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Avec Aminata Niakaté, Porte-parole du parti Les Verts et conseillère à la mairie de Paris & Stanislas Rigault, Porte-parole de Reconquête

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##LE_DEBAT_DU_SAMEDI-2025-01-11##

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00:00Le fondateur du Front National sera inhumé aujourd'hui à la Trinité-sur-Mer, entouré de ses proches.
00:05On y revient. Que reste-t-il des années Le Pen ? Qui est l'héritier politique de Jean-Marie Le Pen ?
00:11C'est une des questions qu'on va se poser avec nos invités. On est toujours avec Béatrice Houchard, éditorialiste et journaliste.
00:16On est aussi avec Bruno, 0826-300-300 depuis Bézier. Bruno, militant historique du Front National, mais vous y êtes plus.
00:23On est aussi avec nos deux invités politiques qu'on accueille avec plaisir, Aminata Niakaté, bonjour.
00:28Et bienvenue sur Sud Radio, porte-parole du parti Les Verts. Vous êtes aussi conseillère à la mairie de Paris.
00:33On est rejoint également par Stanislas Rigaud, bonjour, porte-parole de Reconquête.
00:39Vous êtes également le bienvenu sur Sud Radio, Reconquête, le parti d'Éric Zemmour.
00:43On a écouté beaucoup de souvenirs d'archives de Jean-Marie Le Pen. J'aimerais vous faire écouter l'archive de quelqu'un d'autre.
00:49Un autre homme politique qui était peut-être le premier à l'avoir réellement battu à la présidentielle, en tout cas à l'avoir fait reculer.
00:55C'était Nicolas Sarkozy. On est entre 2007 et 2012 au Parlement européen.
01:01Nicolas Sarkozy croit qu'il a écrasé le Front National et que sa victoire est définitive.
01:06Quant à vous, monsieur le président Le Pen, en vous entendant, je me disais que pendant des années,
01:13la France avait eu le grand malheur d'avoir l'extrême droite la plus puissante d'Europe.
01:21En vous entendant, monsieur le président Le Pen, je suis bien content que ce soit terminé.
01:25Séquence assez frappante. On voit Jean-Marie Le Pen écouter Nicolas Sarkozy sans pouvoir répondre, humilié par la séquence.
01:34Sauf qu'à l'époque, on croyait effectivement que le Front National, qui était descendu à 10%, ne remonterait plus jamais.
01:39En fin de compte, Jean-Marie Le Pen allait être poussé vers la sortie par sa fille.
01:43Il serait remplacé par Marine Le Pen et le Front National reviendrait avec des scores inégalés quelques années plus tard.
01:49– J'ai une dernière question pour vous Bruno 0826-300-300, avant de laisser la parole à nos invités.
01:55Qui est pour vous aujourd'hui l'héritier de Jean-Marie Le Pen, l'héritier politique j'entends ?
02:00– Il n'y en a pas. Pour moi, il n'y en a pas.
02:04Héritier politique, juste dans les idées, c'est difficile à dire.
02:10Je sais bien, peut-être que vous allez me proposer Éric Zemmour ou je ne sais pas.
02:14– Je ne vous propose personne, c'est à vous de nous dire.
02:17– Non, mais franchement, quand on fait le bilan de l'homme qu'il était, fidèle à ses idées,
02:24le tribun, comme vous l'avez dit, repère qui il était aujourd'hui.
02:28Moi je reconnais même Georges Marchais, Georges Marchais était très bon,
02:31il pratiquait et maniait la langue française tous les deux.
02:34Aujourd'hui, on n'a pas d'homme ou de femme politique digne de cette époque-là, digne de ces gens-là.
02:43Donc pour moi, il n'y a véritablement pas aujourd'hui de…
02:46– Ce n'est pas tant l'homme que vous regrettez que la génération politique.
02:49En tout cas, si je vous comprends bien mon cher Bruno,
02:51tiens c'est vrai qu'un débat Georges Marchais-Jean-Marie Le Pen à la télévision,
02:54on n'y a jamais eu droit, ça aurait été probablement quelque chose.
