• il y a 4 jours
Mettez vous d'accord avec Arnaud Stéphan, Alexandra Szpiner, Jean Baptiste Moreau, et Marie Eve Malouines

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##METTEZ_VOUS_D_ACCORD-2025-02-06##

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Transcription
00:00Et on est ensemble pour commenter l'actualité avec Arnaud Stéphan, fondateur de l'agence La Note de Com, bonjour.
00:06Alexandre Aspiner, enseignant délégué spécial en charge du décrochage scolaire à la région Ile-de-France, bonjour.
00:11Jean-Baptiste Moreau, porte-parole du think-tank Agriculture Stratégie et vous avez été ancien agriculteur vous-même et ancien député, voilà.
00:21Et Marie-Eve Malwin, bonjour, journaliste politique. On va revenir sur ce qui s'est passé hier au Sénat avec Rachida Dati qui s'est exprimée
00:31à propos de l'humoriste Merwan Benlazar qui ne sera plus à l'écran sur France Télévisions.
00:38Elle répondait à Nathalie Goulet, la sénatrice qui l'interpellait sur cette affaire. On va y revenir.
00:45La grogne des auto-entrepreneurs, on l'a évoqué ici mais le sujet est en train de monter puisque vous savez qu'ils devront payer la TVA,
00:52donc 20% sur un montant qui était inférieur auparavant. Je vais y revenir tout à l'heure.
01:0135 000 et à partir de 25 000 et pour les autres, ceux qui vendent des objets ou des...
01:09Il y a la différence entre quand vous vendez quelque chose de physique et quand vous vendez un service.
01:13On va y revenir. Commençons avec vos coups de cœur et vos coups de gueule, mais commençons avec vous Arnaud.
01:19Oui, j'ai un coup de cœur pour Pierre Urmic, le maire de Bordeaux.
01:24Une fois n'est pas coutume.
01:26Exactement, mais parce qu'il n'est jamais trop tard pour découvrir le réel et Pierre Urmic nous a fait quand même une saison fantastique
01:35puisque en novembre, il décidait de réarmer une partie de sa police, s'apercevant qu'il y avait un certain nombre de problèmes dans cette ville, aux surprises.
01:45Et là, on apprend hier que Pierre Urmic va remettre l'éclairage public jusqu'à 2h30 du matin dans la ville de Bordeaux pour répondre, je cite,
01:55aux sentiments d'insécurité.
01:57Ah, donc il faut une lumière.
01:59Exactement, donc peut-être que ça ne satisfera pas les punkachiens, les tuffers et autres joueuses de djambé en pantalon violet,
02:08mais il n'en demeure pas moins qu'il y avait des vrais problèmes d'insécurité, notamment autour du port.
02:13Il y a un port à Bordeaux avec un certain nombre d'établissements de nuit et il y avait beaucoup d'agressions,
02:20beaucoup de règlements de comptes souvent liés à la drogue ou à l'alcool et que ça devenait insupportable.
02:25Mais on se souviendra quand même que Bordeaux, c'était, il y a encore 15 ans, le rêve.
02:31Les gens voulaient quitter Paris pour aller habiter à Bordeaux, cette ville de taille humaine, calme, propre.
02:38Parce que Bordeaux a eu de grands-mères aussi.
02:41Et qui en plus avait la particularité pour les parisiens d'avoir quasiment le même concepteur,
02:46puisque c'était le baron Haussmann qui avait travaillé à la modernisation de Bordeaux.
02:52Donc pour les parisiens, nous n'étions pas complètement en territoire inconnu.
02:56Et puis patatras, en quelques années, avec l'arrivée des verts, y compris dans toute la région, dans des villes comme Lyon ou dans des villes comme Grenoble,
03:06la situation s'est très largement détériorée.
03:09Et aujourd'hui, le maire qui refusait les arbres de Noël parce que c'était des arbres morts,
03:15est obligé d'armer sa police, de réallumer les lumières dans la ville.
03:21On va retrouver un peu de sens commun.
03:24On attend quand même les élections municipales avec beaucoup d'impatience, j'imagine, du côté de Bordeaux.
03:29Non, je sais, les gens peuvent se satisfaire de peu.
03:33J'ai quand même souvenir qu'il y avait une très belle ville, la ville d'Arles,
03:38qui finalement, au bout d'un moment, avait quand même compris que l'expérience de la police non armée,
03:45des associations pays à rien faire, etc., ça suffisait.
03:48Et je crois que votre ancien confrère des Racines et des Ailes, qui est devenu maire d'Arles,
03:56a fait un très bon travail et je pense qu'il en est un exemple.
04:01Oui, parce que Bordeaux, c'est ma capitale régionale.
04:03En tant que rezoi, j'appartiens à la région Nouvelle-Aquitaine, dont la capitale est Bordeaux.
04:06Un peu curieux comme découpage.
04:07Oui, c'est assez curieux, effectivement.
04:09Je suis plus vite arrivé à Paris qu'à Bordeaux, mais c'est un autre sujet.
04:13Mais oui, c'est tout la confrontation de l'idéologie au réel.
04:16On se rend compte que finalement, quand on se confronte au réel, l'idéologie, elle n'a plus sa place.
04:21Et qu'il faut réagir en fonction.
04:23Et effectivement, Bordeaux, et je voudrais avoir une pensée, justement,
04:26parce que vous parlez de Bordeaux pour Nicolas Florian, qui est décédé il y a une semaine
04:30et qui a été maire de Bordeaux suite à l'arrêt d'Alain Juppé,
04:35avec Jacques-Jean Bordelma, c'est évidemment qui a mis Bordeaux sur les rails.
04:38C'est le créateur de Bordeaux tel qu'on la connaît aujourd'hui,
04:41qui est une ville magnifique qui devient inhabitable à cause de l'insécurité et à cause des tarifs aussi.
04:46Parce que les tarifs à Bordeaux, ça fait déjà une dizaine d'années où c'est excessivement cher.
04:52Et du coup, c'est la métropolisation de la France globalement qui fait que les gens travaillent à Bordeaux
04:58mais n'ont plus les moyens d'habiter sur Bordeaux.
05:00Mais c'est un autre sujet.
05:01Mais effectivement, c'est intéressant de voir que même l'extrême-gauche,
05:05quand elle se confond au réel, elle se rend compte que son idéologie, elle ne colle plus.
05:08Marie-Ève, Malouine, ça vous fait réagir aussi ?
05:11Deux choses sur Bordeaux, parce que je suis d'origine bordelaise.
05:13Il faut quand même dire qu'Alain Juppé a nettement réveillé Bordeaux.
05:17Puisque les derniers soldats de Jacques-Jean Bordelma, ça s'était un peu endormi.
05:21La ville était devenue toute noire.
05:23Et c'est Alain Juppé vraiment qui a réveillé Bordeaux et qui a mis beaucoup d'infrastructures et beaucoup de passion dans cette ville.
05:29Deuxième chose sur le maire de Grenoble, je sais aussi qu'il admet qu'il répond à un sentiment.
05:35Et répondre à un sentiment, c'est l'essentiel de la politique.
05:38Parce que la politique, on ne dit pas aux gens, vous avez tort les chiffres qui prouvent que vous avez tort.
05:42Le sentiment d'insécurité, on ne le résout pas en disant, il n'y en a pas.
05:46Parce qu'il y a des chiffres.
05:47Il y a un ancien Premier ministre, et donc on l'a aujourd'hui, sur le sentiment de submersion.
05:52Ce terme qui est énormément reproché à François Bayrou.
05:56Alors la politique, c'est répondre à un sentiment sans l'entretenir, mais au moins sans le contester.
06:01Puisque un sentiment, c'est ce que ressentent les gens et c'est ce qui motive les relations dans la société.
06:07Sinon peut-être que sur la sécurité, le sentiment est conforté par les chiffres.
06:11À l'époque pour Jospin, ça n'était pas justement les chiffres qui disaient qu'il n'y avait pas d'insécurité.
06:17Surtout s'il le fait parce que ça coûte de l'argent à la ville d'allumer la lumière.
06:20Et toutes ces villes, qui ont été quand même des villes emblématiques de notre pays,
06:25que ce soit Lyon, que ce soit Grenoble, Bordeaux, sont complètement mises à l'arrêt par des idéologues
06:33qui semblent ne pas vivre sur la même planète que nous.
06:37Parce que je ne sais pas, typiquement Karine Petit, maire du 14ème...
06:41On va rajouter Paris dans la liste.
06:43Oui mais si vous voyez sa réaction au meurtre du jeune Elias,
06:49vous vous dites mais ce n'est pas possible en fait.
06:51Vous avez le sentiment pour le coup qu'on est dans une autre dimension.
06:56Expliquer qu'il faut faire des réunions, que tout ça n'est qu'un sentiment d'insécurité.
07:01Oui qu'elle ne comprend pas vu les investissements qui ont été faits dans les équipements sportifs.
07:06Il y a juste un truc qu'il faut dire, c'est que oui c'est vrai Alain Juppé a fait beaucoup de choses
07:10mais aussi Alain Juppé a participé à la métropolisation de Bordeaux.
