• il y a 12 heures
Jeudi 16 janvier 2025, SMART BOURSE reçoit Laurent Deydier (Directeur général délégué, Hottinguer Banque Privée) , Nourane Charraire (Directeur de la gestion, Mansartis) et Zakaria Darouich (Responsable des solutions d’investissement Taux/Crédit, CPR AM)

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00:003 invités avec nous chaque soir pour décrypter les mouvements de la planète marché.
00:14Laurent Dédier est à nos côtés, directeur général délégué en charge des gestions
00:16chez Autungre banque privée.
00:18Bonsoir Laurent.
00:19Bonsoir Grégoire.
00:20Zachariah Darwish nous accompagne également, responsable des solutions taux et crédits
00:22de CPR Asset Management.
00:24Bonsoir Zachariah.
00:25Bonsoir Grégoire.
00:26Et Nouran Charère à nos côtés, directeur de la gestion de Mansartis.
00:28Bonsoir Nouran.
00:29Bonsoir.
00:30Nouran, peut-être commençons avec vous et la surprise du jour qu'on n'avait pas vu
00:34venir, les résultats de Richemont avec encore une fois une croissance interne, un taux de
00:39croissance interne de 10% quand le consensus des analystes ne visait que 1% je crois sur
00:45ce quatrième trimestre.
00:47C'est une sacrée surprise.
00:48Quelle est la lecture que vous en faites du point de vue de Richemont, du point de vue
00:53du secteur du luxe et pourquoi pas pour les actions européennes quand on connaît notamment
00:57le poids du luxe dans un indice comme le CAC par exemple ?
01:00C'est vrai que les résultats de Richemont ce matin étaient une très belle surprise
01:04du fait de l'ampleur par rapport aux prévisions qu'on attendait.
01:07Vous l'avez dit, plus 10% de croissance versus plus 1% attendu, boosté aussi bien sur l'Europe
01:12que sur les Etats-Unis.
01:13En Europe, on est en croissance de 19%.
01:15Aux Etats-Unis, en croissance de 22%, boosté essentiellement par la confiance des consommateurs
01:21post-élection et par un dollar fort.
01:23Donc ça, c'est une bonne nouvelle.
01:24Est-ce qu'on peut faire un riz de crosse sur l'ensemble du secteur ?
01:27Oui, quand même, notamment sur la partie américaine.
01:30On voit bien effectivement que la consommation finalement reste forte aux Etats-Unis.
01:34C'est ce qui avait notamment été un peu un game changer pour le secteur du luxe sur
01:39la deuxième semestre de l'année dernière.
01:41Mais je pense que la prudence doit être, enfin on doit rester prudent sur les publications
01:48qui vont venir sur LVMH, qui vont arriver fin janvier à plusieurs titres.
01:53La première chose, c'est que, attention, parce que l'Asie, on a toujours un manque
01:57de visibilité sur l'Asie.
01:58L'Asie est toujours en contraction de 8% chez Richemont et va continuer à peser sur
02:04l'ensemble du secteur.
02:05Chine, c'est moins 18% et Asie au global, c'est moins 8%.
02:08Voilà, Asie, c'est...
02:09Et la Chine, c'est moins 18% et la grande Chine, c'est moins 27%.
02:13Donc en fait, on a quand même ce manque de visibilité sur les tendances de consommation
02:17en Chine qui vont continuer à peser sur le secteur.
02:19Le deuxième élément, c'est attention, parce qu'on parle souvent des valorisations
02:23du secteur du luxe qui sont aujourd'hui faibles et qui sont potentiellement investissables
02:27aujourd'hui.
02:28En fait, avec le re-rating qu'on a eu sur le secteur du luxe en décembre, le secteur
02:32globalement depuis fin novembre a pris 20%, on se retrouve avec des valorisations qui
02:36sont pas loin des niveaux historiques.
02:38LVMH, c'est 24 fois les résultats.
02:39La moyenne, c'est 25.
02:41Hermès, on est sur des valorisations au-dessus de la moyenne historique.
02:43Donc attention à ne pas être trop exigeant.
02:46Oui, c'est pas value.
02:47C'est pas devenu value.
02:48On ne peut pas être trop exigeant sur la publication de résultats.
02:50L'autre élément, c'est que dans le secteur du luxe, on va avoir quand même des croissances
02:55qui devraient, sur le T4, être relativement en ligne par rapport au T3, donc des croissances
03:00organiques qui sont faibles.
03:01Dans un secteur avec une industrie à coût fixe, vous aviez des leviers opérationnels
03:07qui vont être limités.
03:08Donc attention aussi à ce qu'on pourrait avoir du côté des marges.
03:12Et puis l'autre point quand même qui est assez spécifique chez Richemont, et on ne
03:15peut pas faire de rideau-crosse sur l'ensemble du secteur, c'est qu'il y a quand même
03:18deux marques avec des nouveautés produits, avec Vancliffe et Cartier, qui ont poussé
03:23la croissance de Richemont, quid de ce qui va se passer sur les autres secteurs.
03:27Donc prudence sur le T4.
03:29Le rideau-crosse est bon aux Etats-Unis, mais on va attendre les publications de résultats
03:34pour potentiellement renforcer des positions qu'on a déjà.
03:37Qu'est-ce que vous retirez de la publication de Richemont dans une lecture un peu globale
03:41du marché ?
03:42En réalité, les réactions sur les titres, enfin sur le titre Richemont, mais sur les
03:46titres du secteur sont quand même spectaculaires.
03:48LVMH, c'est plusieurs centaines de milliards de capitalisation boursière.
03:50C'est quasiment 10% de hausse aujourd'hui.
03:53Il y a un petit ouf de soulagement certainement.
03:56Et donc derrière, après il y a un effet induit technique des marchés financiers, c'est que
04:00le positionnement des investisseurs et probablement des hedge funds était plutôt conservateur
04:05voire prudent.
04:06Et donc face à une réaction positive, ces gens-là sont obligés de se racheter pour
04:10éviter de se retrouver dans des situations avec des pertes qui deviendraient importantes.
04:13Donc il y a un effet technique.
04:15La seule chose que moi je signalerais pour les gens qui ont la capacité à investir
04:19sur les différentes géographies, attention, l'histoire m'a toujours appris qu'en général,
04:23alors peut-être que le monde peut changer, mais Richemont se traitait historiquement avec
04:2615, 20, parfois plus, de décode vis-à-vis de LVMH.
04:29Et on a toujours dit que le hard luxury, c'est-à-dire la partie jouaillerie et horlogerie, avait
04:35une décode par rapport au soft luxury, c'est-à-dire la maroquinerie.
