Avec livier Duris, psychologue clinicien, spécialiste des enfants et adolescents et la médiation numérique et Marie-Claude Bossière, pédopsychiatre, membre du collectif CoSE (Collectif Surexposition Écrans)
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00:00 Vérissure, le numéro 1 des alarmes en France. Rendez-vous sur verissure.fr pour votre demande de vie gratuite. Vérissure présente
00:06 Sud Radio, parlons vrai chez Bourdin, 9h10h, Jean-Jacques Bourdin.
00:12 - Bien, 9h35, je pose une question qui est volontairement un peu provocatrice.
00:17 Les écrans pour les enfants, trop d'écrans, est-ce de la maltraitance ? Alors pour parler de cela avec nous
00:24 Marie-Claude Bossière qui est pédopsychiatre,
00:28 membre du collectif
00:30 "Sur Exposition Écran" et
00:33 membre de l'Institut de Recherche et de l'Innovation. Bonjour, merci d'être avec nous. Olivier Duris qui est psychologue
00:40 clinicien, spécialiste des enfants et adolescents et de la médiation
00:44 numérique et puis l'un des responsables de l'assaut 36912.
00:48 Bonjour, il s'agit de prévention et formation dans cette association. Alors lundi dernier
00:55 le ministre de l'éducation nationale donnait des résultats,
00:58 des tests, les résultats des tests
01:01 pratiqués notamment en sixième et quatrième, bien plus ou moins bons ces résultats.
01:06 Il reparlait de l'addiction aux écrans chez les plus jeunes qui serait l'un des facteurs
01:10 des mauvais résultats. Le sujet évidemment inquiète de nombreux parents qui sont confrontés à ces écrans.
01:17 L'utilisation du numérique se démocratise de plus en plus.
01:23 Il y a l'utilisation de l'écran pour jouer, il y a de l'utilisation de l'écran pour apprendre et il y a l'utilisation de
01:30 l'écran à l'école.
01:32 Dans l'enseignement, l'impact négatif sur la scolarité, les troubles du sommeil, la sédentarité, la cyberdépendance,
01:39 toutes ces conséquences sont souvent ramenées à l'utilisation excessive des écrans dès la petite enfance.
01:45 Bien, je vous pose la question tout de suite, trop d'écrans pour les enfants, est-ce de la maltraitance ?
01:51 Madame Bossière. Alors, moi j'aurais du mal à répondre à cette question parce que je pense que
01:56 les parents, s'ils exposent trop leurs enfants aux écrans, ça n'est pas de la maltraitance, c'est de la méconnaissance d'abord.
02:03 Et c'est aussi le fait que on est tous,
02:07 on baigne tous dans ce bain du numérique, on est de plus en plus obligés d'être avec des outils numériques,
02:13 on a de plus en plus une impossibilité à se déconnecter.
02:17 Et par contre, quand les parents sont au courant des effets négatifs,
02:22 ils ont envie de changer et là ils se sentent coupables, et là ils se sentent avoir été maltraitants.
02:27 Et il faut travailler avec cette question de la culpabilité aussi.
02:30 Alors oui, on va parler des effets, des écrans
02:35 négatifs, mais certaines études disent "attention, c'est pas toujours négatif".
02:40 Je me tourne vers vous Olivier Duris, je vais prendre un exemple simple, je suis dans le train,
02:46 dans le TGV par exemple, je vois des parents avec deux enfants qui ont
02:50 deux ans et cinq ans.
02:53 Que font-ils pour être tranquilles ? Ils mettent ces deux enfants devant les écrans pendant tout le voyage.
02:57 Deux heures, trois heures, quatre heures d'écran.
03:00 Le coloriage existait à une époque, il n'existe plus, les enfants ne colorient plus,
03:06 la tension est différente. Est-ce que c'est vraiment si mauvais que ça ? Là, est-ce que le parent est responsable
03:13 d'un danger que court son enfant ?
