Avec Léo Favier et Djamel Mazi
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NewsTranscription
00:00Le 10h midi, Sud Radio Média, Gilles Gansman.
00:04Bonjour Gilles Gansman.
00:05Et Jean-Marie Pogbri.
00:06Bonjour à vous.
00:07Bonjour.
00:08Il vous manque une voix familière ce matin, vous devez vous en rendre compte, chers amis.
00:11Valérie Exper, qui nous rejoindra le plus vite possible, on l'espère.
00:13Même si la grippe, elle a à peu près la même voix que vous.
00:15Oui, ça doit être ça, quelque chose comme ça.
00:17On l'embrasse très fort Valérie en tout cas.
00:18On l'embrasse très fort, elle doit dormir en plus.
00:19On l'embrasse parce qu'elle aurait beaucoup aimé être avec nous aujourd'hui.
00:22Parce qu'on va parler aujourd'hui, d'une part, d'un poème.
00:25On va parler du maître japonais Miyazaki.
00:27Avec vous mon cher Gilles Gansman et votre invité, le deuxième invité.
00:30C'est Léo Favel, qui est un réalisateur incroyable.
00:33Et qui a fait un documentaire sur Miyazaki, mais surtout sur la nature.
00:37Et du coup, on décode autrement ces dessins animés qui ont parfois charmé les enfants, mais aussi les adultes.
00:43Un documentaire en sélection officielle de la Mostra de Venise.
00:45Mais avant ce poème, un drame.
00:47D'abord, Mayotte avant Shido.
00:49C'est ce qu'on va aborder avec notre invité, Djamel Mazzi.
00:51Bonjour à vous.
00:52Bonjour Gilles, bonjour Jean-Marie.
00:54Djamel Mazzi, j'ai deux matinaliers, puisque vous faites la matinale le week-end sur Sud Radio.
00:59Et vous Djamel Mazzi, vous êtes du vendredi au dimanche, pour la matinale week-end.
01:05C'est ça, avec Brigitte Boucher.
01:07Avec Brigitte Boucher qui fait les infos.
01:10Comment vous traitez à France Télévisions, ce qui se passe à Mayotte ?
01:14Écoutez, quand l'information est tombée, quand le cyclone a dévasté Mayotte, c'était...
01:20Parce que c'est tombé en week-end.
01:21D'ailleurs, régulièrement, les gros cataclysmes, je ne sais pas pourquoi, tombent les week-ends.
01:24Souvent, je confirme.
01:25L'an dernier, je m'en souviens qu'on était en matinale week-end, quand il y a eu le tremblement de terre au Maroc.
01:29Donc très vite, on a pu être assez réactifs.
01:33Parce que vous savez qu'il y a une antenne de France Télévisions à Mayotte,
01:35que j'ai eu l'occasion justement de visiter l'an dernier, quand on a tourné notre magazine.
01:38Donc il y a du monde qui est mobilisé sur place.
01:41Donc on a eu la chance, dans ce malheur en quelque sorte, d'avoir été extrêmement réactifs.
01:47D'avoir des plateaux, des directs, des duplex.
01:49Et de pouvoir informer quasi en temps réel sur la situation sur place.
01:53Et vous, vous aviez d'autant plus de chance que vous étiez allé sur place.
01:56Donc vous saviez exactement où étaient quels endroits, quels étaient les endroits qui étaient les plus à risque.
02:00Et la situation aujourd'hui est catastrophique.
02:02Ce n'était pas très beau à voir, ce que vous avez vécu il y a un an et demi.
02:05Mais alors aujourd'hui, c'est un désastre.
02:07C'est un désastre.
02:08Ce qu'on peut dire, et je pèse mes mots, Mayotte est anéantie.
02:11C'est ça.
02:14Déjà qu'à l'époque, quand on visitait les bangas, ces bidonvilles à flanc de colline,
02:18qui grignotaient année après année les collines de la banlieue de Maboutzou, de Kiawani, etc.
02:23On avait les pieds, dans la boue, pardonnez-moi l'expression, on avait les pieds littéralement dans la merde.
02:27Il y avait des enfants qui jouaient dedans, et le risque de maladie, etc.
02:31On l'a vu justement le risque sanitaire cet été et l'an dernier avec le choléra par exemple.
02:36C'est dramatique.
02:37Donc c'est un territoire que la France a abandonné en fait ?
02:40Je ne sais pas si Mayotte a été abandonnée, mais peut-être pas suffisamment choyée.
02:45Ce que demandaient les Mahorais, historiquement, vous savez, il y a un lien très fort avec les îles comoriennes à côté.
02:51Les Mahorais étaient très attachés à la France.
02:53C'était une ancienne colonie française.
02:55Ils avaient demandé justement, par voie de référendum, à devenir pleinement français.
02:58C'était les seuls des Comores à le voir déclencher ?
03:00C'est ça, c'était la seule île des quatre îles de l'archipel des Comores à vouloir devenir pleinement française.
03:05Ce que ne reconnaît toujours pas d'ailleurs les Comores.
03:08Ils ne l'ont jamais regretté ?
03:09Qui ça ? Les Mahorais ?
03:11Absolument jamais.
03:12Quand je suis allé sur place, il y a un énorme sentiment d'appartenance.
03:15Il y a un fort patriotisme.
03:16J'avais rencontré plusieurs personnalités.
03:18J'avais rencontré ces femmes qui étaient à l'origine, vous savez, du mouvement de ce qu'on appelle les chatouilleuses.
03:23C'est les femmes qui portent la culotte à Mayotte et qui disent, nous on veut être français.
03:29Il y a milité à l'époque auprès des politiques pour essayer de devenir française.
03:32Et aujourd'hui, on l'a vu très récemment, en 2011 seulement, Mayotte est devenu un département.
03:38Un département français avant d'être une collectivité.
03:41Parce que justement, Mayotte voulait devenir un peu comme la Franche-Comté.
03:44C'est-à-dire un vrai département avec tout ce que ça impliquait de droit et de devoir, etc.
03:48Sauf que malheureusement, j'ai le sentiment que ça n'a pas rendu service aux Mahorais.
03:51C'est l'une des effets pervers sur lesquels on va revenir d'ailleurs dans quelques instants avec vous.
03:55Pourquoi Mayotte, qui est le plus récent département français, se trouve dans un état de misère extrême
04:01et en plus dans un chaos total avec des images qui font penser à une décharge à ciel ouvert aujourd'hui
04:05quand vous voyez cette voiture en tôle emportée par l'ouragan Shido.
