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Mettez vous d'accord avec Rhany Slimane, Jean-Philippe Dugoin-Clément, Arnaud Benedetti et Romain Marsily

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##METTEZ_VOUS_D_ACCORD-2024-11-20##

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Transcription
00:00SUD RADIO, le 10h midi, mettez-vous d'accord, Valérie Expert.
00:05Le 10h midi avec vous sur SUD RADIO et on va parler d'un beaucoup de sujets.
00:11Avec Rani Slimane, bonjour, vous êtes militant, quartier populaire à Montpellier, cofondateur de l'association Force Populaire.
00:19Jean-Philippe Dugois Clément, vous êtes maire UDI de Mency, vice-président de la région Île-de-France,
00:25premier vice-président de l'association des maires d'Île-de-France, ça tombe bien,
00:28on va parler de nos maires et je rappelle que les vraies voix seront ce soir en direct du salon des maires.
00:35Demain ce sera Patrick Roger qui sera là-bas, c'est important de parler de nos maires.
00:40Arnaud Benedetti, professeur à la Sorbonne, rédacteur en chef de la revue politique et parlementaire,
00:45vous avez publié aux portes du pouvoir, RN, l'inéluctable victoire, point d'interrogation,
00:50qui est paru chez Michel Laffont et Romain Marsili, directeur général de Nouvelle Énergie.
00:56Les maires de France en colère, comme tous les ans on a envie de dire,
01:00mais cette année on sent qu'il y a quand même une colère un petit peu plus profonde.
01:06Les agriculteurs avec la coordination rurale qui veut le chaos,
01:10la FNSEA qui appelle à de nouvelles mobilisations.
01:13Faut-il travailler 7 heures de plus pour financer la sécu ?
01:19Bref, on a plein de sujets avec vous.
01:22On va commencer avec vous Romain, puisque c'est un sujet d'actualité,
01:26mais néanmoins le plus léger on va dire.
01:30Oui, je voulais faire un coup de cœur pour saluer l'extraordinaire carrière de Rafael Nadal
01:36qui a disputé hier son dernier match lors de la Coupe Davis.
01:40Bon, on n'est pas là pour parler spécialement de tennis,
01:43mais si je voulais parler de Nadal, pourquoi pas après tout.
01:46Mais au-delà de sa grande carrière, qui a un parti lié grandement avec la France,
01:50avec Paris, avec ses 14 victoires à Roland-Garros,
01:53c'est aussi pour souligner un certain état d'esprit, l'élégance de ce joueur.
01:57Et je ne sais pas si vous avez pu lire ce papier,
02:01mais Roger Federer lui a fait une lettre ouverte formidable,
02:04qu'on peut voir sur les réseaux sociaux, en lui rendant hommage.
02:07On sent qu'il y a beaucoup de sincérité, qu'il y a beaucoup d'admiration pour Nadal.
02:12Et Federer dit même merci à Nadal d'avoir fait encore plus aimer le tennis.
02:18Et si je voulais en parler, c'était pour dire que c'était quand même des exemples,
02:21ces grands champions de fair play.
02:24Et on en a vraiment besoin dans le sport.
02:27Et puis je pense qu'on en a aussi besoin en dehors du sport.
02:30Et de voir même à ce niveau d'exigence, de compétition,
02:35tout ce respect, cette admiration, cette cordialité,
02:39je pense qu'on en aurait besoin dans toute la société.
02:41Et dans des temps où l'outrance est généralisée, la vulgarité est souvent partagée,
02:45de voir deux grands rivaux qui se respectent,
02:48on aimerait voir ça partout, y compris en politique.
02:50Oui, c'est un commentaire.
02:53Oui, je partage ce que dit Romain, en effet, en l'occurrence.
02:56Mais c'est vrai qu'il y a autre chose qui est frappante,
02:59c'est la longévité de la carrière de ces grands joueurs.
03:01Moi, c'est ce qui me frappe.
03:03Est-ce que ce sera encore possible ? Je pense pas forcément aujourd'hui.
03:07Mais en tout cas, c'est 15 ans, 20 ans de carrière à peu près, Nadal et Federer.
03:12C'est assez rare, je pense même pas que par le passé,
03:14Borg et McEnoo et Connors aient eu une longévité aussi importante.
03:19C'est ce qui frappe aussi avec ces grands champions,
03:21et bien évidemment, leur état d'esprit.
03:23Mais bon, le tennis est un sport où, en général,
03:25globalement, la cordialité règne.
03:27Oui, il est un peu plus élégant, à vie.
03:30Oui, bien sûr, je suis un grand fan de sport.
03:33Et évidemment, je pense qu'en France, on n'a peut-être pas la tradition,
03:37comme dans d'autres pays, de vraiment,
03:40comment dirais-je, rendre les lauriers aux grands champions.
03:44Peut-être que ça se fait plus dans d'autres pays que dans le nôtre.
03:47Et pour ce qui est de la cordialité, je sais pas.
03:49Parce qu'effectivement, c'est propre un peu à chaque sport.
03:52Il y a moins de conflictualité, ne serait-ce que par l'interaction
03:56entre les joueurs au tennis que par rapport à la boxe ou d'autres sports.
03:59Mais ça restera un grand.
04:00Et pour comparer à la boxe, oui, c'est du calibre de Mohamed Ali,
04:03c'est du calibre de Zidane, c'est du calibre sur d'autres sports.
04:06Mais je ne suis pas sûr, par contre, que le manque de conflictualité en politique
04:10soit une bonne chose, au contraire.
04:12Je pense que, contrairement au sport, il en faut un petit peu.
04:15Avec le respect.
04:16Conflictualité, oui, sur des vrais sujets, pas sur des postures.
04:19Et puis pas dans la vulgarité, malheureusement.
04:22Il faut que ça parle.
04:24Il faut que ça parle.
04:25Jean-Philippe, pour vous, c'était un coup de cœur ?
04:28C'est entre le coup de cœur et le coup de gueule, en fait.
04:30Je ne sais pas comment le classer, c'est assez inclassable.
04:33Vous l'avez peut-être vu,
04:35on vient d'apprendre que la libération a été rendue à sa famille d'Aou Darieri.
04:41C'est cette jeune Iranienne qui, le 2 novembre,
04:44s'était à l'université libre de Téhéran dévêtue pour protester
04:49par rapport à la police des mœurs,
04:51qui oblige à l'université le port du voile intégral,
04:55qui avait été arrêtée par une voiture banalisée de manière assez violente
04:59et qui avait totalement disparu des radars depuis un peu plus de deux semaines.
05:02C'est quelque chose qui avait fait un buzz,
05:05un scandale extrêmement fort au niveau de l'opinion internationale.
05:09En Iran, depuis maintenant plusieurs mois déjà,
05:13et la répression qui est faite sur ce mouvement de libération
05:18qui est passé beaucoup par les femmes,
05:20on constate énormément d'emprisonnements,
05:23de viols dans les prisons,
05:25de violences, de mises à mort par pendaison.
05:30Et là, pour le coup, je pense que la pression de l'opinion internationale
05:35a peut-être fait, je dis bien peut-être,
05:37que le régime bouge un tout petit peu
05:40ou donne un tout petit peu d'espoir.
05:42En l'espèce, elle a passé plus de deux semaines en hôpital psychiatrique,
05:45donc il faut imaginer ce que ça doit pouvoir être
05:47l'hôpital psychiatrique en Iran.
05:49Ça peut être des conditions d'ailleurs plus dures que l'emprisonnement,
05:52mais elle a été déclarée malade.
05:53Et donc le régime s'est servi du fait qu'elle soit déclarée malade
05:56comme n'acceptant pas le dogme religieux
05:59pour la rendre à sa famille.
06:01Alors, c'est d'une certaine manière une marque d'espoir
06:04parce que pour la première fois,
06:06c'est quelqu'un qui ne se retrouve pas emprisonné pour des années,
06:09voire condamné à mort pour des faits de ce type.
06:12C'est un coup de gueule parce que dans le même temps,
06:14personne n'en parle.
06:15Et dans les grands débats qui sont portés par nos féministes aujourd'hui,
06:18la question des droits de la femme en Iran
06:20où on massacre quotidiennement, personne n'en parle.
06:22On pense aussi aux femmes afghanes.
06:24On pourrait démultiplier.
06:25Oui, c'est une situation assez peu évoquée.
06:30Oui, il y a des femmes afghanes
06:31qui ne peuvent même plus adresser la parole entre elles.
06:33Oui, depuis quelques jours.
06:35Dans le sens où ils ont fait une loi,
06:38ça sera bien évidemment...
06:40C'est pour provoquer, je pense.
06:42Il y a une volonté de mener...
06:44On ne peut pas nier la condition des femmes en Afghanistan
06:48qui ne peuvent plus étudier,
06:50qui ne peuvent plus...
06:52C'est pire qu'en Iran.
06:53Oui, c'est pire qu'en Iran.
06:54C'est pire qu'en Iran.
06:56Il y a quelque chose...
06:57Vous avez parlé de la peine de mort en Iran
06:59et c'est vrai qu'on multiplie les peines de mort là-bas.