04:38Aujourd'hui, ce n'est plus le cas.
04:39Avec la réaction d'aujourd'hui, on a gommé une très très très très grande partie de
04:43ces décodes et on est plutôt pas loin de ratios équivalents.
04:46Peut-être que c'est un nouveau paradigme, trop tôt peut-être pour le dire.
04:49Après, si la lecture au-delà de Richemont LVMH, donc en trading, j'avoue que si on
04:56était un peu loin de Richemont, on pourrait en vendre pour peut-être à la rigueur se
04:58dire dans un trou d'air, s'il y a un trou d'air, faire du LVMH parce que les différences
05:03de valorisation peuvent devenir intéressantes, intrasecteurs.
05:08La bonne nouvelle, j'ai envie de dire, c'est qu'il y a surtout un ouf de soulagement parce
05:13que le consommateur des pays, j'ai envie de dire développés, zone euro, on l'a vu,
05:19et États-Unis, on l'a redécouvert, j'ai envie de dire, ce n'est pas une vraie nouvelle
05:23parce qu'on sait qu'il est quand même très très souvent au rendez-vous.
05:26Alors sur le luxe, il y a eu un tout petit peu de volatilité et de cyclicité, c'est
05:30que ces consommateurs sont toujours au rendez-vous et on a quand même l'espoir cette année
05:34qu'avec des pressions inflationnistes qui ont beaucoup diminué, alors bien évidemment
05:39on a beaucoup d'interrogations sur l'évolution de l'inflation en 2025, trop tôt pour en
05:43parler mais on peut commencer à se donner quelques points de repère, on se dit que
05:47le fameux sujet du salaire réel va avoir un effet favorable et donc certains secteurs
05:52liés à la consommation pourraient nous surprendre agréablement sur les publications de cette
05:57fin d'année, peut-être sur certains messages de 2025, j'imagine pas à la veille peut-être
06:02de quelques chamboulements politiques avec cette nouvelle administration qui démarra
06:06son mandat lundi prochain aux États-Unis, que les managers des sociétés européennes
06:10ou américaines soient incroyablement bullish sur les messages, mais peut-être qu'ils peuvent
06:15être plus positifs ou avoir un message un peu plus constructif.
06:19Quel type de consommation là, qu'est-ce que ça implique pour un investisseur justement,
06:24quand on dit le consommateur va bien, là on parle du hard luxury, vous l'avez dit
06:28vous-même, Cartier, Van Cleef, ce n'est pas de la consommation quotidienne pour le
06:33tout venant, est-ce que cette idée-là on peut la déployer largement à un ensemble
06:38de secteurs liés à la consommation, est-ce que ça va être très spécifique ?
06:41En 2025, si j'ai envie d'être contrariant, il y a un secteur qui est profondément déprécié
06:48en valorisation, probablement peu détenu voire détesté, c'est le secteur automobile.
06:52Secteur automobile, il faut juste se dire quelques éléments, après rationnellement
06:57il faut faire son cas d'investissement individuel société par société, c'est petit 1, le
07:02coût de l'électrification de la batterie ne fait que diminuer, on est sur une tendance
07:06de moins 20% par an, donc ça veut dire que sur vos intrants, vos coûts, vous avez déjà
07:13un moins 20% sur, on sait, un sujet qui coûte très cher pour le fabricant, parce qu'en
07:17plus il va souvent aller l'acheter s'il n'est pas en JV, le deuxième élément c'est que
07:21l'Europe, discrètement, a donné quelques éléments sur sa vision de l'électrification
07:26du parc automobile à moyen terme en fin d'année dernière, et elle a abaissé l'objectif,
07:33ça veut dire qu'il n'y a plus une course contre la monte à l'électrification du parc
07:37automobile, puis après vous avez des valorisations qui sont parfois absurdes, il faut bien sûr
07:43trier le bon grain de livret, il y a des dossiers qui sont compliqués, qui est le CEO de Stellantis
07:48demain, c'est une vraie question pour le groupe, mais je trouve que c'est un secteur,
07:55quand on se dit consommation, dépréciation et sous-valorisation, peut-être qu'il faudra
08:00savoir le regarder, ce n'est pas notre message aujourd'hui, mais c'est la question qu'on
08:04se pose à un moment ou un autre pour le tournant de 2025.
08:06C'est dans le radar, on peut la voir dans le radar.
08:09C'est revenu dans le radar, c'était totalement ininvestissable avant.
08:12Je crois que sur la toute fin d'année, on a des ventes automobiles qui sont un peu moins
08:16catastrophiques que ce qu'on peut observer auparavant.
08:18Il y a quand même là aussi quelque chose qui… Alors, est-ce que c'est un redémarrage,
08:22est-ce que c'est le début d'une reprise ou est-ce que c'est un sursaut ? Je n'en
08:26sais rien.
08:27En tout cas, le thème de la consommation, c'est vrai que c'est quelque chose qui
08:29revient beaucoup en ce début d'année, je trouve, Zacharia, sur le plan macro en général.
08:34Oui, ça dépend des différentes économies, mais effectivement, quand on regarde certains
08:39secteurs qui ont été mal aimés à un moment donné par rapport à un facteur en particulier,
08:43je repense à l'année 2024 et je pense au secteur immobilier où on était rentrés
08:47mais vraiment avec un secteur complètement dévasté et le sujet, c'était le refinancement
08:51et les désinvestisseurs.
08:52Au fait, ça a redémarré la machine même si les taux lents finalement qui étaient
08:57pointés comme étant le sujet du secteur immobilier, ils n'ont pas tombé, c'est
09:02cela.
09:03Mais ce refinancement a permis de plus quelques sessions et une gestion financière qui soit
09:07correcte.
09:08Du coup, effectivement, pour le secteur automobile, c'est un des secteurs qu'il faut regarder
09:12d'autant plus qu'on est de plus en plus dans un monde globalisé.
09:15Par exemple, quand on regarde le secteur auto en Europe, on regarde beaucoup les Allemandes
09:19et ce qu'ils font en Chine.
09:20Donc finalement, ça dépend un peu, ça rejoint le thème de la consommation mondiale.
09:24En fait, on voit que la consommation aux US, on en a parlé en début d'émission, l'économie
09:31va encore très très bien.
09:32En Europe, on a des questions avec une dichotomie entre les économies du Nord et les économies
09:37du Sud, mais que globalement, ça reste globalement à tolle et la Chine sur laquelle on a encore
09:42de vraies questions fondamentales vis-à-vis de la politique monétaire et fiscale à venir.
