Eliot Deval et ses invités débattent des grands thèmes de l'actualité dans #HDProsWE à 9h le samedi et le dimanche
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00:00:00Quasiment 9h sur CNews, merci d'être avec nous pour l'heure des pros.
00:00:05A la une ce matin, ce n'est pas seulement l'histoire d'une expulsion manquée,
00:00:09mais la volonté d'humilier la France, clame Bruno Rotaïo.
00:00:13Le régime algérien se joue du droit international,
00:00:16préfère interdire l'entrée à un de ses ressortissants,
00:00:19faire de lui en quelque sorte un apatride.
00:00:21Le régime algérien se joue aussi de nos faiblesses.
00:00:24Le cas Boalem-N est un cas d'école de notre faillite migratoire.
00:00:28Arrivé par deux fois irrégulièrement en France,
00:00:31au CV judiciaire bien rempli, mais régularisé il y a 15 ans,
00:00:35parce que père d'un enfant français bien sûr.
00:00:38Gabriel Hottal entend dénoncer les accords de 68,
00:00:41devenu selon lui une filière d'immigration à part entière.
00:00:45Le RN rappelait hier qu'en 2023, Renaissance, Modem et LFI
00:00:50avaient voté contre une résolution, remettant en cause ce dit accord.
00:00:55Quelle sera la réponse française ?
00:00:57Quelles mesures de rétorsion contre Alger ?
00:00:59Les visas, les biens mal acquis, l'aide au développement,
00:01:02les tarifs douaniers ?
00:01:03Le régime algérien aime montrer les muscles,
00:01:06attaquer publiquement la France,
00:01:08tandis que nous abordons depuis trop d'années
00:01:11la politique de la joue tendue.
00:01:13Alors est-ce qu'on va une nouvelle fois tendre la joue ?
00:01:16On parlera de ça dans un instant, mais avant cela,
00:01:18c'est le point sur l'information avec vous Marine Sabourin.
00:01:20Bonjour Marine.
00:01:21Bonjour Eliott, bonjour à tous.
00:01:23Le ministre Gabriel Attal appelle à dénoncer l'accord franco-algérien de 1968
00:01:28face au régime d'Alger.
00:01:29La France doit poser des limites et assumer le rapport de force,
00:01:32dit l'ex-premier ministre dans une tribune publiée dans le Figaro.
00:01:35Cet accord est aujourd'hui devenu une filière d'immigration à part entière,
00:01:38permettant le regroupement familial et l'installation de personnes,
00:01:41sans même qu'elles aient à connaître notre langue
00:01:43ou montrer leur intégration.
00:01:46Les obstacles de Jean-Marie Le Pen ont lieu cet après-midi
00:01:49à la Trinité-sur-Mer, c'est dans le Morbihan.
00:01:51Le rallye se déroule dans la petite église de Saint-Joseph
00:01:53à 14h30 dans la plus stricte intimité.
00:01:55Quelques 200 personnes y assisteront.
00:01:58Et puis à Oléta en Haute-Corse, un homme d'une cinquantaine d'années
00:02:01connu des autorités judiciaires a été tué par balle hier.
00:02:04La victime est Camille Orsoni, pompier ayant déjà fait l'objet
00:02:07d'une tentative d'assassinat en 2014.
00:02:10Il circulait au volant de son véhicule lorsqu'il a été pris pour cible
00:02:13sur une route départementale.
00:02:15Voilà pour l'essentiel de l'actualité, Eliott.
00:02:18Merci beaucoup Marine Sabourin pour le point sur l'information.
00:02:21On est avec Philippe Guybert.
00:02:23Bonjour Eliott.
00:02:24Bonjour.
00:02:25À côté de Philippe, un autre Philippe, Philippe Ballard,
00:02:27député de l'Oise et porte-parole du Rassemblement National.
00:02:30Bonjour à vous Alexandre Devecchio, et là bien sûr,
00:02:32comme chaque samedi matin, et Charlotte Darnelas.
00:02:35Bonjour à tous les deux.
00:02:36Charlotte, on va revenir dans quelques instants avec vous
00:02:39sur cette affaire bien sûr algérienne et le cas de Boilem N.
00:02:45Parce qu'on a besoin d'y voir un peu plus clair.
00:02:48Tout ça est très technique, il faut vulgariser aussi
00:02:51ce qui s'est passé du côté de cette expulsion manquée.
00:02:55On a du mal à comprendre comment la France peut se laisser malmener
00:02:59par le régime algérien depuis tant d'années.
00:03:03Donc on va voir le sujet d'abord, le rappel des faits,
00:03:07et ensuite on va voir quelques questions avec vous
00:03:10vraiment en deux minutes pour y voir un tout petit peu plus clair.
00:03:12Le sujet d'abord, il est signé Corentin Alonso et Dunia Tengour.
00:03:17C'est l'info évidemment du week-end.
00:03:19Hier, Bruno Rotaio disait que l'Algérie cherchait à humilier la France
00:03:24en refusant de recevoir sur son sol un de ses ressortissants
00:03:28qui était expulsé par les autorités françaises, à savoir Boilem N.
00:03:33C'est une expulsion ratée en arrivant à Alger.
00:03:36L'influenceur de 59 ans, Boilem Naman, a finalement été interdit
00:03:40de territoire dans son propre pays.
00:03:42Une décision incomprise par le ministre de l'Intérieur Bruno Rotaio
00:03:46qui n'a pas manqué de montrer son agacement.
00:03:49Il avait un passeport biométrique à jour.
00:03:53Il a donc été reconduit. J'ai pris un arrêté d'expulsion
00:03:59et les autorités algériennes n'ont pas voulu le laisser débarquer
00:04:05sur le sol algérien.
00:04:06On voit bien que l'Algérie cherche à humilier la France.
00:04:10Un épisode qui intervient en pleine crise diplomatique entre Alger et Paris
00:04:15alors que la France a estimé que l'avenir du Sahara occidental
00:04:18s'inscrivait dans le cadre de la souveraineté marocaine.
00:04:21On doit désormais évaluer tous les moyens qui sont à notre disposition
00:04:25je dis bien tous les moyens qui sont à notre disposition
00:04:29vis-à-vis de l'Algérie.
00:04:31Ces avocats ont précisé que M.Naman était en situation régulière
00:04:35sur le territoire depuis 15 ans.
00:04:37Depuis 15 ans, son casier judiciaire ne comporte plus aucune mention.
00:04:43Cet homme fait les frais d'une action administrative aujourd'hui
00:04:46particulièrement répressive. Nous sommes assez clairs là-dessus.
00:04:52Nous ne souhaitons pas que les résidents algériens en France
00:04:56deviennent des fusibles des relations diplomatiques entre l'Algérie et la France.
00:05:00Leur client a été placé depuis hier soir dans un centre de rétention
00:05:04de région parisienne.
00:05:06Charlotte Dornelas, vous êtes spécialiste des questions migratoires
00:05:10mais aussi de justice.
00:05:11Il n'y a pas de bonne chance.
00:05:12Je le dis aux téléspectateurs, hier soir après leur dépôt
00:05:15je vous ai croisé en quittant les locaux
00:05:18et vous avez réussi en trois minutes à m'expliquer la situation
00:05:21parce qu'on peut se demander est-ce que cette affaire est inédite ?
00:05:25Est-ce qu'un pays qui refuse un de ses ressortissants
00:05:29sans donner un seul motif, est-ce que c'est inédit ?
00:05:32Pourquoi il n'y a pas eu ces fameux laissés-passés consulaires ?
00:05:36Pourquoi dans ce cas très précis, il n'y avait pas besoin
00:05:38de laissés-passés consulaires ?
00:05:40Je vais essayer de faire simple.
00:05:42Simple, court, parce qu'on a beaucoup de choses à traiter.
00:05:45D'habitude, on parle beaucoup des laissés-passés consulaires
00:05:48parce que vous avez souvent des personnes en situation irrégulière
00:05:51qui sont placées ou non en centre de rétention administrative
00:05:54à qui on notifie la fameuse OQTF que tout le monde connaît par cœur désormais
00:05:57et ils ne sont pas en possession de papiers
00:06:00ou alors ils les ont détruits.
00:06:03Et donc, il revient à l'administration française,
00:06:06en l'occurrence aux préfectures, de prouver la nationalité d'origine.
00:06:11Après enquête, après prise à tâche, ils prennent à tâche
00:06:14avec le consulat ou les consulats des pays d'origine présumés
00:06:19et le consulat doit reconnaître son ressortissant.
00:06:22Le papier qui reconnaît le ressortissant,
00:06:26c'est le fameux laissé-passé consulaire.
00:06:29C'est pour ça qu'on en a besoin, sinon on ne peut pas prouver
00:06:32qu'il est algérien, marocain, tunisien, que sais-je.
00:06:35Là, en l'occurrence, on est sur une autre affaire
00:06:38qui normalement est beaucoup plus simple.
00:06:41Cet homme a son passeport biométrique algérien en cours de validité.
00:06:44Donc en fait, il est algérien à 100%, il n'est pas français.
00:06:47Il est algérien en situation régulière en France.
00:06:50J'ai entendu son avocat dire que la France lui a laissé une chance.
00:06:53On y reviendra après.
00:06:56C'est un peu plus compliqué que ça.
00:06:59Il est venu en situation irrégulière, il a été expulsé une première fois,
00:07:02il a été interdit de territoire.
00:07:05Il est revenu une deuxième fois en situation irrégulière
00:07:08et il a été régularisé, non pas parce que la France a voulu lui donner
00:07:11une seconde chance, mais parce qu'il était parent d'enfants français.
00:07:14Donc ça aide à la régularisation.
00:07:17Ça, c'était il y a 15 ans.
00:07:21Non pas parce que depuis 15 ans, il s'est bien tenu,
00:07:24mais en raison d'une vidéo récente sur les réseaux sociaux.
00:07:27La France dit, écoutez, vous êtes gentils, on a fait notre bout de chemin ensemble,
00:07:30vous allez rentrer en Algérie, votre pays, puisque votre passeport
00:07:33est en cours de validité.
00:07:36Il monte dans un avion, comme s'il était monté tout seul,
00:07:39comme s'il était parti en vacances dans son pays.
00:07:42Escorté par deux policiers de la PAF.
00:07:45Arrivé en Algérie, les autorités algériennes signifient qu'il est interdit de territoire.
00:07:48Alors là, on est prié de les croire.
00:07:51Il n'y a aucune motivation, rien.
00:07:54Et donc là, en l'occurrence, comme le pays d'origine, dans ces cas-là,
00:07:57quand vous renvoyez un ressortissant dans son pays,
00:08:00quand le pays d'origine est responsable de ce ressortissant
00:08:03jusqu'à ce qu'il soit accepté, comme il n'est pas accepté,
00:08:06le droit international oblige les policiers à l'escorter.
00:08:09Est-ce qu'on sait pourquoi cet homme est interdit de territoire en Algérie ?
00:08:12Non seulement on ne le sait pas.
00:08:15L'une des raisons d'expliquer que c'est une humiliation,
00:08:18c'est qu'on ne voit pas très bien les raisons de son interdiction.
00:08:21D'abord, il est déjà retourné en Algérie sans que ça pose problème.
00:08:24Et deuxièmement, et c'est l'objet du litige d'ailleurs dans ces vidéos,
00:08:27c'est qu'il appelle à la torture d'opposants au régime.
00:08:30Donc en l'occurrence, ça ne peut même pas être pour des raisons politiques
00:08:33puisque c'est un soutien peut-être très encombrant,
00:08:36mais un soutien quand même du régime algérien en place.
00:08:39C'est là où on comprend que c'est un enjeu non pas administratif judiciaire
00:08:43qui est capable de renvoyer un de ses ressortissants,
00:08:47plutôt que de l'accueillir, renvoyer un de ses ressortissants en France,
00:08:50que cet individu répondra de ses vidéos devant la justice en février prochain,
00:08:56que cet homme algérien pourrait passer plusieurs années en prison
00:09:00et que disent les autorités algériennes ?
00:09:03Il n'est pas chez nous, il n'est pas le bienvenu chez nous,
00:09:06on le renvoie en France et donc il préfère avoir un de ses ressortissants
00:09:09derrière les barreaux potentiellement en France que sur le sol algérien.
00:09:13C'est comme ça aussi qu'on peut le déterminer.
00:09:16Juste une question à Charles.
00:09:18Ah parce que je n'ai pas posé suffisamment de questions.
00:09:20Allez-y, bien sûr Philippe, mais dites-moi.
