Avec Gérald Pandelon, avocat et auteur de "La France des caïds" (Max Milo, 2020)
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NewsTranscription
00:009h10, Sud Radio, la vérité en face, Patrick Roger.
00:05L'an dernier, au moins 315 meurtres et tentatives de meurtres liées au narcotrafic ont été recensés, selon la police.
00:11Le nombre de trafiquants n'a jamais cessé de prospérer.
00:14Il y a des possibilités de faire intervenir l'armée.
00:17Les Français pensent à faire appel à l'armée pour intervenir dans les quartiers difficiles.
00:21Le choix que nous avons aujourd'hui, c'est un choix entre une mobilisation générale ou alors la mexicanisation du pays.
00:27Ce terme de mexicanisation qui est apparu ces derniers mois en France pour symboliser la lutte contre les narcotrafiquants de plus en plus présents,
00:39avec une puissance financière en fait à tous les niveaux.
00:45Nous en parlons avec Gérald Pendelon qui est avocat.
00:49Bonjour.
00:49Bonjour.
00:50Vous avez écrit « La France des caïds ».
00:52Pourquoi vous avez écrit ça ?
00:53Parce que vous avez fréquenté ces caïds.
00:56Vous les fréquentez un petit peu moins maintenant, mais vous les avez bien fréquentés pendant une trentaine d'années, une vingtaine, une trentaine d'années ?
01:02Une quinzaine d'années.
01:03Une quinzaine d'années.
01:04Bon, n'exagérons pas, bien sûr.
01:06En défendant ces trafiquants, vous le racontez très bien dans ce livre, comment vous en êtes venu à les rencontrer.
01:15Notamment, vous avez eu un parcours assez personnel, assez difficile, votre enfance, etc.
01:23Il y a quelqu'un qui vous a pris sous son aile, c'était quelqu'un du milieu.
01:27C'est ça en quelque sorte.
01:29Je résume ?
01:30Oui, ça s'est passé d'une façon beaucoup plus indirecte,
01:35mais c'est une personne qui avait tendance à discuter avec moi, que sais-je, aux cartes.
01:43Oui, oui.
01:44Et puis...
01:44Du côté de... dans le Var.
01:46Dans le Var, oui.
01:47Et puis, complètement à mon insu,
01:49puisque moi, je ne pouvais pas penser une fraction de seconde à l'âge de 15-16 ans,
01:54qu'il s'agissait d'un parrain de la mafia corso-marseillaise,
02:00mais qui avait également des accointances avec le milieu parisien.
02:05Bon, c'est ensuite que j'ai saisi.
02:10Contre le fait que la personne me disait surtout, je sais que tu veux faire Sciences Po,
02:15j'ai fait Sciences Po, mais surtout ne fais pas l'ENA,
02:18parce qu'on a besoin de cas pénalistes.
02:21Voilà, je ne pensais pas que ça s'adressait à moi directement,
02:25mais enfin, j'ai compris plus tard.
02:26Voilà, c'est ça.
02:27Et puis, c'est comme ça que vous vous êtes retrouvé à défendre,
02:30parce que c'est bien le cas des trafiquants, des caïds, quoi.
02:36Oui, oui, oui.
02:37En fait, ma spécialité dans le pénal, au sens générique du terme,
02:48ce n'était pas gagner d'avance,
02:50puisque au départ, je sortais de Sciences Po,
02:53j'avais fait une thèse en droit public, sciences politiques,
02:56je pensais voir affluer vers mon cabinet des personnes en délicatesse
03:00avec la justice administrative, que sais-je, des hauts fonctionnaires,
03:04des personnes qui avaient des problèmes en comptant ceux de l'urbanisme, etc.
03:08Et puis, un jour est rentrée dans mon cabinet une personne
03:13dont je ne savais pas du tout qui elle était,
03:16puisque moi, ce n'était pas du tout mon personnel,
03:19pas du tout ma clientèle,
03:21et elle m'a demandé de m'occuper d'un dossier.
03:24D'ailleurs, je n'avais pas bien compris, et puis ça a marché,
03:27et puis mon cabinet, d'une certaine manière, n'a pas désempli.
03:30Voilà, et c'est comme ça que, progressivement,
03:31vous avez découvert un peu tout ce milieu
03:34qui tourne autour des narco-trafiquants.
03:36Parce que c'est ce que vous racontez dans votre livre aussi,
03:39et notamment dans l'introduction,
03:41le narco-trafique, aujourd'hui,
03:46est devenu incontournable dans beaucoup de quartiers,
03:49et il a pris une puissance phénoménale.