09:47Bon, de ce point de vue-là justement, Zakaria, c'est quoi le principal risque pour les marchés
09:54américains en 2025 que l'économie américaine aille trop bien encore ?
09:57Il y a différents risques qui sont identifiés, mais on voit que finalement, on a été, si
10:03on pense au secteur automobile de façon plus générale, en fait, on a été dans la politique
10:08du pricing du pire.
10:09C'est-à-dire qu'au final, on se retrouve dans des configurations de marché où on a
10:13une asymétrie de pricing, c'est-à-dire qu'on a vraiment pricé le scénario quelque part
10:19catastrophe.
10:20Par exemple, les baisses des taux de la Fed, on est à une seule baisse des taux.
10:26Pour se retrouver dans ce schéma-là, il faut vraiment plusieurs surprises négatives sur
10:31le côté de l'inflation, avec une inflation qui ne viendrait pas juste stagner, mais qui
10:34viendrait vraiment réaccélérer.
10:35Repartir, c'est ça.
10:36Et ça, en fait, la barre est quelque part un peu haute aujourd'hui.
10:39On a effectivement certains segments sur lesquels on voit que l'inflation est plus sticky et
10:48a du mal à baisser, elle n'est pas plus persistante que ce qu'on espérait.
10:51On voit un marché de l'emploi qui se porte bien mieux que ce qu'on aurait espéré.
10:56Mais de là à avoir une inflation qui redémarre, là, il faut vraiment un catalyse extérieur
11:02et c'est là où on reviendrait sur le risque Trump.
11:05Donc, le sujet de quelle politique fiscale va être appliquée aux Etats-Unis et est-ce
11:09que le prochain président prendrait le risque de faire redémarrer l'inflation aux Etats-Unis.
11:14Et vous dites, c'est intéressant, parce que c'est vrai que dans le monde d'action, le
11:17pricing du pire, c'est assez simple, on regarde la valo du secteur automobile, on comprend.
11:21Mais dans l'univers obligataire, vous dites, là aussi, quand on a vu les taux repartir,
11:26alors jusqu'à hier, avec le rapport sur l'inflation qui est venu mettre un coup d'arrêt au mouvement,
11:30mais quand on voyait les taux repartir en direction des 5 %, là aussi, il y avait
11:34l'idée qu'on était en train de pricer à nouveau le pire sur le scénario d'inflation, c'est ça ?
11:39Tout à fait.
11:40Alors, on voit, en fait, sur la séquence récente de la hausse des taux, en gros, on
11:45peut, une des lectures, c'est de la voir en deux séquences.
11:48Il y a une séquence de mi-septembre jusqu'à décembre.
11:51Donc, mi-septembre, baisse de taux de la fête de 50 points de base, c'est le début de la séquence, c'est ça, Zapkaria ?
11:55Tout à fait.
11:56Donc, début de séquence de hausse des taux longs et même des taux intermédiaires, donc
11:59le 2, le 5 et le 10 ans ont globalement monté à peu près de façon parallèle, d'environ
12:040,6, 0,7 %, avec cette logique d'une croissance plus forte, donc la fête n'aura pas besoin
12:11de baisser ses taux, elle pourra se concentrer complètement sur l'inflation, et on était
12:16dans cette logique-là.
12:17À partir de début décembre jusqu'à aujourd'hui, là, on voit, en fait, une autre dynamique
12:21qui s'installe, enfin, jusqu'à aujourd'hui, jusqu'à hier.
12:23Oui, jusqu'à l'inflation liée hier aux Etats-Unis.
12:26On voit une deuxième dynamique qui s'installe, qui est une dynamique plutôt de pontification
12:29de la courbe, c'est-à-dire que la partie courte de la courbe de deux ans a monté un
12:32petit peu, la partie longue a monté 30 à 40 points de base de plus, et que ce soit
12:37aux U.S. qu'en Europe.
12:39Et du coup, ça, on peut le lier à deux éléments.
12:41Le premier, c'est justement cette crainte, quelque part, en fait, que cette croissance
12:46plus forte vienne alimenter le sujet inflationniste, et deuxièmement, c'est tout ce qui est autour,
12:51en fait, de la politique fiscale, ce qui expliquerait que la partie longue de la courbe soit montée
12:58beaucoup plus.
12:59Et ce sujet-là, on l'a autant, malheureusement, autant en Europe qu'aux Etats-Unis.
13:02D'accord.
13:03Mais cette repontification de la courbe, c'est pas une prédiction d'un risque de récession
13:09qui pourrait arriver, là, au cours de cette année 2025.
13:12C'est pas comme ça qu'il faut se dire.
13:13Non, pas du tout.
13:14D'accord.
13:15Si on était dans cette logique-là, on aurait eu des taux courts qui auraient beaucoup plus baissés.
13:20J'entends.
13:21C'est la façon dont la courbe s'est repontifiée qui est différente d'une pontification récession, quoi.
13:27Voilà.
13:29Qu'est-ce qui vous intéresse dans Trump, à partir de lundi prochain, du point de vue
13:33des marchés et de l'investissement, Nourane ?
13:35À quoi est-ce que vous allez être attentive ?
13:38Je pense qu'aujourd'hui, le marché se focalise sur les conséquences de ses politiques douanières
13:46et migratoires sur l'inflation.
13:48Ça, c'est le principal problème.
13:49C'est ce qui a amené, effectivement, la hausse des taux de 100 points de base depuis la première
13:56en septembre et une accélération, d'ailleurs, depuis l'élection de Trump, avec une hausse
14:00des taux longs aux États-Unis de 40 points de base.
14:03Donc, le sujet principal, c'est l'inflation.
14:06J'ai le sentiment qu'en fait, on surinterprète ou en tout cas on surestime les effets des
14:13politiques douanières sur l'inflation.
14:15Parce que quand on regarde ce qui s'est passé lors de son premier mandat, en 2018, il avait
14:19augmenté, effectivement, les taxes douanières sur les produits chinois de 5 à 20 %.
14:25Il l'a fait en début 2018.
14:27Et quand on regarde ce qui s'est passé sur l'inflation, l'inflation, en fait, n'a pas bougé.
14:31Pourquoi ? Parce qu'on a eu une hausse du dollar qui a limité le prix des produits importés.
14:36Alors qu'à l'époque, la Chine était le premier partenaire commercial des États-Unis.
14:41Aujourd'hui, ce n'est plus la Chine.
14:42Aujourd'hui, c'est l'Europe.
14:43Donc, je considère que peut-être...
