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Maud Bregeon, porte-parole du gouvernement, répond aux questions de Sonia Mabrouk au sujet du risque de motion censure votée par le Rassemblement national et qui pourrait faire chuter le gouvernement Barnier, du risque de crise politique si le Budget n'est pas voté et d'une éventuelle démission d'Emmanuel Macron.
Retrouvez "La Grande interview Europe 1 - CNews de Sonia Mabrouk" sur : http://www.europe1.fr/emissions/linterview-politique-de-8h20
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Maud Bregeon, porte-parole du gouvernement, répond aux questions de Sonia Mabrouk au sujet du risque de motion censure votée par le Rassemblement national et qui pourrait faire chuter le gouvernement Barnier, du risque de crise politique si le Budget n'est pas voté et d'une éventuelle démission d'Emmanuel Macron.
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NewsTranscription
00:00Bonjour Madame le Président, et bienvenue à la grande interview sur CNews et Europe 1.
00:04Vous êtes la porte-parole du gouvernement, un gouvernement qui pourrait chuter sous peu.
00:08D'ici mercredi, votre parole est très attendue ce matin, et plus que jamais, la censure semble inévitable.
00:14Le Rassemblement national la votera, sauf miracle de dernière minute.
00:18Alors je vous pose la question très clairement, est-ce que c'est plié, comme l'a dit ce matin Jordane Bardella ?
00:23Sonia Mabrouk, je suis venue ce matin pour vous redire très calmement, et pour redire aux Français,
00:29que le gouvernement de Michel Barnier a toujours été dans une posture sincère, d'écoute, de co-construction,
00:36alors même que le pays traverse un contexte budgétaire extraordinairement difficile.
00:41Nous avons laissé le débat se tenir à l'Assemblée nationale, nous avons trouvé des chemins de compromis
00:45pour protéger les retraités les plus modestes, pour préserver les Français de la hausse éventuelle de taxes sur l'électricité,
00:51pour préserver les entreprises d'une hausse de charge.
00:54Et hier encore au Sénat, des accords ont été trouvés, notamment pour assurer aux Français qu'il n'y ait aucune hausse des taxes sur le gaz.
01:02Maintenant, pour dialoguer et pour trouver des chemins de compromis, il faut être deux.
01:05Qui n'est pas là ? Il faut être deux ?
01:07Nous avons tendu la main, à l'ensemble, nous y avons toujours été prêts.
01:11Est-ce que ce matin, votre région, vous dites encore, vous êtes en état d'esprit de négociation ?
01:15Nous y sommes encore prêts, contrairement à ce que je peux entendre ici ou là, nous ne sommes pas sectaires.
01:20Notre porte a toujours été ouverte, nous avons toujours été ouverts au dialogue,
01:24dans la responsabilité qui inclut de prendre en compte le cadre budgétaire qui s'impose à nous.
01:29Je le redis, 6,1 % de déficit, 7 % l'année prochaine si on ne fait rien.
01:34Donc il y a ce cadre qui s'impose à nous, mais nous avons toujours cherché des compromis.
01:38Maintenant, pour dialoguer, il faut être deux.
01:41Et le compromis, ce n'est pas du tout ou rien.
01:43Le compromis, ce n'est pas un ultimatum.
01:45Le compromis, ça nécessite que chacun accepte de faire un pas vers l'autre.
01:50Et je constate que ça n'a pas toujours été le cas aujourd'hui au sein des oppositions.
01:54Vous dites, le compromis, c'est à deux.
01:56Mais comme hier, quand hier, le ministre des Comptes publics, Laurent Saint-Martin,
01:59a indiqué que le projet de loi de financement de la Sécurité sociale ne sera plus modifié,
02:03mot de Bréjon, fermant ainsi la porte à tout compromis, c'est une fin de non-recevoir ?
02:08Le projet de loi de finance de la Sécurité sociale, que contient-il ?
02:12Pardonnez-moi sur la forme, c'est une fin de non-recevoir.
