Sonia Mabrouk reçoit les acteurs de l'info du jour, nos experts et nos journalistes dans #MidiNews
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00:00:00Bonjour à tous et bienvenue à vous pour Midi News, un plaisir de vous accompagner.
00:00:06Dans quelques instants, je vous présente nos invités, mais tout d'abord les titres bien sûr.
00:00:10L'événement, vous le savez aujourd'hui, c'est l'investiture de Donald Trump.
00:00:14À suivre sur notre antenne, nous allons en parler avec nos invités.
00:00:17Gilles Kepel également, qui nous rejoindra tout à l'heure.
00:00:20Je ferai ce que j'ai promis, et en particulier sur l'émigration.
00:00:24Les élections ne cessent de marteler Donald Trump, des décrets chocs, la méthode coup de poing,
00:00:29et un état profond des hauts fonctionnaires qui n'ont qu'à bien se tenir.
00:00:33Des personnalités de gauche quittent X pour résister à la vague Trump-Musk.
00:00:38Résister aujourd'hui, c'est quitter un réseau social.
00:00:41Sandrine Rousseau, Roland Lescure et d'autres ferment leurs comptes comme ils ferment les yeux
00:00:45sur les réalités de nos sociétés. Débat à suivre.
00:00:50Et puis des violences, appelées pudiquement violences urbaines, dans le quartier de Saugeret à Mâcon.
00:00:55Mais quand il y a des tirs de mortier.
00:00:57Des bâtiments publics dégradés, ne s'agit-il pas plutôt des meutes incontrôlées ?
00:01:01Des CRS, il est vrai, ont été envoyés pour ramener le calme.
00:01:04Et à chaque fois, c'est le même scénario.
00:01:06Et le problème n'est pas traité à la racine.
00:01:09Nous le verrons sur place.
00:01:10Mais tout d'abord, il est midi, pile la place au journal.
00:01:13Bonjour à vous, chère Somaya Labidi.
00:01:15Bonjour Sonia, bonjour à tous.
00:01:17A la une de l'actualité, fin du calvaire, après plus de 15 mois de captivité.
00:01:21Trois ex-otages israéliennes ont enfin été libérés hier par le Hamas.
00:01:26Une libération que vous avez suivie pour nous, Juliette Saadat.
00:01:29Juliette, bonjour.
00:01:30Les trois femmes ont aussitôt été prises en charge dans un hôpital israélien.
00:01:34Que pouvez-vous nous dire de leur état de santé ?
00:01:40Écoutez, aux dernières nouvelles, les trois otages vont bien.
00:01:43Les autorités nous ont confirmé dès hier soir que leur état était stable.
00:01:47Malgré cette blessure assez impressionnante de l'une d'entre elles, Émilie.
00:01:51Elle a perdu deux doigts.
00:01:53Cela fait suite à la blessure qu'elle a subie le jour de son enlèvement, le 7 octobre.
00:01:58Mais aujourd'hui commence ce long chemin de reconstruction pour ces trois femmes
00:02:04qui ont été prises en charge dans le service pédiatrique de l'hôpital Sheba en banlieue de Tel Aviv.
00:02:10Le service pédiatrique a été jugé plus calme, plus accueillant.
00:02:14C'est vrai que ces femmes ont traversé l'enfer, comme l'a rappelé Benyamin Netanyahou hier soir.
00:02:20Tant d'épreuves qui rendent les choses importantes.
00:02:24Il faut que ce séjour à l'hôpital se passe de la manière la plus apaisée possible pour elles.
00:02:29Tout est prévu pour ça.
00:02:31La décoration a été pensée dans ce but-là.
00:02:34Ce ne sont pas des patients ordinaires.
00:02:37Les chambres ont été aménagées pour accueillir leurs familles, notamment leurs mères.
00:02:42Qu'elles puissent passer tout ce séjour jour et nuit si elles le désirent ensemble.
00:02:48Ils vont commencer aujourd'hui toute une batterie d'examens médicaux
00:02:53prises en charge par une équipe exclusivement féminine, on l'a appris.
00:02:57Des tests de dépistage de maladies infectieuses vont être effectués.
00:03:01Prises en charge médicales, prises en charge psychologiques aussi évidemment.
00:03:06Elles seront également accompagnées d'un diététicien afin de se réacclimater
00:03:11après des mois de malnutrition dans les tunnels de Gaza.
00:03:14Merci pour toutes ces précisions Juliette.
00:03:16Merci également à Thibault Marcheteau qui a permis la réalisation de ce duplex.
00:03:21Quelques heures après que les trois otages israéliennes ont été libérés par le Hamas,
00:03:25Israël a relâché cette nuit 80 détenus palestiniens.
00:03:29Une première phase de libération dans le cadre du cessez-le-feu
00:03:32qui est entré en vigueur hier entre l'armée israélienne et le groupe terroriste palestinien.
00:03:37Et puis c'est l'événement Outre-Atlantique, vous l'avez dit Sonia.
00:03:41Donald Trump va être investi 47e président des Etats-Unis.
00:03:45Point d'orgue de cette journée historique.
00:03:47Un défilé militaire puis prestation de serment à 17h30 hors de Paris
00:03:51avec signature des premières nominations.
00:03:53Un événement à vivre en direct sur notre antenne évidemment.
00:03:57Voilà ce qu'on pouvait dire de l'actualité à midi Sonia.
00:04:00Merci cher Somaya. Je vous dis à tout à l'heure.
00:04:02Pour l'heure je présente nos invités.
00:04:04Le général Bertrand Cavaillé nous accompagne. Bonjour à vous.
00:04:07Merci d'être là à vos côtés.
00:04:09Maître Sarah Saldman est présente. Bonjour.
00:04:11Bonjour Sonia.
00:04:12Merci de votre présence.
00:04:13Judith Vintraud nous accompagne.
00:04:14Bonjour Sonia.
00:04:15Merci encore.
00:04:16Bonjour à vous.
00:04:17Régis Le Semier est là.
00:04:18Avec ce livre.
00:04:19Bonjour Sonia.
00:04:20Et une question importante aujourd'hui.
00:04:21Qui est le diable ?
00:04:22L'autre ou l'Occident ?
00:04:24Le diable c'est souvent l'autre.
00:04:27Souvent en fait c'est une vraie question et il faut aussi se poser la question.
00:04:30On va parler beaucoup de Donald Trump dans cette émission.
00:04:33Il ne faut pas oublier que Donald Trump il y a trois mois
00:04:35était considéré sur le service public comme un fasciste américain.
00:04:39Que des journalistes français l'avaient accusé d'utiliser.
00:04:43Je donne juste un exemple.
00:04:45Le Madison Square Garden à New York était une salle
00:04:48que les nazis américains en effet en 1932 avaient utilisée.
00:04:52Et donc on faisait le parallèle.
00:04:54Aujourd'hui beaucoup de gens le voient comme sauveur du monde.
00:04:57Beaucoup de gens auraient envie d'être à son investiture.
00:05:00Donc en termes de diabolisation là il y a un solide portrait de Donald Trump.
00:05:05Aux éditions Max Milot évidemment par le reporter de guerre Régis Le Semier.
00:05:09On va en parler.
00:05:10Je salue également Harold Hima notre journaliste spécialiste des questions internationales.
00:05:14Et tout d'abord je voudrais...
00:05:16Alors vous allez me dire c'est vraiment un épiphénomène.
00:05:18Mais il dit beaucoup finalement de la panique de cette gauche morale.
00:05:22Toutes ces personnalités qui quittent X pour résister.
00:05:26C'est le mot à la vague Trump-Musk.
00:05:28Parce que résister aujourd'hui ça équivaut à quitter un réseau social.
00:05:32Sandrine Rousseau, Roland Lescure et d'autres.
00:05:35Ferment leur compte, je dis de vaintre Trump comme il ferme les yeux.
00:05:38C'est la panique morale chez la gauche morale.
00:05:41Si plutôt que de réfléchir sur les raisons profondes.
00:05:43Et c'est vrai.
00:05:44De la victoire de Trump ou du succès d'Elon Musk.
00:05:47Eh bien aborde tout cela avec morgue et mépris.
00:05:50Je vais vous laisser commenter cela.
00:05:52Mais tout d'abord regardez cette vague de migration progressiste.
00:05:55Détaillée par Célia Gruyère.
00:05:58Les appels au boycott du réseau social X se multiplient ces derniers jours.
00:06:02En cause son patron le milliardaire Elon Musk.
00:06:05Qui a largement contribué à la victoire de Donald Trump à l'élection présidentielle américaine.
00:06:09En France c'est à gauche ou au centre qu'on appelle à supprimer l'application.
00:06:13Sandrine Rousseau ou encore Roland Lescure, vice-président de l'Assemblée nationale.
00:06:17Ont annoncé leur départ de la plateforme dès aujourd'hui.
00:06:20Une décision qui ne fait pas consensus.
00:06:22Le maire de Cannes David Lissnard.
00:06:24Mais également Benjamin Haddad, ministre délégué chargé de l'Europe.
00:06:27Ont quant à eux annoncé le maintien de leur compte.
00:06:30Je ne quitterai pas X.
00:06:31La vie est plus intéressante quand on se confronte à des points de vue différents.
00:06:35Je serai toujours du côté du pluralisme et de la liberté d'expression.
00:06:38Loin de la sphère politique.
00:06:40Les Français se disent plutôt favorables à l'utilisation de ce réseau social.
00:06:44Mais sous certaines conditions.
00:06:46Je dirais que c'est important de préserver la liberté d'expression.
00:06:49Liberté d'expression, ok c'est bien, mais il y a des limites, il faut quand même encadrer ça.
00:06:52Il faut effectivement sévèrement les contrôler.
00:06:54Il faudrait réguler, mais à partir d'un certain âge.
00:06:57Avec ses 450 millions d'utilisateurs actifs.
00:07:00X demeure l'un des réseaux sociaux les plus répandus dans le monde.
00:07:04Derrière Facebook et TikTok.
00:07:06Et vous avez sans doute suivi cet humoriste du service public qui a insulté Elon Musk.
00:07:11Je vous permets de reprendre les mots parce qu'ils sont...
00:07:13Oui, humoriste, oui.
00:07:15Résumé, humoriste.
00:07:17A géométrie variable, mais qui a insulté avec des mots grossiers Elon Musk.
00:07:20Ce qui nous interpelle et certainement ce qui nous engage, c'est que dans tout cet aéropage,
00:07:26qui, je dis, c'est vraiment interrogé sur les raisons profondes de la victoire de Trump,
00:07:30sur le déclassement, l'appauvrissement des classes moyennes,
00:07:33sur le coût économique et le poids culturel de l'immigration.
00:07:38Qui ?
00:07:39Déjà, interroger, c'est quelque chose que ne font pas tous les gens ou les associations.
00:07:45Je pense à la Ligue des droits de l'homme qui annonce quitter X.
00:07:49Et en fait, le mouvement avait commencé avant la victoire de Trump.
00:07:53Il s'est renforcé au moment des notes des contributeurs,
00:07:57qui est une nouveauté introduite par Donald Trump
00:08:00et qui permettait à des gens de répondre avec des arguments étayés par Musk.
00:08:08De répondre et de démonter par des arguments étayés les affirmations de tout le monde.
00:08:14Évidemment, quand on est président d'une association mondialement reconnue,
00:08:18ministre, on ne supporte pas qu'un kidam puisse mettre en cause la parole officielle.
00:08:24C'est d'abord une preuve de lâcheté.
00:08:27Et quand on a la trouille, ça ne favorise pas la réflexion.
00:08:32Les bonnes consciences sont affolées par une forme de surgissement de la réalité.
00:08:37Qu'est-ce que vous avez dit pendant le sujet ?
00:08:40Ils sont ridicules.
00:08:42Ils sont affligeants et ridicules dans la mesure où il y a des problématiques de pouvoir d'achat, de sécurité.
00:08:47Ils représentent la nation.
00:08:49Et au lieu d'avoir de vrais débats, ils font des communiqués de presse
00:08:52pour nous expliquer, Sandrine Rousseau, pour la cinquième ou sixième fois,
00:08:55qu'elle va quitter X.
00:08:57Un, on s'en fiche. Elle peut partir. Elle était divertissante.
00:09:00Mais si elle part, je vais m'en remettre.
00:09:02Et deux, il y a des choses plus importantes.
00:09:04Et Sandrine Rousseau qui se dit féministe,
00:09:06qu'est-ce qu'elle a fait pour le Royaume-Uni, pour toutes les jeunes filles qui ont été violées ?
00:09:09Qu'est-ce qu'elle fait pour les femmes israéliennes qui sont violées ?
00:09:12Est-ce qu'elle a eu un mot pour les trois otages qui sont sortis de Gaza
00:09:16dans des conditions déplorables avec des hommes autour qui leur hurlent dessus ?
00:09:20Est-ce qu'on peut se recentrer sur les priorités ?
00:09:23Oui. D'ailleurs, on va le faire dans quelques instants.
00:09:25Non, mais pas nous.
00:09:27Parce que j'estime que déjà en parler, c'est leur donner beaucoup de crédit.
00:09:30Et quelle prétention de croire que si elle quitte X, ses personnalités,
00:09:33X va perdre de son crédit.
00:09:35Oui. C'est fou.
00:09:37Il y a deux choses que j'aurais à rajouter.
00:09:39La position que j'ai découvert ce matin de Marine Tondelier.
00:09:42Il y a une semaine appelée à l'interdiction de X
00:09:45qui explique qu'elle a été victime d'une campagne de haine sur X
00:09:48et que finalement, comme l'ensemble des parlementaires vont rester sur le réseau,
00:09:54elle va rester elle-même sur le réseau.
00:09:57Elle ne va pas quitter le réseau, mais pour résister,
00:10:00même si c'est outrageusement en faveur de la droite et de l'extrême droite.
00:10:03C'est ce qu'elle explique.
00:10:04Elle fait tout un communiqué très détaillé
00:10:06pour expliquer qu'il fallait l'interdire il y a une semaine,
00:10:08mais maintenant, il faut rester, il faut résister.
00:10:10Je trouve ce qui est incroyable aussi avec X.
00:10:13Souvenez-vous, il y a quelques années,
00:10:15quand X a été interdit en Russie,
00:10:17quand Pavel Durov, fondateur de Telegram, a été expulsé de Russie,
00:10:21le fondateur de cette plateforme aussi,
00:10:25et en Chine aussi avec Facebook,
00:10:28on a évidemment expliqué qu'il s'agissait de la dictature.
00:10:32Et là, on veut interdire X, pour certains, au nom de la liberté.
00:10:37C'est quand même assez incroyable.
00:10:39Si parfois, il y a des choses qui peuvent passer,
00:10:41quel est le meilleur antidote ?
00:10:43L'éducation, la culture, l'apprentissage ?
00:10:47Ce qui est intéressant, c'est que devant X,
00:10:52c'est véritablement une forme de croisade que lance une certaine gauche.
00:10:55Et quand Mme Gassinskis veut interdire l'accès à une université,
00:10:58où était-il ?
00:11:00Non, c'est pathétique.
00:11:02Et quand on voit également ce qui se passe dans les instituts de politique,
00:11:05Sciences Po, comment cette pensée dominante
00:11:08qu'est le fait d'une minorité interdit tout débat,
00:11:11je crois que le véritable combat doit se faire,
00:11:13comme vous le soulignez déjà,
00:11:15dans ce qui fabrique l'intelligentsia, dans l'éducation.
00:11:18Mais en plus, il y a une hypocrisie terrible,
00:11:22parce que la plupart d'entre nous sommes sur le réseau depuis de nombreuses années.
