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Mercredi 15 janvier 2025, SMART PATRIMOINE reçoit Béatrice Lièvre Théry (Directrice Générale, Sogeprom) , Teddy Dewitte (Directeur Général, Flornoy Ferri) et Alexandre Perricard (Directeur Général, Uzès Gestion)

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00:00Bonjour à tous et bienvenue dans Smart Patrimoine, Smart Patrimoine l'émission qui vous accompagne
00:12dans la gestion de vos finances personnelles mais l'émission qui décrypte également
00:15avec vous les enjeux et les actualités du secteur de la gestion de patrimoine, une
00:19émission que vous pouvez retrouver tous les jours sur BeSmart4Change, sur les réseaux
00:23sociaux de BeSmart4Change et bien sûr vous pouvez nous écouter en podcast sur toutes
00:28les plateformes de podcast. Au sommaire de cette édition, nous commencerons tout d'abord
00:32avec les clés de l'IMO, le rendez-vous dédié à l'investissement immobilier ou à l'acquisition
00:36immobilière de Smart Patrimoine et en l'occurrence nous ferons le point sur l'immobilier neuf
00:41et notamment l'immobilier tertiaire avec Béatrice Lièvre-Terry, directrice générale de Sogeprom.
00:45Nous tenterons de comprendre quelles sont les convictions alors que l'année 2024 vient
00:50de se terminer et que s'ouvre cette année 2025, quelles convictions et quelles perspectives
00:55vis-à-vis de l'immobilier neuf donc cette année. Ce sera la première partie de l'émission,
01:01nous enchaînerons ensuite avec enjeu patrimoine, un enjeu patrimoine consacré cette fois-ci
01:05aux enjeux de manière globale en matière de gestion de patrimoine, une question que
01:09nous poserons à Teddy DeWitt, directeur général de Flore-Noix-Ferry avec qui nous tenterons
01:13de comprendre aussi quels sont les grands rendez-vous début d'année qui peuvent avoir
01:16une incidence sur vos placements ou vos investissements et je pense notamment à l'investiture du
01:21nouveau président des Etats-Unis, Donald Trump et puis on finira avec l'œil de l'expert
01:27où Alexandre Péricard, directeur général d'UZES Gestion, reviendra sur l'approche
01:32que les CGP peuvent avoir vis-à-vis de l'épargne salariale en 2025. On se retrouve tout de
01:37suite sur le plateau de Smart Patrimoine.
01:43Et nous commençons donc tout d'abord avec les clés de Limo, le rendez-vous dédié à
01:46l'investissement immobilier ou à l'acquisition immobilière de Smart Patrimoine et nous
01:49avons le plaisir d'être accompagnés aujourd'hui en plateau par Béatrice Lièvre-Terry.
01:53Bonjour Béatrice Lièvre-Terry.
01:55Bonjour, merci pour votre accueil.
01:56Bienvenue sur le plateau de Smart Patrimoine, vous êtes directrice générale de Sogeprom,
02:00l'activité de Sogeprom c'est la promotion immobilière, l'immobilier neuf, 2025 s'ouvre,
02:06on a connu une année 2024 où on a beaucoup parlé d'immobilier neuf avec parfois les
02:11difficultés que pouvait connaître le secteur. Quel est le bilan que vous tirez de cette
02:15année 2024 avant qu'on évoque les perspectives et potentiellement les convictions que vous
02:19pouvez avoir sur ce marché ?
02:20Alors l'année 2024 a vraiment été une année en deux parties, je dirais une première
02:26partie d'année très difficile avec des baisses de volume très conséquentes. Globalement
02:33sur l'immobilier neuf, résidentiel, les volumes ont été divisés par deux en termes
02:38de réservation entre une année de référence qui pourrait être 2019 et 2024, c'est vraiment
02:43extrêmement sensible et ça se décline sur à la fois les ventes, les lancements
02:49commerciaux, les obtentions de permis de construire, tout le marché c'est vraiment...
02:54On peut parler de marché à l'arrêt en début d'année 2024 ?