14:46Et en plus, il n'avait pas, effectivement...
14:48Il avait annoncé 45 % de droits de douane, etc.
14:51Il a fait la moitié.
14:54Donc, attention, parce que pour Donald Trump, c'est effectivement une arme de négociation forte.
14:59C'est une arme de négociation qu'il a utilisée, effectivement, pour se faire élire, etc.
15:04On verra ce qu'il va faire.
15:06On verra exactement ce qu'il va mettre en place.
15:08Et puis, dans un deuxième temps, on verra, effectivement, les impacts qu'on peut avoir sur l'inflation.
15:12Et je pense qu'elles seront moindres.
15:14Du côté de la politique migratoire...
15:15Sur les tarifs, juste un point, Louane.
15:18Une différence que je note par rapport à la logique tarifaire de la Première Guerre commerciale 2018-2019,
15:24c'est que là, il y a l'idée que les tarifs vont permettre de générer des ressources, des recettes,
15:29qui doivent financer une partie des Trumponomics,
15:33notamment les baisses d'impôts promises et qui vont être attendues par son électorat.
15:38On va créer un fonds qui va rassembler les ressources, les recettes générées par ces tarifs
15:43qui vont alimenter le budget de l'État.
15:48Cette communication n'existait pas en 2018-2019.
15:52Il y a quand même l'idée de créer un outil, quelque chose d'assez structurel,
15:55qui soit une manière d'alimenter en cash le budget de l'État américain.
16:00Ça inscrit quand même cette logique dans quelque chose d'un peu plus structurel, peut-être.
16:04C'est vrai, mais quand vous faites les mathématiques,
16:06les politiques douanières ne financent pas du tout et ne permettent pas de financer...
16:10Ça ne marche pas.
16:11Non, ça ne fonctionne pas.
16:12C'est un financement qui reste relativement faible.
16:14Le seul financement possible, on en a parlé un petit peu avant l'émission,
16:18mais le seul financement important, par exemple, qu'a mis en place le gouvernement de Joe Biden
16:23pour financer l'IRA, c'était la politique de santé aux États-Unis.
16:27C'est la renégociation des prix des médicaments.
16:29Il a financé le plan de l'IRA à peu près à hauteur de 30 à 35 % avec la baisse des prix des médicaments.
16:34Et ça, c'est relativement important. Pourquoi ?
16:36Parce que les dépenses de santé aux États-Unis...
16:38Ce qui a fait baisser les dépenses de santé, c'est ça ?
16:40En fait, la nouvelle législation qui a été mise en place, c'est donner la possibilité à Medicare,
16:45qui est le principal acheteur de médicaments aux États-Unis,
16:49de pouvoir négocier des prix qui peuvent baisser jusqu'à 60 % sur 60 médicaments jusqu'en 2021.
16:55Et ça, c'est assez game changer.
16:57Et ça, c'est des économies qui permettent de financer en partie les plans de relance
17:03ou alors les baisses d'impôts que pourrait prolonger Donald Trump, voire les renforcer.
17:10Et ça, c'est important parce que les dépenses de santé aux États-Unis, c'est un vrai sujet.
17:14Les dépenses de santé aux États-Unis, c'est 25 % du PIB.
17:16En Europe, c'est 10.
17:18Donc, en fait, les dépenses de santé...
17:20Aujourd'hui, le prix des médicaments est fixé complètement librement.
17:23Donc, on arrive à des prix des médicaments qui sont stratosphériques
17:26et qui, effectivement, pèsent globalement sur les déficits.
17:30Donc, c'est un sujet et le vrai sujet politique va être...
17:33Et d'ailleurs, Trump, avec la nomination de Robert F. Kennedy
17:37et puis avec les discours qu'on a vus de Donald Trump sur la politique de santé,
17:41on voit bien que c'est un angle d'attaque qui est important
17:43puisqu'il a dit « je continuerai », qu'il allait continuer voire élargir cette...
17:48Lui aussi, il veut contrôler les prix des médicaments aux États-Unis.
17:53Parce que c'est un levier important pour le déficit.
17:55Donc, en fait...
17:57C'est une manière de montrer qu'on contrôle les prix aussi.
17:59Et sans impact, globalement, sur l'inflation, etc.
18:02Ou sur la croissance.
18:03Un impact positif, effectivement, sur le pouvoir d'achat des ménages, etc.
18:07Alors que les politiques douanières,
18:09il y a quand même des ramifications qui sont relativement importantes,
18:12qui peuvent être importantes, en tout cas, sur la croissance
18:15et sur, globalement, les échanges avec la Chine.
18:19Et ça, c'est cette logique-là, poursuivie par Joe Biden
18:24et demain, sans doute, par Donald Trump également,
18:26pour l'investisseur, vis-à-vis du secteur pharma.
18:29Du coup, c'est un vrai game changer pour le secteur pharmaceutique,
18:32parce que le secteur pharmaceutique est concentré aux États-Unis.
18:35Globalement, tous les laboratoires pharmaceutiques dans le monde
18:37ont une exposition entre 35 et 40 % aux États-Unis.
18:40Normal, puisque les marges sont deux fois plus élevées aux États-Unis
18:43qu'en Europe, au Japon, où, effectivement,
18:46le prix des médicaments est négocié, réglementé, etc.
18:49Donc, c'est un vrai game changer.
18:51Et c'est pour ça, c'est ce qui explique, d'ailleurs,
18:54que depuis le mois de juin, là où on a commencé à avoir, en fait,
18:57des discours politiques autour de ces politiques de santé aux États-Unis,
19:01on a commencé à avoir un directing très fort
19:03de tous les laboratoires pharmaceutiques dans le monde.
19:06Les valorisations étaient de l'ordre de 18 fois les résultats.
19:09Aujourd'hui, on est à 14 fois.
19:11Pas seulement, d'ailleurs, sur certains acteurs,
19:13sur certains acteurs comme Novo ou Elilili.
19:16Elilili, on avait atteint des niveaux stratosphériques
19:19à 60 fois les résultats. Novo, on était à 40.
19:21Donc, on a eu un directing très fort
19:23avec une baisse des prix, enfin, de 40% du cours de bourse de Novo,
19:2820% d'Elilili.
19:29– C'était NVIDIA et Hermès, quoi, les deux, en fait.
19:31– Voilà, tout à fait.
19:32– Oui, c'était ça.
19:33– C'était tout à fait ça.
19:34Et ce directing est lié, alors, on a vu avec les résultats d'Elilili,
19:37qui étaient un petit peu compliqués,
19:40mais, en fait, avec des valorisations aussi exigeantes
19:43sur certains acteurs, ça nécessite, effectivement,
19:46de ne pas décevoir au moment des publications de résultats.