00:11:28On a vu quand même qu'avant les notes des contributeurs dont je parlais à l'instant,
00:11:33il y avait une modération soi-disant neutre.
00:11:36Thierry Breton a encore répété sur une chaîne concurrente
00:11:40que de toute façon, il n'y avait pas de censure,
00:11:42avant qu'il ne s'installe cette censure soi-disant d'extrême droite.
00:11:49C'est faux. La modération était clairement orientée...
00:11:53De l'interdire, tout ce qui sort du boulevard,
00:11:55qu'il considérait être le progressisme, du plan du bien...
00:11:58À propos de Donald Trump, quand il était encore président,
00:12:01pendant l'année chaotique, qui était la dernière année de son mandat,
00:12:04il a été exclu de toutes les plateformes.
00:12:07Il a été exclu de X, et à l'époque, j'avais fait un tweet
00:12:11pour expliquer que le porte-parole des talibans, par contre, lui...
00:12:14On se souvient de aucun problème.
00:12:16C'est quand même assez incroyable.
00:12:18Le président en exercice de la plus grande démocratie des Etats-Unis
00:12:25est exclu, mais le porte-parole des talibans...
00:12:29Vous oubliez une qualité au patron des talibans.
00:12:32Il est inclusif, progressiste, selon certains.
00:12:34Malheureusement, c'est au second degré, évidemment.
00:12:37Non, ça a été annoncé par certains.
00:12:39Oui, mais dans ma bouche, c'est à l'écran.
00:12:41Je suis d'accord.
00:12:42Dans quelques instants, nous irons à Washington,
00:12:44et Harold Eman va nous en parler,
00:12:46mais je voudrais faire un détour, évidemment,
00:12:48par ce qui se passe chez nous et par ce qui s'est passé à Macon.
00:12:51Alors, il faut vraiment qu'on n'ait pas la mémoire courte,
00:12:54parce que là, on parle, vous avez remarqué,
00:12:56ce sont des violences qui sont appelées violences urbaines.
00:12:58Mais qu'est-ce qui s'est passé dans le quartier des Saugerets à Macon ?
00:13:02Il y a eu des tirs de mortiers, des bâtiments publics dégradés,
00:13:04des fourgonnettes incendiées.
00:13:06Une vengeance, semble-t-il, parce qu'un local municipal
00:13:09n'a pas été attribué à des individus, en réalité,
00:13:12qui allaient faire leur deal.
00:13:14Moi, je me demande si on ne peut pas parler plutôt d'émeute.
00:13:16C'est ce qui s'est passé il y a quelque temps.
00:13:18C'était en 2023.
00:13:20Même chose, on envoie des CRS pour rétablir l'ordre,
00:13:23et puis on ne traite pas le problème à la racine.
00:13:26Regardez vraiment la violence.
00:13:28C'est une véritable conquête ou prise de contrôle d'un territoire.
00:13:31C'est une guerre de territoire, exactement.
00:13:33Marine Sabourin l'explique, et puis l'analyse juste après.
00:13:36Scène désolante à Macon, en Saône-et-Loire,
00:13:39où trois bâtiments publics ont été incendiés,
00:13:42ainsi que des véhicules de police et sept autres voitures.
00:13:45Les faits se sont déroulés dans le quartier sensible des Saugerets
00:13:48et impliqueraient des trafiquants de drogue.
00:13:50Ce sont des dealers qui sont là,
00:13:52et qui sont gênés dans leur action,
00:13:54et qui avaient espéré, à une certaine époque,
00:13:56pouvoir bénéficier d'un local.
00:13:58En fait, personne n'était dupe.
00:14:00Tout le monde a bien compris que ce local permettrait
00:14:02de vendre de la drogue et surtout de blanchir de l'argent,
00:14:04donc ce local leur a été refusé.
00:14:06Et ça fait trois ou quatre jours qu'ils avaient dit,
00:14:08qu'ils avaient écrit d'ailleurs,
00:14:10que si on ne leur donnait pas de local,
00:14:12ils mettraient la ville de Macon à feu et à sang.
00:14:14Un jeune homme de 19 ans a été interpellé en flagrant délit
00:14:16et placé en garde à vue,
00:14:18mais l'enquête se poursuit afin d'identifier toute personne
00:14:20liée à cette affaire.
00:14:22Je suis inquiet aussi en tant que maire,
00:14:24parce que, ce que j'ai dit tout à l'heure,
00:14:26la ville de Macon n'est plus assurée.
00:14:28Et donc, tous les dégâts sont à la charge,
00:14:30je ne sais pas comment je vais pouvoir faire
00:14:32pour rétablir les bâtiments, les réhabiliter.
00:14:34Les autorités surveillent de près
00:14:36la situation dans la commune, toujours tendue.
00:14:38Plusieurs arrêtés ont été pris
00:14:40par le préfet de Saône-et-Loire,
00:14:42interdisant la détention, le transport d'armes,
00:14:44de munitions et d'objets pouvant
00:14:46constituer une arme dans la ville
00:14:48jusqu'à demain, 23h.
00:14:5050 forces de l'ordre ont également été envoyées
00:14:52en renfort sur place.
00:14:54Macon, petite ville tranquille,
00:14:56avec ses bandes de jeunes désœuvrés.
00:14:58Le président de Basse-Yveté avait dit
00:15:00Emmanuel Macron, mais en réalité, vraiment,
00:15:02quelle leçon on a tiré des émeutes générales ?
00:15:04Quelle leçon de 2023,
00:15:06avec tout ce qui s'est passé quand même ?
00:15:08Je crois qu'on attend le prochain épisode
00:15:10qui sera encore plus grave,
00:15:12parce que rien n'est réglé.
00:15:14Échec de la politique de la ville,
00:15:16mauvaise analyse, immigration
00:15:18qui n'est pas régulée, communautarisme,
00:15:20parce que là, quand on parle de...
00:15:22Moi, je me suis un peu renseigné
00:15:24sur cette problématique, mais j'ai essayé
00:15:26tout est croisé avec
00:15:28des phénomènes de communautarisme, de sédition,
00:15:30de contestation de l'autorité française,
00:15:32de haine de la France.
00:15:34C'est à mettre en rapport également
00:15:36avec ces centaines de milliers de jeunes
00:15:38qui sont abonnés à ces influenceurs
00:15:40qui ont été appréhendés
00:15:42ces 15 derniers jours.
00:15:44Il y a également une culture de la haine
00:15:46et on ose dire
00:15:48qu'on va brûler une ville.
00:15:50On ose dire qu'on va attaquer.
00:15:52Et là, ce n'est pas un quartier,
00:15:54c'est plus de 1000 quartiers aujourd'hui
00:15:56en France. Au départ, c'était
00:15:58l'environnement parisien, grande ville.
00:16:00Maintenant, ce sont des villes moyennes.
00:16:02Souvenons-nous de Cholet.
00:16:04Cette délinquance fait régner la terreur
00:16:06dans Nantes, Rennes, etc.
00:16:08Le problème est extrêmement grave
00:16:10et il justifie une mise à plat,
00:16:12comme je le dis souvent, de toute la politique
00:16:14en utilisant tous les leviers disponibles.
00:16:16Tous les leviers qu'il faudra aussi rechercher.
00:16:18C'est ce qui avait été promis
00:16:20après les émeutes.
00:16:22Qui répare ? C'est pas ça ?
00:16:24Ça a été cassé. Qui répare ?
00:16:26C'est nous. Ce ne sont pas les personnes concernées.
00:16:28C'est bien le problème. Il faut aussi une réponse
00:16:30judiciaire à la hauteur et peut-être
00:16:32une réforme, une énième, mais efficace
00:16:34de la justice pénale des mineurs, qui a pourtant été
00:16:36réformée à maintes reprises.
00:16:38Mais on voit que c'est parfaitement inefficace.
00:16:40Il y a un réflexe
00:16:42pavlovien.
00:16:44J'ai regardé à chaque fois qu'il y a eu
00:16:46une flambée de violence. C'est à chaque fois
00:16:48les mêmes condamnations politiques,
00:16:50le même étonnement de certains.
00:16:52Certains indicateurs sur place, dont les propos
00:16:54sont à côté de la plaque.
00:16:56Beaucoup font un travail exceptionnel.
00:16:58D'autres ferment les yeux.
00:17:00Ce n'est pas à côté de la plaque.
00:17:02C'est complaisant, moi, je trouve.
00:17:04Et Sarah Parton
00:17:06a juste titre de réforme nécessaire
00:17:08de la justice des mineurs. Dans quelques jours,
00:17:10devrait venir en débat
00:17:12à l'Assemblée nationale, en séance plénière,
00:17:14une proposition de loi signée
00:17:16notamment par Gabriel Attal,
00:17:18qui l'a laissé dans son tiroir
00:17:20quand il a quitté Matignon,
00:17:22et qui vise à établir
00:17:24une procédure comparable
00:17:26à la comparution immédiate
00:17:28pour les mineurs,
00:17:30et à établir des courtes peines,
00:17:32chose qui n'existe quasiment pas
00:17:34pour les adultes, puisque en dessous
00:17:36d'un an, c'est quasiment
00:17:38systématiquement aménagé.
00:17:40Pour les mineurs, ça n'existe pas.
00:17:42Il faut responsabiliser les parents.
00:17:44La majorité pénale...
00:17:46La comparution immédiate est très intéressante.
00:17:48Parce que là, c'est décorrélé en deux audiences.
00:17:50La première, c'est est-ce que la personne est responsable ?
00:17:52Et la deuxième, peut-être huit mois après,
00:17:54quelle est la peine ? Ça n'a plus de sens.
00:17:56Là, ça aurait un peu de sens.
00:17:58Réforme pensée par Tobira,
00:18:00réfléchie par Belloubet...
00:18:02Mais la réponse, elle ne peut pas être que pénale.
00:18:04Elle doit être d'abord pénale.
00:18:06Je suis désolée, elle doit être d'abord pénale.
00:18:08L'impunité, le sentiment
00:18:10d'impunité dont on parle,
00:18:12pas plus que le sentiment d'insécurité,
00:18:14c'est tout une réalité.
00:18:16Ils incendient les locaux publics.
00:18:18Il n'y a aucune retenue.
00:18:20En plus, ils annoncent.
00:18:22C'est merveilleux, parce qu'ils annoncent.
00:18:24Vous pensez vraiment ?
00:18:26Dans les mêmes quartiers, on conteste
00:18:28l'enseignement des professeurs.
00:18:30C'est vraiment
00:18:32un refus total et global
00:18:34de ce que propose la France.
00:18:36On est dans ce que l'appelle
00:18:38la guerre civile à bas bruit.
00:18:40Depuis des années,
00:18:42Macron, il y a
00:18:44une dizaine d'années ou un peu plus,
00:18:46il y avait déjà des gros problèmes de drogue,
00:18:48même d'héroïne.
00:18:50Ils ont fermé les yeux à la politique en se disant
00:18:52ça va passer et là,
00:18:54ça explose à la figure de tout le monde.
00:18:56Ce qui est effrayant, c'est de voir
00:18:58l'état de dégradation de nos villes.
00:19:00Macron, c'est une ville
00:19:02calme, dans l'esprit des gens
00:19:04et qu'il l'était jusqu'à peu,
00:19:06jusqu'à il y a peu.
00:19:08Ce qui m'a frappé l'autre jour,
00:19:10c'est que je suis passé à Rennes.
00:19:12Le centre-ville, ça reste une ville magnifique,
00:19:14Rennes, avec le Parlement de Bretagne,
00:19:16un habitat
00:19:18très ancien
00:19:20et des rues parfaitement
00:19:22sécurisées.
00:19:24Le soir même, je regardais
00:19:26une vidéo que des dealers
00:19:28diffusaient, qui va vous rappeler
00:19:30ce qui se passe là, c'est-à-dire
00:19:32annonçant qu'ils allaient prendre un quartier de Rennes
00:19:34pour en virer d'autres dealers.
00:19:36Ils arrivent avec l'intention de tuer,
00:19:38en expliquant qu'ils vont tuer
00:19:40ceux qui sont déjà là.
00:19:42Cette vidéo ultra-violente, je me suis dit
00:19:44qu'on se croirait dans Bac Nord,
00:19:46les scènes d'intervention dans Bac Nord.
00:19:48À côté, c'est un quartier de Rennes,
00:19:50cette ville qui a un centre-ville
00:19:52paisible et qui, il y a 20 ans,
00:19:54n'avait aucun problème de sécurité.
00:19:56C'est ça qui est terrible.
00:19:58À part dire qu'on va envoyer des renforts
00:20:00et des moyens supplémentaires là,
00:20:02en attendant une autre réforme,
00:20:04une énième réforme, qu'elle infuse aussi,
00:20:06vous êtes habitant de ce quartier.
00:20:08Je déménage.
00:20:10C'est la double peine.
00:20:12Je vous réponds franchement.
00:20:14C'est aux honnêtes citoyennes
00:20:16de s'adapter à la délinquance.
00:20:18Le temps qu'ils trouvent des solutions,
00:20:20la recommandation à faire, c'est de déménager
00:20:22parce que ça ne va pas aller en s'arrangeant.
00:20:24Il faut regarder les choses en face.
00:20:26Ça ne s'arrange pas, ça ne s'améliore pas
00:20:28parce qu'on n'a pas fait
00:20:30une mise à plat totale de ce qui se passe.
00:20:32Vous prenez par exemple Nice.
00:20:34Ce qui entretient cette délinquance
00:20:36c'est notamment des apports de jeunes mineurs
00:20:38récemment arrivés.
00:20:40L'impact de l'immigration, il faut quand même dire les choses.
00:20:42Aujourd'hui c'est 50%
00:20:44de la délinquance de voie publique
00:20:46à Lyon, à Nantes, etc.
00:20:48Il y avait beaucoup de mineurs isolés, étrangers.
00:20:50Ce qui veut dire que déjà,
00:20:52tant qu'on ne gèrera pas
00:20:54l'immigration en ayant une immigration choisie,
00:20:56régulée, autant certaines femmes iraniennes
00:20:58je pense qu'elles pourraient venir
00:21:00avec un visa, celles qui résistent
00:21:02à cette théocratie.
00:21:04Autant il y en a d'autres.
00:21:06Pour beaucoup, là, c'est des Français.
00:21:08Vous pouvez arrêter le flux.
00:21:10Il y a un stock
00:21:12de parler ainsi.
00:21:14Il y a une immigration illégale.
00:21:16Par exemple, prenons Macron.
00:21:18Il y a eu des centaines, des milliers
00:21:20d'argent public qui a été déversé
00:21:22à Macron. Je ne sais pas si vous connaissez
00:21:24cette commune, mais il y a de la verdure,
00:21:26il y a des espaces aérés.
00:21:28C'est vraiment agréable à vivre.
00:21:30C'est agréable.
00:21:32On a accusé l'habitat, les tours,
00:21:34les barres des meubles, etc.
00:21:36C'est pas le bien-vivre
00:21:38qui est le problème, c'est l'ordre républicain.
00:21:40Le problème de la méthode, c'est-à-dire qu'il y a
00:21:42un principe clé, c'est la concentration des efforts.
00:21:44Aujourd'hui, on ne peut pas tout traiter,
00:21:46mais que la République montre, démontre
00:21:48qu'elle est capable d'agir, au moins dans 10 quartiers.
00:21:50Là, on est par pays,
00:21:52donc on réagit à l'événement, mais il n'y a pas d'anticipation.
00:21:54Il ne va pas y avoir une justice pour 10 quartiers.
00:21:56Je ne vous dis pas ça.
00:21:58Non, je vous dis simplement que,
00:22:00compte tenu de...