00:09:22Du point de vue du droit international, un pays ne peut pas interdire de territoire
00:09:27un de ses ressortissants, ça n'existe pas.
00:09:30Pour le coup, même les avocats du dit Boilem,
00:09:34qui était assez offensif hier contre la décision administrative,
00:09:38à cette question ont répondu par un sourire un peu gêné
00:09:41en disant qu'on n'est pas spécialiste du droit algérien.
00:09:43Enfin, il faut en rajouter, parce que M. Boilem a déjà trois avocats,
00:09:48donc peut-être qu'il a les moyens d'en avoir un quatrième,
00:09:50spécialiste du droit international.
00:09:53Donc, on a eu l'expertise judiciaire, je vous donne la parole Alexandre Devecchio
00:09:57et Philippe Guybert dans un instant, mais d'abord,
00:09:59au administratif, l'avis politique.
00:10:02Est-ce que vous considérez, M. Ballard, je rappelle que vous êtes député de l'Oise,
00:10:05porte-parole du Rassemblement national, que c'est une humiliation pour la France ?
00:10:09C'est la triste illustration d'une humiliation, une nouvelle illustration suprême.
00:10:14Alors, je vais vous répondre, mais je voudrais revenir sur la tribune
00:10:18que vous présentiez de M. Gabriel Attal dans le Figaro ce matin.
00:10:20On y reviendra après, mais allez-y.
00:10:22Non, mais parce que c'est quand même très important,
00:10:24c'est important parce que c'est l'illustration de cette faillite.
00:10:26Maintenant, il nous explique qu'il faut revenir sur ces accords de 1968.
00:10:30Il y a quelques mois, Édouard Philippe avait fait la même chose
00:10:33dans une interview à l'hebdomadaire Le Point.
00:10:36Mais alors, il y a quand même une question.
00:10:37Est-ce qu'Édouard Philippe et Gabriel Attal n'ont pas été premiers ministres ?
00:10:40Ils ont été premiers ministres.
00:10:41Et alors, pourquoi ils ne l'ont pas fait à ce moment-là ?
00:10:43Donc, la parole de ces gens-là, elle est complètement démonétisée.
00:10:46Les Français ne croient plus ces personnes qui viennent nous donner des leçons
00:10:50alors qu'on est au bord du gouffre.
00:10:51Alors après, oui, mais enfin, moi, je commentais hier sur une autre chaîne
00:10:56ce qui s'est passé, là, de billets à l'air tour,
00:10:58parce que quand on expulse, en fait, il faut prendre le retour aussi avec,
00:11:01parce qu'il ne reste pas sur place.
00:11:02Et il y a 4 % seulement des Algériens qui doivent être expulsés, chiffre officiel,
00:11:07qui sont réellement expulsés.
00:11:094 %, d'accord ?
00:11:11Alors là, maintenant, il faut se livrer à un vrai bras de fer,
00:11:14enfin, avec l'Algérie.
00:11:16Il y avait Xavier Dré en cours qui intervient souvent sur notre antenne.
00:11:19Vous savez, il a fait une tribune dans le Figaro.
00:11:21Alors, il dit des choses sensées parce que nous disons la même chose depuis des années.
00:11:25La nomenclatura algérienne, par exemple, qui vient se faire soigner gratuitement en France
00:11:30et qui, une fois soignée, repart à Alger et nous crache à la figure,
00:11:33ça, ça doit être terminé.
00:11:34Les visas, bras de fer, zéro.
00:11:36Après, il y a tous les transferts.
00:11:38Alors, argent public aide au développement,
00:11:40plusieurs centaines de millions d'euros de données à l'Algérie.
00:11:43On arrête.
00:11:44Les transferts privés, Western Union, on peut bloquer.
00:11:46Et puis, on va à Bruxelles dire, attention, avec l'Algérie,
00:11:49maintenant, ce ne sont plus les mêmes tarifs douaniers.
00:11:51Et vous arrêtez, on tarie le flux financier.
00:11:54Voilà.
00:11:55S'il n'y a pas une réelle volonté politique,
00:11:57on n'a jamais eu de volonté politique de nos gouvernants,
00:12:00que ce soit depuis Emmanuel Macron, qui est dans la repentance.
00:12:03Et s'il est dans la repentance depuis 2017, ça explique la situation actuelle.
00:12:08Il y a l'histoire du Maroc, effectivement, qui en fait partie.
00:12:11Mais on ne s'est jamais livré à un bras de fer avec l'Algérie.
00:12:14Et on continue à se faire humilier.
00:12:16Malheureusement, ce n'est pas nouveau.
00:12:18Et on voit que, désormais, Philippe Ballard est un homme politique
00:12:21puisque vous venez de balayer tous les sujets que nous allons traiter.
00:12:25Ça s'appelle un spoil.
00:12:26L'ancien journaliste que vous êtes...
00:12:28Je n'ai pas de conducteur.
00:12:29... a complètement oublié l'école.
00:12:31Je n'ai pas de conducteur.
00:12:32Il y a point par point.
00:12:33Vous devez faire la France humiliée en un.
00:12:35Ensuite, les mesures de rétorsion.
00:12:37Ensuite, revenir sur les femmes crâmes.
00:12:41Quand il a la parole, il faut la garder.
00:12:43Philippe Ballard a tout dit.
00:12:44Réécoutons en longueur Bruno Retailleau.
00:12:47Parce que le ministre de l'Intérieur met un coup de pied dans la fourmilière.
00:12:51Et ce serait très intéressant de voir s'il va être désavoué.
00:12:53Qu'est-ce qu'il dit ?
00:12:54La France est humiliée.
00:12:55Il va falloir répondre.
00:12:57Il est prudent du moins.
00:13:01Il se met un peu de côté en disant
00:13:03je ne vais pas dévoiler les mesures de rétorsion qu'on pourrait prendre aujourd'hui
00:13:07parce que ça c'est un domaine réservé.
00:13:09Politique des visas.
00:13:10C'est le président de la République.
00:13:12Donc ça va être intéressant si Emmanuel Macron va réagir dans les prochaines heures.
00:13:15Vous avez raison.
00:13:16Avant de faire un bras de fer avec l'Algérie,
00:13:18il faut peut-être que le ministre de l'Intérieur fasse un bras de fer avec le président de la République.
00:13:23Il pourrait très bien engager sa responsabilité.
00:13:27Je ne suis pas sûr qu'il ait envie de le faire pour l'instant sur cette question-là.
00:13:30Sans doute que non.
00:13:31C'est pour ça qu'il se préserve et qu'il ne dit pas tout.
00:13:34C'est aussi intéressant Gabriel Attal.
00:13:36Je suis d'accord avec ce qui a été dit.
00:13:38Il y a une forme d'hypocrisie puisqu'il aurait pu le faire quand il était au pouvoir.
00:13:41En même temps, du point de vue de la bataille des idées,
00:13:44ça veut dire que Gabriel Attal a été obligé de se ranger derrière quelque chose
00:13:49il y a quelques mois.
00:13:52Bruno Retailleau.
00:13:53Je voudrais qu'on l'écoute en longueur
00:13:55lorsqu'il explique que la France est en quelque sorte humiliée par l'Algérie.
00:14:01Je veux dire ma superbe action.
00:14:03Je pense qu'on a atteint avec l'Algérie un seuil extrêmement inquiétant.
00:14:09On voit bien que l'Algérie cherche à humilier la France.
00:14:13L'Algérie détient actuellement un grand écrivain, Boalem Sansal,
00:14:18qui est non seulement algérien mais qui est aussi français.
00:14:23Il a 80 ans et il est malade.
00:14:26Est-ce qu'un grand pays, est-ce qu'un grand peuple peut s'honorer
00:14:30de maintenir en détention pour de mauvaises raisons
00:14:34quelqu'un qui est malade et quelqu'un qui est âgé ?
00:14:38Désormais, c'est ce ressortissant algérien, un influenceur,
00:14:44qui propageait sur la toile, sur les réseaux sociaux, la haine.
00:14:50Les réseaux sociaux, ce n'est pas une zone de non-droit.
00:14:54Comme ministre de l'Intérieur, je ne veux rien laisser passer.
00:14:57Il doit être aux alentours de 11h lorsque Bruno Retailleau
00:15:00prend la parole et lance cette phrase
00:15:02« L'Algérie cherche à humilier la France ».
00:15:04À 20h, LCI reçoit Jean-Noël Barraud, le chef de la diplomatie,
00:15:09qui va dire « La France n'aura pas d'autre possibilité que de risposter
00:15:13si les Algériens continuent cette posture d'escalade ».
00:15:16Donc on a déjà, il y a quelqu'un qui tâte,
00:15:19130 km heure et là on réduit, on freine un peu.
00:15:22Il va falloir aller encore plus loin,
00:15:24il va encore falloir servir de paillasson pour l'Algérie
00:15:27pour enfin riposter.
00:15:29C'est comme ça que je comprends les propos de Jean-Noël Barraud.
00:15:33Vous voulez que je redise la phrase ?
00:15:35« La France n'aura pas d'autre possibilité que de risposter
00:15:39si les Algériens continuent cette posture d'escalade ».
00:15:43Je trouve que les escalades verbales ne servent à rien.
00:15:46Soit on a des moyens précis, efficaces,
00:15:51qui touchent vraiment là où ça fait mal
00:15:53et qu'on est sûr de pouvoir appliquer
00:15:55parce qu'on n'a pas les mêmes contraintes juridiques que l'Algérie.
00:15:58La preuve c'est que l'Algérie s'assoit complètement sur le droit alimentaire.
00:16:02Le droit alimentaire des gens et international.
00:16:05Donc moi je veux bien qu'on parte en guerre dans les mots,
00:16:08mais j'aimerais surtout qu'on ait des mesures,
00:16:10qu'on sache dire quelles sont les mesures efficaces
00:16:14vraiment qui vont permettre d'engager ce bras de fer avec l'Algérie
00:16:18parce qu'à l'évidence on est dans un bras de fer,
00:16:20plutôt que de partir dans les grandes déclarations.
00:16:23J'ai toujours peur avec les grandes déclarations
00:16:25qu'elles ne soient pas suivies d'effets.
00:16:27Vous savez c'est comme les effets d'annonce.
00:16:29Donc je préfère quelqu'un qui parle un peu moins
00:16:31et qui agit un peu plus.
00:16:33Parce que vous avez l'impression que depuis 7 ans
00:16:35on a agit un peu plus pour répondre aux attaques et aux offensives du régime algérien
00:16:40et vous notez que je ne parle que du régime algérien
00:16:43et qu'évidemment je fais la différence entre le peuple algérien
00:16:46et le régime algérien.
00:16:48Il n'a que faire du droit à l'international,
00:16:51pas tant pour monsieur Boilem N
00:16:53mais aussi pour un certain Boilem Sansal
00:16:55qui est derrière les barreaux depuis plus de 50 jours.
00:16:58Il est en fait un otage pour rappeler les choses.
00:17:00Vous avez entièrement raison.
00:17:02Je pense que depuis 7 ans,
00:17:04je ne pense pas que le problème soit depuis 7 ans,
00:17:06il faut se rappeler qu'il y a 2 ans encore,
00:17:08Elisabeth Borne et la moitié de son gouvernement
00:17:12étaient en réunion avec les autorités algériennes
00:17:14c'était en 2022 ou en 2023.
00:17:16Et donc,
00:17:18le tournant,
00:17:20il y a un double phénomène auquel on est confronté,
00:17:22c'est qu'on a un pouvoir algérien
00:17:24qui a toujours été autoritaire
00:17:26et qui a toujours joué de la rente mémoriale
00:17:28mais qui est rentré dans une logique complètement parano
00:17:30et délirante.
00:17:32Il y a une évolution du régime algérien.
00:17:34Deuxièmement,
00:17:36il est évident que la décision
00:17:38à mon avis parfaitement fondée
00:17:40d'Emmanuel Macron
00:17:42de reconnaître la souveraineté marocaine
00:17:44sur le Sahara occidental
00:17:46a complètement accéléré
00:17:48la parano du régime algérien.
00:17:50Face à ça,
00:17:52il faut qu'on entre dans un bras de fer,
00:17:54surtout qu'on ne tente pas l'autre jour,
00:17:56évidemment, mais attention
00:17:58de le faire de façon efficace et intelligente.
00:18:00Vous vouliez justement qu'on aille sur du concret,
00:18:02quelles pourraient être les mesures
00:18:04de rétorsion ?
00:18:06Et d'ailleurs, je crois qu'on en a posé la question,
00:18:08on a un Sivox, vous savez, chers téléspectateurs,
00:18:10vous pouvez réagir à une question,
00:18:12vous flashez le QR code, vous prenez votre téléphone
00:18:14et vous répondez à cette question.