19:48On voit bien ce que ça a donné pour Elilili
19:50qui baisse globalement de 7% sur la séance,
19:53avec des résultats qui, en absolu, étaient très bons.
19:55– C'était hier.
19:56– Oui, c'était hier.
19:58Des résultats qui, en absolu, étaient très bons,
20:01mais qui étaient, effectivement, légèrement inférieurs aux attentes.
20:03Donc, attention, parce que ça change complètement
20:06le modèle financier des secteurs, des acteurs pharmaceutiques
20:12qui étaient sur des valorisations qui étaient très élevées.
20:14– Oui, l'environnement va être différent de ce point de vue-là.
20:17On pourra revenir sur la politique migratoire,
20:19mais, Laurent, pour faire tourner la parole, là,
20:21Trump, à partir de lundi, qu'est-ce que vous attendez ?
20:25Est-ce que vous attendez des réponses, déjà,
20:27à des questions qu'on peut se poser ?
20:29Et puis, comment vous voyez la suite ?
20:31– Alors, j'attends beaucoup de choses, mais je crains surtout un réveil.
20:33Donc, moi, j'ai un discours très différent.
20:35Je crains un réveil un peu brutal des investisseurs
20:38qui me semblent être assez complaisants
20:40vis-à-vis de la politique et de l'administration Trump
20:42qui ne sera peut-être pas raisonnable.
20:44J'entends toute la journée que sa franche politique,
20:48quand on regarde le Sénat où la chambre est limitée,
20:51et que, rapidement, beaucoup lui ont dit,
20:53attention, cette loi est bipartisane,
20:55que 18 républicains avaient signé une tribune sur l'Irak,
20:58que 14 ont été élus, et que si on compte, et moins 14, il perd.
21:02Moi, je pense qu'il peut aussi pointer du doigt
21:04ceux qui sont républicains, et il va dire,
21:06toi, tu ne votes pas pour les républicains,
21:08et tu as été élu par des électeurs républicains,
21:11tu ne mérites peut-être pas notre casquette la prochaine fois.
21:13Donc, je pense qu'on va avoir un jeu politique qui va être assez violent.
21:16Je me souviens, bien évidemment, des tensions sur 2018.
21:19Je me souviens surtout de la performance des marchés financiers
21:22le dernier trimestre 2018.
21:24Moins 20 en ligne droite, ça s'appelle un bain de sang.
21:26Même sous Trump, on peut prendre un moins 20 sur le marché US.
21:29On peut prendre un moins 20.
21:31Donc, attention, je trouve qu'il y a énormément de complaisance aujourd'hui.
21:36Tout le monde se dit qu'il est pro-business.
21:38C'est sûr, c'est un businessman.
21:40La performance du S&P l'intéresse.
21:42La performance de chacune des valeurs qui sont, en général, des lobbies
21:45qui le soutiennent depuis toujours l'intéresse grandement.
21:48Mais je crains qu'aujourd'hui, son arme de négociation soit plus féroce
21:53et que l'animal soit redoutable.
21:55Pourquoi ? La première chose, il a bien vu que la dernière fois,
21:57il s'est fait avoir sur les devises.
21:59Depuis l'annonce de son élection prochaine,
22:03puis de sa victoire et de son arrivée,
22:05on a, je pense, tous vu que l'ensemble des devises rapportées au dollar a fléchi.
22:09L'euro perdue, 6, 7, 8 figures en ligne droite.
22:12Je vais éviter de parler du yuan qui s'est effondré pour retourner à des plus bas.
22:17Et donc, globalement, on a tous fait la moitié du chemin de la baisse de nos devises
22:22par rapport à la sanction annoncée.
22:24Je pense que l'animal a compris qu'il avait déjà perdu une partie de la moitié de la partie.
22:29Et donc, attention.
22:31Parce que je trouve que les marchés sont assez sereins, assez complaisants.
22:35Alors qu'au contraire, les marchés obligataires, pour différentes raisons,
22:39le message de la fête entre Noël et le jour de l'an, il a été assez surprenant.
22:43C'était un cadeau au goût amer au lendemain de Noël.
22:46Mais je trouve que les marchés obligataires ont des vitesses de réaction
22:49qui sont probablement un peu plus coordonnées et peut-être plus rationnelles.
22:53Et que les marchés des coûtis sont peut-être probablement moins irrationnels.
22:57Et quand on va regarder certaines valorisations sur certains segments,
23:01et clairement, l'exemple, je le partage totalement sur la santé.
23:04En plus, il y a eu quelques petites anomalies de publications de résultats
23:08sur des phases pour Novo par exemple.
23:10Mais aussi entre Noël et le jour de l'an.
23:12C'était un moins 20.
23:14Ça a été un moins 20.
23:16Je crains que notre réveil soit plus douloureux qu'on ne l'imagine.
23:21Et c'est le marché américain qui sera en première ligne dans cette idée-là ?
23:24Alors non, parce que ça sera tout pour l'Amérique, une fois encore.
23:28Et je pense qu'il sera assez protecteur.
23:30Alors le premier soutien du marché américain, et on en a parlé plusieurs fois,
23:33c'est la capacité des entreprises à racheter leurs actions.
23:35On est sur 1000 milliards cette année, probablement, qui vont être cassés.
23:38C'est colossal.
23:40C'est un soutien qui est massif.
23:42Celui-ci a vocation à perdurer.
23:44On est dans une phase de dérégulation et de déréglementation.
23:47C'est l'objectif de cette administration.
23:49Ça va aider, entre guillemets, peut-être les banques à préparer la bulle prochaine.
23:53Et la crise de 2028-2029-2030, je n'en ai aucune idée,
23:56mais elle peut arriver par le secteur financier.
23:58Donc très clairement, aujourd'hui, je pense que le marché américain sera protecteur
24:02parce que le dollar a vocation à rester encore fort quelques trimestres
24:05et que M. Trump va faire en sorte de protéger le marché américain.
24:09En revanche, ce qui va se passer à côté, c'est un autre sujet.
24:12Ça créera des opportunités, mais je trouve que ces marchés sont aujourd'hui
24:16trop sereins et trop complaisants.
24:18Mais ça veut dire que pour un marché comme l'Europe,
24:20ou comme vous le disiez tout à l'heure,
24:22déjà beaucoup de pessimisme pricey,
24:24il n'y a peut-être pas eu encore la capitulation ?