00:22:02Ils arrivaient 10 jours,
00:22:04ça se calmait pendant 10 jours et ensuite...
00:22:06Compte tenu de l'étendue de l'ampleur du problème,
00:22:08il faut que la République démontre
00:22:10qu'elle est forte.
00:22:12Elle ne peut pas l'être partout.
00:22:14Encore faut-il que force soit à la loi,
00:22:16parce que là, la loi, c'est les trafiquants.
00:22:18Ils se sont vengés parce qu'ils n'ont pas eu le local.
00:22:20Après l'avoir annoncé.
00:22:22Ce qui est quand même tout à fait
00:22:24extraordinaire en démocratie.
00:22:26La lutte doit être menée
00:22:28sur de multiples plans.
00:22:30J'ai parlé de la justice.
00:22:32Évidemment, il faut absolument
00:22:34changer les lois sur l'immigration,
00:22:36notamment celles qui nous empêchent,
00:22:38même si vous avez raison, il y a beaucoup de Français,
00:22:40celles qui nous empêchent de renvoyer
00:22:42des mineurs étrangers.
00:22:44On n'a pas le droit en France de renvoyer
00:22:46des mineurs étrangers dans leur pays.
00:22:48Il faut aussi que tout notre réseau social
00:22:50s'y mette.
00:22:52Les caisses d'allocations familiales,
00:22:54vous voyez qu'elles ignorent de quoi vivent les familles.
00:22:56Mais j'ai l'impression qu'on a toujours un temps de retard.
00:22:58Prenez une carte des communes françaises
00:23:00et voyez Macron.
00:23:02En fait, c'est presque...
00:23:04C'est devenu un axe stratégique.
00:23:06J'imaginais Macron quand même.
00:23:08Ce quartier avait flambé
00:23:10déjà lors de l'affaire Nael.
00:23:12Oui, oui.
00:23:14Il n'y a pas que problème de...
00:23:16Vous parlez d'intervenir, mais à chaque fois
00:23:18que les opérations placent net, etc.,
00:23:20à chaque fois qu'il y a eu une perturbation du réseau,
00:23:22on a même vu des cas
00:23:24où les dealers faisaient des messages
00:23:26d'excuses à leurs clients en disant
00:23:28« Le marché a été perturbé, mais vous pouvez revenir demain.
00:23:30Ça y est, la police ne sera plus là. »
00:23:32Voilà.
00:23:34La police est vécue comme un...
00:23:36Souvent, elle est attaquée comme telle
00:23:38parce qu'elle est vécue comme un perturbateur.
00:23:40La prison est vécue comme un aléa.
00:23:42Oui, alors la prison, par contre...
00:23:44C'est un aléa professionnel.
00:23:46Le trafic n'arrête pas en prison.
00:23:48Non, mais c'est un aléa.
00:23:50Au minimum, si vous voulez la réponse pénale,
00:23:52vous en parlez.
00:23:54Moi, j'ai fait du terrain, ce n'est pas nouveau.
00:23:56Aujourd'hui, les prisons sont saturées.
00:23:58Quand vous êtes gendarme, policier...
00:24:00Est-ce qu'il n'y a pas une responsabilité ?
00:24:02Pardon, parfois, c'est dur à dire
00:24:04parce que ça nous concerne des Français.
00:24:06Les mêmes causes produisent les mêmes effets.
00:24:08Vous votez pour...
00:24:10Je ne connais même pas la couleur politique du maire
00:24:12et ça ne me concerne pas, mais...
00:24:14LR.
00:24:16Pour cette commune et d'autres,
00:24:18après, il faut se poser les bonnes questions.
00:24:20On va marquer une pause.
00:24:22On va aller du côté, évidemment, des Etats-Unis
00:24:24avec la thérapie chaque de Donald Trump.
00:24:26Nous serons sur place avec nos correspondants.
00:24:28L'analyse de Darold Iman.
00:24:30Gilles Kepel va nous rejoindre tout à l'heure.
00:24:32Et puis, il y a cette proposition en France.
00:24:34Alors ça, c'est génial.
00:24:36On a avancé en faisant marche arrière.
00:24:38Parce que maintenant, c'est le travailler plus...
00:24:40Gratuitement.
00:24:42Sans gagner plus. Ça vous fait rêver ?
00:24:44Eh bien, vous allez voir que Bayrou va peut-être le faire.
00:24:46On verra tout de suite.
00:24:50Dans quelques instants, nous parlerons de la méthode
00:24:52du bulldozer Donald Trump
00:24:54et cette déclaration de François Bayrou
00:24:56qui estime, le Premier ministre,
00:24:58qu'il n'y aura pas de soumission
00:25:00aux Etats-Unis.
00:25:02Nous venons de parler des violences à Macron
00:25:04et c'est vrai, je le dis à nos téléspectateurs,
00:25:06nous disions qu'il ne faudrait pas de soumission d'abord
00:25:08aux trafiquants, aux dealers
00:25:10et aux autres racailles,
00:25:12ou narco-racailles, comme les a appelés les ministres de l'Intérieur.
00:25:14Tout d'abord, place
00:25:16aux infos avec vous, chers sommets à l'abidi.
00:25:18À la une de l'actualité, Sonia,
00:25:20il répond à Jean-Luc Mélenchon.
00:25:22Pour François Hollande, c'est simple, il y aura
00:25:24deux candidats de gauche à la prochaine présidentielle.
00:25:26Un candidat pour la gauche radicale
00:25:28et un candidat pour la gauche réformiste.
00:25:30Le député PS de Corrèze ajoute,
00:25:32je cite, que ce n'est pas avec la gauche telle
00:25:34qu'elle est exprimée par Jean-Luc Mélenchon
00:25:36mais avec une gauche qui travaille, qui fait des compromis
00:25:38que l'élection pourra être remportée.
00:25:40L'ancien candidat
00:25:42à l'élection présidentielle, l'écologiste
00:25:44Yannick Jadot, a annoncé ce lundi
00:25:46dans un entretien aux Parisiens,
00:25:48briguer la succession d'Anne Hidalgo à la tête
00:25:50de la mairie de Paris. Et pour y parvenir,
00:25:52le sénateur entend rassembler toute la gauche
00:25:54derrière lui. Et puis,
00:25:56quatre hommes, dont un mineur, jugé dès ce lundi
00:25:58pour avoir tenté de tuer un policier
00:26:00dans un train de banlieue parisienne.
00:26:02Des faits qui se sont produits en novembre
00:26:042021, lorsque le jeune fonctionnaire
00:26:06de 26 ans a été roué, troué, étranglé
00:26:08dans un train de la ligne H
00:26:10dans le Val d'Oise. C'est grâce
00:26:12à l'intervention d'un passager que le pire
00:26:14a pu être évité.
00:26:16Je ferai ce que j'ai promis
00:26:18et en particulier sur l'immigration. Ne cesse de
00:26:20marteler Donald Trump, qui sera investi tout à l'heure.
00:26:22Nous allons en parler avec, évidemment,
00:26:24nos invités Harold Eman. Mais tout d'abord,
00:26:26je vous propose d'écouter sur ce sujet Gérard Carreiro.
00:26:28C'est une voix historique d'Europe.
00:26:30Un grand connaisseur
00:26:32des Etats-Unis. Il était l'invité ce matin
00:26:34dans la grande interview.
00:26:36L'arrivée sous Biden de
00:26:387,5 millions d'immigrants
00:26:40sans papiers,
00:26:42ça fait quelque chose
00:26:44dans un pays. C'est un peu la
00:26:46comparaison de M. Bayrou. Vous avez
00:26:48une famille qui est dans un village,
00:26:50ça va, et puis vous en avez 30 d'un coup, ça va plus.
00:26:52C'est un peu ce qui se passe en Amérique.
00:26:54Même les gens les mieux,
00:26:56ceux qui acceptaient... L'Amérique,
00:26:58c'est le pays de l'immigration,
00:27:00qui acceptait l'idée de voir des gens
00:27:02d'autres pays, d'autres couleurs.
00:27:04Quand il y en a trop, à un moment donné,
00:27:06ça ne va plus.
00:27:08Il a compris et il fonce là-dedans.
00:27:10Ce qui était dans l'Europe, c'est que
00:27:12Trump va appliquer la loi. Autrement dit,
00:27:14tous les migrants clandestins seront
00:27:16inquiétés, à commencer, a-t-il dit, par les
00:27:18individus les plus problématiques, mais aussi
00:27:20ceux qui sont arrivés tout simplement
00:27:22illégalement. C'est un délit sur le sol
00:27:24américain.
00:27:26Ce n'est pas simple.
00:27:28Une fois qu'ils entrent sur le sol américain,
00:27:30il faut les arrêter,
00:27:32les identifier et les arrêter.
00:27:34Il y a une police qui est spécialisée
00:27:36en cette mission,
00:27:38qui s'appelle ICE.
00:27:40Et c'est
00:27:42ICE qui est
00:27:44au trois-quarts une police,
00:27:46mais pas à 100%. C'est-à-dire qu'ils ne peuvent pas
00:27:48juste se promener aux Etats-Unis et
00:27:50arrêter des gens.
00:27:52Il y a une ambiguïté sur leur fonction.
00:27:54Et par le passé, quand ils se déplaçaient,
00:27:56les forces de police
00:27:58locales ne coopèrent
00:28:00pas toujours avec eux. Parfois, ils ont des
00:28:02ordres pour faire le contraire
00:28:04tout à fait. Et donc,
00:28:06ils vont même
00:28:08jusqu'à
00:28:10faire connaître la police locale que
00:28:12ICE arrive. Alors, ICE arrive sans
00:28:14leur dire. Eux ne leur prêtent
00:28:16aucun concours.
00:28:18Je prends juste une ville que je connais, Kingston,
00:28:20à New York. C'est comme ça.
00:28:22Ils ne se parlent pas.
00:28:24Il y a ce problème-là.
00:28:26Il y a les villes-refuges, n'est-ce pas ?
00:28:28Il y a les villes ouvertes.
00:28:30Oui, c'est ça.
00:28:32Rien que le mot est assez éloquent.
00:28:34Oui, donc la police locale
00:28:36n'aide pas ICE quand ils arrivent.
00:28:38Ils ne leur disent pas qu'ils sont
00:28:40clandestins ou non.
00:28:42Peut-être y aura-t-il un alignement
00:28:44des différentes forces.
00:28:46En tous les cas, il y a quand même...
00:28:48Je prends le pari, on verra, qu'avec
00:28:50les premières expulsions, et qui seront certainement
00:28:52filmées, il va y avoir
00:28:54évidemment avant
00:28:56les associations qui vont se lever
00:28:58en disant, regardez, fascistes
00:29:00avec des familles qui partent, etc.
00:29:02Je ne sais pas, vous connaissez bien
00:29:04les Etats-Unis également, Régis Le Sommet.
00:29:06Une partie, difficile à quantifier,
00:29:08mais des Américains
00:29:10immigrés depuis une génération
00:29:12ou deux, sont pour
00:29:14cette maîtrise. Oui, tout à fait.
00:29:16D'ailleurs, ce qui est intéressant, c'est les performances
00:29:18que Donald Trump a faites
00:29:20dans le vote latino,
00:29:22et aussi comment chez les Noirs américains,
00:29:24c'était assez inattendu.
00:29:26Et ça fait partie aussi des
00:29:28succès de Donald Trump, cette fois-ci.
00:29:30Mais sur les questions migratoires,
00:29:32souvenez-vous, je m'en réfère au précédent
00:29:34mandat de Donald Trump, il y avait
00:29:36cette fameuse question du mur
00:29:38qu'il avait promis, qu'il avait commencé à mettre en place
00:29:40sur la frontière, pour empêcher
00:29:42les migrants de passer.
00:29:44Il y avait un aspect dissuasif,
00:29:46même si le mur, souvent,
00:29:48on voyait qu'il y avait des trous dans le mur,
00:29:50il n'avait pas été... Il suffisait de passer
00:29:52quelques kilomètres plus loin, et il y avait,
00:29:54et il y a toujours, et il y aura toujours
00:29:56des immigrés clandestins qui
00:29:58passeront aux Etats-Unis. Mais je vous donne deux chiffres.
00:30:00Vous avez évoqué, Gérard Carreyrou
00:30:02évoquait 7 millions et demi
00:30:04pendant les 4 ans de Donald Trump.
00:30:06Quand Donald Trump était au pouvoir la dernière
00:30:08année de son mandat, il y a eu
00:30:10à peu près 400 000 immigrés clandestins
00:30:12qui sont parvenus à rentrer
00:30:14aux Etats-Unis. Quand Joe Biden
00:30:16en 2017 a suivi
00:30:182 millions la première année.
00:30:20Vous imaginez l'appel d'air ? C'est-à-dire qu'en fait,
00:30:22comme Donald Trump a été battu,
00:30:24Joe Biden a fait œuvre,
00:30:26on va dire, d'ouverture.
00:30:28Il a dit, nous sommes les démocrates, l'Amérique,
00:30:30pays d'immigration, etc. Et tout à coup,
00:30:32il y a eu des caravanes entières
00:30:34de migrants venant d'Amérique du Sud
00:30:36qui ont pénétré aux Etats-Unis
00:30:38et qui sont arrivés. Donc si vous voulez,
00:30:40l'effet de Donald Trump, il est
00:30:42aussi lié à la communication,
00:30:44il est aussi lié au fait que ce président
00:30:46quelque part, fait peur.
00:30:48Il fait peur aux ennemis de l'Amérique.
00:30:50On parlera peut-être des questions
00:30:52internationales et notamment de la situation
00:30:54par rapport à l'Iran. Mais au niveau,
00:30:56il a un aspect
00:30:58dissuasif.
00:31:00Giuseppe Meloni avait fait la même chose avec des spots publicitaires.
00:31:02Évidemment. Et ça a marché
00:31:04partiellement. Je crois qu'Italie a baissé
00:31:0665% de moins
00:31:08d'immigration clandestine l'an dernier.
00:31:10Le message passe avant même l'action.
00:31:12Chez nous, c'est l'inverse.
00:31:14Il n'y a pas l'action non plus.
00:31:16Si on ne dit rien et qu'on dit welcome,
00:31:18évidemment, les gens vont venir.
00:31:20Les mots sont martelés de manière
00:31:22assez ferme. Gérard Carrion a parlé de la politique
00:31:24du coup de poing. D'autres disent
00:31:26le bulldozer et certains parlent tout simplement
00:31:28d'efficacité, c'est-à-dire de rejoindre
00:31:30les promesses qui ont été dites.
00:31:32C'est vrai que ça fait bizarre, un homme politique
00:31:34qui respecte les promesses. C'est de la souveraineté aussi.
00:31:36Exactement. Regardez, je crois
00:31:38que le mot a été employé hier, lors de
00:31:40ce discours de la victoire
00:31:42de Donald Trump.
00:31:44C'est devant une foule survoltée
00:31:46que Donald Trump a tenu
00:31:48un ultime discours avant de reprendre
00:31:50ses fonctions à la Maison Blanche.
00:31:52Un discours fort dans lequel il a rappelé
00:31:54les grands axes de sa campagne.
00:31:56Nous allons enfin arrêter
00:31:58l'invasion,
00:32:00fermer nos frontières,
00:32:02reprendre nos richesses.
00:32:04Nous allons utiliser
00:32:06l'or liquide
00:32:08qui est sous nos pieds.
00:32:10Donald Trump a promis de régler
00:32:12le plus rapidement possible
00:32:14chacune des crises auxquelles
00:32:16les Etats-Unis sont confrontés.
00:32:18Il a également été rejoint par Elon Musk
00:32:20qui a de son côté assuré qu'il rendrait
00:32:22le pays fort pour des siècles.
