L'Assemblée nationale examine les motions de censure déposées par le NFP et le RN. Une journée historique, puisqu'aucune motion de censure n'a été adoptée depuis 1962, situation inédite qui plongerait le pays dans une grande incertitude politique et budgétaire. Écoutez le sentiment de Renaud Muselier, président de la région Provence-Alpes-Côte d'Azur.
Regardez L'invité de Yves Calvi du 04 décembre 2024.
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00:00RTL Soir, édition spéciale.
00:03Agnès Bonfillon et Yves Calvi.
00:05Il est 18h17, bonsoir Renaud Muselier.
00:07Bonsoir.
00:09Vous êtes le président macroniste de la région Provence-Alpes-Côte d'Azur, merci de nous rejoindre sur RTL.
00:14Le gouvernement Barnier est donc sur le point de tomber, les députés Rassemblement National et Nouveau Front Populaire
00:19s'apprêtent à voter une motion de censure pour le renverser, est-ce que c'est grave et est-ce que vous êtes inquiet ?
00:25C'est très grave pour la France puisqu'on risque de se retrouver vraisemblablement dans une situation où on n'a plus de gouvernement
00:34et pas de budget, donc on n'a pas tellement l'habitude dans d'autres pays et même quand il y a eu l'ascension en 62
00:41c'était pour monsieur Pompidou qui a tout de suite été renommé mais il n'y avait pas de crise politique ni de crise financière
00:48alors que là on va avoir une crise politique et une crise financière avec des conséquences immédiates.
00:52Dans ces conséquences immédiates par exemple, un exemple très simple qui est sans dramatiser,
00:58nous avons les agriculteurs en France qui manifestent depuis près d'un an, je crois que la totalité des Français
01:03ont validé leurs demandes, leurs revendications que tout le monde trouvent légitimes.
01:09Monsieur Attal, le gouvernement précédent, a enterriné avec les syndicats agricoles la totalité des modalités à modifier.
01:15Entre temps il y a eu une dissolution, entre temps arrive M. Barnier qui reprend la totalité des demandes agricoles
01:28et là ça tombe à l'eau, c'est-à-dire eux ils sont en difficulté majeure au quotidien et nous le savons
01:34et bien aujourd'hui ils sont le bec dans l'eau, ils ne sauront jamais comment ils seront traités donc on a encore perdu un an.
01:39Donc vous nous dites que cette censure du gouvernement Barnier est une censure irresponsable, je vous ai bien compris.
01:47C'est une censure irresponsable, il y a deux problèmes, d'abord sur le problème budgétaire du fonctionnement du Parlement.
01:52Vous connaissez la mécanique parlementaire qui fait en sorte que ça passe à l'Assemblée, ça va au Sénat et qu'ils ne soient pas d'accord.
01:57On met une commission mixte paritaire, mais la commission mixte paritaire a validé le budget.
02:02Ils se sont entendus pour ça ce dimanche dernier.
02:05Et lundi il y a eu un problème majeur pour Mme Le Pen qui potentiellement est susceptible de devenir inéligible en mars
02:10et donc mardi elle a décidé de faire sauter le Premier ministre Barnier.
02:14C'est une calendrier incroyable.
02:17Et on se retrouve maintenant avec l'extrême droite pilotée par Mme Le Pen
02:22qui explique et qui vote une motion dans laquelle le groupe piloté par M. Mélenchon et la FI,
02:29donc l'extrême gauche, dit vous vous rendez compte nous on est complètement opposés au RN
02:35sur la totalité des points.
02:37Tout ce que vous décrivez traduit une absurdité politique.
02:41Mais la vie du pays ne va pas s'arrêter Renaud Muselier.
02:46Si vous pensez que oui, il faut nous l'expliquer.
02:48Je viens de vous l'expliquer par exemple par un exemple très concret comme les agriculteurs.
02:52Vous avez par exemple un vote qui a été fait à l'Assemblée Nationale en sa totalité
02:58sur le budget militaire, sur l'augmentation du nombre de postes militaires
03:04et sur le réarmement de notre pays où nous avons fait des commandes
03:07qui ont été faites pour réarmer notre pays avec du matériel compte tenu du contexte autour de nous.