04:08On va y revenir avec vous dans quelques instants.
04:10Mais avant ça, je vous propose de découvrir, tiens, vous serez peut-être dedans d'ailleurs, on sait jamais,
04:14le zapping de Gilles Gansman.
04:20Il aurait donc fallu un ouragan pour s'apercevoir qu'il existait en France un territoire totalement à l'abandon,
04:25comme on vient d'en parler.
04:26Évidemment, l'actualité, c'est cette catastrophe climatique à Mayotte.
04:29Jean-Michel Apathie était donc quotidien et il a voulu rappeler la misère du peuple Mahorais
04:34et un département qui est depuis trop longtemps laissé dans la misère.
04:38Mayotte est une terre en souffrance depuis le début.
04:41Département le plus pauvre de France.
04:4360% des personnes qui ont moins de 35 ans ne travaillent pas.
04:47Le revenu moyen par habitant est de 200 euros.
04:50Et à peu près 80% de la population est en dessous du seuil de pauvreté.
04:54C'est un territoire qui a une présence administrative importante,
04:57ce qui amène un peu de pouvoir d'achat, mais aucun commerce local, aucune industrie.
05:02Ce territoire n'a jamais été développé.
05:05Cela a entraîné un habitat mal fait, des structures inexistantes ou très faibles.
05:11Par exemple, Mayotte a vécu en 2022-2023 une crise de l'eau qu'aucun autre département ne connaît
05:17parce que ce territoire n'est pas entretenu.
05:19Il y a un sous-investissement.
05:21Et donc, quand un drame climatique se produit comme cela, tout vole à l'écart.
05:25On en parlera évidemment tout à l'heure avec notre invité Djamel Mazzi.
05:29Alors là, je vous le dis tout de go, Jean-Marie, c'est la boulette.
05:32La boulette hier.
05:33Laquelle ?
05:34François Bayrou, c'est un peu notre François Pignon.
05:37Il était à l'Assemblée nationale pour une séance aux questions de gouvernement.
05:41Comme il n'y a pas de gouvernement au Bayrou, j'ai dit, je vais répondre tout seul.
05:45C'est un exercice pas simple.
05:47Quand la veille, vous étiez à Pau plutôt qu'à Matignon pour vous occuper de Mayotte,
05:51vous vous doutez que nos chers débutés n'allaient pas passer ça.
05:54Il a fait une boulette.
05:56Mais eux, comme disait Végagnol.
05:58Ce n'est pas d'usage que le Premier ministre et le Président de la République
06:02quittent en même temps le territoire national.
06:04Mayotte est un département français, faut-il la prendre au Premier ministre ?
06:07Bref, ce n'est pas sérieux.
06:09Ça fait 30 ans qu'il attend pour être Premier ministre et à la fin, on a ça ?
06:12Aucune réponse. J'ai l'impression d'avoir Joe Biden en face de moi.
06:15Je le sens un peu fébrile et peut-être les circonstances de la journée d'hier y ont contribué.
06:20On va mettre ça sur un élément de maladresse et j'espère qu'il s'en excusera.
06:24C'est scandaleux, ces propos.
06:26Je pense qu'il ne s'en est même pas rendu compte lui-même.
06:28Je pense qu'il est hors sol.
06:29François Bayrou s'est expliqué, il a participé à toutes les réunions de crise.
06:32Il a été présent, il n'a rien manqué.
06:34À partir de là, je crois que l'or n'est pas la polémique.
06:37Elle a la solidarité avec ceux qui souffrent aujourd'hui.
06:39Il a eu cette phrase assez incroyable et lunaire.
06:42Moi je l'ai sentie dépassée, déjà, après quelques jours.
06:47Est-ce qu'on a l'impression que tous les territoires d'outre-mer et l'un des départements,
06:53que c'est la France ?
06:55Les Français, pour eux, c'est tellement loin.
06:58En métropole, je ne sais pas.
07:00Je ne peux pas parler à la place des Français.
07:02En tout cas, vous savez, quand j'ai rencontré les Mahorais sur place l'an dernier,
07:06ils m'ont beaucoup touché.
07:08C'est un peuple qui est extrêmement généreux
07:10et qui souhaitait devenir Français depuis très longtemps.
07:14Il me dit ce qu'on peut dire en amour, loin des yeux, loin du cœur.
07:19C'est exactement le sentiment qu'il ressentait.
07:22Ça, ça vaut pour nous, mais pas pour eux précisément.
07:24À chaque fois qu'on leur parle, très souvent, ils nous disent
07:26« Mais nous sommes Français autant que vous, et plus longtemps que la Savoie. »
07:29C'est un truc qui revient souvent.
07:30Bien sûr.
07:31En fait, ce que souhaitaient les Mahorais, depuis longtemps,
07:33c'est d'être considérés comme des Français à part entière,
07:35et pas comme des citoyens de seconde zone.
07:37Comme on l'a entendu tout à l'heure, Jean-Michel Lapaty, qui l'a très bien souligné,
07:39il y a une présence administrative qui est très forte.
07:41On arrive à l'aéroport, un très grand aéroport à Petit-Terre, à Mayotte.
07:45Il y a une préfecture, à laquelle je me suis rendu.
07:47Il y a une mairie.
07:50Il y a un bâtiment de France Télévisions qui est flambant neuf,
07:52avec des moyens importants.
07:54Il y a beaucoup de moyens.
07:56Encore une fois, je ne sais pas si la départementalisation a rendu service à Mayotte,
08:00parce que Mayotte a été victime d'un mal développement, d'un mauvais développement.
08:04Si on prend à l'inverse un département comme Saint-Pierre-et-Miquelon,
08:07qui était d'abord un département qui est devenu une collectivité territoriale,
08:10les choses ne sont pas passées de la même manière.
08:12Donc au final, avec une bonne réflexion, une bonne stratégie, une bonne politique,
08:17on peut y arriver et faire en sorte que ça rapproche les départements d'outre-mer.
08:21– Et c'est vrai que Saint-Pierre-et-Miquelon est beaucoup moins peuplé quand même que Mayotte.
08:24– Et puis il y a une autre configuration par rapport à l'immigration aussi.
08:27– Alors même si vous êtes très jeune, Djamel Mazy, et que vous ne présentiez pas encore l'info…
08:31– Vous avez quel âge ?
08:33– Je me trompe peut-être, vous avez quel âge ?
08:35– 38 ans.
