Michel Onfray passe en revue l’actualité de la semaine dans #FaceAMichelOnfray. Présenté par Laurence Ferrari.
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00:00Et bonjour à tous et bonjour à toutes, bienvenue en face à Michel Longfrey sur CNews et sur Europe 1.
00:06Bonjour Michel. Bonjour Laurence.
00:07Ravi de vous retrouver pour revivre cette folle semaine d'actualité politique.
00:11On aura besoin de votre éclairage pour comprendre certains ressorts de la pièce
00:15qui s'est jouée sous nos yeux depuis la motion de censure jusqu'à la chute de Michel Barnier
00:20et l'attente de la formation d'un nouveau gouvernement.
00:22Qu'avez-vous pensé Michel de l'intervention télévisée d'Emmanuel Macron
00:26qui a estimé qu'il n'était pas responsable de cette alliance contre-nature
00:30entre le Rassemblement National et la France Insoumise ?
00:32Marine Le Pen en tout cas a pris son risque, elle a remporté son bras de fer avec l'exécutif.
00:37Elle demande que ses électeurs soient respectés, que l'on prenne en compte
00:40ce qu'elle dit stratégique gagnant.
00:42A vos yeux, on écoutera la présidente du Rassemblement National.
00:45Jean-Luc Mélenchon a lui aussi surveillé de très près cette motion de censure
00:49puisqu'il était présent dans les tribunes de l'Assemblée.
00:51Mercredi, il lui demande la destitution du président Macron,
00:54un départ du chef de l'État que ce dernier refuse absolument.
00:58Combien de temps pourra-t-il tenir si les gouvernements qu'il nomme
01:01tombent les uns après les autres ?
01:03Je vous poserai la question.
01:05Également celle de nos institutions, sont-elles encore assez solides
01:09pour supporter une telle tension ?
01:11Faut-il réformer notre cinquième république ?
01:14On vous entendra Michel, tout cela bien sûr à la lumière de l'architecture
01:18qui a été mise en place à l'époque par le général de Gaulle.
01:20Pendant ce temps-là, Ursula von der Leyen a conclu les négociations
01:24du traité de libre-échange du Mercosur.
01:26Elle l'a annoncé depuis Montevideo où elle se trouvait hier.
01:29Et cela malgré l'opposition de la France et de plusieurs pays européens.
01:33Est-il encore possible de rejeter ce traité au niveau national ?
01:37La France est-elle humiliée dans cette affaire ?
01:40J'attends là aussi vos phrases.
01:42Et puis l'inauguration, c'est aujourd'hui de Notre-Dame de Paris.
01:45Après sa restauration, les cérémonies commencent en fin de journée
01:48en présence de nombreux chefs d'État étrangers
01:50dont le président élu Donald Trump ou Volodymyr Zelensky.
01:53Un message du pape François sera lu au début de la célébration
01:56mais il ne sera pas présent.
01:58Mais il sera en revanche là la semaine prochaine en Corse à Ajaccio.
02:02Voilà pour le menu.
02:03Ça vous va Michel, on y va ?
02:04C'est parti pour aujourd'hui.
02:06Une motion de censure a donc été votée mercredi
02:08provoquant la chute du gouvernement Barnier.
02:10Il a présenté sa démission au président Macron.
02:12On va écouter les mots employés par le Premier ministre démissionnaire
02:16à la tribune pour dénoncer cette alliance des contraires
02:19entre le Rassemblement national et la gauche,
02:21notamment la France insoumise.
02:23Écoutez-moi bien et souvenez-vous,
02:25dans quelque temps, cette réalité-là,
02:28elle se rappellera à tout gouvernement quel qu'il soit.
02:32Ce que je redis avec gravité devant vous,
02:35c'est que cette motion de censure,
02:37au moment où vous vous apprêtez sans doute,
02:40dans cette conjonction des contraires,
02:42à approuver,
02:44cette motion de censure rendra tout plus grave et plus difficile.
02:48Michel Onfray, vous êtes d'accord ?
02:50Ça rendra tout plus grave et plus difficile cette motion de censure ou pas ?
02:53Non, je pense que c'est su dès le départ.
02:55C'est-à-dire que dès qu'il est monté sur son siège,
02:57on savait que c'était un siège éjectable
02:59et que Marine Le Pen disposait du bouton.
03:01Elle a choisi l'opportunité qui est la sienne.
03:04Pas grand-chose à voir avec la France et les Français,
03:06mais personne dans cette affaire ne joue la carte de la France et des Français.
03:09Tout le monde joue la carte personnelle.
03:11Chacun songe à l'élection présidentielle.
03:14Et on voit que de Gabriel Attal jusqu'à Jean-Luc Mélenchon,
03:17en passant par Marine Le Pen qui, elle, est dans des histoires judiciaires,
03:21tout le monde est en train de se dire
03:23qu'est-ce que je peux faire pour que Macron parte le plus vite possible
03:25et que je puisse le plus vite possible me retrouver devant les électeurs,
03:28parce que c'est moi qui serai élu.
03:30Ils sont tous dans cette logique-là. Ils sont tous là-dedans.
03:32Donc la France, tout le monde s'en moque.
03:34Les Français, tout le monde s'en moque.
03:36D'ailleurs, la dissolution, elle se fait sur quoi ?
03:40Sur une espèce de prétexte qui est ridicule.
03:42C'est-à-dire vraiment, quand on voit ce pourquoi les gens votent la censure,
03:46on se dit non, ça ne peut pas être ce genre de motifs.
03:48Oui, oui, pardon.
03:50Et c'est un prétexte, parce qu'effectivement,
03:52il faut refaire un calendrier qui n'est que le calendrier des égaux.
03:56Et reconstruire un budget, puisqu'il faudra une loi spéciale
03:59pour faire passer au moins une partie du budget d'ici la fin de l'année.
04:01Voilà. Mais le pire, c'est Emmanuel Macron nous disant
04:04coupable de rien, responsable de rien.
04:06On va l'écouter dans un instant, mon cher Michel.
04:09On va écouter Marine Le Pen, parce que c'est elle, évidemment,
04:12c'est le Rassemblement national qui a fait basculer la motion de censure,
04:15en joignant ses voix à celle du NFP.
04:17Elle a engagé un bras de fer avec Michel Barnier,
04:19parce qu'elle jugeait le projet de budget extrêmement mauvais,
04:22néfaste pour ses électeurs, pour le pouvoir d'achat des Français.
04:25Et sur notre antenne, sur CNews,
04:27elle a estimé que ce n'était pas un coup politique.
04:29Écoutons-la.
04:31La censure n'a pas été un coup politique,
04:34ça a été un acte politique.
04:36Il nous est apparu que s'attaquer aux malades,
04:38s'attaquer aux retraités, s'attaquer aux entreprises,
04:41au moment où il y a 65 000 défaillances,
04:44qu'on est dans un record de défaillances d'entreprises historiques,
04:47était profondément néfaste pour les Français et pour le pays.
04:51Face à cela, il n'y a qu'une seule possibilité,
04:54c'est de faire tomber le budget,
04:56pour pouvoir retravailler sur un nouveau budget,
04:58et c'est ce que nous avons décidé de faire hier.
05:00Voilà. Est-ce qu'elle est convaincante, Marine Le Pen ?
05:02Non, pas du tout.
05:03Elle pense à ses électeurs et à la France ou pas ?
05:05Elle le dit, mais elle imagine qu'un acte politique
05:08ne pourrait pas être un coup politique, mais bien sûr que si.
05:10D'ailleurs, si vous faites un coup politique,
05:12vous faites en même temps un acte politique.
05:14Donc la rhétorique est un peu courte, ce n'est pas suffisant.
05:16C'est un acte politique qui est en même temps un coup politique,
05:18et on voit bien que dans son dispositif,
05:20elle dit que vous m'avez méprisé, vous m'insultez,
05:22vous estimez que nos électeurs n'existent pas.
05:25Ce n'est pas faux.
05:26Non, mais elle a raison sur ce terrain-là, bien sûr.
05:28Et elle dit, je vais vous faire voir qui est le chef là-dedans.
05:31Et elle dit, je baisse le pouce et c'est terminé pour M. Barnier,
05:34qui aurait dû le savoir.
05:35Simplement, il y a un grand silence dans cette aventure.
05:38C'est qu'évidemment, la France, tout le monde s'en moque.
05:40Mais l'obsession, c'est l'Europe.
05:42L'Europe fait la loi derrière tout ça.
05:44C'est-à-dire, tout ce qu'ils sont en train de nous dire,
05:46il faut ceci, il faut cela, etc.
05:47Mais c'est l'Europe qui décide.
05:48Si Mme Ursula von der Leyen décide, et on le verra tout à l'heure,
05:51de signer le Mercosur et que la France ne veut pas,
05:53même si Macron dit, en l'état actuel, je suis contre,
05:55c'est elle qui fait la loi.
05:57D'ailleurs, elle ne sera pas là tout à l'heure.
05:59Et on comprend pourquoi.
06:01Et on voit bien que la feuille de route du Premier ministre,
06:03c'est la feuille de route de Bruxelles.