02:15Ou alors, ce n'est pas la position de Matignon ?
02:16Il contient d'abord ce projet de loi de financement de la Sécurité sociale.
02:20Il a débouché sur ce qu'on appelle, c'est un peu technique, une commission mixte paritaire,
02:24c'est-à-dire une instance qui réunit des députés et des sénateurs.
02:27Instance qui a été conclusive.
02:29À savoir que pour la première fois, pour la première fois depuis 12 ans,
02:33députés et sénateurs ont réussi à s'accorder de façon majoritaire...
02:37Madame, la parole du gouvernement, pardon.
02:39Majoritaire sur un accord...
02:40Le RSI vient de dire ce matin que c'était clié.
02:42Je vous demande, quelle est la position du gouvernement ce matin ?
02:46C'est extrêmement important de le dire.
02:48J'entends parfois des choses fausses sur ce que contient ce projet de loi de finance de la Sécurité sociale.
02:53Ce projet de loi de finance de la Sécurité sociale, il contient une trajectoire
02:57qui vise à contenir la hausse des dépenses de la Sécurité sociale,
03:03parce que si on veut préserver ce système qui est très important pour les Français,
03:06chacun comprend bien que le but est de le préserver.
03:09Pardonnez-moi, il y a une chose que je ne comprends pas ce matin.
03:10Le RN va de manière inévitable vers la censure.
03:13Vous êtes en train de nous expliquer ce qui, depuis plusieurs jours, est en débat.
03:17Est-ce que c'est encore le cas aujourd'hui ?
03:18Est-ce qu'on est encore au niveau du débat aujourd'hui ?
03:21Est-ce que ce n'est pas terminé ?
03:23Le débat sur le projet de loi de finance, par exemple, doit se poursuivre jusqu'au 20 décembre.
03:29Donc, encore une fois, notre posture n'a pas changé
03:32et nous, on est dans une démarche qui est honnête vis-à-vis des Français et vis-à-vis des parlementaires.
03:36Ça veut dire que le RN n'est pas dans cette démarche d'honnêteté ?
03:38Je le redis, ce projet de loi de finance de la Sécurité sociale,
03:41donc celui qui sera présenté aujourd'hui à l'Assemblée nationale et au Sénat,
03:46inclut une trajectoire qui contient notamment une hausse des dépenses de la Sécurité sociale de 7 milliards.
03:52Donc, on est très loin d'un budget d'austérité.
03:54Et, chose extrêmement importante, contrairement à ce que j'ai pu entendre ici ou là,
03:59le projet de loi de finance de la Sécurité sociale ne contient aucun,
04:04aucun, des remboursements, des médicaments ou des consultations.
04:08Alors, pardonnez-moi, on va s'arrêter sur ce point parce que c'est l'une des lignes rouges du Rassemblement national.
04:13C'est la baisse de la prise en charge du remboursement des médicaments par la Sécu.
04:16Ça constitue un casus belli pour le RN.
04:19Vous dites que ce n'est pas contenu et que vous dites peut-être que plus tard,
04:23vous pourriez même, par voie réglementaire, revenir sur ce point.
04:26Oui, il faut expliquer un petit peu aux gens comment ça fonctionne.
04:30Le projet de loi de finance de la Sécurité sociale, je l'ai dit,
04:33dessine une trajectoire budgétaire qui est une trajectoire responsable et raisonnable.
04:39Ça, c'est la première chose.
04:40Sur les 150 pages de ce texte, je vous mets au défi de trouver
04:46où est-ce qu'il est inscrit la moindre notion de déremboursement de médicaments ou de consultation.
04:51Ce n'est pas inscrit dans le texte et ce n'est pas l'objet de cette semaine.
04:54En revanche, il conviendra, par voie réglementaire, comme c'est la norme,
05:00de trouver les moyens de respecter dans les semaines à venir cette trajectoire.