03:16 En fait, ce qu'il faut expliquer aux parents à ce moment-là, c'est que le coloriage existe toujours, mais
03:20 l'enfant, il faut qu'on lui propose pour qu'il puisse s'y diriger.
03:23 Et en effet, la problématique de l'écran ne va pas venir de l'écran en lui-même,
03:28 mais majoritairement du fait que lorsque l'enfant est confronté à l'écran,
03:31 il est dans une rupture de la relation parce qu'il n'y a pas d'échange de regard, il n'y a pas d'échange tout court.
03:37 Et d'ailleurs, on voit les mêmes effets lorsque les parents eux-mêmes sont sur l'écran et que l'enfant est à côté.
03:42 Il y a un concept là-dessus qui s'appelle la technoférence parentale.
03:45 C'est quand les parents sont sur leur smartphone, par exemple, avec le petit à côté et qu'il n'y a pas d'interaction.
03:49 Alors que quand il y a un coloriage, généralement, on va le regarder, on va le commenter, on va accompagner l'enfant.
03:55 On va lui dire "regarde, tu dépasses"
03:57 C'est ça.
03:59 Et donc en fait, c'est de ce genre de choses dont l'enfant a besoin, par exemple dans les transports,
04:02 mais un peu partout, dans les salles d'attente, au restaurant ou autre,
04:05 c'est qu'on interagisse avec lui et qu'on ne le laisse pas seul face justement ici à cet écran.
04:09 Ce n'est pas l'écran, c'est l'interaction.
04:12 L'interaction entre les parents et les enfants qui est dommageable.
04:15 Absolument, absolument. Et c'est ça qui est fondamental dans les trois premières années de la vie.
04:19 Et c'est aussi pour ça qu'on dit "pas d'écran avant 3 ans".
04:21 Moi, je suis un petit peu spécialiste de cette tranche d'âge.
04:24 J'ai écrit un livre qui s'appelle "Le bébé au temps du numérique"
04:26 où effectivement, tout ce qu'on a appris d'un point de vue théorique
04:32 sur ce qui est nécessaire au développement de l'enfant, à la relation,
04:35 ce qui va en faire un petit être humain à partir de 3 ans,
04:38 ce qui est peut-être un peu plus compliqué avant,
04:41 ça dépend de l'interaction avec son parent, ça dépend de son accompagnement.
04:45 Effectivement, dans cette scène que vous décrivez,
04:47 l'enfant, il va mobiliser énormément de choses,
04:51 c'est-à-dire à la fois sa motricité, puisqu'en fait il va prendre un crayon,
04:55 il va saisir le crayon, il va tester sa force, le crayon va tomber, il va aller le chercher.
05:00 Tout ça, c'est des choses qui sont absolument impossibles avec un écran.
05:04 Et puis, il va être dans une interaction avec son parent,
05:06 le parent va lui montrer, il va dessiner un petit soleil, il va lui dire voilà.
05:10 Il y a quelque chose aussi d'une imitation et d'un apprentissage progressif.
05:13 On ne sait pas qu'on apprend des choses,
05:15 mais on apprend des choses qui sont absolument fondamentales dans l'échange, dans le langage.
05:19 - Oui. Alors, je regardais cette enquête,
05:23 et de la revue de la littérature scientifique,
05:28 vous avez vu ça, vous l'avez vu,
05:30 qui estime que les recommandations sanitaires ne devraient pas concerner
05:33 uniquement la durée d'exposition aux écrans,
05:35 mais aussi le contexte d'utilisation.
05:38 C'est bien ce dont on parle, le contexte d'utilisation de l'écran.
05:42 - Bah, totalement. En fait, l'étude de McDonald's il y a quelques années
05:45 montre quelque chose de très intéressant,
05:46 c'est que si on prend en compte uniquement l'écran en lui-même dans les études,
05:51 on se rend compte que leur impact n'est pas si fort que ça.
05:53 En fait, ce qui est fort, ce n'est pas l'écran,
05:56 mais c'est aussi le manque de disponibilité des adultes,
05:58 c'est le manque d'accès aux jouets,
06:00 c'est le manque d'accès aux sorties extérieures ou des choses comme ça.