07:14Il a participé aussi à la boboïsation de Bordeaux.
07:17Et finalement il a installé un électorat qui l'a viré et qui a installé les Verts.
07:20Parce que c'est ça la réalité.
07:22On marque une pause et on se retrouve dans un instant.
07:31Avec vous pour commenter l'actualité avec Arnaud Stéphan fondateur de l'agence La Note de Com.
07:36Alexandra Spiner enseignante et déléguée spéciale en charge du décrochage scolaire à la région Île-de-France.
07:41Jean-Baptiste Moreau porte-parole du Think Tank Agriculture Stratégie.
07:45Ancien agriculteur et ancien député Marie-Ève Malouine.
07:48Vous êtes journaliste politique.
07:50On va revenir sur l'affaire Merwan Benlazar qui est cet humoriste
07:55qui est apparu sur les écrans de l'émission C'est à vous
07:59et qui avait provoqué pas mal de réactions.
08:02Alors est-ce que c'est la tenue qui a posé problème ?
08:05Au départ et ensuite certains sont allés fouiller dans ses tweets
08:10et on s'est rendu compte qu'il était pro-chariat, anti-musulman, anti-femme.
08:20Les femmes devaient rester à la maison.
08:22Rachida Dati s'est exprimée au Sénat à la grogne des auto-entrepreneurs
08:29qui vont prendre 20% de TVA à partir de 25 000 euros de chiffre d'affaires.
08:35Faut-il taxer les petits colis des grandes plateformes chinoises ?
08:38Bref, des taxes, des taxes, des taxes.
08:40Et on continue avec vos coups de cœur et vos coups de gueule.
08:44Marie-Ève Malouine, c'est un coup de cœur que je partage.
08:48Oui, j'avais envie d'être positive parce que je suis quelqu'un d'optimiste
08:51et je pense que toujours ça va s'arranger.
08:53Vous vous souvenez qu'il y avait eu un accident de car scolaire
08:56le 30 janvier dernier avec une adolescente de 15 ans qui est décédée dans cet accident
09:00et le conducteur avait consommé du cannabis.
09:03Aussitôt, il y a eu une réaction et donc 9 000 contrôles de conducteurs de car scolaire
09:09et donc ça a été suivi d'effets.
09:10Et sur les 9 000 contrôles, il y a 49 positifs, 44 aux stupéfiants et 5 à l'alcoolémie.
09:16Et donc, poursuite engagée immédiate, suspension des permis en attendant le jugement
09:22et puis d'autres contrôles vont suivre.
09:24Et je trouve que pour une fois, on a un accident qui était vraiment attristant
09:30de voir une jeune fille de 15 ans perdre la vie comme ça
09:34et qu'il y a eu une réaction immédiatement et que donc on va en tirer les enseignements.
09:39Et pour une fois, je trouve que c'est positif parce qu'on se plaint tellement souvent de dire
09:43« il se passe ceci, le jeune Elias, il ne se passe rien ».
09:46Là, il y a eu une réaction de l'État et ça fonctionne.
09:49Mais il faudrait que ce soit privilégié.
09:51Il va y en avoir d'autres.
09:52Il y en a eu 9 000 et il y en aura d'autres.
09:54Et donc, on peut imaginer aussi que les mairies puissent le mettre en place
09:57puisque ce sont des conducteurs qui souvent dépendent des mairies.
09:59– Voir même là-dessus, oui, des mairies ou des régions.
10:01Sur les transports autoscolaires, ça dépend des conseils régionaux la plupart du temps.
10:05Et ça ne serait pas choquant de voir des anti-démarrages sur les bus scolaires,
10:10notamment pour démarrer, d'être obligé justement de souffler
10:14et de contrôler l'alcoolémie systématiquement.
10:16– Les stupéfiants aussi, il y a plus de stupéfiants que d'alcoolémies.
10:21– Oui, l'alcoolisme, ça marche, ça fonctionne, ça existe comme technologie.
10:25– Il faut qu'il y ait des contrôles inopinés.
10:27– Hélas, pas d'aujourd'hui, j'étais au lycée il y a longtemps
10:31et je me souviens très bien qu'on avait un chauffeur de bus
10:33où on savait systématiquement qu'il était bourré quand il prenait le volant.
10:36– Mais moi, à l'époque, c'était une autre époque,
10:39comme on dit, il y avait peut-être plus de tolérance sur ce type de...
10:43– Il aurait pu nous tuer tout pareil qu'aujourd'hui.
10:45– Bien sûr, bien sûr, mais il faudrait des contrôles inopinés.
10:48– Et qui va faire les contrôles ? Qui fait ces contrôles ?
10:51Ce sont les gendarmes ?
10:52– Là, pour l'instant, je pense, puisque ça vient de l'État,
10:55mais ça peut être aussi, comme vous le disiez, les conseils régionaux.
10:59Et puis aussi, je pense, ce qui est choquant,
11:03c'est de dire aussi qu'un conducteur de car scolaire fume un joint de cannabis
11:07sans imaginer que ça aura des conséquences et qu'il met des vies en danger.
11:10– C'est des prestataires privés, donc on peut peut-être aussi obliger
11:13ces prestataires privés qui interviennent pour la puissance publique
11:15dans les transports scolaires à faire des contrôles réguliers auprès de leur personnel.
11:18– Oui, et puis ça peut être dans le cahier des charges,
11:20parce qu'il y a des cahiers des charges très pointilleux sur les prestataires.
11:24Ça peut être indiqué...
11:25– Oui, très pointilleux, mais jamais sur les choses essentielles.
11:28– Mais oui, bien sûr, et il n'en demeure pas moins
11:30que nous sommes les champions du monde de la norme,
11:34des contrats extrêmement pointilleux.
11:37Je pense que ça peut être rajouté.
11:39C'est une mesure quasiment de saluarité publique.
11:42– Oui, mais encore une fois, il faut le faire.
11:46Il faut qu'il y ait ces contrôles qui soient faits régulièrement.
11:49– On va en parler tout à l'heure.
11:50On va réussir à casser les pieds aux auto-entrepreneurs
11:52en leur mettant 25 000 de, comment ça s'appelle ?
11:56– Chiffres d'affaires.
11:57– De plafonds, et en même temps, on n'est pas capable de demander
11:59à des gens qui ont des charges d'âme de ne pas être défoncés au volant.
12:03Il faut être sérieux.
12:04– Mais moi, je partage vraiment le coup de cœur de Mariette,
12:07parce qu'en réalité, pour une fois, c'est vrai,
12:10un drame n'a pas été suivi de débats incessants.
12:14– Oui, il y a eu quelque chose de concret.
12:16– Quelque chose de concret a été fait.
12:18Une décision a été prise.
12:19Et ça, je trouve que c'est plutôt…
12:21ça donne un peu d'espérance, en tout cas.
12:23– Alors, Alexandra, vous voulez…
12:24Bon, on reste dans le domaine du transport.
12:27Enfin, pas du transport, de l'école, pardon.
12:29– Non, pas vraiment.
12:30– Au contraire, pardon.
12:32– Oui, toujours un drame de la violence quotidienne.
12:36Un élève de première qui a été scolarisé au lycée Saint-Gabriel-de-Bagneux
12:40a été poignardé dans l'enceinte de son établissement
12:44par un autre élève de 20 ans inscrit en BTS.
12:48Alors, la victime a été transportée dans un état grave à l'hôpital.
12:54Et je suis assez désespérée, en réalité,
12:57de cette violence qui gangrène l'école et dans une impuissance totale.
13:04Chaque jour, on nous apporte son lot de faits divers, tragiques.
13:09Je pense qu'il est vraiment temps de s'attaquer à ce problème
13:15qui va nous dépasser, en réalité.
13:17On est à minuit moins une de l'effondrement de notre école
13:22qui est complètement gangrénée par cette violence.
13:26Et je trouve terrible que, finalement, on finisse par s'y habituer un petit peu.
13:31Oui.
13:32Quand vous êtes père de famille, vous vous habituez moyen.
13:36C'est une provocation.
13:38Surtout comment l'élève a rentré le couteau dans l'école.
13:41Ça ne devrait déjà pas être possible.
13:43C'est un établissement privé.
13:45Mais quand vous voyez, par exemple,
13:47qu'à chaque fois que vous proposez des mesures de sécurité dans les lycées,
13:52typiquement des caméras de sécurité, des portiques,
13:57quand nous, à la région, nous avons créé les brigades régionales de sécurité
14:02qui sont vraiment formidables et plébiscitées par les proviseurs,
14:06par les équipes pédagogiques.
14:08Quand vous voyez le tollé que ça provoque chez les idéologues,
14:12vous comprenez que tant qu'on n'aura pas...
14:15Les idéologues, c'est les parents ?
14:16Non.
14:17C'est ce qui vous intéresse, c'est les parents ?
14:18Non, ce ne sont pas les parents.
14:19Qu'est-ce que vous en avez à faire que les idéologues qui restent chez eux ?
