Dans ses interviews, Sophie de Menthon, présidente du mouvement patronal Ethic, se met dans la peau des patrons...
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00:00Bonjour Tracy Cohen, vous avez un métier qui est tout à fait passionnant et qui va
00:05passionner toutes les femmes.
00:06En fait, vous dirigez le groupe de cliniques esthétiques le plus important en France.
00:11Exactement.
00:12Qui s'appelle ?
00:13Clinique des Champs-Elysées.
00:14Et sous ce terme de Clinique des Champs-Elysées, combien d'établissements ?
00:17On a aujourd'hui une vingtaine d'établissements en France.
00:20Alors ça c'est tout à fait intéressant, j'ai l'impression que la médecine esthétique
00:24s'est considérablement développée depuis dix ans, que les femmes de plus en plus ont
00:30recours, et l'assument d'ailleurs, elles le disent, ont recours à la médecine esthétique.
00:34Mais il faut bien faire la différence, il y a chirurgie esthétique et médecine esthétique
00:38évidemment.
00:39Voilà, c'est un marché qui a plus que triplé en dix ans, en passant de presque 5 à 15
00:42milliards entre 2015 et 2025.
00:45Donc c'est un marché qui est effectivement en croissance, vous parlez beaucoup des femmes
00:48mais les hommes représentent 30% aujourd'hui des patients.
00:51Ils se gardent bien de le dire.
00:53Ils se gardent bien de le dire mais de plus en plus, voilà, ils fréquentent nos établissements
00:57et ils l'assument.
00:58Qu'est-ce qu'ils font les hommes d'ailleurs comme travaux, entre guillemets, esthétiques ?
01:01Les hommes, on recours surtout à tout ce qui est visage, surtout au capillaire, tout
01:05ce qui est rêve de cheveux, mais chute de cheveux, traitement, et des traitements pour
01:08le visage classique et même pour la silhouette, et le laser également, l'épilation laser,
01:13donc comme les femmes.
01:14Et ça marche un peu ? On a l'impression que pour les cheveux, pour les hommes, il n'y
01:18a pas grand-chose qui marche.
01:19En fait, l'innovation qui est vraiment au cœur de notre métier fait que de plus en
01:23plus, on a accès à des traitements qui sont de plus en plus efficaces.
01:26Il n'y a pas uniquement la greffe, qu'il y a énormément de traitements qui vont prévoir
01:29de prévenir, qui vont permettre de prévenir la chute de cheveux et de traiter aussi, même
01:33après une greffe, pour faire en sorte que les cheveux poussent mieux et tombent de moins
01:36en moins à force.
01:37Alors, qu'est-ce que vous mettez dans la médecine esthétique ? Ça comprend quoi ?
01:42La médecine esthétique, c'est un ensemble d'actes qui sont vraiment médicaux, qui vont
01:45répondre à des problèmes physiques, des complexes.
01:48On parle aussi bien de chute de cheveux que de problèmes d'acné, de cicatrices, d'antillage,
01:52donc des injections, des lasers, de la radiofréquence, des problèmes de silhouettes qu'on peut
01:56traiter, des problèmes de relâchement, relâchement de peau, relâchement cutané, jusqu'à ce
02:01qu'on atteigne des problématiques qui ne peuvent être traitées à ce moment-là que
02:04par la chirurgie.
02:05C'est vraiment complémentaire.
02:06Ce sont des traitements qui n'existaient pas il y a 10 ou 15 ans, qui existent, qui
02:09se développent et l'innovation fait que ces traitements se renouvellent quasi trois
02:13à quatre fois par an.
02:14On est capable d'avoir une innovation qui vient révolutionner le marché, qui apporte
02:17de meilleurs résultats.
02:18On peut être de plus en plus beau.
02:19En tout cas, j'espère qu'on va se sentir de mieux en mieux.
02:22On évite de vieillir.
02:23On accompagne le vieillissement, donc on vieillit, mais on vieillit mieux et on essaye de garder
02:26en tout cas nous…
02:27Avec tous les excès qu'il peut y avoir quand même, parce qu'il y a quelque chose
02:30qui m'intéresse aussi beaucoup, j'ai appris qu'à 14, 15 ans, vous voyez des
02:34gamines, peut-être un peu plus, même 18, avec des lèvres comme ça, terriblement gonflées,
02:40avec d'évidence, elles ont eu recours à de la chirurgie ou des traitements esthétiques.
02:46Il y a un rajeunissement, vous constatez ça ou c'est une impression ?
02:49Vous mettez vraiment le doigt sur un des sujets qui touche notre secteur, c'est le fait
02:54qu'on caricature souvent la médecine esthétique en pointant du doigt les excès.
02:58Donc les excès, ils existent, évidemment.
03:00On en voit tous les jours dans la rue.
03:01On en voit, alors tous les jours, je ne sais pas, nous on regarde beaucoup les chiffres.
03:04Moi, je suis quelqu'un qui vient des chiffres, je viens de la finance, j'adore ça et j'ai
03:06toujours mesuré tout ce qu'on fait avec les données, le nombre de patients et de
03:11patientes qui vont venir nous voir.