00:32:24Et enfin, le président élu a assuré
00:32:26qu'il voulait faire table rase
00:32:28de l'ancienne politique démocrate.
00:32:30Tous les décrets horribles
00:32:32de l'administration Biden seront
00:32:34annulés en quelques heures,
00:32:36dès que j'aurai prêté serment.
00:32:38Donald Trump, qui fort de sa campagne,
00:32:40a promis un renouveau politique
00:32:42pour les Etats-Unis.
00:33:10L'investiture de Donald Trump
00:33:12nous met devant
00:33:14notre responsabilité.
00:33:18La France
00:33:20et l'Europe,
00:33:22beaucoup plus largement,
00:33:24sont aujourd'hui devant
00:33:26deux défis immenses.
00:33:28La puissance
00:33:30de la Chine.
00:33:32La Chine a passé au mois de décembre
00:33:34le cap de
00:33:361000 milliards
00:33:38d'excédents commerciaux.
00:33:40Je ne sais pas si vous vous rendez compte
00:33:42de ce que ça signifie
00:33:44comme déploiement de puissance,
00:33:46notamment industrielle.
00:33:48Et ce déploiement de puissance
00:33:50se fait évidemment au détriment de nous.
00:33:52Et puis les Etats-Unis,
00:33:54avec l'investiture
00:33:56du président réélu,
00:33:58les Etats-Unis
00:34:00ont décidé
00:34:02d'une politique
00:34:04incroyablement
00:34:06dominatrice
00:34:08par le dollar,
00:34:10par la politique industrielle,
00:34:12par la captation
00:34:14de toute la recherche du monde
00:34:16et par la captation
00:34:18des investissements du monde.
00:34:20Et si nous, nous ne faisons rien,
00:34:22notre destin est très simple,
00:34:24nous allons être dominés,
00:34:26nous allons être écrasés,
00:34:28nous allons être
00:34:30marginalisés.
00:34:32Mais alors,
00:34:34soyons dominateurs.
00:34:36La captation de la recherche, effectivement,
00:34:38les Etats-Unis attirent les chercheurs.
00:34:40Pourquoi ? Parce qu'on les sous-paye
00:34:42en France et parce qu'on paye
00:34:44très très cher le CNRS,
00:34:46dont une partie des chercheurs fait tout à fait
00:34:48autre chose que de la recherche,
00:34:50mais plutôt de l'idéologie. Et les bons
00:34:52qui essayent de travailler au CNRS
00:34:54finissent par aller où ? Aux Etats-Unis
00:34:56où là, ils obtiennent des financements.
00:34:58On est en train de critiquer ce qui marche
00:35:00en réalité. Harold Lehman,
00:35:02plus largement, vous voulez...
00:35:04Je vous laisse réagir, généralement, dans quelques instants.
00:35:06Oui, c'est vrai que... Alors moi,
00:35:08j'ai décrit simplement la situation économique
00:35:10et je salue Éric Derritte-Matin qui est avec nous
00:35:12simplement parce que c'est pas
00:35:14mal les comparaisons. Les Etats-Unis
00:35:16à croissance 3%,
00:35:18plein emploi, tout ne va pas bien,
00:35:20les prix explosent, la middle class est en grande
00:35:22difficulté, mais bon, on aimerait bien
00:35:24un peu prendre un petit peu
00:35:26de cette croissance, grappiller quelques points.
00:35:28Là, vous parlez des chiffres actuels.
00:35:30Oui, mais je préfère que ceux de l'année dernière.
00:35:32Oui, mais c'est une croissance
00:35:34qui s'est
00:35:36faite sous Biden.
00:35:38Oui, mais donc,
00:35:40c'est-à-dire que ce n'est pas plus simple.
00:35:42Mais ce qui s'est passé, c'est qu'il n'a pas gagné
00:35:44avec son bilan économique.
00:35:46Ma question, c'est quand on arrive dans un
00:35:48contexte qui est favorable, on a les mains
00:35:50un peu plus libres et les coups des franges pour agir.
00:35:52J'imagine.
00:35:54Je veux dire, sa grande recette
00:35:56de Trump, pour moi, c'est
00:35:58qu'il va relancer
00:36:00l'extraction
00:36:02des hydrocarbures.
00:36:04Mais est-ce qu'il pourra
00:36:06y arriver ? Parce que dans beaucoup d'États, c'est
00:36:08interdit. L'État de New York, pas de
00:36:10fracturation hydraulique d'aucune sorte,
00:36:12nulle part. Donc, c'est
00:36:14la prérogative locale.
00:36:16Donc, je ne sais pas comment il va
00:36:18imposer ça, mais
00:36:20c'est un de ses grands buts.
00:36:22Et puis, de définancer
00:36:24toutes sortes de choses, parce que
00:36:26l'État profond...
00:36:28Quand je lis ce qui est promis
00:36:30pour l'État profond, l'État profond, ce sont
00:36:32vraiment les hauts fonctionnaires.
00:36:34Pour résumer, c'est Washington, pas de caricature.
00:36:36Mais ce sont ceux qui dirigent
00:36:38en réalité, qui ont le pouvoir.
00:36:40Ah, il promet quand même. Alors là, c'est
00:36:42une révolution. Oui, mais
00:36:44l'État profond,
00:36:46on voit de moins en moins ce que c'est.
00:36:48Parce que les hauts fonctionnaires
00:36:50américains ne sont pas si
00:36:52identifiés que ça. Ce sont des agences
00:36:54et les agences sont censées
00:36:56être autonomes. Donc, c'est
00:36:58peut-être de ça que l'on parle,
00:37:00mais ce n'est pas le modèle français. On a des énarques
00:37:02tout puissants qui sont
00:37:04dans le privé et dans le
00:37:06public, qui se tiennent les coudes.
00:37:08C'est vous qui l'avez dit. Emmanuel Macron avait
00:37:10dénoncé aussi l'État profond, d'ailleurs.
00:37:12Oui, mais en Turquie,
00:37:14en France, on voit ce que c'est.
00:37:16Mais en Turquie, c'était
00:37:18un État qui était tout à fait contre...
00:37:20Tout ce qui était élu, ils étaient contre, mais ils étaient
00:37:22puissants. C'était la magistrature et tout ça.
00:37:24Et aux États-Unis, les magistrats sont nommés
00:37:26par le président. Donc, Donald Trump
00:37:28a nommé un tiers déjà
00:37:30de la Cour suprême. Il n'est pas sous
00:37:32le diktat. Il peut changer complètement
00:37:34en tous les cas, si je puis dire,
00:37:36tout cet aéropage
00:37:38de hauts fonctionnaires. Il a les moyens de tout changer.
00:37:40Parce qu'en France, souvent, les ministres partent, mais les
00:37:42fonctionnaires restent. Oui, mais il peut changer
00:37:44l'état d'agence. Mais aux États-Unis,
00:37:46le système antérieur a été fait pour ne
00:37:48pas que les chefs des
00:37:50agences soient soumis au pouvoir politique.
00:37:52Si c'est ça, l'État profond,
00:37:54ça, il peut le changer. Ça va vous donner de l'actualité
00:37:56également. À vous, Régis Le Sommier,
00:37:58ce qui va arriver. Parce que ce qui est promis avec les
00:38:00décrets, là, dès aujourd'hui, en tous les cas, dans les
00:38:02prochaines heures, la révolution
00:38:04qui ne dit pas son nom,
00:38:06mais quand même, il promet
00:38:08quand même aussi des... J'exagère, mais des
00:38:10exils, des départs forcés de Washington,
00:38:12de certains fonctionnaires
00:38:14pour placer d'autres personnes.
00:38:16Oui, c'est la méthode radicale. Il a
00:38:18également, en plus,
00:38:20comment dire, il a aussi demandé
00:38:22que ceux qui avaient participé
00:38:24au retrait catastrophique
00:38:26des États-Unis d'Afghanistan
00:38:28présentent leur démission,
00:38:30les militaires. Donc, il est
00:38:32vraiment, vraiment, il a l'intention
00:38:34de frapper fort
00:38:36dès le début. Il faut savoir aussi que
00:38:38le système américain fait que
00:38:40un président qui est élu pour 4 ans,
00:38:42en général, a 2 années
00:38:44dans lesquelles il peut agir. C'est les 2
00:38:46prochaines années, puisqu'il y a les élections
00:38:48de mid-term qui, en général, montrent
00:38:50une insatisfaction.
00:38:52C'est assez rare pour un président en exercice,
00:38:54même s'il est arrivé d'en remporter
00:38:56ses élections de mid-term. Et après, c'est beaucoup plus difficile
00:38:58de faire passer des choses
00:39:00à la Chambre. Donc, Donald Trump
00:39:02entend commencer dès le début
00:39:04et capitaliser
00:39:06sur ce succès électoral.
00:39:08Je pense que tout vient
00:39:10de cette victoire. Cette victoire
00:39:12qui lui a permis de remporter la Chambre,
00:39:14qui lui a permis de remporter le Sénat.
00:39:16Et puis, électoralement, on ne s'attendait pas
00:39:18parce que, médiatiquement, on avait
00:39:20sous-estimé le phénomène
00:39:22comme Donald Trump. Je disais en introduction
00:39:24tout à l'heure...
00:39:26Nous, chez Robert Stein, on avait fait notre couverture
00:39:28en septembre dernier
00:39:30avec Donald Trump, à l'époque où Libération
00:39:32faisait, comme Kamala Harris,
00:39:34le début de la victoire
00:39:36ou quelque chose comme ça.
00:39:38On s'est mis le doigt
00:39:40dans l'œil avec Donald Trump. On s'est imaginé
00:39:42qu'il ne passerait pas.
00:39:44On l'a même stigmatisé.
00:39:46Et là, tout à coup, on s'aperçoit que le personnage
00:39:48est en train d'arriver. Il est en train de déferler.
00:39:50Et il y a un vent de panique,
00:39:52évident. Quand on entend François
00:39:54Bayrou, on sent bien aussi qu'il n'est pas
00:39:56très à l'aise parce que le vent
00:39:58de Donald Trump n'est pas forcément
00:40:00en train de pousser.
00:40:02Et puis, la France est en incapacité
00:40:04avec un président...
00:40:06Et d'autres qui, au contraire,
00:40:08veulent afficher leur proximité idéologique.
00:40:10On y sera. J'accueille,
00:40:12et je l'ai dit, je le salue, Éric de Ritmaten,
00:40:14toute autre chose. On va continuer, évidemment,
00:40:16à évoquer cette investiture. Pendant
00:40:18ce temps, je ne veux pas caricaturer,
00:40:20mais nos débats se résument. C'est vrai,
00:40:22il y a quelques années, je me disais, Éric, le slogan
00:40:24porteur qui avait fait, d'ailleurs, rêver certains,
00:40:26c'était travailler plus pour
00:40:28gagner plus. Et là, c'est travailler plus
00:40:30gratuitement, mais pas pour...
00:40:32Déjà, ça serait bien pour ne pas perdre plus.
00:40:34Et c'est cette proposition
00:40:36de la droite, du centre droit,
00:40:38de la ministre Catherine Vautrin,
00:40:40pour financer nos politiques sociales.
00:40:42Alors, elle soumet l'idée de faire travailler
00:40:44plus les actifs, parce qu'on manque
00:40:46évidemment d'argent. Et au final, moi,
00:40:48j'ai trouvé l'argument assez incroyable.
00:40:50Dormez, braves gens, ça ne sera que
00:40:52dix minutes par semaine.
00:40:54On se dit dix minutes par semaine.
00:40:56On veut bien les donner.
00:40:58Mais enfin, de quelle solidarité
00:41:00on parle ? Vous savez, la SNCF,
00:41:02ils avaient dit, on travaillera deux minutes de plus
00:41:04par jour. Parce qu'il ne faut pas oublier que cette
00:41:06mesure de cette journée de solidarité,
00:41:08ça remonte à M. Raffarin,
00:41:10l'ancien Premier ministre.
00:41:12Et donc, il avait eu cette idée, à l'époque de Jacques Chirac,
00:41:14parce qu'il y avait eu cette canicule énorme,
00:41:16il fallait financer les EHPAD,
00:41:18la dépendance, on avait besoin d'argent.
00:41:20Donc, on avait créé cette première journée. Puis au final,
00:41:22l'argent a été un peu
00:41:24utilisé pour d'autres choses. Ça n'a pas été
00:41:26vraiment pour rénover les EHPAD, puisque aujourd'hui, je voyais
00:41:28le chiffre, vous avez 66%
00:41:30de ces EHPAD, pour personnes âgées,
00:41:32qui finalement sont en faillite, vous vous rendez compte,
00:41:34en difficulté financière. Donc, ça n'a servi à rien.
00:41:36Donc, vous avez raison. Alors, cette mesure, moi, je pense
00:41:38qu'elle est indispensable. Vous avez raison,
00:41:40comparée aux Etats-Unis, où les
00:41:42Américains accélèrent, et nous, en Europe,
00:41:44on piétine, voire on recule. Vous pensez que c'est nécessaire ?
00:41:46C'est nécessaire. Et pourquoi ne pas s'attaquer, pardonnez-moi,
00:41:48tous ne sont pas des profiteurs, mais il y a des
00:41:50profiteurs de tout poil, plutôt que de demander
00:41:52toujours plus au même ? Demandez plus,
00:41:54les chiffres parlent.
00:41:56Après, on dit ce qu'on veut des chiffres. Mais quand vous regardez
00:41:58les chiffres de l'OCDE, le temps,
00:42:00le travail moyen en France, c'est
00:42:02664 heures par an.
00:42:04Ça ne vous dit peut-être pas grand-chose, mais par rapport
00:42:06à l'Allemagne, j'ai calculé, c'est fait
00:42:0865 heures de moins de travail
00:42:10par an. 65 heures, c'est une dizaine
00:42:12de jours de travail perdu, finalement, par rapport
00:42:14aux Allemands. Voilà, si on parle de 7
00:42:16heures de travail. Ça paraît énorme. Oui,
00:42:18c'est énorme, 10 jours de travail
00:42:20en moins. Ce qui fait qu'on a une productivité
00:42:22aujourd'hui, en recul par rapport aux
00:42:24Américains, qui, eux, vont accélérer. On a 7 points
00:42:26de productivité en moins. Non, mais, pour résumer,
00:42:28on a besoin, aujourd'hui,
00:42:30d'être plus productifs. Oui, mais au moment où la solidarité
00:42:32se lézarde, parce que, justement,
00:42:34parfois, l'argent qu'on
00:42:36essaie de gratter pour les uns va dans les mauvaises
00:42:38poches des autres. Je trouve, je ne sais pas
00:42:40si c'est une bonne idée. Alors, là,
00:42:42si vous me permettez, cet argent, ça ferait
00:42:442 milliards de plus, 2 milliards et demi,
00:42:46qui entreraient dans les caisses de l'État. Et l'État
00:42:48pense le remettre en jeu
00:42:50pour les EHPAD. Mais, on sait bien
00:42:52que ça ira vers les caisses de la CPI. Mais c'est terrible.
00:42:54Oui, c'est terrible.
00:42:56Le poids des retraites, le nombre d'assurances
00:42:58sociaux, notre démographie en Berne,
00:43:00c'est le cocktail explosif. Et, puisqu'on parle de milliards
00:43:02aujourd'hui, ça ferait 2 milliards de plus,
00:43:04alors qu'on va avoir un déficit de 20 milliards.
00:43:06Donc, vous vous rendez compte, c'est une fois de plus,
00:43:08on est dans l'échelle de la goutte d'eau.
00:43:10On est dans un état dysfonctionnel, totalement.
