• il y a 3 jours
Avec Didier Pleux, docteur en psychologie du développement, psychologue clinicien, psychothérapeute et auteur de référence sur l’éducation des enfants, Auteur de "L'éducation bienveillante, ça suffit !"

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##LA_VERITE_EN_FACE-2025-01-13##

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Transcription
00:00Sud Radio, La Vérité en face, Patrick Rocher.
00:04La Vérité en face et vos appels, c'est vous aussi qui faites évidemment cette émission,
00:09La Vérité en face 0826 300 300, allez-y.
00:12On va parler de l'autorité éducative.
00:15Une urgence, c'est ce qu'écrit Didier Pleu aux éditions et Odile Jacob.
00:19Bonjour.
00:19Bonjour.
00:20On va définir ça, ce qu'est l'autorité éducative.
00:24Grosso modo, on ne sait plus imposer de contraintes, de frustrations aux enfants
00:31et surtout, on est trop dans la bienveillance.
00:34Alors, on ne va pas remonter à 68, etc.
00:38Tout ça, François Asdolto, ce que vous dites.
00:40Et bien sûr qu'il y avait probablement besoin de changer des choses dans la société
00:44parce qu'il y a eu des abus, il y a toujours des abus terribles.
00:48Mais on est passé, vous le dites en fait, complètement de l'autre côté.
00:57Voilà, l'enfant tirant, c'était vous.
01:02Alors, nos enfants ont besoin, dites-vous, d'autorité,
01:05mais à ne pas confondre avec de l'autoritarisme.
01:09Qu'est-ce que ça signifie alors ?
01:10Oui, tout à fait, parce que c'est vrai que, toujours mon cheval de bataille,
01:14on me dit Pleu, anti-Dolto, etc.
01:15Elle avait dit de bonnes choses en 76
01:18parce qu'effectivement, il fallait rééquilibrer avec l'autoritarisme parental qu'on connaissait.
01:22C'est-à-dire, j'ai un souci, écoute, ne t'occupe pas de ça.
01:26Mon cousin va en Algérie, on s'en fout de la guerre.
01:28Enfin, pas de dialogue, pas de communication, etc.
01:31Il était nécessaire qu'on nous dise, attends, l'enfant, l'ado, c'est un être d'émotion,
01:35il faut peut-être le respecter, il faut peut-être croire en lui.
01:38Et là, on est tombé, mais trop fort de l'autre côté.
01:41Et ça a donné une sorte de permissivité éducative
01:43parce que ce qu'on a oublié, ce sont les tempéraments des enfants.
01:47Il y a des enfants, effectivement, qui sont très satisfaits de beaucoup d'empathie,
01:51beaucoup d'amour, etc.
01:52Mais les chevaux fougueux, les dominants, etc.
01:54On n'avait pas trop prévu ça.
01:56Et ce que j'ai vu avec l'évolution de la société,
01:58c'est qu'on a de plus en plus d'enfants qui sont quémandeurs,
02:03marchent à l'envie, respectent pas l'autorité,
02:05sont intolérants aux frustrations des cas de l'école, des cas des routines, des rituels.
02:09Donc là, on a toujours la même réponse qu'une réponse d'empathie,
02:13de compréhension et de partage.
02:15Oui, qu'il faut garder.
02:16Mais il faut aussi élever le seuil de tolérance aux frustrations des enfants.
02:19Et c'est ça que j'appelle l'autorité juste.
02:21– L'autorité juste, c'est ça.
02:23C'est ce que vous décrivez dans votre livre.
02:24Vous dites que c'est la solution.
02:25Alors c'est quoi l'autorité juste ?
02:27Parce que ce n'est pas évident, en fait.
02:29Ce qui est très intéressant, ça s'adresse bien sûr à tous les parents,
02:31mais je trouve que ça s'adresse également à notre société d'une façon générale.
02:36Aujourd'hui, on n'arrive plus à avoir une autorité éducative à tous les niveaux.
02:42– Tout à fait, vous visez juste.
02:43Parce que quand je parle de l'autorité juste,
02:45je la réclame aussi, par exemple, à l'éducation nationale.
