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Aujourd’hui dans « Les 4 V » Télématin revient sur les questions qui font l’actualité avec Paul Vannier, député La France Insoumise du Val d'Oise.

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Transcription
00:00Paul Vannier, bonjour. On va d'abord commencer par Israël qui a annoncé cette nuit le lancement de frappes de précision sur des cibles militaires en Iran. L'escalade se poursuit.
00:11Oui, nous alertons depuis longtemps sur ce risque de voir la guerre se généraliser à la région. Il faut arrêter le criminel Netanyahou qui commet déjà un génocide à Gaza.
00:22Il faut le contraindre à cesser, au fond, d'être dans cette logique de la guerre à outrant. Son but de guerre, c'est la guerre.
00:29Je crois qu'il faut le cesser le feu. C'est l'urgence. Et pour l'obtenir, il faut l'embargo sur les armes sur Israël. Il faut la rupture, la suspension de l'accord d'association entre l'Union européenne et Israël.
00:39Parce qu'il faut contraindre M. Netanyahou. Il n'entend pas les appels de la communauté internationale à la désescalade. Il faut maintenant passer aux actes.
00:47On va parler budget. Est-ce que vous pensez que le spectacle offert par l'Assemblée nationale, en ce moment, est à la hauteur du moment ?
00:54En tout cas, les députés du NFP font leur travail pour dégager des recettes au budget de l'État, pour financer nos services publics, pour financer la transition écologique.
01:03Mais c'est vrai qu'on assiste à un spectacle qui est absolument sidérant dans cette Assemblée nationale. On voit le socle commun, cette alliance entre le macroniste et la droite.
01:12Elle est en voie d'explosion, de dislocation. Les députés macronistes ne viennent même plus siéger à l'Assemblée nationale.
01:18Et ils sont sauvés par les lepénistes qui accourent très régulièrement dans les musiques pour voter au fond, une à une, les mesures du gouvernement Barnier.
01:25Alors, vous avez raison. Le projet de loi de finances a été largement alourdi ou amputé de pan entier, parfois même à l'initiative de la propre majorité de Michel Barnier.
01:34Et même l'article, vous savez, ce fameux article sur la surtaxe temporaire des grandes entreprises prévue pour deux ans, qui devait rapporter 8 milliards en 2025, 4 milliards en 2026,
01:46a été supprimé. Mais ça, c'est parce que vous avez déposé un amendement qui levait les taux. Là encore, vous-même, pourquoi avoir décidé d'alourdir ces taux,
01:56alors que finalement, au départ, cette surtaxe pouvait convenir ?
02:00Parce que nous avons besoin de recettes, et je veux être précis, nous avons proposé d'augmenter les taux sur les très grandes entreprises,
02:06celles dont le chiffre d'affaires est supérieur à 1 milliard, 3 milliards d'euros par an. Il ne s'agit absolument pas de taxer davantage les TPE et les PME.
02:13C'est une taxe exceptionnelle sur deux années seulement, dans un moment où ces mêmes entreprises ont réalisé des bénéfices absolument records.
02:19Nous avons besoin de cet argent parce que nous avons besoin d'investir dans nos services publics. Nous avons besoin de répondre aux besoins plus d'école, plus d'hôpital des Français.
02:29Et là, ça a rapporté 13 milliards supplémentaires. C'est pour ça que le gouvernement n'a pas voulu s'associer à ce vote et que la majorité a voté contre.
02:37C'est surtout les lepénistes qui sont intervenus pour donner à M. Barnier, à son gouvernement, une majorité.
02:43Et je veux dire à vos téléspectateurs que les députés de Mme Le Pen agissent de façon systématique en soutien de la politique de M. Macron.
02:50Par exemple, ils ont empêché hier le rétablissement de l'ISF. Par exemple, ils ont empêché l'augmentation de la flat tax alors que c'était dans leur propre programme.
02:58Ça s'est fait aussi avec les socialistes. Et d'ailleurs, vous les avez dénoncés, vos camarades socialistes, en disant qu'ils n'étaient pas présents et que ça avait empêché le rétablissement de l'ISF.
03:05C'est d'abord le choix des députés du RN. Mais c'est vrai que quand on est député, on est là pour siéger. On le doit à ses électeurs.
03:13Moi, j'appelle tous mes collègues du Nouveau Front Populaire à être à la hauteur au fond du mandat qui leur a été confié.