07:03Et également, il y a un autre pays qui s'est récemment...
07:06Comment dirais-je ?
07:08Qui s'est malheureusement signifié sur ce sujet,
07:13c'est l'Arabie Saoudite,
07:14dont on ne parle pas,
07:15dont je vois très souvent qu'on évite de critiquer en France...
07:18Qui était en panne de bourreaux.
07:19Qui était en panne, exactement.
07:20Ils ont lancé des annonces pour recruter des bourreaux.
07:22L'Arabie Saoudite était en panne de bourreaux.
07:24Et très étrangement,
07:25il y a des pays qui sont de moins en moins critiqués.
07:29Est-ce que c'est des questions d'influence ?
07:31Je ne sais pas.
07:32Mais en tout cas, il y a des pays qui critiquent moins
07:34alors qu'ils sont tout à fait condamnables.
07:36Certainement.
07:37Mais moi, j'ai vu des images hallucinantes l'autre jour
07:39d'un défilé de mode en Arabie Saoudite.
07:41Je ne sais pas si c'était un défilé de mode...
07:43Non, c'était le concert de Jennifer Lopez.
07:45Ce n'était pas un concert.
07:46Elle était invitée.
07:47Il y avait Céline Dion.
07:48C'était un grand round,
07:51qui était organisé là-bas,
07:53avec des femmes qui étaient à moitié à poil.
07:55Mais on pend des gens en même temps à côté.
07:57C'est un petit peu le paradoxe de ce pays.
08:01Oui, il y a la vitrine et puis il y a le reste après.
08:03Il y a l'arrière boutique qui ne correspond pas à la vitrine.
08:05C'était très surprise de voir ça.
08:07Et on parle de plusieurs millions de dollars,
08:09évidemment, pour toutes ces stars qui sont venues
08:11et à qui ça ne pose pas de problème de conscience.
08:15Allez, on se retrouve dans un instant avec vous
08:17pour commenter l'actualité sur Sud Radio.
08:20Sud Radio.
08:21Parlons vrai.
08:22Parlons vrai.
08:23Sud Radio.
08:24Parlons vrai.
08:25Sud Radio.
08:26Le 10h midi.
08:27Mettez-vous d'accord.
08:28Valérie Expert.
08:30Et nous sommes ensemble toujours dans ce 10h midi
08:33pour commenter l'actualité.
08:35L'actualité, pardon, avec Rani Slimane.
08:37Vous êtes militant, quartier populaire à Montpellier,
08:39co-fondateur de l'association Force Populaire.
08:42Jean-Philippe Dugoin-Clément, maire UDI de Mainecy.
08:45Vous êtes vice-président de la région Île-de-France
08:47et premier vice-président de l'association des maires d'Île-de-France.
08:50Je vous rappelle que le Salon des maires se tient en ce moment même.
08:53On va en parler.
08:54On l'a évoqué hier.
08:55On a évoqué ces maires avec, hier, Frédéric Dhabi
08:58sur l'importance de ces élus pour les Français.
09:02Et je vous rappelle que les vraies voix seront ce soir à 17h en direct
09:06depuis le Salon des maires.
09:08Arnaud Benedetti, professeur à la Sorbonne,
09:10rédacteur en chef de la Revue Politique et Parlementaire.
09:12Et je rappelle votre dernier livre,
09:14« Aux portes du pouvoir, RN, l'inéluctable victoire »
09:17qui est paru aux éditions Michel Laffont.
09:19On pourra dire quelques mots tout de même du RN
09:21parce que Marine Le Pen s'est exprimée ce matin.
09:24Nous, nous avions Julien Audoul sur le doute qu'il laisse planer
09:28sur une éventuelle censure du gouvernement.
09:30Et Romain Marsili, directeur général de Nouvelle Énergie.
09:34On continue avec vos coups de cœur et vos coups de gueule.
09:36Alors, Rani, vous, c'est un coup de gueule ?
09:39Un coup de gueule et un coup de cœur.
09:41Un coup de gueule contre le président Macron
09:43et un coup de cœur pour un artiste français
09:45connu internationalement qui est DJ Snake.
09:47Pourquoi cela ?
09:48Tout simplement, sur une émission Twitch, comme on dit,
09:52le célèbre artiste a déclaré que les services de l'Elysée
09:56l'avaient contacté pour lui demander de supprimer un tweet
09:59qu'il avait fait en faveur de la Palestine.
10:01Bon, au-delà de la question...
10:03Vous voulez qu'on l'écoute ? On va l'écouter.
10:05Tu vois, normalement, c'est pas mon taf d'aller appeler,
10:08tweeter le président Macron sur Twitter
10:11et de me retrouver dans des sauces
10:13et que l'Elysée, ils appellent mon management en disant
10:16« Ouais, est-ce qu'il peut supprimer le tweet ?
10:18Est-ce qu'on peut se rencontrer ? »
10:20Mais moi, j'ai envie de rencontrer personne.
10:22Juste mettez fin à ça, en fait.
10:24Moi, je fais de la musique. Je fais danser les gens.
10:26Je suis pas censé tweeter des trucs sur des catastrophes pareilles.
10:30Je suis pas politicien.
10:32Mais il a tweeté tout de même. Qu'est-ce qu'il a tweeté exactement ?
10:34Il a tweeté, il a interpellé le président de la République
10:37en lui expliquant à partir de combien de morts
10:40il faudrait arrêter cela.
10:42À partir de combien de morts, c'est un génocide.
10:44Mais moi, ce dont je veux parler, c'est pas...
10:47Enfin, évidemment, il y a le fond qui est très important
10:49sur le conflit palestinien.
10:51Mais il y a la question, quand même,
10:53qu'est-ce que le président de la République,
10:55est-ce qu'il a que ça à faire ?
10:56D'interpeller un artiste ?
10:58De mobiliser son cabinet pour l'appeler,
11:00demander à le rencontrer
11:02et demander surtout une forme de censure ?
11:04Tout à l'heure, on parlait de l'Iran.
11:06On a la chance d'être un pays démocratique
11:08C'est un peu le concept, souvent, ici.
11:10On est capables d'échanger nos opinions.
11:12À quel moment un président de la République
11:14se rabaisse à ce genre de choses ?
11:16C'est vrai, on doit s'interroger.
11:19Parce qu'après tout, c'est son droit de tweeter,
11:21il tweet comme bon l'entendre.
11:23Après, il faut toujours se méfier du zèle des collaborateurs.
11:26Est-ce que...
11:28Est-ce que ça vient directement du président ?
11:30Il faut toujours se méfier du zèle des collaborateurs.
11:32Est-ce que ça remonte au président ?
11:34Vous êtes responsable de vos calendriers.
11:36C'est l'Elysée, ça veut dire que l'Elysée n'a rien d'autre à faire
11:38que de surveiller un tweet de DJ Seck.
11:40Ça pose question, en l'occurrence.
11:44La question est de savoir
11:46si c'est une initiative intempestive d'un collaborateur
11:49ou est-ce qu'en effet, c'est remonter plus haut dans le cabinet.
11:51Enfin, le type, il pense à quoi ?
11:53En tout cas, c'est vrai que ça pose un problème.
11:55Non, mais le type, il se doute bien que DJ Seck
11:58ou n'importe quel artiste va dire
12:00il y a quand même un problème
12:02à ce qu'on me demande de retirer un tweet.
12:05Il se trouve que j'ai mis une mauvaise note
12:07à un produit sur Amazon.
12:09On m'a contacté en me proposant de l'argent
12:11pour retirer cette mauvaise note.
12:13Vous vous rendez compte ?
12:15J'ai refusé, bien évidemment.
12:17Mais je trouve ça absolument dingue.
12:19Je trouve ça dingo.
12:21Ça veut dire que le service marketing
12:23du produit de la marque que vous avez commandé
12:25est veille.
12:27Absolument.
12:29Mais c'est vrai qu'on peut s'interroger
12:31sur ce qui s'est passé.
12:34Est-ce que l'Elysée, indépendamment du fond,
12:37n'a pas autre chose à faire ?
12:39J'ai quand même du mal à penser
12:41qu'on soit sur quelque chose
12:43de totalement intempestif.
12:45Quand on prend le fonctionnement
12:47d'un cabinet ministériel ou d'un cabinet élyséen
12:49que ça ne remonte pas forcément jusqu'au président,
12:51c'est une chose.
12:53Mais sur ce type de choses,
12:55où on est sur un artiste qui est connu
12:57qui tourne à l'international,
12:59où il y a un risque de publicité,
13:01où il y a un secrétaire général de l'Elysée
13:03qui est connu pour verrouiller à peu près
13:05tout ce qui se fait à l'Elysée,
13:07un peu moins dans les ministères aujourd'hui.
13:09Mais il y a quand même un système
13:11qui est organisé
13:13qui fait que je ne pense pas que ce soit
13:15quelqu'un sur un truc aussi lourd
13:17qui le fasse tout seul dans son bureau.
13:19Que vous en pensez, Romain Marsili ?
13:21Le DJ en question avait interpellé le président.