00:43:12Mais, c'est pas simplement la goutte d'eau,
00:43:14c'est la goutte d'eau dans le tonneau
00:43:16d'État d'origine. Oui, exactement.
00:43:18C'est ça qui est choquant. Là, je crois que ce qui
00:43:20se fait aux États-Unis doit nous conduire, nous aussi,
00:43:22à voir les choses en face,
00:43:24à voir la réalité. D'abord, il y a des
00:43:26Français qui travaillent, ce sont les entrepreneurs.
00:43:28Eux, ils travaillent 50 heures, 60 heures par semaine.
00:43:30Oui, les artisans. Les artisans.
00:43:32Il y a une France qui travaille. Bon.
00:43:34Il y a une France qui travaille beaucoup moins,
00:43:36c'est la fonction publique. Il faut tenir
00:43:38un discours honnête et lucide.
00:43:40Ça ne plaira pas à tout le monde. Ça dépend de quelle fonction.
00:43:42Non, une partie... Écoutez bien.
00:43:44Je passe mes mots. Je sais.
00:43:46Un fonctionnaire qui produit peu,
00:43:48aujourd'hui, on ne lui dit rien.
00:43:50Il y a une telle inhibition au niveau du leadership,
00:43:52du management au sein de la fonction publique,
00:43:54c'est une partie de la fonction publique
00:43:56qui ne travaille pas. Ce n'est pas la majorité,
00:43:58mais c'est une minorité importante.
00:44:00En tout état de cause, les budgets sont considérables.
00:44:02Le taux d'imposition
00:44:04est la première d'Europe.
00:44:06Et la productivité de notre fonction publique
00:44:08pose question. Maintenant, je prends un exemple
00:44:10très simple, proche de ma famille.
00:44:12J'ai un fils qui est parti en Suisse.
00:44:14Il était à 35 heures en France.
00:44:16Il est à 43 heures en Suisse.
00:44:18Et là, il a trouvé que la valeur travail...
00:44:20Je reviens là-dessus. La valeur travail,
00:44:22c'est magnifique en Suisse.
00:44:24Les salaires ne sont pas les mêmes.
00:44:26Tout est lié.
00:44:28Quant aux États-Unis,
00:44:30je terminerai en disant simplement
00:44:32que la fierté, la vitalité
00:44:34donnée aux gens
00:44:36de l'énergie, de la tonicité,
00:44:38ça galanise et ça sert l'économie.
00:44:40Le salaire dépend aussi
00:44:42de ce que l'État prélève.
00:44:44Bien sûr, vous avez entièrement raison.
00:44:46Entre le comité de net, il y a un monde.
00:44:48Monsieur le Général donne
00:44:50l'exemple de la Suisse, que je connais bien.
00:44:52Là-bas, on paye beaucoup ses charges
00:44:54soi-même. Ce n'est pas comme en France
00:44:56où on a assisté sur un grand nombre de choses,
00:44:58que ce soit la retraite, la sécurité sociale,
00:45:00le chômage aussi. Il y avait une réforme
00:45:02pour le chômage qui était très bonne. Gabriel Attal
00:45:04l'a interrompue.
00:45:06Et on ne voit pas les milliers de Suisses
00:45:08envahis de SDF ni de gens qui sont en train
00:45:10de crever dans les couloirs des urgences.
00:45:12C'est sûr que les salaires sont parfois le double.
00:45:14Il y a plus de charges. C'est comme l'assurance automobile.
00:45:16Vous l'assurez votre voiture au maximum,
00:45:18il est cher une cotisation.
00:45:20Travaillez plus sans gagner plus.
00:45:22C'est vendeur.
00:45:24Là, ça ne sera j'espère plus
00:45:26vendeur entre guillemets, mais je n'oserai pas le dire ainsi
00:45:28pour notre invité. Gilles Kepel va nous rejoindre.
00:45:30Son analyse, on l'attend
00:45:32sur les Etats-Unis, sur Israël, sur l'accord
00:45:34et vous allez en parler entre Israël
00:45:36et le Hamas. Nous serons également
00:45:38à Washington avec notre journaliste politique
00:45:40Thomas Bonnet. Dans quelques instants,
00:45:42il nous parlera des présences françaises.
00:45:44Tout le monde est allé
00:45:46pour montrer sa proximité idéologique
00:45:48avec Donald Trump. Une courte pause et on se retrouve.
00:45:54Midi News, la suite. On va parler
00:45:56du monde en plein bouleversement avec
00:45:58l'investiture tout à l'heure de Donald Trump.
00:46:00À suivre évidemment sur notre antenne et pour parler
00:46:02de ces bouleversements, on va accueillir
00:46:04Gilles Kepel. Merci d'être là.
00:46:06Bonjour à vous avec ce livre
00:46:08Bouleversement du monde, l'après 7 octobre.
00:46:10Et plus largement, vraiment, toutes les
00:46:12conséquences, les effets, la mécanique
00:46:14des deals de Donald Trump.
00:46:16Nous allons en parler avec vous et nos invités
00:46:18juste après, le journal.
00:46:20Bonjour à vous, chère Somaya Labidi.
00:46:22Bonjour Sonia, bonjour à tous.
00:46:24À la une de l'actualité, il a prononcé
00:46:26un dernier discours avant de prendre les clés
00:46:28de la Maison Blanche. Donald Trump
00:46:30très offensif. Hier soir à Washington,
00:46:32le Républicain s'est engagé à mettre
00:46:34en place des expulsions massives pour
00:46:36s'attaquer à l'immigration illégale et a déjà
00:46:38promis de rétablir le réseau social TikTok.
00:46:40Retour sur les temps forts de cette soirée
00:46:42avec Corentin Brio.
00:46:46C'est devant une foule survoltée,
00:46:48telle une rockstar,
00:46:50que Donald Trump est apparu
00:46:52la veille de son grand jour.
00:46:56Celui qui sera officiellement
00:46:58président des Etats-Unis pour une deuxième fois
00:47:00dans quelques heures, a tenu
00:47:02un ultime discours avant de prendre
00:47:04ses fonctions à la Maison Blanche.
00:47:06Et il a rappelé les grands axes de sa campagne.
00:47:08Nous allons enfin
00:47:10arrêter l'invasion,
00:47:12fermer nos frontières,
00:47:14reprendre nos richesses.
00:47:16Nous allons
00:47:18utiliser l'or liquide
00:47:20qui est sous nos pieds.
00:47:22Un dernier meeting qui a même
00:47:24parfois ressemblé à un concert.
00:47:34Tout au long de la soirée, les soutiens
00:47:36de Donald Trump se sont succédés.
00:47:38Elon Musk, prochain membre
00:47:40de son gouvernement, est également apparu.
00:47:44Cette victoire
00:47:46est vraiment le début. Ce qui compte,
00:47:48c'est de réaliser des changements significatifs,
00:47:50de les soumettre et de poser
00:47:52les fondations d'une Amérique forte pour un siècle,
00:47:54pour des siècles, pour toujours.
00:47:58Les réactions
00:48:00des partisans du nouveau président sont unanimes.
00:48:04C'est important parce qu'il va
00:48:06restaurer l'Amérique à ce qu'elle était autrefois.
00:48:08Aujourd'hui, elle est en ruine.
00:48:10Joe Biden quitte son poste,
00:48:12tout sera terminé et tout reviendra à la normale.
00:48:20Je suis ici parce que c'est le meilleur
00:48:22jour de ma vie. Je suis si excitée
00:48:24de voir Trump de retour pour mes enfants qui se battent.
00:48:26C'est de l'argent dans notre poche
00:48:28et je suis prête à voir ce monde changer.
00:48:30Des partisans
00:48:32visiblement conquis, deux retrouvés
00:48:34pour une deuxième fois Donald Trump
00:48:36à la tête de leur pays.
00:48:38Un président qui promet un renouveau
00:48:40pour les Etats-Unis.
00:48:42C'est l'autre information de cette mi-journée.
00:48:44Fin du calvaire, après plus de 15 mois
00:48:46de captivité, trois ex-otages israéliennes
00:48:48ont enfin été libérés hier par le Hamas.
00:48:50Il s'agit de l'israélo-britannique
00:48:52Émilie Damary, de l'israélo-roumaine
00:48:54Doron Schrenbecher,
00:48:56capturé au kiboutz Kfaraza,
00:48:58ainsi que de Romy Gonen, enlevé au festival
00:49:00de musique Nova. Et vous le voyez
00:49:02sur ces images, les trois jeunes femmes
00:49:04ont été prises en charge dans un hôpital
00:49:06et sont toutes les trois, je cite, dans un état stable.
00:49:08Et puis,
00:49:10retour en France avec les députés
00:49:12qui entament ce lundi l'examen du projet
00:49:14de loi d'urgence pour Mayotte.
00:49:16Premier texte du gouvernement Bayrou
00:49:18à être débattu dans l'hémicycle.
00:49:20Son adoption fait peu de doute au regard
00:49:22de l'impératif d'accélérer la reconstruction
00:49:24de l'archipel dévasté, je vous le rappelle,
00:49:26par le cyclone Chido.
00:49:28Voilà ce qu'il fallait retenir
00:49:30de l'actualité à 13h, Sonia.
00:49:32Merci, Somaya. Je vous dis à tout à l'heure.
00:49:34Et pour l'heure, nous sommes avec nos invités,
00:49:36toujours Régis Le Sommier, pour son livre
00:49:38Qui est le diable, l'autre,
00:49:40ou l'Occident, aux éditions
00:49:42Max Milot. Nous sommes avec
00:49:44Judith Vintraub, avec le général
00:49:46Bertrand Cavaillé, avec Sarah Salman.
00:49:48On accueille avec plaisir notre journaliste politique
00:49:50Elodie Huchard, bonjour à vous.
00:49:52Et Gilles Kepel, bouleversement
00:49:54du monde l'après cet octobre.
00:49:56Nous allons évidemment parler avec vous, Gilles Kepel,
00:49:58de l'accord entre Israël et le Hama,
00:50:00de cette première salve de libération.
00:50:02Mais tout d'abord, on a envie aussi d'écouter
00:50:04votre analyse sur les Etats-Unis,
00:50:06la méthode bulldozer
00:50:08de Donald Trump, les deals
00:50:10qu'il peut arracher,
00:50:12la méthode coup de poing également.
00:50:14Écoutons l'analyse ce matin. Vous nous direz ce que vous en pensez
00:50:16du spécialiste
00:50:18des Etats-Unis, Gérard Carréau,
00:50:20qui affirme que Donald Trump, c'est l'alliance
00:50:22de l'Amérique traditionnelle
00:50:24et l'Amérique du futur, des satellites.
00:50:26Les deux combinés donnent, selon lui,
00:50:28l'actuel président américain.
00:50:30Ce qui était la base de Trump,
00:50:32c'est-à-dire les classes anciennement démocrates
00:50:34qui ont basculé,
00:50:36la classe moyenne américaine,
00:50:38se sont trouvées flanquées
00:50:40de ce qui fait la force de l'Amérique d'aujourd'hui,
00:50:42c'est-à-dire ces entreprises technologiques.
00:50:44Musk
00:50:46est l'archétype de ça.
00:50:48Quand on voit Musk et les hautes technologies,
00:50:50Musk et la conquête de l'espace,
00:50:52etc., on se dit, au fond,
00:50:54il manquait simplement ça à Trump.
00:50:56L'Amérique traditionnelle,
00:50:58il l'a. Il faut compléter
00:51:00par l'Amérique de demain
00:51:02et il est en train de l'avoir.
00:51:04Qu'est-ce que ça peut donner, cette alliance ?
00:51:06L'Amérique traditionnelle et celle de demain,
00:51:08de l'espace, de toutes ces technologies ?
00:51:10Ça peut donner, peut-être,
00:51:12là, pour le coup, je m'avance en spéculation,
00:51:14je pense que ça peut donner,
00:51:16effectivement,
00:51:18une résurgence d'une Amérique forte.
00:51:20Une Amérique forte, capable
00:51:22de nouer des deals, parfois,
00:51:24improbables, comme on l'a vu entre Israël
00:51:26et Hamas. Est-ce que cette méthode
00:51:28des deals est du coup de poing ?
00:51:30C'est ce qui est consubstantiel à Donald Trump,
00:51:32selon vous, Gilles Kepel ?
00:51:34En apparence, oui, ainsi qu'à Elon Musk,
00:51:36qui est, comme on dit en anglais, son sidekick,
00:51:38celui qui donne les coups de poing à côté de lui.
00:51:40Effectivement,
00:51:42puisqu'on l'a vu,
00:51:44de fait,
00:51:46l'enjeu de la libération
00:51:48des otages, qui devait
00:51:50absolument advenir avant
00:51:52le jour de l'investiture, c'est-à-dire
00:51:54aujourd'hui, c'était,
00:51:56pour Trump, quelque chose d'absolument
00:51:58fondamental. Et il est allé
00:52:00jusqu'à tordre le bras
00:52:02à Bibi Netanyahou, en envoyant
00:52:04son envoyé spécial,
00:52:06l'agent immobilier new-yorkais
00:52:08Steve Witkoff, qui a convoqué
00:52:10Netanyahou le jour du Shabbat,
00:52:12Witkoff étant, par ailleurs, lui aussi
00:52:14juif.
00:52:16Witkoff, nous dit la presse israélienne,
00:52:18a menacé avec son doigt
00:52:20Netanyahou que si jamais
00:52:22il faisait capoter
00:52:24le deal, en anglais ça s'est dit d'une manière
00:52:26que je n'ose pas formuler devant
00:52:28vous Sonia, il verrait
00:52:30ce qu'il verrait. Et on
00:52:32a eu effectivement ces
00:52:34trois otages, ces jeunes
00:52:36femmes qui ont été libérées hier,
00:52:38avec d'ultimes intermoins
00:52:40de chaque côté, parce
00:52:42qu'il fallait absolument que
00:52:44l'investiture de
00:52:46Trump ne soit pas gâchée
00:52:48par un échec. C'est-à-dire
00:52:50qu'alors qu'il avait promis l'enfer sur Terre
00:52:52à tout le monde, pas seulement au
00:52:54Hamas, aussi visiblement à Netanyahou
00:52:56qu'il a fait insulter
00:52:58en prenant deux
00:53:00minutes d'une vidéo d'un économiste
00:53:02américain qui parlait
00:53:04de lui en termes peu amènes,
00:53:06encore je ne reprendrai pas les termes devant vous,
00:53:08on voit bien
00:53:10que c'est quelque chose qui
00:53:12pour lui est un enjeu qui était extrêmement
00:53:14important. Sinon, il aurait eu l'impression
00:53:16de ne faire qu'un matamor,
00:53:18qui faisait des rotomontades,
00:53:20et auquel cas la négociation
00:53:22avec le Poutine,
00:53:24la négociation avec les
00:53:26Chinois, etc. Mais en même temps, on voit comme
00:53:28c'est très étonnant, vous avez cet
00:53:30exemple de TikTok par exemple.
00:53:32On nous a annoncé que c'était
00:53:34fini, que les Chinois allaient voir ce qu'ils allaient
00:53:36voir, que TikTok
00:53:38s'était fermé, et hier
00:53:40pendant quelques heures, on n'a
00:53:42plus accès à TikTok aux Etats-Unis.
00:53:44Et tout d'un coup, un deal
00:53:46s'est produit le soir,
00:53:48et je ne sais quelles garanties
00:53:50ont été obtenues, mais TikTok
00:53:52revient. Alors on voit bien qu'il y a un deal
00:53:54financier, mais TikTok est
00:53:56évidemment en même temps un élément
00:53:58de la pénétration
00:54:00du software
00:54:02chinois,
00:54:04des magas, des gaffes chinoises
00:54:06si j'ose dire plutôt, à l'intérieur
00:54:08de la population américaine. Donc il y a
00:54:10cette espèce d'ambivalence.