05:06C'est ce qu'on appelle la voie réglementaire, ça passe par décret.
05:09Et encore une fois, là-dessus, sur les moyens pour y parvenir,
05:14nous serons ouverts au dialogue.
05:15Il y a des consultations qui sont prévues et il y aura des consultations,
05:19notamment avec votre parlementaire.
05:20Est-ce que vous avez encore le temps de ces consultations ?
05:22Je vous rappelle ce qui a été dit ce matin,
05:24c'est-à-dire qu'on parle d'une motion de censure là, tout à l'heure, d'ici 15h,
05:28qui serait débattue mercredi, donc la fin du gouvernement.
05:32Très clairement, aujourd'hui, pardonnez-moi, je vous pose la question directement,
05:35est-ce que ce n'est pas terminé et que c'est notre dernier entretien ?
05:38Entendez-vous que ce sera la responsabilité des parlementaires.
05:43Ma responsabilité, c'est d'expliquer clairement aux gens,
05:46un, que nous avons laissé le débat se tenir,
05:48deux, que nous avons cherché des compromis avec tout le monde,
05:50trois, que nous en avons trouvé, encore une fois, sur les retraites et l'électricité,
05:53et quatre, je le redis, qu'il n'y a pas de mesure de déremboursement
05:56inclue dans le projet de loi de finances de la Sécurité sociale,
05:58qu'il y aura des dispositions réglementaires à prendre
06:01et que ces dispositions réglementaires seront discutées.
06:05Une fois que je vous ai dit ça...
06:06Donc les concessions, ce sont ces dispositions par voie réglementaire.
06:09Sonia Maroc, comme dit souvent mon père, à l'impossible, nul n'est tenu.
06:13Donc si les uns et les autres ont décidé, quoi qu'il en coûte, de voter la censure,
06:18je n'ai pas, moi, les moyens de les en empêcher.
06:20Je dis, en revanche, qu'il faudra ensuite assumer, devant les Français,
06:25dans chacune des 577 circonscriptions de France,
06:28les conséquences de l'éventuel vote d'une motion censure
06:32qui ferait tomber le gouvernement, mais surtout qui ferait tomber le budget.
06:35Vous dites, Maude Bréjean, « quoi qu'il en coûte ».
06:37La question qui se pose ce matin,
06:38c'est que les Français ne comprennent plus grand-chose à ce spectacle.
06:41Ils voient que la France risque de s'effondrer.
06:43Est-ce que vous pourriez dire, écoutez, ce budget ne compte en personne, finalement.
06:47Nous ne sommes plus, malheureusement, à 7 ou 8 milliards près.
06:49Eh bien, on va lâcher pour éviter une crise politique, voire une crise de régime.
06:53Est-ce que Michel Barnier, ce matin, est encore dans cet état d'esprit
06:55ou pourrait l'être ?
06:56Regardons l'ensemble des compromis qui ont déjà été trouvés.
07:00Moi, je veux bien qu'on en demande toujours plus.
07:03Mais lorsque vous additionnez les compromis trouvés sur l'électricité, 3 milliards,
07:07sur les baisses de charges, un peu plus de 2 milliards,
07:10sur les retraites, entre 500 millions et 1 milliard, etc., etc.,
07:15vous arrivez à presque 8, 9 milliards.
07:19Mais que coûterait une crise politique ?
07:21Mais que coûterait une crise financière et économique ?
07:24Pour les Français, ce n'est pas notre choix, Sonia Mavrouk.
07:29Ce sera le choix des parlementaires.
07:31Le Rassemblement national ?
07:33Ce sera le choix des parlementaires et de l'ensemble des parlementaires.
07:36Prétendre que le Rassemblement national détient à lui seul les clés d'une éventuelle censure,
07:41c'est une vulgarité.
07:42Votre région, vous savez très bien que la gauche, le Nouveau Front populaire,
07:45va voter comme un seul homme ou une seule femme.
07:47C'est leur responsabilité.