13:23Donc il a une réponse.
13:25Je ne connais pas le détail des réponses.
13:29En revanche, je pense que le président de la République
13:31n'a pas forcément à répondre à toutes les sollicitations
13:33ni ses services.
13:35Ce n'est pas de son niveau.
13:37Il y a une question
13:39de liberté d'expression.
13:41Le président de la République
13:43n'est certainement pas d'accord.
13:45Il a le droit de l'être.
13:47C'est normal en l'occurrence
13:49d'intervenir pour demander le retrait d'un tweet.
13:51En effet, c'est vrai que ça pose problème.
13:53C'est quand même très étonnant.
13:55Alors Arnaud,
13:57c'est un coup de gueule ?
13:59Oui, c'est un coup de gueule.
14:01Vous savez qu'on est en période
14:03de discussion budgétaire,
14:05que le gouvernement
14:07demande des efforts à tout le monde.
14:09Il demande notamment des efforts
14:11aux collectivités.
14:13On le sait, 5 milliards je crois à peu près.
14:15C'est chiffré jusqu'à 9-10 par l'AMF.
14:17Enfin bon.
14:19Donc le Premier ministre
14:21est allé récemment
14:23à l'association des départements
14:25qui tenait son congrès
14:27il y a une semaine.
14:29Et pour calmer les critiques
14:31d'ailleurs légitimes
14:33des présidents de conseils départementaux,
14:35il a proposé
14:37afin de pouvoir d'une certaine manière
14:39pourvoir à leurs besoins de financement
14:41et notamment limiter l'effort budgétaire
14:43qu'on leur demande,
14:45d'augmenter les droits de mutation.
14:47Dans d'autres termes, les frais de notaire
14:49sur les ventes
14:51et les achats
14:53de biens immobiliers.
14:55Je suis toujours très surpris
14:57que la France, qui est quand même un des pays
14:59même le pays européen aujourd'hui
15:01je crois qu'on doit avoir la Suède peut-être devant nous
15:03qui est celui
15:05qui taxe le plus.
15:07On est numéro 1.
15:09On est incapable
15:11de trouver d'autres solutions
15:13aujourd'hui que de taxer.
15:15Sans compter que le problème
15:17de l'augmentation des droits de mutation
15:19pose un vrai problème pour les primo-accédants
15:21à la propriété.
15:23Donc ça veut dire que si vous achetez
15:25un bien à peu près
15:27de 200.000 euros, vous aurez à peu près
15:291.000 euros, je crois, c'est ce que j'ai vu,
15:31d'augmentation de vos droits
15:33de mutation.
15:35Je ne suis pas sûr que ce soit une bonne solution.
15:37Ce n'est pas une bonne solution sur le plan
15:39psychologique, ce n'est pas une bonne solution
15:41sur le plan pratique.
15:43Et sur le plan
15:45des impôts,
15:47ça rapporte quelque chose ?
15:49Je crois qu'en effet,
15:51c'est quand même
15:53un vrai souci, un vrai problème.
15:55C'est-à-dire qu'en fait, on a la double peine
15:57en France, globalement.
15:59C'est-à-dire qu'on est incapable
16:01de réduire la pression des prélèvements.
16:03Je rappelle que
16:05Valéry Giscard d'Estaing,
16:07dans les années 70, disait
16:09qu'à partir du moment où la France
16:11atteint, je crois, c'était 43 ou 44%
16:13de prélèvements obligatoires,
16:15l'économie française
16:17était, à ses yeux, rentrée dans un
16:19modèle socialiste. On est
16:21aujourd'hui, je crois, à
16:2355% ou 56%.
16:2556%.
16:27Donc, je crois
16:29qu'à un moment donné, il va falloir mettre un terme
16:31à ce type de processus, qui est un processus
16:33qui est mortifère pour l'économie
16:35et qui...
16:37L'autre problème, c'est que
16:39plus on augmente les prélèvements,
16:41plus les déficits s'accroissent.
16:43Parce que c'est ça, la réalité, aujourd'hui,
16:45c'est la situation comptable de la France.
16:47Tout à fait d'accord avec ce qui
16:49a été dit par Arnaud Benaletti.
16:51D'autant plus que c'est particulièrement
16:53problématique que le logement
16:55est un secteur clé. Et quand on dit
16:57clé, quand quelqu'un achète, qu'est-ce que quelqu'un achète ?
16:59Il ne fait pas qu'acheter les logements.
17:01Ça peut être déménager, il peut y avoir des nouvelles
17:03dépenses liées à des services.
17:05Je veux dire, c'est un véritable boost
17:07pour l'économie. Et là, qu'est-ce qu'on fait ?
17:09Avec le degré zéro
17:11d'imagination et de la
17:13créativité politique, on augmente
17:15les droits de mutation. Et c'est vrai que
17:17vous avez dit, c'est les droits de mutation. On dit parfois
17:19par abus de langage les frais de notaire.
17:21Les frais de notaire...
17:23C'est même une toute
17:25petite partie qui va au notaire.
17:27L'essentiel, ce sont des taxes.
17:29Et quand on est pour la mobilité
17:31de la société, je veux dire,
17:33on fait tout sauf ça.
17:35Je vais parler un peu du sujet
17:37que je connais, parce que j'ai été agent immobilier
17:39pendant quelques temps, donc c'est un sujet que je connais
17:41particulièrement bien. Je peux vous garantir
17:43que le problème qu'on a sur
17:45le marché de l'immobilier, c'est pas les taxes
17:47de l'État, c'est la pression
17:49du marché sur le prix des biens.
17:51À Paris, vous êtes bien censés le savoir.
17:53À Montpellier, par prendre l'exemple,
17:55où on a un taux au mètre carré
17:57qui est supérieur même à Toulouse, alors qu'on n'est pas
17:59une des villes les plus riches de France.
18:01Donc en fait, il y a des mécanismes
18:03de spéculation sur l'immobilier
18:05qui sont incroyables,
18:07notamment avec un taux de logement vacant
18:09dans certaines villes, dans certaines métropoles, qui est incroyable.
18:11Vous allez avoir une politique de métropolisation
18:13où on pousse les gens à,
18:15et en accumulant toutes les richesses dans les centres-villes,
18:17à créer des bulles de spéculation
18:19immobilière.
18:21Moi, cette histoire de taxes,
18:23je suis prêt à en parler, mais par contre,
18:25il faut parler du vrai problème du logement.
18:27C'est pas la petite taxe qu'on vient de mettre,
18:29c'est clairement qu'il n'y a pas
18:31de planification sur la question de construction
18:33de logements en France qui soit
18:35avisée de réduire cette bulle spéculative.
18:37Alors on a un maire sur le plateau
18:39qui connaît aussi bien ces questions.
18:41Je trouve ça, pour le coup,
18:43totalement stupide.
18:45Le secteur du logement
18:47connaît une crise
18:49depuis deux ans comme on n'en a jamais vécu
18:51depuis 1945.
18:53Une crise de l'offre, une crise de la demande.
18:55On produit pas assez, vous le disiez, pour plein de raisons, on peut en discuter.
18:57Il n'y a pas suffisamment de l'eau sur le marché
18:59et les gens n'ont plus les moyens
19:01d'acheter entre le resserrement du pouvoir d'achat
19:03avec l'inflation et les taux d'intérêt qui ont remonté
19:05et qui n'ont pas diminué autant qu'on l'espérait.
19:07Même si on est sur des taux, sur l'échelon de 20 ans, 30 ans,
19:0940 ans, qui sont plutôt bas.
19:11Mais qui ont triplé, quadruplé
19:13par rapport à ce qu'on avait il y a deux ans.
19:15Et aller alourdir le coût de l'achat
19:17aujourd'hui, alors qu'on est dans un pays
19:19où on compte plus de 4 300 000 mal logés
19:21selon la fondation ABPierre,
19:23je pense que c'est malheureux.
19:25Les finances des départements aujourd'hui ne sont plus assurées.
19:27On a un vrai sujet de savoir
19:29comment est-ce qu'on assure les finances des départements,
19:31comment est-ce qu'on essaye
19:33de faire des économies dans ce millefeuille
19:35qui, objectivement, n'est pas rationnel,
19:37comment l'État fait des économies sur lui.
19:39Qu'est-ce que fait le gouvernement aujourd'hui ?
19:41Parce qu'il est dans un schéma d'urgence.
19:43C'est les deux choses les plus stupides mais les plus rapides,
19:45quand on a besoin d'argent, c'est l'impôt et le rabot.
19:47C'est les deux choses les plus injustes,
19:49mais les deux choses qui ramènent
19:51le plus vite possible de l'argent.
19:53Ce qu'on paye aujourd'hui, c'est une forme d'urgence
19:55sur le budget qui est fait,
19:57mais qui est fait de manière non individualisée.
19:59Qui ramène de l'argent, cela reste à voir.
20:01Malheureusement, je crois très vite
20:03qu'en coupant l'économie comme ça...
20:05Contablement, aujourd'hui,
20:07pour Bercy, on est sur un budget
20:09qui est effroyable, on va investir moins
20:11au niveau des collectivités,
20:13c'est l'investissement utile qui ne va plus.