00:18:16La France doit-elle prendre des sanctions contre l'Algérie ?
00:18:18Et c'est étrange qu'on se pose cette question
00:18:20qu'aujourd'hui,
00:18:22alors que depuis plus de 50 jours,
00:18:24on a un Français
00:18:26qui est derrière les barreaux,
00:18:28Boilem Sansal,
00:18:30qui est aujourd'hui détenu par le régime algérien.
00:18:32Et cette question, on aurait dû se la poser
00:18:34depuis bien longtemps.
00:18:36Vous répondez à cette question, on verra la réponse
00:18:38en fin d'émission.
00:18:40Les mesures de rétorsion,
00:18:42on voit le sujet de Régine Delfaux.
00:18:44Une situation inacceptable.
00:18:46Ce sont les mots de Bruno Retailleau,
00:18:48qualifiant ainsi
00:18:50le refus de l'Algérie
00:18:52d'accueillir l'influenceur algérien
00:18:54sur son territoire.
00:18:56Le ministre de l'Intérieur a annoncé
00:18:58que tous les moyens seront étudiés
00:19:00pour faire pression.
00:19:02On leur donne des visas et eux ne nous donnent pas
00:19:04suffisamment de laissé-passé consulaire
00:19:06pour réadmettre
00:19:08les ressortissants qu'on veut
00:19:10éloigner du sol national.
00:19:12Il y a un autre levier
00:19:14qui est un levier commercial dans le cadre européen
00:19:16qui est en train de discuter.
00:19:18Les tarifs douaniers.
00:19:20Les aides financières font également partie
00:19:22des pistes du gouvernement.
00:19:24Il y a un autre levier qui est le levier
00:19:26de l'aide au développement.
00:19:28Là encore, on a besoin de réciprocité.
00:19:30Pourquoi?
00:19:32Est-ce qu'il y a des pays
00:19:34on leur donne un certain nombre
00:19:36de moyens financiers
00:19:38comme aide au développement
00:19:40et derrière ils ne coopèrent pas
00:19:42à cette politique migratoire.
00:19:44D'autres personnalités politiques vont plus loin.
00:19:46La France ne peut pas accepter
00:19:48de se faire humilier ainsi par l'Algérie.
00:19:50La seule réponse, c'est la révocation immédiate
00:19:52des accords de 1968
00:19:54et de ne plus accueillir un seul Algérien en France.
00:19:56Le président de l'Union des droites
00:19:58pour la République, Éric Ciotti
00:20:00dénonce ces accords
00:20:02qui confèrent un statut particulier
00:20:04aux Algériens en France.
00:20:06Jean-Philippe Tanguy, député RN,
00:20:08propose quant à lui
00:20:10la suspension des flux financiers
00:20:12de la communauté algérienne en France
00:20:14vers l'Algérie.
00:20:16Et on va aller point par point sur ces mesures potentielles.
00:20:18Sur les visas.
00:20:20Bruno Retailleau dit qu'on délivre énormément
00:20:22de visas à l'Algérie.
00:20:24A juste titre, c'est vrai.
00:20:26Il a raison. C'est-à-dire qu'il y a plus de 200 000
00:20:28visas qui sont délivrés
00:20:30chaque année versus 2000
00:20:32laissés passer consulaires.
00:20:34Vous voyez le rapport. Ils ont augmenté
00:20:36par rapport à 2023, par rapport à 2022
00:20:38de 59% les visas
00:20:40délivrés à l'Algérie.
00:20:42Alors que ça ne date pas d'hier
00:20:44les tensions
00:20:46avec l'Algérie.
00:20:48Il parle de l'aide au développement également.
00:20:50C'est 110 à 130 millions
00:20:52donnés chaque année à l'Algérie.
00:20:54Et enfin, les tarifs douaniers.
00:20:56Là aussi, c'est un élément essentiel.
00:20:58Parce qu'en fait,
00:21:00la France, c'est le troisième client
00:21:02de l'Algérie.
00:21:04Donc on a énormément de points
00:21:06sur lesquels on pourrait agir.
00:21:08En disant, vous nous marchez dessus,
00:21:10vous nous attaquez, vous avez un président
00:21:12qui nous insulte
00:21:14devant la nation algérienne
00:21:16et nous, on ne va rien faire ?
00:21:18La question, c'est pourquoi ?
00:21:20Moi, j'identifie trois éléments
00:21:22de réponse. Le premier,
00:21:24c'est malgré tout l'idéologie d'Emmanuel Macron.
00:21:26Souvenez-vous qu'il avait commencé
00:21:28avant même de se faire élire par parler de crimes
00:21:30contre l'humanité, de la colonisation
00:21:32en Algérie.
00:21:34À partir du moment où vous rentrez dans la logique
00:21:36de repentance, vous n'en sortez pas parce que vous avez des gens
00:21:38de mauvaise foi en face de vous
00:21:40pour qui ce ne sera jamais assez.
00:21:42Donc ça, c'est le premier point. C'est que malgré tout,
00:21:44Emmanuel Macron a une mauvaise conscience
00:21:46occidentale vis-à-vis
00:21:48de l'Algérie.
00:21:50Le deuxième point, c'est
00:21:52l'absence de la souveraineté de la France.
00:21:54Pardonnez-moi, mais j'ai presque envie d'applaudir l'Algérie
00:21:56quand elle n'accepte pas
00:21:58de recevoir son ressortissant.
00:22:00J'exagère, c'est de l'ironie, mais au moins, on voit ce qu'est
00:22:02un pays souverain.
00:22:04Nous, on n'a plus de souveraineté. Il y a certaines mesures
00:22:06qui devraient être importantes, c'est effectivement
00:22:08de bouleverser les droits de droite. Il va falloir
00:22:10demander la permission à Ursula von der Leyen,
00:22:12la même qui signe un accord dans notre dos,
00:22:14avec le maire Caussure.
00:22:16Donc on voit que c'est compliqué. Et le troisième point
00:22:18qui me paraît le plus important,
00:22:20celui qui explique sans doute tout,
00:22:22c'est les Algériens
00:22:24en France, ou les Franco-Algériens.
00:22:26Alors effectivement, il ne faut pas faire
00:22:28l'amalgame entre le régime et la population,
00:22:30mais il faut dire la vérité. Il y a une partie de la population
00:22:32et une partie de la population qui a immigré en France.
00:22:34Donc qui n'était pas si bien que ça en Algérie,
00:22:36mais qui soutient son régime.
00:22:38On le voit avec les influenceurs, mais pas que.
00:22:40Et je pense que le gouvernement français
00:22:42craint
00:22:44cette population-là.
00:22:46Et c'est pour ça qu'ils ne prennent pas toutes les mesures.
00:22:48La mesure de Jean-Philippe Tanguay,
00:22:50c'est la mesure nucléaire, si vous voulez.
00:22:52Les flux financiers des gens qui travaillent
00:22:54en France et qui nourrissent leurs familles
00:22:56en Algérie. Si on fait ça,
00:22:58on a des conséquences
00:23:00très importantes
00:23:02avec une population franco-algérienne
00:23:04qui a parfois la nationalité française
00:23:06et qui parfois n'est pas intégrée.
00:23:08On ira voir Nicolas Pouvron-Monti dans un instant
00:23:10qui est avec nous. Je rappelle que vous êtes directeur
00:23:12de l'Observatoire de l'Immigration et de la Démographie.
00:23:14Philippe Ballard, vous vouliez réagir.
00:23:16C'est ce que disait Alexandre Devecqueux.
00:23:18Parce qu'effectivement, ces phrases prononcées,
00:23:20les crimes contre l'humanité, il faut voir l'impact que ça a
00:23:22sur la population algérienne.
00:23:24Alors algérienne
00:23:26qui n'a pas forcément la double nationalité,
00:23:28mais celle qui est née en France
00:23:30et qui est également française.
00:23:32Moi, je vais vous raconter rapidement
00:23:34une histoire. On fait venir en tant que député
00:23:36des collégiens, des lycéens et des écoles
00:23:38visitées à l'Assemblée nationale. J'ai fait venir
00:23:40un collège, moyenne d'âge
00:23:4210-11 ans. La seule question,
00:23:44c'est un collégien
00:23:46qui était né en France, donc nationalité française,
00:23:48les parents même chose. On était à la quatrième génération
00:23:50et la seule question qu'il est trouvé à me poser
00:23:52à 10 ans, je pense que ce n'est pas
00:23:54venu de lui-même, c'est que comptent faire
00:23:56les députés français pour s'excuser de ce que
00:23:58la France a fait en Algérie.
00:24:00Voilà, ça prouve l'impact que peuvent
00:24:02avoir ces propos
00:24:04comme crime contre l'humanité,
00:24:06ces déclarations politiques auprès de cette
00:24:08population. Alors, attention, vous faites très bien
00:24:10de différencier les dirigeants
00:24:12algériens qui vivent de cette rente mémorielle
00:24:14de la population algérienne
00:24:16et y compris d'ailleurs des Algériens qui vivent en France
00:24:18tout à fait paisiblement
00:24:20et qui travaillent et payent leurs impôts. Mais n'empêche
00:24:22que quand on voit qu'auprès de gamins
00:24:24la seule question qu'ils aient à poser, c'est
00:24:26que comptent faire les députés français pour s'excuser
00:24:28de ce que la France a fait en Algérie,
00:24:30le moins qu'on puisse dire c'est que ça interroge.
00:24:32Et vous croyez que les professeurs d'histoire aujourd'hui
00:24:34ils peuvent parler avec les collégiens
00:24:36dans toutes les classes de la
00:24:38Garde d'Algérie ? De la colonisation ?
00:24:40Ils peuvent parler de la Shoah ?
00:24:42Ils peuvent parler de la Seconde Guerre Mondiale ?
00:24:44On va vous arrêter parce qu'on a la publicité.
00:24:46Nicolas Pogbo, mon petit premier juré,
00:24:48on vient vous voir après la publicité
00:24:50à 9h30.
00:24:52Je ne sais pas si vous avez vu cette séquence hier,
00:24:54il y avait un élu LFI
00:24:56qui expliquait qu'on était en train
00:24:58de faire la chasse aux Algériens en France.
00:25:00Élu LFI.
00:25:02Qui était chez Jean-Marc Morandini.
00:25:04On verra aussi ses influenceurs,
00:25:06parce qu'il n'est pas tout seul cet influenceur.
00:25:08Qui a appelé à faire parler la poudre
00:25:10le 31 décembre dernier.
00:25:12Lui il est derrière les barreaux.
00:25:14Et lui il est sous OQTF pour le coup.
00:25:16On va voir ce qu'il va se passer.
00:25:18La pub, on revient dans un instant.
00:25:21Jean Sevilla,
00:25:23merci d'être avec nous.
00:25:25C'est un plaisir de vous avoir,
00:25:27parce que vous avez écrit
00:25:29Les habits neufs du terrorisme intellectuel.
00:25:31C'est une réédition d'un livre que vous aviez publié
00:25:33dans les années 2000.
00:25:35En 2000, il avait 25 ans très précisément.
00:25:37Et vous avez rajouté plusieurs chapitres.
00:25:398 chapitres.
00:25:41Pour le mettre à jour
00:25:43et rappeler en quoi
00:25:45le terrorisme intellectuel
00:25:47est toujours d'actualité.
00:25:50Vous avez écrit également
00:25:52Les vérités cachées de la guerre d'Algérie.
00:25:54Et peut-être que là aussi sur la question
00:25:56de la guerre d'Algérie,
00:25:58il y a eu une forme de terrorisme
00:26:00intellectuel.
00:26:02On ne pouvait pas tout dire.
00:26:04Et on ne peut pas tout dire encore aujourd'hui.
00:26:06Vous partagez cette thèse ou pas ?
00:26:08La question de la relation franco-algérienne
00:26:10est d'être imbibée de terrorisme intellectuel.
00:26:12Depuis 62,
00:26:14on n'a pas réglé.
00:26:16Cette guerre semble n'avoir pas été terminée
00:26:18parce qu'il n'y a pas eu de prévient
00:26:20qu'étaient les faux accords.
00:26:22On n'a jamais réussi à avoir une relation pacifiée
00:26:24avec l'Algérie.
00:26:26Et on le voit en plein dedans.
00:26:28En fait, on solde maintenant
00:26:30la faiblesse de la France
00:26:32vis-à-vis d'une sorte de complexe
00:26:34inter-terrorisé de la France
00:26:36vis-à-vis de son passé théoriquement colonial.