02:57Quasiment, et puis progressivement au cours de l'année parce que les taux ont baissé
03:04et le crédit immobilier est devenu plus accessible pour nos clients, que les promoteurs ont
03:09aussi consenti des baisses de prix, des remises pour redonner une attractivité et
03:15la possibilité à nos acquéreurs en résidentiel de se porter acquéreur de leur maison ou
03:22de leur logement, ce qui était très difficile avant, la baisse de pouvoir d'achat des acquéreurs
03:28potentiels elle était très marquée, donc tout ça a fait que le marché a redémarré
03:32progressivement, c'est très lent, sur l'année on sera encore en négatif par rapport à
03:362023, mais en tout cas il y a une inflexion à la hausse en fin d'année, et chez Sogeprom
03:43on a beaucoup mieux vendu au détail à des particuliers qu'en 2023, on doit être à
03:48près de 50% d'augmentation en termes de nombre d'appartements vendus à des particuliers par
03:54rapport à 2023, alors ça a permis de compenser peut-être des investisseurs en bloc, donc les
04:01bailleurs sociaux qui sont plus venus soutenir le marché en 2023, quand on parle d'investisseurs
04:05en bloc c'est ceux qui achètent plusieurs appartements d'un coup, plusieurs maisons,
04:08qui achètent en bloc finalement, qui ont beaucoup soutenu la filière en 2023 et qui
04:18avaient un peu moins de moyens en 2024, et donc c'est les particuliers qui sont venus finalement
04:23redonner un petit peu de souffle à cette dynamique de marché sur le deuxième semestre de 2024,
04:30grâce notamment à la baisse des taux et à la baisse des prix, et puis je crois qu'il y a eu
04:36aussi un effet fin du dispositif Pinel qui s'est arrêté au 31 décembre 2024, et je pense qu'il y
04:42a eu certains investisseurs particuliers qui se sont positionnés pour bénéficier avant la fin
04:49du dispositif, ça a redonné aussi un peu d'élan en fin d'année, en tous les cas nous on l'a perçu
04:55très nettement. Et alors je reviens effectivement sur le shift, l'évolution que vous avez constatée,
05:01alors je ne sais pas si elle était à mi-année exactement, mais en tout cas ce qui a inversé,
05:04ou en tout cas commencé à changer la tendance sur cette année, ça a vraiment été les taux,
05:07ça n'a pas du tout été les sujets de promotion immobilière, parce qu'il y avait un sujet prix à
05:12un moment, difficulté de sortir des immeubles de terre, non c'est les taux qui ont changé la
05:16tendance. Je pense que c'est vraiment à la fois les taux, les taux de crédit aux particuliers,
05:20ils ont baissé de l'ordre de 1%, donc passé de 4,5 à 3,5 pour faire des schématiques, c'est très
05:27sensible en termes de pouvoir d'achat immobilier. Et puis je crois qu'il faut aussi dire que les
05:33promoteurs ont été amenés à baisser leur prix aussi, ou à consentir des promotions, des remises
05:43importantes, voilà et on a vu des moins 3 000, moins 5 000 euros par pièce, voilà beaucoup de
05:48promoteurs ont été très agressifs en termes de remise pour écouler leur stock tout simplement et
05:54se remettre au fond dans le pouvoir d'achat des acquéreurs potentiels. Alors tout ça évidemment
06:01s'est traduit, c'est ce qu'on a entendu toute l'année, par des difficultés importantes pour un
06:04certain nombre de promoteurs et pour la profession en général que relaie la fédération des promoteurs
06:09immobiliers en permanence, parce que c'est difficile pour ce secteur évidemment.
06:15Si on regarde maintenant du côté de vos convictions de marché pour 2025, est-ce qu'on doit s'attendre à
06:22une continuation de cette tendance de deuxième partie d'année en 2024 ? Est-ce qu'il y a des
06:26difficultés à prendre en compte ? Est-ce qu'il y a des opportunités que vous attendez sur cette année
06:312025 en tant que particulier ? Comment est-ce qu'on doit aborder cette année à venir, ou en tout cas le
06:36premier semestre de cette année, puisqu'on n'a peut-être pas une vision sur toute l'année ?
06:39Alors effectivement, je crois que la visibilité ce n'est pas ce qui caractérise le secteur, ni en 2024, ni en 2025, il faut être honnête.
06:50Alors je dirais deux choses, ce qui va être très structurant pour notre secteur en 2025, c'est d'abord la fin du pinel.
06:58C'est quand même un des socles du modèle de fonctionnement de la promotion immobilière, que ces dispositifs
07:04qui redonnent de l'attractivité additionnelle, notamment via les outils fiscaux, à l'investisseur particulier en immobilier, neuf, et qui va disparaître.
07:15Ça fait, je ne sais pas, je n'ai pas la date en tête, mais ça fait peut-être 30 ans ou 40 ans, mais je ne sais pas exactement qu'on vit avec ce type de dispositif.
07:23Oui bien sûr, ce n'était pas forcément du pinel, mais il y avait des dispositifs équivalents.