08:37– Vous vous souvenez, mais même en étant journaliste,
08:40de la baffe qu'avait donnée François Bayrou à l'époque
08:45d'un enfant qui lui faisait les poches, en disant qu'il ne lui faisait pas les poches.
08:48– Pendant deux semaines de l'archive, oui.
08:50– Un geste qui a fait monter la côte du Palois,
08:53mais qui n'a pas remis dans le droit chemin le garçon.
08:56– Vous avez appris ça ce matin.
08:57– Oui, c'est une information de BFM Alsace,
09:00puisque BFM a des antennes en région.
09:03Il était alors âgé de 8 ans, il a bien grandi, et ça délinquant ce mec.
09:08– Yacine, c'est un jeune garçon qui a eu pas mal de soucis avec la justice.
09:12Aujourd'hui âgé d'une trentaine d'années,
09:14il a été condamné à 10 ans de prison pour trafic d'héroïne et de cocaïne.
09:19En 2012, à 21 ans, il prend 4 mois de prison ferme
09:22pour outrage et violence envers des policiers.
09:25À cette époque, le jeune majeur compte déjà 6 condamnations
09:29dans son casier judiciaire.
09:31Et puis arrive en 2020 cette affaire de trafic de stupéfiants
09:35entre Strasbourg et les Pays-Bas.
09:378 kilos d'héroïne et plus d'un kilo de cocaïne sont saisis.
09:41Plusieurs interpellations.
09:43Yacine, j'ai considéré comme le donneur d'ordre,
09:46prend la fuite, arrive à prendre la fuite, mais est rattrapé en 2021.
09:50Un an plus tard, il est condamné à 10 ans de prison ferme
09:53et 10 000 euros d'amende.
09:55Peine qu'il purge actuellement.
09:57– Alors de… – Triste au destin quand même.
10:00– Triste au destin, alors ça veut dire qu'une baffe
10:02ne s'armait pas dans le droit chemin.
10:04– Première chose.
10:05– Première chose, et deuxième chose, peut-être que ça l'a énervé cette baffe
10:09et que finalement c'est à cause de Bayrou qu'il est devenu délinquant.
10:12– Mais en tout cas, ce que racontait Djamal Mazzi en écoutant cet archive,
10:16c'est qu'il a été surnommé Bayrou par ses camarades
10:19pendant un temps après cet événement.
10:21– C'est malheureux, parce qu'une séquence qui était aussi médiatisée à l'époque,
10:25ça peut avoir aussi des répercussions tragiques.
10:28Alors je ne dis pas que c'est la conséquence…
10:30– À cause de Bayrou, ça a devenu pratiquant de cocaïne.
10:32– Après chacun a son parcours malheureusement.
10:34Mais je sais que ça lui a collé malheureusement à la peau pendant longtemps.
10:38– On va parler avec vous de votre expérience à Mayotte.
10:40Et vous vous êtes rendu compte, je ne sais pas si après les tournages,
10:43le soir vous alliez sur les bars boire des choses et danser le zouk.
10:48– Pas du tout. – Ah bon ?
10:50– Je vais vous dire pourquoi.
10:52– La musique qu'on entend dans tout l'île, c'est le zouk.
10:55Le zouk c'est vraiment la musique de Mayotte.
10:58Donc je vous ai mis un petit zouk, j'ai dit Mahorais,
11:01un petit zouk de Mayotte, je finis toujours en musique.
11:05– Vous avez raison, on va vous laisser danser aussi.
11:07– Voilà.
11:12– Il y a aussi une tradition là-bas, c'est un peu comme la capoeira.
11:15– Ah ouais, sur le son, on peut laisser le son au fond.
11:17– Pardon, j'ai parlé trop vite, mais c'est vrai que j'étais agréablement surpris.
11:21Il y a une culture très riche.
11:23Il y a aussi des combats de rue, un peu comme la capoeira, qui sont pratiqués.
11:26Notamment pendant le Ramadan, on rappelle,
11:28c'est une population qui est fortement musulmane à Mayotte.
11:30– Un peu 90%. – Ouais, un peu 90% précisément.
11:33– Et là, pourquoi vous n'avez pas été boire ?
11:36– On travaillait beaucoup, énormément.
11:38On avait 15 jours pour tourner une bonne partie de notre magazine
11:41avec toutes les équipes des magazines de France 2,
11:43avec Christophe Quinque, avec Yvan Martinet,
11:45qui lui était du côté des Comores, en tout cas qui a tenté d'y aller.
11:49Et puis, il faut rappeler que, et encore une fois,
11:52c'est le symbole aussi du drame, du mal-développement de Mayotte,
11:55c'est qu'aux heures de pointe, il faut des heures et des heures
11:58pour faire seulement quelques kilomètres.
12:00– Ah oui, c'est incroyable.
12:01– La plupart des habitants se lèvent à 4h du matin,
12:04ou 5h du matin, pour aller commencer son job à 8h par exemple.
12:07– On va en parler de ce mal-développement dans un instant,
12:10avec vous Djamel Mazzi.
12:11Le département français sur lequel il fallait le moins que ça arrive,
12:14probablement la pire catastrophe naturelle
12:16depuis l'éruption de la montagne Pelée dans la Martinique en 1902,
12:19c'est vous dire le désastre.
12:20On en parle dans un instant avec vous, à tout de suite sur Sud Radio.
12:24– C'est Jacques Pessis.
12:27– Sud Radio Média, l'invité du jour.
12:31– L'invité du jour sur Sud Radio, Djamel Mazzi,
12:34journaliste, on revient sur votre documentaire.
12:36Sur la ligne, c'était à Mayotte en 2023,
12:39la situation était déjà difficile à Mayotte,
12:41mais on était loin, très loin d'imaginer ce qui allait se produire
12:44ce week-end avec le passage du cyclone Chido.
12:46Clairement, Mayotte est en miettes aujourd'hui.
12:49– C'est ce que disait l'IB justement, une à sept semaines,
12:51Mayotte est anéantie, dévastée.
12:54Il y a un peu plus d'un an, quand on s'y était rendu
12:57justement avec mes camarades de France 2,
12:59Yvan Martinet et Christophe Quinck,
13:01on s'était dit qu'il y a déjà à l'époque quelque chose n'allait pas,
13:05parce que forcément la moitié de l'habitat était informel,
13:08ce qu'on appelle les bangas, encore une fois sur les collines.