03:12Alors, c'est à partir de 18 ans, c'est jamais avant, c'est interdit de venir avant
03:1418 ans.
03:15Et pour avoir recours à un traitement d'injection, c'est uniquement des injections pour grossir
03:19le volume d'élèves.
03:20Il n'y a pas de chirurgie.
03:21Oui, je sais, bien sûr.
03:22Et on mesure évidemment la demande des patients de 38 et 25 ans et celles qui veulent avoir
03:28accès à des injections, notamment à des injections que le médecin va considérer
03:31être en excès, puisque le point de départ, de toute façon, c'est la consultation avec
03:34le médecin.
03:35Mais vous faites bien de le dire parce que ce qui se passe aussi, et c'est là qu'on
03:39confond, parce que moi, j'ai une très bonne image de la chirurgie esthétique, mais il
03:43y a des gens qui ont une mauvaise image de ce secteur.
03:45Et il faut savoir, d'après ce que j'ai appris, que sur Internet, vous trouvez des non-médecins
03:50qui font des injections, qui promettent des choses, des traitements incroyables et que
03:55c'est un vrai problème.
03:56La régulation, c'est l'enjeu, on va dire, du secteur de la médecine esthétique.
04:01Depuis deux ou trois ans, il y a eu énormément de modifications parce que c'est un secteur
04:05qui a été pénalisé par un manque total d'encadrement et d'intérêt de la part des
04:09pouvoirs publics.
04:10Et peut-être de pédagogie.
04:11De pédagogie.
04:12Il n'y a pas d'intérêt des pouvoirs publics parce qu'en fait, vous n'êtes pas remboursé.
04:14Non, on n'est pas remboursé, mais un manque d'intérêt, justement, face à cette régulation
04:20parce que ce marché était considéré comme peut-être trop petit ou pas forcément nécessaire,
04:25alors qu'il y a un vrai enjeu, à la fois de santé publique, mais même de correction
04:28de problèmes de complexe, de problèmes physiques, qui peuvent avoir un impact très significatif
04:32sur la santé mentale.
04:33Mais est-ce qu'il y a des actes ?
04:34Et c'est dans ce sens où, justement, comme on manque de considération pour ce secteur,
04:37on considère...
04:38Et la reconstruction, alors ? Justement, la reconstruction, elle est prise en charge,
04:41elle ?
04:43Nous, on n'est pas conventionnés par la Sécurité sociale, donc lorsqu'il y a une intervention
04:46de chirurgie qui peut être prise en charge, c'est fait dans des hôpitaux.
04:49Ah oui, donc si elle défigurait dans un accident, elle veut aller chez vous parce qu'il y a
04:53des très bons médecins.
04:54Vous avez beau être spécialisé, vous n'êtes pas prise en charge.
04:57Non, mais les chirurgiens qui opèrent chez nous opèrent également dans des structures
05:00conventionnées.
05:01D'accord.
05:02Donc pour de la chirurgie, de toute façon, on va faire appel à un chirurgien qui pourra
05:04opérer dans notre structure à Paris ou dans d'autres établissements.
05:08Mais pour la médecine esthétique, ce ne sont pas des chirurgiens, la majorité du temps,
05:11qui font ces actes.
05:13Et quand ce sont des bons médecins, en général, le bon médecin qui a une bonne formation,
05:17une vision assez éthique et de la médecine naturelle ne va jamais surinjecter des lèvres
05:21pour donner justement des excès qu'on voit sur les réseaux pour la plupart du temps,
05:26qui sont réalisés, par ce que vous avez dit, par des acteurs illégaux, ce qu'on appelle
05:31les fake injecteurs, qui sont des personnes qui promettent sur Instagram des résultats
05:35impressionnants à des prix très bas, ce qui attire souvent une jeune patientelle qui
05:39ne sait même pas qu'en France, il est interdit de se faire injecter par quelqu'un qui n'est
05:43pas médecin.
05:44Et aujourd'hui, il y a un vrai sujet au niveau de la régulation, il y a des choses qui sont
05:48en train de se mettre en place.
05:49Dernière question, est-ce que vous comptez vous engager justement dans ce secteur de
05:54la régulation, de la pédagogie ?
05:55Totalement, ça fait plusieurs années que je milite pour un meilleur encadrement, pour
06:00une médecine naturelle, surtout encadrée en France.
06:02On a collaboré avec l'Institut Sapiens pour écrire un livre blanc sur ce sujet, en alertant
06:07les pouvoirs publics.
06:08Et on a été entendus, on a été même reçus et on collabore avec tous les acteurs du secteur
06:14pour essayer d'améliorer la régulation autour de la médecine, pour une meilleure
06:18protection des patients et surtout un meilleur encadrement qui bénéficie à tout le monde.
06:23C'est parfait, on n'a plus qu'à vous remercier et on sait où aller maintenant.
06:26Merci de m'avoir reçu en tout cas.
06:28Au revoir.
06:29Merci à vous.