Gaza : un cessez-le-feu entre Israël et le Hamas peut-il durer ?

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00:00Les Vraies Voix Sud Radio, le code projecteur des vraies voix.

00:05Scène de liesse à Gaza, Israël et le Hamas ont accepté mercredi un accord pour un cessez-le-fait à Gaza et la libération d'otages,

00:13ce qui met un terme à 15 mois de guerre meurtrière sur le territoire palestinien.

00:17Les chefs d'État et de gouvernement du monde entier ont réagi à l'image du président français.

00:23Après 15 mois de calvaire injustifiable, soulagement immense pour les Gazaouis, espoir pour les otages et leur famille.

00:29Cette joie est quand même teintée de crainte puisque les palestiniens ont espéré que le cessez-le-feu allait être immédiat,

00:35or il ne débutera que dimanche prochain.

00:38Il y a des ministres qui se sont très clairement prononcés contre cet accord de cessez-le-feu.

00:43En premier lieu, il y a Amar Benvir, ministre de la Sécurité Nationale,

00:47qui a même admis dans un poste X avoir à plusieurs reprises torpillé ce projet d'accord au cours des huit derniers mois.

00:55L'accord entre Israël et le Hamas négocié au Qatar prévoit, outre un arrêt des hostilités,

01:02mais aussi la libération de 33 otages israéliens et d'un millier de prisonniers palestiniens.

01:07Alors parlons vrai, qui est en position de force dans le cessez-le-feu, Israël ou le Hamas ?

01:11Et à cette question, un cessez-le-feu entre Israël et le Hamas peut-il durer ?

01:14Vous dites non à 84%, vous voulez réagir le 0826 300 300.

01:19Notre invitée pour en parler, Julia Baloul, est avec nous, ancien porte-parole réserviste de Tsal.

01:23L'armée israélienne et ancien journaliste télé-israélien.

01:26Bonsoir, merci d'avoir accepté notre invitation.

01:28Philippe Bilger.

01:29Je n'aurais pas l'impudence, face à une telle tragédie internationale,

01:35de prétendre en savoir plus que notre ami israélien, bien sûr.

01:41Mais en ce qui me concerne, précisément à cause de cette modestie,

01:46je ne peux pas ne pas me réjouir d'un cessez-le-feu,

01:50malgré ses limites et malgré peut-être ses insuffisances,

01:54à supposer qu'il soit validé par le gouvernement israélien.

01:59Mais je compte précisément sur la vigilance israélienne

02:03qui a quasiment éradiqué militairement le Hamas

02:08pour vérifier les conditions dans lesquelles ce cessez-le-feu

02:13pourra être obtenu parce qu'il représente en lui-même une chance tout de même.

02:19Aussi partielle que soit cette accalmie.

02:24François de Rugy.

02:25Oui, moi je souscris aussi à ce que vient de dire Philippe Bilger.

02:29Il faut rester modeste par rapport à cette situation.

02:31Je trouve qu'il y a trop de gens en France, d'ailleurs trop de responsables politiques,

02:34qui expliquent matin et midi et soir ce qu'il faut faire pour régler, selon eux,

02:38le conflit israélo-palestinien comme si c'était quelque chose de facile,

02:42comme si la France avait un poids particulier pour régler tout ça.

02:47C'est d'abord les partis en présence qui doivent le faire.

02:50Si cet accord est confirmé et validé, ce qui n'est pas encore sûr,

02:54moi je considère que ce serait quand même une petite lueur d'espoir

02:58après plus de 15 mois de guerre.

03:01Après l'attaque, il ne faut jamais oublier l'origine.

03:03C'est l'attaque du Hamas en Israël qui a fait, je crois, plus de 1000 morts,

03:08qui a conduit à des atrocités, à des otages.

03:12C'était jamais arrivé depuis le début de l'histoire de l'État d'Israël.

03:16Jamais arrivé depuis la fin de la Deuxième Guerre mondiale et l'Holocauste.

03:20Donc c'était un événement majeur.

03:22Le gouvernement israélien a évidemment riposté, c'était logique.

