Hubert Bonneau, directeur général de la Gendarmerie nationale, est l’invité d’Apolline de Malherbe dans le Face-à-face sur BFMTV/RMC, jeudi 30 janvier.
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00:00Moi je suis frappé, je suis frappé depuis quelques années déjà par la montée des radicalités, de tous bords.
00:07Et je suis frappé aussi par la montée des violences entre les personnes.
00:12Alors c'est le quotidien, moi je rends hommage aux gendarmes, aux femmes et aux hommes qui servent en gendarmerie,
00:19aussi aux policiers qui sont au quotidien confrontés à ces problèmes.
00:22Aujourd'hui vous avez une problématique entre personnes, le premier réflexe c'est pas de traiter ça entre soi,
00:29c'est d'appeler les gendarmes ou les policiers, systématiquement, partout.
00:32Et quand je dis que la société est de plus en plus violente, je vais vous donner un chiffre.
00:36Alors c'est pas que le crime est organisé, c'est ce qui se passe au quotidien.
00:40Le tiers de toutes les gardes à vue prises par les gendarmes aujourd'hui concernent les violences intrafamiliales, c'est la réalité.
00:49Vous voyez que la bande passante des gendarmes, notamment sur le judiciaire, est déjà prise par un tiers sur les violences intrafamiliales.
00:56Qu'il faut traiter, c'est un impératif.
00:58Qu'est-ce qui vous reste ensuite quand vous dites monter des violences et monter des radicalités ?
01:03Je voudrais qu'on prenne un instant pour comprendre ce qu'il y a derrière ce mot.
01:05Quand vous dites radicalité, c'est le fait que chacun devient plus radical dans son expression de la violence.
01:10On pense notamment à la violence des mineurs, dont régulièrement vous, Force de l'Ordre, mais aussi les chiffres judiciaires le démontrent.
01:19Est-ce que vous pensez à une radicalité terroriste, voire à une radicalité religieuse ? A quoi pensez-vous ?
01:26Mais c'est tout ce que vous venez de dire.
01:29Les radicalités, vous voyez par exemple les oppositions.
01:33Je vais faire référence à ce que j'ai connu il y a quelque temps quand je commandais la zone Grand Ouest.
01:40Vous avez des décisions qui sont prises à un niveau local, par exemple de la création d'un centre d'accueil pour des demandeurs d'asile.
01:47Vous avez derrière, quand je parle de monter des radicalités, des oppositions fortes entre de l'ultra-droite et de l'ultra-gauche.
01:55Donc il y a aussi une violence politique.
01:57C'est assez inédit, mais on la retrouve déclinée à tous les niveaux.
02:01Regardez ce qui vient de se passer tout à fait récemment, où un enfant perd la vie pour un téléphone.
02:1014 ans. Les agresseurs avaient 16 et 17 ans.
02:13C'est ça que je veux dire aujourd'hui, c'est qu'il y a une espèce de libération de la violence en quelque sorte,
02:21auxquelles nous nous sommes confrontés.
02:23Parce que ça impacte aussi les gendarmes dans leur quotidien.
02:26Il faut bien mesurer ça, peut-être qu'on parlera tout à l'heure.