14:23Certains syndicats de parents d'élèves, je pense,
14:25ne sont pas loin de l'idéologie pour les avoir fréquentés.
14:28On est bien d'accord, malheureusement.
14:30Mais donc, il faudrait faire quoi ?
14:32Déjà, il faut une justice des mineurs qui fonctionne.
14:36Mais il faut sortir de ce fantasme du mineur qui n'en est plus un.
14:43En 20 ans, en BTS, il avait pris son temps, quand même.
14:46Non, 20 ans en BTS, c'est bon ?
14:48Non, en 20 ans, je vous trouve injuste.
14:51Sur la justice des mineurs, le premier sujet, c'est la rapidité.
14:56Quand des gamins de 13-14 ans commettent un acte, un délit,
15:00il faut que la sanction arrive tout de suite.
15:02Parce que sinon, on voit que ça dure quelques mois.
15:05Il a le temps d'en commettre d'autres.
15:06Et ça entretient ce sentiment de « j'ai fait un truc qu'il ne fallait pas faire,
15:10mais il ne m'est rien arrivé ».
15:11Au contraire, je peux raconter.
15:13Oui, d'impunité totale.
15:14J'ai vu les policiers, les gendarmes et les matamores.
15:17C'est là aussi, parce qu'il ne faut pas oublier que ça concerne des mineurs.
15:20C'est-à-dire des enfants qui se croient invulnérables,
15:23qui ne font pas le lien entre le fait qu'ils ont un couteau
15:25et qu'ils le plantent dans la poitrine de quelqu'un d'autre.
15:27Alors, là, Tipon, c'est un jeune homme de 20 ans.
15:29Oui, mais on l'a vu, c'est de plus en plus jeune.
15:31Quand on voyait des gamins de 13-14 ans qui exécutent à la Kalachnikov des gens,
15:35on se dit qu'il y a quand même quelque chose qui ne se mesure pas
15:41dans leur cerveau, dans leur éducation.
15:43Donc, il faut que dès le départ, on sanctionne.
15:45L'ensauvagement de la société n'est pas un sentiment.
15:48Non, c'est une réalité.
15:50C'est pour ça qu'il faut le prendre dès la première fois.
15:53Non, c'est au-delà de l'école.
15:55L'école est le réceptacle de cette violence qui gangrène la société.
15:59L'école va tout résoudre toute seule.
16:01En ce moment, Bruno Retailleau est en train de présenter son programme
16:06pour lutter contre la drogue.
16:08Et au même moment, il y a le président colombien
16:11qui dit que la drogue, ce n'est pas plus grave que le whisky.
16:13C'est moins dangereux que le whisky.
16:15Il faut autoriser la cocaïne.
16:18La cocaïne est moins dangereuse que le whisky.
16:20Et donc, ça lui rapporte de l'argent.
16:22C'est bien.
16:24Faut-il vraiment commenter ?
16:26Non, mais je vois ça passer.
16:28Et ça se passe quand on lutte contre les narcos en Colombie ?
16:30Je ne sais pas, mais on n'y est visiblement pas.
16:33Alors, vous, vous êtes dans votre couloir de neige.
16:36Moi, je suis dans mon couloir de neige.
16:38Je ne suis pas très original dans les thématiques.
16:40Non, c'est un coup de cœur pour l'ouverture du salon d'agriculture
16:43qui interviendra dans moins de 15 jours maintenant.
16:45À la fois, un coup de cœur et un appel à la méfiance.
16:49Parce qu'on se souvient du salon d'agriculture l'année dernière
16:52qui a été très, très tendu.
16:54C'est le moins qu'on puisse dire, avec une première journée
16:56très compliquée pour le Président de la République
16:58où on a été obligé de fermer le hall 1
17:00avec des violences qui, en plus,
17:02ne servent pas à la cause agricole
17:04qu'elles étaient prétendues servir globalement.
17:06Mais il faut comprendre aussi
17:08ce sentiment de colère et de frustration
17:10qui est dans le monde agricole.
17:12Et je dis qui est parce que je ne suis pas sûr
17:14qu'il y ait eu grand chose des causes
17:16des grandes manifestations de l'année dernière.
17:18Il y a eu des choses de faites incontestablement
17:20par les différents ministres de l'agriculture depuis un an.
17:22Parce qu'on en a eu deux, enfin trois
17:24si on calcule qu'il y avait Marc Fesneau
17:26et Annie Espagner-Unaché
17:28qui étaient tous les deux ministres de l'agriculture pendant un temps.
17:30Puis Annie Gennevard.
17:32Il y a eu des choses de faites.
17:34Il ne faut pas dire que rien n'a été fait
17:36sur la simplification des normes.
17:38Il y a la loi au Sénat du plomb
17:40qui aussi revient sur cette simplification
17:42et augmente le nombre de simplifications
17:44de façon parfois un peu caricaturale à mon avis
17:46et parfois pas très productive voire contre-productive
17:48mais c'est un autre débat.
17:50Mais concrètement je ne suis pas sûr
17:52que les agriculteurs dans leurs cours de ferme
17:54aient vu arriver grand chose
17:56que ce soit d'un point de vue de revenus
17:58avec une année climatique catastrophique pour eux.
18:00Il y a eu des rendements notamment en céréales
18:02qui ont été absolument catastrophiques au cours de l'année.
18:04Il y a eu des mesures de prise par la ministre de l'agriculture
18:06notamment sur des prêts-trésorerie
18:08sur des choses comme ça.
18:10L'État n'a rien fait
18:12mais c'est une problématique très complexe aujourd'hui
18:14pour résoudre les problématiques de l'agriculture.
18:16Donc vous êtes en train de dire
18:18qu'en gros ils n'ont pas vu de changement
18:20et que le salon va être
18:22mouvementé.
18:24La dissolution a aussi retardé
18:26un certain nombre de lois.
18:28La projet d'orientation agricole est juste arrivée en débat
18:30aujourd'hui revient juste en débat
18:32alors qu'il aurait dû être adopté avant l'été dernier.
18:34Donc voilà
18:36il est possible qu'il y ait encore de l'attention
18:38sur ce salon d'agriculture.
18:40J'espère moins violent que la dernière fois
18:42mais il ne va pas falloir s'étonner que les politiques
18:44soient un peu prises à partie
18:46quelles qu'elles soient lors de ce salon d'agriculture
18:48parce que la colère est encore présente dans les campagnes
18:50moi j'y suis confondé tous les jours quasiment
18:52et les revenus des agriculteurs
18:54sont toujours en berne. Il faut une réforme complète
18:56de la politique agricole commune
18:58sur la loi d'orientation. Il fallait la muscler
19:00avec des outils de portage foncier de capital.
19:02Je ne vais pas rentrer dans le détail parce qu'à part
19:04nos amis agriculteurs qui nous écoutent, les autres ne vont pas comprendre grand chose
19:06mais il y a besoin de réformes de fonds
19:08et pas de mesurettes aujourd'hui
19:10si on veut préserver une agriculteure française
19:12à la hauteur.
19:14Les français sont très attentifs
19:16au sort des agriculteurs. Je crois que c'est un sujet
19:18qui les concerne. Bien sûr, bien sûr
19:20ils sont très attachés à l'agriculture. Tous les sondages
19:22le montrent sauf qu'il y a une espèce de schizophrénie
19:24qui fait qu'en même temps
19:26le consommateur veut consommer des produits
19:28toujours plus sains mais quand il les achète, il achète le moins cher
19:30et qui sont souvent des produits d'import.
19:32Parfois le monde agricole se sent bien
19:34aimé par les citoyens
19:36mais pas forcément aimé par le consommateur.
19:38Méprisé par les consommateurs.
19:40Allez, on marque une pause, petite pub et on se retrouve
19:42dans un instant.
19:44A tout de suite.
19:46Sud Radio. Parlons vrai.
19:48Sud Radio.
19:50Sud Radio.
19:52Le 10h midi, mettez-vous d'accord.
19:54Valérie Expert.
19:56Mettons-nous d'accord. Alors il y a une polémique
19:58autour de cet humoriste Merwan Benlazar
20:00qui est officier
20:02sur France Inter et qui était
20:04invité
20:06dans l'émission, enfin plus qu'invité
20:08il devait devenir chroniqueur
20:10dans l'émission de France 5 d'Anne-Élisabeth Lemoyne
20:12C'est à vous.
20:14Il y avait un jingle, elle l'a annoncé
20:16comme quelqu'un qui devait revenir
20:18et puis son look a interpellé.
20:20Alors
20:22il a une barbe
20:24il a un bonnet, il a
20:26un pull marron
20:28qui ressemble peut-être à...
20:30Il a un look de salafisme.
20:32Bref.
20:34Bref, bref.
20:36Ça a
20:38interpellé. Certains sont allés voir
20:40ses tweets et ont vu que
20:42certains d'entre eux étaient
20:44promouvés
20:46la charia
20:48promouvaient également le rôle
20:50des femmes à la maison.