06:05Donc, M. Barnier, il peut être plein de bonnes intentions,
06:08toujours est-il que la feuille de route,
06:10elle lui est donnée par Bruxelles,
06:11et qu'il y a un moment donné où il dit,
06:12est-ce que je peux aller jusque-là, et puis là ?
06:14Et Marine Le Pen le teste pour voir jusqu'où elle peut aller.
06:16Puis après, on prend prétexte de 10 euros par mois.
06:18C'est beaucoup, 10 euros par mois, quand on ne gagne pas grand-chose.
06:21Et qu'on fait partie des gens modestes.
06:23Mais ça ne peut pas suffire pour parler de la France,
06:26de la France, des Français, etc.
06:27Il faut un grand projet.
06:28Et tant qu'on est dans la logique du,
06:30restons dans les limites de Maastricht,
06:32dans les limites de Schengen,
06:34dans les limites de ce traité européen de 1992,
06:36puis de 2005, puis etc.
06:38Rien ne changera.
06:39Donc tout ça, ce sont des paroles, des paroles en l'air.
06:42On a parlé de Marine Le Pen.
06:43On vient de l'écouter, sa stratégie.
06:45Il y a aussi Jean-Luc Mélenchon,
06:47qui était présent dans l'hémicycle.
06:48Ça ne vous a pas échappé.
06:49Il était dans les tribunes, évidemment, parce qu'il n'est pas élu.
06:52Il a assisté à la chute du gouvernement Barnier.
06:55Et les députés insoumis ont salué l'adoption
06:57de la motion de censure.
06:58On va écouter Mathilde Panot,
07:00qui salue un jour historique.
07:03Aujourd'hui est un jour historique
07:05qui porte un signal puissant
07:07pour l'ensemble du pays.
07:08Et ce signal est le suivant.
07:10Le seul souverain en République
07:12et en démocratie, c'est le peuple.
07:14Le seul souverain, c'est ce peuple
07:16qui, à tout moment, peut décider
07:18que nous pouvons changer le cours de l'histoire.
07:21Michel Onfray, on est en direct sur CNews et sur Europe 1.
07:24Mathilde Panot estime que c'est un jour historique,
07:27selon elle.
07:28Qu'est-ce que vous en pensez, vous ?
07:29Je pense que si vraiment le peuple est souverain,
07:31quand le peuple vote Marine Le Pen,
07:32il est souverain aussi.
07:33C'est assez sidérant ces gens
07:35qui ont un petit peuple à disposition,
07:37leur petit peuple.
07:38Et puis le reste du peuple, c'est non.
07:40Donc si le peuple est souverain,
07:41moi je suis entièrement d'accord.
07:42À ce moment-là, écoutons.
07:44Et elle et le RN.
07:46Je ne vote pas RN
07:48contre la France insoumise.
07:50Je vote les deux,
07:51en disant qu'il faut que les Français
07:52soient représentés,
07:53tous les Français,
07:54y compris les Français
07:55qui n'ont pas voté.
07:56Parce qu'on parle de trois tiers,
07:57d'une certaine manière,
07:58mais je vais faire presque une plaisanterie,
07:59c'est quatre tiers.
08:00C'est un quatre-quarts, la France.
08:01Il y a un quart qui n'a pas voté,
08:03c'est quand même 40 ou 50 % des gens,
08:05ce qui est beaucoup.
08:06Et demandons aux sociologues
08:07qui sont ces gens.
08:08C'est plus qu'un quart.
08:09Oui, c'est pour ça que je plaisante
08:10sur ce chiffrage,
08:11en disant que pour moi,
08:12la France n'est pas coupée en trois,
08:13elle est coupée en quatre.
08:14Donc une partie qui ne vote pas du tout
08:16parce qu'elle dit c'est fini,
08:17on n'y croit plus.
08:18Depuis 2005,
08:19vous nous avez demandé notre avis
08:20avec le traité constitutionnel,
08:21on vous a dit non.
08:22En 2008,
08:23les politiques de droite et de gauche
08:24ont dit finalement,
08:25vous l'aurez toutes mêmes.
08:26Donc il y a des gens qui disent
08:27je reste chez moi,
08:28je ne vais pas voter,
08:29ça ne sert à rien du tout.
08:30Puis après,
08:31vous avez un bloc centriste.
08:32Alors centriste,
08:33c'est-à-dire,
08:34il y a des gens que ça gêne
08:35un peu à droite et à gauche
08:36parce que la droite aujourd'hui,
08:37elle est centriste,
08:38la gauche elle est centriste.
08:39Qu'est-ce qui distingue Juppé de Fabius,
08:40Mitterrand de Chirac sur l'essentiel ?
08:41C'est une question de style,
08:42des questions de personnes,
08:43puis à la marge,
08:44des petites choses,
08:45du sociétal,
08:46puisque c'est là-dessus
08:47qu'on excite tout le monde.
08:48Est-ce que vous voulez louer
08:49les utérus ou pas louer les utérus ?
08:50Ah là là,
08:51on a des progrésistes
08:52puis on a des fascistes
08:53qui s'opposent.
08:54Mais globalement,
08:55tout ce monde-là
08:56défend la même chose.
08:57Donc,
08:58qu'ils arrêtent de faire semblant
08:59de s'opposer,
09:00ils ne s'opposent pas.
09:01Quand les socialistes sont au pouvoir,
09:02ils font de la politique de Macron.
09:03D'ailleurs,
09:04le macronisme c'est quoi ?
09:05C'est trois quarts de gens
09:07Et quand les républicains
09:08sont au pouvoir,
09:09qu'est-ce qu'ils font ?
09:10La politique que Macron fait
09:11quand il est au pouvoir
09:12et que les socialistes feraient
09:13s'ils revenaient au pouvoir,
09:14etc.
09:15Donc,
09:16ils arrêtent de nous parler de la France.
09:17Ils font exactement la même politique
09:18et ce sont des problèmes d'égo.
09:19Alors oui,
09:20Mme Pannot a raison,
09:21c'est une journée historique
09:22pour Jean-Luc Mélenchon.
09:23D'ailleurs,
09:24on voit cette photo,
09:25il est goguenard
09:26et il fait ce signe.
09:27On voit bien la photo
09:28où il montre le pouce
09:29en disant
09:30eh bien,
09:31on a bien bossé,
09:32etc.
09:33Mais qu'ils ne prennent pas
09:34la France en otage,
09:35etc.
09:36Mme Pannot,
09:37le peuple vote
09:38et puis,
09:39on fait avec le peuple.
09:40On ne dit pas
09:41comme Emmanuel Macron,
09:42il y a trois groupes
09:43et finalement,
09:44sur ces trois groupes,
09:45il n'y en a qu'un
09:46qui va gouverner.
09:47Et les deux autres,
09:48ce seront
09:49les gens qui resteront
09:50définitivement au fossé.
09:51Ils ne font pas partie
09:52de l'arc républicain.
09:53Puis après,
09:54on dit,
09:55c'est pas compliqué,
09:56moi qui suis dans la France insoumise,
09:57si un député,
09:58un ministre Rassemblement National,
09:59ne rêvons pas,
10:00on vote la censure.
10:01Et puis,
10:02même chose,
10:03Marine Le Pen qui dit si,
10:04bien que c'est bloqué
10:05et que la seule façon
10:06de débloquer,
10:07c'est pour le président
10:08de la République
10:09de dire,
10:10retournons au peuple,
10:11puisqu'ils sont tous
10:12en train de parler du peuple.
10:13Retournons au peuple,
10:14allons-y.
10:15Au vote.
10:16Autodissolution du chef
10:17de l'État
10:18qui dit,
10:19voilà,
10:20d'ailleurs,
10:21il faut voir avec
10:22les constitutionnalistes
10:23de dire,
10:24on refait une présidentielle
10:25avec,
10:26en même temps,
10:27les législatives
10:28et on obéit
10:29aux résultats populaires.
10:30C'est-à-dire,
10:31les institutions
10:32ne sont pas faibles.
10:34On va écouter dans un instant
10:35ce qu'en pensait Emmanuel Macron.
10:36A priori,
10:37il n'a pas l'intention
10:38de démissionner.
10:39Juste les Français,
10:40qu'est-ce qu'ils pensent
10:41de tout ça ?
10:42On leur a posé la question
10:43et écoutez leur réponse,
10:44souvent pleine de bon sens.
10:45On va voir une minute
10:46de personnes,
10:47je pense,
10:48qui vont essayer
10:49de,
10:50ben,
10:51peut-être pas de construire,
10:52mais,
10:53moi,
10:54je dirais plutôt
10:55un peu détruire,
10:56plutôt.
10:57Voilà.
10:58Pas très optimiste,
10:59on va dire.
11:00Je m'en balance.
11:01Il ne faudrait ni gauche,
11:02ni,
11:03voilà,
11:04il faudrait juste
11:05quelqu'un du peuple.
11:06Ni Macron,
11:07ni Bigultruc,
11:08ni Le Pen,
11:09il n'y a rien.
11:10Voilà.
11:11La seule solution,
11:12ça va être probablement
11:13la démission du président
11:14qui est le blocage
11:15actuel
11:16aux problèmes rencontrés.
11:17Bon,
11:18je pense qu'on s'en sortira.