00:26:38On aurait pu l'administrer en parlant
00:26:40l'Algérie c'était la France.
00:26:42La classe politique française
00:26:44porte un complexe et n'arrive pas
00:26:46sur cette question.
00:26:48Comment vous définissez, décodez
00:26:50ce qui s'est passé hier ?
00:26:52Est-ce que vous parlez aussi d'humiliation
00:26:54faite à la France ?
00:26:56Oui, c'est-à-dire qu'Alger pousse ses pions.
00:26:58Je ne suis pas sûr.
00:27:00Personne ne peut savoir précisément
00:27:02jusqu'où ils veulent aller.
00:27:04La question de savoir c'est jusqu'à quel point
00:27:06au sommet de l'État, parce que la solution
00:27:08est chez le président de la République.
00:27:10Bruno Rotaillot
00:27:12montre volonté sûrement
00:27:14une politique offensive.
00:27:16Sera-t-il pleinement soutenu par le Premier ministre ?
00:27:18C'est une vraie question.
00:27:20De toute façon, la décision
00:27:22c'est du droit international, c'est la politique internationale.
00:27:24La clé est à l'Élysée.
00:27:26Est-ce que Macron, qui a commencé
00:27:28avant sa première élection
00:27:30par parler de crime
00:27:32contre l'humanité
00:27:34concernant la colonisation française
00:27:36en Algérie, est-il vraiment
00:27:38armé intellectuellement, psychologiquement, moralement
00:27:40pour répondre à Alger ? Je n'en suis pas certain.
00:27:42Les habits neufs du terrorisme intellectuel
00:27:44avec une préface d'un certain
00:27:46que je ne connais pas,
00:27:48Mathieu Boccotté.
00:27:50Comment vous définissez
00:27:52le terrorisme intellectuel
00:27:54en 2000
00:27:56et comment vous le définissez aujourd'hui ?
00:27:58Il n'a pas vraiment changé.
00:28:00Le principe, pour éviter les débats,
00:28:02c'est de déconsidérer son adversaire, d'élégitimer l'adversaire.
00:28:04On ne débat pas de questions de fond.
00:28:06On ne parle pas d'immigration, de sécurité,
00:28:08d'insécurité, etc.
00:28:10Ceux qui disent qu'il y a de l'insécurité sont des fascistes.
00:28:12Ceux qui disent qu'il faut
00:28:14maîtriser l'immigration sont des racistes.
00:28:16Le principe, c'est toujours le même.
00:28:18On évite les questions de fond
00:28:20en délégitimant,
00:28:22en notant toutes les limités
00:28:24à l'adversaire.
00:28:26Mais le résultat, c'est que les problèmes continuent
00:28:28à exister et ils pourrissent et ils s'aggravent.
00:28:30On va vraiment revenir
00:28:32en longueur sur votre ouvrage dans un instant.
00:28:34Je veux qu'on revienne sur l'actualité du week-end,
00:28:36à savoir le conflit
00:28:38diplomatique entre la France et l'Algérie.
00:28:40Philippe Guibert, vous souhaitiez revenir sur une déclaration
00:28:42de Philippe Galeart, pardonnez-moi,
00:28:44qui parlait avant la publicité,
00:28:46je le dis aux téléspectateurs qui nous rejoignent,
00:28:48sur la notion
00:28:50de crime contre l'humanité,
00:28:52les propos d'Emmanuel Macron
00:28:54avant qu'il ne devienne président de la République.
00:28:56Oui, ça rejoint les propos
00:28:58de Jean Sévière. Je pense qu'il ne faut pas se tromper de débat.
00:29:00Il ne s'agit pas de refaire une énième fois
00:29:02la guerre d'Algérie en ce moment.
00:29:04Le problème, il est diplomatique et géopolitique.
00:29:06Il est dans un triangle
00:29:08entre le Maroc, l'Algérie et la France.
00:29:10Et donc je pense
00:29:12qu'il ne faut pas se tromper de débat aujourd'hui
00:29:14par rapport à ce qui se joue en Algérie.
00:29:16Le problème, ce n'est pas
00:29:18les déclarations d'Emmanuel Macron en 2017
00:29:20pendant sa campagne électorale
00:29:22qu'il avait lui-même rectifiées.
00:29:24Concentrons-nous
00:29:26sur la dérive du pouvoir algérien
00:29:28parce qu'on a des relations
00:29:30compliquées avec l'Algérie depuis
00:29:321962, d'accord,
00:29:34enfin là, il y a une dérive particulière
00:29:36du régime algérien et ça serait dommage de passer à côté.
00:29:38Et concentrons-nous sur
00:29:40le bras de fer
00:29:42et les mesures efficaces et précises
00:29:44qu'on peut prendre plutôt que
00:29:46de monter en gamme dans les paroles.
00:29:48Je trouve qu'on se trompe de débat.
00:29:50On se trompe de débat.
00:29:52Avant cette histoire de Maroc,
00:29:54le président Tebboune, qui a attendu
00:29:56depuis 2023 en France
00:29:58pour une visite d'État en France,
00:30:00n'a cessé de le reculer. La dernière
00:30:02excuse, le dernier prétexte en date,
00:30:04c'était la restitution du burnous et de l'épée
00:30:06d'Abdelkader.
00:30:08Nous, on aimerait bien terminer la guerre d'Algérie,
00:30:10mais ce n'est pas nous qui nous en servons en permanence et toute la journée.
00:30:12Justement, ce n'est pas parce que le pouvoir algérien
00:30:14en fait une rente politique parce que
00:30:16sa légitimité est faible.
00:30:18Je termine, je termine.
00:30:20Donc, on n'est pas obligé de rentrer dans cette logique-là.
00:30:22Et justement, si Emmanuel Macron
00:30:24à un moment donné a changé de politique
00:30:26par rapport à l'Algérie, c'est parce
00:30:28qu'il a tiré les conclusions d'un certain
00:30:30échec d'un dialogue
00:30:32qu'il avait cherché à engager.
00:30:34Donc, la question, c'est bien le changement de politique
00:30:36française qui, à mon sens, était fondé
00:30:38et comment on fait maintenant le bras de fer
00:30:40sans rallumer des guerres
00:30:42idéologiques qui ne sont pas le sujet.
00:30:44Ce n'est pas des guerres idéologiques, il faut y répondre.
00:30:46Il faut y répondre.
00:30:48Il mente et il faut répondre.
00:30:50Oui, mais on sait qu'il mente.
00:30:52Enfin, je veux dire...
00:30:54Les franco-algériens ne le savent pas tous
00:30:56ou ne veulent pas le savoir.
00:30:58Laissons les franco-algériens.
00:31:00Laissons les franco-algériens.
00:31:02Je pense que c'est déterminant
00:31:04dans le fait qu'on n'engage pas le bras de fer.
00:31:06Laissons les franco-algériens. Ils sont français, comme nous.
00:31:08Et donc, on ne les met pas dans cette affaire.
00:31:10Moi, je trouve qu'il faut
00:31:12rester calme.
00:31:14Ce que je vous racontais tout à l'heure, c'est quand même, malheureusement,
00:31:16il y a un affaire indirect
00:31:18en compagnie des Algériens.
00:31:20C'est aussi un problème avec nous-mêmes.
00:31:22C'est aux Algériens de régler leurs problèmes. On est souverainistes.
00:31:24C'est pas aux Algériens.
00:31:26C'est pas une démocratie, l'Algérie.
00:31:28Nous, on est souverainistes.
00:31:30On ne va pas se mêler des affaires algériennes.
00:31:32Effectivement, le régime algérien est corrompu.
00:31:34Il vient faire soigner à l'œil en France.
00:31:36Il repart à Alger nous cracher à la figure.
00:31:38Mais les Algériens règlent leurs problèmes
00:31:40algériens en Algérie.
00:31:42Nous, on est souverainistes. On n'a rien à dire là-dessus.
00:31:44Quand vous dites qu'on doit, en quelque sorte,
00:31:46combattre le régime algérien, vous faites comment ?
00:31:48Vous interférez
00:31:50dans les affaires intérieures algériennes ?
00:31:52Non, ce n'est pas une question.
00:31:54Non, c'est une question de savoir, à partir du moment
00:31:56où le pouvoir algérien est dans cette dérive
00:31:58et qu'il a décidé d'être dans une stratégie
00:32:00d'agressivité à l'égard de la France,
00:32:02dont Boleyn-Semsal, hélas,
00:32:04est l'otage, très clairement,
00:32:06notre question est de savoir
00:32:08comment on fait le bras de fer avec le régime
00:32:10algérien. Pas de règle des comptes
00:32:12avec les régimes violents.
00:32:14On a énoncé les solutions qui s'offrent à nous,
00:32:16mais les solutions efficaces.
00:32:18Charlotte Dornelas, je sens que Jean Sevillat veut réagir.
00:32:20Il faudra surtout aller voir Nicolas Pouvre-Monti
00:32:22qui nous attend depuis une demi-heure.
00:32:24C'est de votre faute s'il attend.
00:32:26Pardon.
00:32:28Je lui demande vraiment, sincèrement, pardon.
00:32:30Oui, bien sûr, mais il y en a beaucoup de choses à voir.
00:32:32Au bras de fer
00:32:34avec le régime algérien s'ajoute un autre
00:32:36dossier, et ce n'est pas seulement
00:32:38vis-à-vis des Franco-Algériens,
00:32:40c'est vis-à-vis des Français tout court.
00:32:42Il y a un moment où porter cette culpabilité
00:32:44qui est à sens unique
00:32:46dans la lecture de cette guerre,
00:32:48épouser la lecture imposée
00:32:50par le FLN à la fin de la guerre,
00:32:52c'est injuste vis-à-vis des Français tout court.
00:32:54Je ne crois pas qu'on apporte cette culpabilité.
00:32:56Pardon.
00:32:58Il ne faut pas être dans la repentance perpétuelle.
00:33:00Mais on n'est pas dans la repentance perpétuelle.
00:33:02Ah bah si.
00:33:04On va prendre un exemple très concret.
00:33:06Quand vous avez un ministre de l'Intérieur
00:33:08en exercice, petit-fils
00:33:10de Harki, petit-fils
00:33:12d'un homme qui a choisi la France
00:33:14puisqu'il a versé son sang pour elle,
00:33:16et qu'il va, il y a quelques années,
00:33:18obliger Alger d'aller s'incliner
00:33:20devant une selle du FLN, vous appelez ça
00:33:22comme vous voulez, mais moi j'appelle ça une culpabilité
00:33:24injuste.
00:33:26L'exemple que vous donnez était dans le cadre du moment
00:33:28où on a tenté d'avoir une réciprocité
00:33:30dans les gestes qu'on faisait avec Algérie.
00:33:32C'est réciprocité dans un seul sens.
00:33:34C'était couru d'avancer.
00:33:36C'est réciprocité dans un seul sens.
00:33:38Si vous parlez du gouvernement,
00:33:40on parlait de l'opinion publique.
00:33:42Il y a en France,
00:33:44dans l'opinion publique,
00:33:46et parfois c'est des élus, c'est pour ça que je voulais vous montrer
00:33:48cette séquence. Une élue de la France insoumise
00:33:50qui explique qu'on est en train de faire en France
00:33:52la chasse aux Algériens
00:33:54parce qu'il y a des influenceurs
00:33:56franco-algériens ou algériens
00:33:58comme M.Doualem
00:34:00qui menacent, qui appellent à la haine
00:34:02et qui sont, certains diraient
00:34:04à juste titre, encore heureux,
00:34:06confondus devant la justice
00:34:08ce qui paraît un peu normal.
00:34:10Qui importent largement sur le territoire français une guerre algérienne.
00:34:12Merci. Écoutons cette séquence.
00:34:14C'était hier chez Jean-Marc Morandini.
00:34:16Elle s'appelle Karima Khatim.
00:34:18Elle est présidente de l'association
00:34:20Amitié Franco-Algérienne
00:34:22également élue au Blanc-Ménil
00:34:24en Seine-Saône.
00:34:26On met tout sur le dos de l'Algérie.
00:34:28On fait de la chasse aux Algériens.
00:34:30Mais vous savez quoi ?
00:34:32On fait de la chasse aux Algériens.
00:34:34L'Algérie, matin, midi, espoir.
00:34:36On a sur notre sol français
00:34:38la plus grande diaspora.
00:34:40Ce sont les Français
00:34:42les plus grandes diasporas.
00:34:44Ce sont les Franco-Algériens.
00:34:466 millions de Franco-Algériens.
00:34:486 millions d'Algériens sur le sol français.