20:15Oui, il faut passer à l'économie.
20:17On taxe plus qu'on rabote.
20:19Oui, absolument.
20:21On pourra en parler avec les 7 heures
20:23gratuites envisagées.
20:25On y revient dans un instant.
20:27Après, la pub, à tout de suite.
20:31Parlons vrai.
20:39Et on continue de débattre
20:41et de commenter l'actualité. Je voulais vous faire
20:43réagir sur cette annonce
20:45hier qui a été faite par le quotidien
20:47Ouest France, qui devient le premier journal français
20:49à quitter X.
20:51C'est une décision
20:53qui a été faite
20:55suite à la dégradation
20:57selon la direction
20:59de ce journal du réseau social
21:01X, propriété du milliardaire
21:03américain Elon Musk. Il y a déjà
21:05l'émission Quotidien. Quotidien, ils sont un peu
21:07faux-cul parce que...
21:09Quotidien, ils ne tweetent plus
21:11mais les chroniqueurs, Jean-Michel Apathie
21:13et autres, tweetent en leur nom.
21:15Donc il y a le côté...
21:17Les journalistes de Ouest France
21:19tweetent leurs articles.
21:21C'est quand même...
21:23Vous en pensez quoi, Jean-Marc Silly ?
21:25On parlait tout à l'heure de liberté
21:27d'expression, de censure, etc.
21:29Il y a déjà une liberté
21:31de publication.
21:33En l'occurrence, le directeur de publication de Ouest France
21:35a tout à fait le droit de ne pas aller
21:37sur Twitter.
21:39Je pense que c'est une décision
21:41rationnelle de son point de vue. Je n'aurais pas
21:43forcément pris la même. Cependant, il faut voir
21:45qu'il connaît mieux ses chiffres
21:47que nous les connaissons autour de la table.
21:49Je ne sais pas quelle est la part du trafic de Ouest France
21:51qui provient de Twitter. Moi, à l'époque, je dirigeais
21:53un média qui visait
21:55les 18-35 ans.
21:57La part du trafic qui venait de Twitter,
21:59de gens qui consultaient les pages du site
22:01via Twitter, quand c'était Twitter de l'époque,
22:03c'était très faible. Je ne connais pas les chiffres
22:05pour Ouest France. Après, il peut estimer
22:07et c'est totalement son droit,
22:09que l'image de son
22:11média, de sa publication,
22:13peut pâtir de l'image
22:15de X. Effectivement, aujourd'hui,
22:17il y a parfois un manque de modération, surtout dans les réponses.
22:19Il n'a peut-être pas envie d'avoir n'importe quoi,
22:21des contenus semi-pornographiques,
22:23des bots, sous les articles.
22:25Donc ça, on peut comprendre.
22:27Moi, je n'aurais pas fait ce choix, parce que je pense
22:29qu'il faut plutôt être là
22:31où sont présents les lecteurs. En l'occurrence,
22:33il y en a beaucoup qui sont présents sur Twitter,
22:35enfin, sur X. Je pense aussi
22:37qu'il ne faut pas déserter
22:39les plateformes, il faut être présents
22:41où sont les lecteurs.
22:43Je trouve quand même qu'on critique
22:45beaucoup X Twitter. Effectivement,
22:47il y a un problème de modération
22:49qui explose, avec l'explosion
22:51des bots, certes,
22:53mais aussi il y a des progrès. Je trouve que
22:55le fait d'avoir mis des notes de contexte, maintenant,
22:57qui sont un peu comme Wikipédia
22:59en open source, ça c'est Elon Musk
23:01qui a fait ça, en général, c'est très bon.
23:03Il y a des personnes qui racontent n'importe quoi,
23:05tout de suite, vous avez une note sourcée
23:07qui explique en quoi ce tweet est faux.
23:09Il y a aussi des évolutions positives dans Twitter,
23:11on verra. C'est une question d'entreprise
23:13à voir si cela profite ou pas.
23:15Il y avait déjà le quotidien britannique
23:17de Guardian qui a quitté Twitter,
23:19le journal espagnol La Vanguardia
23:21et le suédois Dagens Nyater.
23:23Je ne sais pas si je prononce bien.
23:25Vous en pensez quoi, vous qui êtes spécialiste
23:27en noblesse élective, la communication politique ?
23:29On sait très bien que
23:31la conception de la liberté d'expression
23:33n'est pas la même entre les
23:35anglo-saxons et
23:37les latins, et notamment
23:39les français.
23:41La liberté d'expression
23:43pour les pays anglo-saxons, elle est totale,
23:45elle est absolue. Elles ne se discutent pas.
23:47Vous pouvez tout dire.
23:49C'est un choix,
23:51et c'est leur choix. Et qu'on le veuille ou non,
23:53X aujourd'hui, anciennement Twitter,
23:55et Musk, appartient
23:57à ce courant, qui est un courant
23:59libertarien, très affiché
24:01et assumé en l'occurrence.
24:05Après, moi je suis
24:07toujours... Il y a quelque chose
24:09qui m'a frappé.
24:11Ils ont dit,
24:13ou Est-France dit, il y a une conception radicale
24:15de la liberté. Je ne sais pas ce que c'est qu'une conception
24:17radicale de la liberté.
24:19Je suis assez
24:21radicalement pour la liberté, aussi, d'une certaine
24:23manière. Comme s'il y avait une mauvaise conception
24:25de la liberté.
24:27Après, en effet, le problème d'X,
24:29c'est que c'est un réseau où c'est vrai
24:31que la modération semble, quand même, depuis
24:33que Musk a
24:35pris la direction,
24:37c'est quand même...
24:39En tout cas, semble s'être affiché,
24:41clairement, manifestement.
24:43Mais je ne suis pas sûr, en effet,
24:45que ce soit en désertant une plateforme,
24:47qui est un média, de fait,
24:49aujourd'hui, que l'on
24:51prenne une bonne
24:53décision, en l'occurrence. Je pense
24:55qu'il faut être là.
24:57Je me méfie aussi de ceux
24:59qui appellent à la régulation tous les matins.
25:01Parce qu'il y a aussi
25:03dans les hyper-régulateurs
25:05la volonté, parfois, de ne pas débattre.
25:07De ne pas voir un certain nombre
25:09d'opinions ou d'expressions
25:11politiques pouvoir s'afficher
25:13et s'exprimer. Donc, moi, ça me pose
25:15problème, aussi, dans ce sens-là.
25:17– Pour eux, en gros, ils disent que c'est sale.
25:19C'est un endroit où il est crapoteux.
25:21– Moi, je ne partage pas la logique
25:23de West France de quitter Twitter.
25:25Idéologiquement, on le disait tout à l'heure, on a besoin
25:27de débat. On manque de débat. On manque
25:29d'échange. Quand vous n'êtes pas présents, quelque part,
25:31c'est d'autres personnes qui sont présents.
25:33Quand vous ne défendez pas vos idées,
25:35quand vous ne défendez pas ce que vous proposez,
25:37quelque part, c'est d'autres qui le feront à votre place.
25:39Parce que le support continuera à exister.
25:41Vous pouvez ne pas l'aimer, vous ne pouvez
25:43ne pas être d'accord avec une ligne éditoriale
25:45d'un journal, d'une télé,
25:47d'une radio, estimer qu'un réseau
25:49social n'est pas suffisamment modéré, qu'il y a
25:51trop de haters dessus. Mais le déserter,
25:53c'est d'autres qui vont venir dessus. Moi, je pense
25:55qu'on a besoin de débat. Il y a un vrai sujet
25:57qui n'est pas propre à Twitter, qui est la question
25:59des abus sur les réseaux sociaux.
26:01Des fake news, des injures,
26:03des menaces. Comment est-ce qu'on répond
26:05à ça en termes de corpus
26:07réglementaire dans ce pays ? Mais ça, c'est un autre
26:09sujet. Mais déserter un lieu de débat,
26:11refuser le débat, moi, je pense que c'est jamais
26:13une bonne solution.
26:15Moi, pour le coup,
26:17sur West France, j'ai vu qu'ils ont souvent
26:19fait des actes forts. Je me souviens qu'avant les présidentielles,
26:21ils avaient refusé de poser
26:23des sondages. Moi, je trouvais ça quand même assez intéressant.
26:25Le fait qu'ils se questionnent, ça ne me
26:27choque pas. Et le fait qu'ils quittent la plateforme,
26:29je suis d'accord avec vous.
26:31Ils suspendent. D'ailleurs, ils ne disent pas qu'ils quittent.
26:33Ils suspendent et ils mettent en gros une sorte d'ultimatum
26:35de 15 jours en demandant à ce que le droit
26:37soit appliqué sur X.
26:39Je ne suis pas sûr.
26:41Moi, ça ne me choque pas.