02:47Je vais encore me faire taper sur les doigts.
02:49Mais est-ce que les enseignants ont vraiment une autorité ?
02:52C'est-à-dire, est-ce qu'ils sont à la hiérarchie de l'apprenant, comme on dit ?
02:56Est-ce que ce sont des gens qui proposent, qui instruisent, qui décident,
02:59qui donnent le sens de l'effort ?
03:01C'est la même chose dans les familles.
03:02Tout ça, ça a disparu parce qu'on nous a vendu des doctrines
03:05qui étaient peut-être nécessaires, je répète, il y a 50 ans,
03:08mais qui ne sont pas du tout adaptées avec une société
03:11où nos jeunes enfants sont devant des écrans,
03:13sont sollicités tout le temps, sont tout le temps dans l'abondance, etc.
03:16L'autorité juste, c'est justement quelqu'un qui dit
03:18« Attends, attends, attends, je crois en toi, enfant, adolescent, potentiel,
03:23je vais être avec toi à fond là-dedans pour ton développement,
03:26mais je vais t'apprendre le principe de réalité. »
03:29Vous savez, ce que je raconte, c'est pas nouveau.
03:30Anna Arendt, la philosophe, a raconté ça dans les années 60.
03:33Pas de développement personnel en éducation,
03:36mais l'apprentissage de la réalité, c'est-à-dire des choses pas forcément faciles,
03:40pas forcément sympathiques, et c'est ça qu'on a un petit peu oublié.
03:43– Oui, oui, c'est ça, parce que vous dites,
03:45l'adulte connaît mieux la vie, la réalité, en face, que l'enfant, bien sûr,
03:51et il doit y avoir un apprentissage du réel,
03:53et qui ne se fait pas que dans du coton, entre guillemets.
03:58Il y a des passages un peu difficiles, c'est ce que vous dites.
04:01– C'est pas une histoire de retourner une éducation dure,
04:04du style « la réalité, elle est grise, tu vas en baver »,
04:08non, non, on a trop appris ça.
04:09Moi, ma génération n'a appris que ça.
04:11Donc c'était bien qu'on soit un petit peu optimiste,
04:13croit en toi, on va avoir une société idéale, etc.
04:17Mais on a oublié toute la partie difficile,
04:20parce qu'elle est encore plus difficile maintenant,
04:22quand on voit que les couples vont devoir communiquer,
04:24trouver des contrats, comme dirait Onfray et Solaire,
04:26ou je ne sais quoi, pour que ça tienne,
04:28parce que sur un réseau, on peut trouver un copain en 10 minutes,
04:31quand on voit qu'il y a une émulation compétition au niveau du boulot,
04:34qu'on ne gardera pas le travail pendant 25 ans, etc.
04:36Bref, la société va demander beaucoup d'exigence, de frustration,
04:41et on vend l'inverse à un enfant.
04:44En gros, si tu es pleinement épanoui,
04:46tu vas voir ce que tu vas voir,
04:48tu es un cadeur et ça va marcher.
04:49L'autorité juive, c'est de dire,
04:51écoute, moi je crois en toi,
04:52mais la réalité n'est pas comme ça,
04:54parce que je la connais mieux que toi.
04:55On sait qu'un parent va dire à un petit bébé,
04:57ne mets pas ton doigt dans la prise de courant,
04:59mais à un moment donné, ça s'arrête.
05:01Et surtout à l'adolescence,
05:02parce qu'on nous a vendu la crise d'adolescence,
05:04donc on ne touche plus au pré-adolescent-adolescent,
05:06il faut qu'il tape sur le père,
05:08il faut qu'il soit rebelle.
05:09Non, c'est là qu'on a besoin de ce qu'on appelle,
05:12moi j'appelle ça des adultes significatifs,
05:14des gens qui disent,
05:15coco, je crois en toi,
05:16mais voilà ce que je propose,
05:18je ne te laisse pas choisir tout le temps,
05:19voilà tes déficits, tu as des qualités,
05:21mais il y a des choses qu'il faut bâtir.