20:52Un certain nombre de choses
20:54pas forcément très politiquement
20:56correctes on va dire. Et hier la ministre
20:58de la Culture a été interpellée
21:00par Nathalie Goulet, par la sénatrice
21:02Nathalie Goulet. Écoutez.
21:04Tout d'abord, vous le savez, le recrutement des chroniqueurs, des journalistes
21:06relève du libre choix
21:08et de l'antenne et des producteurs.
21:10Sur la chronique que vous citez
21:12est-ce qu'il y avait quelque chose de répréhensible ?
21:14Non.
21:16Donc l'ARCOM n'a pas lieu d'être
21:18saisi. Aucun propos n'est
21:20répréhensible dans cette chronique.
21:22Ensuite, est-ce que des propos ont été tenus
21:24par ce chroniqueur qui sont scandaleux ?
21:26Oui. Donc suite à ces propos,
21:28France Télévisions en a tiré
21:30les conséquences. Il ne sera plus à l'écran.
21:32Non mais pour conclure, moi je veux quand même dire aussi
21:34une chose. Vous disiez
21:36le silence assourdissant
21:38mais je veux aussi dénoncer le bruit
21:40important des dérives
21:42et des dérapages. L'apparence,
21:44le physique, la tenue
21:46vestimentaire ne doivent pas
21:48discafélifier sans aucun fondement.
21:50Je vous remercie.
21:52C'est là qu'il y a polémique
21:54parce qu'il n'aurait pas été habillé comme ça.
21:56Il serait arrivé avec une chemise,
21:58un blouson, une casquette.
22:00Personne n'aurait
22:02vraiment réagi.
22:04Alors Alexandre Aspinat.
22:06Déjà, il est coupable d'une première chose, c'est qu'il n'est
22:08pas drôle. Mais c'est très fréquent sur France Inter.
22:10Concernant les humoristes.
22:12Ils ont l'habitude. C'est la première
22:14chose. Bon, clairement
22:16ces tweets semblent être en adéquation
22:18avec sa tenue vestimentaire.
22:20Je pense que tout le monde sera d'accord
22:22sur ce point-là.
22:24Effectivement, sa tenue n'est pas un délit.
22:26Mais faire le choix,
22:28délibéré, de faire venir
22:30quelqu'un qui quand même joue
22:32avec l'ambiguïté
22:34de sa tenue vestimentaire,
22:36je trouve
22:38que c'est quand même assez choquant.
22:40Pour moi, ça l'est.
22:42Sur les propos
22:44de la ministre de la Culture,
22:46écoutez,
22:48je pense qu'il n'y a rien
22:50qui relève de l'outrage
22:52quand on s'interroge
22:54sur la tenue de cet humoriste.
22:56Il a clairement
22:58la tenue...
23:00Il a la raison sur un point,
23:02ça n'est pas un délit
23:04de s'habiller comme ça.
23:06Mais c'est quand même un message politique
23:08qui est terrible. Je ne suis pas d'accord.
23:10On a la neutralité du service public
23:12et le respect de la laïcité au sein du service public,
23:14quel que soit le service public.
23:16Ça n'est pas une entrave à la laïcité, sa tenue, malheureusement.
23:18Si, c'est une tenue d'intégriste religieux.
23:20Donc à partir de ce moment-là,
23:22c'est une atteinte à la laïcité
23:24et à la neutralité du service public.
23:26Je suis désolé.
23:28Si, bien sûr.
23:30Ce n'est pas une question d'un accoutrement
23:32ou de quoi que ce soit.
23:34Si c'est un déguisement, soit.
23:36Mais si ce n'est pas un déguisement,
23:38c'est la tenue d'un intégriste religieux
23:40et on n'a pas affaire de prosélytisme religieux
23:42quel qu'il soit et quelle que soit la religion
23:44au sein du service public.
23:46C'est la loi et elle doit être respectée partout,
23:48que ce soit dans les rangs d'allocations familiales.
23:50La loi n'interdit pas qu'un chroniqueur...
23:54Ce n'est pas défini par la loi
23:56l'intégrisme religieux d'une tenue,
23:58en l'occurrence...
24:00C'est la neutralité du service public.
24:02C'est de ne pas faire
24:04le prosélytisme d'une religion.
24:06Non, c'est parfait.
24:08Je pense qu'il faudrait aller au tribunal
24:10et c'est ça qui gagne tout ce point-là.
24:12Ce qui est gênant dans sa tenue,
24:14c'est qu'elle revendique un positionnement
24:16et qu'elle banalise
24:18par ce look
24:20l'intolérance religieuse
24:22portée par les islamistes
24:24qui revendiquent cette tenue.
24:26Le choix d'aller chercher quelqu'un comme ça
24:28pour faire une chronique en oubliant la tenue
24:30qu'il a, en oubliant les tweets,
24:32c'est ça qui pose problème.
24:34Mais ça ne tombe pas sous le coup de la loi.
24:36Simplement, c'est une forme d'antrisme.
24:38Il faut dire le mot.
24:40C'est banaliser cette tenue
24:42qui apparaîtra non plus comme une tenue
24:44qui revendique un positionnement religieux
24:46mais comme une tenue banale.
24:48C'est ça la volonté qu'il y a derrière
24:50et qui joue sur une ambiguïté
24:52qui est difficile à attaquer parce que si on attaque ça
24:54on se fait traiter d'intolérant nous-mêmes.
24:56Mais en réalité, ce qu'il y a derrière, c'est ça.
24:58Qu'est-ce qui a pris
25:00aux gens
25:02de cette émission de faire ça ?
25:04C'est un geste en vérité.
25:06C'est un geste politique, on le sait.
25:08Ce n'est pas une émission
25:10de service public.
25:12Il y a un problème avec France Télévisions.
25:14Ce n'est pas une émission de service public.
25:16C'est une émission qui est produite
25:18par une entreprise privée extérieure
25:20à la chaîne
25:22qui est fournisseur de contenu.
25:24Troisième œil.
25:26Et qui décide
25:28politiquement,
25:30idéologiquement, de mettre ce garçon
25:32parce que pour ceux
25:34qui ne sont pas contents avec son look
25:36et que c'est sympa d'avoir
25:38un salafiste sur le plateau.
25:40C'est ça l'idée.
25:42On ne va pas dire le contraire. Et France Inter a fait la même chose.
25:44Alors là, France Inter, c'est un autre problème.
25:46Il était chroniqueur à France Inter. Et là, France Inter,
25:48ce n'est pas un producteur extérieur.
25:50C'est une radio de service public
25:52qui est payée par l'argent
25:54de tous les Français. Et cette personne
25:56vient... Alors c'est de la radio, on ne voit pas comment
25:58il est déguisé. Mais en tout cas,
26:00imaginez l'inverse.
26:02Imaginez que ça soit un
26:04chroniqueur du Figaro
26:06ou de Valeurs Actuelles
26:08qui viennent faire son émission
26:10sur ce genre de trucs. Et qu'on dise
26:12oh là là là, il a sorti des tweets
26:14en disant qu'il a
26:16cité le grand remplacement. Enfin maintenant on peut
26:18parce que, comment s'appelle-t-il ? Mélenchon l'a fait.
26:20Il a cité le grand remplacement
26:22ou il a cité, je ne sais pas
26:24à quelle hauteur
26:26ou un truc comme ça.
26:28Ça aurait été une levée
26:30de bouclier. La SNJ
26:32se serait réunie immédiatement
26:34pour demander des comptes, etc.
26:36La ministre aura été interpellée
26:38aux questions gouvernement.
26:40Au Sénat, pas à l'Assemblée nationale, curieusement.
26:42Donc c'est un peu plus
26:44cool.
26:46C'est invraisemblable cette histoire.
26:48Et les histoires de look, imaginez l'inverse aussi.
26:50Un gars qui vient en bomber
26:52t-shirt Lonsdale
26:54avec les docs coqués,
26:56je pense que les gens se seraient posé des questions sur la nature du
26:58chroniqueur.
27:00Je suis vraiment d'accord avec ce que
27:02vous venez de dire Marie-Ève. C'est d'ailleurs qu'on vit
27:04dans la terreur de l'accusation
27:06du racisme.
27:08Tout le monde est tétanisé
27:10à l'idée de dire simplement
27:12des choses qui sont objectives.
27:14Moi je vais souvent dans les lycées
27:16d'Ile-de-France. Je rencontre
27:18beaucoup de jeunes filles qui vivent dans
27:20des territoires où la République n'a plus sa place
27:22et qui parlent
27:24de l'enfer
27:26qu'elles subissent. Précisément
27:28en raison de ces idéologies-là.
27:30Les premières victimes des salafistes c'est les musulmans.
27:32Et ce sont aussi les femmes.
27:34Les premières victimes
27:36des salafistes ce sont les femmes.
27:38Le message
27:40qu'on envoie à ces jeunes filles qui
27:42essaient de se débattre, qui essaient de s'émanciper
27:44par l'école notamment,
27:46d'amener
27:48un type comme ça, qui est rigolard
27:50dans une tenue de salafiste,
27:52moi je trouve ça lunaire.