03:26Maintenant, il y a aussi des otages dont on sait qu'ils ne peuvent être libérés

03:31que s'il y a un échange au minimum de prisonniers.

03:34Comme souvent d'ailleurs, le gouvernement israélien accepte potentiellement

03:38de libérer beaucoup plus de prisonniers palestiniens

03:40qu'il n'aura en retour de libération d'otages ou de prisonniers israéliens.

03:45Donc si jamais cet accord pouvait être mis en œuvre, je crois que ce serait une bonne chose.

03:49Éric Revelle.

03:51D'abord, je voudrais penser aux familles des otages en Israël

03:56qui continuent de subir une pression, une torture psychologique absolument hallucinante

04:00parce que parmi les nombres d'otages qui restent,

04:02on ne sait pas ceux qui sont vivants et ceux qui sont morts.

04:04Donc il faut penser à ça.

04:06Moi, ce qui m'inquiète beaucoup, et c'est la question que je voulais poser à notre invité,

04:09c'est que Anthony Blinken, le secrétaire d'État américain,

04:12a déclaré que d'après les renseignements américains,

04:14il y avait presque autant de militants du groupe terroriste Hamas sur place maintenant

04:21qu'il y en avait avant le début du conflit il y a quinze mois.

04:26Donc c'est évidemment une guerre sans fin.

04:31Au-delà de la trêve, est-ce que vous pensez qu'il y aura une issue à ces atrocités ?

04:38Julien Balloul.

04:41Il y a plusieurs sujets qui ont été abordés.

04:43Tout d'abord, sur la dernière question, à savoir l'état des forces sur le terrain,

04:46il y a d'abord des signes qui ne nous trompent pas.

04:49Le Hamas est d'autant plus en état de commettre une attaque similaire au 7 octobre.

04:55Il n'y a quasiment plus aucun tir de missiles depuis la bande de Gaza.

04:58Le Hamas militairement est presque entièrement détruit.

05:01Moi, ce qui m'inquiète par contre en tant qu'Israélien,

05:03c'est évidemment la gestion de l'après.

05:05Qui va gérer la bande de Gaza ?

05:06Est-ce qu'il y aura une force internationale ?

05:08Est-ce qu'il va y avoir en gouvernement civil quelque chose d'autre ?

05:10Parce que si c'est pour redonner la bande de Gaza demain au Hamas,

05:13tout ça pour ça, dans cinq ans, on revient à la classe départ et on recommence.

05:18Donc, ça a vraiment été un gâchis.

05:21Maintenant, sur les chances de parvenir à un accord,

05:24on a entendu dans notre reportage l'opposition des ministres d'extrême droite en Israël.

05:28L'opposition a déjà prévenu le gouvernement qu'il lui accorderait un filet de sécurité

05:32pour permettre à l'accord de passer en tous les cas.

05:34Toutefois, il ne faut pas oublier une chose,

05:36parce que ça n'a pas été mentionné jusqu'à présent,

05:38c'est qu'encore jusqu'à ce matin, c'est le Hamas qui durcit les conditions,

05:42qui ne cesse de rajouter des conditions d'une dernière minute,

05:45de renégocier le deal.

05:46Et c'est le Hamas qui a rejeté toutes les offres de cessez-le-feu pendant 15 mois.

05:50Il ne faut pas oublier aussi cette partie Israël.

05:52C'est un pays démocratique, avec des ministres qui peuvent être pour,

05:55qui peuvent être contre, mais c'est un pays démocratique.

05:57En face, on a une organisation islamiste, terroriste,

05:59épuisée, disloquée, monstrueuse, sanguinaire,

06:02et qui ne respecte pas, si vous voulez, les mêmes règles de jeu que nous,

06:06avec pas la même logique que nous, j'ai envie de dire.

06:09Donc, il ne faut pas oublier qu'on négocie avec des personnes

06:11qui sont particulièrement atroces.

06:14François de Rugy ?

06:15Oui, je pense que ce rappel, en effet, est très utile,

06:17parce qu'on imagine que c'est une négociation

06:21entre gens qui se font la guerre comme si c'était deux États.

06:24Or, ça n'est pas le cas.

