Avec Sophie de Menthon
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##L_INVITE_DU_JOUR-2024-12-06##
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NewsTranscription
00:00Soud Radio Média, l'invité du jour.
00:04L'invité du jour, c'est Sophie de Menton, que vous connaissez bien sur Soud Radio, évidemment,
00:08puisque Sophie, vous participez régulièrement au débat d'actualité.
00:13Là, on vous reçoit, vous êtes présidente d'un mouvement patronal qui est le mouvement Éthique.
00:18Et CNews vous a demandé, il y a quelque temps, d'animer une émission autour des patrons.
00:23Et encore une fois, on va préciser ce qu'est cette émission, puisque ce n'est pas une émission d'économie,
00:29mais vous avez voulu interroger des patrons pour parler de leur quotidien, de leur réalité.
00:35Vous célébrez la centième, donc ça veut dire que c'est un vrai succès.
00:40Racontez-nous un petit peu cette aventure.
00:41Écoutez, c'est assez étonnant parce que j'ai été appelée et il y a quelqu'un de très haut placé chez CNews
00:49qui a dit « mais comment, il n'y a pas de patrons sur notre chaîne ? ».
00:53Alors, tout le monde a répondu « mais enfin si, il y a des émissions économiques ».
00:57Et c'est intéressant parce que nos auditeurs doivent le savoir, on a des plateaux indéfiniment avec des économistes.
01:04Excusez-moi, les économistes, ils sont très forts en macroéconomie, ils ne savent pas ce que c'est.
01:08Il y en a plein qui ne savent pas ce que c'est qu'une boîte, une petite boîte, une PME, un commerçant.
01:13Et on ne les voit jamais ces gens-là, ils ne commentent pas l'actualité.
01:17Alors qu'ils ont les mains dans le combris.
01:18Absolument.
01:19C'est eux qui agissent pour la France.
01:21Ils tiennent le pays.
01:22Et donc voilà, stupéfaite, j'y suis allée.
01:26Donc ils m'ont convoquée à CNews et ils m'ont dit « ce serait votre émission ».
01:30Alors j'ai dit « écoutez, d'abord, je ne suis pas une journaliste incapable, comme Valérie Expert, d'aborder des sujets, d'être objective, impossible.
01:41Je ne suis pas une journaliste, je ne tiens pas à l'aide, je suis à la tête d'un mouvement patronal, chef d'entreprise, donc non ».
01:45Ils m'ont dit « mais justement, c'est ce qu'on veut ».
01:47Alors j'ai dit « bon ».
01:48Ils m'ont demandé de choisir le titre.
01:50Et d'ailleurs, il faut le reconnaître, il faut rendre à César ce qui est à César.
01:56C'est notre académicien Jean-Marie Rouart que j'avais vu à ce moment-là.
02:02Je dis « ah là là, je cherche un titre » qui avait été la tête de Figaro.
02:04Et j'avais envie d'appeler ça « j'aime ma boîte », mais je ne peux pas, c'est la règle des entreprises, je ne pouvais pas.
02:09Et il m'a dit « patron en question ».
02:12Et donc « patron en question », qui est le titre que j'ai choisi pour cette émission.
02:16Je précise que j'ai accepté, qu'ils ont été formidables, j'ai eu une liberté totale.
02:21Il faut le dire quand même, parce que c'est une chaîne où on vous explique que j'ai une liberté totale.
02:26– Vous invitez qui vous voulez, vous faites votre émission comme vous voulez.
02:29Alors comment vous choisissez les patrons ?
02:30Pour l'un centième, vous avez reçu Pierre Hermé.
02:33– Oui, j'avais envie de chocolat pour l'un centième.
02:34– Et bien vous avez raison, chef d'entreprise, entreprise française qui rayonne dans le monde entier.
02:40Patron chocolatier, il avait les mains dans le chocolat et puis il est devenu chef d'entreprise.
02:46Donc la réussite évidemment de Pierre Hermé n'est plus à démontrer.
02:49Comment vous les choisissez ces patrons ?
02:51Parce qu'il y a un auditeur qui vous dit qu'il vous suit.
02:55Et ce qui est bien, c'est que vous recevez aussi des petits patrons.
02:58– Oui, énormément, mais des petits patrons qui ont quelque chose.