05:22– Mais alors ça, est-ce que dans toutes les familles,
05:24on est capable de l'enseigner entre guillemets aussi ?
05:26Parce que c'est difficile.
05:27Vous l'évoquez, on parle aussi d'ailleurs dans notre société,
05:30de la décivilisation,
05:32et qui conduit certains jeunes à des actes violents
05:36de plus en plus jeunes.
05:37Et puis, je disais tout à l'heure,
05:39qu'ils tombent dans les trafics de drogue,
05:41dans la délinquance, etc.
05:42Alors il y a un problème d'encadrement.
05:44Mais la décivilisation d'ailleurs,
05:46comment vous voyez ce terme qui est apparu ces derniers temps ?
05:49– C'est un terme du sociologue,
05:51mais c'est, je crois, monsieur Fouquet,
05:52mais c'était violent,
05:54parce que décivilisation,
05:55bon, on peut soupçonner effectivement
05:57la théorie du remplacement, des choses comme ça.
05:58Moi, je pense plutôt à une sorte de déshumanisation.
06:02Alors en fait, c'est encore plus violent, ce que je veux dire.
06:04Parce qu'on disait toujours que l'humain était un animal moral,
06:07mais oui, il faut justement éduquer l'enfant.
06:10Mais quand on dit ça, ça veut dire,
06:13si tu éduques l'enfant, c'est que tu crois qu'il est méchant,
06:15il est potentiellement méchant.
06:17On a toujours bercé dans cette histoire romantique,
06:20un peu rousseauiste, l'enfant est bon.
06:22D'ailleurs, ce qu'il n'avait pas dit du tout, ça a contre-sens.
06:23– Est-ce qu'on est bon ou pas ?
06:26– On est en devenir.
06:27Moi, je dis ça, et je me mets rousseau dans un colloque,
06:30parce qu'on me dit, dire ça, c'est réacte-le,
06:32qu'un enfant est en devenir.
06:34Un enfant est un être à part entière.
06:36Non, il est en devenir.
06:37Donc, il a besoin d'une autorité au-dessus de lui,
06:40homme ou femme, qui lui apprend,
06:42t'es pas tout seul, on marche pas à l'envie,
06:45la vie, quelquefois, elle est dure,
06:46mais on va compenser avec beaucoup d'empathie, de respect,
06:49ce qu'on n'avait pas dans le temps.
06:50Nous, on apprenait que le côté est réalité,
06:52mais on n'existait pas à notre petit ego.
06:54Donc, c'est ça que je veux dire.
06:54Mais vous avez bien fait le lien.
06:56S'il y a un problème d'intolérance aux frustrations,
06:58comme j'arrête pas de le dire depuis une trentaine d'années,
07:01ça veut dire aussi que ça explique
07:03les passages à l'acte contre les profs,
07:04les déscolarisations,
07:06les problèmes de harcèlement constant,
07:07les insinuités au quotidien,
07:09et après, si on monte d'un cran,
07:11on retrouve ça un peu partout.
07:12– Oui, c'est ça.
07:14Et c'est Jean-Jacques Rousseau,
07:16donc tout ce que nous n'avons pas à notre naissance,
07:18on l'apprend, bien sûr, par la suite.
07:21– On l'apprend, on l'émile.
07:22– Donc l'éducation est fondamentale.
07:25– Tout à fait, parce qu'on disait toujours,
07:26M. Rousseau, il a dit que l'humain était perverti.
07:30Mais oui, il a dit aussi dans son bouquin sur l'éducation,
07:33si vous n'éduquez pas un enfant,
07:35ça deviendra un petit tyran.
07:37Alors bon, il a mis ses cinq enfants à l'assistance sociale,
07:39donc c'est vrai qu'on a du mal avec lui,
07:41mais dans ce qu'il dit dans l'émile,
07:42moi je le signe tous les jours,
07:43c'est complètement contemporain.
07:45Un enfant est pulsionnel.
07:47Un enfant, c'est biologique,
07:50c'est le fameux stréatome dans la tête,
07:51nous les êtres humains, on marche à tout ce qui est sympathique,
07:54tout ce qui est jouissif.