11:19De toute façon,
11:20on n'a pas forcément
11:21besoin d'eux,
11:22j'ai pas l'impression,
11:23en tout cas.
11:24Après,
11:25peut-être que ça va être
11:26les problèmes,
11:27tout ça,
11:28mais bon,
11:29pour l'instant,
11:30moi,
11:32il y a du bon sens
11:33dans ce qu'il dit.
11:34Il y en a qui disent
11:35qu'on ne veut plus rien,
11:36en fait.
11:37Oui, plein,
11:38mais tous ces gens
11:39sont pleins de bon sens
11:40et ils disent quelque chose
11:41que le général De Gaulle
11:42avait déjà dit.
11:43Je rappelle que quand
11:44le général De Gaulle
11:45arrive au pouvoir,
11:46il fait un gouvernement
11:47en 1946
11:48où tout le monde se trouve,
11:49tout le monde,
11:50sauf les collaborateurs.
11:51Il part de loin, lui,
11:52parce qu'il part de communistes
11:53qui ont été pendant deux ans,
11:54qui ont collaboré
11:55avec les nazis,
11:56puis qui après,
11:57Barbarossa,
11:58se sont mis à résister
11:59en 1941
12:00parce qu'il était communiste.
12:01Il a quand même
12:02mis un secrétariat d'État
12:03à François Mitterrand
12:04qui, lui,
12:05a été décoré de la francisque
12:06des mains même
12:07du maréchal Pétain.
12:08C'est-à-dire que,
12:09vous voyez un petit peu
12:10avec qui il compose,
12:11lui,
12:12il compose avec tout le monde.
12:13Alors ça, pour le coup,
12:14c'est un arc républicain.
12:15Moi, je suis pour ça aussi.
12:16C'est-à-dire que je pense
12:17qu'il faut trouver
12:18les moyens
12:19de donner des postes
12:20de ministre
12:21à des gens
12:22de la France insoumise
12:23et qu'il faut donner
12:24des postes également
12:25aux gens
12:26du Rassemblement National,
12:27qu'on arrête
12:28de dire qu'on va faire
12:29un gouvernement
12:30d'Union Nationale
12:31mais juste avec nous.
12:32C'est-à-dire un gouvernement
12:33d'Union Nationale
12:34dans laquelle
12:3510 millions de gens
12:36qui votent,
12:37je me trompe peut-être
12:38sur les chiffres,
12:39mais pour Marine Le Pen
12:40n'existent pas,
12:4110 millions de gens
12:42qui votent pour les socialistes
12:43n'existent pas non plus.
12:44Pour la gauche.
12:45Pour la gauche.
12:46Et puis,
12:47je ne sais pas combien,
12:48mais 40% des gens
12:49qui ne votent pas
12:50n'existent pas non plus.
12:51À un moment donné,
12:52il faut arrêter
12:53de faire de la politique
12:54politicienne.
12:55Arrêtez.
12:56Il faut que les gens sachent
12:57que les gens
12:58qui nous disent
12:59qu'on défend le peuple juif
13:00sont des antisémites
13:01qui se cachent
13:02pendant que ceux
13:03qui sont des vrais antisémites
13:04sont des gens
13:05dont on dit qu'ils sont
13:06le progressisme
13:07ou ce genre de choses.
13:08À un moment donné,
13:09il faut un général de Gaulle
13:10qui soit capable de dire
13:11bon, l'intérêt national,
13:12c'est quoi ?
13:13L'intérêt de la France,
13:14c'est quoi ?
13:15Le bien public, c'est où ?
13:16Et est-ce qu'on ne peut pas
13:17rencontrer des gens
13:18qui plutôt que de se dire
13:19mais moi, j'ai 38 ans
13:20ou j'ai 28 ans
13:21ou 29 ans,
13:22j'ai envie d'être Premier ministre
13:23et puis j'ai envie
13:25finir par arrêter
13:26de se taper sur la tête
13:27comme ça,
13:28comme depuis les guerres
13:29de religion.
13:30Mais c'est ça, la France.
13:31Les guerres de religion,
13:32les protestants
13:33et les catholiques
13:34s'assassinent.
13:35Après ça,
13:36ce sont les Robespiristes
13:37qui assassinent les Girondins.
13:38Après ça,
13:39ce sont les Dreyfusards
13:40qui etc.
13:41Puis après ça,
13:42ce sont les Vichistes
13:43qui etc.
13:44On n'arrête pas
13:45dans l'histoire de France
13:46de cultiver la haine
13:47si vraiment on veut
13:48à un moment donné.
13:49Tout se finit toujours
13:50dans la violence ?
13:51Dans le sang.
13:52Et le plus grave,
13:53c'est dans le sang.
13:54Et si ça devait arriver aujourd'hui,
13:55je ne suis pas sûr
13:56qu'un chef de l'État
13:57soit capable
13:58de tenir les choses.
13:59De les tenir,
14:00c'est-à-dire
14:01de faire un usage
14:02de la police,
14:03de l'armée,
14:04des services secrets,
14:05des services de renseignement
14:06etc.
14:07Et qu'il soit vraiment républicain.
14:08On va écouter
14:09Michel Onfray,
14:10le Président Macron.
14:11Il s'est exprimé à la télévision.
14:12Il a dit vouloir
14:13un gouvernement
14:14d'intérêt général.
14:15Il va annoncer sa nomination
14:16j'imagine dans les prochains jours.
14:17Il refuse d'assumer,
14:18c'est intéressant,
14:19on va l'écouter,
14:21qui ont constitué ce front
14:22qu'il qualifie d'antirépublicain.
14:24Et puis on va écouter
14:25dans la foulée
14:26la réponse qu'il apporte
14:27à ceux qui lui demandent
14:28de démissionner
14:29et de quitter le pouvoir.
14:30Emmanuel Macron.
14:32Il a été censuré,
14:33ce qui est inédit
14:34depuis 60 ans,
14:35parce que
14:36l'extrême droite
14:37et l'extrême gauche
14:38se sont unis
14:40dans un front antirépublicain
14:42et parce que
14:43des forces
14:44qui hier encore
14:45gouvernaient la France
14:46ont choisi
14:47de les aider.
14:48Je sais bien
14:49que certains
14:50sont tentés
14:51de me rendre responsable
14:52de cette situation.
14:53C'est beaucoup
14:54plus confortable.
14:55Mais si j'ai toujours
14:56assumé
14:57toutes mes responsabilités,
14:58les bonnes choses
14:59comme parfois
15:00les erreurs
15:01que j'ai pu faire,
15:02je n'assumerai
15:03jamais
15:04les responsabilités
15:05des autres.
15:06Et notamment
15:07des parlementaires
15:08qui ont choisi
15:09en conscience
15:10de faire tomber
15:11le budget
15:12et le gouvernement
15:13de la France
15:14à quelques jours
15:15des fêtes de Noël.
15:16Le mandat
15:17que vous m'avez
15:18répondu
15:19est le plus important
15:20et le plus important
15:21et je l'exercerai
15:22pleinement
15:23jusqu'à son terme.
15:24Ma responsabilité
15:25exige de veiller
15:26à la continuité
15:27de l'État,
15:28au bon fonctionnement
15:29de nos institutions,
15:30à l'indépendance
15:31de notre pays
15:32et à votre protection
15:33à tous.
15:34Voilà pour Emmanuel Macron
15:35effectivement
15:36à la fois
15:37sur le fait
15:38qu'il ne va pas démissionner
15:39et sur son irresponsabilité.
15:40Qu'est-ce que vous répondez
15:41Michel Onfray ?
15:42Il n'a vraiment pas honte.
15:43Il a une mémoire
15:44de poisson
15:45et puis une intelligence
15:46de canarie.
15:47C'est lui qui a produit
15:48une dissolution.
15:49Oui c'est ça,
15:50la dissolution.
15:51Oui la dissolution.
15:52C'est lui.
15:53Mais la dissolution
15:54ce n'est pas lui.
15:55Non mais c'est la suite
15:56tout ça.
15:57Ça s'appelle de la cohérence,
15:58de la conséquence
15:59et on apprend ça
16:00à des élèves de terminal
16:01quand on est prof de philo.
16:02Les causes,
16:03les effets,
16:04la causalité,
16:05la rationalité.
16:06Lui qui se pique de philosophie
16:07a l'air de dire
16:08que ça tombe du ciel.
16:09Il y aurait juste lui
16:10qui serait tellement génial
16:11que finalement
16:12on aurait du mal
16:13à le comprendre
16:14parce qu'on n'arrive pas
16:15à le suivre.
16:17Alors lui, il est responsable
16:18de rien, coupable de rien.
16:19Il a quand même jeté
16:20une grenade dégoupillée
16:21dans les jambes des Français.
16:22Avec la dissolution.
16:23En disant vouloir
16:24rendre la parole au peuple.
16:25Oui mais c'est ce qu'il dit
16:26à l'époque.
16:27Il lance une grenade dégoupillée
16:28et puis d'un seul coup
16:29quand il a lancé
16:30une grenade dégoupillée
16:31il y a plein de gens
16:32qui ont perdu des jambes
16:33et il dit
16:34mais moi je ne suis pas
16:35responsable de rien,
16:36coupable de rien.
16:37C'est honteux.