03:03Parce que sinon les petits patrons, il y en a deux millions et demi.
03:05Mais c'est vrai que chacun a quelque chose à dire.
03:08Ce qui m'intéresse beaucoup dans cette émission, et ça c'est vrai qu'on n'en parle jamais,
03:12c'est la personnalité du type.
03:15Il y a par exemple un grand patron qui disait
03:18« Moi j'ai fait de la course automobile à 23 ans, à 24 ans je pensais qu'à ça.
03:20Puis à un moment donné je me suis dit non, stop, ça suffit. »
03:23Ils ont tous une histoire personnelle.
03:27Ils ont, et alors je crois franchement que c'est la seule émission,
03:32qui ne parle que de leur énergie, de leur goût d'entreprise, du plaisir qu'ils ont.
03:37Et ce qui m'a fait le plus plaisir du coup, c'est quand à ces news,
03:41il y a des gens qui passent derrière le studio, comme ici,
03:44et qui disent « Ah là là, c'est la bonne humeur. »
03:48Et je ne le fais pas exprès, mais c'est vrai que ce sont des bonnes nouvelles.
03:51Alors vous avez un ton particulier dans cette émission.
03:55Non mais c'est vrai que c'est vraiment aussi un ovni,
03:59parce que vous leur disez, vous n'hésitez pas à faire des « Oh je ne savais pas, incroyable. »
04:04Et vous parlez même de votre chien, je ne sais pas si vous vous souvenez,
04:07d'un monsieur, d'une entreprise, qui en fait filtrait l'eau grâce à des UV.
04:14Et vous avez parlé avec lui de votre chien.
04:18Ça montre bien cet extrait, vous verrez ce que vous êtes tellement naturel dans cette émission.
04:23Votre société s'appelle UV Germy.
04:26Alors UV Germy, c'est UV pour ultraviolet évidemment,
04:29qui est une solution naturelle, c'est une onde émise par le soleil,
04:33qu'on reprend, qu'on canalise, qu'on amplifie pour faire de la dépollution.
04:36Le fonctionnement des ultraviolets, alors on ne les perçoit pas à l'œil,
04:38mais en tout cas, on connaît de manière empirique leurs effets,
04:42pour blanchir le linge par exemple, mais également...
04:44C'est tout de façon empirique.
04:46Absolument.
04:47Mais pour désinfecter l'eau, c'est également quelque chose qui est su par les animaux,
04:50c'est pour ça qu'ils s'abreuvent dans de l'eau stagnante et pas de l'eau courante,
04:53parce qu'ils savent que sur de faibles épaisseurs,
04:55le soleil désinfecte naturellement l'eau via les ultraviolets.
04:58Ça c'est extraordinaire, je me suis toujours demandé pourquoi mon chien
05:01voulait uniquement boire de l'eau répugnante dans les canivaux et partout,
05:04et pas la bonne eau fraîche que je lui donnais.
05:06Et bien vous avez la réponse, c'est simplement parce que dans son cerveau reptilien,
05:10il sait que les ultraviolets permettent de désinfecter sur des faibles épaisseurs.
05:14Et voilà.
05:15C'est étonnant comme extrait, non ?
05:17Oui, j'avais peur de pire, parce que...
05:20Oui, souvent, est-ce qu'ils sont décontenancés par vous ?
05:24Alors, ça c'est une bonne question.
05:27Oui, et figurez-vous qu'ils sont ravis.
05:29Pourquoi ? Parce que je pose souvent des questions,
05:32j'allais dire de blondes, mais on va dire que je suis raciste,
05:34mais je pose des questions.
05:35De béotien.
05:37Oui, et je crois que c'est des questions que beaucoup de gens se posent.
05:40Et donc, ils me disent après, un peu étonnés,
05:43mais oui, ça me donne l'occasion de préciser.
05:46Que ce soit pour...
05:47Et je pose des questions aussi sur des sujets très complexes,
05:50parce qu'on a des start-up incroyables.
05:53Là, la start-up en question, elle est incroyable.
05:55Oui, d'ailleurs, elle est incroyable.
05:56Et là, on comprend.
05:57L'eau, l'importance de l'eau et de sa propreté,
06:03et de son filtrage est vraiment important.
06:06Oui, c'est pas facile non plus.