07:26Et dans la vie d'un programme immobilier, c'est très important, puisque comme vous le savez peut-être, quand on est promoteur immobilier,
07:33et qu'on lance un programme, on doit attendre d'avoir pré-vendu 30% du programme avant d'avoir les financements bancaires et de pouvoir démarrer les travaux et poursuivre le programme.
07:45Et souvent, c'est effectivement les investisseurs qui se positionnaient dans cette phase-là, où il y a encore un peu d'incertitude, où les délais avant la livraison sont encore un peu longs.
07:54Et donc c'est un peu plus compliqué pour un futur propriétaire occupant de se positionner.
08:00Parce qu'aujourd'hui, et ça fait effectivement 30 ou 40 ans que c'était le cas, il n'existe plus de dispositif fiscal pour soutenir l'immobilier neuf, si je comprends bien avec la fin du pinel.
08:10Il y a de la rénovation, il y a de Normandie ou du Malbau, mais du neuf neuf, ça n'existe plus.
08:14Sur le neuf neuf classique, il n'y a plus. On peut continuer à louer son appartement en ayant recours au statut LMNP, mais qui marche sur le neuf comme sur l'ancien, mais il n'y a plus de dispositif spécifique sur le neuf.
08:26Donc c'est un changement majeur pour la profession et on va voir comment est-ce que tout ça s'articule, mais c'est un changement majeur.
08:34Ça, c'est le premier point. Le deuxième point, c'est l'évolution des taux. On voit que ces dernières semaines, les taux d'eau ont beaucoup augmenté un peu partout, et notamment en France.
08:48Et donc nous, notre marqueur, c'est quand même l'OAT 10 ans. Quand il re-augmente de 50 points de base en une semaine, on va voir ce que ça donne.
08:56Ça, c'est un impact important. Et dans les facteurs positifs qui peuvent soutenir le marché, d'abord, il y a des besoins immobiliers.
09:04On sait très bien qu'il y a beaucoup de nos compatriotes qui ont du mal à se loger et donc il y a des besoins importants.
09:10Justement, c'est une de mes questions. Quand on parle de besoins immobiliers, on parle essentiellement de logement. C'est là où on se concentre.
09:16Si on revient sur le tertiaire, le tertiaire, c'est le bureau, l'immobilier dit industriel et logistique, le commerce et puis tout ce qui est immobilier de tourisme,
09:28disons hôtel, résident géré. Ce qui est certain dans cette palette, c'est qu'en France, le bureau était très prédominant dans les portefeuilles des investisseurs institutionnels
09:38au sens large et qu'aujourd'hui, le bureau, c'est un peu le parent pauvre parce qu'il y a 5 millions de mètres carrés vacants en Ile-de-France et qu'il y a besoin de moins de bureaux
09:48pour tout un tas de raisons et notamment le télétravail. Ça ne veut pas dire qu'il n'y a plus de programmes de bureaux neufs. Il y en a moins, c'est évident,
09:56et qu'ils sont montés de manière beaucoup plus sécurisée. Mais le bureau et l'investissement immobilier au sens large, c'est directement lié au taux d'intérêt.
10:05Et donc, il faut qu'on arrive à remettre une rentabilité suffisamment attractive pour que les investisseurs dans leur ensemble reviennent sur l'immobilier.
10:13Sinon, ils font des produits plus liquides et moins risqués. Et c'est ce qu'on a vécu en 2024. On pensait voir avec la baisse des taux en 2024 une amélioration en 2025.
10:24Et là, je dois dire que j'adorerais avoir une boule de cristal, mais je ne l'ai pas.
10:29Il nous reste quelques secondes. On a parlé effectivement de la fin du Pinel, de l'impact des taux aussi sur le marché en 2025. Est-ce que c'est ces deux grands drivers ?
10:39Je pense qu'il y a un driver additionnel qui est l'adaptation au changement climatique. On en parle beaucoup, mais l'immobilier l'incarne.
10:46Et donc, je pense que l'immobilier neuf apporte vraiment une solution pour un immobilier qui va pouvoir se projeter dans le temps de manière durable,
10:54sans nécessité des travaux complémentaires. Et ça, je pense que c'est un driver fort, quelle que soit d'ailleurs la classe d'actifs dont on parle.
11:02Je pense que ça, c'est vraiment un élément important du marché également.
11:07A garder en tête lorsqu'on regarde le marché de l'immobilier neuf en France. Merci beaucoup, Béatrice Lièvre-Therry, de nous avoir accompagné dans Smart Patrimoine.
11:15Je rappelle que vous êtes directrice générale de Sogeprom. Merci beaucoup.
