Aveugle depuis l'âge de neuf ans, Stéphanie fait une rencontre marquante et se met à pratiquer le tandem en vélo.
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00:00Je me suis dit que c'était la bonne idée de vous faire un petit tour de l'histoire.
00:16Quand on se rend compte qu'on peut faire un certain nombre de choses,
00:18ça donne confiance et ça donne envie d'aller plus loin.
00:22Je m'appelle Stéphanie Riis,
00:24je fais du tandem en pratiques partagées au cycloclub de Kingersheim.
00:30Petite j'ai vu, j'ai eu des lunettes très tôt et entre 8 et 9 ans ma vue a baissé
00:34jusqu'à ne plus voir du tout.
00:35A l'époque je ne faisais pas de sport du tout, je n'aimais pas parce que quand on
00:39voit pas c'est toujours un peu compliqué les déplacements.
00:42Au lycée je n'en ai fait que très peu puisque quand on est déficient visuel spontanément
00:48on nous exempte du sport, c'est à la faveur d'une rencontre en 2011 au cours d'un
00:54week-end avec d'autres déficients visuels que je ne connaissais pas, qu'une personne,
00:58un guide est venu vers moi et me dit je fais du tandem dans un club, ça ne t'intéresserait
01:03pas.
01:04Je suis venue une première fois et depuis je n'ai plus jamais quitté le cycloclub
01:07de Klingersheim.
01:08J'ai changé de pilote très souvent parce qu'on me disait toi tu es légère et adaptable
01:13et en 2017 j'ai rencontré celle qui est devenue ma pilote attitrée, c'est Violen
01:21Witzler avec qui j'ai fait en 7 ans presque 18 000 kilomètres en tandem.
01:28C'est devenu bien plus qu'une pilote, une âne.
01:31Elle me dit tout ce qui se passe autour, on se promène dans la rue, on est ensemble,
01:38elle va me dire une enseigne qu'elle voit.
01:40Quand je suis avec elle j'ai presque l'impression de voir.
01:44Les qualités de Stéphanie sont sa persévérance, sa volonté de faire les choses et de bien
01:52faire les choses, sa force dans les jambes, le fait qu'elle ne freine pas quand il y
01:59a des difficultés, quand je lui demande d'appuyer un peu plus.
02:02Je vous informe qu'il y a un panneau, on aurait eu le droit de passer avant.
02:06Ce que m'a apporté et m'apporte encore la FGT qui est très important pour moi c'est
02:11justement le côté pratique partagée, la pratique sportive des personnes handicapées
02:17quelle que soit la discipline sportive, quel que soit le handicap aussi.
02:22Pourvu que le handicap permette la pratique sportive.
02:24Le sport peut être un outil d'inclusion d'abord parce qu'il nous permet à nous
02:30de sortir de notre isolement et quand on sort, on se rend compte qu'on peut faire des choses
02:36et surtout on rencontre du monde.
02:39L'objectif pour nous à la FSGT dans l'espace fédéral thématique de pratique partagée
02:46c'est de permettre aux personnes en situation de handicap de pouvoir approcher des clubs
02:52sportifs et que les clubs sportifs soient prêts à les accueillir.
02:55Ce que j'ai en main là c'est la flamme olympique des Jeux Olympiques de 1992 qui
03:04avait lieu à Albertville en France et ma grand-mère qui tenait à ce que je puisse
03:09toucher la flamme olympique, elle a bien essayé de me l'expliquer mais elle s'est
03:13rendue compte que ce n'était pas grand chose de l'expliquer quand on ne voit pas.
03:17Donc elle s'est débrouillée pour me trouver, je ne sais même pas encore aujourd'hui
03:22comment elle a fait, pour trouver une flamme olympique.
03:25Peut-être que c'est ma grand-mère effectivement inconsciemment qui m'a motivée et qui me
03:29motive encore aujourd'hui, c'est vrai que je n'y ai pas pensé tout de suite mais
03:33il m'arrive fréquemment de penser à elle maintenant et de me dire qu'elle serait
03:37sûrement fière de moi de voir que je fais tout ce que j'ai fait alors qu'à l'époque
03:42je ne bougeais pas.