13:11Concernant aussi le réseau de distribution en eau,
13:14le réseau de distribution, en tout cas la capacité de production
13:17en eau de Mayotte ne permet de servir que 50% seulement
13:20des habitants, il y a eu plusieurs crises successives,
13:23justement la crise de l'eau, pendant trois jours on disait aux gens
13:25vous n'allez pas pouvoir vous laver ou boire de l'eau potable, etc.
13:27– Ou tirer la chasse aussi, parce que c'est aussi un problème d'eau potable.
13:30– Il y a eu la crise du choléra, je le disais tout à l'heure,
13:33un nombre de déchets incroyables aussi dévastés dans la nature
13:36qui détruisent les mangroves autour de Mayotte.
13:39Donc il y a un vrai problème d'infrastructure, saturé,
13:42parce que de plus en plus de monde justement sur l'île de Mayotte,
13:45et nous on s'est dit à l'époque, ça va exploser un jour ou l'autre,
13:48si ça continue comme ça, et malheureusement le cyclone Shido
13:51a servi d'accélérateur finalement.
13:54– Comment vous expliquez qu'on ne fait rien ?
13:56– Quand j'étais sur place, je ne me suis pas dit que l'État ne faisait rien.
14:00Encore une fois…
14:01– Quand il n'y a pas d'eau dans un département français,
14:04il y a un souci quand même.
14:06– Il y a un souci parce que, encore une fois, moi je me suis posé la question
14:09de savoir pourquoi l'État ne pouvait pas doubler aussi facilement que ça
14:12la capacité de production en eau.
14:16C'est pas si simple, parce que quand on s'est rendu dans les bangas,
14:19dans ces bidonvilles, c'est un enchevêtrement d'habitats de fortune
14:24avec des tôles, des briques et de la boue en milieu.
14:27Comment voulez-vous construire des canalisations saines
14:30en un temps record ? C'est impossible.
14:32Donc du coup vous avez des cités qui passent, etc.
14:35– C'est peut-être l'occasion de le faire maintenant.
14:37– Malheureusement, il va peut-être falloir passer par là
14:40pour qu'il puisse y avoir un… repartir sur de nouvelles bases.
14:44– Vers un plan Marshall à Mayotte.
14:46Mais alors aussi pour savoir de combien d'eau a besoin le département,
14:49il faut savoir combien de gens ont besoin d'en boire.
14:51Or on ne sait toujours pas combien il y a d'habitants à Mayotte.
14:55On ne le savait pas avant la catastrophe, on ne le sait pas après.
14:58– Écoutez, on estime, d'après les chiffres que j'ai encore consultés hier,
15:02il y a plus de 350 000 personnes à Mayotte.
15:07Ce qui est beaucoup par rapport justement aux infrastructures sur place,
15:10concernant les routes, que ce soit les écoles, que ce soit aussi les hôpitaux.
15:13Je prends un exemple, quand on était sur place l'an dernier,
15:16il y avait un deuxième hôpital en cours de construction,
15:18parce que littéralement l'hôpital était saturé.
15:20Il y avait la queue dehors, il y avait des femmes et des gens malades
15:24qui attendaient sous le cagnard justement dehors pour se faire soigner ou pour accoucher.
15:28Il y a un système de rotation qui est unique aussi dans le département de Mayotte.
15:32Imaginez en Franche-Comté ou en région parisienne,
15:36on va se dire voilà, je vais emmener mon fils ou ma fille à l'école le matin,
15:40et puis elle n'aura pas à l'école l'après-midi
15:42parce qu'il faut un système de rotation.
15:44Parce qu'il n'y a pas assez d'écoles ou parce qu'il y a trop de monde,
15:46il y a un système de rotation en primaire.
15:48C'est-à-dire qu'on a soit cours le matin, soit cours l'après-midi dans certaines écoles.
15:51Concernant les routes aussi, elles sont beaucoup trop petites,
15:54il faut les arrondir, il faut les refaire.
15:56Donc il y a un vrai problème de service public parce qu'il y a beaucoup de monde sur cette île.
15:59Et une population qui continue de croître.
16:02Je le disais, vous ne m'avez pas corrigé, vous auriez dû tout à l'heure.
16:04Plus grande maternité de France d'une part, plus grande maternité d'Europe d'autre part.
16:08Alors des enfants maoris et des enfants aussi de Comoriens qui sont arrivés.
16:12Et qui prennent la nationalité.
16:14Et qui prennent la nationalité même si le droit du sol est de plus en plus encadré.
16:17Vous avez une dernière vague d'immigration qui vient d'arriver,
16:20vous l'aviez déjà constaté sur place.
16:22On parle toujours des Comoriens qui arrivent à Mayotte mais vous avez des...
16:24Il y a de plus en plus d'Africains aussi.
16:26C'est-à-dire qu'il y a de plus en plus de personnes qui viennent des Grands Lacs, du Sahel, etc.
16:30De la région en guerre, notamment le Congo.
16:32Ça c'est ce qu'on avait constaté il y a un an déjà, il y a un an et demi.
16:34Et c'est de plus en plus le cas aujourd'hui.
16:36Encore une fois, il faut se dire qu'on est en plein cœur de l'océan Indien, près du Mozambique.
16:41Mais on a un bout d'Europe, au final, dans cette région.
16:44Quand on a justement des gens en souffrance à côté,
16:47qui veulent fuir des régimes difficiles.
16:49C'est la solution la plus logique.
16:51C'est d'aller vers justement un bout d'Europe le plus proche possible.
16:54Alors quand je dis logique, c'est aussi l'une des plus dangereuses.
16:56Parce que la traversée pour le coup de l'océan Indien en quoi ça quoi ça,
16:58elle est loin d'être sans risque.
17:00On a des morts encore assez régulièrement.
17:02Chaque année. Chaque semaine même.
17:04On reste quand même une émission média.
17:07Comment travaillent les équipes en ce moment de France Télévisions ?
17:10Là-bas, c'est plutôt les gens de l'outre-mer et de Mayotte 1ère qui sont sur place.
17:16Ou il y a quand même des envoyés spéciaux ?
17:18Les deux.
17:19Il y a à la fois les équipes de Mayotte 1ère,
17:22qui est une antenne de France Télévisions à Mayotte.
17:25Et on a aussi notre envoyé spécial Gilles Papin, nous en tout cas pour France Info.
17:28Donc les deux équipes travaillent main dans la main sur place.