07:49Pour autant, ils ont une responsabilité immense
07:53dans ce qui se passera dans les prochaines heures et dans les prochains jours.
07:56Et les socialistes ont une responsabilité immense.
07:59Mais il semble déjà aller vers la voie de la censure.
08:02La question, et c'est ce que vous reproche Marine Le Pen,
08:04c'est votre méthode, en réalité.
08:06Là, vous m'exposez des avancées ou des concessions.
08:09Ce que vous reproche Marine Le Pen, c'est un manque de considération,
08:12c'est un mépris pour elle et ses millions d'électeurs.
08:14Est-ce que vous avez cru qu'à cause de la stratégie de respectabilité,
08:17elle n'irait pas faire la motion de censure,
08:19ce qu'elle semble acter ce matin ?
08:21Je crois qu'on a respecté depuis le premier jour
08:24tous les Français, tous les électeurs, tous les électrices,
08:28quelles que soient leurs convictions politiques.
08:31Michel Barnier a toujours dit que tous les élus à l'Assemblée nationale
08:36étaient des élus de la République,
08:38quelle que soit leur appartenance partisane.
08:40Et nous n'avons pas changé d'avis.
08:42Moi, j'ai toujours été convaincue,
08:43et c'est aussi pour ça que j'ai accepté de rejoindre le gouvernement,
08:46qu'on pouvait combattre le projet du Rassemblement national,
08:49le projet de la France insoumise ou d'autres,
08:51sans combattre leurs électeurs.
08:53Donc, en cherchant ces compromis que nous avons trouvés
08:56pour protéger les retraités les plus modestes
08:58ou pour s'assurer qu'il n'y ait pas de hausse de taxes sur l'électricité,
09:01nous avons respecté l'ensemble des Français.
09:04Maintenant, encore une fois, je le redis,
09:06chacun doit s'interroger sur ce qu'il souhaite profondément pour le pays.
09:10Je suis très inquiète.
09:11Moi, je suis en train de dire que le Rassemblement national
09:13souhaite une crise politique et financière.
09:15Je suis très inquiète, je suis très inquiète
09:17de ce qui se passerait dans les jours et dans les semaines.
09:20On a tout entendu Maude Bréjon, la chianlie, la crise financière.
09:23On dirait un pays qui va s'écrouler.
09:25Le budget de l'année dernière sera donc accru.
09:27Ce n'est pas seulement les paroles de Maude Bréjon
09:29ou du gouvernement de Michel Barnier.
09:31Je vois bon nombre d'économistes,
09:33de représentants du monde agricole, par exemple,
09:36de représentants d'entreprises qui s'expriment
09:39pour dire à quel point ils sont inquiets de cette éventuelle situation.
09:43Je veux bien qu'on dise qu'on va reprendre le budget de l'année passée
09:47et puis au fond, circulez, il n'y a rien à voir.
09:49Tout ça se passera très bien.
09:50C'est renoncer au moindre euro d'économie l'année prochaine.
09:53Mais quelle choix reste-t-il ?
09:55C'est donc aller vers une trajectoire
09:58qui constituera pour le pays un décrochage économique
10:01et un affaiblissement dont nous mettrons des années à nous relever.
10:05Mais qui doit ce matin faire le premier pas ou le dernier pas
10:08puisque c'est apparemment acté du côté du Rassemblement national
10:11pour l'intérêt supérieur du pays,
10:12pour qu'on ne s'en retrouve pas dans une situation
10:14comme vous décrivez ?
10:15Qui doit faire ce pas ?
10:16Nous avons fait, me semble-t-il, un certain nombre de pas
10:21et un certain nombre de compromis extrêmement importants
10:26qui, encore une fois, ont coûté à ce qu'était initialement ce budget.
10:30Maintenant, je m'interroge sur ce que souhaitent vraiment les uns et les autres.
10:35Vous devez le savoir.
