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00:00Et avec vos invités ce matin, Thomas, vous recevez deux grands comédiens Loudmila Mikhaël et Pierre Arditi.
00:05Pour la pièce Le Prix, c'est au Théâtre Héberthaud à partir de la semaine prochaine, à partir du 22 janvier.
00:11Et on va dresser votre portrait sonore croisé à tous les deux des petits sons pour mieux vous connaître.
00:16Voici le premier.
00:17Ma sœur, nous avons des cœurs si amoureux
00:21Et chaque coup que tu reçois
00:25C'est pour vous Pierre Arditi.
00:28Ma sœur de Clara Lucciani, parce que je crois que c'est un peu grâce à votre sœur que vous vous êtes mis au théâtre.
00:35C'est pas un peu, c'est grâce à elle et d'une certaine manière à notre père
00:41qui n'imaginait pas qu'on puisse entrer dans la vie sans avoir une carrière d'artiste, quelle qu'elle soit d'ailleurs.
00:47Que ce soit musicien, architecte, acteur, metteur en scène.
00:52Georges Arditi.
00:55Il faisait quoi lui ? Il était artiste lui-même ?
00:57Il était peintre.
00:58Il était peintre.
00:59Et justement, vous vous aviez, comme il était peintre, il ne gagnait pas très bien sa vie, c'est ça ?
01:05C'était un peu un dansi, c'est-à-dire qu'il y a une période très belle d'ailleurs, les années 40 et 50, où il a beaucoup vendu.
01:13Mais c'était un ours mon père, pour nous il n'était pas un ours, c'était un type formidable.
01:19Il disait, oh j'ai plus envie de peindre comme ça, ça m'emmerde, c'est con de bourgeois, c'est mon merde.
01:25Donc il a viré, alors il est devenu cubiste, c'est aussi une très belle période de sa vie.
01:31Ça allait encore un petit peu moins parce que l'image était déstructurée et donc les fameux bourgeois en question...
01:36N'aimaient pas.
01:37Oui, enfin bon voilà.
01:39Et puis après il est passé dans le...
01:41Parce que ça l'intéressait, il est passé dans ce qu'on appelle le non figuratif et pas l'abstrait, qui est une expression impropre.
01:49Et là ça a beaucoup moins marché.
01:51Et donc c'est là où vous vous êtes dit, moi il faut que je bosse pour faire vivre un peu la maison ?
01:55Oui, oui.
01:57Vous avez travaillé pour une compagnie d'assurance, c'est ça ?
01:59Oui, j'étais très jeune, je faisais ça d'abord comme étudiant pour payer mes vacances.
02:05Et puis après ils m'ont dit, mais c'est bon, c'est très bien, vous gardez, vous allez devenir attaché de direction, tout ça.
02:11Et puis après je me suis dit non, c'est pas ma vie.
02:14Mais je ne regrette pas parce que j'ai été confronté à l'univers du travail.
02:18Mais du travail, ça ne veut pas dire que moi quand je joue, je ne travaille pas.
02:22C'est pas le même, c'est un travail que j'ai choisi.
02:25Et d'ailleurs je me demande même si je travaille.
02:27Tandis que quand il y a des gens qui tournent des boulons de huit, ou qui sont dans les bureaux comme ça...
02:32Il faut se lever tous les matins.
02:33C'est une passion, c'est autre chose.
02:35Mais j'ai un respect absolu pour ce monde du travail.
02:39Je me suis fait des amis qui sont encore présents dans ma mémoire.
02:44Et heureusement pour nous, votre sœur Catherine vous a motivé pour aller vers le théâtre.
02:49Oui, elle a commencé, elle avait quinze ans ma sœur.
02:53Un autre extrait maintenant, écoutez ça.
02:55Dans la neige, il y avait de souliers, de souliers.
03:00Dans la neige...
03:02Les souliers de Guy Béart.
03:05Ça doit vous parler, les souliers de satin de Milla Miquel.
03:10Ah oui, c'est merveilleux qu'il y en ait deux justement.
03:13Le premier soulier que j'ai porté à Avignon avec Antoine Vitesse, c'était il y a très très longtemps.
03:22Mais c'est la pièce qui vous a révélé au grand public.
03:24Oh non, je ne crois pas.
03:26Au français j'avais fait énormément de choses.
03:29Je venais de partir de la comédie française.
03:31Mais disons que c'est le premier spectacle que j'ai joué après mon départ du français.
03:36Donc c'était un peu le saut dans le grand bain.
03:39C'est comme si je sortais d'une sorte de couvent et je voulais vivre la vie des autres acteurs.
03:44Je suis partie et c'est vrai que j'ai eu la chance de commencer ce soulier de satin.
03:48Et ce qui est amusant, c'est que votre fille Marina Hans a joué, joue aussi cette pièce.
03:54En fait, en ce moment, il faut dire qu'il triomphe.
03:57C'est un triomphe absolu.
03:59Et elle triomphe aussi à l'intérieur de ce spectacle génial monté par Eric Ruff.
04:04Et c'est une grande émotion.
04:06C'est le hasard de la vie, mais c'est...
04:08Vous allez la voir, évidemment.
04:10Absolument.
04:11C'est un marathon.
04:13Oui, oui, ça dure.
04:15Le spectateur entre dans la salle à 15h et on ressort à 23h30.