26:43En tout cas, il y a une chose qui est sûre, c'est que ça pose
26:45deux questions. Ça pose la question
26:47quand même
26:49du fait que nous sommes incapables,
26:51nous, en Europe, et en particulier
26:53en France, d'avoir ce type, parce que
26:55c'est quand même la propriété d'un
26:57milliardaire américain qui est maintenant peut-être
26:59possiblement ministre ou proche de l'administration
27:01américaine. Ça pose des questions, nous,
27:03du coup, de souveraineté numérique.
27:05On est incapables de faire ça et ça, c'est
27:07très dommage. Et c'est vrai que
27:09il y a également une chose. L'algorithme
27:11de Twitter, depuis quelques temps, il est particulier.
27:13Moi, c'est surtout l'algorithme qui me pose question.
27:15En tout cas, moi, ce que j'ai décidé de faire,
27:17et je suis d'accord avec vous, il faut être présent partout,
27:19il y a un site concurrent qui s'ouvre, qui s'appelle
27:21Blue Sky. Moi, ce matin, j'ai ouvert mon compte.
27:23Vous pouvez me rejoindre, d'ailleurs, sur Blue Sky.
27:25N'hésitez pas. Et je pense
27:27qu'effectivement, il faut être partout où c'est possible d'être.
27:29Oui, moi, ce qui me gêne
27:31aussi, un tout petit peu, au-delà de ce que vous avez dit,
27:33Arnaud, sur l'argument de la
27:35liberté d'expression. Non, la liberté d'expression
27:37est un absolu.
27:39Et puis, si on n'est pas content, on va
27:41devant la justice.
27:43– Jusqu'à la loi. – Oui, jusqu'à la loi.
27:45Et si on n'est pas content, on va devant le schiste.
27:47Mais c'est aussi le cas aux Etats-Unis.
27:49C'est pas le Far West non plus. On peut aussi aller aux Etats-Unis.
27:51– Pardon, sauf qu'il n'y a pas
27:53de loi sur Twitter. Là, je voyais un tweet
27:55avec une croix gammée.
27:57– Si quelqu'un, il faut être choqué par ça,
27:59on attaque, on modère. Et ça, c'est au rôle des plateformes.
28:01Moi, ce qui me gêne aussi dans cette histoire,
28:03c'est que c'est pas comme si Twitter était
28:05un enfer et que les autres plateformes étaient
28:07des paradis. Il y a aussi des vrais problèmes
28:09de manque de modération
28:11dans d'autres plateformes. On ne va pas les citer, parce qu'on ne va pas
28:13faire de mauvaise publicité, parce qu'il y a des gens qui font
28:15tout pour que ça se passe mieux. Mais de fait, il y a aussi
28:17des problèmes dans d'autres plateformes, sauf qu'il y a
28:19une espèce de politiquement correct.
28:21Twitter, aujourd'hui, C'est les Républicains,
28:23ce sont les méchants. Alors qu'une autre
28:25plateforme très importante qui a plusieurs réseaux sociaux,
28:27son fondateur est
28:29un gros financier du Parti Démocrate.
28:31Donc là, il n'y a pas de problème.
28:33C'est ça aussi, ce deux-poids
28:35de mesure qui est un peu problématique.
28:37– Au-delà de choisir les méchants Républicains
28:39et les méchants Démocrates, on peut quand même se dire
28:41que ce sont des Américains qui n'ont pas
28:43les mêmes intérêts que nous, les Français,
28:45et qu'il faut se poser la question de comment ça se fait
28:47qu'on est incapables de faire une plateforme
28:49qui ait une résonance. – Ça, c'est un sujet américain
28:51et chinois avec TikTok.
28:53– Voilà, les Chinois, bien évidemment.
28:55Chinois à discuter, oui, les Démocrates, les Républicains.
28:57Les Démocrates et les Républicains,
28:59sur la politique étrangère, ils pensent la même chose.
29:01Et leurs intérêts. – Ça, c'est un vaste sujet,
29:03mais je pense qu'il nécessiterait deux heures d'émission
29:05pour qu'on n'arrive pas à l'écrire. – Absolument.
29:07Je voudrais qu'on parle des maires de France,
29:09les maires en écharpe noire pour dénoncer les coupes budgétaires.
29:11Vous aviez une écharpe noire ?
29:13Vous, Jean-Philippe ? – Non.
29:15– On va en reparler avec vous dans un instant.
29:17Vous partagez la colère.
29:19On va y revenir dans un instant.
29:21– Parlons vrai. – Parlons vrai.
29:23– Sud Radio. – Parlons vrai.
29:25– 10h midi, mettez-vous d'accord, Valérie Expert.
29:27– Alors, les maires de France
29:29sont rassemblés en congrès à Paris.
29:31Ils ont posé hier
29:33d'une écharpe noire
29:35qui recouvrait leur écharpe tricolore.
29:37Et ils protestaient contre
29:39les ponctions annoncées de 5 milliards d'euros
29:41prévues dans le projet de loi de finances 2025.
29:43Je vous rappelle que Sud Radio
29:45sera au Salon des maires de France
29:47ce soir à 17h
29:49avec les vrais voix. Et demain matin,
29:51Patrick Roger également entre 9h et 10h.
29:53Vous n'y étiez pas hier.
29:55Néanmoins, vous êtes maire.
29:57David Lissnard, président
29:59de l'Association des maires de France,
30:01s'est réjoui qu'il y ait
30:035 000 maires hier
30:05présents en Porte de Versailles.
30:07Colère des maires aujourd'hui ?
30:09– Oui, c'est insupportable. Mais ce n'est pas quelque chose de récent.
30:11Ça fait 20 ans que dans ce pays,
30:13il y a une volonté de l'administration centrale
30:15de faire disparaître les communes. Globalement, il y a une continuité.
30:17Ça a démarré sous le mandat du président Sarkozy.
30:19Ça a continué par la suite.
30:21Les communes, pour l'administration centrale,
30:23sont un phénomène gênant, surnuméraire,
30:25qui est amené à disparaître.
30:27Alors que c'est le seul échelon
30:29identifié par nos concitoyens
30:31de ce qui est la puissance publique.
30:33Donc ça, il y a une volonté constante.
30:35Ça s'est traduit par de la recentralisation,
30:37par un assèchement financier,
30:39par le recours à des appels à projets systématiques
30:41pour décider à la place d'eux.
30:43Ça a été un mouvement à bas bruit depuis 20 ans.
30:45Là, il y a une sorte de ras-le-bol
30:47complet des maires.
30:49Il y a ce sentiment qu'on retrouve chez les agriculteurs
30:51de dévalorisation de la fonction.
30:53C'est une fonction qui était importante.
30:55Aujourd'hui, vous êtes insultés sur les réseaux sociaux,
30:57vous êtes menacés, vous êtes injuriés,
30:59vous êtes parfois agressés.
31:01Vous avez une administration centrale
31:03qui vous coupe les moyens,
31:05qui vous met en face d'injonctions
31:07totalement contradictoires, de vous dire
31:09qu'il n'y a pas suffisamment de places de crèche.
31:11Il y a une ministre, en début d'année,
31:13qui a un déficit par an pour une commune,
31:15quand on tient compte de ce que paye la famille
31:17et de ce que verse l'État avec la CAF.
31:19Il faut en faire plus, mais vous dépensez trop.
31:21On est face à ça sur une espèce de mal-être absolu.
31:23Il n'y a jamais eu autant de démissions de maires
31:25que depuis le début de ce mandat.
31:27C'est un mouvement qui s'accélère.
31:29On a beaucoup de communes, notamment rurales,
31:31où on risque d'avoir, parce qu'être maire
31:33dans un village, c'est une profession de foi.
31:35Quand vous êtes payé 5 ou 600 euros
31:37par mois pour tout faire,
31:39parce que vous avez une secrétaire de mairie à mi-temps
31:41et deux gardes champêtres,
31:43quand on aura détruit les communes...
31:45Vous savez, 36 000 communes, c'est 500 000 élus.
31:47Ces 500 000 élus, c'est 98 % de bénévoles.
31:49On va les remplacer par des fonctionnaires
31:51qu'il faudra payer.
31:53On aura tué du bénévolat qui ne coûte rien
31:55et qui, en plus, crée du lien social.
31:57Il y a une chose très importante qu'il faut bien avoir
31:59en ligne de compte.
32:01Quand l'État nous dit que les communes dépensent trop,
32:03qu'elles sont responsables du déficit, c'est faux.
32:05Les communes, aujourd'hui, veulent des budgets équilibrés.
32:07Ce qui est du déficit, c'est uniquement l'investissement.
32:09C'est ce qui est productif.
32:11Et les communes, juste deux chiffres pour ne pas être trop longs,
32:13c'est 8 % du déficit
32:15pour 70 % de l'investissement du pays.
32:17L'investissement du pays,
32:19la richesse produite,
32:21c'est le fait des communes.
32:23Et quand on nous dit qu'on va raboter
32:25ou faire des économies sur les communes,
32:27pour les familles, il faut savoir c'est quoi ?
32:29Faire des économies, c'est le coût de la cantine,
32:31c'est le coût de la place de crèche,
32:33c'est le coût de la garderie périscolaire le matin,
32:35c'est le fait d'avoir des vestiaires
32:37ou des terrains de sport qui soient ouverts ou éclairés.