00:34:50Ça ne sert à rien.
00:34:52Je suis française, monsieur.
00:34:54A 100% française.
00:34:56Mais vous ne parlez pas
00:34:58de gens qui vous disent
00:35:00dans les vidéos, nique la France.
00:35:02Mais bien sûr que oui, j'en parle.
00:35:04Et avec une diplomatie.
00:35:06Mais ça veut dire quoi ?
00:35:08Il faut reprendre le dialogue.
00:35:10C'est difficilement audible.
00:35:12Mais on comprend quoi ?
00:35:14Que cette dame explique
00:35:16qu'on fait de la chasse aux Algériens.
00:35:18Qu'on parle de l'Algérie matin et espoir
00:35:20pour stigmatiser les Algériens.
00:35:22Qu'il y a en France 6 millions
00:35:24de Franco-Algériens.
00:35:26Et c'est elle qui fait l'amalgame
00:35:28entre ceux qui sont en confrontation
00:35:30avec la France, qui détestent la France,
00:35:32qui appellent à la haine
00:35:34et qui le font sur les réseaux sociaux
00:35:36avec des dizaines de milliers d'abonnés.
00:35:38À juste titre, encore une fois,
00:35:40elles vont répondre de leurs actes devant la justice
00:35:42ou elles sont expulsées par les autorités françaises
00:35:44du territoire français.
00:35:46Ce qui paraît juste évident, j'en sais bien.
00:35:48C'est une évidence.
00:35:50Le problème, évidemment, c'est que
00:35:52c'est un problème de paix civile française.
00:35:54Les Franco-Algériens sont français, c'est évident.
00:35:56Mais ils sont nourris d'une culture
00:35:58qui, depuis l'enfance,
00:36:00les incite
00:36:02à haïr le passé de la France.
00:36:04Ils sont persuadés que la France
00:36:06a commis des crimes à l'égard de leurs parents,
00:36:08de leurs grands-parents, etc.
00:36:10Donc, à ce moment-là,
00:36:12c'est une communauté qui a un conflit de légitimité.
00:36:14Ce conflit n'est pas né de la France,
00:36:16il est né de l'Algérie,
00:36:18du pouvoir algérien,
00:36:20du pouvoir eiffelienne,
00:36:22qui conforte sa faible légitimité
00:36:24avec un discours mémoriel
00:36:26sur lequel il s'est assis.
00:36:28Un jour de lucidité,
00:36:30Emmanuel Macron a parlé
00:36:32de la rente mémorielle du pouvoir eiffelienne.
00:36:34On est avec Nicolas Pouvremonti.
00:36:36Je rappelle que vous êtes directeur
00:36:38de l'Observatoire de l'Immigration et de la Démocratie.
00:36:40Déjà, je vous présente mes excuses,
00:36:42parce que vous êtes là depuis 40 minutes
00:36:44et vous attendez. C'est de la faute de Philippe Guybert.
00:36:46De toute façon, ce que je fais,
00:36:48c'est de la faute de Philippe Guybert.
00:36:50Et ce, Nicolas Pouvremonti,
00:36:52depuis une quarantaine d'années.
00:36:54Il représente l'échec culturel,
00:36:56le terrorisme intellectuel
00:36:58qui nous a empêchés depuis tant d'années
00:37:00de parler des... Et ça marche encore, bien évidemment.
00:37:02C'est incroyable.
00:37:04Nicolas Pouvremonti, je voulais qu'on revienne ensemble
00:37:06sur la question
00:37:08évidemment algérienne
00:37:10et à quel point aujourd'hui,
00:37:12il y a un rapport déséquilibré
00:37:14entre la France et l'Algérie. Pourquoi je dis ça ?
00:37:16C'est parce que quand nous, on délivre
00:37:18200 000
00:37:20visas par an, et bien l'Algérie
00:37:22répond à cette...
00:37:24à ces visas
00:37:26seulement 2 000
00:37:28laissés passer consulaires.
00:37:30Oui, c'est certain que dans toute la relation
00:37:32migratoire franco-algérienne,
00:37:34il y a une situation d'asymétrie qui est quand même assez frappante.
00:37:36Aujourd'hui, les Algériens sont
00:37:38de loin la principale nationalité
00:37:40bénéficiaire des titres de séjour en cours
00:37:42de validité en France. Il y a 650 000
00:37:44titres de séjour valides pour
00:37:46des ressortissants algériens, effectivement
00:37:48200 000 visas accordés chaque année.
00:37:50On estime qu'il y a à peu près un tiers
00:37:52des étrangers en situation irrégulière
00:37:54retenus dans les centres de rétention administrative
00:37:56qui sont des Algériens.
00:37:58Et c'est vrai que l'ensemble
00:38:00des accords qui nous lient aujourd'hui à l'Algérie,
00:38:02au premier rang desquels, évidemment, l'accord de 1968,
00:38:04sont des accords unilatéraux
00:38:06dans le sens où ils permettent
00:38:08à l'Algérie et à ses ressortissants
00:38:10de disposer d'un certain nombre de facilités
00:38:12qui ne sont payées en retour d'aucune coopération
00:38:14par le régime algérien.
00:38:16Est-ce qu'aujourd'hui,
00:38:18on a des moyens de pression
00:38:20de retrouver une sorte d'équilibre,
00:38:22Nicolas Pouvremonti, selon vous ?
00:38:24Bien sûr.
00:38:26Ces moyens de rapport de force,
00:38:28ils sont multiples.
00:38:30On a eu l'occasion d'évoquer effectivement
00:38:32la question des visas.
00:38:34Il y a eu une première phase
00:38:36de restriction de visa en 2021-2022
00:38:38dans une volonté de rapport de force.
00:38:40Mais le problème, c'est que le gouvernement
00:38:42n'a pas tenu la durée de ce rapport de force.
00:38:44On évoquait la nomenclatura algérienne.
00:38:46Depuis 2007, les détenteurs
00:38:48de passeports diplomatiques algériens
00:38:50sont dispensés de visa pour se rendre en France
00:38:52pour y régler leurs affaires financières
00:38:54de manière assez simple par le gouvernement.
00:38:56On évoquait la question de l'aide publique
00:38:58au développement,
00:39:00120 millions d'euros par an en moyenne
00:39:02accordés par la France à l'Algérie.
00:39:04Mais le cœur du problème,
00:39:06ça reste cet accord de 1968.
00:39:08De ce point de vue-là,
00:39:10la prise de position de Gabriel Attal
00:39:12en faveur d'une dénonciation de cet accord,
00:39:14quel que soit le regard politique
00:39:16qu'on peut jeter sur elle,
00:39:18montre qu'il y a un consensus qui se dégage
00:39:20et c'est plutôt une bonne nouvelle.
00:39:22Dans les centres de rétention administrative,
00:39:24c'est vrai qu'on a très peu de places
00:39:26dans ces centres de rétention.
00:39:28Il s'avère que ce fameux Boilem N
00:39:30qui a été expulsé vers l'Algérie
00:39:32et puis l'Algérie a donc décidé
00:39:34de ne pas accueillir son ressortissant
00:39:36sur son territoire fait quasiment inédit,
00:39:38il est désormais dans un CRA.
00:39:40Il y a un délai maximum
00:39:42dans les CRA.
00:39:44C'est 90 jours, pas plus.
00:39:46Et puis il y a des passages devant le juge judiciaire
00:39:48parce que le placement en CRA
00:39:50c'est une question administrative
00:39:52et il y a des passages réguliers devant le juge judiciaire
00:39:54qui jugent de la pertinence
00:39:56ou non du placement en CRA.
00:39:58Peut-être que dans les prochaines semaines
00:40:00il sera dehors.
00:40:02Le premier c'est 24h en effet.
00:40:04Il y a des conditions très strictes
00:40:06pour placer en CRA.
00:40:08C'est exactement ce qui s'est passé.
00:40:10Il y a des conditions très strictes
00:40:12pour placer en CRA
00:40:14puisque la liberté et la règle
00:40:16sont dans notre droit.
00:40:18Là en l'occurrence, il a une famille en France,
00:40:20une adresse, un travail.
00:40:22Je crains qu'il ne reste pas très longtemps en CRA.
00:40:24Mais il sera confondu devant la...
00:40:26Je disais, il va répondre de ses propos devant la justice.
00:40:28Je crois que c'est en février, c'est autre chose.
00:40:30C'est le 24 février prochain.
00:40:32On verra ça à dix heures.
00:40:34J'ajoute juste une chose.
00:40:36Pour prolonger un placement en CRA,
00:40:38il faut qu'il y ait des chances raisonnables de croire
00:40:40que l'expulsion va avoir lieu.
00:40:42Si l'Algérie nous explique qu'il y a une interdiction du territoire,
00:40:44il n'y a pas de chances raisonnables
00:40:46que l'expulsion aura lieu.
00:40:48Il devrait y avoir des détentions provisoires
00:40:50pour éviter tout risque de récidive.
00:40:52Des détentions provisoires, c'est judiciaire.
00:40:54Dans le cas judiciaire.
00:40:56L'ECRA, les chiffres,
00:40:58la présence,
00:41:00la forte présence d'Algériens
00:41:02dans ces centres de rétention administratifs,
00:41:04on voit tout ça avec Juliette Salatte.
00:41:06En 2023,
00:41:08ce sont près de 17 000 personnes
00:41:10qui sont enfermées dans des CRA
00:41:12partout en France.
00:41:14Toutes ces personnes ne font pas l'objet
00:41:16d'OQTF. Il existe aussi des personnes
00:41:18sous ITF, interdiction
00:41:20de territoire français,
00:41:22même si les OQTF constituent quand même
00:41:24la grande majorité des mesures d'éloignement
00:41:26à l'origine de ce placement
00:41:28en CRA. Les principales nationalités
00:41:30représentées sont d'abord
00:41:32les Algériens, 33,2%,
00:41:34viennent ensuite les Tunisiens
00:41:36et les Marocains, 11%
00:41:38et 10,5%. Ce qu'on constate
00:41:40aussi, c'est que si ces personnes
00:41:42de nationalité algérienne, marocaine
00:41:44et tunisienne sont majoritaires
00:41:46en CRA, il s'agit en réalité des personnes
00:41:48pour lesquelles les taux
00:41:50d'éloignement sont finalement
00:41:52assez faibles. Seul un ressortissant
00:41:54algérien sur quatre quitte le territoire
00:41:56français, alors même que ce sont
00:41:58eux qui effectuent les plus longs séjours
00:42:00dans ces centres de rétention.
00:42:02Par exemple, chez les Albanais, qui sont
00:42:04la quatrième nationalité représentée,
00:42:06c'est 80% qui effectivement
00:42:08finissent par quitter le territoire
00:42:10et ça, ça s'explique par une plus grande
00:42:12coopération de l'Albanie
00:42:14pour faciliter cet éloignement,
00:42:16donc accueillir de nouveau
00:42:18ces ressortissants.
00:42:20Un dernier mot avec vous Nicolas Pouvrot-Monti.
00:42:22Est-ce qu'aujourd'hui,
00:42:24lorsqu'on disait retrouver une sorte
00:42:26de rapport de force équilibré
00:42:28entre Algiers et
00:42:30Paris, ça passe
00:42:32plus par des
00:42:34sanctions financières que
00:42:36finalement
00:42:38les délivrances ou non des
00:42:40fameux visas ?
00:42:42C'est-à-dire que ça fait partie d'un tout
00:42:44cohérent. Aujourd'hui, les transferts financiers
00:42:46de la diaspora algérienne vers son pays d'origine,
00:42:48c'est environ 1,8 milliard d'euros par
00:42:50an, une large part venant de France, parce que
00:42:52l'immigration algérienne en Europe a la particularité
00:42:54de se concentrer spécifiquement
00:42:56en France, là où d'autres immigrations, comme l'immigration
00:42:58marocaine ou turque, sont plus réparties
00:43:00sur le continent. Donc il est certain qu'on a là
00:43:02un mode d'action
00:43:04très fort et c'est d'autant plus
00:43:06fort potentiellement que la situation
00:43:08économique de l'Algérie est quand même assez critique
00:43:10et que de ce point de vue-là, les transferts
00:43:12issus de la diaspora sont
00:43:14d'autant plus précieux. Il n'en demeure
00:43:16pas moins, j'y reviens, que tant qu'on
00:43:18ne touchera pas au cadre juridique structurant
00:43:20de nos rapports migratoires avec l'Algérie,
00:43:22qui est cet accord franco-algérien de 1968,
00:43:24le reste finalement
00:43:26continuera à relever un petit peu de la demi-mesure,
00:43:28même si tout est bon à prendre en la matière.