00:54:12Pour revenir sur ce que disait Gérard
00:54:14Carreiro, je crois qu'effectivement
00:54:16il a raison,
00:54:18mais on peut
00:54:20aussi ajouter le fait que
00:54:22et c'est ça qui fait que la question
00:54:24se pose pour nous en Europe, c'est-à-dire
00:54:26est-ce que la dynamique Trump
00:54:28va s'imposer
00:54:30ici ? Emmanuel Macron
00:54:32l'autre jour à la conférence des ambassadeurs
00:54:34a qualifié
00:54:36le couple Trump-Musk
00:54:38sans les nommer d'international
00:54:40réactionnaire.
00:54:42C'est aussi le sentiment
00:54:44aux Etats-Unis
00:54:46qu'il y a, disons, une Amérique
00:54:48blanche, puisque aux Etats-Unis
00:54:50normalement aux Saxons on juge,
00:54:52on définit les gens par leur couleur
00:54:54et on se définit par
00:54:56la statistique et le recensement
00:54:58par sa couleur, qui
00:55:00a le sentiment d'être en perte
00:55:02de vitesse démographique
00:55:04par rapport à l'immigration et
00:55:06qui voit dans la fuite
00:55:08en avant peut-être trumpienne
00:55:10ou dans l'engagement trumpien, chacun jugera
00:55:12comme il veut, une forme
00:55:14de
00:55:16manière de reprendre en main
00:55:18son propre destin. Mais
00:55:20à cela s'ajoute
00:55:22que l'une des raisons pour lesquelles
00:55:24il a vaincu
00:55:26dans les urnes,
00:55:28c'est qu'il a
00:55:30décroché du Parti
00:55:32démocrate, non seulement
00:55:34disons le modèle Joe Biden,
00:55:36Joe Biden avait été mis
00:55:38comme candidat face à Trump II
00:55:40parce que c'était lui-même un descendant
00:55:42de, comment dire en anglais, le col
00:55:44bleu irlandais qui pouvait
00:55:46faire venir
00:55:48ces gens qui allaient voter pour lui, qui n'ont pas
00:55:50du tout voté pour Kamala,
00:55:52perçue comme une Californienne
00:55:54femme diplômée
00:55:56de coloré
00:55:58et qui
00:56:00sont allées chez Trump, mais il a aussi
00:56:02réussi à décrocher une part très
00:56:04significative de l'électorat
00:56:06mâle, non
00:56:08diplômé latino
00:56:10et également noir.
00:56:12Et ça, ça fait, si vous voulez,
00:56:14ça fait quelque chose qui crée
00:56:16une base assez neuve.
00:56:18Alors, la question se pose
00:56:20de savoir si
00:56:22en Europe, on va avoir
00:56:24des phénomènes du même ordre. Donc d'ores
00:56:26et déjà, Madame Mélanie
00:56:28s'est posée pour la partie
00:56:30disons la plus occidentale de l'Europe
00:56:32comme une fan.
00:56:34Elle est, on l'a vu, au pied, si j'ose
00:56:36dire, d'Elon Musk.
00:56:38Il est beaucoup plus grand qu'elle par ailleurs.
00:56:40C'est peut-être aussi pour ça.
00:56:42Elle est allée, sauf erreur, à l'investiture.
00:56:44Elle est aujourd'hui allée à l'investiture.
00:56:46Elle y est, oui. Alors que
00:56:48dans un pays comme la France, ce sont, disons,
00:56:50des personnages politiques plus
00:56:52marginaux. Ce n'est pas le Premier ministre
00:56:54qui y sont. Et
00:56:56on a vu Elon Musk
00:56:58débattre avec,
00:57:00sur son réseau X, avec
00:57:02la patronne du
00:57:04parti Alternative für Deutschland
00:57:06allemande, de
00:57:08pousser, voilà. Donc et tout ça.
00:57:10On voit la cartographie quand même. Voilà, tout à fait. C'est ce qu'il sait.
00:57:12Mais restons, et puis on va continuer à en parler
00:57:14avec vous, Gilles Kepel, restons sur ce que vous avez
00:57:16dit, et Gérard Carréau également, c'est-à-dire
00:57:18l'Amérique traditionnelle et l'Amérique du futur
00:57:20mais aussi une population
00:57:22coincée entre le malaise économique et le malaise
00:57:24culturel qu'il a su pour le moment
00:57:26en tous les cas amener à lui.
00:57:28Après, il faudra évidemment
00:57:30répondre à leurs attentes. Il a fait comme
00:57:32ce qu'il avait fait dans son
00:57:34premier mandat pour ça, c'est-à-dire
00:57:36apparaître comme le milliardaire du pauvre.
00:57:38Quand on est une classe
00:57:40déclassée aux Etats-Unis, quand on est
00:57:42les oubliés de la mondialisation,
00:57:44Trump n'est pas du tout quelqu'un de répulsif.
00:57:46Il n'y a pas l'idée, en France,
00:57:48vous savez, quand on voit les milliardaires
00:57:50Bernard Arnault, François Pinault, on a toujours
00:57:52un petit ressentiment comme quoi
00:57:54ce ne serait pas normal qu'ils soient riches.
00:57:56Aux Etats-Unis, pas du tout. Le pauvre
00:57:58espère devenir riche. Et donc, il n'y a pas
00:58:00du tout d'angoisse là-dessus, ni même
00:58:02sur le côté entrepreneurial
00:58:04impulsé par Trump. Trump, c'est
00:58:06le businessman qui arrive aux affaires
00:58:08et qui va gérer l'Amérique comme
00:58:10une entreprise. Et ce qui est très
00:58:12intéressant avec Musk, avec l'élément
00:58:14Musk, il y a d'autres éléments
00:58:16qui sont très intéressants dans cette administration.
00:58:18Robert Kennedy Junior, Tulsi Gabbard
00:58:20en particulier, qui ont été
00:58:22pièces rapportées du Parti démocrate.
00:58:24Mais Musk, il a
00:58:26ressuscité quelque chose qui était très
00:58:28important pour les Américains, c'est cette idée
00:58:30de la nouvelle frontière.
00:58:32Si vous voulez, je vous donne un exemple.
00:58:34Quand on a vécu
00:58:36la guerre en Ukraine, on a parlé de Gaza
00:58:38tout à l'heure, on a vécu quand même une séquence
00:58:40très lourde en termes d'images
00:58:42de destruction.
00:58:44Je me souviens d'avoir regardé Twitter
00:58:46où on voyait tout le temps des bombes
00:58:48qui tombaient à droite à gauche. Et puis un jour, je vois
00:58:50une vidéo où on voit
00:58:52quelque chose, je me dis, tiens, encore un missile qui tombe.
00:58:54Eh bien non, c'est un booster
00:58:56de la fusée de Musk.
00:58:58Et on a vu cette image qui a surpris
00:59:00tout le monde. Et on s'est dit, quoi ?
00:59:02Les Américains se sont mis à regarder
00:59:04les étoiles à nouveau. La dernière fois qu'ils avaient
00:59:06regardé les étoiles, c'était dans le discours d'investiture
00:59:08de John Kennedy
00:59:10qui leur promettait...
00:59:12Bien sûr !
00:59:14Et aujourd'hui, la frontière, elle n'est plus
00:59:16sur la Lune, elle est sur Mars.
00:59:18Il y a vraiment l'idée de rêver
00:59:20en regardant les étoiles à nouveau
00:59:22d'un destin collectif.
00:59:24Et ça, Musk joue à merveille là-dessus.
00:59:26Après, il a un rôle beaucoup plus insidieux
00:59:28quand il s'agit, justement, de manipuler
00:59:30les divers conservatismes en Europe
00:59:32pour tailler les croupières à l'Union Européenne
00:59:34et à
00:59:36Macron et Vanderleyen.
00:59:38Effectivement, on va continuer à en parler. Votre analyse, Gilles Kepel,
00:59:40simplement, je vais faire un détour avec vous,
00:59:42cher Elodie, sur les personnalités
00:59:44présentes, mis à part les personnalités
00:59:46que vous avez citées, Gilles Kepel,
00:59:48comme Georgia Meloni, il y a l'argentin
00:59:50Milehi, il y a aussi
00:59:52Marion Maréchal,
00:59:54Sarah Knafo, Éric Zemmour, tous
00:59:56voient une proximité idéologique avec Donald Trump.
00:59:58De la droite va donc chercher
01:00:00un modèle aux
01:00:02États-Unis. Alors, racontez-nous leur présence.
01:00:04Comment se passe-t-elle et comment ça s'est
01:00:06organisé ? Alors, en fait, ce sont les Patriotes
01:00:08pour l'Europe, le groupe au Parlement européen, qui ont
01:00:10été invités. Alors, il y a ceux qui ont fait le choix d'y aller.
01:00:12Vous venez de les citer, notamment Éric Zemmour, Sarah Knafo
01:00:14ou Marion Maréchal. Et il y a
01:00:16ceux comme Marine Le Pen ou Jordane
01:00:18Bardella qui ont choisi de faire une délégation
01:00:20plus discrète. Le Rassemblement
01:00:22National sera représenté, notamment
01:00:24par Louis Alliaud, le premier vice-président du
01:00:26parti, et par deux autres élus.
01:00:28Mais Marine Le Pen et Jordane Bardella
01:00:30n'y vont pas. Dans leur entourage, on nous
01:00:32explique que, certes, on admire le patriotisme
01:00:34de Donald Trump, qu'il faut, en revanche,
01:00:36que la France garde son indépendance
01:00:38et surtout, nous dit-on, qu'il est probable que
01:00:40Donald Trump soit très brutal avec la France
01:00:42et l'Europe. Donc, on se fait
01:00:44représenter, on n'y va pas nous-mêmes. Et puis,
01:00:46effectivement, il y a l'absence d'Emmanuel Macron.
01:00:48Alors, en théorie, c'est normal, puisque
01:00:50à ce genre de cérémonie, on invite plutôt
01:00:52les diplomates et les ambassadeurs.
01:00:54Donc, si tous les chefs d'État étaient absents,
01:00:56ça pourrait se comprendre. La nuance, et vous les avez
01:00:58cités, c'est que Georgia Melloni,
01:01:00Milley ou encore Orban sont invités.
01:01:02Donc, on voit que, certes, si on avait
01:01:04été sur d'autres cérémonies d'investiture, c'était parfaitement
01:01:06le normal. Là, il y a quand même eu un choix
01:01:08qui a été fait de ne pas inviter Emmanuel
01:01:10Macron. Et puis, dans les autres politiques
01:01:12présentes, ou pas tout à fait politiques, par exemple, Louis
01:01:14Sarkozy, le fils de l'ancien président,
01:01:16est invité, lui, qui pense à se lancer en politique.
01:01:18Il a eu le précieux carton qu'Emmanuel Macron
01:01:20lui-même n'a pas eu. Nous sommes sur place
01:01:22avec notre journaliste également, Thomas
01:01:24Bonnet. Alors, on vient d'écouter
01:01:26Élodie, Thomas, sur les présents,
01:01:28etc. Et puis, il y a le décorum.
01:01:30Mis à part l'événement que nous sommes en train de
01:01:32commenter avec nos invités, le
01:01:34décorum qui s'installe, qui se prépare
01:01:36est quand même hors norme.
01:01:40Oui, absolument.
01:01:42Donald Trump ne fait jamais rien comme les autres.
01:01:44D'ailleurs, le fait qu'il invite des dignitaires
01:01:46étrangers à cette cérémonie d'investiture,
01:01:48eh bien, ce n'est pas habituel. Normalement, ça ne se fait
01:01:50pas. Eh bien, Donald Trump, lui, a décidé d'en
01:01:52inviter et de choisir, d'ailleurs, qui il va
01:01:54inviter précisément. Mais c'est une cérémonie
01:01:56effectivement exceptionnelle,
01:01:58extraordinaire dans tous les sens du terme.
01:02:00D'abord, parce qu'elle va se dérouler à l'intérieur du Capitole
01:02:02à cause du froid. Ce sera la première fois
01:02:04depuis 1985 que le président
01:02:06élu va prêter serment à l'intérieur de la
01:02:08rotonde. Quelle symbolique quand même,
01:02:10quatre ans après les événements du 6 janvier 2021
01:02:12au Capitole. Quelle revanche
01:02:14aussi pour Donald Trump qui, cette
01:02:16fois, va arriver au pouvoir
01:02:18avec tous les leviers d'action. Il a
01:02:20la majorité largement au Congrès
01:02:22américain. Il a la Cour suprême
01:02:24acquise à sa cause. Il a même les
01:02:26géants de la tech maintenant qui, pour beaucoup,
01:02:28l'ont rejoint. Et donc, il devrait commencer
01:02:30dès aujourd'hui à mettre en place un certain nombre
01:02:32de politiques. On sait qu'il devrait signer
01:02:34entre 100 et 200
01:02:36décrets dès les premières heures
01:02:38dans le bureau ovale de la Maison Blanche. Des décrets
01:02:40qui vont essentiellement concerner le sujet de l'immigration
01:02:42parce que c'est le gros dossier qu'il a abordé
01:02:44pendant sa campagne. Il va
01:02:46notamment défaire beaucoup des politiques
01:02:48qui avaient été mises en place par Joe Biden.
01:02:50Vous aurez, dans les heures qui vont
01:02:52suivre, des images des services de l'immigration
01:02:54aux Etats-Unis, dans la ville de Chicago,
01:02:56par exemple, qui vont aller procéder à des
01:02:58arrestations et à des expulsions de
01:03:00migrants illégaux. Et puis,
01:03:02Donald Trump va également faire des décrets
01:03:04sur la question du wokisme. Il va
01:03:06défaire, là aussi, les politiques
01:03:08de diversité, notamment de genre
01:03:10qu'avait mis en place Joe Biden
01:03:12dans le gouvernement fédéral. Donc,
01:03:14beaucoup de travail pour Donald Trump. On attend
01:03:16aussi les mots qu'il va prononcer
01:03:18depuis la rotonde. Ce sera
01:03:20ici aux alentours de midi
01:03:22et demi. Évidemment, tous les Américains
01:03:24auront les yeux scrutés sur
01:03:26cet événement. Beaucoup d'Américains, ici,
01:03:28sont des centaines de milliers. Malheureusement, il fait très
01:03:30froid. Et donc, la plupart vont sans doute aller se réfugier
01:03:32dans les cafés et dans les bars pour suivre
01:03:34à la télévision, en direct, cet événement.
01:03:36Merci, Thomas Bonnet. Évidemment, on le suivra
01:03:38sur CNews.
01:03:40Dans quelques instants, on reviendra sur ce qui a été dit
01:03:42parce que c'est vrai que la bataille
01:03:44menée contre ce qu'on va appeler
01:03:46le paradis diversitaire,
01:03:48la folie wok, est très importante.
01:03:50Évidemment, c'est une part aussi de la victoire
01:03:52du duo Trump-Musk.
01:03:54Mais tout d'abord, regardez, vous l'avez vu,
01:03:56Donald Trump interprétant à sa façon
01:03:58le YMCA des Village People.
01:04:00Les Village People, ça donne ça. Regardez.
01:04:30...
01:04:48Autre ambiance, souvenez-vous,
01:04:50c'était en 2017,
01:04:52Donald Trump dansait avec Melania.
01:04:54Vous vous en souvenez ?
01:04:56Non.
01:04:58...
01:05:18C'est très américain.
01:05:20Mais bon,
01:05:22quand on dit
01:05:24que c'est très américain, c'est...