06:09On fustige les patrons assez souvent.
06:11C'est parfois des salauds, on peut le dire.
06:13Enfin, des salauds.
06:15Comme dans toutes les professions, je suis d'accord avec vous.
06:19Mais c'est vrai, il y a un auditeur qui me dit,
06:20l'âge de la réussite dans une France à la peine.
06:22C'est vrai que ce sont des gens qui souvent se battent
06:26pour la réussite de leur entreprise et de leurs salariés.
06:30Et souvent, c'est tout le temps.
06:32Oui, mais on a l'impression,
06:34parce qu'il y a beaucoup d'usines qui ferment en ce moment,
06:36donc il y a aussi ce rapport-là qui est expliqué dans votre émission.
06:43C'est-à-dire le rapport aux salariés
06:45et qui sont essentiels à la réussite d'une boîte.
06:48Et je le dirai jamais assez, et ils le disent les patrons,
06:51il n'y a pas d'entreprise sans salariés.
06:53Et quand on nous raconte ça,
06:54on fait tout, surtout dans les PME pour leur faire plaisir.
06:57Je veux dire que, alors pardonnez-moi aussi,
06:59mais il y a les salariés de temps en temps,
07:01si on n'est pas très aimable,
07:03qui disent « je vais me mettre en arrêt maladie ».
07:05Bon, on a quand même un pays, et c'est bien,
07:07où il y a une protection des salariés
07:09qui dépasse absolument tous les autres pays.
07:11Donc, peut-être égoïstement pour ça,
07:14on aime nos salariés, ils aiment leur boîte,
07:18contrairement à ce qu'on peut dire.
07:20Et c'est très différent,
07:24une petite moyenne d'entreprise d'une très grande entreprise.
07:28Alors vous, c'est très varié,
07:29vous recevez des patrons d'entreprises de tailles diverses.
07:32Très différent, je suis très fière,
07:33parce qu'on va recevoir Pouyanné au mois de janvier.
07:35Le matin total, voilà.
07:37Et donc là, je m'étais dit, et il ne parle pas souvent,
07:40et je crois que...
07:40Il était en Arabie Saoudite, il était avec le président.
07:43Mais ils sont bons ou pas en communication ?
07:45Est-ce qu'ils font tous du média training ?
07:47Pas du tout, pas du tout.
07:49Et genre, je vais vous dire quelque chose,
07:50mais ça fait un peu autosatisfaction.
07:54J'ai une conversation,
07:55mais j'ai pris un peu exemple sur vous Valérie.
07:57C'est une conversation à l'antenne.
08:01Et donc, ils arrivent très stressés.
08:03Et je démarre...
08:05J'ai eu un exemple formidable.
08:06Je reçois une patronne qui a monté sa boîte d'experts comptables,
08:10qui est une grosse boîte.
08:11Et elle était présidente de l'Ordre des experts comptables.
08:15Je la reçois.
08:16Bon, il fallait parler de son entreprise.
08:19Et tout d'un coup, ça me vient brutalement.
08:21J'ai écouté avant de parler de tout.
08:23Est-ce qu'il y a des experts comptables à Bercy ?
08:25Elle me dit, mais il n'y en a jamais eu un.
08:27Je dis, comment, il n'y en a jamais eu un ?
08:29Elle me dit, on n'a jamais mis les pieds à Bercy.
08:32Je dis, mais peut-être que ce n'est pas utile.
08:34Il y a des inspecteurs des finances.
08:35Elle me dit, comment ça, ce n'est pas utile ?
08:37On leur expliquerait que tout ce qu'ils imposent aux entreprises
08:40fait du temps plus.
08:41Et ce temps, nous ne conseillerons pas les patrons pendant ce temps-là.
08:45Le truc était tellement stupéfiant
08:48qu'elle ne comptait pas parler de ça.
08:50Je l'ai envoyé au ministre des Finances.
08:52Et à Matignon.
08:54J'ai donc été invitée à Matignon avec elle.
08:56Et ce qui est étonnant, c'est qu'elle a eu l'occasion de dire ça.
08:59Et quand je lui ai dit, on va à Matignon,
09:00elle était paniquée.
09:01Elle a dit, mais non, c'est mon ministère de tutelle.
09:03Je ne peux pas.