00:43:30J'entends. Merci beaucoup Nicolas Pouvour-Monty
00:43:32pour toutes ces précisions.
00:43:34On continue
00:43:36de parler de l'Algérie aux alentours de
00:43:38dix heures. Je voudrais qu'on revienne sur
00:43:40l'autre événement dans l'actualité
00:43:42ce week-end et ce samedi. Ce sont
00:43:44les obsèques de Jean-Marie Le Pen qui se dérouleront
00:43:46dans quelques heures
00:43:48à la Trinité-sur-Mer, dans le Morbihan.
00:43:50Un dispositif de sécurité qui est
00:43:52prévu pour éviter des affrontements.
00:43:54On parle d'obsèques. Une personne,
00:43:56on est dans une petite ville, une petite commune,
00:43:58la famille voulait que ça se passe
00:44:00dans la plus grande et la plus stricte intimité
00:44:02et vous êtes obligés de mobiliser
00:44:04des forces de l'ordre parce que vous imaginez
00:44:06que vous allez avoir des individus qui vont venir
00:44:08perturber des obsèques.
00:44:10On en est là. Alors après on n'est surpris
00:44:12de rien puisque cette semaine vous aviez des gens
00:44:14qui sabraient le champagne au moment
00:44:16de la mort de Jean-Marie Le Pen.
00:44:18Voyons le sujet d'Ines Salikane et on ira sur
00:44:20le terrain rejoindre nos équipes.
00:44:24C'est à l'église Saint-Joseph
00:44:26que se dérouleront les obsèques de Jean-Marie
00:44:28Le Pen ce samedi, dans la plus
00:44:30stricte intimité familiale.
00:44:32A la Trinité-sur-Mer, un dispositif
00:44:34de sécurité est prévu pour éviter
00:44:36tout débordement. La messe de funérailles
00:44:38devrait être célébrée en début
00:44:40d'après-midi. Aux abords de l'église,
00:44:42le dispositif est renforcé avec
00:44:44un carré de barrières métalliques et un
00:44:46arrêté municipal instaurant des
00:44:48restrictions de stationnement et de circulation.
00:44:50La ville a aussi indiqué
00:44:52toutes les fermetures ponctuelles à la circulation
00:44:54de midi 30 à 18h30.
00:44:56Pour éviter les éventuels troubles,
00:44:58la préfecture du Morbihan a indiqué
00:45:00Au regard de la nature, de la
00:45:02personnalité et des rassemblements survenus
00:45:04dans plusieurs métropoles françaises,
00:45:06un dispositif de sécurité sera
00:45:08mis en place pour assurer que les obsèques
00:45:10se déroulent dignement et prévenir les
00:45:12éventuels troubles à l'ordre public qui
00:45:14pourraient survenir. Je pense que s'il y avait
00:45:16des débordements à la Trinité
00:45:18lors de cet événement, ce serait des
00:45:20débordements qui seraient le fait de gens venant d'ailleurs
00:45:22mais en aucun cas, à mon avis,
00:45:24de la population.
00:45:26Ils ont une résidence d'été
00:45:28donc on voit les enfants,
00:45:30les petits-enfants et j'espère
00:45:32que ça ne provoquera pas de
00:45:34manifestations.
00:45:36La préfecture a pris également
00:45:38trois arrêtés préfectoraux dont
00:45:40l'interdiction temporaire de survol
00:45:42mais aussi celui portant sur
00:45:44l'interdiction de manifestation dans la
00:45:46commune de la Trinité-sur-mer
00:45:48dans le but de perturber les obsèques.
00:45:50Et je me tourne bien sûr vers vous
00:45:52le porte-parole du Rassemblement National
00:45:54Philippe Ballard, comment vous
00:45:56décrivez cette situation ? On est obligés
00:45:58de mettre des arrêtés,
00:46:00d'avoir un service de sécurité pour
00:46:02les funérailles et les obsèques
00:46:04de Jean-Marie Le Pen.
00:46:05Oui c'est triste mais je dois avoir une pensée déjà quand même
00:46:07pour ses proches, ses filles
00:46:09Marine évidemment, Marine Le Pen
00:46:11Marie-Caroline, Yann, Marion
00:46:13également. Alors pour répondre à votre
00:46:15question, oui on a vu ce qui s'était passé dans les rues
00:46:17de Paris mais pas que, des métropoles
00:46:19en fait ça décelait
00:46:22parce qu'ils étaient dans la rue, il y avait des militants du
00:46:24NPA, de LFI, etc. C'est en disant sur
00:46:26leur vision tout simplement de la vie, des rapports
00:46:28humains. Il s'agit d'une personne
00:46:30qui est décelée. Moi je me souviens de la phrase de
00:46:32Jean-Marie Le Pen quand Jacques Chirac est mort, il a dit
00:46:34même mort notre
00:46:36ennemi mérite le respect
00:46:38mais ces gens-là n'ont aucun respect
00:46:40tout simplement. Donc cela
00:46:42va se dérouler dans l'intimité, c'est le vœu de la
00:46:44famille, toutes nos pensées
00:46:46les accompagnent. Il y aura une messe également
00:46:48jeudi prochain à 11h
00:46:50à Paris pour ceux qui veulent s'associer
00:46:52à ce deuil
00:46:54de la famille.
00:46:56La publicité on revient dans un instant, on parlera
00:46:58bien sûr des habits neufs, du terrorisme
00:47:00intellectuel parce que dans ce livre
00:47:02dans cet ouvrage Jean Sevilla, vous revenez
00:47:04sur cette séquence de 2002
00:47:06et il y a des intellectuels
00:47:08des auteurs, des
00:47:10philosophes qui vont être mis au banc de la société
00:47:12à partir de
00:47:142002. On aura Jordan
00:47:16Deluxe qui va venir sur le plateau
00:47:18parce que Jordan Deluxe est l'un des derniers
00:47:20à avoir interviewé Jean-Marie
00:47:22Le Pen.
00:47:24Tant de médias ont utilisé ces séquences
00:47:26tout au long de la semaine et je l'ai eu au téléphone
00:47:28je lui ai dit mais il faut que tu nous racontes les coulisses
00:47:30comment ça s'est passé cet entretien etc
00:47:32parce qu'il n'avait pas été invité. Donc on aura
00:47:34le plaisir de le recevoir à 10h. A tout de suite.
00:47:42Quasiment 10h sur CNews
00:47:44le point sur l'information avec Marine
00:47:46Sabourin. Rebonjour Marine. Rebonjour
00:47:48Eliott, bonjour à tous. Du nouveau dans les négociations
00:47:50entre le PS et le gouvernement
00:47:52autour du prochain projet
00:47:54de budget. Le parti socialiste
00:47:56demande la suspension de l'application de la mesure
00:47:58d'âge des 64 ans pendant
00:48:006 mois, le temps de la renégociation
00:48:02de la réforme des retraites. Dans le même temps
00:48:04le ministre de l'économie Eric Lombard a estimé
00:48:06devant la presse qu'il était possible d'avancer.
00:48:08Un mois après le cyclone
00:48:10Chido-Mayotte est de nouveau placé en
00:48:12alerte orange en prévision du passage
00:48:14du cyclone Diki-Ledi.
00:48:16Il devrait traverser Madagascar aujourd'hui
00:48:18pour transiter environ 75 km
00:48:20de la pointe sud de Mayotte demain.
00:48:22Sur X, la préfecture de Mayotte annonce la
00:48:24suspension des ferries locaux. Les autorités
00:48:26appellent à la plus grande vigilance.
00:48:28Et puis Donald Trump définitivement
00:48:30condamné dans l'affaire Stormy Daniels
00:48:32mais sans peine ni amende. Pour rappel il
00:48:34était jugé pour une affaire de paiement caché
00:48:36à une star de film X. La sentence
00:48:38est symbolique mais aussi historique.
00:48:40C'est la première fois qu'un président américain
00:48:42est officiellement en repris de justice.
00:48:44On poursuit l'heure des pros jusqu'à
00:48:4610h30 avec Charlotte Dornelas, Alexandre
00:48:48Devecchio, Philippe Guybert. Nous sommes toujours
00:48:50avec Jean Sevilla, les habits neufs du terrorisme
00:48:52intellectuel. On va
00:48:54en parler dans un instant parce que
00:48:56l'année 2024, vous aviez
00:48:58écrit ce livre en 2000,
00:49:00réédité cette année, 25 ans plus
00:49:02tard. Vous rajoutez
00:49:048 chapitres dans cet ouvrage
00:49:06que j'invite vraiment les spectateurs
00:49:08à lire parce qu'on comprend ce que c'est
00:49:10que le terrorisme intellectuel.
00:49:12Preuve à l'appui. Les faits, rien
00:49:14que les faits. Et d'ailleurs, vous
00:49:16citez, vous commencez votre ouvrage en citant Pays.
00:49:18Mais
00:49:20c'est une année 2024
00:49:22qui a été marquée par ce terrorisme
00:49:24intellectuel. On y reviendra dans un instant et on est très
00:49:26heureux de recevoir parce qu'il y a Jean Sevilla,
00:49:28il y a aussi Jordan Deluc sur le plateau de l'heure des pros.
00:49:30Quel programme ! Bonjour Serge Jordan.
00:49:32Non pas sur le terrorisme intellectuel
00:49:34mais parce que vous êtes l'un des derniers
00:49:36journalistes à avoir interviewé
00:49:38Jean-Marie Le Pen.
00:49:40C'est je crois sa dernière intervention
00:49:42télé en quelque sorte. Oui parce qu'après
00:49:44elle lui dit soucis et puis c'était impossible de faire
00:49:46des interviews. En plus
00:49:48c'est une interview un peu particulière
00:49:50parce que ça s'appelle le dernier mot parce que l'interview
00:49:52n'est diffusée qu'après le départ de la personne.
00:49:54Donc c'est un style très particulier
00:49:56et c'est pour ça que
00:49:58je pense qu'il a dit des choses assez
00:50:00profondes et il avait des messages à passer
00:50:02notamment auprès de sa fille Marine Le Pen
00:50:04sur ce dernier mot. On y reviendra dans
00:50:06un instant. Je voudrais qu'on aille sur le terrain, rejoindre
00:50:08notre reporter depuis
00:50:10la Trinité-sur-Mer dans le
00:50:12dans le Morbihan puisque ce
00:50:14samedi se dérouleront donc les
00:50:16funérailles de Jean-Marie
00:50:18Le Pen avec, on
00:50:20le disait avant la publicité, un dispositif
00:50:22de sécurité. La crainte c'est qu'il y ait
00:50:24alors que la famille demandait
00:50:26à ce que ces funérailles
00:50:28se passent dans la plus stricte intimité familiale
00:50:30mais la crainte c'est qu'il y ait des débordements
00:50:32Mathieu Devese.
00:50:34Effectivement
00:50:36chère Eliott, c'est toute une commune
00:50:38finalement qui vit au rythme des
00:50:40obsèques de Jean-Marie Le Pen et cette commune
00:50:42vous l'avez dit, c'est la Trinité-sur-Mer, commune
00:50:44du Morbihan, commune de 1900 habitants
00:50:46et une commune où il y a
00:50:48énormément de forces de l'ordre, de patrouilles, de
00:50:50police, de gendarmerie, de services bien sûr
00:50:52de sécurité du Rassemblement National
00:50:54Nous nous trouvons à une centaine
00:50:56de mètres donc de la propriété familiale
00:50:58des Le Pen. Jean-Marie Le Pen
00:51:00il a grandi ici et nous sommes devant
00:51:02l'église Saint-Joseph, c'est là où aura
00:51:04lieu la cérémonie religieuse aux
00:51:06alentours de 14h30 et regardez, on parlait
00:51:08de dispositifs de sécurité, regardez déjà
00:51:10toutes ces barrières métalliques qui ont été
00:51:12installées. Dès hier on a pu les remarquer
00:51:14avec Jean-Michel Decaze, stationnement
00:51:16interdit, la circulation a été
00:51:18également modifiée, certaines
00:51:20rues sont tout simplement inaccessibles
00:51:22Nous sommes allés également devant le cimetière
00:51:24sachez que toutes les portes
00:51:26d'entrée du cimetière ont été
00:51:28cadenassées, il y a des renforts de gendarmerie
00:51:30de 300 gendarmes supplémentaires qui vont pouvoir
00:51:32utiliser des drones, oui rendez-vous compte
00:51:34des drones pour assurer la sécurité
00:51:36donc de ces obsèques. La préfecture
00:51:38qui précise, je cite, que compte tenu de la
00:51:40personnalité sulfureuse de Jean-Marie
00:51:42Le Pen et bien sûr des rassemblements
00:51:44spontanés, des scènes de liesse après la mort
00:51:46de Jean-Marie Le Pen donc mardi soir
00:51:48et bien ce dispositif de sécurité
00:51:50a été renforcé alors que Jean-Marie Le Pen
00:51:52doit être enterrée dans la stricte intimité
00:51:54familiale dans un cimetière situé
00:51:56à 400 mètres d'ici.