32:39C'est uniquement ça.
32:41C'est ce qu'on est en train de mettre en cause.
32:43C'est le fait d'avoir des polices municipales, par exemple,
32:45parce que la sécurité est de moins en moins assurée par l'État,
32:47qui n'assume plus ses obligations.
32:49Les communes sont obligées de le faire à la place.
32:51– Monsieur le maire a tout dit.
32:53Aujourd'hui, il faut vraiment écouter ce que disent les maires.
32:57L'image était très forte hier,
32:595 000 maires avec des charpes noires,
33:01c'est une image très frappante.
33:03C'était un symbole très puissant.
33:05Les maires, au-delà de leurs divergences politiques,
33:07qu'ils soient de gauche ou de droite,
33:09portent vraiment massivement ce discours.
33:11C'est vrai qu'ils ont un président
33:13de l'Association des maires de France
33:15qui est un champion des libertés
33:17et un champion des libertés locales,
33:19David Disnard.
33:21Donc le discours porte très fort en ce moment.
33:23Mais il faut écouter les maires.
33:25Et c'est d'autant plus important
33:27qu'au-delà de tout ce que vous avez dit,
33:29la commune, la démocratie libérale,
33:31qui jusqu'à présent,
33:33on l'a encore pour quelque temps,
33:35notre conception de la démocratie,
33:37c'est absolument central, c'est le pilier.
33:39Tocqueville l'écrivait très bien,
33:41c'est dans la commune que réside
33:43la force des peuples libres.
33:45Sans institution communale,
33:47une nation peut se donner un gouvernement libre,
33:49mais elle n'a pas l'esprit de liberté.
33:51Et je crois que, plus que jamais,
33:53cet esprit de liberté est à défendre.
33:55Et aujourd'hui, les maires sont les premiers combattants
33:57pour cela.
33:59Et encore une fois, ils ne se plaignent pas.
34:01C'est un média. Les maires grognent
34:03comme si c'était un syndicat. Pas du tout.
34:05Ce sont des défenseurs de la liberté,
34:07des libertés de proximité.
34:09Ce sont eux qui permettent
34:11d'entretenir le patrimoine, tout ce qui concerne
34:13les chemins communaux.
34:15Ils se battent pour ça.
34:17C'est le concret qui n'est pas idéologique.
34:19Et face à ça, ils se heurtent à une bureaucratie,
34:21une technocratie qui est terrible.
34:23– C'est ce qu'évoquaient hier Frédéric Daby et Brice Socol
34:25dans leur livre.
34:27C'est vraiment la phrase
34:29qui ressort, c'est qu'ils sont déconnectés
34:31en parlant des politiques. Le maire est celui
34:33qui est le plus proche et qui
34:35concrètement réalise,
34:37en tout cas est à portée de baffe
34:39comme on le dit, mais en tout cas est celui qui peut
34:41concrètement changer au quotidien certaines choses
34:43dans la vie des Français, enfin pouvait le faire.
34:45Rani ?
34:47– Alors moi je vais casser un peu l'ambiance.
34:49Pour dire d'où je parle,
34:51moi je suis communaliste.
34:53Je pense vraiment que la commune, elle est centrale.
34:55Elle est le pilier
34:57de la République.
34:59Bien sûr il faut un État, je suis pour l'État,
35:01il n'y a pas de problème, mais je pense que la commune
35:03c'est vraiment l'échelon de base
35:05qui permet aux gens aussi de s'intéresser
35:07à la politique dans le sens noble du terme.
35:09Seulement, il est
35:11important de rappeler que, et on en a
35:13parlé, il y a effectivement les maires ruraux
35:15et vous avez très bien fait d'en parler, ou les maires des
35:17petites villes qui sont dans de grandes difficultés.
35:19Or, moi ce que je constate
35:21c'est qu'avec le phénomène de métropolisation
35:23dont je parlais tout à l'heure, les
35:25grands maires de métropole
35:27jouent, et c'est le système qui le veut,
35:29pas forcément de leur volonté, en tout cas une forme de concurrence
35:31car ils s'accaparent
35:33justement une certaine part de la
35:35manne financière qui leur est dévolue.
35:37Et en plus de cela, il y a des grands problèmes
35:39dans nos mairies et dans certaines administrations
35:41de nos mairies. Je vais prendre l'exemple
35:43de CET, je vais prendre l'exemple de
35:45Mante-la-Jolie où il y a eu des condamnations
35:47judiciaires, ou encore chez moi à Montpellier
35:49où la semaine dernière on a eu droit
35:51à une perquisition et on a découvert,
35:53c'est un rapport de la Cour des Comptes régionale
35:55c'est moi qui l'ai dit, qu'il y aurait
35:57297 salariés qui ne seraient pas
35:59affectés. Donc quand on leur
36:01demande est-ce que c'est des emplois affectifs, la mairie répond
36:03non, c'est des gens qui n'ont pas...
36:05Vous allez voir où je veux aller.
36:07Et ils répondent, non mais vous vous rendez compte
36:09ils ne sont pas affectés, ces 297
36:11salariés c'est 10 millions d'euros
36:13par an, alors que nous quand on demande
36:15justement la réouverture de
36:17postes de police, de sûreté dans le quartier
36:19dans lequel je vis, ou quand on demande
36:21s'il n'y a pas de crèche, on voit qu'il y a un souci
36:23ça veut dire quoi ? Ca veut dire que les petits maires eux
36:25galèrent, n'ont pas de moyens
36:27ne s'en sortent pas, et on voit bien
36:29que dans les métropoles
36:31les maires actuels qui en fait utilisent
36:33très souvent la fonction de maire
36:35pour des strapontins, pour la
36:37politique après, ne s'occupent pas, ou en tout cas
36:39ont des gros problèmes de gestion
36:41comme c'est le cas à Montpellier avec notre maire
36:43Michèle Delafosse, et ça c'est un vrai problème.
36:45Non, ce qui a été
36:47dit sur les maires, moi je partage en effet
36:49un échelon absolument essentiel
36:51qui est très identifié par
36:53nos concitoyens, et en plus
36:55la difficulté des maires c'est qu'aujourd'hui
36:57ils sont pris entre le marteau et l'enclume
36:59c'est-à-dire qu'ils
37:01subissent de plein fouet ce que l'on appelle
37:03la crise de l'autorité républicaine, c'est-à-dire
37:05que les conditions d'exercice au quotidien
37:07de leur mandat est de plus en plus compliquée
37:09on le voit notamment avec
37:11un certain nombre d'agressions
37:13dont nombre d'entre eux sont
37:15malheureusement parfois victimes
37:17et ensuite, vous l'avez très bien rappelé, c'est-à-dire
37:19que depuis maintenant plusieurs années
37:21presque une vingtaine d'années, il y a un mouvement
37:23qui est un mouvement de recentralisation
37:25où l'Etat veut se
37:27substituer en permanence, je veux dire
37:29ne respectons pas d'ailleurs le principe de subsidiarité
37:31aux politiques qui sont menées
37:35au niveau des
37:37municipalités. Donc ça c'était
37:39un premier sujet. Alors après, il y a un
37:41autre sujet, mais qui est plus large
37:43et qui, j'allais dire, ne dépend pas seulement des
37:45maires, et vous l'avez tout à l'heure évoqué
37:47c'est la question du millefeuille administratif
37:49il y a quand même un sujet en France avec
37:51le millefeuille administratif, c'est-à-dire que
37:53on est incapable
37:55finalement depuis près de trois décennies
37:57de résoudre ce problème. C'est quand même
37:59quelque chose d'assez
38:01problématique, c'est-à-dire qu'entre les différents
38:03échelons qui sont aujourd'hui les nôtres
38:05de la commune, en passant par les intercommunalités
38:07en passant par les départements, en passant par les régions
38:09d'ailleurs la création des grandes régions
38:11qui laisse à désirer, puisque je rappelle qu'il y a eu
38:13un rapport de la cour des comptes qui a
38:15largement étrier
38:17la réforme de 2000
38:19c'était 2014
38:21c'était sous François Hollande, puisque les élections
38:23c'était 2015, les élections régionales
38:25dans le nouveau cadre. Donc là aussi
38:27on voit bien qu'il y a des
38:29sujets qui se
38:31posent. Mais en tout cas, pour revenir à la question
38:33des maires, oui, c'est un échelon
38:35absolument essentiel
38:37après, je veux dire, on ne peut pas
38:39il y a 35 000 communes en France, il n'y en a plus
38:41que 36 000, il y en a 35 000
38:43alors c'est vrai que la France c'est le pays, il faut le signaler
38:45qui a le plus de communes
38:47mais c'est lié à son histoire
38:49et j'allais dire
38:51là pour le coup, vraiment pour le coup
38:53comparaison n'est pas raison, parce que
38:55heureusement qu'il y a des communes
38:57et cet échelon de proximité
38:59pour encore induire un lien
39:01républicain dans notre société
39:03parce que, y compris
39:05dans les zones rurales où c'est absolument
39:07essentiel
39:09C'est l'identité, d'où viens-tu ?