16:38Enfin c'est honteux
16:39et puis après il nous dit
16:40je suis là pour respecter.
16:41Il ne respecte rien du tout.
16:42Je vous le rappelle.
16:43Ce mandat m'a été
16:44démocratiquement donné
16:45par les Français.
16:46C'est l'absolue vérité.
16:47Mais personne n'est dupe
16:48de la façon dont ce mandat
16:49a été obtenu.
16:50Ça fait des années
16:51qu'il y a
16:52un système médiatique,
16:53un système idéologique,
16:54que tout est fait
16:55pour nous présenter
16:56Marine Le Pen
16:57comme force sympathique
16:58avec ses chats.
16:59Jusqu'au deuxième tour
17:00on s'en vient nous dire
17:01attention,
17:02Radour-sur-Glane
17:03et puis le musée de la Shoah
17:04et il va falloir faire attention
17:05vous avez le choix
17:06entre le général de Gaulle
17:07et un Waffen-SS.
17:08Si vous pensez
17:09que ça s'est fait comme ça
17:10intelligemment
17:11en disant
17:12qu'il faut poser
17:13une règle du jeu
17:14extrêmement sereine,
17:15non.
17:16On le sait bien
17:17qu'il y a
17:18le fantôme d'Hitler
17:19et puis qu'il y a
17:20le fantôme de Jean-Marie Le Pen
17:21et puis que Marine Le Pen
17:22est l'hérite de tout ça.
17:23On ne peut pas dire
17:24que dans ces cas-là
17:25on a eu une élection
17:26démocratique.
17:27Il y a plein de gens
17:28qui ont voté
17:29contre le candidat
17:30qui était en face de lui.
17:31Ça ne fait pas
17:32un vote pour lui
17:33et ça fait encore moins
17:34un vote pour son projet
17:35et son programme.
17:36Je rappelle à ce mesure
17:37que dans la 5ème République
17:38le chef de l'État est là
17:39parce que le peuple a posé là.
17:41Le peuple je te la donne
17:42cette souveraineté
17:43et je te la retire.
17:44Alors évidemment
17:45si on dit la souveraineté
17:46c'est qu'on peut être élu
17:48avec deux personnes
17:49qui votent sur trois.
17:50Le troisième
17:51on n'en a rien à faire.
17:52Les autres
17:53on leur met le couteau
17:54sous la gorge
17:55et puis on leur dit
17:56vous aurez une mort sociale
17:57si jamais vous votez
17:58du mauvais côté.
17:59Puis après
18:00vous n'avez pas intérêt
18:01à dire que vous avez voté
18:02Rassemblement National
18:03si vous êtes prof de fac,
18:04si vous êtes journaliste,
18:05si vous êtes acteur,
18:06si vous êtes comédien,
18:07si vous êtes même épicier,
18:08boucher ou je ne sais quoi
18:09on ne rend pas le climat serein
18:11et la démocratie ne s'exerce pas
18:12de manière sereine.
18:13On vote pour qui on veut,
18:14pour des programmes
18:15et pas pour des fantasmes.
18:16Là actuellement
18:17on ne vente que pour des fantasmes.
18:18Et Macron ne veut qu'une seule chose
18:20c'est la feuille de route
18:21de l'Europe.
18:22Ce n'est que ça.
18:23Lui il dit vous avez vu
18:24il en arrive à le dire lui clairement.
18:26Au moins avant
18:27ils avaient le cynisme
18:28qui leur permettait d'agir
18:29dans le même sens
18:30mais au moins
18:31ils enveloppaient tout ça
18:32avec du papier cadeau
18:33on n'est pas loin de Noël.
18:34Et là il ne va pas dire
18:35mais non de toute façon
18:36il faut voter pour l'Europe de Maastricht
18:38et pour le système maastrichtien
18:39pour l'état maastrichtien
18:40si vous votez contre
18:41vous sortez de l'arc républicain.
18:42Donc vous et rien c'est pareil.
18:44Je ne vous écoute pas.
18:45Vous pouvez peser 20 millions.
18:47Vous pouvez peser même peut-être 40 millions
18:49si vous ajoutez les gens
18:50qui ne vont pas voter.
18:5140 millions et rien pour moi
18:52c'est pareil.
18:53J'irai de toute façon.
18:54On le sait très bien
18:55que de toute façon
18:56la feuille de route
18:57c'est Bruxelles.
18:58On le voit bien par exemple
18:59avec le Mercosur.
19:00Ça a été réglé
19:01avec Ursula von der Leyen
19:02qui a dit
19:03j'y vais toute seule
19:04j'ai voté pour.
19:05Puis après elle va dire à Macron
19:07la position officielle de la France
19:08c'est que vous êtes pour.
19:09Et Macron dit
19:10dans l'état je ne suis pas pour.
19:11Mais il faut arrêter
19:12de mentir aux Français
19:13et surtout de tenir
19:14ce genre de discours
19:15parce qu'ils ont bien compris
19:16les Français
19:17qu'on leur manque
19:18tout le monde leur manque
19:19y compris les gens
19:20qui sont dans l'opposition
19:21nous ferons ceci
19:22nous ferons cela
19:23nous sommes pour la démocratie
19:24mais c'est au nom de la démocratie
19:25que nous interdisons
19:26à des gens de parler
19:27à des chaînes d'exister
19:28à des journaux de pouvoir exister
19:29justement au nom de la démocratie.
19:30Nous vous interdisons la parole
19:31au nom de la liberté d'expression.
19:32Tout le monde a bien compris ça.
19:33Michel Onfray
19:35On fait une petite pause
19:36on se retrouve dans un instant
19:37pour la seconde partie
19:38de Face à Michel Onfray
19:39un mot sur nos institutions
19:40est-ce qu'elles peuvent résister
19:41à ces gouvernements
19:43qui risquent de tomber en cascade
19:44dans les prochaines semaines
19:45on écoutera évidemment
19:46le Général De Gaulle
19:47et puis on parlera du Mercosur
19:48ainsi évidemment de l'inauguration
19:50de Notre-Dame de Paris
19:51à tout de suite
19:52sur CNews et Europe 1.
19:58Et on se retrouve
19:59dans Face à Michel Onfray
20:00sur CNews et sur Europe 1
20:01Michel un tout petit mot
20:02encore des tractations en cours
20:03pour trouver un nouveau gouvernement
20:04le nom d'un nouveau Premier ministre
20:06le Président a lancé
20:07des consultations
20:08il a reçu
20:09notamment les élus socialistes
20:10parce qu'on sent
20:11qu'il tente
20:12de décrocher
20:13le Parti Socialiste
20:14d'une nouveau fonds populaire
20:15et de la France Insoumise
20:16on écoute juste
20:17Olivier Faure
20:18Premier Secrétaire du PS
20:20Nous lui avons rappelé
20:21que nous souhaitions
20:22pour garantir
20:23le changement
20:24et faire en sorte
20:25que le cas puisse être modifié
20:27que ça devait être
20:28un Premier Ministre de gauche
20:29et que nous ne participerions
20:31dans aucun cas
20:32à un gouvernement
20:33qui serait dirigé
20:34par un Premier Ministre de droite
20:35ça doit être simple
20:36ça doit être clair
20:37Enfin
20:38nous avons évoqué
20:39le fait que
20:40la discussion
20:41ne se limiterait pas
20:42au seul Parti Socialiste
20:43nous sommes
20:44dans une coalition
20:45le nouveau fonds populaire
20:46et que donc
20:47nous souhaitions
20:48que le chef de l'État
20:49engage des discussions
20:50avec toutes celles et ceux
20:51qui sont volontaires pour cela
20:52Voilà pour Olivier Faure
20:53Michel Onfray
20:54Jean-Luc Mélenchon
20:55était furax
20:56de ce rendez-vous
20:57il a dit
20:58les filles n'ont donné
20:59aucun mandat
21:00à Olivier Faure
21:01ça peut arriver
21:02la scission
21:03PS et les filles
21:04ou pas selon vous ?