11:17Merci beaucoup. Bonne journée.
11:19Et quant à nous, on se retrouve tout de suite dans Enjeu Patrimoine.
11:24Et nous enchaînons à présent avec Enjeu Patrimoine.
11:28Une question centrale va nous animer sur le plateau aujourd'hui.
11:31Quels sont les grands enjeux de la gestion de patrimoine en 2025 ?
11:35Ou en tout cas, qu'est-ce que vous devez garder en tête en début d'année ?
11:37Quelles sont les questions que vous devez vous poser pour gérer au mieux votre patrimoine en 2025 ?
11:43Pour en parler, nous avons le plaisir de recevoir sur le plateau de Smart Patrimoine Teddy Dehuit.
11:47Bonjour, Teddy Dehuit.
11:48Bonjour, Nicolas.
11:48Bienvenue sur le plateau de Smart Patrimoine.
11:50Vous êtes directeur général de Florenois Ferry.
11:52Alors, on va peut-être s'attarder une seconde sur Florenois Ferry.
11:56Florenois Ferry, c'est la contraction de deux sociétés de gestion, Florenois et Ferry.
12:00Et c'est aujourd'hui la société de gestion du groupe Premium.
12:02C'est bien défini, Teddy Dehuit ?
12:04C'est parfaitement défini.
12:06Florenois Ferry, c'est une société de gestion de portefeuille.
12:09Donc, comme vous l'avez dit, du groupe Premium, qui est un spécialiste de l'épargne en France.
12:13Florenois Ferry, c'est un peu moins de 50 personnes.
12:163,8 milliards, à peu près, d'encours sous gestion.
12:19Et c'est des noms historiques de la finance française,
12:22puisque Florenois et Ferry étaient fils ou petits-fils d'agents de change.
12:26D'accord.
12:27Et ils ont créé leur société de gestion dans les années 2000-2012.
12:33Et ces sociétés ont été regroupées, fusionnées par un homme qui s'appelle Benoît Jauvert,
12:37et qui aujourd'hui avait lui-même fait sa société à l'époque financière de l'Auxerre.
12:42Et aujourd'hui, Benoît Jauvert est président de Florenois Ferry.
12:45Et donc nous, on donne un certain nombre de produits, de solutions.
12:49On gère des fonds actions, obligations diversifiées d'un côté,
12:54ce qu'on appelle la gestion collective,
12:55et de l'autre côté, la gestion de fortune, ce qu'on appelle nous la gestion privée.
13:00Et alors justement, on est mi-janvier ou presque 2025.
13:05Quels sont les grands enjeux selon vous ?
13:07Quels sont les grands rendez-vous que vous allez scruter
13:10et qui vont potentiellement définir une stratégie pour l'année
13:13ou en tout cas pour les premiers mois de l'année Teddy 28 ?
13:16Alors 2025, c'est une année...
13:19Alors on dit ça peut-être tous les ans,
13:20mais c'est une année particulièrement compliquée, on trouve en tout cas chez nous,
13:24parce que c'est une année d'opposition forte entre d'un côté le géant américain
13:29qui n'a jamais été aussi souverain sur quasiment tous les sujets,
13:33et le reste du monde.
13:34Le reste du monde, il y a l'Europe bien sûr dedans,
13:36mais il y a aussi les BRICS qui se sont organisés leur club financier.
13:42Et où d'ailleurs on entend un certain nombre d'experts dire
13:44qu'il y a peut-être de la performance à aller chercher là-bas, mais...
13:47Il y en aura, il y en aura vraisemblablement,
13:48mais aujourd'hui les BRICS,
13:49alors même si on fait une incise sur les BRICS en deux secondes,
13:51le BRICS c'est 45% de la population mondiale,
13:56c'est 35% du PIB mondial,
13:59c'est 51% des hydrocarbures.
14:01Donc ce n'est pas un petit club que l'on doit mépriser.
14:06À l'inverse, les Etats-Unis, finalement ça n'est que 20% du PIB mondial
14:10pour 4% de la population mondiale.
14:14Et pour autant, sur les indices actions, par exemple,
14:17le MSCI World, c'est 75% de l'indice.
14:20Donc on a une opposition, une dichotomie là.
14:24Et quand je disais que 2025 c'est une année compliquée,
14:26c'est une année compliquée parce qu'en fait ça va vraiment commencer.
14:29Alors ça a déjà commencé depuis les élections américaines le 6 novembre,
14:34mais on attend du 20 janvier,
14:36donc dans une semaine maintenant,
14:37l'investiture américaine de Donald Trump
14:39où il va être probablement assez viril dans ses déclarations.