17:31Alors on a vu aussi, si on est transparent,
17:33quelques journalistes de la 1ère sur les réseaux sociaux
17:36se plaignent du fait que France 2 par exemple envoyait systématiquement
17:39les équipes nationales sur place dès qu'une actualité se présentait.
17:42Et se plaignant qu'on ne laisse pas forcément le travail.
17:45Les régionales, elles se plaignent aussi qu'au moment des législatives...
17:48C'est classique.
17:49C'est classique.
17:50C'est mieux comme le monde.
17:51Oui, quand vous avez les régionales et les reportages au moment des législatives,
17:55on envoie 2-3 personnes à Lyon, à Toulouse et les antennes régionales...
17:59Après c'est de moins en moins le cas parce qu'il y a eu la fusion des rédactions
18:02depuis un certain nombre d'années et donc c'est de moins en moins le cas.
18:05On parlait de rédaction nationale, le Maroc, on l'envoie le national.
18:08Toutes les rédactions font partie du réseau national.
18:10Tenez, rapprochez-vous du micro.
18:11De toute façon, toutes les rédactions font partie du réseau national
18:13et surtout vous avez un outil de travail génial.
18:15Quel que soit l'endroit où il se passe quelque chose en France,
18:18à part les îles Kareguelen, vous avez toujours un correspondant quelque part.
18:21Il y a une station dans chaque département, chaque région.
18:23Moi j'ai été surpris, c'est parce qu'on en parle,
18:27mais quand il y a eu la catastrophe au Maroc, le 20h c'est délocalisé.
18:31Ce serait bien que le 20h, mais ce n'est pas à vous que je pose la question,
18:34ce serait bien que le 20h se délocalise à Mayotte.
18:37À chaque fois qu'il y a une catastrophe aux Etats-Unis ou ailleurs, on délocalise.
18:41Là c'est un département français.
18:43Coucou Alexandre Carrat, ça serait bien.
18:45Vous auriez pris à le faire ?
18:46De partir sur place ? Pourquoi pas bien sûr.
18:48Moi je me suis rendu le jour même au Maroc quand il y a eu le séisme l'an dernier.
18:53Après il faut savoir que la tour de contrôle de l'aéroport est détruite à Mayotte.
18:58Ce n'est pas si simple que ça.
19:00Avant que le 20h ou d'autres équipes puissent venir s'installer sur place pour faire des éditions spéciales,
19:05je pense qu'il faut d'abord, à mon avis, privilégier la restauration, les infrastructures.
19:10Il y a une soirée spéciale sur France Télévision.
19:13Il y a absolument, avec le Premier ministre qui était invité,
19:16et qui a annoncé justement une partie des impôts.
19:21J'ai entendu bien la mobilisation jusqu'au bout.
19:23C'était un joli coup d'ailleurs d'avoir le Premier ministre en direct dans ce studio.
19:28D'autant plus qu'il en avait besoin hier.
19:30Il y a été les polonaises.
19:32Ils ont mis 3 écrans vidéo et ils se sont dit tiens on va faire une spéciale.
19:36Parlons un peu de la suite.
19:38Je voulais juste vous interroger sur, est-ce que vous êtes d'accord, vous qui avez été sur place,
19:42qui restez plus de 2 semaines pour le documentaire que vous avez fait en 2023,
19:47est-ce que Bruno Retailleau a raison de dire qu'il faut régler le problème d'immigration au Comores ?
19:53Et on a vu la gauche s'élever contre ça.
19:56Mais est-ce que le vrai problème il n'est pas là ?
19:58Alors j'ai écouté attentivement ce matin Bruno Retailleau chez nos confrères de BFM.
20:04Manifestement, moi quand je me suis rendu sur place, c'était un problème central.
20:09On ne va pas se mentir.
20:11Encore une fois, quand il y a un problème d'infrastructures,
20:14que ce soit les écoles, que ce soit les hôpitaux, que ce soit les routes.
20:17Oui, il y a clairement un problème d'immigration.
20:21Après, il faut aussi souligner une chose.
20:23Il ne s'agit pas de stigmatiser les migrants ou quoi que ce soit.
20:26Quand on est en souffrance et qu'on n'a pas le choix, on part.
20:30Moi c'est ce qu'ont fait mes parents et ils ont eu raison de le faire.
20:34Sinon je ne serais pas là aujourd'hui devant vous.
20:36Mais quand je me suis rendu sur place, il faut comprendre qu'il y a un contexte particulier.
20:42Les Comores revendiquent encore aujourd'hui Mayotte.
20:44Quand vous vous rendez à Anjouan, l'une des îles de l'archipel des Comores,
20:48il y a écrit « Mayotte est comorienne et ne la restera à jamais ».
20:50Quand vous allez à Mayotte, il y a écrit « Mayotte est française et ne la restera à jamais ».
20:55Il y a une forme de laxisme actif de la part des autorités comoriennes
20:59pour laisser partir les gens.
21:01Pour espérer un jour récupérer justement Mayotte.
21:04Donc quand j'entends le ministre de l'Intérieur dire qu'il faut régler le problème de l'immigration,
21:07il faut aussi régler un problème, j'allais dire géopolitique,
21:10et peut-être prendre une décision courageuse vis-à-vis des Comores
21:13qui reçoivent aussi une aide au développement de la part des autorités françaises.
21:16Ils reçoivent de l'argent pour justement développer la santé, les écoles, etc.
21:20Donc je ne suis pas politique, ce n'est pas mon rôle.
21:22Mon rôle, c'est justement de constater.
21:24Mais ce que j'ai constaté en effet, c'est que c'est très complexe,
21:27mais qu'il y a une part de géopolitique aussi.
21:29Est-ce que vous avez senti sur le terrain une tension ?
21:32Parce que quand on voit autant de personnes arriver avec une situation
21:35où les infrastructures ne suivent plus,
21:37ça crée fatalement des tensions entre différentes communautés sur place.
21:41Très grosses tensions, au point que des milices, des collectifs
21:45sont formés depuis très longtemps sur place.
21:47Et de plus en plus, elles patrouillent même sur les plages
21:49pour essayer de repérer des kwasa-kwasa et des migrants qui arrivent à bord
21:53pour les dénoncer ou pour les chasser.
21:59Donc c'est vous dire en fait qu'ils se sentent tellement abandonnés
22:02et qu'ils ont un peu cette rage de se dire
22:04qu'on souffre à cause de cette immigration massive.
22:09C'est ce que témoignaient à l'époque ces membres de collectif.