02:57Ça c'est vrai, vous avez raison.
02:58Merci beaucoup d'avoir pris la parole au 0826-303, on te plaisait.
03:02Mon cher Bruno, qui est l'héritier politique de Jean-Marie Le Pen aujourd'hui ?
03:05Aminata Niakate.
03:07– Moi je trouve que tant Marie Le Pen que Éric Zemmour s'inscrivent dans le prolongement de ces idées.
03:11Donc ces deux mouvements sont dans la poursuite de l'idéologie de Jean-Marie Le Pen.
03:17– Stanislas Rigaud pour Reconquête.
03:19– Vous savez, je ne sais pas s'il y a un héritier de Jean-Marie Le Pen politique.
03:21En tout cas, ce qui est certain, c'est que les problématiques,
03:24ou en tout cas certaines problématiques que Jean-Marie Le Pen a pu soulever
03:27lors de sa carrière politique sont encore d'actualité.
03:30Et vous avez pris le président Sarkozy qui se réjouissait de la baisse du Front National.
03:34– Elle était réelle à ce moment-là.
03:35– Elle était réelle pour une raison très simple.
03:36C'est à l'époque, en 2007, lorsqu'il fait la campagne de Patrick Busson,
03:40une campagne très à droite.
03:41Sauf que le souci qu'on a eu, il est très simple,
03:43c'est que les personnes au pouvoir depuis maintenant des décennies
03:46n'ont rien fait sur les sujets que Jean-Marie Le Pen évoquait.
03:49L'immigration, l'insécurité, les dépenses publiques à gogo.
03:53Et tout cela fait qu'aujourd'hui, oui, il y a encore une soif de la part des Français
03:58d'ordre, d'autorité, de mettre fin à la submersion migratoire.
04:02Et on le voit dans l'actualité.
04:04On le voit avec le souci que nous pouvons avoir avec Algérie.
04:07On le voit avec un ministre de l'Intérieur comme Bruno Retailleau
04:10qui est obligé de droitiser son discours.
04:13Et plus il droitise son discours…
04:14– Il n'a jamais été très à gauche non plus.
04:16– C'est vrai, mais il durcit le ton.
04:17Et plus il durcit son ton, plus il monte dans les sondages et les études d'opinion.
04:21– Effectivement.
04:22Béatrice Houchard, j'ai une dernière question pour vous parce qu'elle est importante.
04:26Jean-Marie Le Pen, dont le parti était donné pour mort politiquement entre 2007 et 2012,
04:34« La France n'a plus l'extrême droite la plus puissante d'Europe »,
04:37disait Nicolas Sarkozy.
04:38Aujourd'hui, le parti fondé par Jean-Marie Le Pen est aux portes du pouvoir.
04:43– Oui, il est aux portes du pouvoir.
04:44Alors en Europe, les choses ont beaucoup changé.
04:46– Bien sûr.
04:46– Parce qu'on voit dans tous les pays d'Europe occidentale
04:49la montée des partis similaires, ou si l'on peut dire.
04:53Aux portes du pouvoir, alors la question c'est
04:55est-ce qu'il y a toujours le plafond de verre qui l'empêcherait ?
04:58– Non, ma question c'est…
04:59– Non, ce n'est pas ça ?
05:00– Non, j'allais dire…
05:00– Je ne réponds pas à la bonne question.
05:01– Ce n'est pas grave.
05:02Non, ma question c'est, est-ce que ce parti a vraiment changé ?
05:07Et ce n'est pas facile, je sais.
05:08– Ce n'est pas facile, d'autant que sur l'idéologie elle-même,
05:12Jean-Marie Le Pen lui-même n'a pas toujours été en dehors des questions,
05:16sauf sur les questions d'immigration, sur les questions économiques,
05:18si vous reprenez ses programmes économiques, il a changé.