14:43En tout cas, tout laisse à penser que oui.
14:46Et va en découler, de toutes ses déclarations,
14:50probablement les grands traits, les grandes lignes de l'année 2025.
14:55On ne sait pas vraiment, on se doute puisqu'il a déjà parlé d'immigration,
15:00de son positionnement vis-à-vis de la géopolitique,
15:03de la volonté d'arrêter probablement la guerre en Ukraine, etc.
15:07Et également comment il veut redessiner l'équilibre des forces au Moyen-Orient.
15:11Mais ça, c'est un des premiers grands rendez-vous, je vais dire.
15:15Le deuxième grand rendez-vous, ce sera pour nous plus proches, les Européens,
15:19le 23 février, l'Allemagne et les élections allemandes.
15:22Donc dans l'histoire de définir les stratégies patrimoniales de 2025,
15:30nous on fait, on appelle ça un acronyme qui s'appelle PERFORM chez nous.
15:33On essaie de regarder politique, économie, tout ce qui est réglementaire, fiscal,
15:41opportunité ESG parce qu'on ne va pas en parler très longtemps,
15:44mais accessoirement, on a un énorme fossé qui se fait entre les US et l'Europe.
15:48Et enfin, tout ce qui est géopolitique.
15:51Le fossé entre les US et l'Europe, alors là, vous l'avez mentionné pour l'ESG,
15:54c'est que sur les sujets ESG ou c'est plus général ?
15:56En fait, il y a un fossé sur tout, c'est pas compliqué, sur tout, sur la croissance.
16:00Sur le fiscal, sur le réglementaire ?
16:01Surtout, en fait, ça commence par le leader.
16:04Aux Etats-Unis, on est d'accord ou on n'est pas d'accord avec Donald Trump,
16:08mais force est de constater que le type est increvable
16:11et il a forcé le respect même de ses opposants les plus farouches.
16:17Les démocrates ont dit à une époque, juste avant l'élection,
16:20on ne peut plus ignorer la popularité d'un tel homme.
16:23Et c'est vrai, c'est un leader incroyable, alors on n'est pas forcément d'accord avec ses idées.
16:28Oui, mais au moins, il y a cette idée qu'il y a une gouvernance claire et un leader clair aux Etats-Unis.
16:33Regardez ce qui se passe chez nous, regardez ce qui se passe en Allemagne
16:36et ce qui s'est passé finalement.
16:38Alors, au UK, ils ont réussi à avoir un nul ébord avec les élections du début de l'été,
16:44mais en Allemagne ou en France, on n'a pas de leader clair du tout.
16:48Donc, sur le leadership, ça nous oppose.
16:51Sur l'économie, ça repart aux US, ça n'a jamais vraiment atterri.
16:55Alors qu'en Europe, finalement, on est presque en récession.
17:00Sur l'inflation, pareil, trajectoire différente.
17:04Sur le réglementaire, on veut sur-réguler encore, ils vont déréguler.
17:10Sur le fiscal, on va monter les taxes, ils vont baisser l'impôt sur les sociétés.
17:16Sur quasiment tous les sujets, on a une mâchoire qui s'ouvre entre les Etats-Unis et l'Europe.
17:23Et c'est criant, et ça se voit d'ailleurs en termes de performance de la bourse.
17:27Et alors, qu'est-ce qu'on fait quand on est investisseur européen,
17:29de surcroît français dans un contexte comme celui-là ?
17:32Est-ce qu'on oublie finalement sa terre natale pour regarder ce qui se passe aux Etats-Unis ?
17:36Est-ce qu'on fait sa politique d'investissement en fonction de la politique de Donald Trump ?
17:40Est-ce qu'il y a des opportunités à aller chercher autre part qu'aux Etats-Unis ?
17:43C'est compliqué comme question en début d'année, finalement.
17:45Alors, c'est compliqué, je dirais déjà pour tous ceux qui nous écoutent
17:48et qui sont peut-être un petit peu inquiets.
17:49Franchement, il y a de quoi l'être un petit peu.
17:52D'accord, mais disons-le franchement.
17:53Oui, mais on est sur une période d'incertitude qui s'ouvre.
17:56Et d'ailleurs, ça se voit sur la volatilité des marchés.
17:59On est sur un pic de volatilité, ou en tout cas une reprise de la volatilité
18:02qu'on n'avait pas vu depuis très longtemps.
18:03Même les pics de périodes compliquées comme la crise des souverains ou la crise de 2008,
18:08on est sur des niveaux de vol sur les marchés qui sont aujourd'hui un peu supérieurs.