27:54Maintenant, que va-t-il se passer
27:56à France Inter ?
27:58Très bien, mais que va-t-il se passer
28:00à France Inter ? J'attends de voir.
28:02On verra ce que France Inter dit par rapport
28:04à ses engagements. Parce que c'est quelqu'un qui dit que la place
28:06d'une femme est à la demeure auprès de son père.
28:08Donc j'imagine que ça peut poser
28:10des problèmes à d'autres
28:12conniqueurs et sur la ligne globale
28:14de France Inter. Pour bien connaître la situation interne
28:16à France Inter, parce que je suis très ami avec Sophia Aram,
28:18c'est un secret pour personne,
28:20mais je peux vous dire qu'il faut
28:22le courage de Sophia Aram pour résister
28:24aux pressions qu'elle prend en interne à France Inter.
28:26Justement,
28:28parce qu'elle combat ces idées-là et parce qu'elle
28:30est absolument à l'opposé de ses
28:32idées et qu'elle est stable
28:34dans son lutte contre les fanatismes et contre l'islamisme.
28:36Je peux vous dire qu'en interne à France Inter,
28:38elle n'est pas tous les jours
28:40heureuse et elle s'en prend plein la tête
28:42par les autres chroniqueurs de France Inter, bien souvent,
28:44et y compris à l'antenne.
28:46La question, puisque Rachida
28:48Dhaki a évacué la question du look,
28:50c'est bien quand même le look qui a posé problème
28:52en premier.
28:54C'est l'habillement.
28:56C'est de la télévision.
28:58Il se trouve qu'il y a un truc qui s'appelle la perception
29:00et les gens voient arriver
29:02un député
29:04du FISS
29:06sur le plateau,
29:08ils se posent des questions quand ils voient son look, ça c'est sûr.
29:10Allez, on marque une pause et on se retrouve
29:12dans un instant, on va parler des auto-entrepreneurs.
29:14A tout de suite.
29:16Sud Radio, parlons vrai.
29:18Sud Radio, parlons vrai.
29:20Sud Radio,
29:2210h midi, mettez-vous d'accord,
29:24Valérie Expert.
29:26C'est un sujet que nous avons évoqué hier
29:28et qui a beaucoup intéressé
29:30nos auditeurs et qui est
29:32un sujet qui est en train de monter
29:34dans l'actualité,
29:36dans le budget.
29:38Cette hausse
29:40de la TVA,
29:42la baisse des exemptions de la TVA
29:44pour les auto-entrepreneurs,
29:46c'est une catastrophe
29:48parce qu'ils vont être tenus de payer
29:50la TVA à partir
29:52de 25 000 euros
29:54de chiffre d'affaires pour tout le monde.
29:56C'est un moyen de supprimer
29:58le statut d'auto-entrepreneur tout simplement
30:00et je vais vous parler d'un vécu,
30:02je ne le fais pas souvent mais je vais le faire quand même.
30:04Je suis resté auto-entrepreneur 10 mois en 2023
30:06parce que je suis consultant en affaires publiques et j'ai ma propre société
30:08et donc je suis resté en entreprise 10 mois.
30:10Je peux vous dire que quand vous faites un chiffre d'affaires suffisamment
30:12élevé et constant, je suis vite
30:14sorti du statut parce qu'à 26% d'URSSAF,
30:16je peux vous dire que vous pouvez brasser de l'argent,
30:18il n'y a rien à la fin. Entre ça et l'impôt sur le revenu,
30:20vous ne pouvez pas déduire vos frais quand vous êtes auto-entrepreneur,
30:22ça vous tombe dessus l'année
30:24d'après, je peux vous dire que ça fait très mal.
30:26Je suis passé à un SARL à cause de ça.
30:28Qui dit SARL dit TVA
30:30et autres et déduction des frais.
30:32Mais l'auto-entreprise, c'est un bon
30:34moyen pour débuter une activité, pour voir si
30:36on peut la pérenniser par la suite.
30:38Avec ce projet
30:40de loi de finances, on va supprimer
30:42le statut d'auto-entrepreneur parce que si
30:4425 000 euros, vous devez faire votre déclaration
30:46sur TVA, vous allez récupérer
30:48de la TVA, vous n'allez pas avoir de frais en face pour les récupérer
30:50et donc, surtout
30:52dans des services immatériels, de conseils ou autres
30:54et donc, vous supprimez le statut
30:56d'auto-entrepreneur et vous supprimez la première marche
30:58pour passer de salarié
31:00à entrepreneur.
31:02C'est dommage que nos parlementaires n'aient pas été
31:04auto-entrepreneurs à un moment de leur carrière.
31:06Oui, c'est ça.
31:08Je ne vous parlerai même pas du rappel d'URSSAF que j'ai reçu au mois de janvier
31:10sur une entreprise qui n'existe plus
31:12où j'ai reçu 20 000 euros alors que mon entreprise n'existe plus
31:14depuis un an et demi.
31:16La création d'entreprise en France, c'est la seule
31:18filière qui résiste encore un peu
31:20malgré la crise et on lui porte
31:22un coût fatal, c'est
31:24totalement incompréhensible.
31:26Il y a énormément d'entreprises aujourd'hui qui embauchent
31:28les salariés, enfin qui ne veulent plus de salariés
31:30et qui demandent...
31:32Sauf que c'est le problème aussi, c'est que vous avez
31:34aujourd'hui énormément de sociétés qui ne veulent
31:36plus de salariés et qui embauchent les gens
31:38Ils ne vendent pas des produits.
31:40La différence, c'est qu'il y a
31:42un double statut auto-entrepreneur.
31:44Soit vous vendez des services et à ce moment-là
31:46oui, ça peut être un effet d'aubaine
31:48pour des entreprises de pouvoir payer
31:50les gens en auto-entrepreneur plutôt
31:52que en salaire.
31:54J'ai déjà un truc au Prud'homme là-dessus.
31:56Et puis vous avez...
31:58Parce que c'est dangereux.
32:00J'ai attaqué quelqu'un à cause de ça.
32:02Et il se trouve aussi
32:04que vous avez un autre statut de gens qui
32:06vendent des choses, des objets.
32:08Par exemple, des gens qui ont développé
32:10une petite boutique sur Etsy
32:12ou sur d'autres sites.
32:14Des artisans qui se lancent.
32:16Et qui ont une boutique
32:18où c'est une activité annexe
32:20et ils ne vendent pas des prestations
32:22ils vendent des produits matériels.
32:24C'est un ballon d'essai.
32:26Il se trouve qu'avant, ils avaient le droit
32:28à une franchise jusqu'à 85 000 euros.
32:30Et quand la prestation de service
32:32c'était 35 000 euros
32:34avant de payer de la TVA.
32:36Maintenant c'est 25 000 pour tout le monde.
32:38Donc terminé moniteur,
32:40les gens vont arrêter.
32:42Évidemment que les gens vont arrêter.
32:44Personne ne voudra payer un produit que vous vendiez
32:461000. Ils vont vous dire
32:48je te l'achète 800 avec la TVA.
32:50Ils ne le paieront pas.
32:52C'est une catastrophe pour les auto-entrepreneurs.
32:54Et ce sont des millions de gens.
32:56C'est 250 000 personnes
32:58qui seraient concernées.
33:00Mais il faut voir que sur le statut d'auto-entrepreneur
33:02quand vous dites c'est un statut de transition
33:04pour passer.
33:06Très souvent non.
33:08Regardez tous les VTC. Ils sont auto-entrepreneurs.
33:10Ils ont découvert au moment du Covid que s'ils s'arrêtaient
33:12ils n'avaient pas la sécu.
33:14Ils cotisent très peu pour la retraite.
33:16C'est un statut qui est un peu piège.
33:18Parce qu'il est très simple à mettre en place.
33:20Beaucoup de gens le font.
33:22Ils s'inscrivent dans la durée.
33:24Au bout d'un certain temps, ils payent plus de charges.
33:26Ils ont les rappelures SAF en fin d'année.
33:28Et ça finit par être beaucoup moins rentable
33:30que ce que les gens pensaient
33:32quand ils rentrent dans ce statut.
33:34C'est un statut qu'il faudrait revoir.
33:36Parce qu'il a l'air facile
33:38mais il est un peu piège.
33:40Parce que les gens ne facturent pas
33:42en tenant compte
33:44des charges qu'ils vont payer,
33:46des rappelures SAF qu'ils vont avoir.
33:48Et à la fin, ce sont eux qui se retrouvent à payer.
33:50C'est pour ça que je parlais d'une situation intermédiaire.
33:52Quand vous vous renseignez un peu sur le statut
33:54et quand vous vous habituez à fonctionner dans le statut d'auto-entrepreneur
33:56vous voyez bien qu'il y a un certain nombre de choses qui ne vont pas.
33:58Et vous ne pouvez pas y rester ad vitam aeternam.
34:00Parce que ça finit par vous coûter plus cher
34:02que vous vous rapportez.
34:04Quand je parlais des rappels d'Ursaf,
34:06c'est des rappels d'Ursaf sur une année où mon entreprise n'existait plus.