03:11Oui.
03:12Là si vous avez le budget qui n'est pas voté, qu'est-ce qui se passe ?
03:15C'est arrêté.
03:17Vous avez une démarche qui a été engagée, qui a été validée
03:19dans le cadre d'embauches de policiers.
03:25Je crois que c'est à peu près 3 000.
03:27C'est arrêté.
03:29Vous avez tout le volet dans le cadre de la sécurité sociale,
03:31sur les formations des infirmières, l'augmentation des bases tarifaires
03:39sur les grilles de salaire.
03:40C'est arrêté.
03:42Après vous avez la mise à niveau dans le cadre de l'inflation,
03:48de l'imposition sur nos concitoyens.
03:52C'est 12 millions de personnes supplémentaires qui vont être imposées.
03:5412 millions ?
03:56Donc le Premier ministre qui affirmait hier qu'une censure de son gouvernement
04:00rendrait tout plus difficile et plus grave, je le cite,
04:03il a raison selon vous.
04:05Il dit la vérité du moment.
04:07Après on a un pays qui est en situation financière particulièrement complexe.
04:11Dans cette situation financière particulièrement complexe
04:14et maintenant une situation parlementaire particulièrement complexe.
04:17On avait un homme qui faisait la synthèse dans cette majorité relative
04:23qui était composée par différentes portes politiques
04:25dans lesquelles j'appartiens.
04:27Mais le fait d'avoir la chute de ce gouvernement,
04:31la chute du budget,
04:33qui pilote ?
04:34Qui fait quoi ?
04:35Comment ça se passe ?
04:36Comment on prend les décisions ?
04:37Qui représente la France et où ?
04:40C'est une conséquence très importante pour nous au niveau national,
04:43international, européen bien sûr.
04:45Mais au niveau de notre assiette quotidienne,
04:47de notre vie quotidienne,
04:48de chacun et chacune d'entre nous.
04:50Dites-moi, la responsabilité du Président de la République
04:52elle est énorme elle aussi dans cette histoire ?
04:54La dissolution ne peut pas dire que ça a été un acte majeur
04:57qui a été parfaitement réussi.
04:59Mais une fois qu'on a dit ça,
05:01aujourd'hui c'est le Parlement qui travaille
05:03et qui fait globalement n'importe quoi.
05:05D'ailleurs ce qu'ils font à l'Assemblée nationale est incroyable.
05:08C'est-à-dire que vous avez quand même
05:10des gens potentreux sur des motions
05:12où ils se tapent dessus.
05:14Où ils véhiculent la haine les uns contre les autres.
05:16Tout ça pour faire tomber M. Barnier.
05:18Alors que la semaine dernière,
05:20la Commission mixte paritaire qui votait
05:22c'est-à-dire le Sénat et l'Assemblée nationale
05:24qui votait le budget avaient dit oui.
05:26Donc vous avez des arrière-pensées électorales
05:28pour chacun d'entre eux en fait
05:30qui font en sorte qu'aujourd'hui
05:32ils se foutent du pays en réalité des Français.
05:34Au-delà de l'instabilité politique,
05:36concrètement, est-ce qu'il y a des conséquences
05:38d'une censure sur votre activité
05:40de Président de région et dans les décisions
05:42que vous pouvez prendre en ce moment ?
05:44Nous, nous avons dans le cadre du budget
05:46qui n'aura pas lieu
05:48un arbitrage chez nous dans la région
05:50où nous, nous avons une stabilité politique.
05:52Je suis Président de la région, je fais 85% des sièges.
05:54Nous avons engagé
05:56une stratégie vis-à-vis de l'Europe
05:58où nous allons récupérer 10 milliards d'euros.
06:00Là, il n'y a pas de problème.
06:02Nous avons une démarche par rapport au contrat de plan État-région.
06:04Là, il n'y a pas de problème.
06:06Vous êtes habile parce que
06:08la crise politique vous permet de montrer
06:10à quel point vous vivez, vous, en harmonie dans votre région.
06:12Quand c'est bien piloté,
06:14que vous avez la paix, que vous avez un bloc de sécurité,
06:16ça marche bien.
