,
37:39la nécrophilie,
37:41pas avec les animaux, zoophilie.
37:43Je rappelle que Peter Singer, grand philosophe progressiste,
37:45en fait la promotion, en estimant qu'on peut avoir des relations sexuelles
37:47avec les animaux pourvu qu'on ne leur fasse pas de mal.
37:49Ça, c'est le prochain sujet.
37:51Donc, il y a un moment donné où on doit pouvoir se dire
37:53non, il y a des choses qu'on ne peut pas
37:55accepter parce que
37:57les enfants ne sont pas prêts.
37:59On ne peut pas, à des enfants, parler de...
38:01Enfin, je ne vais pas utiliser les mots à l'entonne,
38:03parce que vous allez leur apprendre...
38:05Ça traumatise certains enfants.
38:07Ils ressortent de cours, ils sont traumatisés.
38:09Mais c'est ce que nous dit la pub en même temps.
38:11Vous savez, les contenus, il y a des pubs de télévision nous disant
38:13les contenus, vous avez vu, les enfants...
38:15Vous allez pouvoir le faire à l'école.
38:17Vous allez pouvoir expliquer tout ça à l'école.
38:19Non, il y a une éducation, déjà, à l'altérité,
38:21avant de penser à la sexualité.
38:23L'altérité, autrui, existe.
38:25Tu n'es pas tout seul au monde, c'est ce qu'on appelait jadis,
38:27et que moi j'adorais quand j'étais gamin,
38:29l'éducation civique, ou l'éducation morale.
38:31Bien mal à qui ne profite jamais,
38:33tu ne voleras point, tu ne tueras point.
38:35Enfin, des choses un peu élémentaires.
38:37J'allais dire presque tous d'accord sur ce sujet.
38:39Mais quand on commence à faire avancer l'éducation sexuelle,
38:41on fait reculer l'instruction publique.
38:43C'est un sujet qui est lié.
38:45Le sujet de la lutte contre les violences faites aux femmes.
38:47Il y a eu beaucoup d'engagement, aussi, cette semaine.
38:49Michel Barnier s'est rendu à la maison des femmes,
38:51à l'hôtel Lieux.
38:53Il a prononcé un discours très important.
38:55On parlera après de l'affaire Pellicot,
38:57du jugement dans l'affaire Pellicot,
38:59encore des réquisitions dans l'affaire Pellicot,
39:01parce qu'évidemment, tout cela est au cœur
39:03des violences faites aux femmes.
39:05Écoutons d'abord le Premier ministre.
39:07La lutte contre les violences faites aux femmes
39:09nécessite une mobilisation
39:11toute entière
39:13de toute la société.
39:15C'est un enjeu de société.
39:17C'est un combat juste et nécessaire.
39:19J'ai vu, je salue,
39:21la mobilisation de toutes les associations,
39:23des citoyennes, des citoyens,
39:25des collectivités territoriales,
39:27des services de l'Etat,
39:29naturellement, sur l'ensemble du territoire,
39:31en particulier ces derniers jours,
39:33mais aussi depuis le début
39:35du procès d'Imazan,
39:37dont je suis convaincu qu'il marquera
39:39quelque part un avant
39:41et un après dans cette lutte.
39:43Voilà pour Michel Barnier,
39:45qui à la fois évoque les violences faites aux femmes
39:47et ce procès de Dominique Pellicot
39:49et de ses co-accusés.
39:51Michel Enfray, c'est une cause
39:53évidemment capitale,
39:55majeure dans notre pays,
39:57et qu'on n'arrive pas du tout à juguler,
39:59en tout cas, ces violences.
40:01C'est globalement lié avec ce qu'on vient de se dire
40:03sur la question de la sexualité.
40:05C'est-à-dire qu'entre le rien
40:07sur la sexualité et ce qui est proposé,
40:09il y a quelque chose à mettre en place.
40:11Justement sur ce que j'appelais
40:13la question de l'altérité, l'existence d'autrui.
40:15Parce que là, effectivement, il n'y a pas d'altérité.
40:17Quand vous imaginez que votre femme est une chose
40:19que vous pouvez prêter, offrir à d'autres hommes,
40:21ça peut être votre fantasme si votre femme
40:23est d'accord, mais sans son consentement.
40:25Donc il y a une réflexion
40:27à mener sur le statut d'autrui.
40:29Alors de là à dire qu'il s'agit
40:31des hommes, dans l'absolu,
40:33et que tous les hommes sont ainsi.
40:35Pardon, mais non.
40:37J'ai entendu une procureure, je crois,
40:39qui a fait savoir que ça engagait
40:41une nouvelle voie sur l'éducation
40:43de nos enfants, de nos petits-enfants, de nos garçons.