03:55Il crée du lien social, il organise la vie de certains quartiers.
03:59– Oui, il y a beaucoup d'éléments caractéristiques
04:01du narco-banditisme, aujourd'hui.
04:04Avant, on pouvait considérer que les trafics
04:07se situaient uniquement dans les cités.
04:10Alors, c'était éloigné du centre-ville.
04:14On pouvait considérer que, pour acheter la paix sociale,
04:17il était urgent de ne rien faire, sans ironie de ma part,
04:20mais surtout de ne pas intervenir, de ne pas juguler.
04:24– C'est ce que faisaient les politiques, ils fermaient les yeux.
04:26– Pas tous, mais certains, beaucoup, beaucoup.
04:30Bon, écoute, on ne veut plus d'incivilité,
04:34en revanche, vous essayez de ne plus envoyer la BAC
04:38dans un certain nombre de quartiers,
04:41mais pas exclusivement à Marseille, on parle toujours de Marseille,
04:44mais vous aurez constaté que ça se passe partout.
04:49Outre le fait que les mêmes phénomènes
04:50que l'on connaissait dans les cités,
04:55aujourd'hui, se sont déplacés vers les zones rurales.
04:59Ce qu'il faut bien comprendre, c'est que le narco-banditisme,
05:03c'est un phénomène national, ce n'est plus du tout un phénomène local.
05:08Il n'y a plus, je dirais,
05:11outre le fait qu'il y a également un phénomène de gentrification,
05:16gentrification, c'est-à-dire d'embourgeoisement,
05:18c'est-à-dire que, oui, je souscris pleinement
05:23à l'analyse de notre ministre de l'Intérieur, M. Tayot,
05:29qui est un bon ministre, qui a subi, lui, une conversion,
05:33je dirais, au réalisme, n'est-ce pas ?
05:36Ce qui n'était pas souvent le cas auparavant.
05:38Oui, il y a une sud-américanisation, une mexicanisation,
05:42appelez-le comme vous voulez,
05:43mais tous les éléments constitutifs de cette sud-américanisation sont présents.
05:48Pouvoir financier, une forme de cartel qu'on accepte ou que l'on déplore
05:52lorsque vous allez dans les quartiers nord, ça ressemble à des...
05:55Ce sont des cartels, un phénomène de gentrification,
06:01c'est-à-dire d'embourgeoisement, de rapprochement avec les édiles
06:05pour qu'il y ait des cotes mal taillées,
06:09enfin, des compromis certes boiteux,
06:10mais enfin, des compromis quand même,
06:12des systèmes de troc, d'échange,
06:16tu ne viens pas nous gêner dans nos trafics,
06:22c'est nous qui nous occupons de la sécurité de la ville,
06:29pour qu'il n'y ait pas ce qui empoisonne au quotidien la vie des habitants et de la civilité.
06:35On a d'ailleurs beaucoup dit, au moment des révoltes, des émeutes liées à Nahel,
06:41vous vous souvenez, que c'était un peu les trafiquants qui avaient dit,
06:45alors je ne sais pas si c'est vrai, probablement un peu exagéré,
06:48parce qu'il y a eu aussi des comparutions immédiates de certains jeunes,
06:51et donc ils se sont dit, oh bah oui, on peut terminer en prison,
06:55mais que ce sont aussi les trafiquants qui ont dit, stop,
06:57vous rentrez chez vous, les émeutiers, parce que vous perturbez nos trafics.
07:01Oui, c'est vrai, comparution immédiate, il y en a eu très peu
07:06par rapport au nombre d'incivilités que l'on a pu enregistrer, constater,
07:11et oui, ce sont des parraines citées qui ont donné l'ordre
07:14de rentrer à la maison, malgré, vous l'aurez constaté,
07:20le déploiement de forces de l'ordre considérable dans le cas de ce type d'affaires,
07:26mais également dans une autre affaire.
07:28Regardez ce qui s'est produit dans le cas des manifestations des Gilets jaunes.
07:32À un moment donné, pourtant ce n'était pas du tout le même, je dirais, personnel
07:38à qui on avait affaire, des personnes qui estimaient, à tort ou à raison,
07:42je pense à raison, qu'il y avait un peu trop de réglementation, de taxes, etc.
07:47Mais ce sont des personnes, je dirais, appartenant à une économie informelle
07:52qui ont remis un certain nombre de personnes au bercail.
07:56Oui, c'est ça. Vous dites qu'en somme, grosso modo, avec toute cette économie,
08:03bien sûr parallèle, les narco-bandits sont plus puissants aujourd'hui
08:08que les forces de l'ordre.