06:18Et après, le dernier volet quand même,
06:20parce que ça a des conséquences, c'est que sur le volet
06:22du fonctionnement, c'est-à-dire que j'ai 10%
06:24de mon fonctionnement, c'est-à-dire 112 millions d'euros
06:26où je vais être obligé
06:28de supprimer soit des doublons
06:30soit des modes de fonctionnement.
06:32Comme je ne peux pas toucher aux lycées
06:34parce que je ne vais pas fermer les lycées,
06:36comme je ne peux pas toucher aux trains et aux cars parce que je vais les laisser rouler
06:38quand même, je vais être obligé
06:40comme je soutiens le monde agricole
06:42et je continue à soutenir, je me retrouve
06:44avec tout le reste, à devoir faire des arbitrages
06:46et c'est énorme comme décision
06:48et difficile.
06:49Je vous ramène à Paris, Runo Muselier.
06:51Qui est l'homme ou qui est la femme
06:53qui peut aujourd'hui prendre
06:55la place de notre
06:57bientôt futur ex-premier ministre ?
06:59Je n'en sais rien.
07:01Vous n'en savez rien ?
07:03Je n'en sais rien.
07:05Les mêmes causes produisent les mêmes effets quand même
07:07comme vous l'avez souligné, ça c'est encore plus difficile
07:09et plus compliqué pour le successeur
07:11et à partir du moment où
07:13vous n'avez pas la capacité
07:15ce qui m'impressionne
07:17dans tout ça et au-delà de
07:19j'ai été 20 ans député français
07:21un mandat européen complet
07:23deux fois ministre et ce chaos
07:25ce trubouu, ce qui m'impressionne
07:27tout particulièrement, c'est le comportement
07:29des socialistes avec un ancien président de la République
07:31dedans, qui sont quelque part
07:33les esclaves de monsieur Mélenchon
07:35à l'intérieur de la FI
07:37c'est sidérant que ce
07:39parti socialiste qui est arrivé en tête aux européennes
07:41se retrouve
07:43aujourd'hui à voter
07:45une motion de censure et à envoyer le pays
07:47dans le noir. Le PS ce soir évoque un pacte
07:49de non-censure, est-ce que ça vous paraît
07:51possible ?
07:53Si déjà ils peuvent se décranter
07:55de leurs alliés d'extrême-gauche
07:57et d'EVR qui toute la journée, dès le début
07:59disent nous de toute façon on ne veut pas le premier
08:01ministre, il faut quand même se souvenir que
08:03le premier jour de l'arrivée de monsieur
08:05Tubarni, il n'avait pas parlé, qu'ils ont dit de toute façon
08:07nous on va vous censurer monsieur.
08:09C'est sûr que quand vous avez des
08:11parlementaires qui normalement devraient faire
08:13évoluer les textes, choisir
08:15des sujets, faire des arbitrages
08:17et que là la seule chose qu'ils fassent
08:19avant qu'on ait prononcé le premier mot
08:21c'est au revoir et pas merci
08:23on se retrouve dans une situation
08:25qui aujourd'hui est particulièrement chaotique
08:27et s'ils mettent en place
08:29s'ils souhaitent mettre en place un pacte de non-censure
08:31c'est une très bonne nouvelle
08:33mais sont-ils capables
08:35Oui mais pardonnez-moi, il faut leur donner des gages
08:37et ce sera ma dernière question
08:39je vous donne une réponse en 30 secondes
08:41s'il vous plaît, il faut leur donner des gages
08:43C'est le but d'un
08:45gouvernement et d'un parlement, c'est d'échanger
08:47et de se fixer un programme
08:49ça se travaille, mais on n'a pas beaucoup de temps
08:51Merci beaucoup Renaud Muselier, président
08:53macroniste de la région Provence-Alpes
08:55Côte d'Azur d'avoir pris la parole
08:57en direct sur RTL
08:59Dans un instant, toute l'actualité
09:01avec le journal de 18h30, puis RTL Inside
09:03vous découvrirez que notre crise politique
09:05passionne le monde entier
09:07des dizaines de confrères étrangers sont présents
09:09à l'Assemblée Nationale pour suivre le feuilleton Barnier
09:11Vincent Serrano les a rencontrés
09:13A tout de suite