22:13La députée aussi, Estelle Youssoupha,
22:15qui était littéralement en colère depuis très longtemps
22:20parce qu'elle estime justement,
22:22alors que les Mahorais ont demandé à être pleinement français,
22:24finalement d'être considérés un peu comme des citoyens de seconde zone.
22:27Donc oui, il y a des tensions et ça peut parfois amener des drames.
22:31Et ça risque aussi de s'aggraver dans les semaines qui suivent
22:34une fois qu'on aura enterré tous les morts
22:36et qu'on se rendra compte qu'on n'a même plus de quoi loger
22:38ne serait-ce que la moitié de la population avec les dégâts.
22:42J'ai un chiffre qui fait froid dans le dos,
22:44j'ai vu que la moitié de l'habitat est un habitat informel.
22:47Ce sont des bangars, tout est détruit.
22:51Moi je me demande comment on va faire.
22:53C'est vrai qu'il y a une urgence.
22:54Déjà pour que les gens puissent avoir un toit,
22:56puissent avoir de l'eau potable, de la nourriture.
22:59J'ai vu qu'aujourd'hui 100 tonnes de nourriture allaient arriver à Mayotte.
23:03Il va falloir faire vite.
23:05J'ai vu que les Etats-Unis proposaient leur aide aussi.
23:07Moi je pense qu'il faut accepter toute l'aide possible et imaginable.
23:09La France fait beaucoup, il y a beaucoup de navires.
23:13Il y a le Champlain qui est parti de la Réunion.
23:15Il y a 13 avions qui vont faire des rotations entre la Réunion et Mayotte.
23:18Qu'est-ce que les Comores aident ?
23:20Je ne sais pas, je n'ai pas cette information.
23:22Ça serait bien de savoir.
23:24Autant qu'il faut rappeler qu'il y a des familles communes entre les Comores et Mayotte.
23:31Il y a des liens ancestraux.
23:33C'est un peu la même famille en quelque sorte.
23:35Même si les Maorais ont fait le choix d'être français.
23:38Effectivement, avec les problèmes de toutes les familles aussi.
23:40Parfois on n'est pas d'accord entre nous.
23:42En tout cas, merci beaucoup d'être venu.
23:43Merci à vous.
23:44On pourra demander à France Télévisions de remettre sur leur item.
23:48Avec Jean-Marie, on s'est appelé hier soir.
23:53On a essayé de voir votre documentaire, d'avoir la bande-annonce, d'avoir un extrait.
23:58Je vais poser la question.
23:59Sur la ligne Mayotte-Comore, les soeurs ennemies, c'était le titre du magazine qu'on avait tourné avec Yvan Martinet et Christophe Camus.
24:05D'autant plus que jamais autant de Français ne sont intéressés au sort de Mayotte.
24:08Malheureusement, il y a aussi beaucoup d'appels à la générosité.
24:10On en reparlera tout au long de ces émissions.
24:13Il faut donner à la Fondation de France.
24:14Exactement.
24:15Merci beaucoup, Djamel Mazzi.
24:16Merci à vous pour votre invitation.
24:17A bientôt sur Sud Radio.
24:18On vous retrouve le week-end sur France Télé.
24:23Je vous rappelle le matin et le week-end avec Brigitte Boucher et notre équipe formidable.
24:28Et notre nouvel habillage, évidemment, depuis la semaine dernière.
24:31A partir de 6h30 sur France Info.
24:33A partir de 6h30. Vous êtes bien matinale.
24:35C'est ça.
24:36On vous retrouvera exactement.
24:37C'est ça, c'est le 27.
24:38Canal 27.
24:39Allez, restez avec nous sur Sud Radio.
24:41Après ce drame de Mayotte, on va parler d'un ode à Miyazaki, le maître japonais.
24:46Il y a vraiment une génération Miyazaki.
24:48On a tous rêvé, gosses, devant ces films d'animation.
24:52On va parler d'un documentaire qui était en sélection officielle de la Mostra de Venise.
24:56Vous y verrez.
24:57C'est magnifique.
24:58Et qui est sur Arte.
24:59Et qui est sur Arte.
25:00A tout de suite.
25:01Sud Radio.
25:02Parlons vrai.
25:03Sud Radio.
25:04Parlons vrai.
25:05Parlons.
25:06Pour votre santé, bougez plus.
25:08Sud Radio.
25:09Le supplément média.
25:11Le supplément média avec des rêves plein les yeux.
25:14Mon cher Gilles, on va parler de Miyazaki, le maître japonais.
25:17On a besoin de s'évader.
25:18Et c'est exactement ce que nous propose le documentaire de notre invité du supplément média, Léo Favier.
25:23Bonjour.
25:24Bonjour.
25:25Bienvenue sur Sud Radio.
25:26Vous êtes réalisateur de ce documentaire qui est diffusé vendredi soir à 22h30 sur Arte.
25:32Miyazaki, l'esprit de la nature.
25:34On peut le voir aussi sur la chaîne YouTube d'Arte, sur Arte TV également.
25:37C'est ça ?
25:38Oui, mais pile en face de Massinger.
25:40Formidable.
25:41C'est exactement le même genre.
25:43Vous avez raison, mon cher Gilles.
25:46Miyazaki, l'esprit de la nature.
25:47On est frappé dans ce documentaire.
25:49D'une part, la beauté des images de Miyazaki, parce qu'on ne s'en lâche jamais.
25:53La beauté aussi de vos images, parce que vous alternez des images réelles avec celles de Miyazaki.
25:59Et on a l'impression qu'au fur et à mesure qu'avance votre documentaire, la fondière s'estompe entre le rêve et la réalité.
26:05Oui, on a eu accès à un accord exceptionnel avec le studio de Ghibli.
26:08Beaucoup d'extraits.
26:09Et ça, c'est vraiment formidable.
26:11Et on a essayé de combiner les motifs des extraits de ces films de Miyazaki.
26:16On les retrouve dans des images tournées au Japon.
26:19Et aussi dans beaucoup d'archives auxquelles on a eu accès, qui documentent un peu le travail de Miyazaki depuis 40 ans.
26:25Alors en fait, on découvre plein de choses dans votre documentaire.
26:29C'est surtout, vous décodez l'œuvre par rapport à la nature, on va en parler.
26:34Mais surtout, on découvre que Miyazaki s'est fixé une mission qui est, au départ, de rendre les enfants heureux.
26:41Oui, je pense que c'est quelqu'un, depuis le début, qui a décidé de faire des films de grande qualité pour les enfants.