21:05Je pense que c'est
21:06ce que voulait faire
21:07Emmanuel Macron
21:08il y a très longtemps
21:09quand il a bien compris
21:10lui qu'il y avait
21:11un bloc central
21:12qui était le bloc
21:13des maastrichtiens
21:14qui avait
21:15droite et gauche
21:16bien sûr
21:17mais qu'il y avait
21:18dans la gauche
21:19des maastrichtiens
21:20et des anti-maastrichtiens
21:21et la même chose
21:22à droite
21:23à gauche
21:24c'est-à-dire
21:25qu'on sait bien
21:26que par exemple
21:27Philippe de Villiers
21:28à droite
21:29était un souverainiste
21:30de réunir ce monde-là
21:31et qu'il y avait
21:32des gens qui eux
21:33maastrichtiens de droite
21:34et de gauche
21:35étaient capables
21:36de s'entendre
21:37il s'est dit
21:38ils viendront vers moi
21:39et puis l'affaire sera réglée
21:40ça ne s'est pas fait
21:41peut-être que c'est le moment
21:42de faire de telle sorte
21:43que le parti socialiste
21:44montre qu'il est socialiste
21:45donc macronien
21:46les macroniens
21:47sont des socialistes
21:48il faut arrêter tout ça
21:49et que
21:50je ne sais pas
21:51les juppéistes aussi
21:52en même temps
21:53c'est un même monde
21:54ils ont intérêt à s'entendre
21:55s'ils veulent déjà
21:56faire un bloc
21:57alors évidemment
21:58la proposition
21:59c'est probablement
22:00pas non plus
22:01la proposition des écologistes
22:02mais tout ça
22:03tout ça est susceptible
22:04de s'entendre
22:05il y a une radicalité
22:06chez Jean-Luc Mélenchon
22:07qu'il n'y a pas forcément
22:08dans la France insoumise
22:09et qu'il n'y a pas non plus
22:10chez les électeurs
22:11de la France insoumise
22:12des gens comme Raquel Garido
22:13ou Alexis Corbière
22:14ou François Ruffin
22:15sont des gens
22:16qui ne sont pas sectaires
22:17ils ont été écartés
22:18ils ont été écartés
22:19parce qu'ils n'étaient pas sectaires
22:20on a la formule du sectaire
22:21là avec Olivier Faure
22:22c'est nous nous parlons
22:23avec tout le monde
22:24pourvu que ce ne soit pas
22:25des gens de droite
22:26c'est la formule du sectaire
22:27on est pour la liberté
22:28sauf pour les autres
22:29et pour ceux qui ne pensent pas
22:30comme nous
22:31si vraiment on veut s'en sortir
22:32si vraiment on veut avoir
22:33le souci de la France
22:34il faut se dire
22:35qu'il y a des choses
22:36inacceptables
22:37dans le Nouveau Front Populaire
22:38tout ce qui est soutien
22:39du Hamas, du terrorisme
22:40etc.
22:41mais il y a des préoccupations
22:42sociales qui moi m'intéressent
22:43quand j'entends
22:44François Ruffin
22:45ou quelques autres là
22:46je me dis
22:47bah oui sur les questions
22:48de société
22:49et pas sociétal
22:50mais Ruffin en son temps
22:51avait dit
22:52le sociétal n'est peut-être
22:53pas une urgence
22:54c'est peut-être que le social
22:56discute
22:57et que les gens ne soient pas
22:58des hystériques
22:59en disant
23:00c'est tout notre programme
23:01ou rien
23:02non
23:03on est susceptible
23:04rappelez-vous Mitterrand
23:05qui avait fait ça
23:06avec le programme commun
23:07de renoncer à des choses
23:08et puis de dire
23:09sur ça on transigera pas
23:10sur ça on transige
23:11sur ça pourquoi pas
23:12mais là chacun dit
23:13c'est moi ou rien
23:14et c'est moi le chaos
23:15Michel on ferait la question
23:16que pose Jean-Luc Mélenchon
23:17c'est celle de la destitution
23:18d'Emmanuel Macron
23:19il lui dit
23:20il faut partir
23:21est-ce que cette destitution
23:22si elle arrivait
23:23s'il y avait une pression
23:24dans la rue
23:25à travers des colères sociales
23:26des gouvernements
23:27qui tombent en cascade
23:28est-ce que cette destitution-ci
23:29encore une fois
23:30je prends beaucoup
23:31de précautions
23:32et je mets des guillemets
23:33signifierait la fin
23:34de la Vème République
23:35selon vous ?
23:36Non peut-être même au contraire
23:37la fin de ceux qui tapent
23:38sur la Vème République
23:39je pense que ces gens
23:40méprisent la Vème République
23:41d'abord il y a l'esprit
23:42il y a la lettre
23:43ça fait bien longtemps
23:44que le général de Gaulle
23:45aurait démissionné
23:46cinq ou six fois
23:47après avoir été désavoué
23:48Emmanuel Macron dit
23:49vous me désavouez je reste
23:50c'est le contraire du gaullisme ça
23:51Oui mais sur la motion de 62
23:52il n'a pas démissionné
23:53Non mais après
23:54vous pouvez recomposer
23:55vous pouvez entendre
23:56un certain nombre de choses
23:57parce qu'après vous avez
23:58des référendums
23:59qui sont faits
24:00sur des choses accessoires
24:01et des référendums
24:02qui sont faits
24:03sur des choses essentielles
24:04après vous avez la possibilité
24:05de faire de l'accessoire
24:06un essentiel
24:07ou vice versa
24:08le général de Gaulle
24:09aurait très bien pu dire
24:10bon vous n'avez pas voulu
24:11en 69
24:12vous n'avez pas voulu
24:13de la régionalisation
24:14et bien je reste quand même
24:15on a bien vu qu'il y a
24:16une instrumentalisation
24:17des votes dans ces cas-là
24:18D'accord on va écouter
24:19alors justement
24:20le général de Gaulle
24:21en 62 je l'évoquais
24:23c'est au moment
24:24où le président
24:25le général de Gaulle
24:26annonce que le président
24:27de la république
24:28sera désormais
24:29élu au suffrage universel
24:30une décision
24:31qu'il décide
24:32de soumettre
24:33à l'approbation
24:34des français
24:35par voie de référendum
24:36écoutez ce qu'il disait
24:37c'est terriblement d'actualité
24:38bien sûr
24:39Quand sera terminé
24:40mon propre septennat
24:41ou
24:42si la mort
24:43ou la maladie
24:44l'interrompait
24:45avant le terme
24:46le président
24:47de la république
24:48sera élu
24:49au suffrage
24:50universel
24:51Par quelle voie
24:52sur ce sujet
24:53qui touche
24:54tous les français
24:55Par quelle voie
24:56convient-il
24:57que le pays
24:58exprime
24:59sa décision
25:00je réponds
25:01par la vue
25:02démocratique
25:03par la voie
25:04du référendum
25:05le référendum
25:06est désormais
25:07élu
25:08au suffrage
25:09universel
25:10la dernière
25:11fois
25:12le président
25:13de la république
25:14sera élu
25:15au suffrage
25:16universel
25:17Par quelles voies
25:18sur ce sujet
25:19qui touche
25:20du référendum. C'est aussi la plus justifiée.
25:24Voilà pour le général de Gaulle, Michel Onfray. Évidemment, lumineux.
25:29Oui, parce que précédemment, le chef de l'État était élu par les partis politiques.
25:34Donc c'était le fameux régime des partis que brocardait, que détestait même le général de Gaulle,
25:38et qui est revenu. Normalement, on nous a dit « Ah, enfin, on va quitter la présidentialisation du régime
25:44et puis on va avoir droit, lors des dernières élections législatives, à enfin un régime parlementaire
25:48où tout le monde va pouvoir s'entendre, mais tout le monde s'écharpe, tout le monde s'étrive.
25:52Donc ça n'est pas pensable. La 6ème République de Mélenchon, c'est très exactement ça.
25:57C'est-à-dire les partis qui font des petits bricolages, des petits machins, tu votes pour moi...
26:01— Donc c'est la quatrième. — Oui, c'est ça, c'est la quatrième.
26:03— La 6ème, c'est la quatrième. — Oui, oui. Vous avez vu, d'ailleurs,
26:06que le Rassemblement national vote avec la France insoumise, que globalement, Marine Le Pen vote exactement
26:11la même chose qu'Hollande, et que jadis, Hollande a voté la même chose que Mélenchon, qui...
26:16On voit bien cette espèce de folie qu'il y a à avoir fait élire cette chambre prétendument pour s'opposer à Marine Le Pen,
26:22en fait, pour sauver la gamelle. Et ils ont sauvé la gamelle en votant les uns pour les autres,
26:26alors qu'ils se détestent tous, tous, tous se détestent, mais qu'ils se détestent entre eux,
26:30mais qu'ils ne détestent pas la France ni les Français.
26:32— Mais je reviens à cette question, Michel Gonfray, sur la 5ème République.
26:34Est-ce qu'elle peut résister ? Est-ce qu'il ne faut pas la rénover tout de même,
26:38remettre le peuple au centre des décisions ? On voit bien désormais que les pouvoirs conférés
26:43au président de la République sont exorbitants, que le Parlement, en réalité, est assez impuissant,
26:48parce que la moitié de l'agenda parlementaire est décidé par le gouvernement.
26:52Est-ce qu'il ne faut pas réformer cette 5ème ? Garder la 5ème, mais la réformer.
26:56— Alors moi, je suis pour une révolution radicale en matière de 5ème. Revenons à la 5ème.
27:00C'est-à-dire que cette 5ème qui a été coupée, taillée, on a enlevé, on s'est dit, avec le traité de Maastricht en 92,
27:05« la souveraineté n'est plus nationale », toc, toc, toc, toc, on enlève un petit bout.
27:09Et on a aujourd'hui un torchon plein de trous. Donc évidemment, si c'est ça, la 5ème, ça ne marche pas.
27:13Bien sûr que ça ne marche pas. D'abord, il faut un homme à la hauteur. Ce n'est pas le cas d'Emmanuel Macron.
27:16Je cherche des hommes qui seraient à la hauteur, des hommes qui pourraient être des femmes.
27:19Évidemment, je n'en vois pas, ni Ségolène Royal ni d'autres. Je pense qu'on pourrait revenir à la 5ème
27:26et là, pour le coup, se dire « attendez, il y a la lettre et il y a l'esprit ».
