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Ingénieurs et Scientifiques de France (IESF) publie la 35e édition de son baromètre sur le métier d’ingénieurs. Côté positif, la fonction pèse toujours très lourd, soit 4 % de la population active, et ses diplômés s’insèrent remarquablement dans le monde professionnel. Côté négatif, la féminisation stagne depuis dix ans…

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Transcription
00:00Générique
00:12Fenêtre sur l'emploi pour terminer notre émission, pour parler des ingénieurs.
00:15On en parle beaucoup sur ce plateau, il tient une place importante dans nos entreprises, dans nos industries,
00:20et on en parle avec Bernard Catelin. Bonjour Bernard.
00:23Ravi de vous accueillir. Vous êtes le président de IESF, donc ingénieur...
00:27Et scientifique de France. Et scientifique de France.
00:29Alors, pour être précis, je suis face à quelqu'un qui préside une association qui a été créée en 1848
00:34et reconnue d'utilité publique en 1860, c'est-à-dire les ingénieurs sont nés dans cette période de la révolution industrielle.
00:4135e baromètre étude qui permet à chaque fois d'avoir une photographie.
00:46L'état des lieux, il est positif pour nos ingénieurs en France ou pas ?
00:50Est-ce que ça reste encore compliqué ? On nous dit on manque d'ingénieurs, on manque de femmes, on n'en a pas assez.
00:55Est-ce que vous partagez ce constat ?
00:57Alors, je partage ce constat bien évidemment. On manque d'ingénieurs, on manque de femmes, il manque de diversité, d'équilibre hommes-femmes.
01:05Pour autant, il y a des aspects extrêmement positifs là-dedans.
01:08Ça veut dire que les ingénieurs sont reconnus, qu'il y a un besoin d'ingénieurs.
01:12Aujourd'hui, ce sont des métiers dans lesquels il y a très peu de chômage.
01:17Le taux d'emploi est de... Aujourd'hui, on a 2% de recherche d'emploi, ce qui est synonyme de plein emploi.
01:24Donc il y a une vraie attractivité. Mais cette attractivité, elle renvoie aussi au fait qu'il n'y a pas suffisamment d'ingénieurs comme vous le disiez.
01:30Deux chiffres, vous les évoquez, entrons dans le vif du sujet à travers votre étude IUSF enquête 2024.
01:3585% c'est la promotion d'ingénieurs qui ont trouvé un emploi en moins de trois mois sur les trois dernières promotions de diplômés.
01:42Ça veut dire qu'on ne peine pas à accéder à l'emploi.
01:45Et puis le deuxième chiffre, et on va le commenter, 24,2% c'est la promotion et la proportion de femmes parmi les 1 137 000 ingénieurs en activité.
01:55Et vous me disiez en préparant l'émission qu'on était passé un peu au-dessus.
01:58On est à 28, donc ça a progressé puisque c'est une moyenne. Mais en fait, ce chiffre de 28, on n'arrive pas à le dépasser.
02:04Qu'est-ce qui se passe ? Les filles n'osent pas rentrer dans les écoles d'ingénieurs ?
02:07Alors d'abord, une remarque. Notre enquête est une enquête annuelle.
02:10Donc ça nous permet de voir année après année comment les choses évoluent.
02:14Ça a progressé.
02:15Alors ça a progressé, effectivement. Les 24%, aujourd'hui, c'est la moyenne sur l'ensemble des ingénieurs, quel que soit l'âge.
02:23Les dernières promotions, on est plutôt à 28%, donc c'est une petite amélioration.
02:28Sauf que ces 28%, ils existent depuis 2011.
02:32Depuis 2011, on stagne. On avait progressé dans les années précédentes.
02:36Il y avait davantage de femmes qui rejoignaient les métiers de l'ingénierie et aujourd'hui, ça stagne.
02:42On a même une inquiétude sur une possible diminution.
02:45Parce que ce que l'on constate, c'est que dans les études aujourd'hui, avec la réforme du baccalauréat,
02:49les jeunes filles, les jeunes femmes ont de plus en plus de réticences à choisir les mathématiques, à choisir la physique.
02:56Il y a derrière des aspects qui peuvent être des aspects culturels.
02:59Est-ce qu'ingénieurs, c'est vraiment fait pour moi ? Peuvent se dire les jeunes femmes.
03:02On n'arrive pas à dépasser ça.
03:04Et quelque part, dans cette présélection qui est faite avec le choix des options pour le bac,
03:08on se retrouve avec des jeunes femmes qui ne peuvent pas aller vers le métier d'ingénieur.
03:12On est très très large, on parle des ingénieurs, mais il y a autant d'ingénieurs que c'est comme les journalistes.
03:18Il y a autant de types de journalistes qu'il y a de secteurs d'activité.
03:22Ils se regroupent où, nos ingénieurs ?
03:24Parce qu'on nous dit aussi au même moment que l'industrie ne va pas très très bien,
03:27qu'on n'arrive pas à réindustrialiser, que c'est très compliqué.