34:08J'ai fait 7 recommandés
34:10et ils n'ont toujours pas compris
34:12que le numéro de sirète ne correspond plus à rien.
34:14Mais ils continuent à facturer alors que j'étais à jour
34:16quand j'ai arrêté mon auto-entreprise.
34:18Il y a 2,7 millions d'auto-entrepreneurs.
34:20Oui, mais ils ne vont pas tous être concernés.
34:22Ceux qui sont concernés, c'est 258.
34:24Non, c'est absurde de dire ça.
34:26Ils sont concernés aujourd'hui.
34:28Mais demain, oui.
34:30Mais ça dépend de l'activité.
34:32Il y a beaucoup de gens qui facturent.
34:36Il y a beaucoup d'auto-entrepreneurs
34:38qui restent en dessous du seuil
34:40précédent de 37 500
34:42et qui vivent comme ça.
34:44Ce sont des petits revenus.
34:46Quand on parle de l'ubérisation de la société,
34:48c'est aussi le statut d'auto-entrepreneur
34:50qui permet à des entreprises
34:52de faire travailler les gens
34:54en leur demandant de créer leur société.
34:56Uniquement pour ceux qui font des prestations de services.
34:58Par exemple,
35:00quand vous avez des peintres
35:02qui sont utilisés par des entreprises
35:04qui font de la rénovation,
35:06elles vont chercher des peintres, des maçons
35:08qui, eux, sont au statut d'auto-entrepreneurs.
35:10Mais ce n'est pas de la prestation de services.
35:12Mais ça reste un statut d'auto-entrepreneur.
35:14J'ai un ami qui fait des meubles en bois
35:16et s'il n'avait pas eu ce statut de l'auto-entreprise,
35:18il ne se serait jamais lancé.
35:20Et ce statut, il va le garder
35:22le temps de développer son chiffre d'affaires.
35:24Une fois qu'il aura atteint son chiffre d'affaires,
35:26c'est normal.
35:28Mais juste, c'est une prise de risque moindre
35:30quand on veut se lancer dans une activité
35:32où on ne sait pas si on va arriver à vendre,
35:34si on va arriver à être rentable,
35:36et supprimer ce statut.
35:38Qui faille le réformer, sans doute.
35:40Il y a sans doute des aménagements à envisager.
35:42Mais là, c'est juste le supprimer pour le supprimer.
35:44On nous parle à longueur de journée
35:46de trancher dans les dépenses publiques.
35:48On sait que c'est ce à quoi
35:50il faut s'attaquer en priorité.
35:52Et qu'est-ce qu'on nous propose
35:54pour engler littéralement les auto-entrepreneurs
35:56et les petites entreprises ?
35:58Je suis étonnée.
36:00Pourquoi ?
36:02Pourquoi cette taxe-là ?
36:04Pourquoi ?
36:06C'est sans doute une idée de Bercy
36:08qui va être dans les cartons depuis des années.
36:10Oui, mais je disais ce matin
36:12que ça va occasionner
36:14évidemment des effets pervers
36:16qui vont être du travail au noir,
36:18qui vont être des fraudes
36:20où on va créer une deuxième entreprise
36:22au nom du conjoint.
36:24Il va y avoir tout un tas de combines
36:26qui font qu'on va contourner
36:28ce montant de 25 000 euros.
36:30Ça fait partie des fonds de tiroirs
36:32qui ressortent.
36:34On l'a vu, pour le budget, on a gratté partout
36:36pour essayer de garder un peu d'emploi.
36:38Là, le moment, c'est de simplifier
36:40et en fait, ça repose le problème.
36:42Mais je ne sais pas comment ça...
36:44Parce que s'il y a la TVA,
36:46les auto-entrepreneurs
36:48devraient pouvoir la retirer
36:50sur leurs investissements, sur leur matériel.
36:52Quand j'entends qu'il y a
36:54de la distorsion de concurrence,
36:56quand vous avez 26% d'Ursaf,
36:58je peux vous dire que si vous prenez
37:00une machine à calculer, vous ne restez pas
37:02en auto-entreprise ad vitam aeternam.
37:04Honnêtement, ce n'est pas rentable rapidement.
37:06Mais c'est une idée de Bercy
37:08qui devait être traînée dans les cartons
37:10qu'on a recyclées, comme bien souvent ça arrive
37:12dans les projets de lois de finances.
37:14Et surtout même pour ceux qui souhaiteraient garder ce statut
37:16par désir de liberté,
37:18de souplesse,
37:20de la gestion de leur temps
37:22et de leur organisation au quotidien,
37:24ça va leur bouffer du temps.
37:26Encore une fois, dès que vous rajoutez...
37:28Gérer les papiers,
37:30ça n'a pas été bien déclaré, ils n'ont pas bien adapté...
37:32Qu'est-ce qui tue aussi
37:34les petites entreprises, en règle générale ?
37:36C'est l'incapacité, par exemple,
37:38de demander des fonds
37:40et des choses comme ça, parce qu'il faudrait
37:42quasiment un salarié de plus pour s'occuper
37:44de la paperasse. Et ce n'est pas possible.
37:46Quand vous demandez à des gens qui ne gagnent déjà pas grand-chose
37:48de faire appel éventuellement
37:50à un comptable ou un expert comptable,
37:52parce qu'ils ne sont pas sûrs que leur déclaration
37:54est au carré,
37:56je pense qu'ils ont mal géré.
37:58Normalement on fait des études d'impact
38:00quand on fait ce genre de trucs.
38:02Typiquement c'est ça. Pour faire face à l'administratif,
38:04moi j'ai fini par passer par un cabinet
38:06d'expertise comptable, parce que de toute façon,
38:08sinon vous êtes à peu près sûr de vous faire choper un moment ou un autre
38:10sur de la paperasse.
38:12Mais vous allez être obligé,
38:14un éditeur me dit, autre obligation,
38:16l'utilisation d'un logiciel comptable agréé.
38:18La base de 25 000 euros
38:20correspond à un salaire net
38:22de 1 500 euros.
38:24Et puis,
38:26également, les charges d'URSSAF sont appelées
38:28indépendamment de l'activité, ce qui n'était pas
38:30le cas avant. Par contre, cela permet une couverture sociale.
38:32Bon, ça c'est dans les aménagements
38:34qu'il va y avoir.
38:36Et une fois de plus, on décourage ceux qui veulent travailler,
38:38qui veulent s'en sortir, qui ont envie
38:40d'entreprendre.
38:42Un autre chargeant, autre taxe
38:44qui est en train d'arriver, sont les colis
38:46en provenance de Chine, qui pourraient être taxés
38:48pour financer les douanes.
38:50Ce sont les colis qui arrivent de Chine,
38:52ce sont les Temu et autres
38:54Chine, qui sont
38:56des entreprises
38:58qui proposent des produits à bas
39:00coût, très peu chers,
39:02pour des gens qui n'ont pas forcément les moyens.
39:04Donc, là encore une fois, on va taxer
39:06les pauvres. Mais visiblement, encore une fois,
39:08le législateur est en retard, parce qu'il se trouve
39:10que les Temu ont des plateformes
39:12en Europe avec des pays beaucoup plus compréhensifs.
39:14Et d'ailleurs, quand vous achetez
39:16sur Temu ou sur d'autres
39:18AliExpress,
39:20etc., ils vous proposent
39:22de vous livrer depuis l'Europe.
39:24Donc, ça veut dire qu'ils sont déjà
39:26sur le sol européen, donc il n'y aura pas de taxes.
39:28Qu'on fasse du protectionnisme
39:30économique un peu intelligent en Europe,
39:32moi je ne suis pas forcément opposé,
39:34et si ça peut favoriser les entreprises européennes,
39:36tant mieux. Mais effectivement, c'est déjà détourné,
39:38puisque, comme vous le dites,
39:40les entrepôts sont déjà en Europe.
39:42Donc, de toute façon, ces produits-là, on ne pourra pas les taxer.
39:44Là, c'est l'Europe, ce n'est pas une décision
39:46française. Oui, mais de toute façon,
39:48ça ne peut être que l'Europe.
39:50Ils ont déjà des plateformes logistiques,
39:52c'est-à-dire que les produits
39:54sont déjà, d'une manière ou d'une autre,
39:56déjà sur le territoire.
39:58Ils ont déjà des plateformes.
40:00Donc, tout ce qu'il y a aujourd'hui sur les plateformes,
40:02et il y en a un paquet en Europe, celle-là,
40:04ça passera à travers le...
40:06Dans la législation, ce qui est intéressant,
40:08ce serait intéressant, parce qu'avec la Chine, on est dans un bras de fer commercial,
40:10sur les droits de douane,
40:12notamment concernant le cognac.
40:14Et donc, ça pourrait être aussi un argument
40:16de négociation avec la Chine.
40:18Vous pensez que l'Europe va défendre le cognac ?
40:20Vous êtes très optimiste.
40:22Moi, je suis optimiste, oui.