26:48Pour les faire rêver, mais aussi pour les instruire, pour leur donner des valeurs.
26:52Comme plein de littérature enfantine.
26:55Et ça, ça a été son public principal.
26:58Il a fait aussi beaucoup de séries pour les enfants à la Toé, qu'on regardait des dessins animés.
27:02Et après, progressivement, il s'est mis à faire des longs-métrages pour enfants au cinéma, ce qui était tout à fait rare.
27:07Des films d'auteurs pour enfants.
27:09Et ce qu'on voit dans le film, c'est que c'est son sacerdoce.
27:11Mais petit à petit, il voit que le monde devient de plus en plus horrible.
27:15Et il se dit, et c'est ce qu'on découvre dans votre documentaire,
27:18« Je ne peux plus mentir aux enfants. Comment je vais continuer à faire mon œuvre de dessin animé ? »
27:24Oui, c'est vrai que Miyazaki, c'est plus d'une dizaine de films.
27:27Mais on voit qu'au milieu de sa carrière, après avoir fait des films comme Totoro,
27:32avec des personnages très mignons, très doux, une sorte de grand bonheur comme ça,
27:38il se dit, en même temps, vu les tourments du monde, on ne peut plus continuer à dire aux enfants « tout va aller bien ».
27:44Non, il faut aussi leur montrer que le monde a un côté, il y a beaucoup de violence, il y a de la peur.
27:50Et là émerge Princesse Mononoké, qui est un peu le premier grand film de Miyazaki qu'on a découvert.
27:56Tout est quand même arrivé avec Mononoké.
27:59Et finalement, il y a quand même un avant et un après Mononoké dans la carrière de Miyazaki.
28:03Oui, c'est en 1997, Princesse Mononoké.
28:06Vous aurez aussi Le Voyage de Shihiro en 2001, Le Château ambulant en 2004.
28:11On peut dire qu'il y a une génération Miyazaki dans le monde entier, en fait.
28:14Oui, tout à fait, c'est vrai.
28:16Mais ce qui est étonnant, c'est qu'il y a eu une génération qui a découvert cela enfant, qui a grandi avec.
28:20Et aujourd'hui, moi j'ai des enfants, et je redécouvre les films avec mes enfants.
28:25Et notamment grâce à la diffusion de tous les films de Miyazaki sur Netflix,
28:29ce qui était quand même avant jamais arrivé.
28:31Ça passait à la télé, il fallait récupérer des DVD, des cassettes, on ne voyait pas tout.
28:34Et là, d'un seul coup, on a une oeuvre complète.
28:37Et ça, c'est complètement formidable.
28:39On découvre dans vos films que, loin de dessins animés américains ou autres,
28:42en lui, il n'y a pas d'ordinateur.
28:44C'est encore le cellophane, c'est encore à la main.
28:48Tout est artisanal, en fait.
28:50Oui, c'est vrai qu'au fur et à mesure de...
28:54Qu'est-ce que vous avez rencontré Miyazaki ?
28:56Alors, on n'a pas pu rencontrer Miyazaki.
28:58Ah bon ? C'est quoi les images qu'on voit ?
29:00On a beaucoup d'archives.
29:01Quand on a commencé à faire ce documentaire, Miyazaki, ça faisait dix ans qu'il disait
29:04« je ne donne plus d'interviews, ça ne m'intéresse pas, je ne veux plus faire ça ».
29:07Donc on a fait la demande, évidemment, qu'on n'a pas eue.
29:10Et on a interviewé son producteur, son fils, des collaborateurs.
29:13On est allé au studio.
29:15Moi, je l'ai vu passer de loin, aux escaliers.
29:17Mais c'est comme ça, quelqu'un qui s'était reclu par rapport aux médias.
29:23Mais qui, en même temps, a beaucoup été filmé par la télévision japonaise pendant des années.
29:27Donc on a toute cette matière de lui au travail.
29:29On le voit vraiment dessiner, puis revenir ses dessins, puis corriger.
29:32Cette espèce de vie consacrée à l'animation.
29:37D'ailleurs, ce qui est frappant, c'est que c'est la discrétion du personnage, ça vous le dites,
29:41puisque vous n'avez pas pu le voir.
29:42Mais en plus, il y a sa modestie dans les archives que vous nous montrez dans ce documentaire.
29:46Parce que c'est quand même le Stanley Kubrick mondial du film d'animation.
29:51Et à côté de ça, il est extrêmement modeste. C'est frappant.
29:53Oui, c'est vrai que c'est étonnant.
29:55On le voit comme ça, assis à sa petite table dans un coin.
29:58C'est une espèce de grand open space.
30:00Il est là avec ses pantoufles.
30:03Et en même temps, le studio, c'est lui qui l'a fait construire, qui l'a conçu, qui l'a dessiné.
30:08C'est sa maison aussi.
30:09Mais c'est ce que je dis, c'est vraiment une vie entière dédiée, consacrée au travail.
30:14Alors après, il n'est pas seul dans ce travail.
30:16Par exemple, dans cette œuvre, puisque Gilles, vous le rappeliez avant Rantène,
30:20le budget de ces films d'animation est quand même considérable.
30:23Ce sont des super productions en termes de films d'animation.
30:26Oui, en fait, on ne se rend pas compte, mais le nombre de dessins,
30:30de l'animation, c'est 12 dessins par seconde.
30:33Mais après, il y en a plus pour arriver à ces 12 dessins finaux.
30:37Et on en fait plus et on coupe.
30:39Donc ça prend des années et des années.
30:41Donc ça, c'est un coût complètement dément.
30:43Et combien de personnes, à peu près ?
30:44Par exemple, Le Voyage de Shihiro, il faut combien de personnes en tout,
30:48en équipe, pour réaliser avec le maître ce chef-d'œuvre ?
30:52Je ne saurais pas vous dire, c'est une bonne question.
30:55Je pense plusieurs centaines, en fait.
30:57Sur plusieurs années.
30:58Donc je ne suis pas très loin quand je parle de blockbuster, quand même.
31:00On est là-dedans.
31:01Complètement.
31:02Et autant, la plupart des dessins animés, on connaît ça parce que c'est des séries,
31:05c'est à la télévision, donc tout cet espèce d'écosystème de séries.
31:08Et là, c'est finalement entre du blockbuster et du film d'auteur pour le cinéma.
31:11Alors comment est perçue au Japon la nuance entre Miyazaki
31:15et les autres mangas avec lesquels on a grandi ?