40:45Non, je suis désolé, on n'est pas tous des violeurs.
40:47On est potentiellement des violeurs,
40:49mais potentiellement et réellement, c'est pas exactement la même chose.
40:51Comment le devient-on ?
40:53C'était la bonne question.
40:55C'est l'éducation.
40:57C'est ce que disait l'avocat de Dominique Pellicot, c'est ça ?
40:59Oui, elle dit qu'on ne n'est pas pervers,
41:01on le devient. Elle a tellement raison sur ce sujet.
41:03D'ailleurs, tous les sartriens devraient lui dire
41:05qu'elle a raison.
41:07Les sartriens sont aujourd'hui de gauche,
41:09je ne connais pas de sartriens de droite.
41:11Et juste dire, prenons ce sujet en main,
41:13comment devient-on ce monsieur ?
41:15Évidemment, la possibilité de le juger.
41:17C'est un salaud, c'est une ordure, etc.
41:19C'est facile à faire et ça peut être fait.
41:21Mais comment a-t-il pu faire ça ?
41:23Comment a-t-il pu le devenir ?
41:25Et que peut-on faire pour que ça ne recommence pas ?
41:27Comment le devient-on ?
41:29Et je pense, de fait, que quand on jette le trouble
41:31de la théorie du genre,
41:33comme je me souviens de Najat Vallad-Belkacem,
41:35qui à l'époque était ministre de l'Éducation nationale,
41:37elle disait que la théorie du genre, ça n'existe pas.
41:39Mais bien sûr que si, ça existe.
41:41Et aujourd'hui, elle parlait du prétendu islamo-gauchisme.
41:43J'ai lu ça aussi cette semaine.
41:45Du prétendu.
41:47Cette façon de nier l'existence des mots
41:49et puis de nier l'existence des choses.
41:51Moi, j'ai des petits-enfants,
41:53je vois comment ils sont,
41:55mais ils sont extrêmement fragiles.
41:57Si l'éducation nationale ne contribue pas
41:59à la fabrication des identités,
42:01mais si au contraire, elle contribue à la destruction des identités,
42:03au délitement des identités.
42:05Si la famille ne contribue pas,
42:07parents, grands-parents,
42:09à la constitution des identités,
42:11mais à la dilution des identités.
42:13Et c'est difficile avec des familles dites recomposées.
42:15Aujourd'hui, je rappelle qu'une famille recomposée
42:17a d'abord été décomposée
42:19et que ça laisse des traces.
42:21Donc c'est difficile de constituer des entités,
42:23des identités, et je pense que
42:25plutôt que de penser en termes de morale
42:27que ça va bien, faisons le nécessaire
42:29pour ne pas fabriquer des monsieur-pélicots
42:31en masse.
42:33– Vous avez raison, Michel Onfray.
42:35Avant de terminer, je signale à nos téléspectateurs,
42:37nos auditeurs, votre livre
42:39dans la collection bouquins
42:41Michel Onfray,
42:43Esthétique du voyage,
42:45250 pages de carnet de voyage inédit.
42:47Racontez-nous en 30 secondes ce que c'est.
42:49– J'ai fait pas mal de livres sur les voyages.
42:51Mon vieux papa de 80 ans
42:53jadis au Pôle Nord pour lui fêter son anniversaire,
42:55puisque c'était un désir qu'il avait
42:57quand il était lui un petit garçon.
42:59Et puis plein d'autres voyages un peu partout sur la planète.
43:01C'était l'époque où j'étais pas un dangero-fasciste
43:03donc j'étais un peu partout sur la planète
43:05pour parler de mes livres.
43:07J'ai traduit une trentaine de langues,
43:09donc j'ai fait beaucoup de voyages.
43:11J'ai fait des livres, mais j'ai surtout fait
43:13des carnets de voyage.
43:15J'ai rédigé comme ça, vraiment, des prises de notes.
43:17Et Jean-Luc Barré, qui me fait l'amitié
43:19de me publier pour la troisième fois
43:21dans la collection bouquins, parce qu'elle est prestigieuse.
43:23C'était très intéressant, des prises de notes.
43:25J'avais moi-même oublié que j'avais vécu ce que j'avais vécu.
43:27Mais je sais plus, au Brésil, au Japon, en Inde,
43:29ce sont des carnets.
43:31Un très joli cadeau de Noël pour nos auditeurs et téléspectateurs.
43:33C'est une bonne idée, merci.
43:35Merci beaucoup Michel Onfray.
43:37Le temps est passé très vite.
43:39Merci pour cette belle émission.
43:41On se retrouve la semaine prochaine sur CNews et sur Europe.

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