06:02 Et c'est en fait une fois qu'on prend tout ça en compte,
06:05 qu'il y a en fait des impacts de développement.
06:06 - C'est une forme de temps volé ?
06:07 C'est le temps volé aussi ?
06:09 - Oui, oui.
06:10 - L'écran vole du temps ?
06:12 - Oui, oui. Alors moi je ne suis pas tout à fait d'accord avec ce discours.
06:15 - Allez-y.
06:16 - Parce que l'écran, quand il est là, il induit des choses.
06:20 Donc, alors effectivement, il y a l'usage qu'on en fait,
06:22 mais on sait bien qu'on est tous addits,
06:24 qu'on passe beaucoup plus de temps que ce qu'on souhaiterait sur un smartphone.
06:27 Quand on compte le temps qu'on a passé,
06:30 on est toujours extrêmement surpris, c'est au moins deux fois plus.
06:32 Et puis, dans l'écran, il y a aussi des mécanismes qui sont des mécanismes addictogènes.
06:38 C'est-à-dire le fait qu'il y ait de plus en plus d'images
06:41 qui défilent de plus en plus rapidement avec des sons, etc.
06:44 C'est quelque chose qui sollicite dans le cerveau une zone particulière
06:47 qui fait qu'on ne peut pas se décrocher.
06:49 Vous êtes dans un restaurant, vous voyez un écran allumé,
06:51 vous ne pouvez pas faire autrement que de le regarder.
06:54 Donc, bien sûr, il y a l'accompagnement, il y a la façon dont on s'en sert,
06:58 mais l'écran en lui-même, c'est quelque chose
07:01 qui est à la fois quelque chose de miraculeux,
07:03 parce que ça nous donne énormément de choses en termes de connaissances, de savoir,
07:07 mais aussi qu'il y a des effets toxiques,
07:09 ce que dans le groupe de recherche où je travaille,
07:12 on appelle la question pharmacologique.
07:14 Alors, les effets toxiques, pour les plus jeunes,
07:17 les deux, trois, quatre ans, il est réel.
07:21 Alors ensuite, il y a débat autour de l'utilisation des écrans
07:26 par les plus âgés, à l'école, par exemple.
07:30 J'ai vu que la Suède,
07:32 vous connaissez bien mieux que moi ce qui s'est passé en Suède,
07:37 les Suédois sont revenus sur le tout écran à l'école.
07:41 En France, il y a des questions qui sont posées.
07:43 Et puis, on parlera aussi des écrans pour les ados, les pré-ados,
07:46 parce qu'après, les ados se débrouillent, mais les pré-ados.
07:49 Il est 9h43, tout de suite.
07:51 Vérissure, le numéro un des alarmes en France.
07:54 Rendez-vous sur verissure.fr pour votre demande de vie gratuite.
07:58 Vérissure présente.
08:00 Sud Radio, parlons vrai chez Bourdin, 9h10, Jean-Jacques Bourdin.
08:05 Les écrans et les enfants, dans vos cabinets respectifs,
08:08 est-ce que vous faites en sorte que les écrans soient bannis ?
08:14 Vous disiez, Olivier, du risque que vous mettiez des jouets
08:18 et des livres à disposition des parents
08:21 qui venaient consulter avec leurs enfants ?
08:23 En fait, moi, je travaille avec la question des écrans directement.
08:26 Donc, ce que je fais, c'est que pour la salle d'attente,
08:28 j'essaie de faire en sorte qu'il n'y ait pas justement cette coupure,
08:31 et donc je vais proposer des livres ou des jouets
08:32 pour que les parents attendent et justement fassent quelque chose ensemble.
08:36 Après, moi, je fais partie des psys qui, justement,
08:38 se servent des écrans en tant qu'outil de médiation.
08:40 Donc, au contraire, quand, par exemple, je vais recevoir un pré-ado ou un ado
08:44 qui a des problématiques avec les écrans,
08:45 l'idée, c'est aussi d'essayer de réfléchir autrement
08:47 et de penser à un autre usage.