03:18Nous avons gagné l'élection législative et donc nous avons les moyens d'agir. Je suis même convaincu de cela.
03:23Ça se voit dans les votes et dans les victoires que nous avons emportées ces derniers jours à l'Assemblée nationale.
03:28Pas plus tard qu'hier, par exemple, nous avons voté le principe, c'est la taxe Zucman, c'est un impôt sur les milliardaires qui va rapporter 13 milliards d'euros
03:36en touchant les 10 personnes les plus riches qui ont le plus gros patrimoine dans notre pays.
03:40C'est-à-dire 2% au-dessus d'un milliard, c'est ça ?
03:42Exactement. Et vous savez que les principales fortunes françaises, les 500 plus gros patrimoines français ont vu leur patrimoine multiplié par 2 depuis 2017.
03:50Il est passé de 600 à 1 200 milliards d'euros. Et donc, nous proposons de leur prendre 13 milliards pour rétablir les comptes publics.
03:56Alors, l'Assemblée a aussi retoqué l'article autorisant le gouvernement à taxer l'électricité à un niveau supérieur à la période d'avant crise inflationniste.
04:03Mais est-ce que vous pensez que les Français comprennent encore quelque chose à ce budget ?
04:06C'est vrai que c'est compliqué, mais en tout cas, nous pouvons leur dire avec clarté que les députés du Nouveau Front Populaire ont empêché l'augmentation des taxes sur l'électricité.
04:16Et donc, ils sont intervenus pour faire baisser leurs factures demain.
04:19Pour aller à l'essentiel, nous agissons pour transformer ce budget d'austérité, le pire budget d'austérité de la Ve République, en un budget de justice sociale.
04:28Jusqu'ici, M. Barnier veut faire peser l'essentiel de l'effort, 40 milliards, sur les classes populaires et sur les classes moyennes en épargnant les plus riches,
04:35qu'il met à contribution seulement à hauteur de 2 milliards.
04:38Et nous, nous agissons dans un sens tout à fait contraire.
04:41Alors, encore une nuit de débat, vous pensez parvenir au bout du texte ?
04:44Normalement, aujourd'hui, vous travaillez encore à l'Assemblée. Est-ce que vous pensez que vous irez au bout ?
04:48Ou est-ce que vous pensez que, de toute façon, c'est inéluctable, le 49-3 sera dégainé à un moment ou à un autre ?
04:52On travaillait très tard cette nuit, mais nous ne serons pas au bout. Et donc, à la fin, il y aura un 49-3. Ce sera le moment de vérité.
04:58Nous verrons qui est dans le soutien au gouvernement et qui est véritablement dans l'opposition.
05:03Pour nous, les choses sont claires. Nous déposerons une motion de censure.
05:06Et nous espérons faire tomber ce gouvernement le plus minoritaire, le plus illégitime de l'histoire de la Ve République.
05:11Alors, la semaine prochaine, l'agenda est bousculé. La semaine prochaine, il y aura ce qu'on appelle une niche
05:17qui sera portée par le Rassemblement national avec cette fameuse abrogation de la réforme des retraites.
05:23Vous, vous seriez prêts à la voter, cette abrogation de la réforme des retraites, si elle était portée par le RN ?
05:30Attendez, d'abord, il faut dire que le RN, en la matière, c'est un parti d'escroc.
05:35C'est comme au loto avec le RN, on ne sait jamais quelles sont leurs positions.
05:39Jordan Bardella défendait encore la retraite à 66 ans il y a quelques mois.
05:43Concernant leur niche, en toute hypothèse, aujourd'hui, il apparaît très improbable que la niche du RN inscrive à son ordre du jour
05:52un texte d'abrogation de la réforme des retraites.
05:54On a eu une séance en commission où ils se sont comportés en incapables et leur texte a été complètement vidé de son sens.
06:00Le vrai rendez-vous, c'est le 28 novembre prochain, la niche parlementaire de la France insoumise
06:04qui inspirera donc un texte d'abrogation de la réforme Macron de la retraite à 64 ans à son ordre du jour.
06:10Et vous savez qu'une fois qu'il sera voté, je l'espère, à l'Assemblée, il ira au Sénat dans une autre niche
06:15et reviendra à l'Assemblée pour aller au bout du parcours législatif permettant l'abrogation de cette réforme rejetée par les Français.