09:03Donc, le rapport des entreprises, elle est venue, bien sûr, finalement, etc.
09:07Le rapport des entreprises à l'État, ils ont envie de le dire.
09:13Donc, ils sont spontanés pour répondre à votre question.
09:16Ils deviennent spontanés quand on leur parle normalement de leur boîte.
09:19Et puis, il y a les dysfonctionnements aussi, pardon,
09:21auxquels ils font face.
09:22Je pense à la propriétaire des cartes, Suzanne,
09:24dont vous me parlez assez souvent et qui raconte sa difficulté de recrutement.
09:29Elle n'arrive pas à trouver de chauffeur en France.
09:31Et c'est aussi, là, le concret d'un chef d'entreprise
09:36avec les blocages auxquels ils sont confrontés.
09:38Et on parle de l'immigration tout le temps.
09:40Quand elle me dit, bon, ben là, je vais rentrer avec un quart de chauffeur du Maroc.
09:44Je dis, comment, mais quoi, comment ?
09:46Elle me dit, mais oui, c'est Pôle emploi qui, pardon, France Travail,
09:50qui se met en contact avec le Pôle emploi marocain.
09:54On fait toutes les autorisations, tout.
09:56Et entre guillemets, on nous livre 30 chauffeurs marocains.
10:02C'est hallucinant.
10:03Et d'ailleurs, elle avait dit à l'antenne,
10:05elle avait dit, si jamais France Travail nous entend
10:08et qu'il y a un chauffeur qui est au chômage, je le recrute.
10:11– Oui, ben oui.
10:12– Pourquoi il n'y a pas d'émission ou d'autres émissions sur les patrons ?
10:16Vous pensez que les autres chaînes sont frileuses
10:19ou c'est par rapport à leur régie pub ?
10:21Est-ce que vous, également, la régie pub de CNews,
10:25vous avez eu des instructions ?
10:26– Alors, des instructions, pas parce que vous me connaissez,
10:30mais au début, j'ai eu des réflexions.
10:33Non, mais lui, parce que j'annonçais,
10:36lui, il fera jamais de pub et c'est évident, des PME, etc.
10:39Et il y a quelqu'un dans l'entreprise de Puissant
10:44qui a dit, plus jamais on ne vous parlera de ça.
10:46Et d'ailleurs, la régie est formidable,
10:49elle est très sympa, elle m'avertit,
10:52tiens, il y a un tel, il a fait de la pub,
10:55mais aucun rapport, aucun rapport.
10:57D'ailleurs, oui, il serait très déçu
11:00parce qu'on ne peut pas faire les choses normalement.
11:02Alors, votre question, c'était pourquoi il n'y a pas ?
11:05C'est une question que je pose, par exemple,
11:07en ce moment, je pense que sur une télévision,
11:09il devrait y avoir un plateau de patrons pour parler de la politique.
11:12– Bien sûr, ben oui.
11:13– Ben non, on a les mêmes spécialistes de tout
11:16qui vous expliquent tout sur le Covid
11:17et qui vous expliquent ce qu'on va subir comme conséquence dans nos boîtes.
11:20– Eh ben, il faut regarder Patron en question, c'est le 18 décembre, la 100ème,
11:26c'est diffusé à 15h40.
11:29– Alors, à 15h, improbable, j'ai des insomniaques,
11:32des insomniaques qui me disent à 4h du matin,
11:34je vous ai vu, ils s'est rendormis tout de suite.
11:36– Mais c'est, on peut le voir évidemment sur le replay de ces news.
11:41– Et puis à 15h40, à 24h, à minuit et quelques,
11:46et le matin, à 5h du matin, à minuit 20.
11:48– Minuit 20, ben ça c'est pas, il faudrait vous mettre en prime time.
11:52Mais en tout cas, il y a le replay, il y a évidemment les réseaux.
11:55Merci beaucoup Sophie de Menton, c'était passionnant
11:57et vous avez passionné nos auditeurs.
11:59On se retrouve lundi avec vous,
12:00mais nous, dans un instant, on va parler de Jérôme Kerviel,
12:03de la Société Générale, de cet, c'est un document,
12:07enfin en quatre épisodes absolument fascinant,
12:09la plongée au cœur de l'une des affaires financières les plus incroyables.
12:13À tout de suite.