27:29Le général de Gaulle dit « c'est le peuple qui est souverain ». C'est le peuple qui est souverain.
27:33Ce n'est pas du bricolage en disant « les chefs de partis vont décider ».
27:36Des fois, vous avez des socialistes qui disent « ah, il a dit ça, Olivier Faure, il aurait quand même pu nous en parler ».
27:40Ou Mélenchon, de toute façon, ce n'est pas compliqué. Son parti, il n'y a pas d'adhérents. C'est extraordinaire.
27:44Alors, comment on remet le peuple au milieu du général de Gaulle, du référendum ?
27:48Et puis, quand on fait voter les gens, on obéit à ce que le peuple aura dit.
27:51Si le peuple dit « la majorité a été donnée à un parti » et non pas à un groupement de partis,
27:57mais à un parti, c'est ce parti qui est majoritaire.
27:59Donc, on va chercher dans ce parti majoritaire, puisque le peuple en a fait un parti majoritaire,
28:03le premier ministre qu'on nomme. Et ça s'appelle une cohabitation.
28:06Est-ce qu'il trouve une coalition ou pas, ce premier ministre ?
28:09Puisque là, a priori, il n'y a pas de parti majoritaire.
28:11Eh bien, il se trouve obligé. Le chef de l'État se trouve obligé.
28:13Et le premier ministre se trouve obligé.
28:15C'est-à-dire qu'on est dans une civilisation aujourd'hui des droits.
28:17J'ai droit, si je veux, quand je veux, comme je veux, etc.
28:20On a perdu le sens du devoir.
28:21Quand on est chef de l'État, on n'a pas que le droit d'utiliser les avions privés, etc.
28:26On a le devoir d'obéir au peuple.
28:29C'est le peuple qui commande.
28:30Et le peuple, si on en fait l'économie, en disant que de toute façon, s'il vote mal,
28:34on met son vote à la poubelle.
28:35On méprise les électeurs en disant que les gens qui ont voté ici, ce n'est rien du tout.
28:40Ceux qui ont voté là, ce n'est rien du tout aussi.
28:42Ceux qui votent bien, c'est ceux qui votent comme moi.
28:44Mais ça s'appelle une dictature.
28:45Et alors, l'institution de la proportionnelle, est-ce qu'il faut la mettre en place ?
28:49Est-ce qu'il faut décorréler les législatives des présidentielles ?
28:53Est-ce que de la présidentielle, ce sont des solutions ou pas ?
28:55Oui, bien sûr. Ce sont les solutions.
28:57D'abord, la solution, c'est un homme qui respecterait les institutions.
28:59Si vous avez à la tête de l'État un homme qui ne respecte pas les institutions,
29:02qui ne respecte pas les électeurs, qui ne pense pas comme lui, c'est problématique.
29:07C'est effectivement problématique d'avoir fait une Ve République
29:09qui donne tant de pouvoir à un homme quand cet homme est médiocre.
29:12Je n'utilise que ce mot-là.
29:14Mais il faut quelqu'un qui ait compris comment fonctionne l'esprit, pas seulement la lettre.
29:18Ça commence avec Giscard, ça continue avec Mitterrand,
29:20puis ça se termine avec Chirac qui pense qu'on peut cohabiter.
29:23On ne peut pas cohabiter.
29:25Ça n'est pas possible.
29:26Il y a eu des inversions de calendrier en disant
29:28présidentielle, législative, avant, après.
29:30Moi, je dis pendant.
29:32Le jour où vous votez pour le chef de l'État, vous votez aussi pour vos députés.
29:35Et à ce moment-là, on peut même envisager...
29:37Le même jour, non ?
29:38Oui, et puis on peut même envisager une proportionnelle avec juste un tour.
29:42Ça contraindrait plutôt les gens à penser leur projet avant.
29:45Quand le général De Gaulle dit qu'il y aura deux tours, il dit ça pourquoi ?
29:48Pour que le candidat du deuxième tour puisse rassembler.
29:50Il dit que si vous n'êtes pas capable de rassembler avec les partis,
29:53vous ne pourrez pas rassembler les Français.
29:54Or, il faut rassembler quand on est chef de l'État.
29:56Et il a raison.
29:57Il dit donc que le deuxième tour, ça sert à ça.
29:59Si on ne parvient pas à rassembler, ce n'est pas compliqué.
30:01Élection présidentielle au suffrage universel direct au premier tour.
30:05Au premier tour, celui qui arrive en tête.
30:07Voilà.
30:08Là, ça contraint les gens à éviter de se dire
30:10oui, mais c'est moi, oui, mais non.
30:11Mais si j'y vais, tu me nommeras Premier ministre.
30:13Mais est-ce que j'aurai un poste ?
30:14Oui, mais il faut voir.
30:15Oui, mais non, dans ce cas-là, je ne vais pas voir là.
30:16Je vais aller voir celui-ci, etc.
30:17Là, à ce moment-là, vous faites de telle sorte que les bricolages se fassent en amont.
30:22La seule chose que Mitterrand ait fait correctement, c'est le fameux programme commun.
30:26Il a quand même mis autour d'un même programme
30:29le pharmacien du mouvement des radicaux de gauche,
30:32M. Ford, je crois, à l'époque, je me trompe peut-être.
30:35Et puis, le parti communiste qui, à l'époque, prenait ses ordres à Moscou,
30:39et lui-même, François Mitterrand.
30:41Quand De Gaulle est capable de mettre autour de la même table
30:44toute la classe politique, sauf l'école labo,
30:46et que Mitterrand est capable de mettre autour de la table toute la gauche,
30:50sauf l'extrême-gauche, les trotskistes de l'époque, etc.,
30:54eh bien, on a des hommes d'État qui sont des hommes d'État.
30:56Eh bien, qu'on en trouve un autre, je rappelle, ça peut être une femme d'État,
30:58qui soit capable de dire, eh bien, on prend tout le monde,
31:01et puis, on va distribuer les postes.
31:03Il est bien évident qu'en 1946, alors que Moscou donne les ordres au parti communiste,
31:07on ne va pas donner les affaires étrangères à un ministre communiste,
31:09mais on peut lui donner autre chose, pas forcément l'industrie ni la défense,
31:13mais la recherche, l'éducation, le logement, le transport,
31:17ou ce genre de choses qu'avait fait François Mitterrand,
31:19qu'avait pas donné de ministère régalien au ministre communiste qui l'avait accueilli.
31:23Or, le communisme à l'époque, c'était quand même autre chose
31:26que ce que c'est devenu aujourd'hui, et Mitterrand y était parvenu.
31:28Y a-t-il un homme, une personne, je dirais,
31:30qui soit capable de penser en termes gaulliens,
31:32en se disant, mais il faut rassembler tout le monde,
31:34il faut arrêter la logique de guerre civile.
31:36Michel Onfray, on est sur CNews et sur Europe 1.
31:38Pendant ce temps-là, depuis Montevideo, Ursula von der Leyen
31:42a conclu les négociations sur le traité du Mercosur.
31:45Ça veut pas dire qu'il est ratifié, mais ça veut dire qu'elle a conclu
31:47les négociations, malgré l'opposition de la France
31:49et d'un certain nombre de pays européens.
31:51L'Élysée dit qu'il ne s'agit pas de la signature de l'accord,
31:53il y a besoin d'une majorité de pays de l'Union
31:56représentant 65% de la population,
31:58et la France demande à ce que cet accord ne soit pas validé.
32:02On va juste écouter les réactions des agriculteurs.
32:04Ils sont évidemment extrêmement inquiets de cet accord du Mercosur.
32:07Véronique Leflocq, que vous connaissez bien,
32:09vous avez co-écrit un livre avec elle.
32:11Écoutons ce que dit Véronique Leflocq de la coordination rurale.
32:15J'ai envie de dire, malheureusement, c'est plié.
32:18C'est plié et nos politiques ont trop tardé à réagir,
32:23à se prononcer, à faire tout le boulot de lobbying
32:27auprès des autres États membres pour sauver l'agriculture
32:30et soustraire justement l'agriculture de tous ces accords de libre-échange.
32:35Aujourd'hui, chacun des États membres devrait être convaincu
32:38que l'alimentaire ne s'échange pas contre des produits industriels ou autres.
32:43Voilà pour Véronique Leflocq, avec qui vous avez écrit ce livre,
32:47entendrez-vous, dans nos campagnes, Michel Onfray.
32:49Vous comprenez ce cri d'inquiétude des agriculteurs.
32:52Mais alors, pas que sur le Mercosur,
32:54sur beaucoup d'autres traités de libre-échange
32:56qui ont déjà mis à mal nos agricultures.
32:58Et puis, il y a le problème de l'Ukraine aussi qu'il faut évoquer.
33:00Mais bien sûr.
33:01Donc, on sait très bien que l'Europe est pour l'intégration de l'Ukraine
33:05et l'Ukraine actuellement produit du poulet en quantité et du blé en quantité.
33:09C'est-à-dire qu'ils peuvent le produire comme ils veulent.
33:11Je ne veux pas dire qu'ils ont le droit, eux, de nourrir leur poulet à la dioxine,
33:14mais quasiment.