10:37Quand nous parlons, par exemple, de déremboursement des médicaments
10:41et que je vous dis qu'il n'y a pas de déremboursement prévu
10:43dans le projet de loi de finances de la Sécurité sociale,
10:45que ce sera ensuite des mesures réglementaires à discuter
10:50et que, pour autant, on en fait aujourd'hui un point dur,
10:54je ne comprends pas très bien.
10:56Vous êtes en train de dire que dans cette négociation
10:59si importante pour le pays, les dés sont pipés
11:01puisque le Rassemblement national fait de ce point
11:03sur le remboursement des médicaments une ligne rouge.
11:06Vous dites que ça n'existe pas dans le PLFSS.
11:08Je ne sombre pas le cœur et les âmes de chacun, vous voyez.
11:13Je redis juste que l'intérêt supérieur du pays,
11:18c'est que ce pays est un budget
11:20et que ce pays ne sombre pas dans l'incertitude financière et économique.
11:25À qui la faute ?
11:27Moi, je ne distribue pas les points et les cartes.
11:30Certains remontent à l'erreur originelle,
11:32à la décision de dissoudre du président de la République.
11:34Qui fait que nous sommes aujourd'hui, vous et moi,
11:37en train de discuter d'une crise politique, financière
11:41et probablement d'une crise de régime ?
11:43C'est un peu facile de renvoyer encore et toujours la balle
11:46au président de la République.
11:47Le président de la République, quoi qu'on pense de lui,
11:51j'entends que certains Français peuvent avoir des doutes
11:53et que d'autres le soutiennent,
11:54mais le président de la République a redonné la parole aux Français.
11:58Les Français ont voté.
12:00Les Français ont fait le choix.
12:02Avec une participation d'ailleurs immense de l'Assemblée nationale,
12:06telle qu'elle est aujourd'hui.
12:08J'entends que certains disent que cette Assemblée nationale...
12:12Regardez la situation.
12:13Y compris dans votre majorité,
12:14certains n'hésitent pas à fixer des lignes rouges à Michel Barnier.
12:17Cette Assemblée nationale reflète ce qu'est aujourd'hui l'état de l'opinion.
12:23Et il faut la respecter, que ça nous plaise ou non.
12:25Moi, je ne serai jamais de ceux qui considèrent
12:27que les Français ont mal voté.
12:29La question n'est pas là.
12:30Qu'est-ce qui va se passer là si le gouvernement chute ?
12:33Si le gouvernement chute ?
12:34D'un point de vue institutionnel, pour le président de la République.
12:36Le président de la République aura l'occasion
12:38de prendre les décisions qui lui incombent,
12:40et ce n'est pas à moi de m'exprimer à sa place.
12:41Mais s'il est dans l'impossibilité de nommer un nouveau gouvernement,
12:44vous avez entendu des voix, y compris quelqu'un comme Jean-François Copé,
12:48qui parle de la démission du président.
12:50Mais celles et ceux qui aujourd'hui agitent
12:53le spectre de la démission du président de la République
12:56jouent contre nos institutions et jouent contre le pays.
12:59Je dis attention aux ingénieurs du chaos,
13:02qui tirent un fil qui, selon moi, est extrêmement dangereux.
13:07Il appartient aujourd'hui aux députés et aux parlementaires
13:11de prendre leurs responsabilités
13:13pour que ce pays ne sombre pas dans un affaiblissement
13:17dont on mettrait, je le redis,
13:19des mois et des années à nous relever.
13:21Vous êtes en train d'appeler individuellement
13:23chaque député, en dehors de toute consigne de son parti,
13:27de prendre ses responsabilités.
13:28J'appelle évidemment les uns et les autres
13:30à prendre leurs responsabilités,
13:31et je le dis très calmement et très simplement.
13:35Chacun des députés aura à rendre des comptes
13:39dans sa circonscription, et c'est bien normal.
13:41Nous le faisons, d'ailleurs, j'étais moi-même députée avant.
13:43Nous le faisons, nous le faisons, nous le faisons...
