• il y a 7 mois
Métiers de passion par excellence, mais métiers sans aucune sécurité de l’emploi. Artistes et auteurs bénéficient depuis maintenant dix ans d’un fonds dédié grâce à l’AFDAS. Son directeur général adjoint, Jack Aubert, nous explique la philosophie et l’importance de ce soutien financier pour des professions fragiles mais précieuses.

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Transcription
00:00 [Générique]
00:12 Bien dans son job, on parle des artistes, des auteurs.
00:15 Lorsqu'ils se forment, il faut le préciser, ils se tournent vers l'AFDAS.
00:20 Et j'accueille Jacques Aubert, directeur général adjoint de l'AFDAS.
00:24 On va parler de ce fonds, donc dédié aux artistes et aux auteurs.
00:29 Je suis par ailleurs moi-même un auteur, donc je pourrais peut-être me tourner vers l'AFDAS.
00:34 Il fait de ses 10 ans ce fonds. Quelle est sa philosophie ? Quel est son esprit ?
00:38 Et à quoi il a servi depuis ses 10 années ce fonds ?
00:40 - Bien sûr. Bonjour à tous. Merci beaucoup de nous laisser exprimer sur, effectivement,
00:46 ce dispositif de formation des artistes-auteurs.
00:48 Alors, ce qu'on peut dire déjà, l'AFDAS, c'est l'opérateur de compétences
00:52 des métiers de la culture, du sport et du tourisme.
00:54 Donc nous, on finance la formation professionnelle de tous les intervenants
00:58 et de tous les salariés et personnes qui travaillent dans les domaines de la culture.
01:01 Et c'est vrai que depuis 10 ans, l'État a mis en place un fonds de formation
01:06 pour des personnes qui ne sont pas salariées, qui sont artistes-auteurs.
01:09 Alors, les artistes-auteurs, c'est des écrivains, c'est des scénaristes, c'est des plasticiens.
01:13 C'est beaucoup de professionnels qui sont rémunérés en droit d'auteur
01:17 et qui, finalement, sont des indépendants et qui, quelque part,
01:20 grâce à ce fonds, ont aussi droit à la formation professionnelle.
01:23 - Alors, excusez-moi, c'est intéressant ce que vous dites,
01:25 parce que quand on parle d'artistes, de scénaristes, d'auteurs,
01:27 je me rassure que ce sont des gens qui sont un peu isolés dans leur monde,
01:30 qui n'ont pas besoin de formation, puisque, par essence, ils sont dans la création.
01:33 De quoi ils ont besoin, ces artistes, ces auteurs, ces scénaristes ?
01:36 - Eh bien, justement, on ne peut pas créer si on n'a pas des compétences pour créer,
01:40 parce que, finalement, alors, comme le disait une comédie musicale bien connue,
01:44 le talent, ça n'existe pas, il n'existe que le travail.
01:47 Et apprendre à écrire, savoir créer, savoir peindre, sculpter,
01:53 ce sont des techniques avant tout.
01:55 Et ce sont des techniques qui s'entretiennent comme toute compétence professionnelle.
01:58 Et c'est pour ça que le Fonds des artistes-auteurs existe, pour financer cette formation-là.
02:02 - C'est important que vous veniez à la télévision pour faire un "oyez, oyez",
02:06 n'oubliez pas, on est là, l'AFDAS peut accompagner les artistes et les auteurs,
02:09 et on ne fait pas que le sport et le tourisme.
02:11 Les artistes-auteurs peuvent bénéficier de ces fonds.
02:13 Quand même quelques chiffres pour voir le travail effectué.
02:16 42 000 formations financées depuis 2013,
02:20 près de 15 000 bénéficiaires depuis 2015,
02:23 c'est un montant total engagé de 84,89, presque 85 millions d'euros,
02:28 avec 5 000 actions de formation par an.
02:31 Ça veut dire que ces artistes font toc-toc à l'AFDAS.
02:35 C'est quoi ? C'est les artistes qui ont besoin de se former en hard-skill,
02:38 c'est les artistes qui veulent faire un autre métier ?
02:41 C'est quoi leur demande ?
02:43 - Alors déjà, ce qu'on peut dire, c'est que la réussite, elle est patente
02:46 sur ces 10 années d'activité, puisque c'est presque 9 millions d'euros chaque année
02:50 qui sont consacrés à la formation de personnes qui ne sont pas salariées
02:53 et qui, sans nous, n'auraient le droit à rien.
02:56 A 70%, les thématiques de formation, c'est des thématiques professionnelles.
03:00 Donc on est véritablement sur les compétences de l'artiste-auteur,
03:03 sur les savoirs d'écriture, sur les savoirs de création, sur les techniques.