33:16Et qu'ils sont sur le marché en concurrence avec les Français
33:18qui disent « Ah, mais vous n'avez pas le droit de faire ceci ni de faire cela.
33:21Ici, les paysans sont en train de tailler l'ail en dehors des bonnes dates.
33:24On vient les chercher quasiment avec des menottes. »
33:27Donc, ce n'est pas normal de dire « Priorité à l'étranger, priorité à tout ce qui est planétaire.
33:32Et tant pis si les paysans français crèvent et meurent et disparaissent. »
33:35Donc, moi, je l'ai dit sur notre plateau.
33:38De toute façon, quoi qu'il arrive, ce traité aura lieu.
33:40Que ce traité sera adopté, oui.
33:41Parce que M. Lavandère-Leyen le voulait et que l'Europe le veut.
33:44L'Europe veut la destruction des paysanneries nationales.
33:46Elle veut instaurer l'industrie, faire de telle sorte que l'agriculture soit une industrie.
33:53Pour qu'on puisse manger de la viande cellulaire,
33:54pour qu'on puisse fabriquer des légumes qui seraient en laboratoire
33:59parce que couche d'ozone, parce que souffrance animale,
34:01parce qu'on voit bien le rôle que jouent les écologistes dans cette aventure.
34:04Rôle d'idiot utile, je ne sais pas.
34:05Mais enfin, c'est leur projet.
34:08Mais pas tout de suite.
34:09Puis on ne le dit pas comme ça.
34:10Les gens qui ont le projet de détruire l'agriculture française,
34:12ils ne vont pas vous le dire.
34:13Mais ils vont dire « On va faire ceci, puis on va faire cela. »
34:15Mme Ursula Lavandère-Leyen a ce projet, effectivement,
34:18d'industrialiser l'agriculture planétaire
34:20en se disant que crèvent les paysans français
34:22si le marché peut se faire sur la planète entière.
34:24De sorte que si le blé ukrainien est moins cher,
34:27eh bien, il envahira l'Europe.
34:29C'est un peu de souveraineté alimentaire, Michel.
34:31Mais ça ne pourra pas nourrir les générations futures.
34:33Non, parce qu'actuellement, la souveraineté,
34:35ce n'est pas le problème de ces gens-là.
34:37C'est-à-dire de l'Europe de Maastricht.
34:39Ces gens-là veulent un marché planétaire.
34:41Et puis après, quand ils ont un marché planétaire,
34:43ils veulent un gouvernement planétaire.
34:45C'est transitoire, l'Europe de Maastricht.
34:46Elle est juste faite pour détruire les nations,
34:48pour dissoudre les nations.
34:50Dissoudre, oui.
34:51Oui, comme un acide, finalement.
34:53Détruire tout ça.
34:54Et puis quand on aura une espèce de vaste soupe,
34:56eh bien, cette vaste soupe,
34:57elle va travailler aussi au gouvernement mondial.
34:59C'est déjà un peu le cas.
35:00Tous ces gens qui, à Davos,
35:01ou qui, dans certains endroits,
35:03font des réunions secrètes,
35:05où les journalistes sont interdits.
35:06Vous n'avez pas le droit de dire ce qui aura été dit.
35:09Vous dites, arrêtez de dire qu'on est complotistes
35:11si on dit ce genre de choses.
35:12Si vous n'avez rien à cacher,
35:13acceptez, les journalistes, mettez des caméras.
35:15Tous ces gens qui sont là,
35:16les gens de Bildenberg, etc.,
35:17qui ont un projet pour le gouvernement de la planète.
35:19C'est drôle, tous ces gens-là,
35:20ils ont un projet de gouvernement de la planète.
35:22Et les peuples, à la poubelle, les peuples.
35:25La patrie, à la poubelle, la patrie.
35:27Et si vous dites, patrie, nation, peuple, c'est pas...
35:29Ah, mais vous êtes un fasciste.
35:31Vous êtes évidemment un nostalgique de Radour-sur-Glane.
35:33Et attention, gouvernement républicain,
35:35arc républicain,
35:36si vous êtes un nostalgique,
35:38si vous êtes Eichmann,
35:39et la réincarnation d'Eichmann,
35:40c'est problématique.
35:41Et là, vous dites, oh là là,
35:42mais je n'ai pas envie de ça, moi.
35:43Donc, je mettais, et je ne dis rien.
35:44Mais le fonctionnement, c'est ça.
35:45Je ne suis pas, par hasard, viré du service public.
35:47On ne touche pas à l'Europe.
35:49C'est le totem, absolument.
35:50Oui, absolument.
35:51Vous pouvez dire plein de trucs, n'importe quoi.
35:53Enfin, peu importe.
35:54Je ne vais pas dire quoi,
35:55pour ne pas se retrouver au tribunal.
35:56Mais là, si vous commencez à dire,
35:57mais regardez la logique totalitaire
35:59de cet État maastrichtien.
36:00C'est un État.
36:01Il a d'ailleurs tous les signes distinctifs de l'État.
36:04Il a un drapeau, il a un hymne,
36:05il a une monnaie, il a une devise.
36:07C'est un État.
36:09Donc, c'est un État post-national.
36:11Et ces gens-là nous disent,
36:12ah, l'État, c'est pas bien.
36:13La nation, c'est la guerre.
36:14L'État, c'est la guerre.
36:15Mais vous êtes en train de fabriquer une nation.
36:18Et c'est d'ailleurs la guerre.
36:19Voyez comment ça fonctionne avec la Russie et avec Poutine.
36:22Menace de Poutine, menace de la Turquie,
36:25menace de la Chine, menace de l'Iran,
36:27menace de partout.
36:28C'est pas la guerre, ça.
36:29Ça y ressemble étrangement.
36:30Et cette Europe qui devait nous préserver de la guerre,
36:32elle nous met dans les bras du dieu Mars,
36:34qui est le dieu de la guerre.
36:35Michel Onfray, parlons du beau, parlons de la paix.
36:38Avec cette inauguration de Notre-Dame de Paris,
36:40qui va avoir lieu dans quelques heures.
36:42Avec cette cathédrale qui a été ravagée par les flammes en 2019.
36:46Et puis le travail extraordinaire,
36:48et je serais le plus d'accord pour le saluer,
36:50de tous ces artisans, de tous ces compagnons
36:52qui ont fait vraiment un travail absolument merveilleux.
36:55On va écouter les Français qui sont très émus,
36:57croyants ou non croyants,
36:58de cette restauration et cette splendeur retrouvée.
37:01Écoutons-les.
37:03Heureux, parce que ça a été bouleversant
37:05quand on a vu les images à la télé lors de l'incendie.
37:08Et voir qu'effectivement, 5 ans après,
37:11c'est quasiment terminé.
37:13C'est un pur bonheur, tout simplement.
37:15Je veux être là pour cette réouverture,
37:19même si je ne vais pas pouvoir rentrer.
37:21Parce que, pour moi, c'est le symbole de la France.
37:24C'est la hâte, mais je suis un peu déçue
37:26parce que je pensais l'avoir de face.
37:28Tout simplement, voilà.
37:30Mais sinon, je suis contente pour tout le monde.
37:33Pour toutes les personnes qui étaient là,
37:35qui ont veillé.
37:36Et toutes les personnes qui apprécient les beaux monuments.
37:39Et les personnes qui aiment Paris,
37:42et surtout Notre-Dame de Paris.
37:45Une grande émotion.
37:47On a suivi ça depuis le désastre du début.
37:50Donc là, c'est une très grande émotion.
37:52C'est une émotion nationale, pour vous,
37:54qui transcende la religion.
37:55Parce que c'est d'abord et avant tout un édifice religieux.
37:58Mais c'est aussi autre chose, Michel Onfray,
38:00Notre-Dame de Paris.
38:01Oui, bien sûr.
38:02Avant de répondre à cette question,
38:03je voudrais dire que voilà un crime sans criminel.
38:05On ne sait pas ce qui s'est passé.
38:07Un court-circuit.
38:08Oui, un court-circuit.
38:09On a même parlé d'un mégot.
38:10Vous avez vu à quoi ressemble la cathédrale.
38:12Vous mettez un mégot comme ça, sur une poutre,
38:14qui a mille ans.
38:15Et d'un seul coup, ça met le feu entièrement,
38:17à la totalité de la charpente.
38:18Formidable.
38:19Donc je dis juste que, probablement,
38:20dans un siècle ou deux,
38:21ce sera un cold case, comme on dit aujourd'hui.
38:23Et puis on commencera à faire des recherches, etc.
38:25C'est étonnant d'ailleurs,
38:26comme on a vite fait classer le dossier,
38:27en disant que c'est un court-circuit.
38:29Même le court-circuit.
38:30Ce serait intéressant de savoir pourquoi il y a un court-circuit,
38:32alors qu'il y a des gens dont le métier consiste...
38:33J'entends.
38:34Je ferme la parenthèse.
38:35Oui, bien sûr, c'est extraordinaire
38:36de voir cette cathédrale
38:38revenir à son état presque originaire.
38:42Parce que je me souviens, effectivement,
38:44de tout ce qui est gris,
38:46mais en même temps, c'est la patine.
38:47Oui, la suite des bougies.
38:48L'aspiration de mille ans de gens qui ont prié.