39:11Oui, c'est l'identité aussi
39:13C'est l'histoire de France aussi
39:15Bon, après, il y a des sujets
39:17c'est vrai que dans une petite commune aujourd'hui, un maire
39:19on n'a plus tellement de prérogatives
39:21tout est remonté quasiment au niveau des intercommunalités
39:23mais il faut qu'il y ait cet échelon
39:25parce que c'est d'une certaine manière
39:27vous savez, il y avait un très grand historien
39:29Maurice Agulon qui appelait ça la république au village
39:31c'est aussi ça
39:33les communes, c'est la république au village
39:35Mais aujourd'hui, les maires sont en colère
39:37alors ils le sont souvent
39:39au moment du congrès des maires de France
39:41parce qu'on va leur sucrer
39:43il n'y a pas d'autre mot, un certain nombre de subventions
39:45Oui, mais parce que c'est une solution facile
39:47pour les tâches de l'argent
39:49faire des chèques avec le chéquier
39:51de votre voisin, c'est assez facile
39:53et l'avantage des maires, c'est que ce ne sont pas des révolutionnaires
39:55Ce n'est pas ton problème
39:57Mais bien sûr, mais c'est facile pour Bercy
39:59Les maires ne vont pas décider
40:01de fermer toutes les mairies et tous les services
40:03Est-ce que demain, les maires vont fermer les écoles ?
40:05Est-ce que demain, les maires vont fermer les cantines ?
40:07Est-ce que demain, les maires vont fermer les CCAS ?
40:09Est-ce que demain, les maires vont fermer les crèches ?
40:11Non, ils ne le feront pas
40:13Le problème des maires, c'est qu'est-ce qu'ils vont être obligés de faire
40:15avec ce que fait le gouvernement ? Augmenter l'impôt
40:17se faire taper dessus
40:19facturer plus cher aux familles
40:21c'est-à-dire prendre une part de déficit moins important
40:23Encore une fois
40:25un repas de cantine, qui en général est facturé
40:27entre 50 centimes à 6-7 euros
40:29selon la commune et les quotients familiaux
40:31il coûte plus de 10 euros
40:33à une commune. Est-ce qu'il faut que les communes facturent le courriel ?
40:35C'est ça la question qu'on a à se poser
40:37aujourd'hui, c'est pas autre chose
40:39Est-ce qu'on veut encore avoir du service public dans ce pays ?
40:41Et est-ce que si on doit faire des économies
40:43il ne faut pas effectivement se poser la question du millefeuille administratif ?
40:45Je reviens
40:47plus de 25 ans
40:49après la loi Chevènement de 1999
40:51qui a créé les intercommunalités
40:53On a des intercommunalités qui sont utiles
40:55on en a certaines qui ne servent à rien
40:57On crée une stratégie supplémentaire
40:59Et vraiment, cette question du millefeuille
41:01je pense qu'il faut se l'interroger
41:03la question de quelle décentralisation
41:05dans ce pays qui reste un des pays
41:07démocratiques les plus centralisés
41:09au monde. On n'en a même pas conscience
41:11tellement on l'est, c'est quelque chose qui doit se poser
41:13Mais monsieur le maire, vous le savez mieux que nous
41:15le problème c'est que moi je parlais
41:17avec un maire de la métropole de Montpellier
41:19qui m'expliquait qu'il ne pouvait même pas
41:21s'occuper d'un trou
41:23dans sa commune parce que la compétence
41:25de la voirie est à la métropole
41:27et il y a un problème en fait, quand je dis que je suis communaliste
41:29c'est à dire que je pense que la commune
41:31vous monsieur le maire, je milite pour que vous
41:33ayez des droits
41:35vos anciennes prérogatives
41:37le phénomène intercommunal
41:39et vous avez tout à fait raison que vous dites
41:41le problème c'est que les maires ne sont pas des révolutionnaires
41:43et je pense qu'il faut des maires de combat
41:45quand on voit qu'en fait, je vois certains maires
41:47notamment le mien, qui passent son temps
41:49alors que soi-disant c'est pas son bord politique
41:51à faire des courbettes au gouvernement
41:53pour quémander, non il faut des maires de combat
41:55qui sont capables de faire un rapport de force
41:57et justement récupérer ce genre de pouvoir
41:59et moi je pense qu'un des grands combats des communes
42:01c'est de pouvoir, repouvoir
42:03lever l'impôt, à partir du moment
42:05où la commune ne peut pas lever d'impôt
42:07elle perd de sa souveraineté et il faut
42:09rendre la souveraineté à la commune
42:11et bien évidemment il y a un problème, vous avez tout à fait raison
42:13à la question des régions, en fait on a essayé
42:15de nous faire avaler un modèle allemand
42:17parce que c'est ça qu'on veut nous faire, c'est des grandes régions
42:19avec peu de communes et ça
42:21je suis désolé. Mais sauf qu'en plus ces grandes régions
42:23en Allemagne n'ont pas le même statut
42:25on n'a pas le même pouvoir
42:27sur les régions que les landers allemands
42:29on n'a absolument pas le même niveau de décentralisation
42:31mais les maires sont des maires de combat
42:33les maires se battent, les maires se battent au quotidien
42:35mais il y a une logique de responsabilité
42:37qui fait que les maires en général
42:39ne vont pas au clash
42:41et donc à partir de là c'est facile pour l'Etat
42:43allez c'est fini puis je vous parlerai d'une
42:45des adjointes à la mairie de Paris
42:47qui a des préoccupations très intéressantes
42:49à tout de suite
42:55Sud Radio
42:57le 10h midi, mettez-vous d'accord
42:59Valérie Expert
43:01avec vous sur Sud Radio jusqu'à midi
43:03alors oui je vous parlais de cette maire
43:05j'ai découvert ça sur Twitter, enfin adjointe à la mairie de Paris
43:07écolo Anne-Claire Bou
43:09qui annonce donc que tous les parents
43:11parisiens vont recevoir
43:13futur parvent vont recevoir
43:15un petit sac dans lequel il y aura
43:17un hochet en bois, un gobelet en
43:19inox pour alerter sur les dangers du
43:21plastique, plus des lingettes
43:23écolo, plus des kits pour faire
43:25sa propre lessive
43:27donc bon oui Rani vous me disiez
43:29les gens voteront, ou c'est vous qui disiez
43:31non c'est vous Romain
43:33c'est les gens qui sanctionneront
43:35démocratiquement
43:37peut-être que les parisiens trouveront ça formidable
43:39c'est vrai qu'on se dit qu'il y a peut-être des choses
43:41embaucher plus des bois en ce moment
43:43pour nettoyer les rues quand on voit les feuilles
43:45partout avec les gens qui se cassent la figure
43:47les voies sur berge
43:49qui sont dans un état épouvantable
43:51le boulevard Saint-Michel
43:53toute cette ville est à l'abandon
43:55totale et donc c'est bien on offre
43:57des jouets en bois formidables
43:59oui
44:01fondamentalement c'est l'électeur de tranchées
44:03est-ce qu'ils sont contents avec ça ou est-ce qu'ils veulent autre chose
44:05c'est le rendez-vous des élections
44:07il y a eu 2020, il y aura 2026
44:09est-ce qu'il peut interpeller dedans, c'est pas la question
44:11de sensibilisation, sensibiliser à l'écologie
44:13c'est sa délégation sur la santé
44:15très bien, est-ce que ça pouvait être fait d'autre manière
44:17sur la mairie de Paris c'est pas tant ça
44:19qui me choque, c'est avec tout
44:21on est sur une ville qui n'est plus tenue, qui est devenue sale
44:23qui est devenue insécure, qui est devenue incirculable
44:25qui s'est dépréciée
44:27depuis 20 ans
44:29on est sur une ville qui multiplie
44:31des subventions sur des sujets qui n'ont
44:33strictement rien à voir avec le fait
44:35communal, la vie communale ou la vie des parisiens
44:37qui pour le coup sont beaucoup plus
44:39critiquables ou beaucoup plus choquants que cette
44:41initiative qu'on peut partager ou pas
44:43pour moi la mairie de Paris on a ce sujet là
44:45et puis vous voyez on parlait des communes, quand on compare
44:47Paris où on est sur des budgets
44:49absolument colossaux, sur des milliers
44:51d'agents et
44:53qu'on compare à la réalité
44:55de ce qui est la vie de 95%
44:57des maires de France qui sont des maires de communes
44:59de moins de 20 000 habitants qui restent
45:01des communes entre des villages ou des
45:03petites villes à taille humaine, on se rend
45:05compte qu'on est dans deux mondes différents
45:07C'est pas du tout la même chose, parlons
45:09Juste pour ajouter un mot mais
45:11effectivement cette histoire de quitte moi je pense
45:13que vous l'avez très bien dit
45:15On élit des gens qui sont là pour dépenser
45:17l'argent public et ça
45:19est-ce que c'est quelque chose qui est bien ou pas bien comme vous l'avez dit
45:21c'est les électeurs qui le trancheront, moi ce qui me choque