40:24Je pense qu'ils vont plutôt négocier
40:26sur les BMW que sur le cognac.
40:28Mais là, on est dans un contexte
40:30où l'Europe
40:32a intérêt à voir au-delà de chaque
40:34intérêt de chaque pays,
40:36face à ce qui se passe aussi avec les Etats-Unis,
40:38etc.
40:40J'espère,
40:42mais je ne partage pas l'optimisme, hélas.
40:44Je pense qu'on n'est pas sortis de la naïveté libre et sans geste
40:46au niveau de la Commission européenne.
40:48M. l'État, célèbre européen, propose qu'on se rapproche
40:50de la Chine, parce que Trump...
40:52Vous voyez, on va peut-être s'arranger avec
40:54Temu et Shine et Aliexpress.
40:56Mais ça, ça signifie...
40:58Alors, effectivement, ce n'est pas le gouvernement français,
41:00mais ça signifie une taxe de plus pour des gens.
41:02– Vous avez déjà acheté des trucs aux Etats-Unis ou pas ?
41:04Sur Internet ? – Non.
41:06– Alors là, je vais vous dire un truc, si vous achetez un produit
41:08aux Etats-Unis et que vous vous faites livrer en France,
41:10vous allez la sentir passer.
41:12– On lui renoncer tout de suite.
41:14– Oubliez tout de suite d'acheter un truc aux Etats-Unis.
41:16Ne le faites pas. Ne faites pas ça chez vous.
41:18Prenez un professionnel.
41:20Vous vous ramassez terriblement
41:22en termes de taxes.
41:24– Oui, mais Stéphane nous dit, comme vous dites,
41:26il suffit de localiser uniquement la plateforme
41:28dans le cloud européen. C'est un jeu informatique.
41:30Et ce sera contourné.
41:32– Évidemment.
41:34De la Chine à la plateforme européenne,
41:36ce sera intra-entreprise.
41:38Donc, il n'y a pas de taxe qui peut s'appliquer.
41:40Et après, une fois que c'est arrivé sur le territoire européen,
41:42c'est commercialisé sans taxe.
41:44– Et un autre auditeur qui réagit sur ce qu'on disait précédemment,
41:46il nous dit, ma femme est coiffeuse à domicile.
41:48Elle ne sait pas si elle va pouvoir continuer son activité.
41:50Ce gouvernement me dégoûte, dit-il.
41:52Mais où, Stéphane, votre femme,
41:54enfin, Steph, j'imagine que c'est Stéphane,
41:56votre femme va faire du travail au noir ?
41:58Elle va demander à être payée en lignes ?
42:00– Sur l'auto-entreprise, il fallait un cadre pour éviter
42:02la concurrence déloyale par rapport à des artisans.
42:04Mais là, tel qu'il était actuellement,
42:06honnêtement, il n'y avait plus de concurrence déloyale
42:08envers les artisans. Là, on supprime le statut
42:10et on va juste décourager l'esprit d'entreprise
42:12dans ce pays, mais à se demander
42:14si ce n'est pas ce qu'ils voulaient, au final.
42:16– On marque une pause pour une page de pub.
42:18Et on se retrouve dans un tout petit instant.
42:20– Sud Radio, c'est vous qui donnez le ton.
42:22– Merci, Sud Radio.
42:24Pour avoir eu un petit thé dans les échanges,
42:26c'est vrai que c'est une radio libre.
42:28– Sud Radio, parlons vrai.
42:3010h midi, mettez-vous d'accord.
42:32Valérie Expert.
42:34– Avec vous, sur Sud Radio, vous voulez rajouter quelque chose,
42:36Alexandre Aspinaire, sur Chine ?
42:38– Oui, non, juste, on sait bien que c'est quand même
42:40un emblème de toutes les dérives
42:42sociales, environnementales, de la mode
42:44à petit prix, et je pense que quand même,
42:46ça mérite qu'on se pose de vraies questions.
42:48Je crois qu'on a plus de 12 millions
42:50de colis chinois
42:52qui passent
42:54par les ports européens.
42:56Oui, il serait peut-être temps
42:58de se poser des questions.
43:00– Evidemment qu'il faut se les poser, il faut trouver des réponses,
43:02mais il faut trouver des réponses qui fonctionnent,
43:04pas des trucs qui sont déjà contournés.
43:06– Demandez à nos amis hollandais
43:08de réviser leur statut de leur port,
43:10de la manière dont ça rentre,
43:12le statut de leurs entreprises.
43:14Notre stade de Rotterdam,
43:16et puis voilà,
43:18nos amis hollandais sont
43:20un paradis fiscal
43:22et social au milieu de l'Europe quand même.
43:24– Parce que Chine est quand même une des plateformes
43:26d'achats préférées des Français.
43:28– Oui, c'est ça, c'est la plateforme préférée.
43:30On l'a évoquée ici avec
43:32les conseils
43:34demandés à plusieurs
43:36politiques français.
43:38– Oui, la différence entre
43:40citoyens et consommateurs,
43:42elle ne s'applique pas vis-à-vis de l'agriculture française.
43:44C'est en général, c'est-à-dire que
43:46le citoyen se désole de la fermeture
43:48de ses entreprises et de ne plus avoir de boulot,
43:50et le citoyen achète le moins
43:52cher possible, peu importe comment c'est fait,
43:54d'où ça vient et si des enfants travaillent pour le faire.
43:56– J'ai une expérience juste
43:58personnelle.
44:00Ma femme a grandi en Normandie et
44:02elle a retrouvé un stock de vêtements
44:04quand elle était petite.
44:06Elle vivait dans une petite ville en Normandie
44:08qui s'appelle Douvre-la-Délivrande.
44:10On a regardé
44:12les vêtements et nos
44:14filles ont sauté dessus parce qu'elles trouvaient qu'elle voulait s'habiller
44:16avec les vêtements de maman. Tout est made in France.
44:18– Oui.
44:20– On ne connaissait pas ce qui
44:22arrivait à l'industrie textile en France.
44:24– Donc en 30 ans.
44:26– Mais c'est combien d'usines qui ferment en France ?
44:28– Ça veut dire qu'il y a 30 ans
44:30les petits prix,
44:32les vêtements pour les enfants, c'était made in France.
44:34Vous allez regarder sur des
44:36célèbres marques aujourd'hui bien plus chères
44:38que ce qu'on vend. Vous allez regarder,
44:40ce n'est pas fabriqué en France.
44:42On l'a pas cité parce que ce sont des belles marques françaises.
44:44– Toujours la même dichotomie.
44:46Un ancien ministre de l'agriculture, Julien Denormandie,
44:48disait, citoyen de
44:50bon matin, consommateur dans le quart d'heure.
44:52Avec une opposition totale
44:54entre les volontés du citoyen et les volontés du consommateur.
44:56– Parce que le citoyen a des volontés
44:58idéologiques, philosophiques
45:00et le consommateur a un porte-monnaie.
45:02On ne peut pas constamment
45:04reprocher aux gens de
45:06ne pas avoir assez d'argent à dépenser.
45:08– On doit être en accord les deux parce qu'à un moment
45:10ça vire à la schizophrénie quand même.
45:12– Je ne doute pas que M. Castaner sera utilement conseiller
45:14chez INE. – Oui, absolument.
45:16Avec son expérience en...
45:18– En poker.
45:20– Non mais juste,
45:22il y a une usine, je vais juste donner un exemple qui va dans le sens
45:24de ce que vous dites, il y a un abattoir
45:26de dinde dans un petit village du Cher
45:28qui va fermer à la fin du mois de mars.
45:30Il ne peut pas,
45:32les éleveurs de dinde, parce qu'ils se vendent moins de dinde,
45:34les éleveurs de poulet ne peuvent pas
45:36fournir. – On importe la moitié de notre volaille
45:38aujourd'hui, la moitié de la volaille
45:40qu'on consomme en France est importée parce qu'on a mis
45:42des normes sur nos producteurs et nos
45:44exploitations agricoles qui rendent
45:46ces exploitations absolument plus rentables
45:48du tout, donc les gens arrêtent de produire
45:50mais par contre
45:52la consommation de volaille ne cesse d'augmenter
45:54notamment les blancs de poulet et on importe des blancs de poulet
45:56du Brésil notamment en quantité industrielle
45:58où il n'y a absolument
46:00aucune norme de bien-être animal, où il n'y a
46:02aucune norme dans les abattoirs, où les carcasses
46:04sont lavées à la javel parce qu'elles
46:06sont tellement sales quand elles arrivent que c'est le seul
46:08moyen de les rendre consommables.
46:10Mais le consommateur
46:12continue à acheter ses blancs de poulet, ses nuggets
46:14et il ne regarde pas d'où ça vient.
46:16– Absolument, le
46:18nouveau dirigeant syrien
46:20qui est invité
46:22en France
46:24c'est la
46:26présidente syrienne
46:28qui a annoncé que le président
46:30par intérim
46:32Ahmad al-Sharé a reçu
46:34un appel d'Emmanuel Macron qu'il a félicité
46:36pour sa nomination, donc c'est peut-être le
46:38protocole qui veut ça.