07:56Oui, mais s'il n'y a pas un contrepoint à un moment donné qui dit,
07:58écoute, tu as beau être pulsionnel,
08:00tu ne peux pas faire tout le temps ce que tu veux
08:01parce que les autres existent,
08:03je crois que c'est ça le problème.
08:04Non, l'enfant n'est ni bon ni mauvais,
08:06mais il est biologiquement pulsionnel.
08:08Et quand on a des tempéraments plus pulsionnels que d'autres,
08:11vous le savez bien, je parlais de ça souvent avec Brigitte,
08:14qui aime les chevaux, elle disait,
08:15ben oui, une bonne poulie sympathique,
08:17on la caresse dans le sens du poil,
08:20on la monte, ça va bien,
08:21mais un cheval fougueux, si vous oubliez de brider
08:23au moment où vous la montez, c'est fini.
08:25C'est ça qu'on ne comprend pas.
08:26Alors on me dit, mais ce n'est pas du dressage d'éducation,
08:28avec certains tempéraments,
08:31non, mais c'est une volonté d'être,
08:33je suis au-dessus de toi,
08:34non, j'ai plus de droits que toi,
08:36tu as plus d'obligations que moi
08:37parce que tu es en maturation
08:39et c'est moi qui vais te guider.
08:41– Et alors si on a raté cette éducation,
08:44cette autorité éducative avec des jeunes Didier Pleu,
08:48est-ce que l'on peut réussir à rétablir les choses ?
08:51Dans le courant de sa vie,
08:53si par exemple on a raté pendant son enfance,
08:56mais qu'à l'adolescence,
08:57ou juste en rentrant dans le...
08:59On peut ça ?
09:00– Oui, oui, moi je suis contre tous les déterminismes
09:02de la psychologique classique
09:03qui vous dit que tout est joué...
09:04– Ah oui, dans les mille jours ?
09:06Entre 3 ans et 5 ans ?
09:08– Non, mais non, on peut avoir été maltraité,
09:09ce n'est pas dire qu'il faut faire n'importe quoi
09:11les trois premières années, mais on peut avoir été...
09:13– Parce qu'on peut quand même être marqué
09:14par des choses effectivement très fortes.
09:15– Oui, on appelle ça les empreintes,
09:16mais c'est modifiable, les rencontres,
09:18les nouvelles amours, une profession, etc.
09:20Non, ce n'est pas parce qu'on a été maltraité,
09:22je voyais ça avec le procès du pervers,
09:25avec ses 51 complices,
09:27oui, quand on disait, j'entendais les journalistes dire,
09:30l'avocat a dit, il a été violé à 9 ans,
09:32ça explique tout,
09:33mais les 51 autres accusés n'ont pas tous été violés,
09:36donc il faut arrêter avec cette histoire
09:37de c'est parce que j'ai été traumatisé
09:40que je vais forcément être...
09:41– Alors on peut vivre avec ce traumatisme,
09:43mais c'est difficile parfois de s'en sortir.
09:45– C'est difficile, mais c'est justement aussi l'éducation
09:48qui va changer la synthèse d'un petit gamin,
09:50si un petit gamin a l'impression que son frère est mieux aimé,
09:53c'est par l'apprentissage,
09:54non écoute, je parle plus à ta soeur extravertie
09:57parce qu'elle est plus locale,
09:58mais ça ne veut pas dire que je ne t'aime pas,
09:59c'est des petites choses comme ça
10:00qui sont faciles à dérouter
10:01quand l'enfant fait de fausses synthèses,
10:03donc c'est ça qu'on propose en éducation,
10:06c'est aussi non seulement d'apprendre la frustration,
10:08mais d'apprendre à connaître son enfant,
10:09d'apprendre à disputer certaines petites réalités
10:12qu'il a dans la tête et qui se fait tout un cinéma,
10:15mais il n'y a pas de déterminisme,
10:17il faut être optimiste, je vois ça moi au cabinet,
10:19quand je suis même des ados tordus,
10:22addicts aux écrans, rebelles, tout ce que l'on veut,
10:25ils attendent des significatifs,
10:26comme des adultes significatifs,
10:28combien de fois ils me disent mais vous êtes mon père,
10:30oui je suis ton père de substitution,
10:32voilà t'es en train de déconner,
10:33chez toi on est un peu trop cool,
10:36t'es pas heureux, non je ne suis pas heureux,
10:37et je ne fais pas de cadeaux,
10:39et j'habite ma parole,
10:40et si je vois un déficit,
10:41je lui dis enlève ta casquette
10:43quand tu viens me consulter s'il te plaît.