08:10Je le crois.
08:11Mais c'est très inquiétant, quand même.
08:13Écoutez, encore une fois, je ne prétends pas détenir pour ma part la vérité.
08:19En revanche, ce que je peux vous dire, c'est ce que j'ai pu constater.
08:22Je ne prétends pas détenir la vérité.
08:25En revanche, oui, je crois que les narco-bandits sont aujourd'hui plus puissants
08:33que nos forces de l'ordre, et je vais essayer d'expliquer pourquoi.
08:37Pourquoi ? Parce qu'il y a un certain nombre de textes qui permettraient
08:43que soient jugulés un certain nombre de ces trafics, ou du moins considérablement,
08:49je dirais, gênés, mais qui ne sont pas mis en œuvre.
08:53Le grand débat aujourd'hui, c'est de savoir si on pourrait associer
08:56à la police les forces armées.
08:59Mais c'est prévu dans des textes, et des textes qui ne sont pas tentatoires
09:04à nos libertés de façon absolue, on serait très loin quand même
09:08des régimes totalitaires.
09:09L'état d'urgence, c'est tout simplement l'état d'urgence,
09:17mais également l'état de siège.
09:18Mais le patron de la Gendarmerie, ces derniers jours,
09:22c'est apparu dans la presse, a annoncé la création d'une unité nationale
09:28de police judiciaire pour lutter justement contre l'ensemble
09:32de ces trafiquants, narcotrafiquants, contre de la criminalité organisée,
09:37parce qu'il prévient qu'une agression du sanctuaire national
09:43doit être sérieusement envisagée.
09:45Qu'est-ce que vous avez compris dans cette annonce ?
09:49Ce que j'ai pu en comprendre, c'est une attaque contre les fondements
09:54même de l'état, de la nation, sanctuaire national, il y a nation,
09:58c'est une attaque plus généralisée, l'idée c'est de considérer
10:03que dans une vingtaine d'années, ce qui se produit à Mayotte
10:07pourrait se produire sur le territoire métropolitain,
10:11et que par conséquent, il y a une menace réelle, concrète,
10:15et qui n'est plus circonscrite au sein de territoires bien déterminés,
10:19mais qui devient une menace nationale.
10:22Une menace nationale.
10:23Allez, on continue d'en parler avec vous, Gérald Pendon,
10:27la France des caïds, avec toutes ces interrogations que vous soulevez,
10:32et peut-être des pistes, puisque vous avez été au plus près
10:36de ces narcotrafiquants, de certains, on va peut-être d'ailleurs
10:40les définir aussi, parce qu'il y a eu une évolution au fil des années,
10:44avec les profils, c'est ce que l'on va voir avec vous dans un instant,
10:47et si vous voulez poser vos questions, réagir, n'hésitez pas,
10:520 826 300 300, pourquoi les politiques ont accepté par exemple
10:56l'emprise des mafias sur nos cités ?
10:59Posez vos questions, et nous vous répondrons
11:02dans La Vérité en Face jusqu'à 10h.
11:049h10, Sud Radio, La Vérité en Face, Patrick Roger.
11:09La Vérité en Face autour de ces narcotrafiquants,
11:13et est-ce qu'il faut redouter à un conflit entre armée et narcotrafiquants ?
11:17Vous avez bien entendu la question, elle est assez provocatrice,
11:20mais elle ne sort pas de nulle part, parce qu'il y a eu
11:24cette lettre interne d'un général de gendarmerie,
11:27qui a annoncé la création de l'unité nationale de police judiciaire,
11:31qui évoque l'hypothèse d'un engagement majeur des effectifs militaires
11:39pour ça, face aux narcotrafiquants, et c'est ce que vous écrivez,
11:42Gérald Pendlon, dans votre livre, La France des caïds,
11:45qui était aux éditions Max Millot,
11:47on l'a défini tout à l'heure, vous avez travaillé avec beaucoup de caïds,
11:51vous êtes un petit peu retiré, mais vous avez encore beaucoup de connaissances,
11:55et d'ailleurs vous posez un certain nombre de questions dans votre livre,
11:59comment les caïds aident les entrepreneurs, les médecins,
12:04l'union des mafias et des administrations, carrément on en est là,
12:10aujourd'hui, évidemment, il y a toutes ces relations qui existent,
12:14qui se sont mises en place au fil des années.
12:17Oui, ce sont des relations qui sont fortement imbriquées,
12:20c'est un système de potelâche, un don contre don,
12:25un accord, un compromis qui est passé,
12:28or bien évidemment, ce n'est pas un compromis écrit,
12:32il n'y a pas de convention écrite, c'est tacite.