06:25Ça n'est pas le cas.

06:26Et même si c'est parrainé par d'autres pays comme l'Égypte,

06:30comme le Qatar, qui développent beaucoup, je crois,

06:32de diplomatie depuis maintenant longtemps pour essayer d'arriver à ça,

06:35que les États-Unis sont évidemment aussi indirectement impliqués,

06:38ça ne suffit pas forcément à ce que cet accord soit validé des deux côtés

06:42et à ce qu'il soit ensuite respecté.

06:44Julien Baboul, est-ce qu'il va y avoir un gros changement

06:46avec l'arrivée de Trump à la Maison-Blanche dans quatre jours, maintenant ?

06:50C'est la question que tout le monde se pose,

06:52et que beaucoup de médias vont vous la poser.

06:56C'est bien légitime.

06:57J'allais vous dire, le fait que l'accord ait lieu maintenant,

06:59c'est déjà un signe.

07:00Il y a eu un communiqué de presse de Netanyahou hier.

07:03Alors, je ne sais pas s'il était déjà en train de se mettre,

07:05de créer de bonnes relations.

07:06On ne sait pas si c'est Biden ou Trump, parce que visiblement, tout le monde...

07:09Dans le communiqué de Netanyahou, il y avait deux tiers sur Trump

07:11et un tiers sur Biden.

07:12Et à la fois, le dernier paragraphe, il disait « et merci aussi à Biden ».

07:16C'était limite gênant, parce que bon, tout de même,

07:18il ne peut pas non plus me préserter le travail qui a été fait

07:20par l'administration Biden.

07:21Mais clairement, il y a un effet Trump,

07:23et on le savait qu'à l'approche de l'arrivée de Trump,

07:27les choses allaient s'accélérer.

07:28Moi, il m'arrivait de parler avec des diplomates,

07:30même français, en position de la région,

07:32qui me disaient de façon simple, janvier 2025, basta, fini.

07:35Donc, on le savait qu'il y avait cette opération.

07:37Pourquoi Israël est prêt aussi à accepter ce genre de pression ?

07:41C'est parce que déjà, militairement, le Hama s'est détruit.

07:43Le Hezbollah est disloqué au nord.

07:45Bon, ils vont se reformer.

07:46Et la Syrie est tombée.

07:48Et en fait, aujourd'hui, le focus, c'est l'Iran.

07:50Le Yémen, la communauté internationale entière s'en occupe.

07:53Donc, on n'est pas seul, si vous voulez.

07:55Mais le focus, c'est l'Iran.

07:56C'est la tête du serpent.

07:57C'est comme ça qu'on l'appelle aujourd'hui.

07:58Et il faut le plein soutien américain.

08:00Et donc, le plein soutien américain, il passe aussi par

08:02accepter des concessions ailleurs pour qu'ils nous soutiennent sur le reste,

08:05à savoir, peut-être, demain, attaquer l'Iran, si besoin.

08:07Merci mille fois, Julien Baloul, d'avoir été avec nous.

08:10Ancien porte-parole réserviste de TSAL, l'armée israélienne

08:13et ancien journaliste télé israélien.

08:15Merci beaucoup d'avoir accepté notre invitation.

08:17Merci beaucoup aussi à Philippe Bilger, à François de Rugy, à...

08:23Renaud, Jean-François, Nicolas...

08:25Enfin, j'ai tous les prénoms.

08:27Nicolas Revelle, Jean-François Revelle, Renaud Revelle.

08:30Et les autres s'appellent comment, alors ?

08:33Les autres ? Les miens ?

08:35Pierre-Adrien, Manon, Sophie...

08:38C'est une grande famille.

08:40Merci en tout cas, Eric Revelle, d'avoir été avec nous.

08:42Merci Philippe David. Dans un instant, on va parler automobile

08:45avec un invité exceptionnel, Philippe.

08:48Oui, Fabrice Camboli, le directeur général de la marque Renault,

08:51qui a dévoilé ses chiffres commerciaux mondiaux aujourd'hui

08:54et ses projets. On va les décrypter en sa compagnie.

08:56A tout de suite.

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