03:30Donc de fait, tout ça doit avoir une incidence aussi sur nos ingénieurs.
03:34Alors il y a une grande diversité, comme vous l'évoquez, dans les métiers des ingénieurs.
03:38L'industrie aujourd'hui, c'est un peu plus d'un tiers des ingénieurs qui sont dans l'industrie,
03:43avec effectivement une petite baisse.
03:45Si on regarde la moyenne globale et si on regarde les dernières promotions,
03:48on doit être à 38% sur la moyenne globale et 36% sur les dernières promotions qui ont choisi l'ingénieur.
03:53Donc une baisse qui est pas... ça reste dominant, mais...
03:56Ça bascule sur quoi ? L'environnement ? Le climat ? Les enjeux ?
03:58Il y a beaucoup l'environnement, effectivement.
04:00Il y a beaucoup tout ce qui est ingénierie, pur et simple, tout ce qui est bureaux d'études,
04:04avec là, pour le coup, des pénuries en la matière, une recherche de nouveaux ingénieurs
04:10qu'on a du mal à fournir, donc ça renvoie aussi à des problèmes de formation.
04:14Il y a tout ce qui tourne autour de l'environnement, effectivement.
04:17Un peu le conseil aussi, pour les promotions les plus récentes.
04:21Les ingénieurs peuvent aussi participer à ça.
04:24Ça c'est intéressant.
04:25Dans la société.
04:26Ça, ils peinent à recruter et s'ouvrent vers de nouvelles filières comme les ingénieurs ?
04:30Alors, ils peinent à recruter, donc de fait, ils s'ouvrent vers de nouvelles filières
04:33et là aussi, la demande est plus forte que l'offre.
04:36Donc il y a vraiment des potentiels, des ouvertures qui sont faites pour tous les métiers d'ingénieur
04:41qui devraient inciter à rejoindre ces activités-là,
04:44mais là, on renvoie très vite à des sujets de formation.
04:47Juste une question, puisque j'évoquais la date de création, 1848, dans les années 60,
04:52on les appelait dans les entreprises des ingénieurs maison.
04:55Ça existe toujours où il faut être estampillé d'un diplôme d'école d'ingénieur
04:58pour être considéré comme ingénieur.
05:00Parfois, dans les entreprises, on était ingénieur maison
05:02parce qu'on avait acquis une compétence qui permettait de dire qu'on l'était.
05:06Alors aujourd'hui, pour avoir un diplôme d'ingénieur, effectivement, il faut une école,
05:10mais il y a des écoles qui proposent des formations,
05:13qui sont des formations par alternance.
05:15Donc ça permet aussi, quelque part, de créer des ingénieurs maison.
05:18Et puis, il y a des équivalences qui peuvent se faire
05:21quand on a travaillé longtemps dans une entreprise,
05:23quand on a une certaine technicité,
05:25on peut être reconnu comme ingénieur par le biais de tel ou tel biais.
05:28Donc ça veut dire que ça existe sur sa feuille de paye ?
05:31Ça existe sur sa feuille de paye, absolument,
05:33et ça existe dans la reconnaissance globale, oui.
05:35Avant de nous quitter, pourquoi vous vous battez autant pour les ingénieurs ?
05:37Parce que, par ailleurs, vous avez une activité,
05:39vous n'êtes pas que président de l'IESF.
05:41Pourquoi cette passion ? Pourquoi cet engagement ?
05:43Moi, je suis ingénieur moi-même de formation.
05:45Polytechnicien ?
05:46Polytechnicien, ingénieur des ponts, effectivement.
05:48J'ai le plaisir, le privilège d'être membre du directoire
05:51de la Société des grands projets,
05:53qui est une société qui est en charge, en particulier,
05:55de la réalisation du Grand Paris Express.
05:57Et c'est une société, sur nos 1 000 employés,
05:59on a peut-être 90 % d'ingénieurs.
06:02Et on est tous les jours confrontés à ce sujet, à cette pénurie.
06:06Au fait aussi qu'on a besoin de cette diversité dans les formations.
06:10Donc, quelque part, le fait d'avoir des femmes,
06:13c'est quelque chose qui est essentiel,
06:15quel que soit d'ailleurs leur type de formation.
06:17On a une grande diversité en la matière.
06:19Donc, se battre pour ça, c'est aussi quelque chose
06:21qui rejoint mon activité de tous les jours.
06:23Merci Bernard Catelin, merci d'avoir répondu à toutes mes questions.
06:25Merci à vous, merci de votre fidélité.
06:27Évidemment, vous qui êtes derrière le poste.
06:29Merci à toute l'équipe Romain à la réalisation.
06:31Merci à Thibault Ausson, merci à Juliette,
06:33qui nous accompagne dans cette émission.
06:35Et merci évidemment à Nicolas Juchat.
06:37Je vous dis à très bientôt. Bye bye.

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