45:23sur la question, parce qu'aujourd'hui on parle
45:25beaucoup des communes, c'est plutôt
45:27la question des fois de certaines
45:29rémunérations dans des cabinets, on parlait
45:31du cabinet à la mairie de Paris
45:33qui est pléthorique, bon moi je suis
45:3555 000 agents à la mairie de Paris
45:37me dit Eric Revelle
45:39Moi je suis pour qu'il y ait des agents
45:41j'ai pas de problème avec ça, si on dit
45:43qu'il n'y a pas assez de crèches, si on dit qu'il n'y a pas assez
45:45d'éboueurs, vous avez dit Valère il n'y a pas assez d'éboueurs
45:47moi j'ai pas de problème à ce qu'il y ait des agents, la question
45:49c'est, moi là je vous laisse entrer
45:51c'est vraiment tout ce qui est cabinet, c'est-à-dire
45:53les gens qui sont censés faire-faire, parce qu'il n'y a plus personne
45:55qui peut faire, voilà, les gens qui font faire
45:57moi je ne suis pas parisien donc je
45:59m'abstiendrai de voir des commentaires mais en tout cas
46:01moi chez moi, je sais que le directeur de cabinet
46:03de mon maire, il a été
46:05épinglé, notamment ce que je disais tout à l'heure
46:07le rapport de la CRC, où vous allez avoir 25%
46:09ou je crois
46:11ou 15%, je ne sais plus le chiffre exact
46:13de rémunération supplémentaire qui est prise par un
46:15montage sur le CCAS, il semblerait
46:17donc le centre d'action communale
46:19c'est l'argent qui est destiné aux plus modestes
46:21pour pouvoir payer un
46:23directeur de cabinet qui est déjà extrêmement bien payé
46:25et vous avez ça, et vous avez ça
46:27non, parce que la question c'est est-ce que la justice
46:29va trancher déjà avant cela, et donc ça
46:31c'est la justice qui appartient de dire, et ensuite
46:33effectivement les électeurs trancheront, et moi je
46:35voudrais savoir si dans d'autres mairies, dans d'autres métropoles
46:37parce que c'est les grandes mairies, c'est pas les petites mairies de village
46:39qui font ça, est-ce qu'il y a des montages similaires
46:41c'est-à-dire, est-ce qu'il y a de l'argent qui devrait affecter dans nos
46:43crèches, de l'argent qui devrait affecter
46:45pour l'hygiène, pour
46:47des choses comme ça, qui sont affectées pour remplir des poches
46:49qui sont déjà bien remplies. Oui mais pardon, mais le sujet
46:51fondamental c'est que la démocratie est
46:53en danger quand on met la commune en danger
46:55c'est ça le gros sujet, qu'il y ait de sur
46:5735 000 communes, qu'il y en ait des communes
46:59qui soient mal gérées, même certaines
47:01dans lesquelles il peut peut-être avoir des malversations
47:03ok, à la justice de trancher, aux électeurs
47:05de trancher, la question politique
47:07elle est celle des libertés locales
47:09et ça, ça concerne tout le monde, il y a des entreprises
47:11qui sont mal gérées, c'est pas pour autant qu'on nationalise
47:13toutes les entreprises en France, voilà
47:15donc le sujet de la semaine
47:17il me semble que c'est celui-là, et j'espère que ça va être
47:19le sujet au-delà de la semaine. Allez, je voudrais qu'on parle
47:21des agriculteurs, troisième jour de mobilisation
47:23avec Bruno Retailleau
47:25qui avait annoncé qu'il
47:27mettait des limites aux manifestations
47:29et le gouvernement condamne
47:31aujourd'hui les blocages et les dégradations
47:33sans prendre au bien, sans
47:35prendre aux personnes
47:37ce n'est pas acceptable
47:39c'est ce qu'a dit Mme Genevard
47:41néanmoins, il y a des blocages, il y a des dégradations
47:43donc
47:45oui, il y a des blocages, il y a des dégradations
47:47mais le problème c'est que, si vous voulez, la situation des agriculteurs
47:49ne s'est pas améliorée depuis le début de l'année
47:51ça se saurait en l'occurrence
47:53et qu'il y a un certain nombre de promesses qui manifestement
47:55n'ont pas été tenues, notamment d'aides qui devaient arriver
47:57qui ne sont pas arrivées, il y a des problèmes de trésorerie considérables
47:59je rappelle que dans un des départements
48:01qui est l'épicentre de la contestation, le Lantegaron
48:03dans le 47, où on doit beaucoup écouter Sud Radio
48:05et où vous avez la coordination rurale
48:07qui donne le la un peu à ce mouvement
48:09vous avez, depuis le début de l'année
48:11quasiment 30% des agriculteurs
48:13qui sont en train de déposer le bilan
48:15ou qui ont déposé le bilan, donc c'est dire
48:17la situation dramatique dans laquelle ils se retrouvent
48:19alors ensuite, vous avez tout un contexte
48:21qui est celui du traité Mercosur
48:23mais il n'y a pas que ça, il n'y a pas que le problème du traité Mercosur
48:25qui pose surtout des questions
48:27sur l'élevage, le sucre, etc.
48:29en l'occurrence, mais vous avez des sujets
48:31qui sont des sujets qui relèvent à la fois
48:33en effet des distorsions de concurrence
48:35internes à l'Europe aussi, il ne faut jamais l'oublier
48:37quand vous êtes dans l'arboriculture
48:39je suis désolé, vous employez de la main d'oeuvre
48:41mais vous n'avez pas les mêmes coûts de main d'oeuvre
48:43en Espagne, voire en Allemagne
48:45voire en Pologne déjà, ça c'est un problème
48:47qui est pour le coup franco-français
48:49joué sur les charges, en l'occurrence, ça n'a rien à voir
48:51avec l'Europe, mais c'est un problème de distorsion de concurrence
48:53vous avez ce sujet-là
48:55vous avez le fait qu'en effet vous avez des normes européennes
48:57qui sont parfois, et ça a été dit par les agriculteurs
48:59et ils ont parfaitement raison de le dire
49:01surtransposées en France
49:03par excès de zèle
49:05de notre administration, notamment
49:07en ce qui concerne les normes environnementales
49:09donc tous les sujets qui devaient
49:11être réglés et dont
49:13M. Attal avait considéré
49:15qu'il les prenait en main
49:17qu'il allait répondre à la colère des agriculteurs
49:19il n'y en a aucun qui est réglé
49:21c'est presque naturel
49:23dans le cycle de la contestation depuis
49:25le début de l'année.
49:27C'est comme les maires, vous avez fait le parallèle
49:29il y a beaucoup de points communs au-delà de la dévalorisation
49:31par l'Etat, les technocrates
49:33il y a aussi le fait que
49:35les agriculteurs qui sont un pilier
49:37du pays réel sont totalement
49:39assommés par les normes
49:41mais il y en a tous les jours qu'on découvre
49:43ce matin dans l'excellente lettre des libertés
49:45de l'IRF et de Contrepoint
49:47il commence un peu à faire froid
49:49vous savez qu'il y a des limites maximales
49:51de température, ça vaut pour vos logements
49:53ça vaut pour les entreprises
49:55il ne manque plus qu'une police des températures
49:57qui va voir. Dans nos logements
49:59c'est 19°C
50:01on peut avoir une contravention
50:03mais pour les agriculteurs
50:05c'est selon l'espèce
50:07les bovins c'est 18°C
50:09les porcs c'est 16°C
50:11si il y a une maternité
50:13c'est 16°C pour les porcs
50:15c'est 18°C
50:17pour le post-oeuvrage
50:1925°C maximum de température
50:21dans le bâtiment d'élevage
50:23pour les volailles 22°C
50:25c'est un exemple parmi d'autres
50:27qui sont absurdes
50:29c'est la maison folle dans Astérix
50:31et Obélix. Donc ils sont assommés par les normes
50:33et le vrai problème il est là
50:35parce qu'on parle beaucoup du libre-échange
50:37moi ça me gêne beaucoup dans certaines conversations actuellement
50:39c'est comme si
50:41oui parce qu'on pense le problème
50:43c'est comme si maintenant on décide de faire un 100 mètres
50:45tous les 5 et que ma fédération décide
50:47moi de me faire courir en bottes
50:49effectivement je risque d'être moins rapide que vous
50:51donc on a un problème de normes
50:53le libre-échange est faussé si de l'autre côté
50:55on s'inflige toutes les normes
50:57les plus stupides du monde
50:59le libre-échange permet de sortir la pauvreté
51:01d'avoir des débouchés des clients
51:03il faut vraiment continuer à défendre le libre-échange
51:05c'est nécessaire pour l'économie et pour la démocratie
51:07et la paix. Bon on n'aura pas le temps
51:09mais vous reviendrez en parler
51:11parce que je pense que ça va
51:13continuer avec la mobilisation paysanne
51:15et on pense à Christine Bouillot
51:17qui en ce moment est auprès des agriculteurs
51:19et les vrais voix ce soir à 17h
51:21en direct du salon des maires
51:23merci à tous les 4, très bonne journée sur Sud Radio

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