Chloé Morin : "Non, le Nouveau Front Populaire n'a signé son acte de décès"

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le mois dernier

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##L_EDITO_POLITIQUE-2025-01-20##

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00:00— Nous sommes dans un instant avec Chloé Morin. Chloé, bonjour.

00:07Si nous revenions en France pour la politique française, je voudrais que nous réfléchissions aux conséquences de ce qui s'est passé dans l'ISER.

00:17Je rappelle que dans l'ISER, première circonscription, il y avait un candidat du NFP.

00:23En fait, c'est un candidat LFI soutenu par une grande partie du NFP, sauf Raphaël Glucksmann, qui sera mon invité d'ailleurs

00:30tout à l'heure de 8h30 à 9h. Eh bien ce candidat, Elias Loufocq, a été balayé – balayé, le mot est peut-être un peu fort –

00:37mais il a été sévèrement battu par la candidate macroniste 65-35 dans cette circonscription qui était tenue par LFI.

00:47— Alors évidemment, Jean-Luc Mélenchon a rejeté la faute sur les socialistes, sur Glucksmann.

00:55« Le Parti socialiste n'est plus un partenaire de la France insoumise », a dit hier Jean-Luc Mélenchon.

01:01Est-ce que le NFP a signé son acte de décès ? — Non. Je vous réponds clairement non. Et je vais vous expliquer en 2 minutes pourquoi.

01:10D'abord, un rappel des derniers épisodes. Il y a celui que vous citez, donc hier, où LFI, en fait, se comptait, en quelque sorte,

01:19puisque c'était quand même un candidat LFI soutenu par LFI et pas soutenu par l'intégralité du NFP.

01:25Donc aujourd'hui, les socialistes nous expliquent. Vous voyez bien quand LFI, il va tout seul, il perd.

01:30— C'est la catastrophe. — Et donc il a bien... Les Insoumis ont autant besoin de nous que nous, d'eux.

01:35Et puis on a vu ces derniers jours à l'Assemblée les insultes qui fusaient. Les députés PS décrivent un climat effrayant dans les travées et les couloirs de l'Assemblée.

01:47Ils se font en permanence insulter, traiter de collabos et autres qualificatifs sympathiques.

01:53Donc votre question est d'autant plus d'actualité que chacun semble préparer sa candidature présidentielle de manière autonome.

02:00D'un côté, vous avez Mélenchon qui envoie aux maires des demandes pour avoir leur parrainage et pour avoir déjà 500 parrainages sous le coude

02:08en cas de présidentielle anticipée ou d'ici 2027. — Il rêve, Jean-Luc Mélenchon. Il pousse à ça.

02:15— Il ne s'en cache pas. Et de l'autre côté, vous avez des voix sociodémocrates. Vous avez cité Raphaël Glucksmann.

02:20Il y a aussi François Hollande qui disent qu'il faut qu'il y ait une candidature commune des sociodémocrates

02:24et qu'on se rassemble tous dans un pôle qui présentera un seul candidat.

02:29— Oui, François Hollande qui appelait hier Bernard Cazeneuve et Raphaël Glucksmann à venir au PS afin d'en faire un grand parti

02:35réunissant la gauche de gouvernement. Donc je reviens à ma question. Les uns et les autres se comptent en vue de la présidentielle.

02:40Ça veut dire que l'union de la gauche, elle est bien morte. — Je ne crois pas, parce que ce qui se joue, c'est que ça n'est pas un divorce.

02:50Et ce, pour une raison très simple. C'est que chacun de ces deux pôles qui sont en train de se constituer en vue de la présidentielle,

02:57c'est pertinemment que la division de la gauche les conduira tous à l'échec. Donc il ne faut jamais oublier que de la même manière

03:06qu'au législatif, toute la gauche s'est réunie pour barrer la route au RN, l'impératif de barrer la route au RN reste le principal ciment

03:15qui maintient toute la famille ensemble. Et donc aucun des responsables de gauche ne prendra jamais la responsabilité de se voir reprocher,

03:23d'avoir facilité en quelque sorte l'accession au pouvoir du RN. Donc ils sont tous en train de montrer les muscles, mais aucun ne voudra être responsable

03:34de la rupture. Et c'est pour ça, d'ailleurs, que la stratégie d'Olivier Faure ces derniers jours est particulièrement habile.

03:41— Oui, mais Raphaël Guzman ne manque pas de jouer sur l'ambiguïté d'Olivier Faure depuis quelques mois. C'est vrai qu'il a longtemps été ambigu.

03:49Il a longtemps été ambigu. On a beaucoup dit qu'il n'avait pas le courage de rompre avec Mélenchon, qu'il avait fait du PS un paillasson.

04:00Mais n'oubliez pas que, comme je disais à l'instant, prendre l'initiative de la rupture, c'est, du point de vue de toute la gauche, être perdant.

04:07Or, Olivier Faure, en négociant avec le gouvernement, a amené le LFI à rompre. Donc c'est Mélenchon qui prend hier en disant

04:16« Le PS n'est plus un partenaire », la responsabilité de la rupture. Et donc cette stratégie-là permet à Faure de dire « Moi, je suis pour l'union.

04:24C'est eux qui ne nous veulent plus ». Et donc ça, c'est, de mon point de vue, une victoire tactique non négligeable.

04:30Et donc pour conclure, l'enjeu du moment, en fait, c'est pas le divorce des gauches. C'est savoir quelle partie entre les deux va être capable

04:38d'être le plus fort pour avoir son candidat le plus haut au premier tour à la présidentielle. Et après, vous savez ce qui se passe.

04:46Comme en 2022, le candidat de gauche le plus haut arrive à siphonner les voix des autres candidats par réflexe de vote utile et peut espérer...

04:56Et ça, c'est la grande inconnue, évidemment. Est-ce que ça veut dire qu'il pourrait... Voilà. Voilà. C'est tout l'enjeu.

05:03— Merci beaucoup, Chloé. Merci. D'ailleurs, évidemment, à Raphaël Glucksmann, qui est député européen, je lui parlerai de Trump.

05:10Je lui parlerai du Proche-Orient. Je lui parlerai de la situation économique en Europe, du manque d'Europe, parce que nous manquons d'Europe.

05:17Mais en même temps, je lui parlerai aussi de la situation franco-française. Et dès 7h51, dans un instant, nous revenons sur la massiture

05:26de Donald Trump avec Philippe et Ludovic, deux de nos auditeurs qui seront avec nous dans 2 minutes.