24:27Ce n'est peut-être pas la capitulation,
24:29ce n'est peut-être pas la vitesse de réaction qui engendrera le rebond.
24:34Bon, chaque marché, effectivement, regarde Trump de manière un peu différente.
24:38On peut redire un mot des marchés obligataires.
24:40Vous le disiez tout à l'heure.
24:42Peut-être que là aussi, on est allé un peu dans l'extrême,
24:45mais c'est vrai qu'en tout cas, on a beaucoup reparlé
24:47de ce qu'on appelait historiquement les bonnes vigilantes.
24:49Moi, j'appelle ça la patrouille obligataire.
24:51Il y a quand même l'idée à un moment que les investisseurs obligataires
24:54et pas forcément les investisseurs de court terme.
24:58Peut-être que même des investisseurs obligataires de long terme
25:01sont en train quand même de réfléchir aux prix auxquels ils ont envie
25:04d'acheter de la dette américaine aujourd'hui, par exemple.
25:07Oui, tout à fait.
25:08Mais justement, ça rejoint cette incertitude sur la politique fiscale
25:11et l'attitude de déficit que peut creuser encore Trump.
25:16Moi, j'attends vraiment trois éléments de ce qu'il va venir Trump.
25:20L'impact sur l'économie en interne, sur la consommation
25:24et sur la force de la croissance américaine.
25:28Est-ce que ça va être un non-standard ?
25:32Il y a Elon Musk derrière qui veut couper tout le budget fédéral quasiment.
25:36Ça, c'est un impact quand même massif sur l'économie américaine.
25:40On n'en sera peut-être pas là, mais en gros, ça, c'est un pan.
25:44Le deuxième, effectivement, c'est tout ce qui est allaitré aux relations internationales.
25:48Le troisième, c'est les matières premières.
25:50Trump pourrait, d'une part, annuler tous les executive orders de Joe Biden
25:57sur la régulation des forages aux Etats-Unis,
26:01ce qui pourrait faire venir baisser le pétrole,
26:03ce qui serait positif pour l'inflation,
26:05et ce qu'il parlait à Monsieur Tout-le-Monde aux Etats-Unis.
26:08C'est quelque chose de très probable.
26:10Est-ce que la situation Ukraine-Russie va connaître un dénouement avec Trump,
26:19ce qui aura un impact potentiellement ?
26:21On est en train de durcir les sanctions.
26:23Ça commence encore sous l'égide de Joe Biden,
26:26mais ça va peut-être se poursuivre, à partir de lundi,
26:29sous l'égide de l'administration Trump.
26:31Le dernier article qui est paru aujourd'hui,
26:34il parle de soit qu'il va durcir encore plus les sanctions,
26:37soit qu'il va alléger la sanction pour montrer sa bonne foi de négociation.
26:42C'est cette incertitude-là qu'on voit aussi beaucoup dans le marché de taux.
26:52Ça pose la question de la trajectoire du déficit,
26:56et où ce niveau de déficit va atterrir
27:00en essayant de réconcilier tous ces objectifs
27:04qui ont été énumérés par le candidat Trump.
27:07Par contre, quand on regarde d'autres marchés,
27:10on a parlé d'être vives, on voit que le dollar s'est fortement apprécié.
27:13Ça tempère l'impact inflationniste, ce que vous soulignez.
27:19L'autre point, c'est sur le marché du crédit,
27:22où on est vraiment sur une trajectoire complètement différente du marché de taux,
27:27où on est plutôt dans l'optimisme du marché actions.
27:30C'est-à-dire qu'en gros, la prime de risque qu'on demande aux entreprises américaines,
27:35alors que le taux de défaut, historiquement,
27:37est à 1,5 point plus élevé aux États-Unis qu'en Europe,
27:40parce que les entreprises ont une logique financière qui est beaucoup plus agressive,
27:44aujourd'hui, on demande plus pour assurer une entreprise européenne
27:47que l'entreprise américaine.
27:49Et ça, c'est plutôt une anomalie dans l'histoire,
27:52parce qu'on a ce taux de défaut qui est plus élevé.
27:55Sauf qu'en regardant les faits,
27:57aujourd'hui, l'économie américaine tient,
27:59on a une croissance qui est plutôt positive,
28:01on a un taux de défaut à 2,6 ou 2,7%,
28:05alors qu'en Europe, on est dans une croissance molle,
28:10si je suis optimiste,
28:12et on a un taux de défaut à 3%.
28:15Donc, en fait, on est déjà dans cette logique déséquilibrée.
28:18Et ça, si le président Trump implémente certaines de ses politiques,
28:24on va dire qu'elles sont pro-croissance,
28:26ce qui importe le plus pour le marché du crédit,
28:28ce n'est pas tellement le niveau de taux,
28:30enfin, c'est le niveau de taux, mais c'est aussi beaucoup le niveau de croissance.
28:33Donc, si vous êtes dans une situation où vous avez une inflation qui reste sous contrôle,
28:38même si elle ne revient pas vers les cibles de 2%,
28:40mais vous avez une croissance qui continue d'être élevée,
28:42et bien, en fait, c'est très positif pour le marché du crédit.
28:45Bon, très intéressant.
28:47Deux années exceptionnelles coup sur coup pour les marchés de crédit,
28:5023 et 24.
28:51Oui, tout à fait.
28:53On a eu des années où on a eu pas mal de volatilité sur le marché de taux,
28:57c'est-à-dire qu'on a eu des taux,
28:59on est passé de 7 pricings de baisse de taux jusqu'à 1 aujourd'hui.
29:041 aujourd'hui, exactement.
29:06Mais, en fait, globalement, ça a été plutôt un environnement qui est très positif pour les actifs de rendement,
29:12dans cette logique de, en fait, je ne cherche pas une performance qui est…
29:17je n'achète pas un potentiel de performance future, comme dans le marché d'action,
29:21je loque un niveau de taux, et je m'assoie dessus, je touche au rendement.
29:26C'est une logique qui est très bonne du moment que la croissance tient,
29:30c'est vraiment, je reviens sur ce point de croissance,
29:32et on a été dans un environnement où la croissance a été stabilisée.
29:36La croissance qui compte, c'est ça.
29:37Voilà, tout à fait.
29:39Bon, vos commentaires, Nourane, si vous le souhaitez.
29:41Je voulais qu'on puisse parler aussi d'un autre secteur.