05:20Il était riganien à l'époque de Reagan, ensuite il y a eu,
05:23notamment à partir de, mais sur l'influence de sa fille beaucoup,
05:25à partir de 2000, sa dernière campagne présidentielle,
05:28il y a eu un petit virage plus social,
05:31ce n'est pas évident de trouver une ligne directrice
05:33sur d'autres sujets que les fondamentaux.
05:35J'ai envie de dire, le vrai point commun qui demeure
05:39dans les programmes du Front National, c'est la préférence nationale,
05:41qui est au cœur de leurs programmes.
05:42Sur le reste, ça a beaucoup bougé, et puis Marine Le Pen,
05:46j'allais dire une banalité, mais ce n'est pas le même tempérament que son père,
05:50ce n'est pas comparable, et puis on n'est peut-être pas tout à fait
05:54le même parti quand on est à 30%, quand on est à 15%.
05:56Effectivement, quand on est proche du pouvoir,
05:58il est peut-être que Marine Le Pen veut être président de la République,
06:00alors que Jean-Marie Le Pen, lui, ne le voulait pas,
06:02et il vous l'avait dit d'ailleurs.
06:03Je pense que pour Jean-Marie Le Pen, tout le monde est d'accord.
06:07Il avait été terrifié en 2002, où il n'avait aucune chance de gagner au second tour,
06:11il y avait quand même eu un petit moment de panique sur…
06:13Qu'est-ce qu'on fait ?
06:15Qu'est-ce qu'on fait si on gagne ?
06:16Et ça, on me l'a encore dit en 2017, quelqu'un qui m'avait dit,
06:21si Marine Le Pen avait gagné, on n'aurait pas tenu 6 mois.
06:23Effectivement, sauf qu'à cette époque, Jacques Chirac l'avait emporté
06:25par 82% des voix au second tour en 2002.
06:3025 millions de Français contre 5 millions sont des scores
06:33qu'on ne verra probablement plus jamais,
06:35quels que soient les différents candidats au second tour.
06:38C'était les années Le Pen, on en parlait avec vous.
06:39Merci beaucoup d'être venu vous souvenir avec nous,
06:42Béatrice Houchard, de cette époque.
06:44Parlons un peu de la politique,
06:46le Rassemblement national toujours en embuscade,
06:49notamment pour censurer pourquoi pas le gouvernement,
06:51mais avant ça, François Bayrou, qui cherche une échappatoire
06:53en essayant d'obtenir un accord de non-censure avec la gauche.
06:56Est-ce que les Verts, que vous représentez, Aminata Niakaté,
07:00sont prêts à trouver un compromis avec François Bayrou
07:03sur la réforme des retraites ?
07:04En tout état de cause, les écologistes continuent d'échanger
07:08avec le gouvernement.
07:09Nous ne sommes pas dans de la posture systématique,
07:11dans le rejet systématique.
07:13Contrairement donc à la France insoumise ?
07:14Forcé de constater, même si on est ouvert au dialogue,
07:17que les attentes des écologistes, pour l'instant,
07:20ne sont pas tout à fait en passe d'être satisfaites.
07:24Ces attentes, très concrètement, notamment sur ?
07:26Ces attentes sur l'abrogation de la réforme des retraites,
07:29sur le budget de la transition écologique,
07:32sur un certain nombre de choses,
07:34sur la justice sociale, fiscale.
07:37Et force est de constater qu'on repart déjà sur,
07:40je pense qu'on repart sur l'ancien projet de budget
07:43qui avait provoqué la censure.
07:45Il n'y a pas de changement de braquet.
07:46Donc pour l'instant, vous êtes toujours dans le camp de la censure ?
07:48Le Premier ministre reste finalement,
07:52inféodé à l'aval du RN.
07:56Il n'y a pas du tout de revirement par rapport à la séquence Barnier.
08:00Donc je ne suis pas très optimiste sur l'issue de ces échanges,
08:05puisqu'ils sont assez stériles,
08:09et n'ont pas de nombreuses perspectives positives.
08:14Stanislas Rigaud pour reconquêtre le gouvernement,
08:16qui pourrait essayer de trouver,
08:18avec en tout cas une partie de la gauche,
08:19on saura quelle partie plus tard,
08:21un accord en cas d'abrogation de la réforme des retraites.