10:44– Didier Pleu est avec nous jusqu'à 10h,
10:46La Vérité en face, si vous voulez réagir
10:48à ce que vient de dire Didier Pleu,
10:49si vous avez des questions à lui poser,
10:50vous n'hésitez pas,
10:51en tout cas ce sont des repères indispensables
10:54pour les parents bien sûr,
10:56mais pas qu'eux,
10:58ça va évidemment se traduire aussi à l'école,
11:01dans la société ensuite,
11:04et comment faire cette nuance
11:06entre autorité, autoritarisme,
11:08ça c'est particulièrement important,
11:10et puis comment faire aussi avec tous les jeunes
11:12aujourd'hui qui sont à la dérive,
11:14il y a les réseaux sociaux,
11:16il y a ceux qui tombent dans les trafics,
11:18n'hésitez pas, vous pouvez nous appeler,
11:20nous en parlons dans un instant avec des solutions,
11:22parce que Didier Pleu évoque un certain nombre
11:24de solutions dans son livre qui est sorti
11:26aux éditions Odile Jacob.
11:28– Sud Radio, La Vérité en face, Patrick Roger.
11:32– La Vérité en face avec Didier Pleu
11:34jusqu'à 10h sur Sud Radio,
11:36l'autorité éducative, une urgence,
11:38écrivez-vous Didier Pleu dans votre dernier livre,
11:43retrouver une autorité juste, indispensable,
11:46aller contre un certain individualisme,
11:50c'est ça, je fais ce que je veux,
11:52et puis voilà, tant pis,
11:54faire que l'être humain
11:56jouisse de sa vie,
11:58mais n'ignore pas en fait les autres,
12:00c'est un peu ça finalement ce qu'il faut faire aujourd'hui ?
12:03– C'est ça l'objectif de l'Eugéptie,
12:05c'est pas de ratatiner l'individu,
12:07c'est de dire ok, on a compris qu'il fallait développer son égo,
12:10c'est l'année 70, on ne peut pas tout faire
12:12pour travail famille patrie,
12:14mais il y a quand même la famille qui existe,
12:16la patrie qui existe, les autres existent,
12:18c'est ça quand je dis, il faut que le sentiment de l'autre
12:20soit aussi prépondérant, alors qu'on a tout fait
12:22pour moi, moi, moi, le problème c'est
12:24qu'il y a des gens qui, le tempérament,
12:26équilibrent ça facilement,
12:28mais le dominant, le tempérament,
12:30celui-là, il prend tout ça, tout pour ma gueule,
12:32je fais ce que je veux et les autres n'existent pas,
12:34donc c'est ça qu'il faudra équilibrer,
12:36quand je dis qu'il faut des petits rituels dans la famille,
12:38c'est pour les autres, quand je dis un mail
12:40pour la grand-mère, faire des courses
12:42pour le repas des autres,
12:44penser à ranger pour faire plaisir,
12:46c'est l'autre qui est en présence,
12:48et là ce que je vois, en consultation,
12:50c'est des enfants, des ados, ils sont tous
12:52centrés sur leur nombril, alors qu'il y a 40 ans
12:54c'était boutonneux,
12:56j'ai peur parce que l'instit est trop vache,
12:58le prof m'a exclu,
13:00ou mon père est trop sévère. – Ils ont gagné en confiance,
13:02mais trop quoi.
13:04– En confiance pour eux-mêmes, donc ça c'est sympathique,
13:06mais pas pour la société, leur entourage.