08:49 - Et utiliser l'écran autrement ? - Exactement.
08:52 Utiliser l'écran autrement.
08:53 Vous n'êtes pas du tout...
08:55 Vous ne vous alarmez pas contre l'utilisation du numérique pour les plus jeunes ?
09:01 - Alors, non... - J'ai failli ajouter l'utilisation abusive.
09:07 - Alors, il y a quand même du travail.
09:09 Ça veut dire que pour moi, ça fait partie quand même d'une politique préventive,
09:12 mais au plan national et autre.
09:15 Ça veut dire qu'il faut pouvoir aussi à la fois faire une question de...
09:18 de questions éducatives, pouvoir en parler aux parents,
09:21 pouvoir en parler aux jeunes et tout ça,
09:22 mais à la fois, par exemple, penser à des architectures dans les villes
09:26 qui permettent aussi aux jeunes de faire autre chose que les écrans.
09:29 Si par exemple, vous vous retrouvez aujourd'hui dans Paris
09:32 avec des parcs où les jeunes peuvent faire du foot
09:34 et où après on installe des énormes pots de fleurs
09:36 qui les empêchent justement de pouvoir jouer ensemble,
09:39 au bout d'un moment, ils ont plus d'espace pour eux
09:41 et après ils s'enferment et ils jouent sur les écrans.
09:43 Et ça, c'est ce que montrent les études de sociologie aujourd'hui.
09:45 - Oui, mais c'est plus facile de rester chez soi
09:46 et de jouer sur un écran dans sa chambre.
09:48 - Et parce qu'il n'y a pas d'espace aussi pour ça.
09:50 - Oui, parce que les parents ne les incitent pas
09:52 parce que les enfants, ils sont plus tranquilles,
09:55 là, ils jouent à la distance avec les copains.
09:58 - Ce que les études montrent, c'est plutôt l'inverse en fait.
10:00 - Ah bon, c'est plutôt l'inverse ?
10:01 - C'est d'abord, en fait, il y a un manque de structure
10:02 et du coup les enfants vont dessus.
10:04 - Vous êtes inquiète ?
10:05 - Ah moi, je suis extrêmement inquiète.
10:06 Extrêmement inquiète, c'est pour ça que je me mobilise
10:08 dans ce collectif et dans ce groupe de recherche.
10:11 C'est-à-dire que moi, dans ma pratique,
10:12 j'ai vu arriver des enfants de deux ans et demi, trois ans,
10:14 qui ne parlaient pas, qui ne répondaient pas
10:17 quand on les appelait par leur prénom,
10:19 qui n'avaient pas d'interaction avec les autres enfants,
10:21 pas d'interaction avec leurs parents,
10:23 qui n'avaient pas de langage ou un langage très stéréotypé.
10:25 Vous savez, de faire défiler les couleurs en anglais,
10:28 de faire défiler les chiffres en anglais,
10:29 sans avoir la moindre notion, effectivement,
10:32 du nombre dans sa réalité.
10:34 Et des enfants qui étaient très, très surexposés aux écrans.
10:37 Et à tel point que des fois, je les voyais arriver dans le couloir
10:40 et je me disais "Ah, c'est encore un enfant des écrans".
10:44 Et ce qui m'a beaucoup mobilisée,
10:46 c'est que quand les parents arrivent à modifier les choses
10:49 et à se réintroduire eux-mêmes dans la relation
10:52 et dans l'environnement de l'enfant,
10:54 c'est-à-dire quand on leur fait comprendre
10:56 qu'il n'y a rien de mieux que les parents pour éduquer un enfant.
10:59 Un outil numérique, bien sûr, ça va avoir beaucoup de valeur plus tard.
11:04 Que, effectivement, pour apprendre le langage,
11:06 ça n'est pas un écran.
11:07 Que pour apprendre une chanson, ça n'est pas un écran.