12:35Oui, entre des mafias et des administrations, comment par exemple, concrètement ?
12:39Concrètement, prenant l'exemple de Mairie,
12:43à la tête de la Mairie, comme vous le savez, il y a le maire.
12:48Le maire, son souci quotidien, c'est d'être réélu,
12:53parce que ce n'est pas l'élection, mais c'est la réélection
12:56qui va conférer une véritable légitimité aux maires locaux.
13:01Pour être réélu, c'est très simple, il a besoin des voix décitées,
13:07du moins pour ceux qui votent, il a besoin des voix décitées.
13:11Pour qu'il y ait besoin des voix décitées, gentiment, délicatement,
13:16ce n'est jamais le caïd qui va rencontrer,
13:19il y a un certain nombre d'émissaires, qui ressemblent bien souvent à des agents immobiliers,
13:24et qui vont rencontrer, peut-être pas directement le maire,
13:28mais l'entourage du maire, dire qu'il faudrait que la BAC puisse
13:33se montrer un peu plus timide, un peu plus absente.
13:38De certains quartiers, mais la police, elle ne cède pas quand même, si ?
13:43Elle ne cède pas, tout dépend des instructions que l'on peut lui donner.
13:51Pour ma part, je ne suis pas dans le secret des dieux,
13:54je me suis uniquement cantonné à ce que j'ai pu observer.
13:58Lorsque quand même, lorsque dans un certain nombre de quartiers,
14:02vous avez des policiers qui voient à 15 mètres d'eux se répandre en trafic,
14:09et qui n'interviennent pas...
14:11– Il y a eu des opérations placenet, quand même, non ?
14:14– Oui, enfin, les placenet...
14:15– C'est du pipeau ?
14:16– C'est du pipeau.
14:17Écoutez, placenet, je ne dis pas que les intentions n'étaient pas louables,
14:22celles de M. Narmanin, en l'occurrence,
14:24mais force est d'admettre qu'on l'accepte ou l'éplore,
14:27force est d'admettre que c'était un échec cuisant,
14:29puisqu'il n'y a jamais eu autant de développement du narcomanditisme,
14:34de vente de cannabis, qu'aujourd'hui,
14:37on est à 6 milliards, entre guillemets, de chiffre d'affaires.
14:40En 2020, lorsque j'ai écrit La France est caïd,
14:44nous étions à 3,2 milliards, nous sommes à 6 milliards.
14:47Placenet, je ne dis pas que les intentions n'étaient pas louables,
14:51qu'ils ne voulaient pas, d'une façon parfaitement de bonne foi,
14:55juguler, assécher partiellement ou totalement les trafics,
14:58mais il faut se rendre à l'évidence, ça échoue.
15:01— Alors, et les caïds, qui sont-ils, en fait, aujourd'hui ?
15:04— Par un cité, mais pas uniquement par un cité,
15:08ce sont bien souvent une forme de hiérarchie.
15:12Alors, vous connaissez, vous avez tous vu le film
15:16« Back North » de Cédric Gimnès, c'est assez bien montré,
15:21il y a une hiérarchie qui va du chouffre,
15:24qui gagne à peu près entre 70 et 150 euros par jour,
15:30jusqu'au, je dirais, parrain de la tour,
15:34puis le parrain en haut-dessus de la cité.
15:38Mais tout cela est parfaitement bien structuré, hiérarchisé,
15:42le parrain de la cité n'habite jamais, d'ailleurs, dans la cité,
15:48il habite dans le 16e arrondissement à Paris, dans des beaux quartiers...
15:51— De Dubaï ! — Oui, de Dubaï, voilà.
15:53— On va dire, en fait, que certains sont étrangers, quoi.
15:55— Tout est géré à distance, avec les hommes de main
15:59qui sont dans les cités.
16:01— Oui. Et aujourd'hui, quand il y a des guerres de territoires,
16:06ça existe, véritablement.
16:08On se souvient du côté de Dijon, par exemple,
16:11il y avait entre des Tchétchènes et des Maghrébins,
16:15qu'il y a eu des échauffourés, des incidents,
16:19il y a deux, trois dérèglements de compte,
16:21pour... C'est une guerre des territoires, quoi.
16:23— Oui, alors là, la religion n'est plus le critère,
16:26puisque les Tchétchènes sont majoritairement musulmans aussi.
16:29Donc c'est... Non, c'est une guerre uniquement pour le contrôle d'un espace,
16:34un territoire, d'engrainer par le trafic.