29:44On a évoqué la pharma avec vous, le luxe,
29:46un mot peut-être du secteur des semi-conducteurs,
29:49et même du thème de l'IA à travers la publication de TSMC,
29:52qui fait partie, là aussi, dans ce début d'année,
29:54des facteurs de soutien positif pour le marché,
29:58alors que le secteur des semis…
30:00Alors, c'est compliqué, parce qu'on a tous NVIDIA en tête,
30:02et NVIDIA va plutôt bien, y compris sur le plan boursier,
30:05mais c'est vrai que tout le reste des semi-conducteurs
30:07a connu une année 2024 très compliquée.
30:09STMicro en Europe, c'est moins 40 l'an dernier, par exemple.
30:13AMD aux Etats-Unis, ce n'est pas une bonne année non plus sur le plan boursier.
30:17Non, c'est pour ça que, effectivement, la publication de TSMC a été très bonne,
30:21elle a été essentiellement boostée, encore une fois, par l'IA,
30:26et le segment haute performance croît de 60 %,
30:29ce qui amène, globalement, une croissance des résultats de TSMC sur l'année à 34 %.
30:34Donc, c'est des très bons résultats.
30:35Je pense que ce qui est intéressant, c'est de noter un peu les messages
30:38qui ont été portés pour l'année 2025 et pour la zénith suivante.
30:41Il y a trois messages à retenir.
30:42Le premier, c'est la poursuite du développement de la croissance de l'IA,
30:46donc là où, effectivement, certains spécialistes s'attendaient peut-être
30:50à un affaiblissement de croissance dans l'IA.
30:53On continue à être boostés par cette thématique-là.
30:56Et surtout, ce qui a été noté, c'est toujours un déséquilibre entre l'offre et la demande,
31:00donc avec une offre qui est largement inférieure à la demande aujourd'hui
31:04dans ces segments les plus avancés.
31:07Il faut voir, Microsoft a dit quoi ? On va dépenser quoi ? 80 milliards ?
31:1080 milliards, donc voilà.
31:12Donc, on continue, effectivement, à avoir des investissements importants
31:15de la part des hyperscalers aux Etats-Unis.
31:17Donc, ça, c'est positif.
31:19Le deuxième point, et ça, c'est ce qui a manqué en 2024,
31:22c'est sur les marchés les plus traditionnels.
31:24Sur les marchés les plus traditionnels qui étaient en reprise globalement relativement lente,
31:28ce qu'a noté TSMC, c'est qu'en fait, on commençait à avoir une certaine normalisation des stocks,
31:33donc moins de risques sur ces marchés traditionnels que sont le PC et les smartphones.
31:38Donc ça, c'est encore un message qui est plutôt important parce qu'en 2025,
31:42si on a cette stabilité de ces marchés finaux,
31:45dans ces cas-là, avec une poursuite de l'IA,
31:47on va avoir, effectivement, ou globalement, un secteur qui va être encore assez poussif.
31:52Mais cette fois, ça ne sera peut-être pas polarisé seulement...
31:55Ah, c'est ça ! D'autres acteurs vont pouvoir en profiter.
31:57Voilà, d'autres acteurs vont pouvoir en profiter.
31:59L'autre élément, et d'ailleurs, quand on regarde globalement l'équilibre offre-demande au global sur le secteur,
32:04on a une demande, alors selon les spécialistes, qui va progresser entre 11 et 15 %,
32:11et on a une offre qui ne progresse que de 6 à 7 %.
32:13Donc en fait, au global sur le secteur, on a encore cet équilibre offre-demande qui est favorable,
32:18sachant que c'est le point faible quand même historique du secteur des semi-conducteurs,
32:23avec des surcapacités énormes, des investissements massifs qui ont été faits alors que la demande ralentit,
32:28des problèmes de stockage et donc des problèmes de prix.
32:30Donc aujourd'hui, si on a des équilibres qui sont favorables, c'est plutôt positif pour l'ensemble du secteur.
32:36L'autre point qui était important à noter dans la publication de TSMC, c'est sur le plan géopolitique.
32:40Alors, il n'a pas donné beaucoup d'éléments, parce que c'est compliqué, la visibilité est relativement faible,
32:45mais ce qu'il a dit, c'est que globalement, c'était effectivement gérable, et que sur les marchés traditionnels...
32:50Vous parlez de moi ? De Taïwan ou de Trump ? Ou des deux ?
32:53Bah des deux !
32:54Les deux, oui, d'accord !
32:55Les deux, mais globalement, c'était gérable au niveau de la société,
32:59surtout qu'ils ont fait des investissements, et tout le monde l'a fait,
33:02des investissements importants au Japon, aux Etats-Unis, il y a des usines qui vont rentrer en production dès 2025.
33:09Ils remettent 40 milliards de capex !
33:11Voilà, donc en fait, ça c'est plutôt, je dirais, c'est plutôt bon signe,
33:16puisqu'il disait, et ça c'est vrai, ça on le sait, enfin il l'a répété,
33:19c'est qu'en fait, les problématiques ou les règles sur les exportations
33:24ne sont pas faites sur les marchés traditionnels.
33:26C'est les marchés traditionnels qui portent encore globalement, complètement...
33:29C'est la légacie, l'héritage est encore important de ce point de vue-là, oui.
33:32Tout à fait.
33:33Vous avez dit, c'est les marchés qui repartent un peu, là.
33:35C'est des éléments qui sont positifs et qui permettent peut-être, effectivement,
33:39de se repositionner sur un secteur qui a vu une baisse très forte des valorisations en 2020.
33:45Oui, il faut regarder le secteur des semi-conducteurs avec NVIDIA, mais aussi sans NVIDIA.
33:48Mais aussi sans NVIDIA, et c'est les messages qui sont intéressants.
33:51Alors, le thème semi-conducteurs, c'est un secteur, mais derrière, évidemment, c'est le thème de l'IA.
33:57Et quoi, la réflexion, quand on doit investir de l'argent pour le compte des clients,
34:02sur la manière de faire en 2025, sachant tout ce qu'on sait déjà ?
34:06J'ai envie de dire, il y a plusieurs postures.
34:08La première, c'est d'être monsieur loyal, et ça peut être le sujet.
34:11Ça peut être aussi un agitateur, détracteur d'idées.
34:14Donc, je vais mettre du positif et je vais mettre un mais.
34:17Du positif, c'est clairement, quand on voit la dynamique de Capex, ça reste cœur, ça reste incontournable.
34:22Et démarrer l'année sans avoir techno au sens large, alors est-ce qu'on se tenait sur TSMC ?
34:27Est-ce qu'on est sur des acteurs européens ? Est-ce qu'on peut s'internationaliser aux Etats-Unis ?
34:30Chacun fait en fonction de sa liberté.