01:05:26Voilà, exactement.
01:05:28Je parlais du paradis diversitaire,
01:05:30des coups portés contre la folie wok.
01:05:34Dieu sait que certains d'entre vous,
01:05:36ici même, sur ce plateau,
01:05:38en ont un peu souffert en France
01:05:40et dans certaines universités.
01:05:42Je vous propose de marquer une pause.
01:05:44Peut-être que vous voulez réagir sur ce sujet,
01:05:46Gilles Kepel, tout d'abord ?
01:05:48Oui, effectivement, il y a un grand basculement
01:05:50du monde parce qu'on a le sentiment
01:05:52qu'aux Etats-Unis, aujourd'hui,
01:05:54ce qui avait créé
01:05:56la dynamique du wok
01:05:58s'est retourné,
01:06:00notamment aussi parce que
01:06:02les grandes entreprises,
01:06:04les GAFA, qui avaient soutenu le wok
01:06:06pour parcelliser au maximum
01:06:08la société, comme ça,
01:06:10il n'y avait pas de front uni,
01:06:12sont en train de revenir là-dessus
01:06:14de manière très forte.
01:06:16Celui qui a marqué l'évolution
01:06:18la plus frappante, c'est Mark Zuckerberg,
01:06:20qui en était le champ d'absolu
01:06:22et qui, en même temps, s'est laissé légèrement pousser
01:06:24les cheveux,
01:06:26toujours les mêmes t-shirts,
01:06:28il n'est pas encore passé
01:06:30aux costards-cravates,
01:06:32mais visiblement, qui a réclamé
01:06:34la masculinité.
01:06:36Donc on voit qu'il y a une transformation
01:06:38et comme tout ce qui se produit,
01:06:40nous avons suivi le wokisme avec 5 ans de retard,
01:06:42donc peut-être que dans 5 ans,
01:06:44je pourrais peut-être revenir à l'université,
01:06:46mais ce sera trop tard, je serai trop vieux.
01:06:48C'est tout ce qu'on vous souhaite.
01:06:50Mais ce qui est incroyable,
01:06:52c'est qu'on a beaucoup sous-estimé
01:06:54la souffrance de certaines familles
01:06:56dans ces transitions de genre,
01:06:58parce qu'il peut y avoir des gens
01:07:00qui se retrouvent,
01:07:02qui même arrêtent de souffrir,
01:07:04et à l'inverse, il peut y avoir
01:07:06des transitions très compliquées.
01:07:08Beaucoup de familles américaines
01:07:10se sont retrouvées dans le vote Trump
01:07:12parce qu'il y a eu ce retour
01:07:14et qu'il a tenu compte de ses souffrances.
01:07:16C'est quelque chose qu'on a passé
01:07:18à l'université, en général.
01:07:20Je crois que Trump a parlé de bon sens.
01:07:22On est allé très loin en descendant
01:07:24ces dérives qui, notamment,
01:07:26ont déstabilisé des jeunes.
01:07:28Un jeune, il a son évolution.
01:07:30Regardez ce qui s'est passé en Suède,
01:07:32ils en reviennent totalement.
01:07:34Le mot bon sens, c'est un message en soi
01:07:36qui me paraît très intéressant.
01:07:38Deuxièmement, sur le wokisme,
01:07:40quand on a parlé tout à l'heure de Busnes,
01:07:42il y a quand même une dynamique idéologique.
01:07:44Premièrement, on revient sur le manifeste
01:07:46de l'Amérique supérieure.
01:07:48D'ailleurs, il parle de supériorité
01:07:50de la civilisation américaine.
01:07:52Et puis...
01:07:54Pardonnez-moi, quand il parle lui-même
01:07:56de civilisation américaine,
01:07:58il parle de tous les Américains
01:08:00d'où qu'ils viennent parce qu'ils sont fiers.
01:08:02C'est la particularité.
01:08:04Quand vous allez à Arlington,
01:08:06quand vous voyez comment, toutes les 20 minutes,
01:08:08on dépose une gerbe à mémoire des soldats américains,
01:08:10vous avez des Américains de toute origine.
01:08:12Moi, j'ai été frappé par cette communion.
01:08:14C'est une tendance.
01:08:16Donc, on ferait bien de s'en inspirer.
01:08:18Maintenant, le recul de l'Occident, de l'Europe,
01:08:20le wokisme nous a fait un maltérime,
01:08:22notamment en Afrique, où je vais souvent.
01:08:24Nous, on a été une culture,
01:08:26depuis des années, d'infériorisation,
01:08:28de repentance, de reniement,
01:08:30de négation de nos racines,
01:08:32alors que vous avez une Amérique
01:08:34qui affirme sa supériorité,
01:08:36qui parle de la valeur travail.
01:08:38Donc, la question, c'est comment ne pas être,
01:08:40comme l'a dit François Bayrou,
01:08:42il faut être déjà dominant chez soi
01:08:44et retrouver l'énergie. L'énergie est fondamentale.
01:08:46On va marquer une pause. Attendez,
01:08:48Judith qui n'a pas parlé, et je vous donne juste la parole.
01:08:50Justement pour dire que dans le combat
01:08:52contre le wokisme de Donald Trump,
01:08:54il ne faut pas oublier le facteur Elon Musk.
01:08:56Elon Musk, qui a une douzaine d'enfants,
01:08:58a vu personnellement
01:09:00un de ses enfants
01:09:02faire une transition de genre.
01:09:04Ça a été une souffrance
01:09:06absolue pour lui.
01:09:08Et il a été moteur
01:09:10dans l'engagement
01:09:12anti-wok de Donald Trump.
01:09:14C'est extrêmement important aussi.
01:09:16Le wokisme, les deals,
01:09:18la méthode bulldozer
01:09:20à l'intérieur avec l'État profond.
01:09:22On va revenir aussi sur les accords arrachés,
01:09:24les deals, avec ce qui s'est passé
01:09:26Israël-Hamas, Sarah Salman
01:09:28également, bon accord ou pas.
01:09:30Évidemment, pour les otages
01:09:32et aussi pour les populations
01:09:34à Gaza, c'est évidemment moins de souffrance.
01:09:36Et maintenant,
01:09:38qu'en est-il alors que c'est tout simplement
01:09:40une première salve, malheureusement, d'otages.
01:09:42Une courte pause et on se retrouve.
01:09:48Beaucoup d'actualités aujourd'hui.
01:09:50Évidemment, l'investiture de Donald Trump
01:09:52tout à l'heure, mais aussi la libération
01:09:54des otages israéliens.
01:09:56Nous en parlons avec nos invités,
01:09:58notamment Régis Le Sommier, auteur du livre
01:10:00« Qui est le diable ? L'autre ou l'Occident ? »
01:10:02aux éditions Max Milot.
01:10:04Gilles Kepel est également avec nous
01:10:06pour parler des bouleversements du monde
01:10:08l'après 7 octobre.
01:10:10Quels bouleversements aux éditions, au pluriel ?
01:10:12Nous allons continuer à en parler avec vous,
01:10:14cher Gilles, mais tout d'abord, les titres.
01:10:16Cher Sommier, à l'habitude.
01:10:18À quelques heures de l'investiture de Donald Trump,
01:10:20François Bayrou appelle les Français,
01:10:22les Européens à se ressaisir
01:10:24et à se réunir pour travailler ensemble.
01:10:26Les États-Unis ont décidé d'une politique
01:10:28incroyablement dominatrice.
01:10:30Si nous ne faisons rien, notre destin est très simple.
01:10:32Nous allons être dominés, écrasés,
01:10:34marginalisés, déclaration du Premier ministre
01:10:36en marge de ses voeux à la mairie de Pau.
01:10:38Comme je vous le disais,
01:10:40c'est l'événement outre-Atlantique.
01:10:42Donald Trump va être investi,
01:10:4447e président des États-Unis.
01:10:46Point d'orgue de cette journée historique
01:10:48à un défilé militaire, puis prestation de serment
01:10:50à 17h30 heure française
01:10:52avec signature des premières nominations.
01:10:54Un événement à vivre évidemment en direct
01:10:56sur notre antenne.
01:10:58Et puis au lendemain des premières libérations
01:11:00d'otages par le Hamas, Paris n'a aucune nouvelle
01:11:02des deux franco-israéliens,
01:11:04encore détenus à Gaza.
01:11:06Déclaration ce matin du ministre des Affaires étrangères
01:11:08Jean-Noël Barreau, qui a toutefois rappelé
01:11:10qu'Ofer Calderon et Oadia Haloumi
01:11:12font partie de la liste des 33
01:11:14otages libérables dans les 40 jours
01:11:16qui viennent.
01:11:18Merci Soumeya, nous allons évidemment en parler.
01:11:20Gilles Kepel, je le disais, Régis Sosomier,
01:11:22Judith Vintraud, Harold Niemann, notre spécialiste
01:11:24des questions internationales, Sarah Salman
01:11:26et le général Bertrand Cavallé.
01:11:28Tout d'abord, revenons quand même sur ces quelques heures
01:11:30incroyables d'accélération de l'histoire
01:11:32et avec l'accord Israël et le Hamas,
01:11:34accord, vous l'avez compris,
01:11:36qui reste malgré tout fragile,
01:11:38malgré cette première libération,
01:11:40libération des otages
01:11:42et aussi des prisonniers
01:11:44palestiniens en nombre,
01:11:46le résumer par nos équipes.
01:11:48Après des heures
01:11:50de trajet éprouvant,
01:11:52libres et en bonne santé,
01:11:54les trois otages sont arrivés à l'hôpital
01:11:56Sheba pour enfin
01:11:58retrouver leur famille.
01:12:00Entre rire et larmes,
01:12:02leur cauchemar est terminé.
01:12:04A Tel Aviv,
01:12:06des milliers de personnes ont suivi sur écran
01:12:08leur libération qui marque
01:12:10la première étape d'une trêve
01:12:12qui doit durer six semaines.
01:12:14J'étais tellement angoissée
01:12:16dans cette attente avec l'espoir
01:12:18qu'elle revienne saine et sauve dans les bras de leur mère.
01:12:20Au terme de l'accord,
01:12:22les hostilités doivent cesser
01:12:24et 33 otages israéliens
01:12:26doivent être libérés.
01:12:28Les autorités israéliennes
01:12:30doivent en échange libérer
01:12:32quelques 1900 palestiniens.
01:12:34Une très fragile prévient
01:12:36le ministre israélien des affaires étrangères.
01:12:38Il n'y a pas d'avenir
01:12:40de paix, de stabilité
01:12:42et de sécurité pour les deux parties
01:12:44si le Hamas reste au pouvoir
01:12:46dans la bande de Gaza.
01:12:48Durant la première phase,
01:12:50seront négociés
01:12:52les modalités de la deuxième
01:12:54et il doit permettre la libération
01:12:56des derniers otages
01:12:58avant la troisième et dernière étape
01:13:00consacrée à la reconstruction de Gaza
01:13:02et à la restitution des corps des otages
01:13:04morts en captivité.
01:13:06Il est vraiment difficile
01:13:08de juger d'un accord
01:13:10quand on voit l'émotion des familles
01:13:12qui retrouvent les leurs.
01:13:14On va essayer d'avoir une approche
01:13:16un peu plus distanciée.
01:13:18Quand il y a des libérations d'otages,
01:13:20tout le monde se réjouit.
01:13:22Comment appréhendez-vous cet accord ?
01:13:26D'une part, l'accord n'est qu'à ses débuts
01:13:28puisqu'il n'y a eu que
01:13:30trois otages libérés
01:13:32sur les probablement
01:13:34soixante
01:13:36et quelques plus
01:13:38qui sont encore vivants
01:13:40et également les dépouilles
01:13:42de ceux qui sont morts qui seraient remis
01:13:44dans un troisième temps.
01:13:46C'est un premier élément.
01:13:48Le deuxième, c'est qu'en même temps
01:13:50que la libération des otages,
01:13:52l'objectif, c'est que le cessez-le-feu
01:13:54après plus de 470 jours
01:13:56de combat
01:13:58devienne pérenne.
01:14:00Mais ça, c'est
01:14:02un grand point d'interrogation
01:14:04et M. Saar,
01:14:06le ministre des Affaires étrangères israélien,
01:14:08vient de le mentionner.
01:14:10Il n'est pas question que Gaza soit là
01:14:12de nouveau.
01:14:14Netanyahou hier a mentionné
01:14:16que Hamas
01:14:18se réservait
01:14:20si Hamas ne faisait pas
01:14:22ce qu'il souhaitait
01:14:24de reprendre l'offensive.
01:14:26Je ne suis pas sûr que ce soit soutenu
01:14:28à 100% comme il le disait
01:14:30par les Etats-Unis.
01:14:32Mais on est quand même dans une situation
01:14:34qui est aujourd'hui extrêmement délicate.
01:14:36Vous l'avez vu,
01:14:38il y a quelques jours,
01:14:40il y a eu un coup de feu
01:14:42dans un quartier,
01:14:44dans un quartier,
01:14:46délicate.
01:14:48Vous avez vu les images
01:14:50ici de la bande de Gaza
01:14:52complètement dévastée
01:14:54par les bombardements.
01:14:56La reconstruction,
01:14:58la façon dont les habitants vont
01:15:00retrouver leur lieu,
01:15:02qui va payer pour tout cela.
01:15:04Ce sont des enjeux énormes
01:15:06et évidemment c'est aussi probablement
01:15:08un moyen de pression de la communauté
01:15:10internationale et des acteurs régionaux
01:15:12pour dire que
01:15:14le financement ne peut pas aller
01:15:16parce qu'on a déjà vu ce que ça donnait
01:15:18d'ailleurs du fait de Netanyahou lui-même
01:15:20qui laissait passer
01:15:22l'argent du Qatar
01:15:24que Hamas a récupéré.
01:15:26Je l'ai dit, Netanyahou lui-même
01:15:28a laissé passer l'argent
01:15:30dans les mauvaises poches.
01:15:32Évidemment, puisque c'est lui qui a fait en sorte
01:15:34que le Qatar finançait
01:15:36le Hamas.
01:15:38En accord avec l'Union Européenne.
01:15:40Oui, et avec les Etats-Unis.
01:15:42C'est l'international des hypocrites.
01:15:44Absolument, mais c'est bien le problème.
01:15:46Qui a fait
01:15:48revenir
01:15:50Sinoir à Gaza ?
01:15:52C'est Netanyahou en 2011
01:15:54puisque comme ça il avait
01:15:56deux entités palestiniennes,
01:15:58une en Cisjordanie et l'autre à Gaza.
01:16:00Et quand on lui disait
01:16:02« faites la paix avec l'État palestinien »,
01:16:04il pouvait dire « mais quel État palestinien ?
01:16:06Le corrompu Mahmoud Abbas ou le fou furieux
01:16:08Sinoir ? »
01:16:10Après 1945,
01:16:12j'aime tellement l'Allemagne que je préfère
01:16:14qu'il y en ait deux.
01:16:16C'est un passif
01:16:18très fort pour Netanyahou.
01:16:20Et il me semble que
01:16:22après 18 ans au pouvoir,
01:16:24aujourd'hui,
01:16:26vu des États-Unis et vu de Trump,
01:16:28qui est un soutien
01:16:30d'Israël, on le voit par les
01:16:32nominations qu'il a faites
01:16:34du secrétaire d'État à l'ambassadeur
01:16:36des États-Unis
01:16:38en Israël,
01:16:40le soutien à Israël,
01:16:42à mon sens, ne veut pas du tout dire
01:16:44le soutien à l'éternité
01:16:46de Netanyahou.