16:37— Et ce que vous disiez, en fait, tout à l'heure,
16:39c'est-à-dire que ce n'est plus limité à des grandes villes,
16:41on parle souvent de façon caricaturale de Marseille,
16:44mais aujourd'hui, c'est un petit peu partout, quoi, sur...
16:48— C'est partout, dans tous les territoires, dans tous les villages,
16:51enfin, la plupart des villages sont touchés de près ou de loin,
16:57pas uniquement à Crépeaule ou ailleurs, mais un peu partout,
17:01parce que, encore une fois,
17:03conformément à ce que disait le gendarme,
17:06enfin, le patron de la gendarmerie,
17:08c'est le sanctuaire national qui est attaqué.
17:12Et sanctuaire national ne dit pas uniquement, vous savez,
17:15les cités qui sont situées, je dirais même sociologiquement, sur les hauteurs,
17:21il y a une forme de hiérarchie sociale de l'organisation spatiale,
17:25d'une certaine manière, concernant les cités.
17:27Non, c'est disséminé sur tous les territoires.
17:30Je rajoute un autre point, c'est que tous les caïds
17:34qui investissent les cités, aujourd'hui, se connaissent.
17:38On ne va pas rentrer dans le détail des équipes à tiroirs, etc.,
17:42mais il y a une forme de Facebook du crime.
17:48Ce qui se passe à Lyon est parfaitement connu
17:52de ce qui se passe à Lille ou à Paris ou à Marseille,
17:55dans le Var, partout.
17:58Partout, dans l'ouest de la France, à Rennes, à Nantes,
18:01mais également dans les Alpes-Maritimes, à Nice.
18:04Tout se sait, tout le monde se connaît.
18:08Ce qui signifie que ça accroît, d'une certaine manière, l'efficacité.
18:14– Est-ce que vous pensez qu'il y a aussi cette lettre interne
18:18du général de la gendarmerie qui préfigure peut-être
18:22des opérations de plus grande ampleur, avec une volonté réelle,
18:25des ministres, Retailleau et Darmanin,
18:29de mener des actions contre ces narcotrafiquants ?
18:31Et eux ont peur peut-être de perdre du pouvoir les narcotrafiquants
18:36et donc se préparent à défendre coûte que coûte leur territoire.
18:40Vous pensez qu'on en est là aujourd'hui ou pas ?
18:42– En tout cas, ce que je constate, c'est que le régalien
18:45c'est un tout petit peu musclé.
18:47Avec Darmanin à la justice et M. Retailleau à l'intérieur,
18:53force est d'admettre que, comme je le disais tout à l'heure,
18:56il y a une conversion de l'idéal à la réalité.
18:59On a pleinement pris la mesure, conscience du phénomène et de son ampleur
19:05et aujourd'hui, de quoi parle-t-on ?
19:08On parle éventuellement de faire appel à l'armée pour venir aider la police.
19:17On pense faire intervenir l'armée pour accroître la protection des citoyens.
19:24– Sauf que l'armée, elle n'est pas véritablement formée pour ça, si ?
19:29– Mais regardez ce que dit l'État de siège par exemple,
19:32c'est dans la Constitution, c'est l'article 36 de la Constitution.
19:37L'État de siège prévoit que lorsqu'il y a un péril imminent,
19:41certes sous le contrôle du Parlement puisque la prorogation
19:44peut se faire pour 12 jours, ce que dit le texte,
19:48des moyens un peu plus ambitieux, musclés, puissent être mis en œuvre,
19:54certes sur une courte durée, pour que ce ne soit pas attentatoire
19:58aux libertés publiques, pour qu'on ne considère pas
20:00que la France a versé dans un régime militaire,
20:02parce que c'est encore les civiques.
20:06– Merci beaucoup Gérald Pendlon, je rappelle que vous êtes avocat,
20:10vous avez travaillé avec, vous avez défendu beaucoup de caïds,
20:14vous avez été pris dans cet engrenage, vous avez pris vos distances depuis.
20:18La France des caïds, c'est aux éditions Max Milot,
20:21c'est votre dernier livre, et je sais que vous en avez un autre
20:24en préparation, on en reparlera évidemment,
20:26parce qu'on vous invitera de nouveau sur Sud Radio.
20:28Dans un instant c'est Valérie Expert et Gilles Gonzeman,
20:33les débats bien sûr de Valérie tout à l'heure,
20:35mettez-vous d'accord avec André Bercoff,
20:38et Gilles et Valérie qui vont recevoir la journaliste de Capital,
20:42consacrée aux coûts de la santé en France.