00:51:58Merci beaucoup Mathieu Devesse, merci à Jean-Michel
00:52:00Decaze qui vous accompagne. Je me tourne vers vous
00:52:02Philippe Guybert. Oui. Parce que vous avez
00:52:04été évidemment
00:52:06combattu
00:52:08les idées de Jean-Marie Le Pen. Oui.
00:52:10Quand vous voyez ces images-là et ce qui s'est passé
00:52:12tout au long de la semaine, on a sabré
00:52:14le champagne, on a fêté
00:52:16sa mort, on a
00:52:18aussi expliqué qu'après
00:52:20Jean-Marie ce serait Marine
00:52:22et Jordan Bardella
00:52:24qui devraient y passer.
00:52:26Qu'est-ce que ça dit
00:52:28de notre société, de l'état de notre société ?
00:52:30Ça dit que l'obsession
00:52:32de Jean-Marie Le Pen m'a paru
00:52:34complètement disproportionnée
00:52:36pour un homme qui était
00:52:38sorti de la politique depuis
00:52:40une bonne dizaine d'années.
00:52:42Évidemment que les manifestations
00:52:44au champagne le soir de
00:52:46sa mort étaient lamentables.
00:52:48Je pense qu'il n'y a même pas besoin de
00:52:50développer l'indécence
00:52:52c'était plus
00:52:54que déplacé, elle est toujours déplacée.
00:52:56Mais ce qui m'a frappé c'est
00:52:58comme si Jean-Marie Le Pen, longtemps après
00:53:00être sorti de la vie politique
00:53:02puisqu'en résumé
00:53:04en grossissant le trait, il sort de la vie politique
00:53:06au moment de la rupture avec sa fille
00:53:08vers 2015
00:53:10que dix ans après
00:53:12il y ait des réactions comme si c'était
00:53:14toujours un acteur de la vie politique.
00:53:16Incontestablement, Jean-Marie Le Pen a changé
00:53:18la vie politique française
00:53:20puisque c'est devenu un jeu à trois alors qu'avant
00:53:22c'était un jeu à deux entre
00:53:24la gauche et la droite pour aller vite.
00:53:26Mais j'ai été surpris
00:53:28je dois dire, c'était le jour
00:53:30du dixième anniversaire
00:53:32du massacre
00:53:34de l'attentat contre Charlie Hebdo
00:53:36et à titre personnel, je m'exprime vraiment personnellement
00:53:38j'étais beaucoup plus marqué
00:53:40par ce dixième anniversaire
00:53:42parce qu'il a représenté pour notre pays
00:53:44que par la mort de Jean-Marie Le Pen
00:53:46qui est un événement triste comme la mort de toute personne
00:53:48et qu'on doit évidemment respecter.
00:53:50Après juste un dernier mot
00:53:52cette mémoire
00:53:54de Jean-Marie Le Pen est quand même liée
00:53:56mémoire à mon avis excessive
00:53:58est quand même liée au fait qu'il a fait
00:54:00de façon réitérée tout au long de sa vie politique
00:54:02des déclarations antisémites
00:54:04des déclarations racistes, des déclarations homophobes
00:54:06et ça on ne peut pas
00:54:08l'oublier non plus.
00:54:10Je suis moins surpris
00:54:12que Philippe Guybert parce que je crois que
00:54:14la gauche a besoin de Jean-Marie Le Pen
00:54:16d'une certaine manière
00:54:18ils ont besoin de leur bouc émissaire
00:54:20et de leur diable
00:54:22et c'est pour ça qu'ils ont sabré le champagne
00:54:24mais ça montre aussi leur vide idéologique
00:54:26et le fait qu'ils n'ont plus rien à proposer
00:54:28à part s'en prendre
00:54:30à un mort. Et ensuite ce qui est intéressant
00:54:32moi je trouve c'est que
00:54:34ceux qui ont manifesté sont souvent des proches
00:54:36de Jean-Luc Mélenchon qui lui aussi
00:54:38a eu des sorties antisémites
00:54:40donc pour eux il y a un mauvais antisémitiste
00:54:42de droite et un bon antisémitiste de gauche
00:54:44et donc à la fin je me demandais si
00:54:46finalement ils dansaient sur le cadavre
00:54:48de Jean-Marie Le Pen si ce n'était pas aussi
00:54:50pour exorciser leur propre démon.
00:54:52Dans votre ouvrage, Jean Sevillat
00:54:54les adieux neufs, Terrorisme intellectuel
00:54:56vous revenez évidemment sur la séquence
00:54:58de 2002 et en quelque sorte
00:55:00on pourrait tirer une sorte de
00:55:02fil autour de ce procès
00:55:04contre
00:55:06Jean-Marie Le Pen qui est fait
00:55:08cette gauche qui va
00:55:10stigmatiser quiconque parlera
00:55:12des questions de migratoire, quiconque parlera
00:55:14des questions de sécurité.
00:55:16Procès en fascisme, en extrême droite
00:55:18qui est fait très régulièrement.
00:55:20C'était, Jean-Marie Le Pen a été
00:55:22très exactement un instrument
00:55:24alors on peut redire qu'il l'a attisé aussi le terrorisme intellectuel
00:55:26mais il a été une victime du terrorisme intellectuel
00:55:28mais en même temps par ses déclarations
00:55:30et ses excès il l'a attisé.
00:55:32Enfin il était très exemplairement
00:55:34un instrument de ce système
00:55:36pour diaboliser l'adversaire
00:55:38et éviter de parler des questions de fond.
00:55:40Il ne fallait pas parler comme Le Pen
00:55:42il ne fallait pas parler de l'immigration
00:55:44et c'est pour ça que la droite institutionnelle a été paralysée sur ce sujet
00:55:46parce que Le Pen tient un propos
00:55:48théoriquement autoritaire, il ne faut plus parler
00:55:50d'insécurité.
00:55:54On a attisé autour de
00:55:56la séquence de 2002, l'entre-deux-tours
00:55:58de 2002 était une séquence
00:56:00fantastique, la quinzaine
00:56:02anti-Le Pen comme disait Philippe Muray
00:56:04qui était une folie, c'est-à-dire qu'on était dans
00:56:06une relation complètement démente
00:56:08par rapport à la réalité.
00:56:10L'aveu est venu un peu plus tard
00:56:12dans la bouche de Lionel Jospin
00:56:14qui est au micro de Finkelkraut en 2007
00:56:16Le théâtre antifasciste.
00:56:18Il n'y avait pas de fascisme à l'époque du Mitterrand
00:56:20c'était du théâtre
00:56:22nous faisions du théâtre, c'est un aveu.
00:56:24Or ce théâtre a permis justement
00:56:26de ne pas parler des vraies
00:56:28questions de fond, mais les questions de fond
00:56:30elles demeuraient, elles ont fait qu'enfler et s'aggraver.
00:56:32Et on pourrait dire également que
00:56:34par ces déclarations
00:56:36parfois outrancières
00:56:38parfois pénalement condamnables
00:56:40il a empêché
00:56:42justement qu'on aille sur
00:56:44ces questions de fond.
00:56:46Il était aussi l'instrument lui-même
00:56:48qui a bloqué le système.
00:56:50On aurait pu collectivement être plus intelligents
00:56:52que de s'arrêter précisément à ces phrases
00:56:54si je suis désolée
00:56:56le sujet nous concernait tous au-delà
00:56:58des phrases de Jean-Marie Le Pen, excusez-moi
00:57:00c'est ce qu'on est en train de découvrir aujourd'hui.
00:57:02Les phrases de Jean-Marie Le Pen étaient assez
00:57:04obsédantes.
00:57:06On a bien compris que ça vous obsédait, oui.
00:57:10C'est lui qui a laissé la réponse.
00:57:12Vous avez dit tout à l'heure que ces phrases
00:57:14là aujourd'hui, il ne fallait pas les oublier.
00:57:16Je pense que franchement on ne risque pas de les oublier.
00:57:18C'est-à-dire qu'on ne nous parle que de ça en permanence.
00:57:20Je vais vous prendre un exemple.
00:57:22Jordan Bardella.
00:57:24Il a à peine 30 ans.
00:57:26Il s'engage en politique, c'est Marine Le Pen
00:57:28qui est à la tête de ce parti.
00:57:30Au moment des législatives et au moment
00:57:32de diaboliser un parti
00:57:34il faut rappeler qu'une fille
00:57:36attachée à son père, puisqu'elle s'est engagée
00:57:38en politique derrière lui
00:57:40a rompu les liens.
00:57:42Précisément pour cette raison, ce qui est une décision
00:57:44vous avouerez dans la vie d'une fille, compliquée à prendre
00:57:46probablement. Elle fait cette décision
00:57:48au moment des législatives
00:57:50où Jordan Bardella est sur le point
00:57:52en tout cas on imagine qu'il peut
00:57:54les remporter. On lui pose la question
00:57:56de savoir quel est son lien
00:57:58et qu'est-ce qu'il pense de Jean-Marie Le Pen.
00:58:00Vous voyez bien qu'il est central dans la vie
00:58:02et que la diabolisation des sujets de fond
00:58:04ne dépend pas des phrases.
00:58:06Il faut un prétexte.
00:58:08La meilleure preuve c'est que cette diabolisation
00:58:10se fait sur le même point.
00:58:12Je termine en disant, vous disiez
00:58:14il ne faudrait pas les oublier.
00:58:16Moi je pense que ce qu'on a voulu oublier
00:58:18c'est tout le reste, le corpus.
00:58:20Quand Jean-Marie Le Pen arrive au second tour
00:58:22en 2002, les électeurs
00:58:24ne le choisissent évidemment pas pour ces phrases-là
00:58:26mais malgré ces phrases-là.
00:58:28Ou bien qu'ils le choisissent pour autre chose
00:58:30des sujets qu'il a porté toute sa vie
00:58:32et qu'on ne peut pas invisibiliser
00:58:34et qu'il ne faudrait pas non plus oublier.
00:58:36C'est central ce que dit Charlotte Dornel.
00:58:38Pendant les élections législatives
00:58:40des dernières, l'entre-deux-tours
00:58:42le Front Républicain
00:58:44s'est fait en expliquant
00:58:46qu'il ne fallait pas que Jordan Bardella
00:58:48Marine Le Pen accède au pouvoir
00:58:50car c'était les héritiers du fascisme
00:58:52c'était les héritiers de l'extrême droite
00:58:54c'était le Rassemblement National
00:58:56certes c'est un autre nom
00:58:58mais c'était le FN
00:59:00qui arrivait au pouvoir.
00:59:02Cette vision fantasmatique
00:59:04avec un but
00:59:06qui était d'éviter d'aborder
00:59:08les questions de fonds qui étaient ce qu'attendaient
00:59:10les électeurs du Front National.
00:59:12Il y a 11 millions de personnes qui ont voté pour ce parti
00:59:14parce qu'ils attendent une politique
00:59:16de fermeté sur la question migratoire
00:59:18une politique de fermeté sur la question de l'insécurité
00:59:20sur la question du dédrablement de l'école
00:59:22sur la question sociale, etc.