13:08– Non, mais sauf si on veut
13:10faire des mosques et des trumps à tour de rue,
13:12pourquoi pas, mais c'est pour eux,
13:14c'est autre chose, c'est pas pour les autres.
13:16– Et dans les nouveaux
13:18schémas familiaux qui existent
13:20et qui se développent, les familles monoparentales,
13:22quel qu'elle soit,
13:24choix ou pas,
13:26est-ce que c'est plus difficile
13:28justement, aujourd'hui,
13:30de travailler pour cette autorité,
13:32pas cet autoritarisme, je le redis,
13:34qui vient et qui nous retrouve ?
13:36– C'est beaucoup plus dur, c'est évident,
13:38je vois bien quand il y a
13:40des familles monoparentales,
13:42c'est l'incohérence entre l'ex
13:44et celui qui est à la garde de l'enfant
13:46qui fait que ça dysfonctionne,
13:48donc c'est vrai que là, on a envie de dire
13:50qu'il faudrait que l'éducation nationale
13:52palisse ça, par exemple, ce gamin, il est en même boulot.
13:54– C'est pas son boulot, quand même.
13:56– Oui, mais on me dit que c'est pas son boulot,
13:58alors à ce moment-là, je suis encore réacte,
14:00parce que je sais tout le temps d'Urkheim qui disait
14:02que son rôle, c'est de participer à l'éducation morale de l'enfant,
14:04moi je crois à ça aussi,
14:06c'est que si l'enseignant, parce que ça fait rigoler
14:08tout le monde quand il y avait la leçon de morale,
14:10n'empêche que la leçon de morale, c'était pas mal
14:12tous les matins quand on avait ça, on se disait
14:14tiens, il y a un truc là, alors bon, nous on avait
14:16catéchisme, leçon de morale, c'était peut-être un peu trop,
14:18mais on n'a pas développé ça du tout,
14:20et ça c'est, moi je dis toujours…
14:22– Le corps enseignant a été trop formé
14:24dans cette doctrine de 68
14:26et tout ce qui a découlé.
14:28– Pareil,
14:30je citais la philosophe
14:32dans sa critique de l'éducation à la Arendt aux Etats-Unis
14:34qui disait, à partir du moment où on pense
14:36que l'enseignant et l'enseigné sont à égalité,
14:38ça ne marche pas, et elle disait
14:40s'il n'y a pas un adulte qui est très significatif,
14:42même à l'ancienne,
14:44l'enfant lui, il va aller vers où ?
14:46Comme en ce moment, il va avec les influenceurs,
14:48on appelait ça la tyrannie des pères,
14:50si un enfant n'a pas chez lui
14:52une figure d'identification,
14:54une figure importante,
14:56il va aller sur les réseaux, et c'est les copains
14:58qui vont lui dire comment agir, comment penser,
15:00et c'est terrible parce que…
15:02– Et c'est l'école qui par exemple devrait participer
15:04à cet enseignement, cette éducation aussi
15:06pour les personnes qui viennent
15:08d'autres cultures,
15:10et qui n'ont pas forcément
15:12les mêmes réflexes,
15:14les mêmes valeurs que dans notre société,
15:16quoi Didier Pleu. – Oui, mais dans ce cas-là,
15:18ça veut dire que la personne référente
15:20doit être conflictuelle, et on n'en veut pas
15:22depuis 40 ans, conflictuelle c'est pas agressive,
15:24c'est pas dominante, c'est pas oppressive,
15:26conflictuelle c'est de dire, écoute Coco,
15:28je suis désolé, t'es pas tout seul, voilà dans
15:30quelle culture on est, voilà ce
15:32qu'il faut partager avec ton voisin,
15:34enfin, c'est pas faire de cadeau,
15:36alors que là on est tout le temps dans l'empathie,
15:38mais c'est une espèce d'empathie affective,
15:40j'ai des parents qui me… – Alors tiens, c'est marrant ça,
15:42parce que vous avez vu, Gabriel Attal, il avait
15:44lancé quand il était ministre de l'éducation, les cours
15:46d'empathie, qu'est-ce que vous en pensez ?