11:09 Il faut qu'il y ait quelque chose, une relation.
11:11 Et quand les parents arrivaient à modifier ça,
11:13 au bout d'un mois, deux mois,
11:15 moi je voyais des enfants dont le visage s'était modifié, s'était ouvert,
11:20 qui commençaient à développer un vrai langage,
11:22 avec beaucoup de retard, mais c'était un vrai langage,
11:25 et qui, manifestation des parents, disaient
11:28 "Vous savez, docteur, pour la première fois,
11:30 la semaine dernière, il m'a fait un câlin".
11:31 Donc ça, ça m'a mobilisé.
11:34 Parce que je me suis dit "Voilà, tous ces enfants,
11:36 ils vont alimenter les files d'attente dans les services de soins,
11:39 alors que les services de soins sont déjà complètement saturés,
11:42 en grande difficulté".
11:44 Vous savez qu'il y a 40 départements français
11:46 où il n'y a plus un seul pédopsychiatre.
11:47 La moyenne d'âge des pédopsychiatres, c'est 63 ans.
11:50 Donc je dresse le tableau.
11:51 Qu'est-ce qu'on fait alors pour tous ces enfants,
11:53 pour toute cette génération ?
11:54 Et voilà, c'est ça qui m'a mobilisé.
11:56 - Oui, mais je comprends que vous soyez mobilisé.
11:58 Je parlais des plus petits,
11:59 maintenant parlons de la tranche d'âge.
12:01 Je sais pas moi, 5-10 ans.
12:03 Les 5-10 ans, comment doit-on faire avec les écrans ?
12:07 Je suis parent.
12:08 5-10 ans, quelle pratique dois-je avoir
12:10 avec les écrans, Olivier Duris ?
12:12 - Les écrans, ça doit être pensé comme une activité.
12:15 Donc ça veut dire qu'un enfant a besoin pour ses activités
12:18 d'avoir un cadre, savoir quand ça commence
12:20 et quand ça se termine.
12:21 On va pas dire à un enfant qui dit
12:22 "je veux sortir jouer au foot avec mes copains,
12:24 tu rentres quand tu veux".
12:25 Parce qu'il a besoin aussi de savoir
12:26 à quelle heure ça commence, à quelle heure ça finit.
12:28 - Tu rentres à 19h et tu rentres pas à 20h.
12:32 - Et avec les écrans, c'est pareil.
12:34 Que le jeune puisse savoir déjà
12:35 quand est-ce que ça commence, quand est-ce que ça se termine
12:37 et qu'il puisse y avoir un accompagnement.
12:39 L'objectif, en fait, avec les écrans,
12:41 c'est vraiment de le penser.
12:42 Dans l'assaut 36912, on parle du triple A.
12:44 Ça veut dire de l'alternance, donc pas que des écrans.
12:46 Ça veut dire aussi de la régulation
12:48 et de l'apprentissage de l'autorégulation
12:50 et également un accompagnement.
12:51 Donc ne pas laisser le jeune seul
12:53 et pouvoir cadrer ça et faire en sorte
12:55 qu'il y ait d'autres activités à côté.
12:56 - Vous êtes d'accord, Marie-Claude Bossière ?
12:58 - Ah oui, oui.
12:59 - Pour les 5-10 ans ?
13:00 - Alors, 5-10 ans.
13:02 - Difficile de leur interdire les écrans.
13:04 - Oui, oui, tout à fait.
13:05 Je pense que de toute façon, regarder un petit dessin animé
13:08 de 20 minutes avec un enfant,
13:10 c'est toujours extrêmement intéressant.
13:11 Ça permet d'échanger, de commenter les émotions aussi,
13:14 de décrypter les images, c'est parfait.
13:16 Mais effectivement, je suis d'accord avec mon collègue.
13:18 C'est-à-dire qu'effectivement, il faut limiter, il faut cadrer.
13:21 Pas n'importe quoi.
13:24 - Pas n'importe quoi.