01:16:48Ça a été manifesté très clairement
01:16:50quand il a
01:16:52mis sur son réseau
01:16:54X-Truth Social des insultes
01:16:56proférées contre
01:16:58Netanyahou par un universitaire américain.
01:17:00Donc la méthode, quand même, n'est pas de pencher
01:17:02vers l'un ou vers l'autre, c'est d'obtenir le deal,
01:17:04de montrer aussi sur la scène intérieure
01:17:06ce qu'il promet,
01:17:08parce qu'il avait promis quand même le feu au Moyen-Orient.
01:17:10Oui, mais vous voyez, il n'y a eu qu'une partie,
01:17:12parce que ce qui s'est passé
01:17:14hier, c'est qu'il n'y a eu que trois otages
01:17:16libérés dans des conditions extrêmement
01:17:18difficiles et
01:17:20avec la perspective
01:17:22qu'il y ait trois autres femmes qui soient
01:17:24libérées la semaine
01:17:26prochaine. Donc on voit bien que pour
01:17:28Hamas, c'est
01:17:30la carte de la dernière chance.
01:17:32Le fait de diluer
01:17:34comme ça, ça leur permet de rester
01:17:36en position de négociation.
01:17:38Donc en position de force, c'était ma
01:17:40question au début. Plus ou moins. Est-ce que vous êtes d'accord ?
01:17:42Parce que le leadership a disparu.
01:17:44Il va falloir
01:17:46le renouveler, ça ne se
01:17:48refait pas comme ça. Judith, et puis on revient
01:17:50à vous, Chargé. Moi, je
01:17:52trouve ça un peu
01:17:54rapide
01:17:56de dire que le Hamas
01:17:58sort en position de force
01:18:00quand on voit à quel point
01:18:02effectivement ses chefs ont été
01:18:04décapités, son organisation
01:18:06décapitée.
01:18:08L'Iran affaiblit. L'Iran
01:18:10a été un des principaux
01:18:12financiers du Hamas.
01:18:14Il y a eu
01:18:16effectivement aussi l'Union Européenne
01:18:18et les Etats-Unis avec le détournement
01:18:20de l'aide internationale, des milliards
01:18:22et des milliards captés par le
01:18:24Hamas à chaque fois. Avec l'ULRA,
01:18:26l'agence de l'ONU
01:18:28dédiée aux Palestiniens
01:18:30qui en fait faisait vivre des écoles
01:18:32qui indoctrinaient les enfants palestiniens,
01:18:34ce qui fait que le futur
01:18:36de la bande de Gaza est très problématique
01:18:38parce que quand vous avez des gamins
01:18:40qui sont élevés dans la haine du juif, et je dis bien
01:18:42du juif et pas seulement d'Israël,
01:18:44depuis tout petit, comment vous faites
01:18:46pour faire la paix ? Mais
01:18:48cela dit, quand on regarde
01:18:50avec une certaine distance, Gilad Chalit
01:18:52dont vous avez parlé, le soldat israélien
01:18:54qui a été libéré
01:18:56en échange de 1000 prisonniers,
01:18:58en 2023, d'autres libérations,
01:19:00dont Cinois,
01:19:02cette fois c'était des centaines
01:19:04de prisonniers, là c'est un pour
01:19:06trente. Donc le rapport
01:19:08de le Hamas est quand même extrêmement
01:19:10affaibli, et d'autant plus affaibli
01:19:12que l'autorité palestinienne n'a pas réussi le pouvoir.
01:19:14Et j'arrive pour Sarah Saman, pourquoi
01:19:16vous rejoignez pour que Gilles Kepel...
01:19:18Je citais les propos d'Anthony Blinken qui dit que le
01:19:20Hamas actuellement a reconstitué
01:19:22son potentiel de militant
01:19:24qu'il avait avant
01:19:26Le 7 octobre, c'est Anthony Blinken qui...
01:19:28Alors attendez, à quoi a servi l'histoire ?
01:19:30Ils ont reconstitué le nombre de combattants
01:19:32qu'ils avaient avant, c'est les américains.
01:19:34C'est pas moi qui le dis. Il y a 50% des jeunes
01:19:36qui ont moins de 18 ans. Ce qui est en train de se passer, ce qui est très
01:19:38important aussi, parce qu'on n'a pas
01:19:40évoqué la question militaire, c'est-à-dire que
01:19:42Tzahal exerce
01:19:44une surveillance sur la bande de Gaza
01:19:46et dans l'accord, il est prévu que cette surveillance
01:19:48permanente de la bande de Gaza
01:19:50s'estompe le temps
01:19:52de ses 42 jours. Et les
01:19:54experts israéliens estiment que
01:19:5642 jours, ça ne suffira
01:19:58pas à ce que le Hamas redevienne
01:20:00une force aussi combattante
01:20:02qu'il a pu l'être. Mais néanmoins,
01:20:04il est évident que le Hamas va profiter
01:20:06de ce laps de temps pour se reconstituer.
01:20:08On l'a vu déjà faire son opération
01:20:10de communication hier, qui normalement
01:20:12n'était pas prévue,
01:20:14dans le deal.
01:20:16Il n'était pas prévu que les Gazaouis
01:20:18viennent prendre des selfies avec les combattants
01:20:20masqués du Hamas. C'est ce qui s'est produit
01:20:22à
01:20:24Raniounès,
01:20:26la ville
01:20:28de Sinoir. Et pour ce qui est
01:20:30de l'état-major du Hamas,
01:20:32pardonnez-moi, mais effectivement,
01:20:34Mohamed Def a été éliminé.
01:20:36Mohamed Def n'était plus
01:20:38chef des brigades Al-Qassam,
01:20:40n'était plus en état de diriger
01:20:42les opérations.
01:20:44Les Israéliens ont tenté
01:20:46de l'assassiner sept fois. Et la dernière fois,
01:20:48il a perdu une jambe, etc.
01:20:50Et Mohamed Sinoir, le frère
01:20:52de Yahya Sinoir,
01:20:54qui aujourd'hui est aux commandes du Hamas,
01:20:56vous avez une nouvelle génération,
01:20:58et Gilles le sait très bien, les groupes djihadistes
01:21:00sont capables de
01:21:02régénérer leur chef assez
01:21:04rapidement et de façon efficace. Maintenant,
01:21:06ils n'ont plus les armes qu'ils avaient avant.
01:21:08Il y a évidemment la question
01:21:10de la pénétration, et c'est pour ça qu'Israël
01:21:12voulait garder
01:21:14des soldats sur le corridor
01:21:16de Philadelphie au sud, pour empêcher
01:21:18cette arrivée d'armes qui vient essentiellement
01:21:20d'Egypte, si je me trompe.
01:21:22On a parlé des tunnels, etc.
01:21:24Donc il y a un problème d'armement.
01:21:26Mais si vous voulez, en termes d'effectifs
01:21:28et surtout en termes de représentation politique,
01:21:30quand on entend le ministre
01:21:32des Affaires étrangères israélienne
01:21:34dire...
01:21:36Comment voulez-vous
01:21:38aujourd'hui proposer une alternative
01:21:40avec une autre force,
01:21:42que ce soit le FATA ou autre,
01:21:44sur la bande de Gaza ?
01:21:46J'aimerais juste revenir sur le deal en lui-même,
01:21:48parce qu'on nous a expliqué pendant des mois et des mois
01:21:50qu'une vie vaut une vie, et finalement, dans le deal,
01:21:52c'est qu'on vous remet un otage, vivant ou mort,
01:21:54vous découvrez au dernier moment.
01:21:56Les enfants Bibas auraient dû sortir
01:21:58normalement le premier jour, même si
01:22:00évidemment je suis ravie pour les trois jeunes femmes,
01:22:02mais normalement c'est les enfants en premier.
01:22:04Or, on ne sait pas s'ils sont vivants ou morts.
01:22:06Et de l'autre côté, on va sortir
01:22:08des dizaines et des centaines et même des
01:22:10milliers de Palestiniens, qui pour certains
01:22:12ont du sang sur les mains, qui sont des terroristes.
01:22:14On nous explique qu'une vie vaut une vie.
01:22:16Eh bien non, c'est un otage qui n'a
01:22:18rien à faire avec tout cela, qui est une victime,
01:22:20un civil. On vous le rend,
01:22:22et on vous le rend dans des conditions. L'humiliation,
01:22:24c'est jusqu'au bout. Ça veut dire que tant qu'elles n'étaient
01:22:26pas dans le véhicule de la Croix-Rouge,
01:22:28il y a eu des humiliations. Et de l'autre côté,
01:22:30on va mettre en liberté des Palestiniens vivants,
01:22:32alors nous, Israël rend
01:22:34tout le monde vivant, et ça, c'est pas une vie
01:22:36vaut une vie. Et là, on voit le véritable, on le savait
01:22:38déjà, mais le véritable visage
01:22:40du Hamas jusqu'au bout, y compris
01:22:42dans un accord.
01:22:44Ce sont des gens qui vont aller en Cisjordanie, pas à Gaza.
01:22:46Oui, mais il y a un problème dehors,
01:22:48et vivant. Il est probable
01:22:50aussi que dans la stratégie de la négociation,
01:22:52Hamas a choisi
01:22:54de faire apparaître
01:22:56d'abord des personnes qui étaient en aussi
01:22:58bonne santé que possible.
01:23:00Parce que, ça, c'est par rapport à
01:23:02Trump. Hier, même si
01:23:04bien sûr, l'une des otages
01:23:06avait deux doigts qui lui manquaient, d'ailleurs,
01:23:08l'image fait le tour des réseaux sociaux.
01:23:10Aujourd'hui, cette main bandée
01:23:12avec les trois doigts
01:23:14qui sortent,
01:23:16c'est quelque chose qu'elle puisse
01:23:18marcher. Autre, si on avait
01:23:20récupéré
01:23:22hier les dépouilles
01:23:24de cadavres, surtout ceux des enfants,
01:23:26des petits-enfants que vous mentionnez,
01:23:28ça aurait été quelque chose de catastrophique
01:23:30pour l'image du Hamas.
01:23:32Donc, bien sûr, le Hamas joue
01:23:34au maximum avec cette opération.
01:23:36Je crois que c'est une fausse querelle
01:23:38de savoir s'ils sont affaiblis ou s'ils sont
01:23:40renforcés. Effectivement,
01:23:42ils ont encore des infrastructures,
01:23:44mais ils n'ont plus
01:23:46la manne financière
01:23:48du Qatar. Les tunnels sont
01:23:50fermés. Ils sont aujourd'hui sous
01:23:52surveillance. Ils veulent essayer
01:23:54et utiliser, justement,
01:23:56la lenteur du processus
01:23:58de retour des otages pour valoriser
01:24:00leur rôle et apparaître comme
01:24:02incontournable. Est-ce que
01:24:04la communauté internationale
01:24:06et les moyens orientaux sont
01:24:08décidés à les laisser faire ? Probablement
01:24:10pas. Et puis, je le répète encore,
01:24:12la force de Sinoir,
01:24:14c'est qu'il y avait le soutien
01:24:16de Netanyahou à
01:24:18ces choses. C'est peut-être difficile
01:24:20à entendre pour un certain nombre de gens,
01:24:22mais c'est la réalité.
01:24:24Si Netanyahou n'avait pas envoyé
01:24:26Sinoir à Gaza pour
01:24:28contrôler la bande de Gaza,
01:24:30il n'y aurait pas eu ça. Si Netanyahou n'avait pas
01:24:32supprimé la vigilance
01:24:34considérant que ce deal allait bien fonctionner,
01:24:36que l'argent du Qatar
01:24:38allait les enrichir et les pourrir,
01:24:40et qu'il n'y avait rien à craindre, il n'y aurait pas
01:24:42eu le 7 octobre. Et ça, ce sont des choses
01:24:44dont Netanyahou va devoir
01:24:46rendre compte. C'est pour ça aussi qu'il
01:24:48ne souhaite pas tellement, lui-même,
01:24:50la fin de la belligérance. Il craint l'après.
01:24:52C'est devant ses juges.
01:24:54Là, il a déjà...
01:24:56Il paraît aujourd'hui pour des faits de
01:24:58corruption passive et
01:25:00il va y avoir des comptes qui vont lui être
01:25:02demandé pourquoi est-ce qu'il y a
01:25:04eu cette défaillance du Mossad et pourquoi
01:25:06est-ce que l'armée a mis si longtemps
01:25:08à intervenir le 7 octobre.
01:25:10Ce sont des enjeux qui vont se poser
01:25:12et on voit bien comment la société israélienne
01:25:14a bougé récemment là-dessus.
01:25:16Elle était majoritairement en faveur
01:25:18de la guerre et les otages, finalement,
01:25:20étaient en second plan
01:25:22et là, les sondages qui sont apparus
01:25:24hier montrent que 75%
01:25:26des Israéliens aujourd'hui
01:25:28considèrent que l'enjeu principal, c'est les otages
01:25:30et qu'il faut mettre fin à la guerre.
01:25:32C'est un basculement important, on va le suivre avec vous.
01:25:34Ce qu'on va suivre également sur CNews, on va conclure ensemble
01:25:36à Roaldiemann, évidemment,
01:25:38c'est l'investiture. Dans
01:25:40quelques heures à présent,
01:25:42Donald Trump investit.
01:25:44On insiste
01:25:46pour repasser l'extrait,
01:25:48la séquence. Allons-y.
01:26:00J'ai subi des injonctions.
01:26:02Mais non, pas du tout.
01:26:04France qui est avec moi en régie,
01:26:06on voulait finir sur cela.
01:26:08Bon, le plus important maintenant,
01:26:10c'est ce qui va être dit.
01:26:12On sera très attentifs au discours.
01:26:14Si vous deviez nous le résumer en deux,
01:26:16trois mots, ce discours tout à l'heure,
01:26:18en tout cas cette investiture,
01:26:20de cette cérémonie, à quoi peut-elle ressembler,
01:26:22Harold ?
01:26:24La cérémonie elle-même.
01:26:26La cérémonie elle-même,
01:26:28la cérémonie elle-même.
01:26:30Là, on a déjà le gros
01:26:32du contenu qui est sorti hier.
01:26:34Je ne vois pas ce qu'il peut rajouter.
01:26:36Mais il va donner une thématique.
01:26:38On ne sait pas laquelle. La dernière fois,
01:26:40c'était le carnage américain.
01:26:42Maintenant, il va donner une thématique.
01:26:44Ce sera probablement l'immigration
01:26:46parce qu'il en a tellement, tellement parlé.
01:26:48Il a parlé
01:26:50aussi de TikTok.
01:26:52Ça va devenir 50% américain
01:26:54et on va le garder.
01:26:56Donc, ça, c'est les points
01:26:58super forts et on va faire du forage
01:27:00de partout.
01:27:02L'or sous nos pieds.
01:27:04Oui, on a de l'or liquide
01:27:06sous nos pieds.
01:27:08En gros, ça, c'est les points forts
01:27:10pour moi, si je devais le réduire.
01:27:12C'est déjà pas mal.
01:27:14C'est déjà pas mal pour un programme.
01:27:16On va le suivre en direct sur CNews.
01:27:18Pour l'heure, vous avez rendez-vous avec Thierry Cabane.
01:27:20Je vous remercie pour vos analyses respectives.
01:27:22Gilles Quépel, venez nous voir quand vous le voulez.
01:27:24Nos amis, Régis Le Sommier,
01:27:26Judith Vintraub, Sarah Salman et le général
01:27:28Cavaillé.
01:27:30Restez avec nous pour cette journée historique.
01:27:32Evidemment, quoi que vous pensiez
01:27:34de ce qui peut advenir,
01:27:36c'est un moment important pour le basculement
01:27:38du monde et c'est à suivre sur notre antenne.
01:27:40À demain.