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Les cas de grippe explosent à l'hôpital. Regardez l'analyse du docteur Agnès Ricard-Hibon, porte-parole de Samu Urgences de France.
Regardez Les trois questions de RTL Petit Matin avec Jérôme Florin et Marina Giraudeau du 10 janvier 2025.

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Transcription
00:00RTL, au coeur de l'actu.
00:04Il est 6h15 sur RTL, vous nous écoutez peut-être du fond de votre lit, cloué par une mauvaise grippe.
00:09L'épidémie bat son plein en ce début d'année, elle a même atteint par rapport aux autres années,
00:14un niveau d'intensité exceptionnellement élevé à l'hôpital, c'est ce que dit Santé publique France.
00:19Bonjour Docteur Agnès Ricaribon.
00:21Bonjour.
00:22Urgentiste, porte-parole de l'association Samu Urgence de France, merci d'être avec nous en direct.
00:27On le disait tout à l'heure dans le journal, il y a au moins une vingtaine d'hôpitaux qui ont déclenché le plan blanc pour faire face à l'afflux de malades.
00:34Alors il faut rappeler ce que c'est, c'est une mesure exceptionnelle et on s'étonne de faire ça pour la grippe aujourd'hui.
00:40Alors tous les hôpitaux sont un peu en tension et le plan blanc ça permet de libérer des lits.
00:47La problématique majeure c'est qu'on n'arrive pas à hospitaliser les patients en médecine d'urgence,
00:52en accueil, en diagnostic, en initie le traitement, mais on doit hospitaliser les gens dans le bon service.
00:58Or c'est là que ça bloque, c'est qu'on n'arrive pas à faire sortir les patients des urgences pour aller dans les bons services d'hospitalisation.
01:05Et quand toutes les salles d'examen sont prises par des patients qui sont en attente de lits d'hospitalisation,
01:11on ne peut plus assurer notre mission qui est d'accueillir des nouveaux patients.
01:14Et donc on déclenche les plans blancs pour trouver des lits d'hospitalisation pour pouvoir continuer à faire notre mission qui est de pouvoir soigner les gens.
01:24C'est quand même peu commun de déclencher le plan blanc pour la grippe quand même, non ?
01:28C'est peu commun mais c'est pas que lié à la grippe, c'est lié aux tensions en général.
01:34Ça fait longtemps qu'on alerte sur le fait qu'on a des difficultés d'hospitalisation
01:40et on sait que lorsque un patient passe la nuit sur un brancard, il y a un risque de surmortalité.
01:46Et ça c'est pas éthique, c'est pas acceptable. Donc il faut trouver les solutions.
01:50C'est le bon réflexe les urgences en cas de grippe ?
01:53Alors le bon réflexe c'est avant tout d'appeler son médecin traitant.
01:58Et si on a des difficultés à avoir son médecin traitant ou si on a des signes de gravité, il faut appeler le 15.
02:06Le 15, il y a des médecins généralistes et des médecins urgentistes en capacité d'évaluer le besoin
02:12et d'orienter. Si on ne relève pas du plateau technique urgence, on s'orientera vers un médecin généraliste.
02:18Si par contre il y a des signes de gravité, on réagira immédiatement.
02:22Et ce sont les urgences mais ça peut être aussi directement en réanimation.
02:26C'est pour ça qu'on incite à appeler le 15 avant d'aller aux urgences.
02:29Quel est le profil des patients hospitalisés ?
02:33Alors c'est souvent des patients fragiles qui malheureusement ne sont pas vaccinés.
02:40Or la vaccination c'est le meilleur moyen de se protéger et on peut encore se faire vacciner maintenant.
02:45Jusqu'à fin janvier ?
02:47Jusqu'à après le pic, la vaccination continue de protéger.
02:54Donc c'est vraiment essentiel.
02:56C'est des personnes qui ont soit plus de 65 ans, soit qui ont des pathologies chroniques et qui ont une baisse de l'immunité.
03:03Et ces personnes fragiles doivent impérativement être vaccinées.
03:07C'est le meilleur moyen de se protéger.
03:09Pourquoi il est aussi faible ce taux de vaccination ?
03:12Je crois que l'année dernière c'était 54% seulement pour les plus de 65 ans.
03:17On a du mal à comprendre pourquoi les gens ne se font pas vacciner.
03:21C'est peut-être le contre-coup du Covid ou surtout une méconnaissance sur la gravité de cette maladie.
03:28Le taux de mortalité n'est pas faible dans la grippe.
03:31Ça peut être de 8 à 15 000 morts par an.
03:34Donc c'est souvent une méconnaissance du fait que la grippe est une pathologie grave pour des patients fragiles.
03:42Et il y a aussi un très faible taux de vaccination chez les soignants aussi.
03:46Je crois que c'est 18% à l'hôpital public.
03:48La vaccination chez les soignants, on a du mal à convaincre surtout le personnel paramédical.
03:54En général, les médecins sont plutôt bien vaccinés.
03:57Et c'est le personnel paramédical qu'on peine à convaincre.
04:02Il faut faire de la pédagogie.
04:03Quand on fait de la pédagogie, ça marche.
04:05Qu'est-ce que vous conseillez pour conclure, Dr Agnès Ricaribon, contre la grippe ?
04:08Il faut remettre le masque pour se protéger et protéger les autres ?
04:12Oui, bien évidemment.
04:14C'est aussi un bon moyen de protéger ses proches.
04:17Quand on a des symptômes de grippe, on s'isole et on porte le masque.
04:22On a du gel hydroalcoolique dans la poche et on évite de faire trop la bise en période de crise d'épidémie.
04:28Merci beaucoup, Dr Agnès Ricaribon, porte-parole de l'association SAMU Urgences de France.
04:34Merci d'avoir été avec nous sur RTL. Bonne journée.
04:36Bonne journée à vous.

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