15:48– Les cours d'empathie, non mais attendez,
15:50on est toujours dans le blabla, qu'est-ce qu'on va dire,
15:52qu'est-ce qu'on va dire, qu'est-ce qu'on va dire,
15:54qu'est-ce qu'on va dire, qu'est-ce qu'on va dire,
15:56qu'est-ce qu'on va dire, qu'est-ce qu'on va dire,
15:58qu'est-ce qu'on va dire, qu'est-ce qu'on va dire,
16:00qu'est-ce qu'on va dire, qu'est-ce qu'on va dire,
16:02qu'est-ce qu'on va dire, qu'est-ce qu'on va dire,
16:04qu'est-ce qu'on va dire, qu'est-ce qu'on va dire,
16:06qu'est-ce qu'on va dire, qu'est-ce qu'on va dire,
16:08qu'est-ce qu'on va dire, qu'est-ce qu'on va dire,
16:10qu'est-ce qu'on va dire, qu'est-ce qu'on va dire,
16:12qu'est-ce qu'on va dire, qu'est-ce qu'on va dire,
16:14qu'est-ce qu'on va dire, qu'est-ce qu'on va dire,
16:16qu'est-ce qu'on va dire, qu'est-ce qu'on va dire,
16:18qu'est-ce qu'on va dire, qu'est-ce qu'on va dire,
16:20qu'est-ce qu'on va dire, qu'est-ce qu'on va dire,
16:22qu'est-ce qu'on va dire, qu'est-ce qu'on va dire,
16:24qu'est-ce qu'on va dire, qu'est-ce qu'on va dire,
16:26qu'est-ce qu'on va dire, qu'est-ce qu'on va dire,
16:28qu'est-ce qu'on va dire, qu'est-ce qu'on va dire,
16:30qu'est-ce qu'on va dire, qu'est-ce qu'on va dire,
16:32qu'est-ce qu'on va dire, qu'est-ce qu'on va dire,
16:34qu'est-ce qu'on va dire, qu'est-ce qu'on va dire,
16:36qu'est-ce qu'on va dire, qu'est-ce qu'on va dire,
16:38qu'est-ce qu'on va dire, qu'est-ce qu'on va dire,
16:40qu'est-ce qu'on va dire, qu'est-ce qu'on va dire,
16:42qu'est-ce qu'on va dire, qu'est-ce qu'on va dire,
16:44qu'est-ce qu'on va dire, qu'est-ce qu'on va dire,
16:46qu'est-ce qu'on va dire, qu'est-ce qu'on va dire,
16:48qu'est-ce qu'on va dire, qu'est-ce qu'on va dire,
16:50qu'est-ce qu'on va dire, qu'est-ce qu'on va dire,
16:52qu'est-ce qu'on va dire, qu'est-ce qu'on va dire,
16:54qu'est-ce qu'on va dire, qu'est-ce qu'on va dire,
16:56qu'est-ce qu'on va dire, qu'est-ce qu'on va dire,
16:58qu'est-ce qu'on va dire, qu'est-ce qu'on va dire,
17:00qu'est-ce qu'on va dire, qu'est-ce qu'on va dire,
17:02qu'est-ce qu'on va dire, qu'est-ce qu'on va dire,
17:04qu'est-ce qu'on va dire, qu'est-ce qu'on va dire,
17:06qu'est-ce qu'on va dire, qu'est-ce qu'on va dire,
17:08qu'est-ce qu'on va dire, qu'est-ce qu'on va dire,
17:10qu'est-ce qu'on va dire, qu'est-ce qu'on va dire,
17:12qu'est-ce qu'on va dire, qu'est-ce qu'on va dire,
17:14qu'est-ce qu'on va dire, qu'est-ce qu'on va dire,
17:16qu'est-ce qu'on va dire, qu'est-ce qu'on va dire,
17:18qu'est-ce qu'on va dire, qu'est-ce qu'on va dire,
17:20qu'est-ce qu'on va dire, qu'est-ce qu'on va dire,
17:23Vous savez, quand j'ai fait mes études de psychologie,
17:25j'ai eu la chance de travailler pendant 10 années
17:27dans un foyer d'action éducative,
17:29un foyer de liberté, de semi-liberté,
17:31c'est comme ça qu'on disait dans les années 70,
17:33délinquants récidivistes,
17:35pas en prison, ni en hôpital psychiatrique,
17:37ni dans la rue, comme maintenant,
17:39mais dans des foyers de rééducation.