18:12D'accord.
18:13C'est étonnant, mais c'est comme ça.
18:14On est revenu même sur les taux en Angleterre,
18:16mais pas que à des niveaux de taux qu'on n'a pas vus depuis ces périodes-là, d'ailleurs.
18:20Mais le premier conseil qu'on a envie de donner à ceux qui nous écoutent,
18:24c'est d'être accompagné par un conseiller en gestion de patrimoine, un professionnel,
18:30puisque ça ne s'invente pas.
18:31En France, on n'est pas très bon pour apprendre la finance à l'école.
18:35Donc c'est bien d'être accompagné, je pense.
18:37Et alors, dans un contexte comme celui-là, je m'attarde dessus,
18:39mais être accompagné pourquoi ?
18:40Parce que plus d'expertise ou plus de réactivité dans un contexte compliqué ?
18:43Alors, c'est un peu les deux.
18:44D'accord.
18:46Et d'ailleurs, vous me tendez une perche pour favoriser ce qu'on appelle la gestion active
18:54plutôt que la gestion passive.
18:55La gestion passive, c'est moins cher,
18:57mais on a besoin d'une tendance très claire pour pouvoir l'appliquer.
19:00Sur une année comme 2025, où on n'a pas les clés de la direction encore,
19:04avant l'investiture de Trump et la réaction des Allemands un mois plus tard,
19:09je pense que c'est compliqué de faire ses choix tout seul.
19:12Et c'est bien d'avoir des experts à ses côtés
19:15qui vont pouvoir prodiguer des conseils en termes de finances et pour le patrimoine.
19:21Ce qui est certain, c'est que dans tous les cas, il faudra diversifier cette année.
19:27Alors, ça peut paraître bateau,
19:28mais la diversification va être essentielle pour ne pas se prendre les pieds dans le tapis.
19:35Un mot sur les produits structurés dont j'ai beaucoup entendu parler en 2024.
19:39Est-ce que ça peut permettre de créer une sorte de matelas sur les marchés financiers
19:44quand on est investisseur particulier et qu'on est dans une période d'incertitude ?
19:48C'est une question très intéressante parce que les structurés, pendant longtemps,
19:51c'était l'apanage uniquement d'une certaine partie des épargnants,
19:54qui étaient plutôt les plus aisés.
19:55Et finalement, avec la remontée des taux et la possibilité d'offrir du capital garanti...
20:02C'est toujours le cas aujourd'hui, le capital garanti en 2025 ?
20:04On peut toujours.
20:05Sur certains types de produits structurés ? Pas tous, précisons-le.
20:08Pas tous, bien sûr, mais disons que le coupon structuré que l'on offre
20:12sera plus ou moins intéressant si on tient à cette partie de capital protégée ou pas.
20:17Bien sûr, coupe le rendement de risque, forcément.
20:19Exactement.
20:20Mais effectivement, les structurés, c'est la possibilité d'avoir des stratégies
20:26qui vous rapportent alors même que le marché aurait baissé
20:31ou le marché aurait pris des postures complètement incertaines.
20:35Et d'ailleurs, c'est assez intéressant de se pencher sur les structurés en ce début d'année.
20:41Parce qu'on sait que l'ACPR et l'AMF ont entamé un atelier de travail et une réflexion autour des structurés.
20:54On ne sait pas ce que ça va donner, mais vraisemblablement, ce sera une bonne nouvelle pour les épargnants
20:57parce qu'il y aura probablement plus de clarté, plus de transparence pour eux
21:02et peut-être également un peu plus de vigilance pour ceux qui préparent ces produits structurés,
21:08peut-être plus d'encadrement, on ne sait pas encore.
21:10Mais il est vraisemblable, on doit s'attendre au cours de 2025
21:12et c'est dans le volet d'en performer, dans la partie réglementation.
21:16C'est quelque chose qu'on doit attendre cette année.
21:19Dernier thème que je trouvais intéressant d'aborder avec vous et que vous l'avez mentionné tout à l'heure,
21:23c'est la sortie de BlackRock de l'alliance NetZéro.
21:27Alors, la sortie de BlackRock intervient après la sortie d'un certain nombre d'autres grands acteurs
21:31de cette alliance qui s'engage pour la neutralité carbone.
21:36La sortie de BlackRock après la sortie de Vanguard, qui a été intervenue il y a quelques mois,
21:39ça montre quand même que les plus gros du secteur sortent de cette alliance.