13:25 - Parce que bon, on sait que les smartphones
13:27 arrivent de plus en plus tôt aussi,
13:28 dans la poche des enfants.
13:29 - À quel âge faut-il ?
13:30 Oui, parce que ça aussi,
13:32 je vois des enfants qui ont 7 ans avec des smartphones.
13:35 Je ne peux pas comprendre ça,
13:37 mais je ne sais pas ce que vous en pensez.
13:38 Qu'est-ce que vous en pensez ?
13:40 À quel âge est-ce qu'on doit donner un smartphone,
13:42 enfin, donner, confier un smartphone ou un téléphone à un enfant ?
13:48 - Il n'y a pas d'âge clair.
13:50 Les études ne donnent pas d'âge clair.
13:52 Après, généralement, ce qu'on explique aussi,
13:54 c'est qu'il faut que ça devienne utile.
13:55 Par exemple, si l'enfant rentre seul du collège,
13:57 là, ça peut être utile qu'il ait un téléphone.
13:59 Mais en fait, voilà, souvent, ce qu'on explique,
14:01 c'est qu'il faut que vous ayez une raison,
14:02 que ça soit discuté, que ça soit pensé en avance.
14:05 Généralement, pour moi, c'est à partir de l'époque du collège
14:07 que ça peut devenir intéressant,
14:09 si, encore une fois, c'est cadré et ce n'est pas dans la poche, sans limite.
14:12 - On donne le smartphone au collège ?
14:13 Vous n'êtes pas tout à fait d'accord, Marie-Claude Baussière ?
14:16 - Quelle est la différence entre un smartphone et un téléphone ?
14:18 Parce que pour qu'on puisse avoir besoin de téléphoner
14:20 et d'envoyer un SMS, ok,
14:22 est-ce qu'on a besoin d'être connecté à Internet en permanence ?
14:24 - Ah, non, ça c'est autre chose.
14:25 - Alors, il y a des collectifs de parents qui se mobilisent, là, en France,
14:27 et beaucoup en Espagne, j'ai entendu, là, récemment, en Espagne,
14:30 un réseau social qui est très mobilisé sur cette question.
14:33 Il y a un groupe en France qui s'appelle "Pas de smartphone avant 15 ans".
14:35 Alors, voilà, est-ce qu'on peut imaginer qu'un collégien ait un téléphone,
14:41 un ancien, comme un téléphone à clapet,
14:43 et puis un smartphone un peu plus tard ?
14:45 Pourquoi pas ? D'autant qu'il y a des mouvements, justement,
14:48 des jeunes, en particulier aux États-Unis,
14:50 qui reviennent, justement, à des téléphones sans connexion Internet,
14:53 et ils ont le plaisir de se retrouver à la bibliothèque,
14:56 dans les terrains de jeu,
14:57 et de discuter ensemble, ce qui est, voilà,
15:00 et de se voir "en vrai", comme on dit.
15:02 Oui, c'est une façon de se rendre moins dépendant des écrans,
15:06 effectivement.
15:08 - Mais c'est là où, encore une fois, et c'est vraiment important de le dire,
15:10 il faut aussi que les bibliothèques, les terrains de jeu,
15:13 puissent accueillir les jeunes.
15:14 Et ça, en fait, c'est un truc qu'on remarque aujourd'hui,
15:16 qu'il y a moins cet espace-là.
15:17 - Oui, je ne veux pas être là, le père Fouettard,
15:20 condamner les écrans, ce n'est pas question.
15:22 Il est question de les utiliser intelligemment,
15:25 et raisonnablement, c'est bien cela, on est bien d'accord,
15:28 on ne va pas condamner les écrans.
15:29 Parce que, là, je parle de la tranche suivante,
15:32 les 10-15 ans, les 10-15 ans,
15:34 c'est vrai, les 10-15 ans, on commence à être sur les écrans,
15:37 ils jouent, ils jouent, alors j'oublie les smartphones,
15:40 ils jouent, ils sont dans leur chambre,
15:43 ils ont un ordinateur, parce que c'est logique,
15:45 pour travailler, pour travailler, il faut un ordinateur.