34:33Mais clairement, avoir la tech encore aujourd'hui dans les portefeuilles, ça semble incontournable pour débuter 2025.
34:39En revanche, je pense qu'en termes d'investissement, il y a deux questions qui vont se poser.
34:43C'est pour ça que j'y mets un mais.
34:44La première, c'est la dérivée seconde.
34:46C'est que sans eau et sans électricité, les promesses des hyperscalers ne seront pas réalisées.
34:54Et quand on voit la gloutonnerie de ces data centers, j'ai du mal à faire l'équation à un horizon de 3-5 ans.
35:03Quand je vois que dans l'état de Virginie, aux Etats-Unis, on est déjà à plus de 20% de la consommation électrique liée aux data centers,
35:10je me dis qu'il y a quand même un risque massif.
35:13Il y a plein d'états qui sont à moins de 1% aux Etats-Unis, donc tout va bien.
35:16Mais il y a beaucoup d'études qui sont faites pour les états qui sont entre 1 et 5, 5 et 10.
35:21Et ceux qui sont au-dessus, il commence à y en avoir quelques-uns qui sont au-dessus.
35:24Et quand on voit la consommation d'eau, soit on s'en inquiète, soit on se dit que c'est incontournable et on va vivre comme ça et avec ces sujets-là demain.
35:34Et je pense qu'on est tous très heureux d'avoir un chat GPT ou autre pour nous accompagner parfois.
35:39Ça pose une autre question.
35:42Est-ce qu'il n'y a pas des secteurs qui ont été complètement oubliés, abandonnés, détestés, peut-être à raison, peut-être à tort, je ne sais pas,
35:49pour préparer 2025 ? Le secteur de l'eau et de la technologie de l'eau, qui est plutôt un secteur américain, probablement moins européen.
35:58On pourrait discuter de Veolia, mais ce n'est malheureusement pas leur enjeu.
36:01Ça mérite un peu d'intérêt. C'est un secteur qui a beaucoup baissé.
36:05Et puis, en Europe, c'est une souffrance absolue.
36:08Les taux élevés ne les aident pas.
36:10Mais à un moment ou à un autre, quand on voit les deals qui sont faits par toutes les sociétés qui sont des sociétés d'énergie renouvelable,
36:17mais pas que des renouvelables, c'est des deal makers, comme vous disiez tout à l'heure sur Trump.
36:23C'est-à-dire que quand Brookfield fait un deal avec Microsoft l'année dernière,
36:26quand EON se fait racheter en Cavis en Allemagne et ainsi de suite,
36:31ces gens-là, ils ont bien compris qu'ils n'avaient pas de sujet de pricing power.
36:36Microsoft va payer l'électricité beaucoup plus chère pour s'assurer de la sécurité sur 10 ou 20 ans.
36:45L'enjeu est massif. Peut-être que pour un investisseur contrariant et qui aurait un peu de temps,
36:51parce qu'avec Trump qui démarre lundi, ça peut être très rock'n'roll, surtout sur la partie basse,
36:56s'intéresser à quelques sociétés, des utilities ou des énergies propres,
37:00mériterait un peu d'attention si on est prêt à se dire rendez-vous dans trois ans.
37:04Parce que dans trois mois, je crains que ce soit très volatile. Il faut avoir un cœur bien accroché.
37:08J'irais regarder les dérivés secondes.
37:10Très intéressant. On peut terminer avec vous sur le crédit. Deux années exceptionnelles, 23-24.
37:20Est-ce que le crédit peut enchaîner sur une troisième année de très belles performances en termes de rendement riche ?
37:27Je le rappelle parce qu'il faut l'avoir en tête. Il y a des indices à yield ou des poches de marché
37:32autour des subordonnées financières ou autres qui ont fait des performances à deux chiffres sur l'année.
37:37Mieux que des indices actions avec moins de volatilité sur ces indices crédits.
37:42Oui, typiquement les deux subordonnées bancaires.
37:45Est-ce qu'il y a encore du vent dans les voiles sur ces marchés-là ?
37:48Quand on regarde globalement dans le marché du crédit, il y a la composante taux et la composante crédit.
37:55On a perdu des munitions sur la partie crédit qui était la partie la plus risquée.
38:01C'est la prime des risques qu'on paye contre la défaillance d'un émetteur.
38:04Le spread, l'écart de taux.
38:07Celui-là serait beaucoup resserré. On est sur des niveaux vraiment très bas par rapport à l'ensitut dans le cycle.
38:14A contrario, la partie taux d'état est particulièrement généreuse.
38:19Aujourd'hui, ça a du sens d'aller faire une allocation dans laquelle vous captez ces taux-là.
38:25Mais dans une logique de portage.
38:27Aujourd'hui, quand vous entendez pour un investisseur l'ivrale dont le taux va baisser,
38:32les différents supports à court terme vont avoir des taux qui vont baisser.
38:36On se pose des questions sur les actions. Est-ce que c'est trop cher ou pas ?
38:39Mais sur le marché obligataire, vous n'achetez pas un potentiel de rendement qui est au-delà du spot que vous perdriez.
38:46Ça vient en plus. Si jamais ça arrive, oui.
38:49Vous êtes dans une logique de portage.
38:53Bien entendu, vu le niveau de taux aujourd'hui et vu les perspectives à venir,
38:58même dans une allocation diversifiée, ça prend beaucoup plus d'ampleur en termes de logique d'allocation.
39:04D'accord avec ça. Je ne sais pas sur le crédit ?
39:07Oui, ça reste une très bonne idée pour démarrer 25 en termes d'allocation globale dans un mandat 60-40
39:13qui a fait l'histoire des marchés financiers.
39:15Aujourd'hui, je trouve que les marchés obligataires et le crédit ont une place importante, voire à surpondérer certainement.
39:21Là, on a deux belles journées pour le 60-40.
39:26Rallye générale depuis hier sur les marchés obligataires et sur les marchés actions
39:30avec une très belle performance du CAC 40, on va le rappeler quand même ce soir.
39:33Plus de 2% de hausse grâce, alors non pas à LVMH ou Hermès,
39:38mais grâce à Richemont qui a tiré l'ensemble du secteur du luxe aujourd'hui
39:41avec une des premières publications d'importance pour un groupe européen, suisse en l'occurrence.
39:47Merci à vous trois. Merci d'avoir été les invités de Planète Marché.
39:50Ce soir, Nouran Charrer, directeur de la gestion de Mansartis,
39:52Laurent Dédier, directeur général délégué chez Ottingre, Banque privée et Zakaria Darwish,
39:56responsable des solutions taux et crédit chez CPR Asset Management.

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