21:43Est-ce que là aussi, ça donne une indication sur la manière de mener une stratégie ESG en 2025,
21:50sur cette dichotomie que vous mentionniez entre Etats-Unis d'un côté et Europe,
21:54où on voit que même les plus gros, finalement, dans un contexte d'élection de Donald Trump,
21:58sortent de l'alliance NetZéro ? Est-ce que ça a un lien ?
22:01Alors, le lien, il est simple, c'est des Américains.
22:03Donc, à partir du moment où le prochain gouvernement américain
22:08a été très clair sur sa position sur l'ESG, ils veulent tous se mettre doigt sur la couture
22:12pour ne pas déplaire à la prochaine administration.
22:15Bon, ce n'est pas les premiers à sortir.
22:18Vous avez parlé de Vanguard tout à l'heure.
22:21Juste avant, il y a eu toutes les banques américaines, quasiment, qui sont sorties.
22:24Ce qui va compter, je crois, pour notre planète et pour tout un chacun,
22:27c'est si, pour la sauvegarde de l'humain à long terme,
22:31ces institutions vont quand même, d'un point de vue individuel, être attentifs à l'ESG.
22:36À ce que dit BlackRock, d'ailleurs.
22:37Voilà, à ce que dit BlackRock.
22:38Parce que sortir d'un club, c'est un message négatif.
22:41Mais ce qui va compter vraiment, c'est la contribution individuelle
22:44et la posture que chacun va avoir vis-à-vis du sujet ESG.
22:48Bon, globalement, on semble plus concerné en Europe que les Américains.
22:53Ça semble être incroyable compte tenu de,
22:56à la lumière des événements qu'on a pu voir sur Pacifique-Palisade, par exemple.
23:00C'est hallucinant de ne pas avoir plus de bruit autour de l'ESG aux Etats-Unis
23:04en rapport avec la catastrophe qu'ils viennent de vivre
23:07et qui est encore live en ce moment.
23:08Est-ce que ces grandes annonces de grands gestionnaires d'actifs américains
23:13doivent inquiéter des investisseurs européens
23:15très investis sur les sujets ESG aujourd'hui,
23:17sur des sujets performances, par exemple ?
23:19Alors, potentiellement oui,
23:21parce que le problème, c'est le problème du flux sortant.
23:25Maintenant, l'Europe ne montre aucun fléchissement, je pense, sur ces sujets-là.
23:31Et on reste convaincus, globalement, les Européens,
23:33de la nécessité de tenir bon, on va dire ça comme ça,
23:37en espérant que le flux ne soit pas trop important.
23:41Et là encore, ça va dépendre de ce qu'on disait tout à l'heure,
23:43c'est-à-dire que la posture de sortir d'un club, c'est une chose,
23:45mais après, le fait de sortir vraiment des flux, c'est autre chose.
23:50Merci beaucoup Teddy Dewitt de nous avoir accompagné dans Smart Patrimoine.
23:53Je rappelle que vous êtes directeur général de Florenois Ferry.
23:55Merci beaucoup.
23:56Merci Nicolas.
23:57Et quant à nous, on se retrouve tout de suite dans l'œil de l'expert.
24:03Et nous finissons cette émission avec l'œil de l'expert,
24:05où nous avons le plaisir de retrouver Alexandre Péricard,
24:08directeur général d'UZES Gestion.
24:10Bonjour Alexandre Péricard.
24:11Bonjour Nicolas.
24:12Bienvenue sur le plateau de Smart Patrimoine.
24:14La loi Partage de la valeur est entrée en vigueur depuis le 1er janvier 2025,
24:19ce qui nous amène à parler d'épargne salariale ensemble
24:22et à se demander quelle approche avoir sur l'épargne salariale cette année,
24:25notamment lorsque l'on est conseiller en gestion de patrimoine, Alexandre Péricard.
24:29Oui, tout à fait.
24:30Écoutez, merci de me donner l'occasion de m'exprimer sur ce sujet,
24:32qui est un sujet d'actualité en effet,
24:34puisque la loi sur le partage de la valeur, votée en novembre 2023,
24:39va introduire de nouvelles obligations pour les petites et moyennes entreprises,
24:44principalement de 11 à 49 salariés,
24:49avec l'obligation pour ces entreprises de mettre en place au moins un dispositif
24:53d'épargne salariale au profit de leurs collaborateurs.
24:58Une fois qu'on a dit cela, il faut quand même recontextualiser cette avancée majeure.
25:06C'est une avancée majeure dans le domaine de l'épargne salariale qui vient de loin en fait,
25:11puisque l'épargne salariale en France, ce n'est pas nouveau.