03:07 Et derrière, pour ce qui reste, ça va être des compétences transverses
03:11 qui vont être notamment faites sur les aspects de communication.
03:15 Par exemple, quand on est plasticien, il faut créer son site internet
03:18 pour se faire connaître, pour se promouvoir.
03:21 Et quelque part, nous, on va travailler à donner ces compétences-là
03:25 à ces personnes pour créer leur site internet.
03:28 Et puis, marginalement, à 3%, ils nous demandent effectivement
03:31 des formations de reconversion ou d'activités complémentaires,
03:34 puisque leur activité créative ne permet pas forcément d'en vivre
03:37 et qu'ils ont besoin d'un complément de formation
03:40 pour développer une autre source de travail qui permette de déclencher des revenus.
03:43 - Jack, pour prolonger ce que vous venez de nous dire,
03:46 vous avez fait une répartition de ces fonds artistes en fonction des secteurs.
03:49 Il y en a 55% qui se sont formés, qui venaient du secteur de l'art plastique, graphique.
03:54 14%, un peu plus de 14% de la photographie, 15% du cinéma et de l'audiovisuel,
03:59 10% écriture et art dramatique et 4,5% de la musique et de la danse.
04:03 Vous êtes venu nous dire quoi ? Non seulement ça a marché,
04:06 mais il ne faut pas l'oublier, ce fonds, il faut que les artistes et les auteurs
04:09 continuent à se former ?
04:11 - Alors, il faut continuer. Ça ne fait jamais que 10 ans que ça existe.
04:14 La formation professionnelle pour les salariés, ça fait 50 ans que ça existe.
04:17 Donc on voit déjà le décalage de traitement d'activité.
04:20 Et puis derrière, on est dans un monde de plus en plus créatif.
04:24 Il y a une inflation d'images, de sons.
04:26 Et il faut financer la formation des créateurs pour que ce monde existe.
04:29 Et je crois que le plateau sur lequel on est aujourd'hui est une belle illustration.
04:32 - Il faut préciser que les métiers de la télévision, c'est l'AFDAS aussi.
04:36 - Tout à fait. Donc tout ce qui est la production du visuel, cinématographique, la télé diffusion.
04:41 On accompagne particulièrement en ce moment une école dédiée au métier du scénario,
04:47 qui est une compétence de plus en plus demandée,
04:49 puisque en France, on crée de plus en plus de séries,
04:51 notamment pour les plateformes étrangères,
04:53 donc les Netflix, les Amazon, les Disney+.
04:55 - C'est vrai.
04:56 - C'est une vraie compétence française que l'audiovisuel.
04:59 Et on ne le cite pas assez.
05:00 - Jacques, je remarque quand même qu'il n'y a que 4,5% seulement du secteur musique et danse
05:04 qui se tournent vers la formation. Pourquoi ?
05:06 Parce que c'est un univers clos, c'est un univers qui s'auto-forme, qui échange.
05:10 Comment vous l'expliquez avant de nous quitter ?
05:12 - Alors, c'est déjà un plus petit univers.
05:14 Ça, il faut le citer.
05:16 C'est vrai qu'aujourd'hui, on a beaucoup de gens de professionnels des arts plastiques.
05:19 C'est notamment avec tout ce qui est lié au graphisme, où ça concerne énormément de gens.
05:23 Et puis c'est vrai que sur les aspects d'esthétique, de danse,
05:27 je suis désolée, mais il y a beaucoup aussi d'auteurs décédés, malheureusement,
05:31 puisque ce sont des arts assez anciens et qu'effectivement,
05:34 ceux-là, par définition, n'ont pas besoin de se former.
05:36 - Merci, Jacques Aubert, d'être venu nous rendre visite
05:38 pour nous éclairer sur l'action très concrète en direction des artistes et des auteurs en particulier,
05:43 puisqu'il y a d'autres, on l'a évoqué, d'autres secteurs qu'adresse l'AFDAS.
05:46 Mais là, on parlait des artistes et des auteurs.
05:49 Jacques Aubert, directeur général adjoint de l'AFDAS,
05:52 c'est un vrai plaisir de vous accueillir sur le plateau de Smart Job.
05:55 On tourne une page et on s'intéresse au bien-être au travail.
05:58 Oh, que le sujet est intéressant, puisque tout le monde parle de bien-être
06:01 et quand on regarde les chiffres de près,
06:03 on s'aperçoit qu'il y a aussi pas mal de souffrances au sein de l'entreprise.
06:06 On en parle avec des experts, c'est le Circl'H, le débat de Smartjob.

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