06:20Le RN a déjà annoncé qu'il voterait tout texte portant l'abrogation de la réforme des retraites.
06:27Vous, vous seriez prêt à associer vos voix à celles du RN s'ils viennent en secours ?
06:31Moi, je ne peux rien faire, je ne contrôle pas les députés du RN et je ne cherche pas à le faire.
06:36Nous verrons si ce jour-là, ils traduisent leurs paroles en actes.
06:42Je reste prudent parce que jusqu'ici, le RN n'a pas voté la censure de M. Barnier.
06:47Mme Le Pen a empêché que la procédure de destitution à l'encontre de M. Macron que nous avions engagée aille à son terme.
06:53Jusqu'ici donc, le RN se comporte comme une béquille, comme un allié du gouvernement Barnier.
06:59Nous verrons s'il vote l'abrogation de la réforme des retraites le 28 novembre prochain.
07:03Il y a un de vos collègues qui est dans la tourmente, c'est Andy Kerbrat, le député de Loire-Atlantique.
07:07Est-ce que vous le soutenez toujours, lui qui a été pris en flagrant délit d'achat de stupéfiants ?
07:12Je ne peux pas soutenir le fait d'acheter de la drogue, mais je le soutiens parce qu'il entre dans un parcours de soins.
07:18Je sais que la problématique des addictions, au-delà de mon collègue Andy Kerbrat, touche des millions de personnes dans notre pays.
07:24Elle pose des questions en termes de santé publique, en termes de lutte contre le narcotrafic aussi.
07:29Mais ceux qui sont malades, ceux qui souffrent de cette addiction, de ces addictions, ils doivent être accompagnés.
07:34Je crains qu'en réduisant le budget de la Sécurité sociale de 15 milliards d'euros, comme le prévoit le gouvernement Barnier,
07:40on laisse ces malades-là aussi dans une situation plus difficile demain que celle dans laquelle ils se trouvent déjà aujourd'hui.
07:46Bruno Rotaillot a condamné le député et lui a demandé d'en tirer les conséquences, à savoir de démissionner.
07:52Est-ce que vous pensez qu'à terme, il doit démissionner ?
07:55Non, je ne le crois pas. Je crois que les personnes malades, on ne les pointe pas du doigt.
07:59On ne cherche pas à les exclure, à les mettre au banc de la société.
08:02On les accompagne, on les soutient lorsqu'elles s'engagent dans un parcours de soins et on souhaite leur guérison la plus rapide possible.
08:08Alors cette semaine, il y a une de vos collègues qui disait, nous les insoumis, nous nous faisons une très haute idée de ce qu'est l'Assemblée.
08:13Quand vous voyez cette histoire avec votre collègue Andy Kerbrat, une autre histoire aussi est en train de polluer les insoumis.
08:19C'est un collaborateur parlementaire d'une députée qui a appelé à l'intifada dans les rues de Paris.
08:25C'est-à-dire l'intifada en arabe, ça signifie le soulèvement et il a été interdit d'Assemblée nationale.
08:29Est-ce que ça, ça donne une bonne image ?
08:31Il a été interdit par Yael Brome-Pivet toute seule.
08:34La présidente de l'Assemblée nationale.
08:35Et on la connaît, c'est la spécialiste du deux poids, deux mesures.
08:38Parce que je voudrais dire qu'il y a des collaborateurs de députés du Rassemblement national qui se saisissent de symboles nazis,
08:46qui ont appartenu à des groupuscules néofascistes violentes, qui ont été dissous par le ministère de l'Intérieur et qui parcourent l'Assemblée nationale.
08:53Il y a appelé l'intifada dans les rues de Paris.
08:55Ce n'est pas une expression que moi j'utilise.
08:57Mais je veux condamner les pleins pouvoirs que madame Yael Brome-Pivet s'arroche systématiquement.
09:03C'est qu'il y a un bureau à l'Assemblée nationale, qu'il peut y avoir des décisions qui sont collectives
09:07et que l'autoritarisme de Yael Brome-Pivet a trop duré.
09:10C'est véritablement la pire présidente de l'Assemblée nationale de l'histoire de la Ve République.
09:15Et j'aspire à ce qu'elle se comporte différemment et en tout cas qu'elle cesse ce deux poids deux mesures permanent qui ne vise que les insoumis.
09:22Merci beaucoup Paul Vanier. Bonne journée et donc bon débat à l'Assemblée nationale.