25:13Je rappelle juste que les premières ordonnances sur le sujet datent du Général De Gaulle,
25:17c'était en 1967, dans un contexte où les problématiques d'épargne et de retraite,
25:22surtout, ne sont absolument pas les mêmes.
25:25On n'est pas confronté au déséquilibre que l'on connaît aujourd'hui.
25:28Et depuis cette époque, je dirais que ce sont des dispositifs qui n'ont cessé de se multiplier,
25:35avec un constat rapide qui est de dire qu'on a eu un foisonnement de dispositifs
25:41qui se sont surajoutés les uns aux autres,
25:43qui ont rendu le sujet un peu nébuleux, un peu plus complexe pour les salariés,
25:48et surtout qui ont créé une forme d'inégalité d'accès à ces mécanismes d'épargne salariale.
25:54C'est une inégalité quoi, parce que plutôt pour les grandes entreprises et pas pour les petites entreprises,
25:57elle était là l'inégalité ?
25:58Absolument, l'inégalité aujourd'hui est flagrante,
26:00en ce sens qu'on peut dire qu'à peu près plus d'un salarié sur deux en France
26:04est couvert par au moins un dispositif d'épargne salariale.
26:07C'est 90% pour les entreprises de plus de 1000 salariés, donc c'est conséquent,
26:11contre à peine 20, ou autour de 20% pour ces petites, moyennes entreprises, 11 à 49 salariés.
26:18Donc sur ce terrain-là, il y a une marge de progression qui est importante.
26:22On le voit aussi dans les encours qui sont gérés,
26:25c'est 200 milliards d'euros à peu près, la gestion de l'épargne salariale en France à fin juin 2024.
26:31Très belle progression par rapport à l'année dernière, c'est plus 10% sur les encours,
26:36mais ça ne représente que 10% de l'épargne réglementée.
26:38D'accord.
26:39Donc il y a une marge de progrès qui est importante,
26:42et cette marge de progrès, on va réussir je pense à la franchir grâce aux nouveaux dispositifs législatifs,
26:48qui ont été de grands incitateurs, notamment avec la loi Pacte,
26:52ce plan d'action pour la croissance et la transformation de l'entreprise,
26:57qui vise à, quelque part, renouveler le rôle de l'entreprise au sein de la société,
27:02et d'abord auprès de ses collaborateurs,
27:04en essayant de voir comment on peut davantage les associer au résultat de l'entreprise.
27:09Et là concrètement, ça veut dire que, déjà il y a une obligation,
27:13mais en plus de ça, ça facilite la mise en place de dispositifs d'épargne salariale ?
27:17Tout à fait, la nouvelle loi, donc loi de partage sur la valeur de novembre 2023,
27:22a pour objectif de simplifier ces dispositifs.
27:25Il faut se mettre à la place des dirigeants de ces entreprises,
27:28qui font face à énormément de problématiques.
27:30Bien sûr.
27:31Celles-ci se surajoutent aux autres,
27:33et ce n'est pas évident d'arriver à y voir très clair et à savoir ce que l'on peut mettre en place.
27:38Alors grâce à cette loi, on a un dispositif qui est beaucoup plus simple.
27:42D'accord.
27:42Je pense notamment aux problématiques d'intéressement,
27:46qui peuvent être mis en place sur simple décision unilatérale,
27:50ce qu'on appelle une DU, de la Direction Générale,
27:52sans avoir à passer par des accords d'intéressement au sein de l'entreprise.
27:55Voilà, donc ça, ça peut permettre de fluidifier la mise en place de ces dispositifs.
28:00Et puis bien sûr, il y a cette fameuse prime Macron de 2018,
28:04qui s'est développée, qui s'est presque institutionnalisée,
28:07je dirais, dans le paysage des entreprises françaises,
28:11mais au sein des plus petites aussi,
28:12parce que c'est un mécanisme très simple à mettre en place,
28:15que la loi sur le partage de la valeur rend plus pérenne encore,
28:19avec des incitations fiscales,
28:22un allègement de charges sociales,
28:24au moins jusqu'à fin 2026 pour les petites et moyennes entreprises.
28:28Et on finira là-dessus.
28:29Merci beaucoup, Alexandre Péricard, de nous avoir accompagné dans Smart Patrimoine.
28:32Je rappelle que vous êtes Directeur Général d'UZES Gestion.
28:34Merci.
28:35Merci à vous également de nous avoir suivis.
28:36Et je vous dis à très vite sur BeSmart for Change.
28:45Sous-titrage Société Radio-Canada

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