38:51Des bougies, des cierges, de l'encens.
38:54Enfin, tout ça, nappé un peu.
38:56Et là, on décape terrible.
38:57Pourquoi pas ?
38:58Avec les nouvelles technologies.
39:00À la fois, le travail des artisans et les nouvelles technologies.
39:02Une espèce de latex qui permet d'enlever toute cette couche.
39:05Ça s'appelle aussi la patine sur des œuvres d'art.
39:07Moi, j'ai vu à une époque la restauration de la chapelle Sixtine.
39:10Il y avait un chantier qui bougeait comme ça.
39:12Et on voyait...
39:13Je suis allé plein de fois,
39:14mais je me souviens de la première fois que j'ai vu.
39:16Évidemment, quand ça marchait au poêle à bois pour élire les papes,
39:18c'était sombre.
39:19On disait, c'est ça, Michel-Ange ?
39:20Et puis après, on a décapé, décapé, décapé.
39:22Et puis, on a vu ça.
39:23La splendeur.
39:24C'était incroyable, les couleurs de Michel-Ange.
39:26Donc, tout ça, c'est formidable.
39:27Le fameux geste contemporain,
39:29puisque Macron le voulait, il l'a eu.
39:33C'est tout le mobilier liturgique qui a été dessiné.
39:36Je ne l'ai pas vu.
39:37Par des compagnons aussi.
39:38Pas toujours.
39:39Par des artistes aussi.
39:40Vous avez un tabernacle, par exemple,
39:42qui a été ainsi fabriqué que, quand on le regarde,
39:44il ressemble à un cercueil de boue.
39:45Nous, nous verrons tout ça en direct sur nos antennes.
39:48Oui, peut-être.
39:49Mais je donne mon avis,
39:50parce que vous me le demandez.
39:51Vous dites, est-ce que vraiment le tabernacle,
39:53qui est le lieu de la présence réelle du Christ pour ceux qui y croient,
39:55est-ce que ça doit vraiment ressembler à un cercueil de boue ?
39:58Vous avez l'autel, qui est vraiment le maître-autel.
40:01Vous avez une pierre.
40:02On n'a pas le temps de rentrer dans le détail,
40:05mais c'est une symbolique tout à fait particulière, l'église.
40:08Moi, j'adore la symbolique des églises.
40:10Ce qui s'y dit, c'est-à-dire la façon dont on les construit,
40:13l'orientation, justement,
40:15orientation vers l'Orient, vers le soleil, vers la lumière.
40:17Moi, je suis un adepte du soleil invaincu.
40:19On fabrique cet endroit.
40:21Et puis, là où se trouve le cœur de l'église,
40:24on met l'autel.
40:25Et l'autel, c'est vraiment...
40:27Vous avez la flèche qui s'en va chercher Dieu.
40:30Dieu descend et il est là sur l'autel.
40:32Et ce mobilier, il a été dessiné comme...
40:34Vous savez, des prestes buvards, jadis, on avait des trucs...
40:38On se dit, oh là là, mais ça va tomber !
40:40Si vous appuyez un peu, etc.
40:41Alors, vous avez le lieu où on met le corps du Christ,
40:43c'est un cercueil,
40:44et vous avez l'endroit où on célèbre l'Eucharistie,
40:46et c'est probablement un peu branlant.
40:48Vous avez un baptistère qui, lui aussi, est un petit peu branlant.
40:51On ne va pas continuer là-dessus.
40:54C'est l'art contemporain que je défends, par ailleurs,
40:56et il y a des artistes qui auraient très bien pu dire autre chose.
41:00C'est-à-dire, plutôt que de dire,
41:01tout ça est branlant, tout ça est en équilibre,
41:03tout ça ressemble...
41:04Là où c'est le lieu de la vie ou de la vie éternelle,
41:06éventuellement, pour ceux qui y croient,
41:07c'est le lieu de la mort, puisque c'est le cercueil.
41:09Donc, il y a ça.
41:10Et après, évidemment, il y a tout le génie français.
41:12Les gens qui ont été capables, avec les artisans,
41:15de faire...
41:16de retrouver...
41:17C'est pas de retrouver des choses...
41:18Oui, c'est ça.
41:19Voilà.
41:20Oui, oui, oui.
41:21Et ce qui est formidable, c'est que ça marche,
41:22parce que Macron ne s'en occupe pas,
41:23parce que l'État ne s'en occupe pas,
41:24parce que l'argent, c'est de l'argent privé.
41:25Pour contraire.
41:26Emmanuel Macron a donné l'impulsion,
41:27il a levé tous les obstacles administratifs.
41:30Oui.
41:31Alors là, pour le coup, on se dit,
41:32voilà un exercice qui pourrait s'élargir,
41:35oui, comme avec les Jeux olympiques.
41:36On se dit, dès qu'effectivement,
41:38il y a une volonté et des gens compétents...
41:40Là, pour le coup, les Jeux olympiques,
41:41les gens compétents, c'était la police,
41:42c'était l'armée,
41:43c'était des gens des services secrets,
41:44des renseignements, etc.
41:45Ici, vous avez des gens qui savent utiliser l'Herminette,
41:48qui savent utiliser tous les instruments,
41:51mais qui vous font des choses magnifiques.
41:52Et accessoirement avec uniquement des dons privés.
41:54Et c'est ce que j'avais effectivement dit,
41:56en disant, pas d'argent public,
41:57quand il n'y a pas d'argent public, ça marche.
41:58Ça rend les choses plus faciles.
41:59Et puis quand vous avez un général,
42:00Feu-Georges Lain,
42:01Hommage, Général Georges Lain.
42:02Oui, qui lui avait dit, moi, je m'en occupe,
42:04et puis vous allez voir, ça va marcher.
42:06On se dit, voilà, c'est-à-dire,
42:07il y a une possibilité.
42:08Quand il y a une volonté, il y a un chemin.
42:10Quand il y a un chemin, il y a une issue.
42:12Et on se dit, aujourd'hui, elle est restaurée,
42:14et vous avez un chef d'État qui dit, c'est moi.
42:16Mais il a participé.
42:18En cinq ans, c'était un exploit.
42:19Vous avez vu la cathédrale l'État,
42:21dans lequel elle était il y a cinq ans.
42:22Aujourd'hui, ça tient du miracle.
42:23Tous ceux qui ont travaillé dans le chantier le disent.
42:25Oui, mais toutes les promesses qu'il a pu faire
42:27et qui n'ont pas été tenues,
42:28on les connaît.
42:29Mais là, il est en train de dire
42:30que la promesse qu'il avait faite
42:32a été tenue par lui,
42:33alors qu'elle n'a pas été tenue par lui.
42:35Elle a été tenue par le génie français.
42:37Oui, mais par le génie français
42:38de gens qui savent travailler
42:39et qui ont le sens de l'honneur.
42:41Les gens qui sont des artisans,
42:42qui sont des commerçants,
42:43ils ont le sens de l'honneur,
42:44de la parole donnée.
42:45Si on dit, il faut le faire en cinq ans,
42:46on va le faire en cinq ans.
42:47On va travailler nuit et jour,
42:49et puis voilà.
42:50Je trouve qu'il y a une espèce de confiscation
42:52de valeurs et de vertus
42:53qui sont le contraire des valeurs
42:54et des vertus du chef de l'État.
42:55Et juste sur le côté patrimoine national,
42:57je veux dire, bien au-delà de la religion,
42:59on croit ou pas,
43:00elle appartient à la nation,
43:02Oui, j'ai entendu dire,
43:03le chef de l'État a dit,
43:05je vais quand même faire mon intervention,
43:07c'est un grand transgressif,
43:08donc je vais quand même la faire à l'intérieur.
43:10Et là, il nous l'a fait savoir.
43:11Elle appartient au monde entier,
43:12nous a-t-il dit.
43:13Non, elle n'appartient pas au monde entier,
43:14elle appartient à la France.
43:15Oui, à la France,
43:16mais c'est au-delà de la croyance pure.
43:19Oui, mais enfin,
43:20elle appartient d'abord,
43:21elle est sur le sol français.
43:22Elle est sur le sol français,
43:23elle a été restaurée
43:24avec de l'argent qui vient de l'étranger.
43:26Et en plus de ça,
43:27on a eu une cabale
43:28contre des gens qui,
43:29français, ont donné de l'argent.
43:30Et on a dit,
43:31ah, ils défiscalisent, etc.
43:32C'est vrai qu'ils défiscalisent, etc.
43:34Mais que ces gens donnent aussi,
43:36je ne sais pas combien de libération a donné,
43:38combien le monde a donné,
43:39combien l'Obs a donné,
43:40probablement pas grand-chose,
43:41sinon rien.
43:42Donc oui,
43:43il y a eu une volonté personnelle particulière
43:46et quand il y a ça,
43:48on s'aperçoit que la France
43:49n'est pas complètement morte.
43:50Et non, elle est vivante,
43:51et bien là, éternelle.
43:53Merci beaucoup Michel Onfray.
43:54Éternel, je n'irai pas jusque-là.
43:55Moi, je le dis.
43:57J'essaie d'être optimiste.
43:58Merci à vous pour cette émission
44:00face à Michel Onfray sur CNews et sur Europe.