00:59:24Et c'est la même chose depuis 30 ans
00:59:26c'est qu'au-delà de la personne de Le Pen
00:59:28au-delà des dirigeants du Front National
00:59:30du Rassemblement National
00:59:32on ne veut pas entendre l'attente des électeurs
00:59:34Voyons quelques séquences
00:59:36Philippe, s'il vous plaît, il nous reste 7 minutes
00:59:38C'est un débat
00:59:40Ce qui est intéressant aussi
00:59:42c'est qu'on puisse voir quelques séquences
00:59:44malheureusement, moi j'aimerais qu'on ait 3 heures
00:59:46parce que c'est un débat absolument passionnant
00:59:48vous avez entièrement raison
00:59:50mais on a la chance d'avoir des invités
00:59:52que nous n'avons pas à chaque fois
00:59:54donc j'aimerais qu'on revienne sur ces séquences
00:59:56puisque vous êtes l'un des derniers à avoir
00:59:58interrogé
01:00:00Jean-Marie Le Pen
01:00:02et vous l'avez dit
01:00:04une interview qui était justement
01:00:06dans un but d'être diffusée
01:00:08après sa mort
01:00:10Oui, il en avait pleinement conscience
01:00:12Quand je lui ai proposé ça, c'est vrai qu'aussitôt
01:00:14il s'est dit que ça pouvait être intéressant
01:00:16de toute façon c'était le genre de personne à accepter
01:00:18cette espèce de modernité dans les interviews
01:00:20ou dans d'autres choses
01:00:22C'est vrai qu'on s'est posé la question
01:00:24parce qu'interviewer Jean-Marie Le Pen
01:00:26c'est particulier
01:00:28c'est quelqu'un qui représente beaucoup de choses
01:00:30notamment avec ses phrases
01:00:32et quand on arrive chez lui, c'est vrai qu'on a l'impression
01:00:34j'ai eu l'impression de voir un grand-père
01:00:36tout a été enlevé
01:00:38toute la politique
01:00:40tout est collé au mur, on rentre dans un monde très particulier
01:00:42ça montre tout dans un espèce de vieux château
01:00:44il a des voisins incroyables
01:00:46parce qu'il a quand même Milène Farmer
01:00:48à droite et juste à gauche, il y a Jean Dujardin
01:00:50et il me disait sur son balcon
01:00:52c'est bizarre, j'ai l'impression qu'ils font en sorte
01:00:54de ne pas me croiser
01:00:56C'est à dire qu'il n'y avait pas d'apéro avec Milène Farmer
01:00:58et Jean Dujardin
01:01:00Première séquence que je souhaitais voir avec vous
01:01:02c'est lorsqu'il revient sur ses funérailles
01:01:04parce qu'on en a parlé
01:01:06Qui prendrait la parole au moment de ses funérailles ?
01:01:08Qui va prendre la parole
01:01:10à la messe ?
01:01:12Peut-être Goldnich
01:01:14s'il est là
01:01:16Est-ce que vous pensez que les gens vont applaudir
01:01:18quand votre corps entrera dans l'église ?
01:01:20Ça se fait ça ?
01:01:22Dans le milieu du showbiz ?
01:01:24On a applaudi Mitterrand quand il sortait ?
01:01:26Non ?
01:01:28Je ne sais pas
01:01:30Jacques Chirac a été applaudi ?
01:01:32Jacques Chirac
01:01:34Mon Dieu
01:01:36Si Chirac a été applaudi
01:01:38alors je me dispense très bien de recevoir des applaudissements
01:01:40Et donc il y a toujours
01:01:42évidemment une part de
01:01:44troisième voire cinquième degré
01:01:46Jean-Marie Le Pen
01:01:48cette fois sur la mort parfaite
01:01:52La mort parfaite selon vous
01:01:54c'est mourir dans son sommeil ?
01:01:56C'est sans doute
01:01:58la plus agréable
01:02:00en tous les cas la moins désagréable
01:02:04La conscience de la mort
01:02:06c'est celle que vivent
01:02:08les condamnés
01:02:10qui comptent les heures
01:02:12puis les minutes
01:02:14puis les secondes
01:02:16c'est tragique ça
01:02:18c'est dramatique
01:02:20j'espère que ça me sera épargné
01:02:22mais après tout
01:02:24que la volonté de Dieu soit faite
01:02:26et non la mienne
01:02:28Une dernière séquence avant de vous redonner la parole
01:02:30sur son rapport avec
01:02:32Marine Le Pen
01:02:34Quel dernier mot il faudrait avoir pour sa fille ?
01:02:36Nous sommes à l'enterrement
01:02:38A votre avis
01:02:40qui va être appelé au journal de 20h de TF1
01:02:42pour parler de vous ?
01:02:46Peut-être ma fille
01:02:48ce sera probablement la personne
01:02:50la plus notoire
01:02:52la plus illustre
01:02:54elle sera peut-être présidente de la République
01:02:58Qui sait
01:03:04Et un peu plus tard dans l'entretien
01:03:06il dit à sa fille
01:03:08je t'aime
01:03:10C'est une séquence forte
01:03:12parce qu'il sait que c'est la dernière séquence
01:03:14et en effet je lui pose cette question
01:03:16vous êtes mort
01:03:18vous êtes là-haut
01:03:20qu'est-ce que vous aimeriez dire à votre fille
01:03:22il regarde la caméra
01:03:24je voudrais lui dire
01:03:26que je l'aime
01:03:28je trouvais ça très fort
01:03:30parce qu'en plus à ce moment-là
01:03:32ils sont encore en froid
01:03:34il explique qu'en gros
01:03:36il voudrait qu'elle suive son chemin
01:03:38et après il finit avec un n'est-ce pas
01:03:40qu'on connait très bien de Jean-Marie Le Pen
01:03:42il faisait toujours ce petit n'est-ce pas
01:03:44d'ailleurs c'était beaucoup utilisé par les imitateurs
01:03:46c'était un moment assez fort
01:03:48et surtout on sent qu'il a un message à faire passer
01:03:50c'est qu'il veut qu'il y ait encore un petit peu de lui
01:03:52dans sa fille
01:03:54Marine Le Pen
01:03:56Charlotte Dornelas
01:03:58lorsque vous découvrez ces séquences
01:04:00si vous deviez résumer ce qu'on avait vécu
01:04:02tout au long de la semaine
01:04:04depuis la disparition
01:04:06de Jean-Marie Le Pen
01:04:08mardi dernier à l'âge de 96 ans
01:04:10si je devais résumer la semaine
01:04:12c'est-à-dire que là on a parlé des manifestations
01:04:14qu'il y a eu de jeunes décérébrés
01:04:16alors là si on doit voir un signe d'ensauvagement
01:04:18je pense qu'on en a un
01:04:20c'est-à-dire que l'absence de respect
01:04:22des morts le jour même
01:04:24quel que soit le terrain d'ailleurs
01:04:26c'est-à-dire que la civilisation c'est aussi par exemple
01:04:28d'enterrer correctement les morts ennemies à la guerre
01:04:30là on a des jeunes qui sur une place
01:04:32le soir froidement
01:04:34on parle d'un homme
01:04:36on en a parlé
01:04:38simplement on ne peut pas ne pas parler
01:04:40en parallèle d'un
01:04:42comportement global de la classe politique
01:04:44excepté
01:04:46certains chez LFI
01:04:48extrêmement digne justement par rapport à
01:04:50une relative hystérie
01:04:52quand même autour du personnage
01:04:54ce que disait Philippe avec ses mots
01:04:56pendant toute sa vie politique
01:04:58après sa vie politique
01:05:00et ce qu'il est devenu, le fantôme
01:05:02il a retenu une certaine gauche pour continuer à exister
01:05:04et continuer à se faire peur
01:05:06pour générer l'adhésion
01:05:08le reste des réactions
01:05:10a été quand même
01:05:12plutôt digne, donc il reste précisément
01:05:14une civilisation commune
01:05:16dans ses vies là
01:05:18Marie Le Pen est enterrée aujourd'hui dans l'église de la Trinité
01:05:20c'est aussi là où il était baptisé
01:05:22il y a 96 ans
01:05:24moi je pense aussi qu'il y a un autre jugement
01:05:26il y a le jugement de l'histoire et puis aussi un autre jugement
01:05:28qu'il attend, qu'il y a le jugement de Dieu
01:05:30c'est très important et je pense que Dieu
01:05:32voit tout et il sait tout
01:05:34Je disais, il a été combattu politiquement
01:05:36mais c'était aussi l'homme à abattre
01:05:38on est en 1976
01:05:40deux ans après sa première candidature à la présidentielle
01:05:42première candidature où il crée 0,75%
01:05:44donc c'est un parti
01:05:46psyllonaise qui nous représente marginal
01:05:48au sens propre comme au sens figuré
01:05:50pourtant c'est la troisième tentative
01:05:52d'attentat sur
01:05:54Jean-Marie Le Pen et cette fois-ci
01:05:56on pose des dynamites
01:05:58sur sa porte, le bâtiment est soufflé
01:06:00et miraculeusement
01:06:02il n'y a que six blessés
01:06:04dont un nourrisson mais il n'y a pas de mort
01:06:06Revoyons cette séquence, je le disais
01:06:08on est dans la nuit du 1er au 2 novembre 1976
01:06:12Un immeuble de cinq étages en partie effondré
01:06:14des centaines de vitres brisées sur les maisons voisines
01:06:16des voitures endommagées
01:06:18et seulement six blessés légers
01:06:20dont un bébé sauvé miraculeusement par son matelas
01:06:22après une chute de 15 mètres
01:06:24c'est l'incroyable bilan de cet attentat
01:06:26Aujourd'hui avec ces douze appartements dévastés
01:06:28l'immeuble est condamné, une trentaine de personnes
01:06:30devront se reloger
01:06:32D'après les experts, seule une bombe d'au moins 5 kilos
01:06:34de dynamite déposée au quatrième étage
01:06:36sur le palier de l'appartement occupé par monsieur Le Pen
01:06:38a pu provoquer un tel résultat
01:06:40et pour le leader du Front National
01:06:42l'importance de cette charge, la plus grosse qui est explosée
01:06:44depuis longtemps, témoigne d'une volonté criminelle
01:06:50C'est évident que cette explosion
01:06:52cet attentat
01:06:54c'était de toute évidence à tuer
01:06:56à tuer aveuglément, sauvagement
01:06:58et que c'est un don du ciel
01:07:00on peut le dire
01:07:02si ce résultat n'a pas été atteint
01:07:04Ce n'est pas la première fois que vous êtes victime d'un attentat
01:07:06Oui, c'est le troisième
01:07:08C'est un record peu enviable
01:07:10Alors quel est votre sentiment ?
01:07:12Je ne peux relier ça qu'à notre Congrès National
01:07:14dont le thème était justement
01:07:16la sécurité des Français et la lutte contre le crime
01:07:18Alors je pense que c'est
01:07:20un retour de manivelle
01:07:22des criminels
01:07:24je peux l'interpréter comme ça
01:07:26On n'a jamais su
01:07:28Philippe Guibert qui avait fomenté
01:07:30ces attentats, il parle de la sécurité
01:07:32de la lutte
01:07:34contre le crime
01:07:36Je me tourne une dernière fois vers vous Jean-Séveria
01:07:38Il nous reste une petite minute
01:07:40avant qu'on se quitte
01:07:42Je disais tout à l'heure que vous citiez en ouverture
01:07:44de votre livre Charles Péguy
01:07:46cette phrase, il faut toujours dire ce que l'on voit
01:07:48surtout il faut toujours, ce qui est le plus difficile
01:07:50voir ce que l'on voit
01:07:52et vous citez également Georges Orwell
01:07:54il y a des idées tellement absurdes
01:07:56que seuls des intellectuels peuvent y croire
01:08:00C'est ça le principe du terrorisme intellectuel
01:08:02c'est la négation de la réalité, c'est l'aveuglement
01:08:04c'est ce qu'on croit et il faut lutter
01:08:06donc je pense que la lucidité
01:08:08et approcher
01:08:10la vérité des faits
01:08:12c'est une nécessité pour la paix civile
01:08:14Et quand vous parliez de sécurité
01:08:16dans votre ouvrage
01:08:18vous revenez sur cette séquence
01:08:20à l'été 2000 sur l'ensauvagement
01:08:22de la société, les mots de Gérald Darmanin
01:08:24le jour même de cette phrase
01:08:26prononcée par Gérald Darmanin
01:08:28vous aviez
01:08:30l'été 2020
01:08:32l'été 2020
01:08:34l'ensauvagement de la sécurité
01:08:36réponse le jour même d'un certain Eric Dupond-Moretti
01:08:38à l'époque ministre de la justice
01:08:40il dit ça participe ce mot
01:08:42au sentiment d'insécurité
01:08:44et on n'oubliera pas ça
01:08:46je voulais juste vous dire que lors de cette dernière interview
01:08:48je lui avais demandé
01:08:50est-ce que vous pensez que les gens vont se réjouir de votre décès
01:08:52et il était totalement effaré par la question
01:08:54jamais
01:08:56par contre à mon enterrement il y aura une belle bande
01:08:58de fauchetons qui viendront, je me souviens très bien de cette phrase
01:09:00merci à tous les 5
01:09:02c'est important de le rappeler
01:09:04dans un instant c'est Brigitte Millot
01:09:06qui nous dira quand et comment
01:09:08et pourquoi il est bon de faire un check-up santé
01:09:10voilà pour l'actualité
01:09:12après, merci à tous les 5
01:09:14et nous on se retrouve ce soir, on est très pressés