13:45C'est quand même une parole qui engage,
13:47que vous dites rendre des comptes.
13:49Et on rend des comptes en permanence, lorsqu'on est élu.
13:51Mais qui va devoir rendre des comptes ?
13:52Sur tous les choix qu'on fait.
13:53Est-ce que vous-même et votre majorité, votre très relative,
13:56va devoir rendre des comptes, justement,
13:58parce que nous sommes aussi arrivés...
13:59Mais on est tous amenés à s'expliquer
14:01des choix que l'on fait devant les Français qui nous ont élus,
14:05et devant ceux qui nous ont pas élus aussi, d'ailleurs.
14:07Il faut bien entendre une chose.
14:10D'une part, on se privera du moindre euro d'économie supplémentaire.
14:16Ce qui signifie que le déficit sera sûrement encore plus important
14:20l'année prochaine qu'il l'était cette année.
14:22Les taux, ce qui fait qu'ils augmenteront.
14:24La charge de la dette augmenteront.
14:26Nous sommes déjà dans une crise.
14:27C'est moins d'investissements pour, par exemple, les services publics.
14:31Et puis ensuite, il y a un sujet de confiance.
14:33Il y a un sujet de confiance, de crédibilité et d'image de la France.
14:37Quel investisseur viendra en France
14:41implanter une entreprise ou une usine
14:43dans un contexte de si grande incertitude ? Aucun.
14:46C'est pour ça que je pose de nouveau la question
14:48pour l'intérêt supérieur du pays.
14:50Est-ce que ce matin, vous avez dit que vous avez fait des concessions,
14:53est-ce que votre porte reste ouverte ?
14:55Notre porte reste ouverte, je le redis.
14:58Pour un miracle de dernière minute.
14:59Nous ne sommes pas sectaires, nous restons ouverts au dialogue.
15:02Notre volonté de trouver des compromis reste absolument inchangée.
15:08Mais pour dialoguer, il faut être deux.
15:10Et ça nécessite que chacun accepte, je le redis, de faire un pas vers l'autre.
15:15C'est ça, l'insincérité de notre démarche.
15:17Si le gouvernement chute, ce sera donc la responsabilité.
15:20Et s'il y a une crise financière, politique et de régime, du RN pour vous ?
15:23Si le gouvernement chute, ce sera la responsabilité des parlementaires
15:27qui auront pris la décision de voter une éventuelle motion de censure.
15:30Les parlementaires de la gauche ou du RN ?
15:31Et je le redis, je le redis.
15:33Les députés de gauche auront une responsabilité tout aussi importante.
15:39Tout aussi importante.
15:40Parce qu'une voix vaut une voix.
15:42Un député n'est pas supérieur à un autre député.
15:44Et aucune motion de censure ne peut être adoptée
15:47sans les voix, par exemple, des socialistes.
15:49Et quand j'entends qu'un ancien chef d'État, comme François Hollande,
15:55prendrait le risque de faire courir à la France
15:58une crise économique, financière, une instabilité politique inouïe,
16:03je ne comprends pas.
16:0718 millions de Français ont fait confiance à François Hollande en 2012.
16:11Qu'a-t-il à leur dire ce matin, quand il prend ce type de décision ?
16:16Merci, Maude Bréjean.
16:17Est-ce que mercredi, vous serez encore porte-parole du gouvernement ?
16:20En tout cas, je continuerai à venir sur le plateau.
16:22Vous ne le savez pas encore aujourd'hui ?
16:24Ce qui m'intéresse, vous savez, moi j'ai fait de la politique, je ne venais pas de là.
16:27Je me suis engagée parce que je pensais qu'on pouvait encore sincèrement changer la vie des gens.
16:33J'espère qu'il y a encore beaucoup de responsables politiques
16:35qui, dans les jours et les semaines à venir, le seront vraiment.
16:39Merci à vous, c'était votre grande interview ce matin.
16:41Bonne journée.