15:48 Maintenant, on travaille de plus en plus,
15:50 on a de moins en moins de livres.
15:52 Trop, d'ailleurs, est-ce qu'on supprime trop les livres
15:55 à l'école, Marie-Claude Bossière ?
15:56 Ah bah moi, je pense, oui, c'est vrai que le numérique
16:00 s'est imposé comme ça, de façon massive,
16:02 au lycée, au collège,
16:04 maintenant, il envahit l'école primaire,
16:07 et puis, c'est bien que l'école maternelle,
16:09 c'est aussi en train de se faire.
16:11 Alors, oui, vous citiez tout à l'heure
16:13 cette mesure suédoise de revenir à du papier,
16:16 il y a aussi, moi j'ai lu un livre très intéressant
16:19 de Marianne Wolf, qui s'appelle "Lecteur reste avec nous",
16:22 qui parle comme ça, qui est neuroscientifique, américaine,
16:24 et qui parle justement de la façon dont on apprend la lecture,
16:28 c'est-à-dire que le cerveau humain n'est pas a priori câblé
16:31 pour apprendre la lecture spontanément.
16:32 C'est un effort, il faut s'y mettre très souvent,
16:35 et elle dit à quel point ça développe à la fois
16:39 l'esprit critique, la capacité d'empathie,
16:42 puisqu'on se met dans un autre monde quand on lit,
16:44 et que, oui, donc ça développe l'empathie,
16:48 et on sait qu'en ce moment, l'empathie chez les enfants,
16:50 c'est quand même un peu problématique.
16:52 Et elle dit, bon, mais on est dans un monde numérique,
16:54 donc comment faisons-nous ?
16:55 Donc elle parle un peu de bilinguisme,
16:57 c'est-à-dire qu'il faudrait apprendre un peu les deux,
16:59 mais ne pas quitter le papier
17:02 qui donne quelque chose de tout à fait spécifique.
17:04 - Vous êtes d'accord Olivier Nouriel ?
17:05 - Oui, totalement. En fait, ce qu'il faut bien comprendre,
17:07 c'est que la culture numérique ne remplace pas la culture du livre.
17:10 Alors, en fait, c'est un autre type d'apprentissage,
17:11 il y a d'autres choses.
17:12 Et par exemple, ce qu'on conseille souvent aux professeurs
17:15 avec les TBI, les tableaux blancs interactifs,
17:17 c'est, si on s'en sert comme on se servait d'un tableau blanc,
17:20 ça n'a pas d'intérêt de passer par le numérique.
17:21 Par contre, si on ouvre à d'autres choses qu'il peut faire,
17:26 comme par exemple, montrer des photos,
17:27 faire des schémas ou des choses comme ça,
17:29 là ça devient intéressant.
17:31 Mais il ne faut surtout pas remplacer le livre
17:32 qui apporte des choses intéressantes,
17:34 et par contre, se servir du numérique,
17:36 justement de manière à apprendre de nouvelles manières de faire.
17:39 - Nouvelles manières de faire ou en complément ?
17:42 - C'est ça. Les jeunes ne maîtrisent pas forcément les outils
17:44 parce qu'ils les ont dans les mains, il faut qu'on leur apprenne aussi.
17:46 - Merci à tous les deux.
17:48 Passionnant.
17:49 On pourrait parler des heures de ce sujet.
17:51 - Oui, des heures.
17:52 - Marie-Claude Bossière, merci.
17:54 Olivier Duris, merci à tous les deux.
17:56 Il est 9h56, vous allez retrouver après les infos,
17:59 Sud Radio Média, Valérie Exper, Gilles Ganzemann,
18:01 qui reçoivent la réalisatrice d'Enquête Exclusive,
18:04 Caroline Negara, c'est le réalisateur de TF1 Productions,
18:07 Mathias Favron.
18:09 Sud Radio, parlons vrai chez Bourdin, 9h10, Jean-Jacques Bourdin.