04:19Mais il y a de bons spectacles.
04:21Mais non, mais c'est 9h du spectacle.
04:24Oui, ce n'est pas pour vous ça, à mon avis.
04:26Oui, il y a une pause pour aller dîner.
04:28Ne croyez pas, moi j'y étais.
04:30Non, non, mais ce qui est très important, c'est que justement, on voyait des gens qui étaient là.
04:33Et ça passe extrêmement vite.
04:35Il y a une grande pause entre 18h30 et 20h.
04:39Et on pourrait penser qu'à la reprise à 20h, on perd beaucoup de spectateurs.
04:43Pas du tout.
04:44Ils sont tous revenus et ils découvrent Claudel.
04:46Ou ils redécouvrent, je ne sais pas.
04:48Parce que Claudel, c'est génial.
04:50D'abord, c'est extrêmement drôle.
04:52C'est pas du tout un théâtre classique.
04:53C'est audacieux.
04:54C'est complètement fou.
04:55Et coloré.
04:56Et en plus, la mise en scène, là.
04:58Les acteurs, géniaux.
04:59Allez, on a le temps pour encore un petit extrait.
05:00Écoutez ça.
05:01On peut donc distinguer quatre types principaux de comportement.
05:04Le premier est le comportement de consommation qui assouvit les besoins fondamentaux.
05:10Je meurs de faim.
05:11Pas bon ?
05:12Je ne sais pas si vous reconnaissez ça, Pierre Arditi, mon oncle d'Amérique.
05:16Ah bah, c'est ça.
05:17Comment il s'appelle ?
05:18Alain Renner.
05:19Alain Renner, je sais bien.
05:21Comment il s'appelle ?
05:23Je lui ai dit que j'ai fait douze films avec lui.
05:26Ah, j'en avais compté que dix fois.
05:28Dans mon oncle d'Amérique, ça a été tiré de réflexion d'un médecin, lui aussi d'un scientifique.
05:35Le nom va m'échapper, c'est normal.
05:37Parce que l'Alzheimer était en train de faire son boulot.
05:40On va chercher ça.
05:41On va le trouver pour vous.
05:42Laborie.
05:43Henri Laborie.
05:44Henri Laborie.
05:45Voilà, bravo.
05:46Henri Laborie.
05:47C'était absolument passionnant.
05:50Et moi, je voulais vous parler de votre lien avec Alain Renner,
05:52parce que vous le disiez, vous avez fait beaucoup de films avec lui.
05:54Et c'est pour deux films d'Alain Renner que vous avez reçus vos Césars,
05:57Mélo et Smoking No Smoking.
05:59Vous faisiez partie de ses acteurs fétiches,
06:01avec Sabine Azema, avec André Dussolier aussi, Lambert Wilson.
06:05Vous dites qu'il a illuminé votre vie d'acteur, Alain Renner.
06:09Qu'est-ce qu'il avait de plus ou de différent que les autres réalisateurs ?
06:13Avant même d'être acteur professionnel,
06:18je suis allé voir certains films de Renner.
06:22C'était le metteur en scène que je préférais.
06:24Parce que ce qu'il faisait ne ressemblait à personne.
06:27Absolument.
06:28J'ai beaucoup aimé Truffaut, Chabrol, tout ça.
06:30Mais Renner, c'était un univers qui était à la fois théâtral et cinématographique.
06:35On naviguait dans les deux disciplines.
06:37Et puis, notre collaboration a été grande.
06:41Je me suis rendu compte que j'étais à la fois quelqu'un qui était plus extraverti que lui.
06:50Et donc, ça lui a fait plaisir d'avoir une sorte de messager de ce qu'il était,
06:55mais qu'il ne pouvait pas extérioriser.
06:57Et en même temps, moi-même, je travaillais avec quelqu'un que je n'avais jamais rencontré avant.
07:06Et qui m'a toujours regardé comme un objet précieux.
07:10Et comme il m'a toujours regardé comme un objet précieux,
07:13j'ai décidé d'être précieux pour lui et d'être précieux pour moi.
07:18Et donc, ça a beaucoup changé les choses et mon rapport à mon métier.
07:25Vous savez, quand vous êtes très jeune, c'est très difficile d'avoir confiance en vous.
07:31Et lui m'a donné non seulement confiance, mais en plus, encore une fois,
07:36il a pensé que j'étais quelqu'un de rare, dont je me suis persuadé qu'il avait raison.
07:43Donc, merci à votre soeur et merci à Alain Reynez, finalement, ce matin.
07:47C'est vrai que la confiance, c'est le plus beau cadeau qu'on peut faire à un acteur.
07:50C'était très atypique à l'époque.
07:53En 1960-1962, les parents de mes copains pensaient qu'il était mieux pour les enfants de devenir médecin ou avocat.
08:02C'est toujours pareil.
08:05Ça n'a pas beaucoup évolué.
08:06Non, ça n'a pas changé, mais à l'époque, c'était encore pire.
08:09Et une autre chose qui ne change pas, c'est Olivier Pouls qui est avec nous tous les jours.
08:12Oui, alors ça, malheureusement, c'est le problème.
08:14C'est le problème.
08:15C'est un des grands problèmes de cette émission.
08:17Le grand problème arrive dans deux minutes.
08:19Vous ne me direz pas ça dans deux minutes.

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