08:24Est-ce que c'est une bonne solution ou pas ?
08:26Non, je ne pense pas.
08:26Et d'ailleurs, ce serait à l'encontre des convictions
08:29de François Bayrou, qui n'a pas défendu cela.
08:31Et nous, avec Éric Zemmour, avec Sarah Knafo,
08:33notamment sur la question de la réforme des retraites,
08:35on pense que l'on peut ouvrir un débat,
08:37notamment sur la retraite par capitalisation.
08:39On considère que c'est un sujet qu'il ne faut pas mettre sous le tapis.
08:43On voit à l'Assemblée nationale des débats qui sont en effet stériles,
08:45parce qu'il y a beaucoup de postures.
08:47Et je pense, et ça a été rappelé notamment par notre heureux député Sarah Knafo,
08:51il y a peu qu'il faut sortir de ces postures,
08:53et elle est dans le fond des sujets.
08:54Notamment, encore une fois, on en parlait,
08:57mais en 1945, il y a quatre actifs pour un retraité,
08:59aujourd'hui on a 1,7.
09:01Si on ne prend pas ces problèmes sans démagogie,
09:03et sans dire la vérité aux Français,
09:05on ne fait que retarder une bombe,
09:07une bombe sociale, une bombe, une colère de la part des Français,
09:09qui en ont assez de voir à l'Assemblée nationale,
09:12dans des postures, dans des calculs politiciens.
09:16Et je crois que c'est ce qui énerve passablement les gens.
09:18Donc, pas de réforme des retraites pour vous,
09:19en tout cas pas d'abrogation de la réforme des retraites ?
09:21En tout cas, sans débat de fond, encore une fois,
09:23ça n'a aucun intérêt,
09:24et si c'est juste pour faire plaisir et ne pas se faire censurer,
09:26il faut arrêter ce cinéma.
09:28J'ai une dernière question pour vous, Aminata Niakaté,
09:30sur ce sujet de la réforme des retraites,
09:32parce qu'on a l'impression, spécialement de notre génération,
09:34même si je suis un peu plus âgée que vous deux,
09:36qu'on ne sortira jamais de ce débat sur la réforme des retraites.
09:39On ne sait pas combien de réformes des retraites on verra,
09:41et en même temps, on ne sait même pas à quel âge on finira par partir à la retraite.
09:45Quand est-ce qu'on finira par mettre ce débat de côté ?
09:48À mon avis, je pense que tant que la question du financement
09:51ne sera pas, on va dire, stabilisée, pérenne,
09:54on aura régulièrement ce débat.
09:57Et la question, c'est comment on le finance ?
09:58Est-ce qu'on le finance sur le dos des plus fragiles, des plus précaires ?
10:03Parce que les premières victimes de cette réforme des retraites
10:06sont les personnes qui ont commencé à travailler tôt,
10:08qui ont les métiers les plus difficiles.
10:09Est-ce qu'on fait peser sur ce groupe social-là la réforme des retraites ?
10:13Sur qui on fait peser le financement de la retraite ?
10:15Ou alors sur les régistes, en tout cas, comme vous vous appelez à le faire.
10:18En tout cas, sur ceux qui peuvent se le permettre.
10:20Merci à tous les deux, tous les trois, d'être intervenus ce matin sur Sud Radio.
10:23Stanislas Rigaud, porte-parole de Reconquête, le parti d'Éric Zemmour.
10:26Merci à vous également.
10:27Aminata Niakate, je rappelle que vous êtes la porte-parole du parti Les Verts.
10:30On ne dit plus Europe Écologie, Les Verts.
10:31On dit les écologistes.
10:32Pardon, vous m'étiez trompée, excusez-moi.
10:36J'étais revenue en 1995, vous voyez, ça doit être là.
10:38Les archives, vous restez Verts en tout cas.
10:40Les écologistes, pardonnez-moi Aminata Niakate.
10:43Je rappelle que vous êtes également conseillère à la mairie de Paris.

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