17:41Mais attention, on parle des maisons de correction des années 50,
17:43les 400 coups de Truffaut,
17:45des éducateurs, mais c'était rattrapage scolaire,
17:47on fait une profession,
17:49où il y avait du théâtre, il y avait des créations,
17:51il y avait aussi du soutien personnel,
17:53mais il y avait surtout, il faut que cet être-là
17:55soit social,
17:57c'est-à-dire, oui, quand t'es au sport, tu passes pas la balle,
17:59oui, quand tu fais un truc,
18:01est-ce que tu donnes ton crayon au voisin,
18:03et quand tu chantes trop fort, est-ce que l'autre...
18:05Toutes ces choses-là, on n'arrêtait pas de leur dire,
18:07vous êtes...
18:09– Votre tasse, voilà, mettez-les là.
18:11– Oui, oui, parce que vous avez vu...
18:13Ah ben c'est un sujet qui me prend tellement le doigt.
18:15Donc oui, en ce moment, il n'y a plus de foyer d'action éducative,
18:17ça coûtait trop d'argent,
18:19il y avait un centre d'éducation fermé,
18:21mais il y a quoi, il y a 6 ados pour 7 éducateurs,
18:23à mon époque, il y avait 20 ados,
18:25il y avait 5 foyers comme ça à Caen-Normandie,
18:27et il y avait une centaine d'éducateurs en internat.
18:29– Comment s'appellent ces foyers,
18:31comment s'appelaient ces foyers déjà ?
18:33– Des foyers d'action éducative,
18:35ou des foyers de semi-liberté,
18:37c'est-à-dire, c'était le juge des enfants,
18:39au titre de la protection de l'enfance,
18:41au lieu de l'emmener en prison,
18:43mais par contre, c'était fermé.
18:45On ne faisait pas ce qu'on voulait dans ces foyers-là.
18:47J'avais été même à Montréal, à Boscoville,
18:49où c'était avec des jeunes cas d'homicide,
18:51déjà c'était des centres de rééducation.
18:53Tout ça a volé en l'air en disant,
18:55le problème ce n'est pas l'éducation,
18:57le problème c'est l'attachement,
18:59ces enfants-là sont délinquants
19:01parce qu'ils ont été mal aimés, et voilà.
19:03On a basculé dans un truc qui pouvait être vrai
19:05pour un petit pourcentage des délinquants,
19:07mais je savais, j'ai même récemment,
19:09malgré tout le respect que je lui devais,
19:11j'ai eu un petit débat avec Boris Sirony qui y a un an,
19:13je n'étais pas d'accord avec son bouquin
19:15quand il disait que tout enfant agressif
19:17est quelqu'un de carencé au niveau affectif.
19:19Je lui ai dit, malgré tout le respect que je vous dois,
19:21j'ai vu plutôt des carencés éducatifs,
19:23c'est-à-dire, même s'ils sont aimés,
19:25s'il n'y a pas d'éducation,
19:27ça ne marche pas.
19:29– Merci, en tout cas c'est passionnant,
19:31Didier Pleu, l'autorité éducative, une urgence,
19:33et c'est une véritable urgence pour notre société,
19:35c'est fondamental,
19:37on dit que tout passe,
19:39tout est une question aussi d'éducation, bien sûr.
19:41Merci d'avoir participé à cette émission
19:43La Vérité en face,
19:45on poursuivra demain, dans un instant,
19:47c'est Valérie Expert, Gilles Gansman,
19:49et on retrouvera prochainement Didier Pleu,
19:51évidemment sur Sud Radio.

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