31:17On est la génération Dragon Ball Z aussi, le style est complètement différent.
31:20On a l'impression d'avoir un poème d'un côté
31:22et une espèce de film de guerre ou film d'action hollywoodien de l'autre.
31:26Ah, Miyazaki, c'est une sorte de dieu vivant au Japon.
31:30C'est une personne et une personnalité qui est complètement au-dessus de tout le monde
31:36et qui continue à produire à plus de 80 ans, à sortir son film.
31:39Et qui a comme ça une oeuvre complètement dingue,
31:42donc il est hors de la réalité dans un sens.
31:46Et puis, je vous laisse finir ?
31:49Moi, une sorte de vénération, mais autant au Japon qu'à l'étranger aussi.
31:53Et puis, il y a une chose qui est aussi de l'axe de votre documentaire,
31:57c'est l'importance de la nature qui est importante au Japon.
32:00Les arbres sont très importants.
32:02Vous parlez de ce château ambulant qui va montrer la nature qui s'éteint.
32:09Pourquoi c'est aussi important désormais pour lui ?
32:13Alors, la nature, c'est vraiment...
32:15Enfin, Miyazaki, il est né en 1941.
32:17Il a vécu des bombardements enfant.
32:20Donc, il a quand même grandi dans un pays complètement dévasté.
32:23Et c'est quelqu'un de...
32:25Sa mère était très malade, a été alitée toute son enfance.
32:28Et donc, qui a une espèce de traumatisme de l'enfance
32:32et de noirceur très, très profond dans lui.
32:34Et en même temps, là où lui trouve du bonheur, de la joie, de la lumière,
32:40c'est dans la nature.
32:41Et ça, c'est clairement...
32:43Il le dit quand il est enfant, quand il va jouer dans le jardin.
32:45Finalement, ce qu'on voit dans Totoro,
32:47les petits enfants qui jouent, qui se promènent dans le jardin, qui adorent ça,
32:49c'est lui aussi.
32:50C'est vrai qu'il s'incarne beaucoup dans les personnages.
32:52Et après, on a beaucoup d'écrits de lui
32:54quand il a 20 ans, 30 ans, 40 ans,
32:56où il se passionne de botanique.
32:59Et ça, je trouve que c'est formidable.
33:02Quand on a vécu ce traumatisme-là,
33:04comment on...
33:05Oui, on retrouve de la lumière de ça.
33:07Et pour lui, clairement, c'est la nature.
33:09Et ça, je pense que c'est quand même quelque chose d'universel aussi.
33:11C'est vrai qu'après tout, on est tous pareils.
33:13Vous nous plongez au milieu d'une prairie
33:15avec des arbres, le vent qui souffre,
33:17qui fait bouger des feuilles,
33:19ou s'envoler des pétales.
33:20Enfin, on est dans la poésie de Miyazaki
33:22et ça, on devient tous des gosses au milieu d'un tel spectacle, Gilles.
33:25Oui, c'est la petite maison dans la prairie
33:27avec les petites filles qui dévalent la prairie.
33:30On pourrait dire ça.
33:32Quel serait votre film préféré ?
33:34Ce sera peut-être la dernière question de Miyazaki.
33:36Celui qui vous a le plus marqué ?
33:37Ou alors une scène, un dessin
33:39qui vous marque le plus dans l'œuvre du maître ?
33:43Moi, le premier que j'ai découvert, c'est Princess Mononoke.
33:45Je trouve que ce film, il est incroyable.
33:47Il y a juste tout et je ne me lasse pas.
33:49Tout, c'est-à-dire ?
33:51Il y a tout.
33:52Il y a de la violence, il y a de la beauté,
33:54il y a la terreur.
33:55Là, on parlait tout à l'heure de Mayotte,
33:57d'un ouragan qui arrive, qui ravage tout.
33:59La nature, c'est ça.
34:00La nature, c'est quelque chose qui peut tout dévaster
34:02et en même temps, quelque chose qui est magnifique.
34:04Et ça, ça se voit dans les films de Miyazaki.
34:06Est-ce que maintenant,
34:08c'est les adultes ou les enfants
34:10qui regardent Miyazaki ?
34:12On a l'impression que la génération a suivi Miyazaki.
34:14Est-ce que la nouvelle génération d'ados
34:17ou d'enfants suivent Miyazaki ?
34:19Moi, j'ai l'impression que là,
34:21on est sur une génération vraiment de transmission
34:23où des parents l'ont découvert,
34:25ont aimé, n'ont pas forcément tout vu
34:27mais ils se découvrent avec leurs enfants des choses
34:29et les films marchent toujours aussi bien.
34:31Ça n'a pas pris une ride.
34:33C'est ça. Indémodable Miyazaki.
34:35En tout cas, merci beaucoup d'être venu nous en parler.
34:37Votre documentaire, on pourra le voir
34:39sur Arte à 22h30 vendredi.
34:41C'est ça ?
34:42Sur la chaîne YouTube d'Arte également.
34:44Sur arte.tv, c'est important.
34:46A bientôt, Léo et Fabien.
34:48Je vous remercie.
34:49Vous aviez une projection prévue à la gaieté.
34:52Est-ce qu'à cause de ce qui s'est passé ?
34:54La projection a été annulée et a été reportée.
34:56On rappelle ce qui se passe.
34:58La gaieté d'Eric, c'est un théâtre qui est occupé par des migrants
35:00qui demandent des solutions de relogement en ce moment.
35:03D'où la paralysie des productions.
35:05Hier, il devait y avoir une avant-première
35:07avec plein de gens à la gaieté.
35:09Oui, on avait une table ronde avec l'anthropologue
35:11Philippe Descola et un philosophe
35:13pour poursuivre la discussion sur le rapport
35:16entre les imaginaires et la nature.
35:19Du coup, ça a été annulé.
35:20On l'a reporté, j'espère.
35:22Avec plaisir.
35:24Merci beaucoup Léo Favier.
35:26Allez, restez avec nous sur Sud Radio.
35:27Merci Gilles.
35:28On vous retrouve demain à partir de 10h.
35:31On l'embrasse toujours.
35:33Allez, à suivre sur Sud Radio
35:35après le voyage de Ciro,
35:36le voyage de François Bayrou.
35:37Durera-t-il plus longtemps ?
35:38C'est ce qu'on verra dans les débats
35:40avec tous nos invités 0826 300 300.
35:42A tout de suite sur Sud Radio.