46:40Et il l'a également invité
46:42en France et
46:44Ahmad al-Sharé a remercié la France pour son soutien
46:46à la Syrie au cours des 14 dernières années.
46:48Évidemment ça fait réagir.
46:50Arnaud ?
46:52– Voilà ma réaction.
46:54On peut faire
46:56de la
46:58diplomatie
47:00sur un coin de table, c'est merveilleux
47:02quels gens extraordinaires, non c'est pas vrai.
47:04– Emmanuel Macron a salué
47:06la transition syrienne.
47:08– C'est un leader.
47:10– Il a fondé HTC
47:12qui est donc un groupe de
47:14rebelles islamiques dont je rappelle quand même
47:16que les assassins
47:18de Samuel Paty
47:20étaient en lien avec eux.
47:22Je le rappelle simplement.
47:24– Il est passé par
47:26toutes les organisations et à chaque fois
47:28il en est parti pour monter sa propre
47:30structure. – Sa propre boîte.
47:32Un auto-entrepreneur de l'islamisme.
47:34– En vérité c'est pour obtenir le soutien
47:36des Américains parce qu'il était soutenu par les Américains quand même.
47:38Donc quel avenir
47:40à cette relation diplomatique avec quelqu'un
47:42qui est très tenu par les services américains
47:44parce que c'est ça la réalité. Et l'aide américaine
47:46est financière et matérielle
47:48de quelqu'un qui a quitté
47:50l'Al-Qaïda
47:52juste par opportunisme, c'est-à-dire pour être
47:54propre à peu près
47:56par rapport aux Américains et ne pas tomber
47:58sous le régime des sanctions. – Que la France
48:00ait les rapports avec tous les pays,
48:02des pays quand même
48:04dictatures islamistes
48:06comme semble le devenir
48:08la Syrie.
48:10Très bien.
48:12Mais cette espèce
48:14d'enthousiasme et de délire
48:16autour de la démocratie qui foisonne en Syrie,
48:18pardon, mais…
48:20– Je ne suis pas sûr que ce soit ce qu'elle disait.
48:22– Je repose la question, c'est pourquoi ?
48:24– Je ne pense pas que ce soit ça. – Parce qu'on établit des relations diplomatiques
48:26avec tout le monde.
48:28La question c'est un principe,
48:30on ne fait pas de diplomatie,
48:32il n'est pas, il a été,
48:34là il affiche autre chose.
48:36La question c'est de savoir
48:38qu'est-ce qu'on en dit et pourquoi faire.
48:40Là ce qu'a dit la France, c'était qu'il
48:42souhaitait un processus de transition conforme aux
48:44aspirations du peuple syrien, la pleine intégration
48:46des Kurdes dans ce processus
48:48et la nécessaire poursuite de la lutte contre le terrorisme.
48:50Donc s'il nous aide là-dessus,
48:52je ne vois pas pourquoi on se priverait de lui parler.
48:54– Et les statuts des chrétiens et des halawites, on en parle ou pas ?
48:56– Mais on peut en parler, évidemment, et il faut en parler.
48:58Après, on l'accuse
49:00de jouer la dissimulation
49:02et il y a des Syriens aussi qui ont envie
49:04d'y revenir, et notamment des femmes
49:06qui espèrent que ça peut
49:08changer, donc il vaut mieux
49:10aider à aller dans ce sens-là.
49:12Lui ce qu'il intéresse, c'est
49:14les sanctions économiques qu'il voudrait faire lever.
49:16Donc il faut jouer là-dessus avec des contreparties.
49:18– Mais peut-être qu'on peut obtenir des contreparties
49:20notamment sur la condition des femmes dans ces pays-là.
49:22– Si on dit à Salafi, si Al-Qaïda
49:24et on ne lui parle pas, on n'obtiendra rien.
49:26Si on entretient des contacts
49:28et qu'on peut exercer des échanges
49:30et des pressions, on peut obtenir des choses
49:32y compris pour les Syriens.
49:34Je pense qu'il ne faut pas se bloquer
49:36d'entrer, et tout le monde est conscient de qui c'est.
49:38– Il faut juste modérer notre enthousiasme.
49:40– Ah oui, non, pas être enthousiaste,
49:42mais assez pragmatique.
49:44– Marie-Hélène Malouine, on ne fait pas de la diplomatie
49:46à coups de rangers comme Trump semble
49:48vouloir le faire entre Israël et la Palestine.
49:50La diplomatie, effectivement,
49:52on parle à tous les pays, y compris des pays
49:54auxquels on ne partage rien avec les dirigeants
49:56des valeurs et de ce qu'ils défendent.
49:58Mais si on veut les faire évoluer,
50:00effectivement, c'est certainement pas
50:02en les ostracisant, mais on a entendu déjà
50:04ce discours, et je ne pense pas que ce soit le discours
50:06du Président de la République, on a entendu quand les talibans
50:08sont revenus en Afghanistan que les nouveaux étaient bien mieux que les anciens.
50:10On sait très bien ce que ça donne aujourd'hui.
50:12Et il faut des mesures de rétorsion
50:14qu'entre eux, effectivement, les choses ne vont pas dans le bon sens,
50:16mais laissons, comme on dit
50:18en marketing, laissons sa chance au produit.
50:20On verra bien s'il met ses actes
50:22ou s'il fait de l'atakia, c'est-à-dire qu'il a un discours
50:24qui n'est pas du tout le fond de ce qu'il va faire,
50:26ou s'il met en accord
50:28ses actes avec ses premières paroles
50:30et ses premiers discours. On verra bien.
50:32Mais dans un premier temps, ce n'est pas en le rejetant
50:34et en expliquant, de toute façon, on ne veut pas entendre parler
50:36de lui, qu'on va le faire évoluer dans le bon sens.
50:38Au contraire, on va le pousser dans les bras des pires,
50:40des iraniens et des autres. – On peut peut-être graduer,
50:42envoyer un ambassadeur, un ministre,
50:44plutôt que de le recevoir à Paris. Ah, cher ami !
50:46Avec la première dame, ou pas ?
50:48Est-ce qu'elle va venir dans la tenue
50:50avec laquelle on l'a vue sur la photo officielle ?
50:52C'est ça qui est intéressant.
50:54Est-ce qu'elle va venir à Paris avec son grillage et ses gants
50:56sur les mains ? – Jean-Noël Barraud est allé
50:58déjà en Syrie. – À chaque fois que Jean-Noël Barraud
51:00se déplace quelque part, ça ne se passe pas forcément très bien.
51:02– On a reçu aussi
51:04Mohamed Ben Salman.
51:06J'ai été président du groupe d'amitié quand j'étais député
51:08avec l'Arabie saoudite. Ce n'est pas un exemple
51:10de démocratie et de bon traitement
51:12et de l'ensemble des populations.
51:14– Il y a 350 exécutions par an en Arabie saoudite.
51:16– Vous ne discutez pas avec ces gens-là ?
51:18– On ne dit pas qu'on ne doit pas discuter avec eux.
51:20On est tous d'accord ici pour dire qu'il faut discuter
51:22avec ces pays, évidemment, pour obtenir des contreparties.
51:24– Pour discuter, il faut les recevoir
51:26et il faut y aller.
51:28Sinon, vous n'allez pas discuter par téléphone.
51:30– Il y a une petite différence avec
51:32la monarchie saoudienne.
51:34– C'est peut-être un peu précipité
51:36de les recevoir. – Ça a toujours été comme ça.
51:38Ils ont été installés par les alliés
51:40après la première guerre mondiale.
51:42On ne va peut-être pas se plaindre
51:44avec les propres trucs qu'on a créés.
51:46C'est un autre problème.
51:48Les saouds, ils n'ont jamais bougé.
51:50Ils ont toujours été comme ça.
51:52Il faudrait remercier Laurence d'Arabie.
51:54– Mais ça bouge.
51:56Ça bouge un peu dans le bon sens.
51:58– Avec 360 exécutions capitales chaque année.
52:00– Je ne vais pas vous dire que c'est le paradis.
52:02Ce n'est pas la côte d'Azur du Moyen-Orient.
52:04Ce n'est pas ce que je vous dis.
52:06Mais ça bouge.
52:08Et ça bouge parce qu'on reste ouvert avec eux
52:10et qu'on continue à discuter avec eux.
52:12– Je préfère les Émirats Arabes Unis.
52:14Au moins, il n'y a pas de problème.
52:16– On vient d'apprendre le décès de Paul-Louis Sulizer.
52:18L'écrivain et homme d'affaires
52:20est décédé à l'âge de 78 ans.
52:22– Peut-être dire que c'est le 82ème jour
52:24de détention pour Boilem Sansal
52:26et qu'on pense à lui
52:28et qu'il faut qu'on se batte
52:30pour sa libération totalement arbitraire.
52:32– Absolument. Vous avez raison de le rappeler.
52:34Merci à vous.
52:36Très bonne journée. À demain.
52:38– Soudradio.
52:40– Parlons vrai.

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